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Joachim du Bellay (1522-1560) - memopage.com · L Olive : dans ce recueil de sonnets, ... Bellay, Pierre de Ronsard, Rémi Belleau, Etienne Jodelle, Antoine de Baïf, Pontus de Thyard

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Joachim du Bellay (1522-1560)

I. L’homme et son œuvre poétique !"Repères biographiques • Joachim du Bellay est né en 1522 en Anjou, dans un milieu noble et

influent. • Il étudie tout d’abord le droit à l’université de Poitiers, où il rencontre

Pierre de Ronsard. • Ensemble, ils se rendent à Paris en 1547 pour suivre jusqu’en 1549

l’enseignement littéraire de Jean Dorat au Collège Coqueret. • Du Bellay acquiert durant ces deux années une solide connaissance

des textes antiques et des langues grecque et latine ; il se passionne également pour les grands auteurs italiens (tels Pétrarque), dont il apprend la langue.

• En 1549, il publie son premier recueil de poèmes, L’Olive puis Recueil de poésie, ouvrage dédié à la sœur du roi Henri II, la princesse Marguerite ; la même année il expose dans Défense et illustration de la langue française sa conception de l’art poétique et la nécessité d’utiliser le français en littérature.

• En 1553, il suit son oncle, le cardinal Jean du Bellay, nommé ambassadeur à Rome. Le jeune poète occupe alors la fonction de secrétaire. D’abord enthousiasmé par son séjour dans le berceau de la Renaissance, il perd ses illusions quand il découvre la légèreté des mœurs romaines.

• De retour à Paris en 1557, son expérience déçue de Rome lui inspire les ouvrages Regrets et Les antiquités de Rome (1558).

• Fragilisée depuis 1550 et le début de sa surdité, sa santé se détériore gravement. Il meurt le 1er janvier 1560.

!"Ses principaux recueils de poésie Dans la production poétique de du Bellay, trois œuvres majeures ont participé à sa renommée et à son influence sur la poésie du XVIe

siècle :

• L’Olive : dans ce recueil de sonnets, l’auteur imite le style très travaillé et précieux du poète italien Pétrarque pour chanter une mystérieuse femme aimée.

• Les Regrets : composés en alexandrins, la forme et le style de ces sonnets renouent avec une plus grande simplicité. Du Bellay évoque ses sentiments personnels à la vue d’une Rome décadente.

• Les Antiquités de Rome : la capitale italienne continue de constituer la matière de ce recueil où le poète, fervent admirateur des Anciens, exprime son amertume face à la grandeur perdue de Rome. Il se livre aussi à une réflexion plus générale sur le destin des empires.

Dans son Tableau de la poésie française au XVIe siècle, Sainte Beuve

écrira, à propos du poète : « Du Bellay a composé des poésies lyriques où se rencontrent beaucoup de strophes d’un ton élevé et soutenu… Mais c’est surtout par la grâce et la douceur qu’il paraît exceller, ainsi que l’avaient bien senti ses contemporains en le surnommant l’Ovide français…».

II. Un militant de l’imitation classique et de la langue française L’imitation n’a pas un sens péjoratif à l’époque classique. Il ne s’agit pas de copier les Anciens mais d’en retrouver les principes de création pour composer une œuvre nouvelle. C’est donc un acte d’écriture créatif.

!"Le co-fondateur de la Pléiade • C’est avec Pierre de Ronsard que du Bellay, alors étudiant au

Collège de Coqueret, constitue un groupe littéraire appelé la "Brigade" qui prendra en 1556 le nom de la "Pléiade" (en référence aux sept filles du géant Atlas, dans la mythologie grecque).

• La Pléiade compte ainsi à son origine sept poètes : Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard, Rémi Belleau, Etienne Jodelle, Antoine de Baïf, Pontus de Thyard et Jacques Peletier du Mans.

• Ce groupe d’érudits défend non seulement l’usage de la langue française en littérature mais également un nouvel idéal du métier de poète, qui s’inscrit entre élitisme et dur labeur : ce dernier, inspiré par les dieux, est investi d’une mission, qui le place au-dessus du commun des hommes.

!"L’auteur du manifeste de la Pléiade : Défense et illustration de la langue française (1549)

• A une époque où les lettrés écrivent encore beaucoup en latin, langue du savoir et de l’érudition, les idées développées dans cette oeuvre sont très novatrices et polémiques car du Bellay y prône de fonder une grande littérature nationale.

• Pour ce faire, et puisque le français est encore considéré comme une langue jeune et non légitimée, il préconise de l’enrichir grâce à l’imitation des Anciens.

• Derrière cette doctrine apparaît également une idée d’émulation pour du Bellay et ses amis car l’enjeu est de dépasser en excellence les modèles antiques.

• Selon eux, il est nécessaire d’imiter sans s’arrêter aux mots mais de véritablement s’approprier la manière de penser de l’auteur antique, de ne retenir de son œuvre et de son art que le meilleur. L’imitation implique donc un travail minutieux et le discernement ; c’est déjà l’expression d’un jugement, l’appréciation de la qualité d’un auteur.

• Les membres de la Pléiade ont également pour objectif de rénover l’art poétique en développant de nouvelles formes. Ils renouvellent les conventions stylistiques du sonnet et réussissent ainsi à l’imposer comme une forme poétique majeure.

MemoPage.com SA © / 2006 / Auteur : Laure Hutchings / Expert : Jacques Ménigoz