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Introduction sur le contexte - Water, Land & People · • la planification participative locale et l’organisation de la gestion de la ressource hydrique ... mesure Kadiolo), l’exploitation

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Page 1: Introduction sur le contexte - Water, Land & People · • la planification participative locale et l’organisation de la gestion de la ressource hydrique ... mesure Kadiolo), l’exploitation

Capitalisation d’Expériences «Eau, Terre et Communautés»

Introduction sur le contexte

Mali, 2007

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Le contexte de la gestion des bas-fonds Un bas-fond (www.warda.org/CBF-IVC) est défini comme la couronne supérieure d’un ensemble de systèmes de drainage comprenant le fond des vallées et des zones inondables de surface réduite. Il se distingue d’une plaine alluviale par sa dimension modeste ainsi que par son processus pédologique, où la sédimentation alluviale est complètement ou quasiment absente. Au Mali, les bas-fonds couvrent une surface estimée à 700’000 ha, dont 300’000 ha dans la partie méridionale du pays. Les bas-fonds constituent un atout important sur le plan local et national pour l’agriculture et la gestion des ressources hydriques et contribuent de manière significative à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Ils sont essentiellement exploités par les femmes pour la riziculture en saison des pluies. En saison sèche, à condition que l’humidité résiduelle le permette, l’horticulture y est pratiquée, aussi bien par les femmes que par les hommes. La plupart des bas-fonds sont en outre une aire de pâturages pour le bétail en saison sèche. Les bas-fonds sont dispersés dans la partie méridionale du pays. Leur développement a pris son essor après la sévère sécheresse du début des années soixante-dix. La première intervention dans la région de Sikasso, appelée “Projet de riziculture sur le haut plateau et dans le bas-fond de Sikasso”, a été entamée en 1972, parrainée par la Communauté Economique Européenne, et a été conclue en 1981 avec une surface développée de 10’230 ha (15 sites). Des projets subséquents dans plusieurs domaines d’intervention ont été financés par la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et par plusieurs ONG telles que Helvetas, Intercooperation/Jèkasy et PMR Canada. Les contraintes principales au développement des bas-fonds suivantes ont été identifiées : • carence de système adéquat de gestion des ressources hydriques; • problèmes de mauvaises herbes; • absence de système de gestion de la fertilité du sol; • régime foncier en place; • accès limité aux marchés d’achat de matières premières et de vente de produits. Intérêts institutionnels: - La DDC a donné le coup d’envoi au cercle d’étude pour la Capitalisation

d’Expériences, Terre, Eau et Communautés en février 2005, à Sikasso. Celui-ci a rassemblé 10 personnes de profils différents qui ont analysé la capitalisation des expériences dans trois domaines primordiaux : • l’aménagement et la valorisation des bas-fonds; • La problématique d’accès des genres aux ressources des bas-fonds; • la planification participative locale et l’organisation de la gestion de la ressource

hydrique. - Intercooperation, à travers le programme Jèkasy, a géré un groupe de travail sur les

bas- fonds de la région de Sikasso entre 2001 et 2004. - Le Consortium bas-fond (CBF) : Le Mali est membre depuis 1993 de cette plate-forme

de coopération régionale régie par le Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale (CGIAR) et dont le but est la promotion du développement durable des bas-fonds en 10 pays d’Afrique centrale et occidentale. L’unité de coordination du CBF du Mali rassemble diverses institutions des secteurs public et privé et engagées dans la recherche et le développement du sol et de l’agriculture.

- La Direction Nationale pour le Développement Hydraulique a développé la Stratégie de gestion intégrée de la ressource eau au Mali.

- A Sikasso, l’Institut d’économie rurale (IER) gère un programme de recherche dans le domaine de la riziculture en bas-fond.

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Situation Générale de la Région de Sikasso: La région de Sikasso se situe dans le sud du Mali. De climat soudano-sahélien, elle reçoit une précipitation annuelle de 800 à 1200 mm concentrée sur une période variant entre 4 et 5 mois. Région à prédominance agricole, elle constitue le bassin cotonnier du Mali. La production de céréales y est assez importante également. Les ressources naturelles (terre, eau, végétation, et animaux) forment souvent un sous-système d’exploitation avec un statut particulier, le bas-fond, qui est un espace comportant un cours d’eau (permanent ou temporaire), une zone hydromorphe et des versants. Son système d’alimentation en eau est basé sur les eaux d’écoulement des pluies. Au Mali sud, les bas-fonds et les petites plaines inondables couvrent quelques 300’000 ha dont 16 % (50’000 ha) seulement sont cultivés. Plus de 90% des 4500 villages de la région disposent d'un bas-fond ou d'une portion de bas-fonds. On recense quelque 360 aménagements agro-pastoraux, couvrant une superficie d'environ 4100 ha et représentant un investissement de près de 5 milliards de FCFA. Dans cette zone, les ressources foncières sont de plus en plus convoitées. La terre est un enjeu majeur et le bas-fond, un espace vital. Son accès met aux prises divers acteurs avec des intérêts souvent divergents ou concurrentiels. Cette situation est valable tant pour les zones aménagées que pour celles non aménagées. L’eau, c’est la vie. Les bas-fonds constituent, par la proximité de l'eau et la nature favorable de leurs sols, l'épine dorsale des terroirs. Ils sont le centre d'une grande diversité d'activités de production qui touchent pratiquement toutes les catégories sociales des communautés villageoises et des groupes nomades. Ce fort potentiel est en fait également le lieu d'enjeux de pouvoirs im-portants (foncier, accès et contrôle de l'eau et des ressources). Il y a actuellement une pression des catégories dominantes pour spécialiser ces sites dans le domaine pastoral (abreuvement, pâturage) au détriment des autres activités (rizicultures, maraîchage, arboriculture). Les bas-fonds constituent un enjeu socio-économique majeur, aussi bien à l'échelle nationale que locale et individuelle. A l'échelle nationale, outre leur important poids économique, les bas-fonds jouent un rôle sans cesse croissant dans les politiques de sécurité alimentaire, d'équilibre de la balance commerciale, d'aménagement du territoire et d'une gestion durable des ressources naturelles. Au niveau local, l'intégration croissante des activités de bas-fonds dans l'économie de marchés favorise la structuration des ruraux, ainsi que l'émergence et la professionnalisation d'opérateurs privés. Au niveau des exploitants, les bas-fonds sont, d'une part, une importante source de revenus monétaires pour tous les actifs, chefs d'exploitation, mais aussi chefs de ménage, jeunes et femmes, d'autre part, un facteur de sécurité et de diversité alimentaire ainsi qu'un élément d'équilibre des systèmes de production. A titre d’exemple, les bas-fonds assurent plus de 11% de la production nationale de paddy, la grande majorité des productions fruitières (mangues, agrumes, bananes), maraîchères et de tubercules (patate douce et manioc) et la quasi totalité des quelque 50'000 tonnes de pommes de terres produites au Mali-Sud. Pendant la saison sèche, les troupeaux, de plus en plus nombreux, utilisent les terres des bas-fonds comme pâturage et points d'abreuvage. Cependant, cet important potentiel de bas-fonds se repartit de manières hétérogènes selon les zones agro-écologiques. L’occupation, variable selon les niveaux de pression démographique locale, est souvent proche de la saturation foncière.

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Dans la zone, les ressources des bas -fonds sont soumises à deux modes de gestion : • Gestion traditionnelle des bas-fonds non aménagés où tout le monde a accès aux

ressources (eau, pâturage et terre). Cette gestion est très flexible. • Gestion des bas-fonds aménagés avec l’établissement de règles consensuelles

(convention orale ou écrite) par les bénéficiaires. Dans les contextes physiques et d’accès aux marchés peu favorables (cas des cercles de Bougouni et, dans une moindre mesure Kadiolo), l’exploitation du bas-fonds se limite pour l’essentiel à la riziculture d’hivernage féminine extensive. Dans ce cas de figure, la place du bas-fond dans les systèmes de production est alors limitée. Au contraire, dans le cercle de Sikasso, les caractéristiques physiques (modèle et régime hydriques) plus favorables des bas-fonds et les facilités d’accès à un marché ont permis le développement de systèmes de production intensifs et diversifiés. En hiver, la riziculture féminine reste la culture la plus importante en termes de superficie, mais d’autres produits (la patate douce, le manioc, et le maïs), cultivés par les hommes, sont aussi largement présents. De même, la riziculture n’est pas réservée uniquement aux femmes et peut faire localement l’objet d’intensification. En saison sèche, les principales cultures sont la pomme de terre et le maraîchage. L’arboriculture fruitière pratiquée sur les levées hautes du bas-fond et dans les zones de raccordement de bas-fonds et versants constitue, elle aussi, une activité importante. Dans ce contexte, le bas-fond et ses cultues autres que le riz constituent des enjeux très importants en terme de sécurité et de diversité alimentaire, d’optimisation de l’occupation du sol, d’utilisation de la main d’oeuvre familiale et de sources de revenus monétaires pour l’exploitation et pour les différentes catégories de biens.