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Douleurs, 2005, 6, 1 48 de rotation du cou, objectivant un déséquilibre entre les muscles rotateurs droits et gauches, alors qu’elle n’est pas significative chez les sujets contrôles. Comparativement aux études portant sur des patients présentant une cervicalgie chronique, les niveaux de douleur et la diminution de la force musculaire des muscles du cou sont comparables ; seul, le déséquilibre entre les muscles rotateurs droits et gau- ches n’est pas retrouvé. 51 % des patients présentant une DCI rapportent une incapacité modérée à sévère. La dou- leur, la raideur et la position incorrecte de la tête sont les symptômes prédominants. Les mesures de la force muscu- laire pourrait être utile pour détecter des perturbations du fonctionnement des mouvements du cou. Mai Luu Ketamine potentiates the effect of electroacupuncture on mechanical allodynia in a rat model of neuropathic pain. Huang C, Li HT, Shi YS, Han JS, Wan Y. Neurosci Lett 2004; 368:327-31. Les agonistes opioïdes et les antagonistes des récepteurs N- Méthyl-D-Aspartate (NMDA) sont connus pour diminuer l’allodynie mécanique dans les modèles de douleurs neuropa- thiques. Les auteurs ont déjà rapporté que l’électro- acupuncture à 2 Hz produit une analgésie par le biais d’un relargage d’endopeptides opioïdes (bêta-endorphines et endomorphines) et l’activation de récepteurs micro-opioï- des. L’étude présentée cherche a démontré si la Kétamine, antagoniste des récepteurs NMDA peut augmenter les effets anti-allodyniques produits par l’électroacupuncture de Hz sur un modèle de douleurs neuropathiques produit après liga- ture d’un nerf rachidien chez le rat. Les résultats sont les sui- vants : L’électroacupuncture ou l’injection intrapéritonéale de kétamine réduisent l’allodynie mécanique. Bien que l’injection de kétamine seule à faible dose (1 mg/kg) n’influence pas le seuil de retrait de la patte, la combinaison de la Kétamine (à faible dose) à l’électroacupuncture pro- duit une potentialisation de l’effet anti-allodynique supé- rieure à celle induite par l’électroacupuncture seule. L’effet anti-allodynique de l’électroacupuncture combinée à la Kétamine peut être reversé par l’injection intrapérito- néale de Naloxone à la dose de 2 mg/kg. Ces résultats suggèrent que la Kétamine potentialise l’effet anti-allodynique de l’électroacupuncture dans le cadre d’un modèle de douleur neuropathique et qu’un mécanisme opioïde endogène sous-tend ce processus. Marie-Thérèse Gatt Prognosis of non-specific musculoskeletal pain in preadolescents: a prospective 4-year follow-up study till adolescence. El-Metwally A, Salminen JJ, Auvinen A, Kautiainen H, Mikkelson M. Pain 2004 110; 550-9. Si les douleurs musculaires et osseuses sont fréquentes chez les enfants, les études de prévalence ou celles des facteurs prédictifs de persistance ou de récurrence de ces sympto- matologies sont rares. Une étude a été faite dans une ville du sud de la Finlande, portant sur 1 756 enfants de tous âges (âge moyen 10,8), fréquentant plusieurs écoles, a permis d’identifier 564 enfants (32,1 %) souffrant de douleurs musculaires et osseuses. Au début de l’étude ces enfants ont été évalués par un ques- tionnaire spécifique portant sur l’existence de douleurs musculaires et osseuses au cours des 3 derniers mois, mais aussi d’autres symptomatologies douloureuses (cépha- lées…), de difficultés d’endormissement, de fatigue ainsi que sur le retentissement de ces douleurs sur leur vie quo- tidienne et ils ont passé des tests évaluant les performances physiques et l’hyperactivité. Les enfants sont réévalués avec le même questionnaire à 1 et 4 ans. Au bout d’un an de suivi, 53,8 % des enfants font état de douleurs persistantes. Au bout de 4 ans, 63,5 % de ces enfants ont des douleurs musculaires et osseuses. Le risque de récurrence des dou- leurs à l’adolescence est 3 fois plus élevé dans le groupe des préadolescents présentant des douleurs persistantes. Dans l’analyse univariée, le sexe féminin, l’âge plus élevé, le nom- bre plus grand de localisations douloureuses au début de l’évaluation, associés à la coexistence d’autres symptomato- logies douloureuses et un index d’incapacité élevé sont pré- dictifs de récurrence de douleurs à l’adolescence. Dans l’analyse multivariée, l’âge, les céphalées, l’hyperactivité et les localisations multiples de douleurs musculaires et osseu- ses sont autant de facteurs prédictifs. Très significatives au plan statistique sont les interactions entre le sexe et l’âge, l’état dépressif, les réveils nocturnes et l’hyperactivité. Les symptomatologies douloureuses associées sont plus prédic- tives de récurrence de douleur à l’adolescence chez les filles que les garçons et l’hyperactivité est plus significative chez les filles. Marie-Thérèse Gatt

Ketamine potentiates the effect of electroacupuncture on mechanical allodynia in a rat model of neuropathic pain

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Page 1: Ketamine potentiates the effect of electroacupuncture on mechanical allodynia in a rat model of neuropathic pain

Douleurs, 2005, 6, 1

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de rotation du cou, objectivant un déséquilibre entre lesmuscles rotateurs droits et gauches, alors qu’elle n’est passignificative chez les sujets contrôles. Comparativement auxétudes portant sur des patients présentant une cervicalgiechronique, les niveaux de douleur et la diminution de laforce musculaire des muscles du cou sont comparables ;seul, le déséquilibre entre les muscles rotateurs droits et gau-ches n’est pas retrouvé. 51 % des patients présentant uneDCI rapportent une incapacité modérée à sévère. La dou-leur, la raideur et la position incorrecte de la tête sont lessymptômes prédominants. Les mesures de la force muscu-laire pourrait être utile pour détecter des perturbations dufonctionnement des mouvements du cou.

Mai Luu

Ketamine potentiates the effect of electroacupuncture on mechanical allodynia in a rat model of neuropathic pain.

Huang C, Li HT, Shi YS, Han JS, Wan Y. Neurosci Lett 2004;368:327-31

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Les agonistes

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opioïdes et les antagonistes des récepteurs N-Méthyl-D-Aspartate (NMDA) sont connus pour diminuerl’allodynie mécanique dans les modèles de douleurs neuropa-thiques. Les auteurs ont déjà rapporté que l’électro-acupuncture à 2 Hz produit une analgésie par le biais d’unrelargage d’endopeptides opioïdes (bêta-endorphines etendomorphines) et l’activation de récepteurs micro-opioï-des. L’étude présentée cherche a démontré si la Kétamine,antagoniste des récepteurs NMDA peut augmenter les effetsanti-allodyniques produits par l’électroacupuncture de Hz surun modèle de douleurs neuropathiques produit après liga-ture d’un nerf rachidien chez le rat. Les résultats sont les sui-vants :

L’électroacupuncture ou l’injection intrapéritonéale dekétamine réduisent l’allodynie mécanique.

Bien que l’injection de kétamine seule à faible dose (1 mg/kg)n’influence pas le seuil de retrait de la patte, la combinaisonde la Kétamine (à faible dose) à l’électroacupuncture pro-duit une potentialisation de l’effet anti-allodynique supé-rieure à celle induite par l’électroacupuncture seule.

L’effet anti-allodynique de l’électroacupuncture combinée àla Kétamine peut être reversé par l’injection intrapérito-néale de Naloxone à la dose de 2 mg/kg.

Ces résultats suggèrent que la Kétamine potentialise l’effetanti-allodynique de l’électroacupuncture dans le cadre d’unmodèle de douleur neuropathique et qu’un mécanismeopioïde endogène sous-tend ce processus.

Marie-Thérèse Gatt

Prognosis of non-specific musculoskeletalpain in preadolescents: a prospective 4-yearfollow-up study till adolescence.

El-Metwally A, Salminen JJ, Auvinen A, Kautiainen H, MikkelsonM. Pain 2004 110; 550-9.

Si les douleurs musculaires et osseuses sont fréquentes chezles enfants, les études de prévalence ou celles des facteursprédictifs de persistance ou de récurrence de ces sympto-matologies sont rares.Une étude a été faite dans une ville du sud de la Finlande,portant sur 1 756 enfants de tous âges (âge moyen 10,8),fréquentant plusieurs écoles, a permis d’identifier 564 enfants(32,1 %) souffrant de douleurs musculaires et osseuses. Audébut de l’étude ces enfants ont été évalués par un ques-tionnaire spécifique portant sur l’existence de douleursmusculaires et osseuses au cours des 3 derniers mois, maisaussi d’autres symptomatologies douloureuses (cépha-lées…), de difficultés d’endormissement, de fatigue ainsique sur le retentissement de ces douleurs sur leur vie quo-tidienne et ils ont passé des tests évaluant les performancesphysiques et l’hyperactivité. Les enfants sont réévalués avecle même questionnaire à 1 et 4 ans. Au bout d’un an desuivi, 53,8 % des enfants font état de douleurs persistantes.Au bout de 4 ans, 63,5 % de ces enfants ont des douleursmusculaires et osseuses. Le risque de récurrence des dou-leurs à l’adolescence est 3 fois plus élevé dans le groupe despréadolescents présentant des douleurs persistantes. Dansl’analyse univariée, le sexe féminin, l’âge plus élevé, le nom-bre plus grand de localisations douloureuses au début del’évaluation, associés à la coexistence d’autres symptomato-logies douloureuses et un index d’incapacité élevé sont pré-dictifs de récurrence de douleurs à l’adolescence. Dansl’analyse multivariée, l’âge, les céphalées, l’hyperactivité etles localisations multiples de douleurs musculaires et osseu-ses sont autant de facteurs prédictifs. Très significatives auplan statistique sont les interactions entre le sexe et l’âge,l’état dépressif, les réveils nocturnes et l’hyperactivité. Lessymptomatologies douloureuses associées sont plus prédic-tives de récurrence de douleur à l’adolescence chez lesfilles que les garçons et l’hyperactivité est plus significativechez les filles.

Marie-Thérèse Gatt