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Introduire une action de prévention, d’évaluation et de gestion du stress au sein d’une entreprise

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Page 1: Introduire une action de prévention, d’évaluation et de gestion du stress au sein d’une entreprise

Méthode : à l’aide d’exemples concrets, l’auteur établit d’unepart, à propos du « passant à l’acte », un portait-robot qui inter-roge l’organisation et, d’autre part, au bénéfice de la victime, uneméthode d’entretien qui vise à reconstituer l’histoire, repérer lessymptômes, dénouer les interrogations et formuler des conclu-sions.

Résultat : après avoir précisé les contenus des trois premierstemps de cet entretien, l’auteur en détaille les conclusions qui serépartissent en deux catégories qui s’opposent et se complètent,d’une part les avis partagés avec l’agent qui font du praticien et duconseiller de l’emploi deux collègues appartenant à la mêmeculture professionnelle et citoyenne et, d’autre part les diagnos-tics et les prescriptions qui rétablissent le médecin dans son statutparticulier vis-à-vis de la victime comme de l’institution, et àpropos desquels l’obtention du consentement éclairé de l’agentau sujet de son intérêt bien compris détermine l’attitude dupréventeur.

Conclusion : cette étude permet de délimiter les rôles respectifsdu médecin traitant, du psychiatre et du médecin du travail dont lacomplémentarité est un gage de retour à la santé pour la victimed’une agression dont l’auteur est celui dont elle avait la charge.

Accidents de la circulation et Étatsde Stress Post-Traumatiques :évaluation, dépistage, préventionE. VERMEIREN, V. DUBOIS

Unité de crise et d’urgences psychiatriques, Cliniquesuniversitaires Saint-Luc, Bruxelles – Belgique.

Introduction : nombre de travailleurs passent chaque jour beau-coup de temps dans leur voiture, que ce soit pour se rendre surleur lieu de travail ou que ceci constitue une partie plus ou moinsimportante de leur activité professionnelle. L’orateur présenterales résultats d’une étude prospective à 1,5 et 6 mois, portant sur ledéveloppement d’états de stress post-traumatiques (ESPT), suiteà des accidents de la voie publique. L’étude s’intéresse égalementaux variables prédictives du développement de ce type de trou-bles.

Méthode : 139 personnes, victimes d’un accident de la circula-tion seront évaluées dès leur admission au Service des urgences,une semaine, un mois et demi et six mois après. L’originalité del’étude est qu’elle s’intéresse à des personnes impliqués dans desaccidents de la voie publique n’ayant entraînés que des lésionsphysiques superficielles. De nombreuses variables sont mesu-rées, comme les antécédents psychiatriques, la dissociation péri-traumatique, l’adaptation sociale, les symptômes de stress aigus,la comorbidité aux troubles post-traumatiques et le soutien socialreçu.

Résultats : un mois et demi après l’accident 15,3 % des sujetsprésentaient un ESPT complet et 6,8 % un ESPT sub-syndromique. Six mois après l’accident, 11,5 % des sujets pré-sentaient un ESPT complet et 5,8 % un ESPT sub-syndromique.Les variables suivantes ont montré leur caractère prédictif du

développement v.s le non-développement des ESPT : la satisfac-tion du sujet par rapport au soutien social reçu, le sexe, laprésence d’antécédents psychiatriques, la présence de dissocia-tion péritraumatique, la peur de mourir, mais aussi le développe-ment précoce de symptômes de stress aigus (intrusion et évite-ment). En l’absence de soins adaptés, le peu de rémissionsspontanées est également mis en évidence.

Conclusions : l’étude montre l’importance de la souffrance psy-chique chez des sujets pourtant pratiquement exempts de lésionsphysiques. Elle rappelle l’importance thérapeutique, mais aussidiagnostique de la prise en charge précoce de ces personnespourtant exposés à des événements considérés comme banals. Ledépistage n’est certes pas aisé, mais certains outils d’évaluationfaciles d’utilisations, semblent pertinents.

Introduire une action de prévention,d’évaluation et de gestion du stressau sein d’une entrepriseS. BASSINOT (1), J. MATHIS (1), I. SAUVEGRAIN (2),C. MASSIN (2)

(1) Services de santé au travail, Bayer CropScience Lyon.(2) Conseil et formation, Paris.

Objectif : sensibiliser des équipes de direction stressées et doncsouvent stressantes à la dimension santé mentale, pour préserverle capital humain de l’entreprise ; Identifier des services endifficulté au sein d’une entreprise en restructuration, et mettre enplace des actions de prévention.

Méthode : formation des équipes médicales.– Proposition incitative et convaincante d’une réflexion sur le

sujet du stress à des équipes de direction peu sensibilisées audépart.

– Organisation de séminaires résidentiels de trois jours axésdans un premier temps sur la dimension individuelle du stresscomprenant des exposés théoriques, des exercices corporels derelaxation et de ressourcement, et des partages d’expériences tantpersonnelles que professionnelles entre les participants.

– Mise en route de travaux sur le stress individuel, le stressrelationnel et le stress collectif et mise à disposition d’actionsd’évaluation participante et de voies de résolution.

Résultat : expression de la satisfaction de la majorité des parti-cipants, lors des stages et des évaluations écrites, d’avoir puprendre du recul pour mieux identifier le stress, l’évaluer, etcomprendre ses mécanismes, ses causes, ses conséquences.Enfin, mettre en œuvre des actions de résolutions aux stadesindividuel, relationnel et collectif.

Conclusion : une équipe médicale convaincue de l’importancede la santé mentale au travail, peut avec son équipe et desintervenants extérieurs, identifier et évaluer les stressés et stres-seurs de son entreprise et mettre en œuvre différentes mesures deprévention collectives et individuelles. Dérouler une démarchede compréhension, de résolution, de gestion et de prévention dustress à ses 3 niveaux par une équipe médicale mobilisée pour

152 SANTÉ MENTALE ET TRAVAIL

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améliorer ses capacités à identifier, évaluer et prévenir les trou-bles dans le domaine de la santé mentale engendrés par la rapiditédes changements dans une entreprise en mutation, constitue undes nouveaux défis de la santé au travail.

Lorsque le « Cinéma de la grandedistribution » tourne au cauchemarpour ses employésK. DJERIRI

AIMT du Puy de Dôme, Clermont-Ferrand.

Les salles de cinéma ont depuis une vingtaine d’année, enregistréune baisse de fréquentation. Aux tarifs appliqués, au climatd’insécurité dans certains quartiers, certains cinéphiles se sontrepliés sur les vidéocassettes, les chaînes télévisées spécialisées,le DVD, ou le piratage internet des derniers films. Les petitessalles ont passé, pour la plupart, la main au « Cinéma de la grandedistribution ». La santé des employés est directement tributairedes restructurations, des rachats et des logiques des décideurs.Dans cette branche professionnelle, trois types d’établissementsse distinguent : l’entreprise artisanale, le cinéma dit « arts etessais », et le « Cinéma de la grande distribution ». Si la santémentale au travail des employés des deux premiers cinéma cités,est loin de nous préoccuper, celle du « Cinéma de la grandedistribution » est inquiétante à plus d’un titre. La politique desflux tendus est la règle. La charge de travail a explosé, la polyva-lence est omniprésente. Les créneaux horaires sont variables àtout moment et à l’insu même des employés y compris desresponsables de site qui n’ont même pas le temps d’en informer laclientèle. Les employés sont à la limite de l’épuisement physiqueet psychologique. Au stress professionnel et à l’humiliation desemployés, la dépression se fait jour. La souffrance psychologiqueet le désarroi des salariés sont édifiants de puissance. La stratégiedu « Cinéma fast-food » qui a perdu toute vocation culturelle etrécréative, est d’enterrer toute une époque et ses employés avec.Dans le même temps, ce « Cinéma fast-food » vogue vers desstructures de type grande distribution en zone industrielle.

L’objectif de la direction est de remettre en cause une quinzained’emplois dont l’ancienneté moyenne est de quinze ans en pous-sant les plus fragiles à démissionner. Le collectif de travail estencore présent. La gravité de l’atteinte de la santé mentale desemployés du « Cinéma fast-food » est en passe de détrôner le 7e

art.

Arsenic, la vérité si je mensB. FONTAINE (1), M.B. CLEENEWERCK (1), G. ROUZE (1),L. LABBAT (2), M. LHERMITTE (2)

(1) AMEST (ex CDMT) Lille.(1) Laboratoire de biochimie et de biologie moléculaire, CHRU,Lille.

Objectif : aide à la gestion d’une crise psychologique en entre-prise après la découverte d’une exposition à l’arsenic ignorée.

Méthodes : une trentaine de salariés d’une entreprise de BTP, desous-traitants, et d’intérimaires ont appris, à la fin d’un chantierde terrassement, que les terres manipulées étaient contaminéespar l’arsenic. Après information du CHSCT et des personnesconcernées, il a été proposé, puis réalisé, un interrogatoire sur ladurée et les conditions d’exposition, sur les habitudes alimen-taires, un examen dermatologique complet et un prélèvement dephanères (cheveux/poils pubiens) en vue d’un dosage d’arsenicinorganique.

Résultats : aucun examen dermatologique n’a révélé d’anoma-lies de la lignée arsenicale. Les analyses de phanères n’ont pasnon plus mis en évidence d’anomalie notable.

Conclusion : seule une investigation réalisée de manière trans-parente, de sa conception à la restitution des résultats était àmême de respecter le droit au suivi médical après exposition à uncancérogène et la liberté de chacun d’être en mesure de prendresa propre décision vis-à-vis de ce suivi en disposant des élémentsd’information nécessaire.

MERCREDI 9 JUIN MATIN 153