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LES NOUVEAUX PARAMÈTRES DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL: Une chance pour le service social? Author(s): Daniel Tremblay Source: Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social, Vol. 25, No. 2, International social work / Le service social international Conceptual, Practice, and Research Issues / Enjeux reliés aux concepts, à la pratique et à la recherche (2008), pp. 133-146 Published by: Canadian Association for Social Work Education (CASWE) Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41669890 . Accessed: 14/06/2014 00:55 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Canadian Association for Social Work Education (CASWE) is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.108 on Sat, 14 Jun 2014 00:55:10 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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LES NOUVEAUX PARAMÈTRES DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL: Une chance pour leservice social?Author(s): Daniel TremblaySource: Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social, Vol. 25, No. 2,International social work / Le service social international Conceptual, Practice, and ResearchIssues / Enjeux reliés aux concepts, à la pratique et à la recherche (2008), pp. 133-146Published by: Canadian Association for Social Work Education (CASWE)Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41669890 .

Accessed: 14/06/2014 00:55

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LES NOUVEAUX PARAMÈTRES DU

DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

Une chance pour le service social?

Daniel Tremblay

Abrégé : À travers l'analyse critique de discours tenus par trois institutions inter- nationales particulièrement influentes dans le domaine du développement, l'au- teur cherche à situer l'apport du service social à l'évolution de ces discours. Se concentrant sur la période de l'après-guerre froide (1990-2004), il en arrive à la conclusion que cet apport se manifeste de façon plus particulière dans le succès qu'a connu le principe du développement social à l'intérieur des cadres cogni- tifs et normatifs du développement international. Dans cet article, divers thèmes du développement social international sont explorés et l'évolution du traite- ment qui leur est accordé fait l'objet d'une mise en contexte sociopolitique. Abstract: Through a critical analysis of the discourses of three international institutions that are particularly influential in the field of development, the author seeks to locate the contribution social work has made to the evolution of these discourses. Concentrating on the post-cold-war period (1990-2004), he concludes that this contribution is particularly evident in the success attained by the principle of social development within the cognitive and normative frame- works of international development. The author explores various themes of international social development and how they have been perceived in the socio- political context.

T OUT COMME Taction publique, le service social se pense et se pra- tique dans des cadres cognitifs et normatifs qui évoluent (Faure, Pollet et Warin, 1995; Muller, Palier et Surel, 2005). Depuis quelques années, ces cadres ont en effet beaucoup changé, particulièrement sur la scène inter- nationale. Sur le terrain et au quotidien, les travailleurs sociaux et les tra- vailleuses sociales n'ont habituellement guère le temps ni l'esprit à réflé- chir sur des macro-événements comme la chute du mur de Berlin (1989),

Daniel Tremblay est professeur au Département de travail social et des sciences sociales de l'Université du Québec en Outaouais.

Canadian Social Work Review, Volume 25, Number 2 (2008) / Revue canadienne de service social, volume 25, numéro 2 (2008) Printed in Canada / Imprimé au Canada

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la fin de l'apartheid en Afrique du Sud (1991), les manifestations alter- mondialistes de Seattle (1999) ou les attentats terroristes du 1 1 septem- bre 2001, mais on aurait tort de croire que de tels événements ne sont pas susceptibles d'affecter l'intervention sociale. Même si la nature de cette intervention amène ceux et celles qui s'y affairent à se montrer souvent plus attentifs aux relations sociales qui se nouent à l'échelon local qu'à l'environnement plus large dans lequel prennent place ces relations, l'intuition et l'expérience des intervenants et intervenantes leur démon- trent que l'influence de cet environnement est loin d'être insignifiante (Lyons, Manion et Carlsen, 2006; Sowers et Rowe, 2007).

Le développement international est sans doute le champ d'inter- vention où la pertinence de ces observations se révèle la plus évidente. En effet, les changements qui affectent notre monde depuis quelques années ont eu un impact concret sur la pratique de l'intervention sociale. Il suf- fit, pour prendre des exemples bien connus, de citer l'influence planétaire du mouvement des femmes, de la mouvance écologiste ou de la mobili- sation en faveur des droits humains (Keck et Sikkink, 1998). Au Nord comme au Sud, aussi bien que dans les relations Nord-Sud et Sud-Sud, la théorie et la pratique de l'intervention sociale ont été profondément transformées par ces courants de pensée et d'action (Clert, 1999; Deacon, 2000; Deacon, Hülse et Stubbs, 1997; Hyden, 1997; Klingebiel, 1999; Midgley, 1997). Et les exemples, ici encore, abondent : promotion des réseaux sociaux, mise en valeur de X empowerment, de la résilience, du capital social, redéfinition du développement social sous la convergence de tendances comme la transformation du rôle de l'État, la résurgence de la société civile et la promotion de la citoyenneté active, entre autres. On peut même se risquer à dire que la « sensibilité sociale » des opinions publiques et de plusieurs institutions tend à s'accentuer depuis quelques années, probablement en réaction aux effets les plus néfastes de la mon- dialisation néolibérale (CMDSM, 2004; Nayyar, 2002; Teeple, 2004).

En soutenant, comme nous le ferons ici, que le service social peut contribuer au renouvellement des paramètres du développement inter- national, il n'est aucunement question pour nous de suggérer que cette discipline serait la seule à pouvoir agir en če sens. Il va de soi que le service social ne jouit d'aucun monopole ou privilège particulier en cette matière. Nous estimons par ailleurs que le service social, comme insti- tution, discipline scientifique et champ de pratiques, possède un poten- tiel significatif pour contribuer à ce processus de renouvellement. Il fau- drait adhérer à une vision très cloisonnée de la connaissance et de l'action pour prétendre que le service social occupe une position unique à l'in- térieur des cadres cognitifs et normatifs du développement internatio- nal. Par contre, il est clair que le service social y occupe une place de plus en plus importante (Tripodi et Potocky-Tripodi, 2007) et que l'intérêt de cette discipline pour les enjeux sociopolitiques que soulève le déve- loppement international tend également à s'accentuer. Comme le sou-

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ligne Lynne M. Healy (2001), l'une des principales « dimensions de Tac- tion internationale » auxquelles participe aujourd'hui de façon signifi- cative le service social est celle du « développement » (p. 12).

Corpus et méthodologie Cet article porte sur l'évolution récente des cadres cognitifs et normatifs mis de l'avant par trois des institutions internationales les plus influen- tes dans le domaine du développement : la Banque mondiale, le Pro- gramme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Comité d'aide au développement (CAD) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Issu d'une analyse de l'évolution comparée des discours de ces trois institutions (Tremblay, Martel et Pigeon, 2007), plus précisément des discours qu'ils tiennent dans leurs rapports annuels respectifs, l'article met l'accent sur la dimension sociale du développement international. C'est à cette dimension du dévelop- pement, bien sûr, que le service social est le plus susceptible de contri- buer et dont il est aussi le plus susceptible de subir les effets.

On peut dire, comme cela se fait dans les écrits sur les relations inter- nationales, que les trois institutions retenues exercent une influence très marquée au sein de la communauté épistémique (Ruggie, 1998) du déve- loppement international, certains auteurs allant jusqu'à qualifier cette influence d'hégémonique (Escobar, 2004; Gosovic, 2000; Rist, 2002). Selon Philippe Marchesin (2001), par exemple, même la division Nord- Sud de notre monde découle en partie de cette influence : « Les classi- fications communément admises en la matière sont celles de la Banque mondiale, du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du PNUD » (p. 17). Chose certaine, ces institutions jouent aujourd'hui un rôle de premier plan dans la production et la mise en œuvre des cadres cogni- tifs et normatifs du développement international (Boas et McNeill, 2004; Jolly, Emmerij, Ghai et Lapeyre, 2004).

Le corpus analysé est constitué de l'ensemble des résumés qui accom- pagnent les rapports annuels de la Banque mondiale ( Rapport sur le déve- loppement dans le monde), du PNUD ( Rapport mondial sur le développement humain) et du CAD (Coopération pour le développement) parus entre 1990 et 2004, soit une période de 15 ans. Ce corpus a fait l'objet d'une ana- lyse critique du discours, c'est-à-dire un mode d'analyse qui s'intéresse aux fonctions normatives (persuasion, prescription, légitimation, repro- duction) que jouent les discours dans les rapports de pouvoir qu'ins- taurent et entretiennent les élites et les institutions dominantes (Van Dijk, 1993). Pour reprendre une formule de Charaudeau et Maingueneau (2002), ce type d'analyse « vise à étudier - pour les faire évoluer - les for- mes de pouvoir qui s'établissent à travers les discours » (p. 44). De façon plus spécifique, nous avons notamment cherché :

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- à cerner la vision du développement qui se dégage de chacun de ces discours;

- à en suivre l'évolution; - à identifier et à comprendre les facteurs susceptibles d'expliquer

cette évolution; - à identifier les convergences et les divergences entre ces discours.

Même si l'accent est mis ici sur la dimension sociale du développe- ment, notre recherche ne se limitait pas à cette dimension, ce qui nous permettra de situer le « social » dans l'ensemble des cadres cognitifs et normatifs du développement international.

Le « social » en période d'après-guerre froide

Il est connu que la décennie 1980, fortement marquée par ce qu'il est convenu d'appeler le paradigme de l'ajustement structurel, a permis aux questions économiques d'occuper une place si prédominante dans le discours des institutions internationales que les autres dimensions du développement y ont été confinées à la marge. La décennie 1990 et la décennie actuelle se démarquent assez nettement des années 1980 sur ce plan. La dimension sociale du développement international y occupe en effet une place plus visible. On peut même dire que l'intérêt pour cette dimension contribue à donner aux cadres cognitifs et normatifs dans lesquels se conçoit et se pratique le développement international des quinze dernières années la couleur qui leur est propre.

S'il est vrai que la mouvance altermondialiste continue à adresser de dures critiques à diverses institutions internationales, c'est parfois au prix d'une certaine simplification, par exemple en caricaturant le rôle de telle ou telle institution ou en se forgeant de l'ensemble de ces institu- tions une représentation plus homogène qu'elle ne l'est en réalité. Dans certains discours altermondialistes, on reste parfois sur l'impression que les institutions internationales ne sont, par nature, qu'une pure émana- tion de l'idéologie néolibérale. Comme on s'efforcera de le démontrer dans les lignes qui suivent, la réalité est un peu plus complexe. D'une part, les institutions internationales ne sont pas intemporelles et ne sont donc pas condamnées à l'immobilité et, d'autre part, il n'est pas vrai non plus qu'elles forment un bloc homogène (Thérien, 2001 ; Tremblay, 2002). On peut être sympathique aux « forces de résistance à la mondialisation néolibérale » sans pour autant faire preuve de dogmatisme dans la défense d'une telle « cause ».

Cette assertion, dans le cas qui nous occupe, peut se vérifier de plu- sieurs façons. Elle se manifeste d'abord d'une manière évidente à travers l'intérêt que suscitait, dès la parution en 1990 du premier Rapport mon- dial sur le développement humain du PNUD, la notion même de « déve- loppement humain ». L'idée n'était pas nouvelle et n'avait rien de bien révolutionnaire en soi, mais elle frappa l'imagination de plusieurs. Elle

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fit l'objet d'une certaine récupération politique, des politiciens n'hésitant pas à s'attribuer le mérite des succès remportés par leur pays, succès jugés à l'aune de Y Indicateur de développement humain , et ce, en dépit des réserves suscitées par ce dernier, y compris d'ailleurs de la part de celui qui en fut l'inspirateur (Sen, 2003). L'idée d'intégrer à la mesure du développement et du bien-être la prise en compte de « conditions de vie » comme la santé et l'éducation avait, à l'époque, un caractère inédit dans un contexte auquel on fait parfois référence aujourd'hui en parlant de la « décennie perdue pour le développement » (les années 1980).

Une autre illustration du progrès accompli par la dimension sociale dans les cadres cognitifs et normatifs du développement international qui ont vu le jour depuis le début des années 1990 provient de l'une des institutions dont le nom, pourtant, est souvent associé à la mondialisa- tion néolibérale. Il s'agit de la Banque mondiale. Avec l'après-guerre froide, cette dernière a renoué avec l'un de ses leitmotive des années 1970, soit la lutte contre la pauvreté. L'originalité de son discours récent ne réside pas dans le choix du thème lui-même, mais plutôt dans l'ar- gumentation déployée pour le légitimer, lui donner sens. Il faut souligner ici l'apport de plusieurs disciplines du champ des sciences sociales, dont le service social. D'une conception de la pauvreté qui reste fort monétaire (par exemple, vivre avec moins de 1 $ ou 2 $ par jour) au début des années 1990, la Banque mondiale en arrive au début de la présente décennie à proposer une vision plus « sociale » de la pauvreté, une vision où la sécurité matérielle côtoie étroitement les notions « d'insertion » et de « développement des opportunités ». Ces notions sont certes diffici- les à mesurer, et la science économique ne s'en accommode donc pas aisément, mais elles permettent par contre à d'autres sciences sociales de se tailler une place plus large dans les cadres cognitifs et normatifs du développement international (Bebbington, Guggenheim, Olson et Wool- cock, 2004; Campbell, 2005; Cling, Razafindrakoto et Roubaud, 2002; Corten, 1998; Destremau et Salama, 2002; Gadrey, 2002). Le service social est en position privilégiée pour tirer parti de cette tendance.

Au cours des quinze dernières années, et ce, malgré la réputation plu- tôt libérale ou même néolibérale de l'OCDE dans laquelle il prend place, le CAD a lui aussi apporté sa contribution à la progression du « social » au sein des cadres cognitifs et normatifs du développement internatio- nal. Cette contribution, dans ce cas-ci, ressortit plus particulièrement à l'importance qu'accorde cet organisme, surtout depuis le milieu des années 1990, au rôle qu'ont à jouer les destinataires (pays et commu- nautés) de l'aide internationale dans leur propre développement (CAD, 1996; Masujima, 2004). Et les arguments mis de l'avant par le CAD pour légitimer cette orientation ont une teneur sociale évidente.

C'est dans un contexte où ont été remises en cause certaines des façons de faire du providentialisme de l'après-guerre que toutes ces notions ont vu le jour. Est-il besoin à ce propos de rappeler à quel point

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on a souvent reproché, au cours des trente dernières années, son supposé « paternalisme » à l'État-providence? Dans le domaine de l'intervention sociale, aussi bien que dans celui du développement international, l'heure est donc aux discours et aux pratiques visant à étoffer, chez les destina- taires de l'intervention : l'autonomie, le sens de l'initiative, l'estime de soi, la résilience, la capacité de rebondir ou de saisir les opportunités (Tremblay, 2005, 2006). Dans le discours du CAD, ces orientations sont explicitement mises au service d'une volonté de modifier la philosophie du développement international, et plus spécifiquement celle qui enca- dre l'aide publique au développement, puisque cette dernière relève directement du champ de compétence de l'organisme. C'est dans ce contexte que l'on s'est par exemple mis à promouvoir, à partir de la seconde moitié des années 1990, la « coopération Sud-Sud » et la mobi- lisation de la « société civile ». Ces thèmes sont désormais devenus des incontournables à l'intérieur des cadres cognitifs et normatifs dont éma- nent la théorie et la pratique du développement international.

Les tendances sur lesquelles nous venons d'attirer l'attention sont loin d'épuiser le sujet et nous aurons effectivement l'occasion d'y revenir. Il n'est cependant pas nécessaire d'avancer davantage dans l'analyse pour commencer à essayer de comprendre les facteurs qui font que les cadres cognitifs et normatifs du développement international semblent avoir évo- lué de façon sensible depuis le début de l'après-guerre froide. Une évo- lution, comme nous venons de le voir, qui a permis à la dimension sociale du développement de reprendre une partie du terrain qu'elle avait perdu au cours des années 1980. Le « social » des années 1990 et 2000 n'est peut-être pas de la même teneur que celui de l'après-guerre, époque où la social-démocratie et le providentialisme avaient le vent en poupe, mais il ne peut non plus être assimilé sans nuance au néolibéralisme des années 1980.

Changement politique et changement social

On sait à quel point le concept de changement social joue un rôle impor- tant dans la théorie et la pratique du service social. Quels liens peut-on faire entre cette caractéristique fondamentale de cette discipline et les ten- dances qui se dégagent de l'analyse effectuée jusqu'ici? En quoi les chan- gements politiques qui ont affecté la scène internationale depuis la chute du mur de Berlin sont-ils pour quelque chose dans le regain d'intérêt qu'a connu le thème du développement social dans les discours institution- nels au cours de l'après-guerre froide?

Il n'y a pas de façon univoque de répondre à ces questions, mais on ne peut y proposer des réponses valables sans évoquer le thème de la démocratie. De la démocratie comme régime politique, bien sûr, mais aussi de la démocratie économique et de la démocratie sociale. De ce point de vue, les cadres cognitifs et normatifs du développement inter-

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national en ces temps d'après-guerre froide se caractérisent par une cer- taine décrispation. Il semble devenu possible pour les acteurs sociaux d'envisager des options, de soutenir des opinions, de prendre des posi- tions et de poser des actions qui ne les condamnent pas à afficher ce que l'on pourrait appeler un « tatouage idéologique ». C'est l'une des rai- sons pour lesquelles il est maintenant devenu possible de s'opposer à la mondialisation néolibérale sans forcément faire allégeance à une doctrine précise. C'est peut-être même là l'enseignement le plus important à retenir de l'expérience du Forum social mondial (FSM) depuis sa première édition en 2001.

Des institutions internationales comme la Banque mondiale, le PNUD ou le CAD, de prime abord, ne semblent pas de nature à jouer un rôle très positif dans l'avènement de cet « autre monde » (FSM) dont la « pos- sibilité » semble bien davantage reposer sur cette fameuse société civile dans laquelle on fonde tant d'espoir aujourd'hui (Anheier, Glasius et Kaldor, 2001; Dugas, 2006). Dans les faits, les choses sont moins simples. L'existence et l'épanouissement de cette société civile sont intimement liés aux progrès de la démocratie sous toutes ses formes (directe, représen- tative, délibérative) et dans tous les domaines. De leur côté, plusieurs insti- tutions internationales, dans leurs modes de fonctionnement et de finan- cement, sont maintenant arrivées à un stade de développement qui les amène à entretenir avec les États, y compris les plus puissants, une rela- tion teintée d'une certaine ambivalence. De fait, lorsque l'on se donne la peine d'examiner de façon concrète et dans le détail l'univers des institutions internationales, plus précisément ici celles qui sont actives dans le domaine du développement, on se rend compte que leurs rap- ports avec ce que James Rosenau (1990) appelle le « monde des États » sont souvent loin d'être aussi harmonieux que ne le suggère la vision homogénéisante évoquée plus haut (Arts, Noortmann et Reinalda, 2001; Diehl, 2001; Risse-Kappen, 1995).

Il en résulte que la capacité des institutions internationales à résis- ter aux critiques qui leur sont adressées, que ce soit en provenance de l'État ou de la société civile, n'est généralement pas à la hauteur des prétentions qu'affichent certaines de ces institutions, ni de la puissance qu'on leur attribue parfois dans les milieux altermondialistes. Le monde de l'après-guerre froide, en d'autres mots, n'a pas la rigidité de la struc- ture bipolaire qui caractérisait celui de la guerre froide. C'est par cette faille que s'infiltrent et progressent plusieurs des enjeux que recouvre aujourd'hui la notion de « développement social ».

Cette interprétation des choses peut étonner, mais elle est tout à fait cohérente avec ce que révèlent de nombreux travaux récents (Cohen, 2003; Guay, Hamel, Masson et Vaillancourt, 2005; Khagram, Riker et Sik- kink, 2002; Porta et Diani, 2006; Wapner et Ruiz, 2000; Wendt, 1999). Le monde dans lequel nous vivons, particulièrement depuis la fin de la guerre froide, est un monde où les Irontières entre les États, les institu-

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tions internationales, les mouvements sociaux et, pour utiliser une image, les « citoyens-citoyennes du monde » n'ont plus l'étanchéité qu'on leur a connue. Dans une optique progressiste, cette situation ouvre la porte à des combinaisons de stratégies inédites et qui, à l'époque où le provi- dentialisme était encore en plein essor, semblaient plus difficiles à envi- sager. C'est moins le cas maintenant. Pour utiliser une formule de Pierre Rosanvallon (2006) : « C'est la perception même de la radicalité qui a changé de nature. Elle a maintenant rompu avec la perspective d'un grand soir pour se concevoir désormais sous les espèces d'une voix morale inflexiblement attachée à stigmatiser les puissants ou à remobi- liser les endormis » (p. 259). Il ne faut donc pas s'étonner outre mesure de voir le social s'insinuer dans les cadres cognitifs et normatifs du déve- loppement international, et ce, y compris dans les discours d'institu- tions qui, il y a peu, ne semblaient capables de concevoir le développe- ment autrement qu'en termes étroits de croissance économique (Azoulay, 2002).

* Revenons maintenant à ces discours, en nous efforçant toujours d'en saisir l'évolution récente et de voir comment s'y inscrit le développe- ment social. C'est de façon assez schématique qu'on l'a fait jusqu'ici. La prochaine section nous amènera à examiner de façon un peu plus détaillée quelques thèmes de ce discours qui sont d'un intérêt particu- lier pour le service social.

Le « social » dans le développement international : côté cour, côté jardin Avant de procéder, précisons que les thèmes de la lutte contre la pauv- reté, du développement humain, du partenariat et de l'appropriation, qui occupent une place de choix dans les discours analysés, ne retiendront ici notre attention que de façon incidente. Leur importance ne fait aucun doute, mais nous l'avons soulignée dans une section précédente. Les lignes qui suivent s'attarderont à d'autres dimensions du développement social, des dimensions également importantes, mais que l'on pourrait qua- lifier de complémentaires par rapport à celles évoquées au début de ce paragraphe. Elles viennent en préciser les contours.

C'est d'abord vrai pour la « participation » qui, dès le début des années 1990, fait une entrée remarquée dans les discours institution- nels sur le développement international. Le CAD prend l'initiative en mettant de l'avant l'idée du « développement participatif » et le PNUD lui emboîtera rapidement le pas avec celle de la « participation popu- laire ». Au début des années 2000, la « participation » viendra se greffer aux fameux Objectifs du millénaire pour le développement auxquels souscri- vent les trois institutions.

La participation, qui n'allait pas de soi dans un monde marqué par une structure bipolaire (celui de la guerre froide), est progressivement

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devenue incontournable dans les cadres cognitifs et normatifs du déve- loppement international (Campbell, Hatcher et Messabe Moluh, 2005; Chambers, 2005; Cooke et Kothari, 2001; Singh, 2001). C'est de manière explicite, au début des années 1990, que cette participation est associée au thème de la démocratie. De façon évidente, le changement politique qui secoue alors la scène internationale ouvre la voie à une vision plus participative du développement. Les réactions provoquées par une appli- cation dogmatique du paradigme de rajustement structurel, combinées à l'effritement rapide du bloc socialiste, ont facilité la progression du développement participatif. Chose certaine, ce dernier fait désormais partie intégrante des cadres cognitifs et normatifs du développement international. Ce n'était pas le cas avant la chute du mur de Berlin et à l'époque où les institutions de Bretton Woods pouvaient se permettre de dicter leurs recettes à des dirigeants politiques dont la légitimité, sou- vent, n'avait d'ailleurs rien de bien démocratique.

La société civile, comme on a pris l'habitude de l'appeler, trouve dans ce développement participatif une place qui semble aller de soi à l'intérieur des cadres cognitifs et normatifs du développement interna- tional. Ce ne pouvait être le cas, là non plus, dans un contexte où un État centralisateur et planificateur, par définition, condamnait cette société civile à la marginalité, voire à l'invisibilité. Et du côté du monde libéral, ou du bloc capitaliste si l'on préfère, la société civile n'avait guère plus de chance de participer au développement. Il lui suffisait de vouloir sor- tir du cadre de l'époque pour être aussitôt soupçonnée de s'aligner au camp adverse ou accusée d'en faire inconsciemment le jeu.

D'une autre façon, mais avec un résultat convergent, ce que révèle notre analyse pour le thème de la participation s'applique également au thème du « développement intégré ». Cette notion, qui a pris depuis quelques années une place importante dans les cadres cognitifs et nor- matifs du développement international, illustre de manière particuliè- rement significative la progression du social à l'intérieur des discours institutionnels sur le développement. Cette notion vient systématiser l'usage de plusieurs des principes mis de l'avant au fil des années pré- cédentes : cohérence, partenariat, développement humain, prise en charge locale, par exemple. C'est la Banque mondiale qui, à la fin des années 1990, se montre la plus volontariste dans la promotion de ce développement intégré (Hatcher, 2003; Pender, 2001). Dans les faits, cependant, ce concept constitue une synthèse d'initiatives conceptuelles auxquelles ont participé, non seulement le CAD et le PNUD, mais aussi plusieurs organisations de la société civile (Cavanagh et Mander, 2005; Centre for the Study of Global Governance, 2001-2007; Foster et Anand, 1999; Khagram et al., 2002). On peut d'ailleurs y voir l'aboutissement d'un processus jalonné d'une suite de sommets, conférences et autres événements internationaux dont plusieurs ont été organisés sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU).

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Le social, en effet, a pris au cours des dernières années une place plus visible dans la conception onusienne du développement et cette caractéristique contribue à distinguer la période de l'après-guerre froide de celles qui Tont précédée (Jolly et al., 2004). S'il est vrai que le PNUD, en faisant la promotion du développement humain, a joué un rôle remar- qué dans l'évolution de la conception onusienne du développement, cette évolution déborde largement ce cadre. L'expression « développement intégré », qui fait consensus au sein des institutions internationales depuis quelques années, vient en quelque sorte consacrer la complémentarité du social et de l'économique au sein des cadres cognitifs et normatifs du développement international. On sait que c'était loin d'être le cas au cours des années 1980 et que ce ne l'était guère davantage durant les années d'après-guerre, époque où prédominait le paradigme de la moder- nisation avec sa conception nettement plus économique que sociale du développement international (Azoulay, 2002; Escobar, 1995).

Conclusion : l'apport du service social au développement international

Sur la base de cette analyse, il n'est ni aventureux ni exagérément opti- miste d'affirmer que la question du rôle que peut jouer le service social dans le développement international se pose aujourd'hui d'une façon plus prometteuse qu'à l'époque de la guerre froide. Sans verser dans un idéa- lisme qui, dans le domaine des relations internationales, ne donne pas toujours les résultats qu'on en attend (le pacifisme n'engendre pas for- cément la paix), il est permis de penser que le succès que semble connaî- tre le développement social au sein des cadres cognitifs et normatifs du développement est plus qu'un feu de paille.

Certes, rien ne garantit que l'engouement que suscitent depuis plus d'une quinzaine d'années les notions de capital social, de partenariat, de développement humain, de sécurité humaine ou d 'empowerment ne s'es- soufflera pas. Au-delà des phénomènes de mode qui ont jalonné l'histoire du développement international depuis son émergence (Cowen et Shen- ton, 1996; Grillo et Stirrat, 1997; Peemans, 2002; Rist, 1996), il y a tou- tefois, dans cette tendance, de la substance. Elle s'alimente à même une volonté de changement social partagée par un grand nombre d'indivi- dus, de communautés et d'organisations de la société civile. À travers ses dimensions culturelle, politique et technologique, elle offre un contre- poids de plus en plus crédible à la mondialisation néolibérale.

Si le service social y trouve sa place, c'est notamment parce qu'il s'inscrit aujourd'hui dans une logique de développement social (Trem- blay, 2000). Comme son nom l'indique, il s'agit toujours d'un « déve- loppement », mais qui prend un sens beaucoup plus large et profond que celui que véhicule l'expression « développement économique ». L'analyse des cadres cognitifs et normatifs du développement international de

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l'après-guerre froide, comme nous l'avons vu, invite à penser que cette conception du développement n'est plus l'apanage des altermondialis- tes d'aujourd'hui ou des tiers-mondistes de naguère. Elle s'est taillé une place significative dans les discours institutionnels sur le développement international et c'est par cette brèche, peut-on espérer, que le dévelop- pement social saura s'imposer également dans les pratiques auxquelles sont censés correspondre ces discours.

Il faut en effet rappeler que notre analyse porte essentiellement sur des discours. Si ces derniers occupent une place importante dans les cadres cognitifs et normatifs du développement international, ils sont cependant loin d'y occuper toute la place. Il est certain, comme c'est d'ailleurs le cas également pour le service social, que le développement international ne se résume pas à un ensemble d'idées et de discours. Il se traduit par des interventions, des projets et des pratiques qui peu- vent effectivement s'inscrire dans une optique de développement social, mais qui peuvent aussi s'en éloigner et même s'avérer contre-productifs sur le plan social. Les bonnes intentions ne suffisent pas et l'on sait que le service social, qui en est pourtant bien pourvu, se fait lui-même régu- lièrement reprocher de contribuer à un contrôle social qui a peu à voir avec l'idée de développement social.

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