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Introduction générale à l'économie Cour semestre 1 L1 2010-2011

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Cours

L1 Semestre 1

Introduction générale à l’économie

Introduction générale

IntroductionLe but de cette introduction générale est d’expliquer ce qu’est la problématique

économique. Une problématique est une analyse scientifique. L’économie est une science, elle va donc s’appuyer sur des méthodes d’investigation.

La définition générale qui est depuis le XXe siècle donnée de l’économie est : une science sociale (opposée à science exacte) qui étudie l’effort solidaire et organisé des hommes pour satisfaire les besoins qu’ils éprouvent, en allouant de façon optimale des ressources rares entre des emplois alternatifs. Cette définition révèle trois éléments :

- L’élément central est l’objet de l’économie : la lutte contre la rareté des ressources. C’est parce que les ressources sont rares qu’il faut mettre en place des mécanismes pour lutter contre.

- L’économie est une science sociale (reconnue comme telle que depuis le XVIIIe siècle) qui permet de satisfaire les besoins exprimés par les individus. En effet, les biens économiques qui existent à l’état libre sont insuffisants. Il faut donc créer de la richesse, mesurer l’étendue des besoins. Ainsi, la démarche doit être scientifique pour tout appréhender des besoins (leur liste, leur étendue, leur nature …).

- Il faut produire des recherches en économie pour lutter contre la rareté. On va mettre en œuvre des facteurs de production comme le travail et le capital qui sont eux-aussi des facteurs rares. Il faut les utiliser de la manière la plus efficace possible, ex. : la productivité, qui est un indicateur de l’efficacité du travail et du capital.

La problématique économique, le but de l’économie, est l'analyse des phénomènes économiques. Cette approche est scientifique car elle cherche à expliquer des phénomènes économiques par des phénomènes élémentaires, à énoncer des lois qui vont étudier la formation des phénomènes économiques. Cette appréhension va être mise en œuvre par des méthodes spécifiques, différentes approches.

1) Le caractère des phénomènes économiquesQue veut faire l’analyse économique ? Elle veut expliquer ces phénomènes économiques en

les reliant entre eux. Dans certaines sciences ces phénomènes s’appellent des variables, ex. : y=2x, y

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est une variable par rapport à x, une autre variable. Il faut établir le lien de causalité entre ces variables. En économie, c’est la même chose, il faut expliquer le caractère causal des phénomènes économiques. La notion de lien de causalité n’est pas propre aux sciences exactes, c’est l’élément essentiel de l’argumentation juridique, ex. : en Droit Civil, dans le Droit des obligations, quand un individu subit un dommage et qu’il saisit le juge, sa démarche est la suivante : il présente une preuve, le fait qu’il soit victime d’un préjudice, il détermine l’ampleur du préjudice et il doit établir le lien de causalité entre la faute et le préjudice. Cette recherche de ce lien est fondamentale en économie.

Mais c’est une science sociale donc il y a intervention des humains qui changent ce lien, il n’a donc pas la même portée. La notion de causalité est plus lâche (sauf dans les sciences exactes). Le caractère humain est donc à prendre en compte.

A/ Le caractère causal et ses limites

En économie, on va appréhender les phénomènes comme dans les sciences exactes, c’est-à-dire, en termes de variables. On va chercher à expliquer des comportements.

Ex. : détermination de la demande d’un bien (comme celle d’un i-phone) est un phénomène économique qui s’exprime de manière quantitative (mesure de la quantité vendue). Pourquoi elle est si importante ? Les quantités demandées d’un bien sont fonctions du niveau du prix de ce bien, on s’intéresse à une autre variable : le prix. On cherche à établir un lien de causalité entre le niveau des prix et les quantités de bien demandées. Si on exprime une telle relation, on assiste à la naissance d’une loi, qui est une fonction de demande.

Ex. : la dépense de consommation des français, si la dépense diminue (comme elle le fait depuis le 14 septembre 2008), la machine économique (française) va ralentir. L’importance de la dépense de consommation des français dépend de la richesse créée en France. Identification de deux variables et recherche d’un lien causal, si une telle relation existe alors on a établi une loi, qui est une fonction de consommation.

En économie, la démarche consiste en l’explication des phénomènes (comme l’inflation) par d’autre phénomène. L’économie cherche à établir des relations entre les phénomènes, en essayant d’appréhender un lien de causalité. Ce lien a des limites : une des limites essentielle repose sur un dicton populaire « Qui de la poule ou de l’œuf est arrivé le premier ? ». Ici il existe un lien entre les deux phénomènes, mais lequel est la cause ? S’il y a circularité, on ne peut pas fournir d’explication. En économie, il y a des phénomènes qui se heurtent à cette limite : la circularité implique une interdépendance des phénomènes et ainsi empêche la création d’une loi opérationnelle.

B/ Le caractère vital et humain

Le caractère vital est le fait que l’économie sert de cadre à l’activité humaine. Les phénomènes sont dépendants de la psychologie des agents et de leur anticipation. Ce comportement des agents n’est pas le même dans le temps et dans l’espace. Si les comportements changent, une loi économique établie à un instant donné peut perdre sa valeur, sa pertinence à un autre moment (alors que dans les sciences exactes les phénomènes sont répétitibles). Cela est dû au caractère humain.

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Ex. : Depuis trois siècles, les économies sont qualifiées d’économies industrielles. Les économistes vivent dans la hantise de l’inflation (comme fut la peur de la peste à Marseille au XVIIIe siècle). De nombreuses théories ont été construites mais elles ne sont pas applicables dans le monde entier car les comportements vis-à-vis de l’inflation ne sont pas les mêmes (en Argentine, il y a trois ans elle était de 300%). De plus, elles ne s’appliquent pas dans une continuité temporelle, car les comportements varient aussi dans le temps (prenons la théorie de l’Allemagne pré hitlérienne, il y avait une phase d’hyper inflation, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui).

Les phénomènes économiques sont très largement conditionnés par le cadre institutionnel. L’Etat ne se prive pas pour utiliser des moyens d’inflexion sur les décisions des agents économiques. Il pilote, modifie ces décisions par la mise en œuvre de politiques économiques. Son rôle n’est pas neutre. Son intervention est de type politique car ses actions reposent sur la conception qu’un gouvernement a. Cette conception ne sera pas la même d’un gouvernement socialiste à un gouvernement capitaliste. Les doctrines politiques ont un contenu extrêmement variable. De plus, son action est illimitée.

2) Méthodes de la science économiqueLa démarche en sciences économiques repose sur l’existence de dualité.

A/ Une dualité d’approche

Une théorie économique regroupe, dans un but explicatif, des lois qui ont été mises en évidence par l’observation et qui constitue un système cohérent d’interprétations de la réalité. L’approche théorique s’inscrit donc dans la démarche positive. Elle est descriptive et analytique et débouche seulement sur l’énoncé des lois. Du point de vue des idées, cette démarche est neutre.

La doctrine est une approche synthétique et normative. On porte sur les phénomènes, les comportements économiques, un jugement de valeur qui repose sur un socle philosophique culturel. Ex. : le contenu de l’approche marxiste était qu’on ne pouvait concevoir une approche économique sans faire apparaître l’histoire et la philosophie d’une société, les mécanismes d’aliénations. Il portait un jugement de valeur.

Les premières démarches économiques ont créé un socle culturel, philosophique et économique, c’est-à-dire des systèmes de pensée, des doctrines. Ensuite la démarche a changé de valeur quand on s’est intéressé à l’explication du fonctionnement réel d’une économie, aux décisions prises par les entrepreneurs. Ces démarches ne constituent pas deux mondes différents. En effet, toutes les théories économiques s’inscrivent dans un cadre général d’analyse qui est un socle doctrinal.

B/ Une dualité méthodique

Une science se construit par l’établissement de principes grâce à une méthode déductive : on part de principes généraux (vrais ou supposés vrais) pour en arriver à une proposition nouvelle qui fait office de loi. Ex. : Keynes, conseiller de Roosevelt des années 1930 à 1945, est l’auteur de lois fondamentales de macroéconomie, dont la loi de consommation keynésienne (qui a fait fureur pendant les années 1950). Elle a été construite sur des hypothèses supposées exactes : si le revenu

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augmente à une certaine vitesse, l’augmentation de la consommation se fera à une vitesse moindre. C’est une loi de consommation qui n’a pas été vérifiée car aucunes données macroéconomiques n’existaient.

La méthode inductive part de l’observation du réel (donnée empirique) pour formuler des lois. Ex. : existe-t-il une loi entre l’importance des demandes de logement et le taux d’intérêt du crédit ? En observant, dans le temps, les valeurs de demande de logement et du niveau du taux d’intérêt, si on obtient une relation statistique alors on a une loi à fondement empirique. Mais cette démarche n’est possible qu’une fois que des bases de données existent tant au niveau des entreprises que de l’Etat. Ainsi, toutes les thèses établies avant 1950 sont déductives (les premières bases de données furent commencées dans les années 1930, aux Etats-Unis, grâce à Keynes). (Les premiers prix Nobels récompensant cette méthode datent d’il y a 10 ans).

C/ Une dualité analytique

L’analyse microéconomique est l’étude des processus de décisions des agents économiques en tant qu’unité économique. Les comportements d’une entreprise sont appelés stratégie. Le trait commun à toutes les analyses économiques, au sein d’une entreprise, est le raisonnement en termes d’efficacité et donc de prises de décisions optimales (le calcul du volume de production ou du volume d’embauche permettant un maximum de profits, une productivité maximale).

L’analyse macroéconomique étudie les flux globaux qui résultent de l’activité de groupe d’agents économique. Elle constitue une étude des facteurs d’équilibre et des déséquilibres économiques. Ex. : la richesse de la France comprend le PIB (Produit Intérieur Brut), le revenu national, qui forment des agrégats macroéconomiques. Le père fondateur de cette analyse, Keynes, s’est heurté à la crise économique d’octobre 1929, qui a engendré des déséquilibres dans des domaines comme le chômage, l’emploi ainsi que la récession économique. Grâce à l’analyse macroéconomique, on peut expliquer l’équilibre comme le déséquilibre. Et les réponses macroéconomiques justifient l’intervention publique. La construction macroéconomique, toutes les théories macroéconomiques, sont faites pour pouvoir justifier la mise en œuvre d’une politique économique.

Ex. : depuis août 1945 (la sortie de guerre de la France), les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas. Cela s’explique par une décision de la BCE (Banque Centrale Européenne) qui est un pouvoir public.

Dominique Strauss Kahn est l’auteur de la théorie économique internationale.

Chapitre 1 : La dualité des systèmes de pensée

Introduction :Quand on parle de cette dualité, on s’intéresse aux systèmes de pensée qui sont à l’ origine

de l’analyse économique. Ce sont des doctrines. A l’issue de la révolution industrielle, c’est la doctrine libérale (avec l’école classique) qui s’est développée. Elle a permis de construire des lois, d’appréhender des théories autour de cette doctrine. Elle a, en outre, favorisé une économie décentralisée dont l’échange passait exclusivement par le marché. Mais il ya différentes façons

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d’envisager les sociétés industrielles. Le premier à s’opposer à la doctrine libérale est Karl Marx. Il critique les incohérences, les contradictions internes du système capitaliste. Depuis les années 1930, cette dualité est moins vive dans nos sociétés postindustrielles.

Le système de pensée économique repose sur l’ouvrage d’Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations de 1776. C’est la date de naissance que l’on attribue à la pensée classique. La pensée économique s’est attachée à partir de la révolution industrielle aux modes de fonctionnement et de comportements économiques. Ainsi, les sciences économiques se sont développées. La révolution industrielle est due à un processus d’aboutissement de trois siècles (ce n’est pas un phénomène spontanée) du XVIe au XVIIIe.

1) Le XVIe siècle : la RenaissanceIl est caractérisé par l’essor de l’activité économique grâce à trois types de mutations :

intellectuelles, techniques et politiques.

A/ Une mutation intellectuelleC’est la rupture par rapport à une très longue période dominée par la chrétienneté. La

doctrine de l’église romaine va être frappée par l’obsolescence. Elle est véhiculée par le Droit canon qui procède à des interdits comme celui de prêter de l’argent à intérêt (le métier de banquier était impossible). La Renaissance manifeste par son humanisme. Il y a un retour aux aspects profanes de la vie, des théories qui expliquent que les individus doivent exercer un goût pour la recherche de la richesse et de la puissance. On peut faire référence à un philosophe de cette époque, Machiavel qui dit que l’individu doit s’orienter vers le plus de bien être possible. Ainsi, dans les villes qui ont bénéficié de la Renaissance, le développement de la profession de banquier a pu s’établir, corrélativement à la profession de négociants.

B/ Une mutation techniqueCette mutation a eu lieu, par exemple, dans le domaine des transports maritimes (avec

l’invention de la boussole). Le XVIe siècle est le siècle des découvertes, qui est corrélatif avec l’accumulation des richesses monétaires (en Louisiane et au Mexique on a exploité les mines d’or et d’argent, en Indes l’argent et les aurifères) et physiques (le grands Etats vont s’enrichir à travers les villes portuaires : Venise grâce au commerce avec les Indes, Lisbonne avec les Amériques …). Cela a permis une expansion économique.

C/ Une mutation politiqueElle est basée sur l’écrit de Machiavel : une nouvelle théorie de l’Etat, un auteur d’institution

politique. Il préconise la constitution d’Etats centralisés et intégrés, se substituant à l’organisation médiévale. L’exécutif représente la puissance. La politique, l’exercice du pouvoir, et l’exercice économique vont permettre aux Etats de s’enrichir.

L’Etat finance toutes les expéditions de découverte du XVIe siècle pour asseoir sa puissance politique. Les souverains vont s’octroyer un monopole : celui de la frappe de la monnaie, c’est une position mercantile (recherche de richesse, cf. La folie des grandeurs).

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2) Du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe siècleC’est une phase d’enrichissement de la nation par un développement économique et

l’avènement de très grande ville (au début du XVIIe siècle, Marseille comptait 5 000 habitants, à la fin de ce siècle, elle en comptait 150 000). Cette phase s’explique par quatre facteurs.

A/ L’avènement des économies monétaires

La monnaie se dote d’un certains nombres de fonctions :

- Elle devient le seul instrument d’échange. C’est un bien économique. Elle est demandée pour assurer les échanges entre les autres biens. Cela est dû à l’enrichissement de l’économie (son augmentation très forte) qui empêche l’échange grâce au troc.

- A partir du XVIIe siècle, la monnaie devient la seule unité de compte. Ex. : en France sous Louis XIV, l’unité de mesure était la livre tournoie.

- La monnaie est la réserve de valeur. Dès lors que la monnaie acquière cette fonction, elle va être désirée en tant que telle. Elle va faire partie du patrimoine (au XVIIe siècle l’accumulation de richesse se fait par la monnaie).

Le métier de banquier va dès lors fortement se développer, autour des places des villes les plus prospères : les ports.

C’est à Amsterdam que le développement de ce métier a débuté. Les banquiers vont expliquer qu’ils sont des prestataires de service. Pour répondre aux besoins de leur clientèle, ils vont mettre en circulation des formes de monnaie de plus en plus développées, pour perfectionner les échanges. A Amsterdam, on échangeait des marchandises contre de la monnaie (d’or et d’argent). Ainsi, les métiers de peseur juré (qui consistait en la pesée des pièces à l’aide d’un trébuchet car avec l’usure elle perdait de leur poids et donc de leur valeur) et d’alchimiste (qui détectait les fausse monnaie : de l’or ou de l’argent mélangé avec un autre métal).

Les premiers banquiers ont demandé la confiance de leur clientèle, ils échangeaient l’or et l’argent, qu’on leur déposait, avec des reconnaissances de dettes, qui se présentaient sous la forme de billets de banque. Ainsi les négociants s’échangeaient des billets. Cette forme de monnaie mise en circulation par la banque s’appelle la monnaie fiduciaire (qui vient du latin fiducia qui signifie confiance).

Au XVIe siècle, rappelons-le, c’était l’Etat qui émettait de la monnaie. Au XVIIe, ce pouvoir passe entre les mains de la banque :

Bilan de la banque

Actif Passif

Dépôts d’or et d’argent 100 Billets émis 100

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Ici, le bilan est neutre. Mais les banquiers finançaient leurs clients, dont les métiers étaient internationaux (ils partaient six à huit mois), qui sollicitaient l’octroi de crédits. Dès lors les banques détiennent un nouveau pouvoir : celui de créer de la monnaie.

Bilan de la banque

Actif Passif

Dépôts en or et en argent 100

Crédits 100

Billets émis 200

En effet, la banque ne possède pas l’argent qu’elle prête, elle le crée par le biais des crédits.

B/ Le développement des échanges

Il ya deux sphères qui caractérisent ces échanges : les échanges internationaux et les échanges urbains.

L’avènement des économies monétaires engendre le développement des échanges internationaux qui entrainera un bouleversement économique. Les zones les plus florissante sont celles portuaires surtout Amsterdam et Londres (dès le début du XVIIIe siècle). Ce développement s’accompagne d’une politique colonialiste de la part des Etats souverains. Ce que les nations européenne retire de ces échanges est le fait que les pays ont accès à de nouvelles sources de matières premières ou à des produits agricoles, mais aussi de la richesse, comme certains de ces territoires renferment des richesses monétaire à l’or et à l’argent que l’on va extraire et rapatrier dans les pays occidentaux. Ainsi, il y a une croissance économique. Les échanges portent sur deux produits majeurs : le café et le cacao. Le commerce de ces produits va provoquer l’enrichissement et le développement de ces grandes villes (portuaires comme le Havre en France).

Pour la première fois, il y a un mécanisme extrêmement fort de l’urbanisme. Les grandes villes apparaissent dans toute l’Europe. Donc il y a l’apparition de nouveaux besoins : la demande urbaine va se matérialiser par la création de nouveaux métiers comme l’artisanat et le commerce urbain.

C/ Le rôle de l’Etat dans les économies

L’Etat au XII et XVIIIe siècle est un véritable agent économique. Son comportement est guidé par la doctrine du mercantilisme. C’est une doctrine qui présente 3 caractéristiques :

- Monétaire. L’objectif de l’Etat est l’enrichissement monétaire. La puissance de l’Etat est évaluée à la quantité de monnaie qu’il a mise en circulation. Grâce au monopole de la frappe, il poursuit cet objectif.

- Interventionniste. L’intervention de l’Etat s’effectue lorsque l’Etat est lui-même un agent qui produit de la richesse : commerçant, producteur, armateur. Il va assumer ces fonctions car cette doctrine considère que l’objectif d’enrichissement doit être couplé à une vision interventionniste. S’il ne l’est pas, il est dans l’impossibilité d’accumuler des richesses monétaires.

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- Nationaliste. Un Etat ne peut s’enrichir qu’au détriment des autres. Donc, elle va véhiculée des idées belligérantes (les conflits ont été permanents entre les différente nations européennes, qui ont ruinés la France).

Cette doctrine n’a pas été concluante car les principales nations européennes ont connu un phénomène, celui d’inflation (mot qui n’existait pas à l’époque). En effet, il y a eu des crises monétaires et donc la perte de pouvoir d’achat de la monnaie.

La raison était que ces doctrines étaient fausses. En effet, la monnaie a pour fonction principale est d’être un instrument d’échange économique. Concrètement, la croissance de la masse monétaire en circulation a été beaucoup plus rapide que la croissance de la production de richesses. On ne peut acheter d’avantages de biens, avec plus de monnaie. C’est le phénomène de dépréciation de la monnaie. La plupart des grands Etats s’étaient appauvris.

D/ L’apparition de l’industrie

Cette forme d’industrie qui apparaît s’appelle manufacture.

Ex. : la France a eu un ministre, au XVIIe siècle, Colbert qui est l’initiateur de la création des manufactures royales, cette activité économique était déployée par l’Etat. Elles existent toutes encore aujourd’hui. Ex. : la manufacture de sèvre, dont l’objet était de produire de la porcelaine, vendue dans toutes les cours européennes (presque de l’exportation), la manufacture de Saint Gauvin, dont l’objet était la fabrication de la cristallerie, la manufacture d’Aubusson (tapisserie).

Points commun à toutes ces manufactures :

- On va fabriquer des objets d’arts car cela repose sur l’organisation de l’artisanat, des corporations. Colbert voulait utiliser des talents.

- On produit des biens qui ne sont pas destinés à l’ensemble de la population, mais plutôt à l’exportation.

Aujourd’hui, il existe un comité Colbert, qui fait plus de 20% des exportations de la France, qui exporte des biens de luxe.

3) La phase de révolution industrielleIl faut retenir que seul un pays dans la seconde moitié du XVIIIe siècle va connaître la

révolution industrielle, c’est l’Angleterre et ce n’est que 70 ans plus tard que les autres pays vont connaître ce même phénomène. En effet, l’Angleterre bénéficiait de moyens spéciaux. Cette lenteur du mouvement s’est caractérisé par le fait que pendant près d’un siècle l’Angleterre a bénéficié d’une domination absolue.

L’Angleterre a été la seule nation à bénéficier de 4 facteurs favorables :

- Elle a focalisée sur son territoire la plupart des grandes inventions qui ont conduit au machinisme. Elles se situent dans deux domaines : la production d’énergie (découverte machine à vapeur et électricité en Angleterre, grâce au charbon) et les activités nouvelles

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(une des premières révolutions en Angleterre est le transport ferroviaire, XIX en France, plus industrie nouvelle comme la sidérurgie, et qui modifient totalement leur mode de fonctionnement).

- L’industrie pour se développer doit mobiliser des capitaux. On dit que l’industrie est capitalistique. Dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, il a été facile de mobiliser des capitaux grâce aux banques anglaises. En effet, elles disposaient de capitaux énormes car Londres était le premier port du monde.

- L’Angleterre s’est dotée d’un système parlementaire. C’est une organisation politique qui permet l’accessibilité au pouvoir des représentants de l’industrie et du commerce. Ils disposent du pouvoir législatif et vote faire voter toute une série de dispositions favorables à l’individualisme.

- Cette transmission du pouvoir en Angleterre est aussi au niveau de la Chambre des Lords vers la Chambre des communes qui vont vraiment légiférer. Le cadre législatif devait favoriser l’échange international au détriment du protectionnisme. Si l’Angleterre a été la seule c’est qu’à cette époque les réformes ont été considérables. Elles ont permis l’organisation d’un nouveau paysage économique. Ex. : on a conçu un système qui devait assurer l’exode rural. Cette migration énorme a été conçue grâce à la modification des normes juridiques. L’appauvrissement de la main d’œuvre agricole a provoqué la migration vers les grandes villes.

Les autres pays européens, prenons la France, connaissent la révolution entre les années 1830 et 1860 (XIXe siècle). Cela s’explique par le fait que les autres Etats européen n’ont pas connu de mutation politique et institutionnelle suffisante, si certains d’entre eux l’ont connu se sont engagé vers des campagnes extrêmement ravageuses pour la population. Ex. : l’empire français va mobiliser l’essentiel de la jeunesse dans les campagnes militaires, donc ils ne développent par leur économie. Ce développement va se faire lorsqu’un état de paix va régner (en France, le 2nd Empire).

De plus, dans les Etats européens il n’y a pas eu des transmissions du pouvoir économique. La classe industrielle et commerçante ne pourra exercer une certaine puissance qu’après 1850 (en France).

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Section première : la théorie libérale : le système classique

Que reste-il aujourd’hui, de la pensée classique ? Réponse deux observation : ce que l’on appelle l’école classique, qui est un système de pensée qui s’est développement dans l’Angleterre du XVIIIe et XIXe siècle et qui sur le XIXe siècle s’est propagé dans la plupart des pays qui ont connu la révolution industrielle. Ce que l’on retient de la pensée classique est que l’on a jeté les bases d’une doctrine pensée au départ par un seul économiste, Adam Smith, qui gouverne aujourd’hui l’organisation mondiale. On a développé un certains nombres de théories.

Ces théories, un ensemble de lois, avaient quel but ? La première théorie doit expliquer les échanges : comment les prix dans une économie d’échange se mettent-ils en place ? Pourquoi et comment les biens s’échangent-ils ? Trois économistes anglais résolvent cette question : Adam Smith, David Ricardo (il fait fortune à l’âge de 25 ans, sur le marché boursier, golden boy d’aujourd’hui, il va se donner deux tâches : construction de deux théories et un homme politique : pendant 30 ans il va être élu à la Chambre des communes, c’est un des leaders, il met en œuvre la mondialisation des échanges, il va créer la première banque centrale, avec des missions monétaires qui sont celles d’aujourd’hui crées par Ricardo : une banque centrale et des banques commerciales. Il est aussi un théoricien d’économie, il y a chez lui un paradoxe : au Parlement, il disait que son seul ennemi était Napoléon, il représentait la grande bourgeoisie anglaise, au niveau théorique il va jeter les bases de la théorie marxiste, maintenant appelé les néoricardiens, avec la théorie de la valeur travail) et John Stuart Mill (écossais, il est à l’origine de toutes les grandes lois libérales, il fallait expliquer la répartition de la richesse, la croissance, il va aider à y répondre, c’était aussi un organisateur des échanges internationaux, il avait une vision mondialiste, il est allé en Chine) ce sont des économistes qui ont créé une science et ont cherché à l’appliquer. A côté de ces économistes dominants, la pensée classique va être aussi véhiculée par d’autres économistes : Robert Malthus et, du XIXe siècle, Jean-Baptiste Say (il a occupé la 1ère chaire d’éco à l’université de droit à Paris I).

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§1 : La doctrine économique classique : la problématique de la liberté naturelle et de l’intérêt individuel

Cette pensée est construite par un homme au siècle des lumières, le XVIIIe siècle, il s’agit d’Adam Smith (seul point de vue de l’économie). La problématique d’Adam Smith repose sur deux principes fondamentaux : la liberté naturelle et l’intérêt individuel.

A) La liberté naturelle et l’optimisme

Il va chercher la réalisation de l’ordre naturel. C’est l’ordre qui s’établit spontanément lorsqu’on laisse la nature se manifester librement. C’est un ordre spontané. Les hommes ne doivent pas s’opposer à la réalisation de cet ordre. Il s’établit par la poursuite de l’intérêt individuel et l’on va aboutir à cette réalisation, car ce qui guide le comportement des individus est l’amélioration de leur sort. Cette doctrine va donc être individualiste. Il dit « en poursuivant son propre intérêt l’homme, l’individu sert souvent d’une manière plus efficace l’intérêt de la société que s’il avait pour but de la servir ».

B) L’intérêt individuel et la création spontanée de l’ordre économique

Il va falloir expliquer comment l’effort naturel de chaque individu pour améliorer sa condition va permettre de réaliser le meilleur état économique et social. « Chaque individu est guidé par des instincts ». Il va développer trois types d’instincts : celui d’échange, celui de commodité et celui d’épargne. Un instinct aujourd’hui est un comportement. Tous ces instincts vont justifier de la conduite humaine, ce qui constitue un leitmotiv : la recherche de l’amélioration de la condition.

Le premier instinct, celui d’échange, il ne peut obtenir ce qu’il cherche que s’il participe à l’échange. L’individu à des talents d’entreprendre qu’il exerce pour pouvoir les échanger contre d’autres biens par usage de la monnaie. On sort d’une économie de subsistance pour aller dans une économie d’échange.

L’instinct de commodité va être guidé par l’idée de la spécialisation du travail. « L’instinct de commodité c’est le fait de produire le plus habilement possible de la richesse », aujourd’hui on dirait qu’il faut faire avec un maximum de productivité. Comme l’individu est guidé par cet instinct, il va donc développer les techniques les plus efficaces.

L’instinct de l’épargne. L’apologie de l’épargne va être faite par Adam Smith, dans le but à expliquer une organisation économique et sociale fondée sur l’échange et l’individualisme. Chaque individu participe à l’échange, qui n’est possible que par la production de la richesse. Ce qui abrège l’intervention de l’homme, ce qui en facilite la mise en œuvre, est le machinisme. Donc cette économie d’échange doit mobiliser des capitaux car le machinisme est le recours à un facteur de production, le capital. Ce capital il ne peut être envisagé que si au préalable existe une épargne elle permet la réalisation de l’investissement. Les individus possèdent « une vertu » qui est l’épargne. Car l’accumulation du capital ne peut se réaliser que par l’existence de l’épargne.

La doctrine libérale fait l’apologie de l’échange individuel. Elle repose sur la généralisation de l’échange, organisé par des individus. Elle est également bâtie sur l’accumulation du capital grâce à l’épargne. Elle rejette toute intervention de quelque institution qui s’oppose à la réalisation de l’échange individuel. Ex. : l’intervention de l’Etat.

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§2 : Les théories de la valeur et du prixRemarque : ces théories constituent un des éléments essentiels de l’analyse classique

(exam ?).

Ces théories expliquent l’échange dans une économie d’échange individuel. En expliquant l’échange, les économistes ont jetés les bases de l’organisation des échanges internationaux.

A) Les différentes formulations

Idée de base : un initiateur, Adam Smith. Ensuite, la vision divergente est menée par David Ricardo et J. Stuart Mill.

1) Le contenu de l’analyse d’Adam Smith.

Il veut répondre à la question sur l’échange : comment l’échange se justifie-t-il dans ce type d’économie ? La réponse est qu’il y a deux sortes de valeurs : la valeur en usage, d’usage, et la valeur en échange, d’échange.

« La valeur d’usage c’est l’utilité entendue comme ce qui peut être raisonnablement désiré ». Les biens sont échangés parce qu’ils ont une valeur d’usage engendrée par le désir que l’on en a. C’est l’utilité : les biens sont demandés car ils sont aptes à satisfaire nos besoins, une mesure de la satisfaction. Donc la valeur d’usage est subjective, spécifique à chaque individu.

« La valeur d’échange c’est le pouvoir d’acquisition d’un bien matériel ». Par rapport à la valeur d’échange, il faut comprendre deux choses : elle est objective. Le pouvoir d’acquisition des biens dépend des prix. Le mécanisme explicatif de la détermination des prix : trois définitions et trois principes d’explication. Il va opérer un choix, mais il va poser problème (donc débat théorique).

- « Le prix réel c’est la valeur permanente et stable des produits, il est déterminé par l’effort que coûte la production des biens, c’est-à-dire le travail ». Deux implications : le travail est la mesure réelle de la valeur d’échange entre les biens et le travail, c’est à la fois la cause et la mesure de la valeur. C’est Marx qui va reprendre ça.

- « Le prix naturel est fourni par le coût de production des marchandises ». Ici, le prix naturel est mesuré par l’appréciation objective (= coût de production). Le coût, mesure de la valeur, ne renferme pas que le travail, ainsi il prend aussi en compte l’usage du capital. Le prix naturel est mesuré par un coût, c’est le prix de revient d’un bien économique (= dépense que l’on engage pour produire un bien).

- « Le prix de marché est celui auquel les produits se vendent communément, il s’établi par une série d’oscillations gouvernée par la confrontation de l’offre et de la demande ». Le prix de marché c’est celui qui est observé, celui qui marque l’accord qui se noue entre l’offreur et le demandeur. Le mécanisme de formation est que le prix de marché est gouverné par l’importance de l’offre et de celle de la demande (plus la demande est forte plus elle va pesée à la hausse sur la détermination du prix). Aujourd’hui la définition du prix du marché n’a pas changé.

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Adam Smith explique qu’il n’existe qu’une seule situation de marché : abondance de l’offre, donc la concurrence. Pour lui, du fait de l’abondance de l’offre le niveau du prix de marché va s’établir au niveau du prix naturel. Le niveau de prix effectif de l’échange va se fixer sur le prix de marché.

Opposition entre Ricardo et Stuart Mill, au XIXe siècle.

2) La théorie de Ricardo

Il s’intéresse aux biens qui peuvent être échangé, il en dégage deux : ceux non reproductibles et ceux reproductibles. Les fondements de la valeur ne sont pas les mêmes pour ces deux biens.

Pour les biens non reproductibles (minerais : or, diamant, cuivre, argile …), la valeur est fixée par leur utilité et leur rareté. Il va prendre (créateur de l’étalon d’or) l’exemple de l’or : il a une valeur car il est utile. En effet, les réserves de la banque d’Angleterre sont en or. Il a choisi l’or, au détriment de l’argent, car il est plus rare « la mauvaise monnaie chasse la bonne ».

Pour les biens reproductibles (produits grâce à l’effort de production), la valeur est expliquée par leur utilité et par le travail qui sert à les produire. Ex. : fabrication des chandelles qui ne marche plus car l’énergie a changé. Dès lors que les biens reproductibles ont une utilité, l’échange s’organise sur le travail qui sert à les produire. La valeur relative est le prix d’un bien par rapport à un autre bien, elle s’exprime par les quantités relatives de travail qui ont été employées pour les produire, c’est la théorie de la valeur ricardienne.

« La monnaie est un voile », elle est neutre. C’est un simple moyen d’échange. Les prix en monnaie expriment le rapport de valeur entre les biens. La monnaie est une marchandise qui sert à acheter d’autres biens.

3) La loi de formation des prix de J. Stuart Mill

Cette thèse de Ricardo n’est pas partagée par J. Stuart Mill. Il dit « le prix représente la valeur d’échange, il se forme sur le marché où les acheteurs et les vendeurs sont suffisamment informés pour que pour un produit standard il ne se forme qu’un prix unique ». Un bien a une valeur parce qu’il est demandé sur le marché. Si un bien est demandé sur le marché, il va se fixer sur le marché un prix unique. Il va y avoir un prix d’équilibre, celui de la demande et de l’offre.

Conclusion : aujourd’hui de la valeur et des prix, les biens ont une valeur car ils sont demandés. Ce que l’on retient c’est que le seul prix significatif est celui qui s’exprime sur le marché (la théorie de Stuart Mill).

B) L’étude des théories du commerce international

Les économistes classiques, vont chercher à expliquer l'organisation des échanges internationaux. C'est nécéssaire historiquement, car dès lors que l'Angleterre est le seul pays au XVIII° Siècle à connaître la révolution industrielle et dès lors qu'elle va régner sans partage jusqu'au milieu du XIX° Siècle, la difficulté des économistes : On a un pays dominant et le reste du monde est un ensemble de pays dominés. Comment peut on envisager l'échange international. 2 Théories sont énoncées.

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L'approche d'Adam Smith porte le nom de théorie du gain de l'échange. Dans le contexte historique de l'époque, il s'agit d'expliquer que l'organisation des échanges internationaux va reposer sur la spécialisation internationale. Cette thèse n'a pas été reprise par les économistes classiques du XIX° siècle, comme Ricardo, qui ont voulu dépasser la difficulté de la domination de l'Angleterre sur les autres nations. La théorie est celle de Ricardo, celle de l'avantage comparatif.

1) La théorie du gain de l'échange d'Adam Smith

Adam Smith va expliquer l'organisation des échanges internationaux. Il va partir de l'idée selon laquelle les partenaires économiques, les pays, doivent adopter une démarche qui repose sur une spécialisation. Cette notion explique que dès lors que l'ensemble des pays concernés décide de raisonner en terme de spécialisation, signifie que concrètement : les pays qui se spécialisent dans la production d'un bien vont être les seuls à produire ces biens, nécessairement ceux qui ont abandonné ces productions vont devenir par nécessité des importateurs. La notion de spécialisation va faire d'un pays qui se spécialise, un exportateur de bien et à contrario pour les pays qui se spécialiseront pas pour ce bien, ce seront des importateurs.

Adam Smith va expliquer la mise en œuvre de ce phénomène de spécialisation. Pour lui il existe des différences internationales de productivité du travail. À un instant donné, tous les produits ne produisent pas le même bien avec la même efficacité. S'il existe des écarts d'efficacité, cela veut dire que les coûts de production de ce bien ne seront pas les mêmes d'un pays à un autre. Adam smith va dire que la spécialisation repose sur une démarche, une analyse en terme de coût de production. La spécialisation va reposer sur les écarts absolus de coût de production d'un bien. Si l'on retient le critère de l'avantage absolu, un pays va se spécialiser dans la production pour laquelle il a l'avantage absolu le plus grand, par rapport à ses partenaires. Le contexte de l'époque est : L'angleterre va determiner les lignes de produits, les secteurs d'activité pour lesquels elle a un avantage absolu par rapport à tous les autres pays et elle va donc se spécialiser sur tous ces produits. Dès lors qu'à contrario, les autres pays ont abandonné ces productions, ils vont devenir importateurs. Si l'angleterre ne dispose pas de l'avantage absolu sur certains produits, elle va abandonner ses lignes de production et elle va devenir importatrice et acheter à l'étranger ses produits. L'idée première d'Adam Smith est que l'Angleterre est la nation dominante et les autres nations, essentiellement européennes, face à la domination anglaise ont des politiques protectionnistes, avec des barrières douanières ou des restrictions/interdictions des échanges pour isoler les pays dans une production de biens agricole et les rendre imperméables aux produits britanniques. Si l'angleterre abandonne certaines productions parce qu'elle n'a pas un avantage absolu, elle va importer. Il va chercher une organisation des échanges internationaux basés sur la spécialisation. Alors Smith a compris qu'il devait vendre sa théorie et il a cherché durant des voyages, à convaincre des états de commercer avec l'angleterre, il est allé jusqu'en Chine. Il est allé convaincre en premier le portugal, car ils ont le Porto comme bien, que les anglais ne peuvent pas produire. L'angleterre ne pouvant pas en produire, elle va importer toute sa consommation de Porto. Par contre, les portugais ne peuvent pas rivaliser avec les anglais, notamment pour construire les navires à vapeur. Il y a donc réciprocité d'échange.

Dans un raisonnement circulaire, Smith va expliquer les conséquences de la spécialisation internationale. Schéma P29 A SCANNER ! =D

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Cette théorie va révolutionner l'économie en inventant la notion de Libre échange. Les économistes classiques ont compris que c'était difficile de justifier les échanges internationaux selon le schéma de smith. David Ricardo va proposer une nouvelle formulation de la théorie des échanges internationaux.

2) La théorie de l'avantage comparatif

Il faut se rappeler des bases de la théorie de la valeur de Ricardo, la valeur relative des marchandises s'exprime par les quantités relatives de travail qui ont été employées pour les produire, ce principe d'économie est essentiel. Le rapport d'échange entre les biens va dépendre des quantités de travail nécessaires pour produire chaque biens. Ricardo va surmonter les critiques contre Smith, résonnant en termes d'avantages absolus, et l'Angleterre en possède un sur tous les pays et donc à terme elle sera la seule à s'enrichir. Les différences internationales de productivité du travail déterminent celles des coûts des produits et donc le sens des échanges.

On va prendre l'exemple de l'Angleterre qui a un avantage sur les biens d'un produit. La spécialisation du travail va se faire en terme d'avantages, non pas absolus, mais comparatifs.

Les pays qui vont procéder ainsi, vont produire plus pour le même temps de travail et vont donc s'enrichir.

1 ere étape : La determination des concepts d'analyse.

On va raisonner en termes de prix relatifs d'un bien qui est le rapport du coût absolu de ce bien et celui d'un autre bien étalon. On a 2 biens, X de coût absolu CX et Y de coût absolu de bien Cy. La mesure de la valeur d'un bien dépend de la quantité de travail incorporé dans ce bien. On va exprimer en temps de travail le coût de production de CX et CY sera le coût de temps de travail de la production de CY. Le rapport entre CY et CX donne un prix relatif. Le théoreme des avantages relatif est simple : Un pays exprime un avantage comparatif dès lors que les coûts relatifs pour ce pays sont inférieurs à ceux des autres pays. Ce principe repose sur des comparaisons de prix relatifs. Ce qui signifie que l'avantage comparatif qu'aura un pays par rapport aux nations concurrentes se traduira par le fait que le prix relatif des biens dans ce pays sera plus faible que le coût relatif pour les même produits exprimé dans les autres pays. De ce fait, la notion d'éfficacité économique ne va plus reposer sur l'avantage absolu mais sur l'avantage relatif : un pays se spécialisera dans la productions des biens pour lesquels il aura l'avantage relatif le plus grand. La deuxième étape est de mettre en place cette théorie et de préciser comment va se mettre en oeuvre la spécialisation

2 ème étape : la mise en oeuvre de la spécialisation internationale.

Ricardo va voir comment organiser le libre échange. Politiquement, cette thèse a un très grand intérêt. Ici on va s'intéresser, contrairement à chez smith, au prix relatif des biens. C'est une approche billatérale. On va choisir 2 pays et la production de 2 produits.

L'angleterre et la pologne, le blé et le drap. On part du fait que l'angleterre a un avantage absolu au niveau de la production de drap et de blé.

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/////////////////////////////// Angleterre Pologne

Blé 80h de travail pour produire une unité de blé

90h de travail pour produire une unité de blé

Drap 100h 120h

Le but de ce tableau est d'exprimer le phénomène de l'avantage absolu de l'angleterre sur la Pologne en terme de bien et de tissus. On va déterminer la spécialisation internationale en s'intéressant à la détermination de l'avantage comparatif. On va calculer tout d'abord le prix du blé par rapport au prix de tissu en Angleterre et on va faire le même calcul pour la pologne. Le cout relatif en angleterre : 80/100=0,80 ( cout blé/ cout tissu), le cout relatif en pologne : 90/120=0,75. Le pays avec le coût le plus faible par rapport à l'autre doit se spécialiser. Il est moins cher de produire du blé par rapport au tissu en Pologne plutôt qu'en Angleterre. Bien que l'angleterre ait un avantage absolu dans le prix du blé, elle va abandonner la production du blé, parce qu'en vertu du principe elle va importer du blé de Pologne. On va calculer le prix du drap par rapport au blé dans les deux pays. 100/80 = 1,25 en angleterre et 120/90 = 1,33 en Pologne. L'angleterre a donc un coût relatif le plus faible et doit donc se spécialiser dans la production du drap.

Nous sommes arrivé à détérminer une spécialisation. Ainsi l'angleterre ne produit plus de blé et la pologne ne produit plus de drap. On a donc une internationalisation des échanges.

3 eme étape : En utilisant les même quantité de travail, on va essayer de produire plus. En utilisant 80h de travail en angleterre on produit 1 unité de blé, 90h en Pologne. 100H et 120h pour les draps. En Pologne on va réemployer/redeployer les heures de travail de l'industrie textile pour le blé et inversement en Angleterre.

Avant : Prod : 4 U : 80 + 90 +100 + 120

Maintenant : 210 de Coût en pologne produit 2,33 unité de Blé au lieu de 2.

Avec le redéploiement des forces de travail, pour le même coût les gains sont plus importants. L'ensemble des pays entrant dans ce schéma, dégagent un gain exprimé en quantité de richesses produites. Avec le même coût, on produit plus.

Aujourd’hui, la théorie de Ricardo a apporté considérablement à l'analyse des échanges internationaux, lorsqu'aujourd'hui encore on s'y interesse, on résonne en terme de compétitivité, selon le principe de l'avantage relatif. Cependant L'analyse de Ricardo se base uniquement dans les coûts de production et aussi dans l'organisation des échanges internationaux, il faut aussi prendre en compte l'analyse de la demande que ricardo a totalement oublié qui est fondamentale. Le pouvoir d'achat qui guide la demande n'est pas le même d'un pays à un autre. Le pouvoir d'achat des polonais et des anglais était différents, et les débouchés à l'importation étaient beaucoup plus grand en angleterre qu'en pologne, le marché d'angleterre devait donc être ouvert au monde et pas qu'à un pays.

C) La théorie de la production

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La théorie de la production doit permettre d'établir le volume de richesse qui est produit par l'entreprise et par la nation. Cette détermination va amener les économistes à expliquer l'organisation technique de la production. On va étudier la théorie de Smith.

Le volume de richesse produit va dépendre de l'efficacité des facteurs de production, il va donner une dimension très importante au concept de rendements : le terme de productivité. Il va analyser les deux facteurs de production, le travail et le capital. Smith va s'intéresser à la mesure de l'efficacité du travail et comment l'améliorer, en faisant une analyse inductive, empiriques. Avec l'experience de la manufacture d'épingle. ( on le connait pas la peine de le marquer ). De cette experience, il va dégager un principe important, le principe de la spécialisation des taches qui accroit la productivité en vertu de 3 causes :

Elle développe l'habileté de l'ouvrier, elle économise le temps et elle est une incitation à l'invention de machine par lesquelles le travail est autant facilité et abrégé.

Il explique que l'organisation de la production passe par l'analyse des gains de productivités du travail, et il va l'expliquer que l'on en a grâce à la spécialisation des taches. Cette recherche va porter corrélativement sur la productivité du travail et la productivité du capital.

La richesse produite dépend de la quantité de capital dont dispose les travailleurs productifs. La richesse nationale peut donc être expliqué dans sa formation par une seule variable , le capital utilisé. Le capital est cause de la richesse. Il va nous dire que le capital est cause de la richesse, parce qu'il nous permet d'augmenter la puissance productive du travail. Il développe une idée qui sera constamment reprise, selon laquelle les machines facilitent et abrègent le travail en le rendant plus productif. Smith envoit 2 messages : L'importance du capital explique la richesse produite, les machines facilitent et abrègent le travail. Le machinisme va permettre la division du travail et la spécialisation des taches et cela va améliorer la productivité du travail.

Les autres économistes classiques du XIX° siècle ne vont pas modifier l'analyse de Smith, la théorie de la production est donc toujours conçue comme Smith l'a imaginé : une relation entre les facteurs et le volume de la production. Les autres analystes vont completer son analyse.

Ricardo : Il explique une relation de l'existence d'une relation de non proportionnalité entre la quantité de facteurs utilisés et la production. Ce n'est pas parce qu'on va augmenter de 10% le nombre de travailleur dans une entreprise, la production ne va pas augmenter de 10%, mais plus ou moins vite. À partir d'une certaine taille d'entreprise, les rendements deviennent décroissants, l'augmentation de production est plus faible que l'accroissement de la quantité de facteurs.

Say : Il a voulu compléter la théorie de Smith, il va dire que l'analyse de la production doit au départ s'intéresser sur le pourquoi de la création de richesse. On va produire des biens parce qu'ils sont aptes à satisfaire des besoins. L'étape liminaire c'est l'analyse de la satisfaction des besoins, on ne peut produire que pour autant on est apte à satisfaire des besoin. Il disait qu'au XIX° Siècle des biens n'avaient plus aucune utilité, ils n'avaient donc plus besoin de les produire, avec son exemple des chandelles alors que l'on s'éclaire au gaz de ville à Paris.

D) La théorie de la repartition.

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C'est une approche qui permet d'expliquer la formation des revenus. Dès sa conception elle a été dépassée et contredire par les faits économiques. Dans une économie il y a trois type de revenus :

Il y a les propriétaires fonciers, qui obitennent des revenus de la rentre fonciere, les capitalistes et leurs revenus et les ouvriers qui ont une loi de determination des salaires qui expliquent leurs changements sur une longue période

La théorie de la rente foncière :

Elle fonctionne sur un certain nombre de postulats. Il pense qu'il existe un lien rigide entre l'importance de la population et l'importance des terrains cultivés. L'agriculture est un secteur qui ne peut connaître des gains de productivités, car sinon il n'y aurait pas ce lien. Au XIX° siècle l'essentiel du pouvoir d'achat des ouvriers reposait sur l'acquisition des subsistance. Ce revenu est extrêmement faible. L'exode rural a provoqué une croissance rapide des villes et l'experance de vie a doublé en 1 siècle. On a un accroissement naturel de la population. Le volume de la population subit une augmentation tendancielle, dès que ce volume augmente, les propriétaires fonciers doivent mettre en culture de nouvelles terres, car il existe un lien rigide entre le volume de la population et la quantité de terres cultivés. Les propriétaires fonciers mettent d'abord en culture les terres les plus fertiles qu'ils possèdent et que face à une augmentation de la population, ils vont mettre en culture des terres de moins en moins fertile, c'est-à-dire de moins en moins productives et le rendement de ces terres agricoles va diminuer et le coût de production unitaire des produits agricole augmente avec les terres de moins en moins fertiles. On va assister à un phénomène d'inflation du prix des produits agricoles. Si le prix des denrées agricoles, il augmente à cause de l'accroissement de la population. Les bénéficiaires de cette hausse des prix, ce sont les propriétaires fonciers. Ricardo va alors explique rce qu'est la rentre et comme elle évolue. La renter c'est un différenciel entre le prix de vente des biens agricoles et le prix de reviens. Le cout de la production de ces denrées. La rente est donc un différentiel, un surplus. Ricardo va expliquer que la rente foncière dès lors que la population augmente, va s'accroître de manière constante. Il y a donc une classe sociale qui va profiter du phénomène de croissance de ces revenus, ce sont les propriétaires fonciers, Ricardo va donc combattre cette position favorable (c'est les nobles :( ). Il va donc voir qu'il y a u n enrichissement sans cause. Schéma P35 A SCANNER. Cette théorie n'a jamais pu être vérifiée parce qu'elle s'appuie sur des hypothèses de départ totalement fausses.