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 Aujourd'hui, quelle est la solution pour sortir de la crise grecque ? Avec Angela Merkel, nous avons beaucoup fait pour que la Grèce reste dans l'Euro. Je reste convaincu que, dans cette aventure extraordinaire de l'Euro, l'exclusion d'un pays membre peut avoir des conséquences d'une gravité que personne ne peut vraiment appréhender. Jusqu'au bout, je veux espérer que la raison l'emportera. Demeure-t-on face à un risque systémique ? Oui et qui prendrait le pari contraire ? Aujourd'hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce. Ces dernières semaines, ce ne sont pas les données économiques et financières qui ont changé, mais la situation politique. Jusqu'à l'arrivée de Monsieur Tsipras, nous avions des gouvernements grecs qui coopéraient plus ou moins efficacement avec leurs partenaires européens. Depuis, nous avons un gouvernement grec qui refuse toute attitude raisonnable. C'est un changement de paradigme qui a conduit le gouvernement grec à suspendre de fait, de lui-même, l'appartenance de la Grèce à la zone euro. Alexis Tsipras en porte l'entière responsabilité. Qui a quitté la réunion des ministres des finances, si ce n'est le ministre des finances grec ? Qui a refusé toutes les propositions qui lui ont été faites ? Voilà le premier résultat d'une politique irresponsable. Je veux préciser cependant que par principe le recours au référendum est légitime ; mais la seule question qui ait un sens est celle pour la Grèce de son appartenance à l'Europe.

Interview Nicolas Sarkozy Monde

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Interview Nicolas Sarkozy Monde

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  • Aujourd'hui, quelle est la solution pour sortir de la crise grecque ?

    Avec Angela Merkel, nous avons beaucoup fait pour que la Grce reste dans l'Euro. Je reste

    convaincu que, dans cette aventure extraordinaire de l'Euro, l'exclusion d'un pays membre

    peut avoir des consquences d'une gravit que personne ne peut vraiment apprhender.

    Jusqu'au bout, je veux esprer que la raison l'emportera.

    Demeure-t-on face un risque systmique ?

    Oui et qui prendrait le pari contraire ? Aujourd'hui, la question est davantage de savoir comment protger la zone euro du dsastre grec que de simplement protger la Grce. Ces

    dernires semaines, ce ne sont pas les donnes conomiques et financires qui ont chang,

    mais la situation politique. Jusqu' l'arrive de Monsieur Tsipras, nous avions des

    gouvernements grecs qui coopraient plus ou moins efficacement avec leurs partenaires

    europens. Depuis, nous avons un gouvernement grec qui refuse toute attitude raisonnable.

    C'est un changement de paradigme qui a conduit le gouvernement grec suspendre de fait, de

    lui-mme, l'appartenance de la Grce la zone euro. Alexis Tsipras en porte l'entire

    responsabilit. Qui a quitt la runion des ministres des finances, si ce n'est le ministre des finances grec ? Qui a refus toutes les propositions qui lui ont t faites ? Voil le premier rsultat d'une politique irresponsable.

    Je veux prciser cependant que par principe le recours au rfrendum est lgitime ; mais la

    seule question qui ait un sens est celle pour la Grce de son appartenance l'Europe.

  • Vous trouvez normal que M. Tsipras appelle voter non ?

    Je trouve anormal qu'il appelle voter contre les mesures d'une zone euro dont il souhaite la

    solidarit, sans en assumer la responsabilit. Avec ce referendum, il se met d'ailleurs dans une

    situation impossible. Si les Grecs rpondent oui au plan propos par l'euro groupe, M.

    Tsipras ne pourra pas rester Premier ministre. Mais s'ils rpondent non au plan, cela

    voudra dire qu'il reviendra avec un mandat de ngociation encore plus dur. La situation sera

    encore plus intenable.

    L'Europe ne peut pas cder devant un gouvernement dans lequel figurent l'extrme gauche et

    l'extrme droite. Si les 18 s'inclinaient devant M. Tsipras, cela apporterait de l'eau au moulin

    de tous ceux qui prfrent la dmagogie et les surenchres au projet europen. Donner raison M. Tsipras reviendrait djuger tous les gouvernements europens qui ont fait le choix de la raison.

    Le ministre des finances Ianis Varoufakis dit qu'il va attaquer en justice puisque rien n'est prvu pour faire sortir un pays de la zone euro

    Quand on doit 320 milliards d'euros, il ne me parat pas tout fait habile d'ester en justice contre des cranciers qui l'on demande des dlais et des chelonnements de dette ! Cet

    argent appartient pour l'essentiel aux contribuables europens et notamment franais. Ils ont le

    droit d'tre respects.

    Maintenant la question la plus urgente, c'est de protger la zone euro, au-del du seul cas de la

    Grce. Depuis janvier, qu'a-t-on fait ? Grosso modo rien, si ce n'est recevoir en grande pompe M. Tsipras en France, en lui laissant croire qu'il aurait satisfaction alors qu'on savait bien que

    ce ne serait pas le cas.

  • Depuis janvier, aucune rflexion srieuse n'a t mene sur la ncessit de renforcer le gouvernement conomique de la zone euro. Aujourd'hui il faut convoquer un conseil des 18 chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro pour prparer le message qu'il va falloir

    adresser aux conomies du monde entier afin de protger la stabilit de la zone euro et de faire

    en sorte que les marchs n'attaquent pas un prochain maillon faible.

    Les dcisions prises ne suffisent pas ?

    Quelles dcisions ? Mise part la BCE, les seules qui ont t prises visaient gagner du temps. Aujourd'hui, nous n'avons plus de temps, il faut agir en lisant un prsident du gouvernement conomique europen dont la mission sera d'harmoniser les conomies

    europennes, en dsignant un secrtaire gnral qui soit le directeur du Trsor europen, en

    transformant le Mcanisme europen de stabilit en Fonds montaire europen capable de

    prendre des initiatives par lui-mme, car il est un peu dsolant de voir l'Europe la traine du

    FMI.

    Y-a-t-il des risques pour l'conomie franaise ?

    Qui peut penser qu'il n'y a pas de risque pour l'conomie franaise dj fragilise par une politique conomique et fiscale contre-courant de ce qui se fait partout en Europe ? La

    dernire chose dont l'conomie franaise ait besoin, c'est d'un surcrot d'instabilit dans la

    zone euro !

    Franois Hollande l'a dit

    Le seul pronostic isol de M. Hollande n'est pas de nature rassurer les observateurs de la

    zone euro.

  • Pour l'instant, la situation tient car les banques grecques ont t fermes, la circulation des

    capitaux a t arrte et la BCE a dcid de soutenir les banques grecques. Tout ceci est trs

    prcaire. Comment penser que la BCE va continuer si les Grecs rpondent non au referendum

    ?

    Sur la question migratoire, qui est aussi une question pour la Grce, peut-on progresser

    dans l'intgration ?

    J'aimerais tant qu'il soit possible de parler de l'immigration de faon objective, apaise en tenant compte des ralits et non des postures. L'immigration est l'un des problmes les plus

    complexes et les plus brlants pour l'Europe. Dans trente ans, l'Afrique sera passe de 1

    milliard 2,3 milliards d'habitants. L'explosion dmographique africaine pose les conditions

    d'une pression migratoire insoutenable. Quant la vague migratoire est-ouest qui passe par la frontire grco-turque, la situation n'est gure plus rassurante.

    Sur cette question aussi, le rle de la Grce est majeur. Comme vous le voyez, je ne partage pas l'avis de M. Hollande sur l'ide que la crise grecque serait sans consquence pour

    l'Europe.

    Faut-il des quotas pour l'asile ?

    L'Europe est fonde sur la solidarit. Mais la solidarit sans politique commune conduit

    faire un gigantesque appel d'air, sans limites, donc au final augmenter les quotas anne aprs

    anne. C'est pourquoi j'ai refus cette proposition.

    Faut-il employer la force contre l'immigration illgale ?

    Il faut employer la force face aux rseaux de trafiquants qui ne sont ni plus ni moins que les

    nouveaux esclavagistes. Il faut dtruire leurs bateaux, les punir svrement et pour cela doter

    l'agence europenne Frontex de capacits oprationnelles, y compris militaires.

  • L'intervention militaire franaise en Libye en 2011 a-t-elle aggrav la crise ?

    L'immigration n'a pas commenc avec la chute de Mouammar Kadhafi. Est-ce que je regrette cette intervention ? La rponse est non. Qui d'ailleurs pourrait regretter la prsence de M. Kadhafi la tte de la Libye, un dictateur parmi les plus cruels que cette rgion ait connue ?

    On ne regrette pas de ne plus le voir dans les jardins de l'Elyse.

    Puis-je vous demander un peu de bonne foi ? Vous savez bien que cette visite tait une condition mise la libration d'un mdecin palestinien et de sept infirmires bulgares qui ont

    t violes, battues et tortures pendant huit ans dans les geles de Monsieur Kadhafi. Peut-on

    me reprocher d'avoir tout fait pour les librer ?

    Mais les consquences ne sont-elles pas trs lourdes ?

    Avec David Cameron, nous avions organis une coalition de 54 pays, dont des pays membres

    de la Ligue arabe. Ensuite, nous avions cr les conditions politiques pour que les modrs

    libyens puissent assurer le pouvoir. Et c'est ce qui s'est produit au mois de juillet de 2012, puisque les premires lections lgislatives libres en Libye ont connu 60% de participation et

    la victoire des modrs. En juillet 2012, quand je quitte le pouvoir, la Libye est libre et les modrs sont au pouvoir. A partir de ce moment et, de faon incomprhensible, la

    communaut internationale, y compris la France, s'est dsintresse de la situation et le chaos

    s'est install.

    Les Amricains vous ont pourtant reproch cette intervention ?

    O avez-vous vu cela ? Et d'ailleurs, en matire de politique arabe, nos amis amricains ne

    sont pas vraiment en situation de donner des leons. J'ai toujours assum mon amiti pour les Etats-Unis, mais j'ai toujours refus de me soumettre quelque instruction de leur part.

  • Comment faire voluer la situation en Syrie ?

    En 2013, il y a eu une dramatique reculade lorsque Bachar el-Assad a utilis les armes

    chimiques. Une ligne rouge a t franchie et personne n'a boug. Le refus d'intervenir cette

    poque a conduit au maintien d'un dictateur, Bachar el-Assad, la prise de la moiti du pays

    par les barbares de Daech ainsi qu' la quasi disparition de l'opposition dmocratique

    syrienne. Aujourd'hui il existe bien une coalition internationale, mais quelle est sa stratgie ? Qui la dirige ? Quelle est sa volont ? Nous assistons une effarante crise de leadership. Quand on dcide de faire la guerre Daech, c'est pour la gagner. Aujourd'hui, force est de constater que l'on ne s'en donne pas les moyens.

    Faut-il dialoguer avec Bachar el-Assad ?

    Il faut discuter avec Bachar ei-Assad d'un seul sujet : les conditions de son dpart. Par ailleurs, je ne voudrais pas que l'on recommence avec la Syrie l'erreur qui a t commise avec l'Irak quand la communaut internationale a refus de rintgrer les soutiens de Saddam

    Hussein. Il faudra un jour dialoguer et rintgrer certains dirigeants du parti Baas.

    Faut-il envoyer des soldats au sol ?

    A partir du moment o l'on a pris la bonne dcision de faire la guerre Daech, il faut s'en

    donner tous les moyens et mener un combat sans merci. Si des experts au sol sont ncessaires

    pour renforcer l'efficacit des frappes ariennes, nous aurions bien tort de ne pas le faire.

    L'Arabie Saoudite, le Qatar, les Etats-Unis Est-ce une bonne coalition ou faut-il revoir son primtre ?

    Dans cette guerre, il est important d'avoir d'autres pays arabes nos cts pour ne pas donner

    le sentiment de procder une revanche de l'Occident sur l'Orient. Pour autant, nous n'avons

  • pas choisir entre les Sunnites et les Chiites. La position centrale de la France, c'est de parler

    tout le monde et pas seulement un camp.

    Quelle attitude avoir vis--vis de la Russie ?

    On peut exprimer un dsaccord sur la manire dont Vladimir Poutine s'est comport sur

    l'Ukraine. Mais pour autant, on ne doit pas crer les conditions d'une nouvelle guerre froide

    alors qu'on a tant besoin de la Russie pour lutter contre Daech et rgler le drame syrien. Cela

    n'a pas de sens. Je m'interroge toujours sur la question de savoir pourquoi il a fallu attendre un an pour discuter avec M. Poutine. J'tais all voir M. Poutine et M. Medvedev au bout de

    quatre jours pour rgler le conflit en Gorgie. Quels que soient les dsaccords que l'on peut avoir avec lui, M. Poutine est quelqu'un avec lequel on doit et on peut ngocier.

    Franois Hollande a-t-il eu raison de reporter la livraison par la France de navires de

    guerre Mistral la Russie ?

    Il ne fallait pas se mettre dans cette impasse en laissant driver les choses ainsi. Encore une

    fois, pourquoi avoir attendu un an pour discuter ? Il fallait exercer une double pression. D'un

    ct, empcher le gouvernement ukrainien de retirer le statut de langue officielle au russe

    dans un pays o 30 % de la population est russophone. De l'autre, arrter M.Poutine ds le

    dpart pour viter la crise de Donetsk. La question du Mistral ne se serait pas pose. Il aurait

    t livr ce qui aurait donn du travail nos ouvriers et vit une charge supplmentaire pour

    le contribuable franais.

    Comment ragissez-vous l'espionnage dont vous avez t la cible de la NSA ?

    C'est inacceptable. Je me doutais qu'il y avait des coutes mais je n'imaginais pas qu'elles pouvaient viser des responsables politiques personnellement. Avec le recul, je me demande qui ne m'coutait pas

  • La raction de Barack Obama a-t-elle t la hauteur ?

    Quelle raction a-t-il eue ?

    Faut-il s'habituer subir des attentats en France ?

    S'habituer, en aucun cas. S'y prparer, oui. La question n'est pas de savoir s'il y aura d'autres

    attentats en France mais quand. Nous avons un ennemi de l'extrieur, Daech, qui il faut faire

    une guerre sans merci, et un ennemi de l'intrieur, qui s'est radicalis et a fait beaucoup

    d'mules. Rien que l'anne dernire, le nombre de Franais qui ont choisi le djihad a t multipli par trois. Nous devons adapter notre riposte cette nouvelle ralit.

    Le gouvernement a-t-il pris la mesure de la menace terroriste depuis les attentats de

    janvier ?

    Non, ou en tout cas pas suffisamment car il y a encore des mesures trs prcises adopter que

    le gouvernement a jusqu' prsent refuses. Il en va ainsi de la consultation de sites djihadistes qui doit tre svrement rprime. Quant aux Franais partis faire le djihad, ils doivent tre mis en prison immdiatement leur retour et envoys leur sortie dans des centres de

    dradicalisation, dont nous rclamons en vain la mise en place, car la prison ne rgle pas le

    problme de la radicalisation. Au contraire, parfois, elle l'aggrave. Quant ceux qui disposent de la double nationalit, ils ne doivent pas pouvoir revenir en France. Les Rpublicains

    demandent enfin que soit rtablie sans tarder les heures supplmentaires dans la police pour

    donner immdiatement de nouveaux moyens nos services de renseignement.

    Faut-il fermer les mosques salafistes ?

    Il faut passer la vitesse suprieure quant l'habilitation des imams, en faisant en sorte

    qu'elles soient proposes par le Conseil francais du culte musulman (CFCM) au ministre de

  • l'intrieur et retires la premire drive. Et naturellement, les mosques dans lesquelles il y a

    des prches radicaux doivent tre fermes sans dlai. La situation s'est tellement dgrade que

    la Rpublique n'a plus le choix. Il faut agir avec fermet.

    Pourquoi avoir dcid de consacrer le premier dbat de votre parti Les Rpublicains

    la question de l'islam ?

    La mainmise de la pense unique est quelque chose de trs proccupant. Qui peut croire que l'on peut rsoudre les problmes sans en parler ? Et qui peut affirmer que la question de

    l'Islam, de sa place dans la socit franaise, des limites que la Rpublique doit poser, ne

    constitue pour tous nos compatriotes un sujet de proccupation majeure ? Pour les musulmans parce qu'ils ne supportent plus l'amalgame, pour les autres parce qu'ils sont attachs un

    mode de vie qu'ils ne veulent pas voir disparaitre.

    Vous rjouissez-vous d'entendre Manuel Valls reprendre votre concept de guerre de civilisation ?

    Il faut toujours tre indulgent avec les convertis de la dernire heure ! Ce n'est pas une guerre de civilisations car Daech n'en est pas une mais une guerre la civilisation.

    Comprenez-vous les inquitudes d'Alain Jupp, Bruno Le Maire et Franois Fillon sur

    l'organisation de la primaire droite pour la prsidentielle de 2017 ?

    La primaire aura lieu. Personne ne peut en douter. Je suis convaincu que les inquitudes vont

    se dissiper.

  • Quel est le nombre de participants ncessaires pour une primaire russie ?

    Plus il y aura de votants, mieux cela sera. Et je suis certain qu'ils viendront de tous les horizons de la droite et du centre. C'est toute l'opposition qui doit se mobiliser et tre

    concerne par l'ambition de se rassembler autour d'un seul candidat la prsidentielle de

    2017.

    Quelle sera la thmatique de 2017 ?

    Il est bien prmatur de le dire. Avant les prsidentielles, il y aura les rgionales. Chaque

    chose en son temps. Ce que je sais, c'est qu'en 2017, l'exigence de vrit sera plus forte que jamais.

    Vous avez dit attendre 2016 avant de prsenter un projet d'alternance. Pourquoi ne pas le faire ds maintenant ?

    Nous avons besoin de prendre du temps, de rflchir, de faire un travail srieux. Les sujets sont tellement complexes. Il y a des dbats qui ne peuvent plus tre luds. Il en va de la

    confiance des Franais dans la politique. Et surtout, nous devrons veiller ce que tout ce que

    nous dirons puisse tre scrupuleusement mis en uvre. Enfin, le temps des catalogues de

    propositions est rvolu. Il faut une vision et des priorits.

    Votre mise en examen dans l'affaire des coutes peut-elle vous empcher de vous

    prsenter la primaire ?

    Dans les valeurs du journal Le Monde, il y a le respect de la personne, l'attachement aux droits de l'Homme et la prsomption d'innocence, pourquoi avez-vous tant de mal

    appliquer ces principes quand vous parlez de moi ? Est-ce que l'affaire Bettencourt n' a pas

    servi de leon ? Eric Woerth et moi avons t insults en pleine campagne prsidentielle

  • cause de cette procdure judiciaire. A l'arrive, j'ai eu un non-lieu et M. Woerth a t relax. Pourtant, combien de Unes du Monde voquaient notre culpabilit ? Qu'au moins tout ceci nous serve de leon.