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INTRODUCTION PAR JACQUES-ALAIN MILLER Prologue de Guitrancourt Nulle part au monde il n'y a de diplôme de psychanalyste. Et non pas par hasard, ou par inad- vertance, mais pour des raisons qui tiennent à l'essence de ce qu'est la psychanalyse. On ne voit pas ce que serait l'épreuve de capacité qui déciderait du psychanalyste, alors que l'exercice de la psychanalyse est d'ordre privé, réservé à la confidence que fait le patient à un analyste du plus intime de sa cogitation. Admettons que l'analyse y réponde par une opération, qui est l'interprétation, et qui porte sur ce que l'on appelle l'inconscient. Cette opération ne pourrait-elle faire la matière de l'épreuve ? - D'autant que l'interprétation n'est pas l'apanage de la psychanalyse, que toute critique des textes, des documents, des inscriptions, l'emploie aussi bien. Mais l'inconscient freudien n'est constitué que dans la relation de parole que j'ai dite, ne peut être homologué en dehors d'elle, et l'interprétation psychanalytique n'est pas probante en elle-même, mais par les effets, impré- visibles, qu'elle suscite chez celui qui la reçoit, et dans le cadre de cette relation même. On n'en sort pas. Il en résulte que c'est l'analysant qui, seul, devrait être reçu pour attester la capacité de l'ana- lyste, si son témoignage n'était faussé par l'effet de transfert, qui s'installe aisément d'emblée. Cela fait déjà voir que le seul témoignage recevable, le seul à donner quelque assurance con- cernant le travail qui s'est fait, serait celui d'un analysant après transfert, mais qui voudrait en- core servir la cause de la psychanalyse. Ce que je désigne là comme le témoignage de l'analysant est le nucleus de l'enseignement de la psychanalyse, pour autant que celui-ci réponde à la question de savoir ce qui peut se trans- mettre au public d'une expérience essentiellement privée. Ce témoignage, Jacques Lacan l'a établi, sous le nom de la passe (1967) ; à cet enseignement, il a donné son idéal, le mathème (1974). De l'une à l'autre, il y a toute une gradation ; le témoi- gnage de la passe, encore tout grevé de la particularité du sujet, est confiné à un cercle res- treint, interne au groupe analytique; l'enseignement du mathème, qui doit être démonstratif, est pour tous - et c'est là que la psychanalyse rencontre l'Université.

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INTRODUCTION PAR JACQUES-ALAIN MILLER

Prologue de Guitrancourt

Nulle part au monde il n'y a de diplôme de psychanalyste. Et non pas par hasard, ou par inad-

vertance, mais pour des raisons qui tiennent à l'essence de ce qu'est la psychanalyse.

On ne voit pas ce que serait l'épreuve de capacité qui déciderait du psychanalyste, alors que

l'exercice de la psychanalyse est d'ordre privé, réservé à la confidence que fait le patient à un

analyste du plus intime de sa cogitation.

Admettons que l'analyse y réponde par une opération, qui est l'interprétation, et qui porte sur

ce que l'on appelle l'inconscient. Cette opération ne pourrait-elle faire la matière de l'épreuve ?

- D'autant que l'interprétation n'est pas l'apanage de la psychanalyse, que toute critique des

textes, des documents, des inscriptions, l'emploie aussi bien. Mais l'inconscient freudien n'est

constitué que dans la relation de parole que j'ai dite, ne peut être homologué en dehors d'elle,

et l'interprétation psychanalytique n'est pas probante en elle-même, mais par les effets, impré-

visibles, qu'elle suscite chez celui qui la reçoit, et dans le cadre de cette relation même. On n'en

sort pas.

Il en résulte que c'est l'analysant qui, seul, devrait être reçu pour attester la capacité de l'ana-

lyste, si son témoignage n'était faussé par l'effet de transfert, qui s'installe aisément d'emblée.

Cela fait déjà voir que le seul témoignage recevable, le seul à donner quelque assurance con-

cernant le travail qui s'est fait, serait celui d'un analysant après transfert, mais qui voudrait en-

core servir la cause de la psychanalyse.

Ce que je désigne là comme le témoignage de l'analysant est le nucleus de l'enseignement de

la psychanalyse, pour autant que celui-ci réponde à la question de savoir ce qui peut se trans-

mettre au public d'une expérience essentiellement privée.

Ce témoignage, Jacques Lacan l'a établi, sous le nom de la passe (1967) ; à cet enseignement,

il a donné son idéal, le mathème (1974). De l'une à l'autre, il y a toute une gradation ; le témoi-

gnage de la passe, encore tout grevé de la particularité du sujet, est confiné à un cercle res-

treint, interne au groupe analytique; l'enseignement du mathème, qui doit être démonstratif, est

pour tous - et c'est là que la psychanalyse rencontre l'Université.

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L’expérience se poursuit en France depuis quatorze ans; elle s'est fait déjà connaître en Bel-

gique par le Champ freudien; elle prendra dès janvier prochain la forme de la « Section cli-

nique ».

Il me faut dire clairement ce que cet enseignement est, et ce qu'il n'est pas.

Il est universitaire; il est systématique et gradué; il est dispensé par des responsables qualifiés;

il est sanctionné par des diplômes.

Il n'est pas habilitant quant à l'exercice de la psychanalyse. L’impératif formulé par Freud qu'un

analyste soit analysé, a été non seulement confirmé par Lacan, mais radicalisé par la thèse

selon laquelle une analyse n'a pas d'autre fin que la production d'un analyste. La transgression

de cette éthique se paie cher - et à tous les coups, du côté de celui qui la commet.

Que ce soit à Paris, à Bruxelles ou à Barcelone, que ses modalités soient étatiques ou privées,

il est d'orientation lacanienne. Ceux qui le reçoivent sont définis comme des participants: ce

terme est préféré à celui d'étudiant, pour souligner le haut degré d'initiative qui leur est donné -

le travail à fournir ne leur sera pas extorqué: il dépend d'eux; il sera guidé, et évalué.

Il n'y a pas de paradoxe à poser que les exigences les plus strictes portent sur ceux qui s'es-

saient à une fonction enseignante dans le Champ freudien sans précédent dans son genre :

puisque le savoir, s'il prend son autorité de sa cohérence, ne trouve sa vérité que dans l'incons-

cient, c'est-à-dire d'un savoir où il n'y a personne pour dire "je sais", ce qui se traduit par ceci,

qu'on ne dispense un enseignement qu'à condition de le soutenir d'une élaboration inédite, si

modeste soit-elle.

Il commence par la partie clinique de cet enseignement.

La clinique n'est pas une science, c'est-à-dire un savoir qui se démontre; c'est un savoir empi-

rique, inséparable de l'histoire des idées. En l'enseignant, nous ne faisons pas que suppléer

aux défaillances d'une psychiatrie à qui le progrès de la chimie fait souvent négliger son trésor

classique; nous y introduisons aussi un élément de certitude (le mathème de l'hystérie).

Les présentations cliniques viendront demain étoffer cet enseignement. Conformément à ce qui

fut jadis sous la direction de Lacan, nous procéderons pas à pas.

Jacques-Alain Miller, 15 août 1988

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L’ANTENNE CLINIQUE DE BREST-QUIMPER

Du Séminaire de Jacques Lacan (1953-1980, en cours de publication), on peut dire qu’il a as-suré à lui seul la formation permanente de plusieurs générations de psychanalystes. Cet ensei-gnement qui restitua et renouvela le sens de l’œuvre de Freud, inspire de nombreux groupes psychanalytiques dans le monde.

Il est à l’origine du Département de psychanalyse, créé dans le cadre de l’Université de Paris VIII en 1968 et rénové en 1974 par Jacques Lacan, qui resta son directeur scientifique jusqu’à sa mort en septembre 1981. Dans la même ligne, l’Institut du Champ freudien, auquel se rat-tache l’Antenne clinique de Brest-Quimper, s’inscrit dans le cadre associatif et se consacre au développement de cet enseignement. Il a pris la suite, en 1987, du Cercle de clinique psycha-nalytique (1976).

Dans ce cadre, l’Antenne clinique de Brest-Quimper ouvre ses portes en 1999, rejoignant les nombreuses sections, antennes et collèges cliniques en Europe. Sur le plan pédagogique, elle est rattachée au NUCEP1, lui-même associé à l’Institut du Champ freudien. Elle a pour but d’assurer un enseignement fondamental de psychanalyse, tant théorique que clinique, qui s’adresse aussi bien aux travailleurs de la santé et du champ social (psychiatres, médecins, psychologues, orthophonistes, assistantes sociales, éducateurs, etc.), qu’aux psychanalystes eux-mêmes et aux universitaires intéressés par ce savoir particulier. Ses enseignants sont rat-tachés à l’École de la Cause freudienne, mais elle est ouverte, bien sûr, à tous ceux qui sou-haitent bénéficier de sa formation, quelle que soit leur orientation.

L’Antenne clinique propose deux cycles de formation différents :

- le module d’introduction à la clinique psychanalytique, destiné à ceux qui souhaitent sim-plement une première initiation à la clinique psychanalytique. Ce module introduit aux notions fondamentales de la psychanalyse ; il comporte des cours, des entretiens sur la pratique et l’étude de présentations cliniques ;

- la session de l’Antenne clinique proprement dite, qui comporte en plus les présentations cliniques et des études de textes, se déroule sur un plus grand nombre de sessions et comporte chaque année l’approfondissement d’une question fondamentale de la clinique (cette année, les symptômes obsessionnels chez l’enfant et l’adulte).

Participer à l’Antenne clinique n’habilite pas à la pratique de la psychanalyse. Une attestation d’études cliniques sera remise à leur demande aux participants à la fin de chaque année s’ils ont rempli les conditions de présence et de participation active exigées.

La gestion de l’Antenne clinique de Quimper est assurée par l’Association UFORCA-Brest-Quimper.

1 Nouveau Centre d’Études Psychanalytiques, 14 rue Saint Roch, 75001 Paris

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Le circuit de la pulsion Lacan, Séminaire xi

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MODULE D’INTRODUCTION A LA CLINIQUE PSYCHANALYTIQUE

Le module d'introduction s'adresse aux étudiants, médecins, psychologues, éducateurs, infir-miers, assistants sociaux et plus largement à tous ceux qui souhaitent s’initier à la clinique et à la théorie psychanalytiques freudienne et lacanienne. Il peut être un premier pas dans la for-mation de l’Antenne, mais il constitue une formation à part entière, plus accessible, plus légère en temps mais moins approfondie que celle de l’Antenne proprement dite.

La clinique analytique comporte plusieurs facettes : elle repose sur un fondement théorique ; elle implique une confrontation au concret de la clinique ; elle est une « clinique sous transfert » qui se construit loin de toute objectivation, dans la rencontre avec un sujet.

C’est pourquoi elle repose sur un ensemble qui est le mieux à même de constituer à la fois une base théorique et une approche concrète :

- Un cours d’introduction aux grands concepts psychanalytiques (6x1h30),

- Des entretiens sur la pratique, dans lesquels les participants font état d’un cas ou d’un

problème rencontrés dans leur travail, s’engageant ainsi à exposer leur pratique au débat

et au commentaire (4x2 heures),

- Un travail sur des transcriptions de présentations cliniques au cours desquelles un psy-

chanalyste entre en conversation avec un malade pour dégager avec lui sa position sub-

jective (2x2 heures).

Plus un enseignement optionnel : les étudiants, à partir de la deuxième année d’inscription au module d’introduction, auront la possibilité, à leur demande, d’assister à deux présentations cliniques et commentaires des présentations dans l’année (2x3h30)

Le total de la formation est de 21h +7h d’enseignement optionnel.

Cartel d’enseignement : Gérard Hue, Marie-Paule Le Du, Marie-Thérèse Rognant, Sébastien Rose.

Pour les horaires et les dates, voir page 9.

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COURS D’INTRODUCTION A LA PSYCHANALYSE

« C’est plus fort que moi ! ». Quelle est donc cette force, muette tout autant qu’obstinée, aussi déterminée qu’acéphale, omniprésente bien que toujours inapparente ? Cette puissance silen-cieuse au cœur de l’homme, c’est ce que Freud a nommé Triebe, la pulsion. Le Cours d'intro-duction de cette année abordera la question de la pulsion, qui est au cœur de la théorie et de la clinique psychanalytique.

Concept éminemment freudien, la pulsion, est en étroite articulation avec deux notions : le fac-teur corporel et la satisfaction libidinale. Elle est introduite chez Freud comme un concept fron-tière entre le psychique et le biologique. Nous suivrons ainsi le cheminement freudien, pas à pas, dans la genèse et la construction de ce concept fondamental.

Nous verrons ensuite en quoi Lacan, lecteur avisé de Freud, a prolongé et a résolu les impasses freudiennes sur la question de la pulsion. Dans sa lecture de Freud, rien n’est posé comme acquis. Tout élément de l’œuvre de Freud est pris non pas comme un texte sacré, mais comme une réponse, une réponse à une question. Le concept de pulsion n’échappe pas à cette mé-thode.

Dans un premier temps de son enseignement, la pulsion est proscrite. Comme concept, elle semble ne pas trouver sa place, temporairement, dans le procès par lequel Lacan refonde la psychanalyse ; dans son fameux « retour à Freud ». Il faut en effet attendre 1964 pour qu’elle retrouve sa place comme l’un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (Sémi-naire XI). Lacan ne réfute pas le concept freudien ; il s’en empare comme un repère essentiel, le repense profondément, lui imprime sa marque. Lire Lacan sur la pulsion, c’est, comme ail-leurs, suivre un discours en mouvement, une incessante remise au travail, un work in progress. Ainsi, le concept de pulsion s’inscrit dans les différentes élaborations et les remaniements des autres concepts de la psychanalyse : l’inconscient, les catégories de l’imaginaire, du symbo-lique et du Réel, la question de la jouissance et de l’objet (objet petit a), etc.

Cette année, nous nous ferons donc, à notre tour, lecteurs de Freud et de Lacan.

Pour les horaires et les dates, voir page 9.

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ENTRETIENS SUR LA PRATIQUE

Sans la clinique analytique en tant qu’elle s’articule au transfert et qu’elle engage le désir du psychanalyste, pas de théorie psychanalytique qui vaille et puisse être mise à l’épreuve.

Il s’agira donc, dans ces entretiens sur la pratique, de proposer aux participants d’exposer un cas ou un problème de leur pratique, afin de leur permettre de s’initier à la clinique, de réfléchir sur leur implication, d’élaborer leurs propres questionnements.

Ces entretiens seront préparés avec un enseignant ; il y aura deux entretiens par session de deux heures.

Pour les horaires et les dates, voir page 9.

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PRÉSENTATIONS CLINIQUES

Commentaires de présentations cliniques

Au cours d’une conversation avec un sujet en cadre hospitalier, un psychanalyste l’aide à dé-gager sa position subjective. Cet entretien peut entraîner pour le sujet une mutation subjective ; elle peut, pour l’équipe soignante qui y assiste, changer le regard et relancer l’intérêt ; elle a, pour les participants, une valeur hautement formatrice.

Mais y participer implique que l’on soit averti de la clinique qui s’y engage et du transfert qui en est la condition. C’est pourquoi deux séances seront consacrées au commentaire d’une pré-sentation transcrite, qui permettra une initiation à la clinique du détail et à l’écoute de la dimen-sion transférentielle. Ces séances constitueront une initiation aux présentations proprement dites et à l’ouverture clinique qu’elles permettent.

Pour les horaires et les dates, voir page 9.

A partir de la deuxième année et à leur demande, les participants auront la possibilité d’assister à deux présentations cliniques dans l’année.

Présentations cliniques (optionnel)

Les présentations cliniques ont une valeur formatrice irremplaçable mais elles impliquent une préparation.- C’est pourquoi à partir de la deuxième année au Module d’introduction et à leur demande, les participants auront la possibilité d’assister à deux présentations cliniques dans l’année, choisies parmi les présentations proposées et avec l’accord des enseignants.

Pour le détail des présentations, voir page 14 (présentations cliniques) et 16 (conversations avec un enfant).

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DATES & HORAIRES

Dates et horaires des sessions : les samedis - 18 janvier 2014 à Brest

- 5 avril 2014 à Brest

- 14 juin 2014 à Quimper

- 20 septembre 2014 à Brest

- 15 novembre 2014 à Quimper

- 13 décembre 2014 à Brest

Horaires :

- 9h – 10h 30 : Cours d’introduction à la psychanalyse

- 10h 30 – 12h 30 : Entretiens sur la pratique (4 séances) ou commentaires sur des présen-

tations cliniques (2 séances).

Dates des présentations cliniques (optionnel) : voir p. 14 et 16

Adresses : Enseignement :

- A Brest : ADSEA29 (Sauvegarde de l’enfance), 14 rue de Maupertuis ;

- A Quimper : EPSM Gourmelen, 1 rue Etienne Gourmelen

Présentations :

Lieux selon les dates (voir p. 14 et 16)

L’ensemble de la formation comporte : 21h pour les enseignements communs

7h pour les enseignements optionnels

Soit 28h pour l’ensemble des enseignements

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Le rêve de l’Homme aux loups Freud

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L’ANTENNE CLINIQUE : LES SYMPTÔMES OBSESSIONNELS CHEZ L’ENFANT ET L’ADULTE

L’Antenne clinique s’adresse aux travailleurs de la santé mentale qui souhaitent approfondir les problématiques ouvertes par la clinique et la théorie psychanalytiques freudiennes et laca-niennes. Elle peut constituer une suite pour les participants qui se sont initiés dans le Module d’introduction. Comme celui-ci, elle conjoint la clinique, la théorie et la pratique dans un en-semble articulé, mais s’oriente autour d’un thème qui sera approfondi tout au long de l’année.

Ce thème cette année sera « Les symptômes obsessionnels chez l’enfant et l’adulte ».

La clinique comportementaliste a proclamé avoir découvert une nouvelle catégorie clinique, les « troubles obsessionnels compulsifs » - les TOC, qui ont eu un succès médiatique certain. Mais cette prétendue découverte reprend, sous une forme réduite aux comportements, les symp-tômes de la névrose obsessionnelle, décrits dès les années 1890 par Freud.

Avec une différence essentielle cependant : les TOC sont conçus comme des conditionnements aberrants qu’il s’agit de réduire pour restaurer l’adaptation comportementale ; les symptômes obsessionnels, du point de vue psychanalytique, sont conçus comme des stratégies incons-cientes, des tentatives faites par le sujet pour régler son rapport à l’Autre et à la jouissance.

Ce qui implique une toute autre approche, notamment de s’intéresser à leur rapport au sujet et à la structure, ce type de symptôme ne relevant pas nécessairement de la névrose obsession-nelle.

C’est cette dimension du symptôme que nous explorerons cette année.

L’enseignement comportera donc, portant sur ce thème :

- Un cours théorique (8x1h30 soit 12h)

- Des commentaires de textes (8x1h soit 8h)

- Des présentations cliniques (8x2h30 soit 20h)

- Des commentaires sur ces présentations (8x1h soit 8h)

- Des entretiens sur la pratique (8x1h soit 8h)

Plus des enseignements optionnels :

- Conversations avec un enfant (3x2h30)

- Groupe de recherche (8x2h, séminaire réparti dans l’année, une soirée par mois)

Le total de la formation est de 56h + 23h30 d’enseignement optionnel, soit un total de 77h30.

Une attestation d’études cliniques pourra être délivrée aux participants, s’ils ont rempli les con-ditions de présence et de participation active demandées.

Pour les horaires et les dates, voir page 18.

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COURS THÉORIQUE DU SYMPTÔME VÉRITÉ À L’ÉVÉNEMENT DE CORPS

La notion analytique de symptôme est d’autant plus importante qu’elle seule permet de diffé-rencier la psychanalyse des autres pratiques thérapeutiques. Face à l’objectivation du symp-tôme qui envahit le discours courant, il est fondamental de soutenir la singularité du symptôme comme étant celle du sujet parlant dans sa relation à l’Autre.

Constituer le symptôme analytique, suppose d’aller au-delà des phénomènes dont se nourrit la plainte pour l’articuler aux signifiants majeurs délivrés par le sujet dans l’adresse à l’analyste. Cette nécessaire mise en forme met l’accent sur le vouloir dire du symptôme. Ce moment, souligne J.-A. Miller, n’est pas d’ouverture mais de fermeture : c’est à cette place de la rencontre troumatique que va venir la croyance au symptôme.

Au cours de son enseignement, Lacan va déplacer l’accent qu’il avait mis sur le symptôme comme message vers le symptôme comme jouissance. Freud soulignait déjà l’exigence pul-sionnelle présente dans le symptôme. « Le sujet est heureux », insiste Lacan dans Télévision. Non seulement le symptôme n’est pas tout signifiant, mais il est jouissance comme sens joui du sujet. Seul l’acte de l’analyste peut ouvrir un trajet au-delà du sens, car « ce n’est pas l’effet de sens qui opère dans l’interprétation, mais l’articulation dans le symptôme des signifiants (sans aucun sens) qui s’y sont trouvés pris » (« Position de l’inconscient », Ecrits, p. 842).

Le symptôme est bien ce qui manifeste que l’on ne saurait identifier l’homme avec son corps. Dans ce corps, il se passe souvent des choses imprévues qui laissent des traces de jouissance. Loin de négliger le corps, Lacan l’a toujours pris en compte : il est inclus dans le symptôme et surtout dans la formule du fantasme, puisque l’objet a est conçu comme un élément corporel venant compléter le sujet du signifiant. Le corps y est déjà présent dans sa dimension de jouis-sance en excès, toujours traumatique pour le sujet. Cependant le trauma véritable se révèle finalement être celui de la relation à la langue : avec le concept de parlêtre introduit par Lacan, le corps affecté et le sujet du signifiant ne font qu’un. À partir du moment où le signifiant est cause de jouissance, le symptôme freudien pris comme vérité devient événement de corps.

Avec Joyce, Lacan introduit la notion de sinthome : cette écriture inédite permet d’aborder la face proprement réelle du symptôme qui situe la psychanalyse comme hors sens. Comme l’in-dique J.-A. Miller dans son cours du 4 mai 2011, « le symptôme, c’est la réponse de l’existence de l’Un qu’est le sujet ». De l’être à l’existence, le dernier Lacan introduit un renversement de perspective qui remet en question toute la théorie psychanalytique, jusqu’à la passe. Nous en étudierons les conséquences cliniques.

C’est à partir de ces élaborations du dernier Lacan que nous éclairerons cette année la question des symptômes obsessionnels.

Le cours théorique sera assuré en 2014 par les enseignants invités et par le cartel d’enseigne-ment : Marie-HélèneBlancard, Marcel Eydoux, Elisabeth Hannequart, Jacques Michel, Daniel Voirin.

Pour les horaires et les dates, voir page 18.

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COMMENTAIRES DE TEXTES

Dans la clinique psychiatrique contemporaine les symptômes obsessionnels ont été réduits à

la notion de troubles sans plus de référence à la structure.

A partir du cas de « L'Homme aux rats », nous reprendrons le tranchant de l'enseignement de

Freud et de Lacan sur la névrose obsessionnelle, du « Mythe individuel du névrosé » à la ques-

tion de l'amour et du désir telle que Lacan en parle dans les Séminaires Les Formations de

l'inconscient et L'Angoisse.

Nous conclurons par l'actualité de cette névrose et la question de ces symptômes obsession-

nels dans les psychoses.

Cartel d’enseignement : Pierrick Forlodou, Armelle Guivarch, Maryvonne Michel, Michelle Peu-

ziat, Jacques Véniard.

Pour les horaires et les dates, voir page 18.

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PRÉSENTATIONS CLINIQUES

La présentation de malade au sens où nous l’entendons, diffère radicalement de ce qui s’est

appelé ainsi dans la tradition psychiatrique. Loin qu’il s’agisse de faire la preuve de l’efficace

d’un savoir à l’occasion de son application ponctuelle à un cas (ou de la pertinence de son

application par un maître), elle se veut rencontre d’un sujet avec un analyste, rencontre soute-

nue par une éthique du bien-dire où le sujet puisse trouver, autant que possible, une occasion

de remettre en question sa position subjective (et l’équipe soignante, une possibilité de recon-

sidérer son abord thérapeutique).

Elle est enseignante, non comme application d’un savoir convenu, mais au contraire comme sa

mise en question, à chaque fois renouvelée par la particularité du cas.

Elle implique une forme de transfert, certes différent de celui d’une cure analytique, mais qui

peut néanmoins s’inscrire dans la durée et avoir des conséquences subjectives à long terme

(même si c’est de surcroît). Sa temporalité est celle d’un moment subjectif qui vient s’inscrire

dans une histoire, et parfois y faire date pour le sujet qui s’y prête comme pour ses auditeurs.

C’est pourquoi nous préférons les termes de « présentation clinique » à celui de « présentation

de malade ».

Enseignements des présentations cliniques

Ces exposés se feront avant chaque présentation clinique à Brest, Quimper et Lorient le samedi

matin de 9h à 10h.

Comment se départir d’une clinique qui serait simple monstration d’un savoir résorbant le par-

ticulier du cas dans l’universel des catégories, plaçant l’assistance dans une position de voyeur

passif ?

Les réflexions sur les présentations cliniques visent à faire produire à chacun un bout de savoir,

si ténu soit-il, issu de sa rencontre avec un patient lors d’une présentation. Il s’agit d’y faire état

d’une construction issue de cette rencontre.

Chaque participant devra donc présenter au moins une fois dans l’année un court texte (7000

caractères) à propos d’un cas de la précédente présentation clinique.

Ce texte, travaillé avec l’aide d’un enseignant tuteur, sera archivé par l’Antenne clinique et té-

moignera du travail accompli par les participants.

Pour les horaires et les dates, voir page 18.

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ENTRETIENS SUR LA PRATIQUE

Sans la clinique psychanalytique, c’est-à-dire sans la clinique produite par le dispositif analy-

tique (conditionné par le désir de l’analyste), la théorie psychanalytique ne serait qu’une théorie

parmi d’autres, sans possibilité de réelle mise à l’épreuve ; sans théorie et sans la rigueur

éthique qui la conditionne, la pratique analytique, dit Lacan, « ne saurait être que psychothéra-

pie ». Sans l’expérience clinique, pas de transmission de la psychanalyse.

Dans son enseignement, Lacan ne perd jamais de vue la clinique : qu’il nous livre des cas de

sa pratique ou qu’il commente la clinique de Freud et des analystes post-freudiens, c’est tou-

jours sous l’angle de la clinique qu’il aborde la littérature psychanalytique.

Il ne s’agira pas ici de rendre compte d’une pratique analytique mais, plus modestement, d’ex-

poser les questionnements que chaque participant fait surgir de sa propre pratique (qu’il

s’agisse de psychothérapie, de rééducation, etc.), pour les éclairer du point de vue qui est le

nôtre : dégager la structure du cas, l’interprétation éventuelle, les effets attendus.

Les participants seront divisés en deux groupes, ce qui sera plus propice aux échanges et

permettra un plus grand nombre d’exposés ;

Les présentations devront être élaborées avec l’aide d’un enseignant-tuteur ; elles lui seront

adressées de manière préalable et se feront de préférence sans notes pour être soumises à

l’échange verbal. Elles feront par la suite l’objet d’un travail écrit, avec l’aide de l’enseignant.

Pour les horaires et les dates, voir page 18.

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CONVERSATIONS AVEC UN ENFANT

Ces conversations se déroulent entre un psychanalyste et un enfant à l’IME Trévidy de Morlaix.

Il s’agit pour chaque cas de repérer, à partir des dires de l’enfant, ce qui pour lui fait impasse

mais aussi ébauche de construction.

Ces conversations ont lieu dans une institution orientée par la psychanalyse. Les intervenants

de l’IME, de l’ITEP et des SESSAD y participent et se sont engagés à présenter, avant chaque

séance, un court texte faisant état des points de butée rencontrés dans le travail avec l’enfant.

Ils trouvent là matière à une élaboration de la position requise pour se faire partenaire de ses

constructions.

Chaque participant de l’Antenne clinique aura lui aussi à produire un bref exposé (7000 carac-

tères) sur une question, une réflexion ayant trait à la conversation précédente. Cet exposé sera

adressé à Laurence Metz une semaine auparavant.

Horaires :

de 10h à 12h 30.

Dates :

- 8 février 2014 : Pierre Naveau

- 24 mai 2014 : Jacques Borie

- 4 octobre 2014 : Pierre Naveau

La participation à cette conversation (optionnelle pour les participants de l’Antenne) se fera

après avoir pris contact en janvier 2014 avec Laurence Metz.

Tel.: 06 70 55 45 51 Mail : [email protected]

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GROUPE DE RECHERCHE

Ce groupe de travail est ouvert aux membres du CERCLE (Centre d’Études et de Recherche

en Clinique Lacanienne).

Le CERCLE est composé des enseignants de l’Antenne et des étudiants avancés qui ont de-

mandé à en faire partie. Il est ouvert aux participants qui en font la demande, à partir de la

troisième année.

Le thème de recherche sera choisi en fonction du thème de la prochaine journée de l’UFORCA,

qui sera défini à la rentrée. Il a porté en 2013 sur les « incidences subjectives des nouvelles

formes familiales ».

Le travail s’est organisé en 2013 sous la forme d’une soirée mensuelle du Cercle, où sont pro-

duits des exposés pouvant déboucher sur la production d’un ou plusieurs textes destines à être

publiés. Cette soirée est ouverte à tous ceux qui le souhaitent. La formule 2014 sera reconduite

sous une forme modifiée.

Dates et horaires à définir.

Cartel d’enseignement : Marie-José Argouarc’h, Marcel Eydoux, Annie Kerloc’h, Gérard Hue,

Maëla Michel-Spiesser.

S’adresser à Marcel Eydoux, 02 98 90 16 05

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DATES & HORAIRES

Dates :

- 18 janvier 2014 : Dr Fabien Grasser Brest HIA

- 8 février 2014 : Pierre Naveau Morlaix

- 22 mars 2014 : Marie-Hélène Blancard Caudan

- 5 avril 2014 : Sonia Chiriaco Brest-Bohars

- 24 mai 2014 : Jacques Borie Morlaix

- 14 juin 2014 : Marie-Hélène Blancard Quimper

- 20 septembre 2014 : Marie-Hélène Brousse Brest-Bohars

- 4 octobre 2014 : Pierre Naveau Morlaix

- 18 octobre 2014 : Jean-luc Monnier Lorient

- 15 novembre 2014 : Gilles Chatenay Quimper

- 3 décembre 2014 : Dr Jean-Louis Gault Brest HIA

Horaires : Quimper, Brest, Caudan

- 9 h à 10 h : Exposés à partir de la présentation clinique précédente

- 10 h à 12 h 30 : Présentation clinique

- 13 h 30 à 14 h 30 : Entretiens sur la pratique

- 14 h 30 à 16 h : Cours théorique (par l’invité ou un enseignant)

- 16 h à 17 h : Séminaire de lecture

Horaires des enseignements optionnels :

- De 10h à 12h 30, Conversation avec un enfant.

- De 20h30 à 22h30, Soirées du Cercle (dates à définir).

Adresses :

- Brest, Hôpital d’instruction des Armées (HIA), rue du Colonel Fonferrier.

- Brest Bohars : Hôpital psychiatrique du CHRU de Brest, route de Ploudalmézeau.

- Brest, cours et entretiens sur la pratique : Lieu à préciser

- Quimper : EPSM Gourmelen, 1 rue Etienne Gourmelen.

- Caudan : EPSM Charcot, Le Trescoët, Caudan.

- Morlaix : Fondation Trévidy, route de Paris, Plouigneau.

L’ensemble de la formation comporte 56h pour les enseignements communs

23h30 pour les enseignements optionnels

Soit 79h30 pour l’ensemble des enseignements