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Notes de lecture 447 patronage de I’Organisation mondiale de la santC, sont publiCes dans cet ouvrage. Elles concernent la prCvention de la maladie mentale, en mCdecine et dans les sciences de 1’6ducation, ainsi que son enseignement. Le r61e, dans cette prCvention de la famille, de 1’Ccole et du milieu professionnel, est soulign6 B plusieurs reprises. Un index tr6s claire- ment conqu permet de trouver facilement la rCf&ence cherchCe. M. Agathon ,+-r <.. .. _D. * PA. I... w r: Tj Klein F. Une folie psychiatriqne. Le Plessis-Robinson : Institut SynthClabo pour le i progrits de la connaissance, ~011. c Les EmpCcheurs de penser en rond x ; 1998. 272 p. Que faut-il penser d’un tel livre qui apparait hermktique, dCcousu, sans trame, desorga- nisC, bref, en deux mots, tout fou ? Faut-il y voir comme le pense son prCfacier, que son auteur est au rationalisme morbide ce que le prCsident Schreber est g la parandia ? Ou convient-il plut6t de le considCrer comme l’auvre d’un psychotique ? La prCface de l’ouvrage nous apprend que Franqois Klein est nC en Hongrie en 1910 et qu’il fit ses Ctudes de mCdecine 5 Paris. 11 voulait aussi devenir psychiatre mais ne l’a jamais CtC. I1 serait mort de tuberculose avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour en revenir au livre, il est singulier, pour ne pas dire plus, de constater que tous les chapitres, sauf les quatre premiers, ont le m&me titre. Et quel titre, que l’on en juge : (( Le regard et la voix mentaux-corticaux >>. Dans le texte lui-meme, citons au hasard : N Le sta- giaire lsche sa malade, et va dire 2 son externe, 2 son esprit, done avec le regard mental- cortical dans ses evaginations corticales, et d’une voix mentale-corticale (antidkmente, antimedullaire) [...I. >> Plus loin, on trouve par exemple : C( Les ovules-spermatozo’ides cor- ticaux et parlants (regards et mots) lui ont CtC administrks )) ; et, g la page suivante, << trois chambres donnant sur la m&me tour : deux acc&s de 1ibCration mCdullaire par insuffisance- paralysie corticale, guCris >>. Et enfin, comme l’observe I’auteur lui-m&me en ce qui concerne la dernigre phrase du livre : <X La signature ne devrait-elle pas &tre symbolique ? Franc ois eau Franqois Eau )) On a pu dire que tout est dans tout et rCciproquement ; alors que le lecteur juge par lui- m&me s’il s’agit d’une ceuvre de logique philosophique ou de logique psychotique. M. Godfryd 5- _,, ,.~**..A+. 1.-,.11 1. f Kourilski-Belliard F. Du d&r au plaisir de changer. Comprendre et provoquer le chan- 1 gement, 2e Cd. [PrCface de Paul Watzlawickj]. Paris : Dunod ; 1999. 330 p. Qu’est-ce que la rCalitC, et d’ailleurs celle-ci existe-t-elle ? Songeons g la polCmique qui a opposC g cet Cgard Albert Einstein et Max Plank. Le premier pensait que la science permettait de se rapprocher toujours plus p&s de la r&alit6 tandis que le second per- sistait ?t penser que la rCalitC ne sera toujours que ce que l’on dira d’elle. Et comme l’ont montrC les philosophes et les sociologues, il n’existe pas non plus qu’une seule

Kourilski-Belliard F, ,Du désir au plaisir de changer. Comprendre et provoquer le changement [Préface de Paul Watzlawickj] 2 e éd. (1999) Dunod,Paris 330

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Notes de lecture 447

patronage de I’Organisation mondiale de la santC, sont publiCes dans cet ouvrage. Elles concernent la prCvention de la maladie mentale, en mCdecine et dans les sciences de 1’6ducation, ainsi que son enseignement. Le r61e, dans cette prCvention de la famille, de 1’Ccole et du milieu professionnel, est soulign6 B plusieurs reprises. Un index tr6s claire- ment conqu permet de trouver facilement la rCf&ence cherchCe.

M. Agathon

,+-r <.. . . _D. * PA. I . . . w

r:

Tj Klein F. Une folie psychiatriqne. Le Plessis-Robinson : Institut SynthClabo pour le i progrits de la connaissance, ~011. c Les EmpCcheurs de penser en rond x ; 1998. 272 p.

Que faut-il penser d’un tel livre qui apparait hermktique, dCcousu, sans trame, desorga- nisC, bref, en deux mots, tout fou ? Faut-il y voir comme le pense son prCfacier, que son auteur est au rationalisme morbide ce que le prCsident Schreber est g la parandia ? Ou convient-il plut6t de le considCrer comme l’auvre d’un psychotique ?

La prCface de l’ouvrage nous apprend que Franqois Klein est nC en Hongrie en 1910 et qu’il fit ses Ctudes de mCdecine 5 Paris. 11 voulait aussi devenir psychiatre mais ne l’a jamais CtC. I1 serait mort de tuberculose avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour en revenir au livre, il est singulier, pour ne pas dire plus, de constater que tous les chapitres, sauf les quatre premiers, ont le m&me titre. Et quel titre, que l’on en juge : (( Le regard et la voix mentaux-corticaux >>. Dans le texte lui-meme, citons au hasard : N Le sta- giaire lsche sa malade, et va dire 2 son externe, 2 son esprit, done avec le regard mental- cortical dans ses evaginations corticales, et d’une voix mentale-corticale (antidkmente, antimedullaire) [...I. >> Plus loin, on trouve par exemple : C( Les ovules-spermatozo’ides cor- ticaux et parlants (regards et mots) lui ont CtC administrks )) ; et, g la page suivante, << trois chambres donnant sur la m&me tour : deux acc&s de 1ibCration mCdullaire par insuffisance- paralysie corticale, guCris >>. Et enfin, comme l’observe I’auteur lui-m&me en ce qui concerne la dernigre phrase du livre : <X La signature ne devrait-elle pas &tre symbolique ?

Franc ois eau

Franqois Eau )) On a pu dire que tout est dans tout et rCciproquement ; alors que le lecteur juge par lui-

m&me s’il s’agit d’une ceuvre de logique philosophique ou de logique psychotique.

M. Godfryd

5- _ , , , .~**. .A+. 1.- , .11 1.

f Kourilski-Belliard F. Du d&r au plaisir de changer. Comprendre et provoquer le chan- 1 gement, 2e Cd. [PrCface de Paul Watzlawickj]. Paris : Dunod ; 1999. 330 p.

Qu’est-ce que la rCalitC, et d’ailleurs celle-ci existe-t-elle ? Songeons g la polCmique qui a opposC g cet Cgard Albert Einstein et Max Plank. Le premier pensait que la science permettait de se rapprocher toujours plus p&s de la r&alit6 tandis que le second per- sistait ?t penser que la rCalitC ne sera toujours que ce que l’on dira d’elle. Et comme l’ont montrC les philosophes et les sociologues, il n’existe pas non plus qu’une seule

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448 Notes de lecture

lecture de cette rCalitC. En effet, on ne peut pas isoler cette derniere de son observateur de telle sorte qu’elle est mCdiatisCe par nos sens et construite aussi g partir de nos croyances et de nos a priori. Et si nos croyances sont infinies, nos perceptions senso- rielles, elles. ne le sont pas. Nous ne percevons que dans un champ t&s limit6 les odeurs, les sons (les ultrasons, par exemple, ne sont pas reconnus). les images (les longueurs d’onde ne sont dktectables que dans un spcctrc tr&s etroit), les gofits et lcs formes. Ainsi, nous sommes amen& ?I construire une &alit6 G secondaire >) qui emprunte Cgalement ipso facto au social. Si un probleme ou un symptame survient. c‘est dans cette construction qu’il viendra s’inscrire. De plus, notre lecture des phCnom&nes demeure causaliste, 1inCaire dans le temps. de type mathematique : si ceci. alors cela. Or, les actions sont bien souvent des interactions circulaires dont aucune cause ne peut plus Ctre isolke. Dans une relation humaine. modifier le discours etiou le comportement de I’un des partcnaires peut agir sur I’autre, qui ?I son tour retroagira sur le premier. etc. L’auteur nous propose ici une vaste synthkse des connaissances issues des travaux de I’Ccole de Palo Alto, de ccux de Milton Erickson et dc ceux de la s( programmation neurolinguistique ),.

De ces points de vue, le changement peut survenir en agissant plus sur le comment que sur le pourquoi. Donner un autre cadrage & un problkme ct le faire sortir du dualisme du raisonnement binaire peut amener g expkrimenter d’autres v&us. d’autres Galit&. A cet effet, FranGoise Kourilski-Belliard d&zrit done de trhs nombreuses techniques qu’elle illustre d’exemples concrets. Parmi toutes ces mCthodes, on retrouve. notamment, l’injonction paradoxale et le double lien therapeutique, la saturation du cerveau gauche. la prescription du sympt8me et le langage mktaphorique. Et I-imagination, la provocation. l’empathie, le rire et l’humour doivent eux aussi faire partie de la dotation de base du therapeute. Par ailleurs, en tenant compte de la diff&-cnce de contexte, l’auteur montre encore que I’approche 6co-systkmique peut &tre utilisCe aussi bien avec une famille qu’avec un groupe professionnel ou dans uric Ccole. Une synthitse tr&s reussie qui fait hien Ic tour des possibilitCs et de lcurs supports th&riques.

M. Godfryd

d ”

‘. Kuntz M. Les toxicomanes. Du goit de la drogue au goPt de la contrainte. Paris :

: L’Harmattan ; 1998. 279 p.

Ouvrage de synthbse sur un sujet actuel, tr&s mediatique. soulevant de nombrcuses polC- miques. Sujet t&s c moderne )) mais ancien dans ses fondements psychologique et culturel.

L’auteur fait une presentation historique et culturelle du phCnom&ne de la toxicomanie 5 travers des scientifiques et Ccrivains du XIX’ si&le. On va ensuite passer de Freud b la (( contre-culture des annkes 1960 )), avec un no man’s land pour le debut du XXe sit:cle.

Apr&s une presentation de cs modkles )) psychopathologiques sous-tendant la prise de toxiques. CC le mod&le dc la demesure. de l’agir, de la depressivite, de la dkpendancc. du risque )) CmaillCs de vignettes cliniques, sont abordCes les modal&% du soin.

A cBtC des soins classiques ambulatoires, en institution. la dimension familiale et la place du toxicomane dans sa famille occupent uric place importante.

E. Marcel