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66s Communications Cytol.yse hdpatique moddr~e de ddcouverte fortuite chez I'adulte jeune. A propos d'une serie hospitalibre de 49 cas colliges en un an M Guisset, P Levy, P Fabre, JM Debonne, F Klotz La ddcouverte fortuite d'une cytolyse hdpatique modErde (< 10 n) est frEquente en pratique quotidienne (0,5 ~ 5%). Les Etiologies peuvent varier en fonction de la population dtudiEe. Quarante-neuf patients jeunes (32 _+9 ans), asymp- tomatiques, ont ErE vus en 1 an pour une cytolyse modOrde de dEcouverte fortuite (1,5 h 6 n). Chaque patient a bEnEfici6 du mOme bilan dtiologique. Quarante-six patients ont eu une biopsie hdpatique (PBH). R~sultats Trois facteurs Etiologiques dominent par leur frEquence (ta- touages cutanEs (28%), sEjours outre-mer (79,5%) et rap- ports sexuels non protEgEs en zone d'endEmie virale (61,2%)). Trois grands cadres diagnostiques s'individualisent : alcoo- lisme, obEsitE-dysmEtabolismes, virus Bet C. L'histologie permet de prEciser les lesions, d' affirmer ou de confirmer le diagnostic avant un Eventuel traitement (stEa- tose : 21%, h6patite chronique persistante : 65%, hEpatite chronique active : 3%). Analyse des r~sultats L'analyse des rEsultats dans cette population jeune, parta- geant les m~mes facteurs 6tiologiques, permet de souligner la frEquence de l'Etiologie virale (79%). L'infection chroni- que ~tvirus C est prEpondErante (55%), supErieure aux chif- fres rapportEs darts la littErature (10-20%). Le risque de con- tamination sporadique paralt majorE en cas de sEjour en zone d'enddmie virale off certains facteurs Etiologiques pour- raient apporter des ElEments d'explication. Conclusion Face h une cytolyse modErEe de dEcouverte fortuite, la dE- marche diagnostique doit rester rationnelle et non invasive. Une dtape clinico-biologique permet souvent d'orienter le diagnostic. La PBH pourra se discuter ~ l'issue d'une phase <~ d'observation ~. L'interrogatoire dolt 6tre rdpEtE et dirigE ~ la recherche des facteurs de risque habituels, mais aussi d'une dtiologie mE- dicamenteuse, d'une phytothdrapie souvent occultde, d'une exposition 5 d'dventuels toxiques. Les sErologies virales sont indispensables, La recherche des acides nucldiques viraux par amplification gdnomique est nEcessaire lorsque le doute persiste malgrd des sdrologies negatives. Service d'hOpato-gastro-ent6rologie, HIA Laveran, bd Laveran, 13998 Marsoille Armees, France Inter~t du ddpistage du carcinome h~patocellulaire chez le malade cirrhotique Y Le Bricquir 1, P TaoureF, P Perney 1, C Gouze ~, F Coste ~, F Jacques ~, JM BrueF, F Blanc 1 Le carcinome hEpatocellulaire (CHC) est une cause impor- tante de mortalitE chez le malade cirrhotique. Seules les tu- meurs uniques et d'une taille infErieure ~t3 cm sont accessi- bles fi un traitement radical. Le but de notre Etude Etait d'Eva- luer 1' efficacitE et 1' incidence thErapeutique d' un dEpistage du CHC dans une population de malades cirrhotiques. Malades et m~thodes Cent soixante malades ayant une cirrhose histologiquement prouvde ont 6tE inclus de janvier 1989 ~t dEcembre 1993. I1 s'agissait de cirrhose alcoolique (n = 81), postvirale B (n = 13), postvirale C (n = 52), hEmochromatosique (n = 3), autre (n = 11). Une Etude prospective comportant un dosage sErique de l'alpha-foeto-protEine (AFP) et un Echo-Doppler hEpatique tous les 4 mois Etait rEalisEe, Les critbres diagnos- tiques de CHC 6taient les suivants : diagnostic histologique et/ou un taux sErique de I'AFP > 500 ng/ml associE fi un aspect radiologique Evocateur. REsultats Seize CHC ont 6rE dEpistEs durant un suivi moyen de 22 ± 13 mois. Le diagnostic a toujours 6t6 6voqu6 par l'6cho- Doppler, I'AFP n'dtant supErieur fi 100 ng/ml que chez un malade. Toutefois, le taux sErique de I'AFP avait double en- tre deux consultations chez 8 malades ayant un CHC. Parmi ces 16 malades, seuls 5 avaient une lesion unique d'une taille infdrieure ~t 3 cm permettant un traitement chirurgical (1 cas) ou une alcoolisation (3 cas) ; le cinqui~me malade avait des contre-indications pour ces deux traitements. Conclusion Le suivi de 160 malades cirrhotiques pendant une durEe moyenne de 22 mois a permis de diagnostiquer chez 16 d'en- tre eux un CHC. Le dosage sErique de I'AFP n'est pas con- tributif pour le diagnostic prEcoce. Le ddpistage systEmati- que de CHC n'a pas apport6 de bEnEfice thdrapeutique puis- que 12 malades sur 16 n'ont re9u qu'un traitement palliatif. 1Service de m#decine interne E, 2 Service d'imagerie m#dicale, hOpital Saint-EIoL 34295 Montpellier Cedex 5, France

Intérêt du dépistage du carcinome hépatocellulaire chez le malade cirrhotique

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Page 1: Intérêt du dépistage du carcinome hépatocellulaire chez le malade cirrhotique

66s Communications

Cytol.yse hdpatique moddr~e de ddcouverte fortuite chez I'adulte jeune. A propos d'une serie hospitalibre de 49 cas colliges en un an

M Guisset, P Levy, P Fabre, JM Debonne, F Klotz

La ddcouverte fortuite d 'une cytolyse hdpatique modErde (< 10 n) est frEquente en pratique quotidienne (0,5 ~ 5%). Les Etiologies peuvent varier en fonction de la population dtudiEe. Quarante-neuf patients jeunes (32 _+ 9 ans), asymp- tomatiques, ont ErE vus en 1 an pour une cytolyse modOrde de dEcouverte fortuite (1,5 h 6 n). Chaque patient a bEnEfici6 du mOme bilan dtiologique. Quarante-six patients ont eu une biopsie hdpatique (PBH). R~sultats Trois facteurs Etiologiques dominent par leur frEquence (ta- touages cutanEs (28%), sEjours outre-mer (79,5%) et rap- ports sexuels non protEgEs en zone d 'endEmie virale (61,2%)). Trois grands cadres diagnostiques s'individualisent : alcoo- lisme, obEsitE-dysmEtabolismes, virus Be t C. L'histologie permet de prEciser les lesions, d' affirmer ou de confirmer le diagnostic avant un Eventuel traitement (stEa- tose : 21%, h6patite chronique persistante : 65%, hEpatite chronique active : 3%). Analyse des r~sultats L'analyse des rEsultats dans cette population jeune, parta- geant les m~mes facteurs 6tiologiques, permet de souligner

la frEquence de l'Etiologie virale (79%). L'infection chroni- que ~t virus C est prEpondErante (55%), supErieure aux chif- fres rapportEs darts la littErature (10-20%). Le risque de con- tamination sporadique paralt majorE en cas de sEjour en zone d 'enddmie virale off certains facteurs Etiologiques pour- raient apporter des ElEments d'explication. Conclusion Face h une cytolyse modErEe de dEcouverte fortuite, la dE- marche diagnostique doit rester rationnelle et non invasive. Une dtape clinico-biologique permet souvent d'orienter le diagnostic. La PBH pourra se discuter ~ l 'issue d 'une phase <~ d'observation ~. L'interrogatoire dolt 6tre rdpEtE et dirigE ~ la recherche des facteurs de risque habituels, mais aussi d 'une dtiologie mE- dicamenteuse, d 'une phytothdrapie souvent occultde, d 'une exposition 5 d'dventuels toxiques. Les sErologies virales sont indispensables, La recherche des acides nucldiques viraux par amplification gdnomique est nEcessaire lorsque le doute persiste malgrd des sdrologies negatives.

Service d'hOpato-gastro-ent6rologie, HIA Laveran, bd Laveran, 13998 Marsoille Armees, France

Inter~t du ddpistage du carcinome h~patocellulaire chez le malade cirrhotique

Y Le Bricquir 1, P TaoureF, P Perney 1, C Gouze ~, F Coste ~, F Jacques ~, JM BrueF, F Blanc 1

Le carcinome hEpatocellulaire (CHC) est une cause impor- tante de mortalitE chez le malade cirrhotique. Seules les tu- meurs uniques et d 'une taille infErieure ~t 3 cm sont accessi- bles fi un traitement radical. Le but de notre Etude Etait d'Eva- luer 1' efficacitE et 1' incidence thErapeutique d' un dEpistage du CHC dans une population de malades cirrhotiques. Malades et m~thodes Cent soixante malades ayant une cirrhose histologiquement prouvde ont 6tE inclus de janvier 1989 ~t dEcembre 1993. I1 s 'agissait de cirrhose alcoolique (n = 81), postvirale B (n = 13), postvirale C (n = 52), hEmochromatosique (n = 3), autre (n = 11). Une Etude prospective comportant un dosage sErique de l'alpha-foeto-protEine (AFP) et un Echo-Doppler hEpatique tous les 4 mois Etait rEalisEe, Les critbres diagnos- tiques de CHC 6taient les suivants : diagnostic histologique et/ou un taux sErique de I 'AFP > 500 ng/ml associE fi un aspect radiologique Evocateur. REsultats

Seize CHC ont 6rE dEpistEs durant un suivi moyen de 22 ±

13 mois. Le diagnostic a toujours 6t6 6voqu6 par l'6cho- Doppler, I 'AFP n'dtant supErieur fi 100 ng/ml que chez un malade. Toutefois, le taux sErique de I 'AFP avait double en- tre deux consultations chez 8 malades ayant un CHC. Parmi ces 16 malades, seuls 5 avaient une lesion unique d 'une taille infdrieure ~t 3 cm permettant un traitement chirurgical (1 cas) ou une alcoolisation (3 cas) ; le cinqui~me malade avait des contre-indications pour ces deux traitements.

Conclusion

Le suivi de 160 malades cirrhotiques pendant une durEe moyenne de 22 mois a permis de diagnostiquer chez 16 d'en- tre eux un CHC. Le dosage sErique de I 'AFP n'est pas con- tributif pour le diagnostic prEcoce. Le ddpistage systEmati- que de CHC n ' a pas apport6 de bEnEfice thdrapeutique puis- que 12 malades sur 16 n 'ont re9u qu 'un traitement palliatif.

1 Service de m#decine interne E, 2 Service d'imagerie m#dicale, hOpital Saint-EIoL 34295 Montpellier Cedex 5, France