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Profitons-en pour développer le tourisme durable dans la vallée de la Loue Les pollutions sont fréquentes, nombreuses, toujours trop nombreuses. Heureusement pour nous, français, les touristes étrangers continuent de nous faire confiance et reviennent attirés par la variété et la qualité de nos patrimoines y compris naturel. Bon an mal an, les chiffres du tourisme en France comme en Franche-Comté semblent encourageants. Cependant, localement, la Loue a éternué fortement et bruyamment ; elle a pris froid comme l’ensemble de la vallée qui porte désormais un cache-nez pendant que les touristes, amateurs de pêche ou sensibles ( ?!) à la qualité environnementale préfèrent rester chez eux. Certes, la rivière souffre d’une maladie systémique, aux multiples origines mais elle pâtit actuellement et conjointement d’une communication de crise désastreuse de ceux même que se sont révoltés contre les fautifs et les origines de cette pollution préoccupante. Le développement touristIque de toute la vallée de la Loue en souffre et pourtant.. Pourtant, les qualités « génétiques » de la Loue sont intactes : fougue photogénique de sa source, qualité et variété extraordinaire des paysages, variété des sentiers propices à la pratique de la randonnée et du VTT de 7 ans à 77 ans (n’y a-t-il pas d’ailleurs en octobre à Ornans les championnats du Monde de la discipline ?), villages pittoresques invitant à la méditation nécessaire à cette fameuse recherche des racines et ce retour sur soi, une situation stratégique propice au tourisme itinérant, aux fameux circuits en « pâquerette » (proximité de Besançon, de Pontarlier et du Haut-Doubs, de la Saline Royale d’Arc-et-Senans, du Jura…) Bien sûr, Ornans et son récent Musée Courbet, sont à ajouter à la liste de ces qualités intrinsèques. La stratégie de qualification et de thématisation des commerces de la « petite Venise comtoise » commence à porter ses fruits tout comme l’ouverture récente du Musée Courbet grâce notamment à l’investissement du Département. Conjointement à la prise de conscience collective de la fragilité (et fragilisation) de la rivière et tout en prenant les mesures nécessaires pour supprimer les sources de nuisance, il faut « réenchanter » la vallée et surtout encourager les initiatives individuelles et collectives. La loue est la colonne vertébrale, mieux l’aorte de la vallée, sillon nourricier qui alimente et unit l’ensemble des villages de la vallée. Le tourisme durable lui irait si bien. C’est effectivement une nouvelle manière de concevoir le monde qui nous entoure et qui nous accueille.

Intervention de Patrice Ruelle

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Page 1: Intervention de Patrice Ruelle

Profitons-en pour développer le tourisme durable dans la vallée de la Loue Les pollutions sont fréquentes, nombreuses, toujours trop nombreuses. Heureusement pour nous, français, les touristes étrangers continuent de nous faire confiance et reviennent attirés par la variété et la qualité de nos patrimoines y compris naturel. Bon an mal an, les chiffres du tourisme en France comme en Franche-Comté semblent encourageants. Cependant, localement, la Loue a éternué fortement et bruyamment ; elle a pris froid comme l’ensemble de la vallée qui porte désormais un cache-nez pendant que les touristes, amateurs de pêche ou sensibles ( ?!) à la qualité environnementale préfèrent rester chez eux. Certes, la rivière souffre d’une maladie systémique, aux multiples origines mais elle pâtit actuellement et conjointement d’une communication de crise désastreuse de ceux même que se sont révoltés contre les fautifs et les origines de cette pollution préoccupante. Le développement touristIque de toute la vallée de la Loue en souffre et pourtant.. Pourtant, les qualités « génétiques » de la Loue sont intactes : fougue photogénique de sa source, qualité et variété extraordinaire des paysages, variété des sentiers propices à la pratique de la randonnée et du VTT de 7 ans à 77 ans (n’y a-t-il pas d’ailleurs en octobre à Ornans les championnats du Monde de la discipline ?), villages pittoresques invitant à la méditation nécessaire à cette fameuse recherche des racines et ce retour sur soi, une situation stratégique propice au tourisme itinérant, aux fameux circuits en « pâquerette » (proximité de Besançon, de Pontarlier et du Haut-Doubs, de la Saline Royale d’Arc-et-Senans, du Jura…) Bien sûr, Ornans et son récent Musée Courbet, sont à ajouter à la liste de ces qualités intrinsèques. La stratégie de qualification et de thématisation des commerces de la « petite Venise comtoise » commence à porter ses fruits tout comme l’ouverture récente du Musée Courbet grâce notamment à l’investissement du Département. Conjointement à la prise de conscience collective de la fragilité (et fragilisation) de la rivière et tout en prenant les mesures nécessaires pour supprimer les sources de nuisance, il faut « réenchanter » la vallée et surtout encourager les initiatives individuelles et collectives. La loue est la colonne vertébrale, mieux l’aorte de la vallée, sillon nourricier qui alimente et unit l’ensemble des villages de la vallée. Le tourisme durable lui irait si bien. C’est effectivement une nouvelle manière de concevoir le monde qui nous entoure et qui nous accueille.

Page 2: Intervention de Patrice Ruelle

Est-ce que la patrie de Courbet ne pourrait pas être le berceau d’une nouvelle manière de penser le tourisme ? Relevons la tête, prenons du recul sans oublier les impératifs immédiats et regardons différemment, pensons autrement. Encore une fois, seule une approche transversale peut être salutaire, interfiliaire pour faire travailler l’ensemble des acteurs du tourisme bien sûr, interdisciplinaire pour faire réfléchir les experts en charge de trouver des solutions pour les problèmes liés à l’eau, intergénérationnelle pour responsabiliser tous les habitants. La Loue est une ressource précieuse à plus d’un titre et l’une des rares de notre région à disposer d’une notoriété internationale sur le plan touristique. Ne mérite-t-elle pas un « régime de faveur » qui puisse devenir un exemple ? Intervention de Patrice Ruelle Consultant tourisme Le Belvédère tourisme