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La blockchain, menace ou opportunité pour les banques ? _ Le bitcoin est entré dans l’actualité en 2013, lorsque son cours a battu des records, et surtout fait des montagnes russes : 10 euros environ en janvier, 800 euros en décembre avant de retomber à 300 en 2014. La monnaie numérique intriguait aussi par son fonctionnement : sans banque centrale, circulant en dehors du circuit bancaire, d’une quantité limitée (il n’y aura pas plus de 21 millions de bitcoins), elle se présentait comme une alternative aux monnaies courantes. La crise bancaire de Chypre en mars 2013 a, par contrecoup, assuré sa promotion : les comptes des déposants de plus de 100.000 euros furent saisis pour renflouer les banques alors, expliquait-on, que cela s’avère impossible avec un compte en bitcoins, sur lequel seul son détenteur a autorité.. En 2016, c’est un terme associé à cette monnaie qui s’impose, et qui prend même le dessus : la blockchain. Il s’agit simplement de la base de données de l’ensemble des transactions en bitcoins depuis sa naissance, en janvier 2009 (littéralement la « chaîne de blocs », les transactions étant regroupées en blocs). Elle est actualisée en temps réel et, précision fondamentale, elle est publique. Comme il n’existe pas de banque centrale permettant d’acter et d’enregistrer les transactions, celles-ci sont validées « par la communauté », au vu et au su de tous dans une base de données partagée et inaltérable (il est impossible de modifier une transaction passée, pour effacer une dépense et récupérer ses bitcoins, celle-ci étant construite avec des procédés cryptographiques interdisant toute falsification). On passe d’un système centralisé à un système décentralisé, où l’information est partagée et permet ainsi de se passer d’un tiers de confiance. Cette base de données sans cesse croissante et inaltérable peut aussi servir de support à des services financiers, ses promoteurs n’hésitent d’ailleurs pas à parler à son propos « d’Internet de l’argent ». Des opérations programmables (verser telle somme à tel compte à telle condition) peuvent être implémentée sur la blockchain, leur garantissant ainsi inviolabilité et automaticité, le tout sur un réseau décentra- lisé, donc peu coûteux. Les premiers à s’en saisir furent des startups, mais très vite B itcoin, blockchain, ces termes ont fait une entrée fracassante dans le vocabulaire de la finance ces dernières années, avec la promesse d’apporter des innovations majeures. La blockchain, plus particulièrement, se présente comme une nouvelle boite à outils permettant de tout recréer dans les métiers de la banque et de l’assurance. Que faut-il en attendre ? NUMÉRO 25 I OCTOBRE / DÉCEMBRE 2016

La blockchain, menace ou opportunité pour les banques · également les grandes banques internationales, dont une quarantaine se sont réunies dans le consortium R3. Des projets

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La blockchain, menace ou opportunité pour les banques ?_Le bitcoin est entré dans l’actualité en 2013, lorsque son cours a battu des records, et surtout fait des montagnes russes : 10 euros environ en janvier, 800 euros en décembre avant de retomber à 300 en 2014. La monnaie numérique intriguait aussi par son fonctionnement : sans banque centrale, circulant en dehors du circuit bancaire, d’une quantité limitée (il n’y aura pas plus de 21 millions de bitcoins), elle se présentait comme une alternative aux monnaies courantes. La crise bancaire de Chypre en mars 2013 a, par contrecoup, assuré sa promotion : les comptes des déposants de plus de 100.000 euros furent saisis pour renflouer les banques alors, expliquait-on, que cela s’avère impossible avec un compte en bitcoins, sur lequel seul son détenteur a autorité..

En 2016, c’est un terme associé à cette monnaie qui s’impose, et qui prend même le dessus : la blockchain. Il s’agit simplement de la base de données de l’ensemble des transactions en bitcoins depuis sa naissance, en janvier 2009 (littéralement la « chaîne de blocs », les transactions étant regroupées en blocs). Elle est actualisée en temps réel et, précision fondamentale, elle est publique. Comme il n’existe pas de banque centrale permettant d’acter et d’enregistrer les transactions, celles-ci sont validées « par la communauté », au vu et au su de tous dans une base de données partagée et inaltérable (il est impossible de modifier une transaction passée, pour effacer une dépense et récupérer ses bitcoins, celle-ci étant construite avec des procédés cryptographiques interdisant toute falsification). On passe d’un système centralisé à un système décentralisé, où l’information est partagée et permet ainsi de se passer d’un tiers de confiance.

Cette base de données sans cesse croissante et inaltérable peut aussi servir de support à des services financiers, ses promoteurs n’hésitent d’ailleurs pas à parler à son propos « d’Internet de l’argent ». Des opérations programmables (verser telle somme à tel compte à telle condition) peuvent être implémentée sur la blockchain, leur garantissant ainsi inviolabilité et automaticité, le tout sur un réseau décentra-lisé, donc peu coûteux. Les premiers à s’en saisir furent des startups, mais très vite

Bitcoin, blockchain,

ces termes ont fait

une entrée fracassante

dans le vocabulaire

de la finance ces dernières années,

avec la promesse d’apporter des

innovations majeures.

La blockchain, plus particulièrement,

se présente comme une nouvelle

boite à outils permettant de tout

recréer dans les métiers de

la banque et de l’assurance.

Que faut-il en attendre ?

numéro 25 i octobre / décembre 2016

également les grandes banques internationales, dont une quarantaine se sont réunies dans le consortium R3. Des projets concernant les lettres de crédit et de créances clients, ou la cotation de PME sur un registre décentralisé, et donc plus léger à gérer, sont en discussion. D’une façon générale, la blockchain permet d’exécuter des programmes autonomes (smart contrats), ou de transférer et stocker des actifs financiers de façon rapide, sécurisée et moins coûteuse que le système actuel.Pour exploiter au maximum les potentialités de cette technologie, un projet a vu le jour, Ethereum, avec sa monnaie numérique (ether) et sa propre blockchain, mais plus facile à programmer que celle du bitcoin, que ses promoteurs n’hésite d’ailleurs pas à prétendre dépasser un jour. Manque de chance pour eux, une « DAO » (Organisation autonome décentralisée), un fonds d’investissement construit sur cette blockchain, s’est fait voler, le 17 juin, le tiers de l’argent qu’elle avait collecté…

Pour revenir au bitcoin, Bitfinex, l’une des principales plateformes d’échange bitcoins/dollars, s’est fait hacker et voler plus de 100.000 bitcoins le 3 août. La société a choisi de « socialiser » les pertes entre tous ses clients, exactement comme l’ont fait les banques chypriotes, c’est bien la peine de prétendre faire du neuf ! Bien sûr, dans ces deux cas, ce sont des sociétés utilisant des monnaies numériques qui ont failli et non pas le réseau bitcoin (ou ethereum) proprement dit, qui n’a jamais fait l’objet d’une altération ou d’un bug depuis sa première transaction, le 3 janvier 2009. Cependant, en termes d’image, le mal est fait et il mettra du temps à s’estomper.

Le bitcoin et la blockchain ont souvent été présentés comme des moyens de s’affranchir du système bancaire, d’en dénoncer la rigidité et les coûts, de le rendre obsolète, même pour certains de le désigner comme un adversaire à abattre. On constate surtout que les banques sont les premières à en comprendre toutes les potentialités et à y investir massivement. Nous ne sommes pas face une nouvelle histoire de David contre Goliath.

Ce n’est ni la fin des banques, qui seraient balayées par la blockchain, ni la fin du bitcoin parce que les banques s’y intéressent de près. La blockchain porte indubitablement des promesses d’innovations essentielles dans le domaine de la finance, mais il faudra encore du temps avant qu’elle devienne incontournable, et cela ne se fera certainement pas à l’occasion d’un renversement de la table, mais plus sûrement dans le cadre d’une nouvelle mutation de la finance.

Quand pensez-vous que l’utilisation de la blockchain sera généralisée ?

Source : enquête Deloitte-Efma réalisée auprès de 3 000 dirigeants d’institutions financières (dont 85% de banques et 11% d’assurances), juillet 2016

la lettre de la Banque Delubac & Cie i numéro 25 i octobre / décembre 2016

2 - 5 ans 18 mois - 2 ans 12 - 18 mois 0 - 12 mois Plus tard Jamais

4 %11 %

53 %

11 %

20 %

1 %

Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs.

Sources : Delubac AM, Morningstar, Bloomberg.

Les informations contenues dans ce document peuvent être amenées à changer sans avertissement préalable et doivent être lues en liaison avec la dernière version du prospectus complet du produit. Ce document ne revêt aucun caractère contractuel et ne constitue en aucun cas ni une sollicitation d’achat ou de vente, ni une recommandation d’achat ou de vente. En conséquence, le Groupe Banque Delubac ne saurait être tenu responsable d’une décision d’investissement ou de désinvestissement prise sur la base de ces commentaires et/ou analyses. Le Groupe Banque Delubac recommande à l’investisseur de n’investir dans un OPCVM qu’après la lecture attentive de son prospectus complet afférent disponible sur le site de l’AMF et sur le site www.delubac-am.com, ou sur demande écrite auprès de la société de gestion. Préalablement à toute souscription d’un produit financier, il convient que l’investisseur s’assure notamment de l’adéquation de cet investissement à sa situation financière et patrimoniale, à son expérience et à ses objectifs en termes de risque et de durée d’investissement. La reproduction de tout ou partie de ce document ou de son contenu est interdite. Politique d’investissement et critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) : les OPCVM ne prennent pas simultanément en compte des critères sociaux, environnementaux et de qualité de gouvernance dans leur politique d’investissement.

Performances au 26 août 2016

Expertise actions européennes Code Isin Valorisation 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds actions européennes

Delubac Pricing Power Part P FR0010223537 quotidienne -2,31 % 2,68 % 25,45 % 93,44 %

Msci Europe dividendes réinvestis -3,28 % 1,08 % 20,95 % 72,19 %

Expertise multi-gestion Code Isin Date 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds de fonds patrimonial

Delubac Patrimoine FR0007027131 chaque vendredi 2,14 % 1,59 % 10,31 % -

20% MSCI AC World + 80% Eonia Capitalisé 0,48 % 1,55 % 7,09 % -

Fonds de fonds actions européennes

Delubac PEA FR0010461723 chaque vendredi -2,28 % 0,38 % 30,69 % 68,45 %

Msci Europe dividendes réinvestis -3,28 % 1,08 % 20,95 % 72,19 %

Expertise obligataire Code Isin Date 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds obligations d’entreprises des pays de l’OCDE

Delubac Obligations part P FR0007050901 chaque vendredi 2,08 % 1,76 % 8,73 % 23,63 %

Markit iBoxx Euro Liquid Corporates 5,81 % 5,90 % 14,32 % 28,35 %

la lettre de la Banque Delubac & Cie i numéro 25 i octobre / décembre 2016

Les OPCVM gérés par Delubac AM_Delubac AM développe son savoir-faire en gestion d’actifs depuis 2000 au travers d’une gamme de fonds diversifiée en termes de classes d’actifs, de zones géographiques et de niveaux de risque. L’offre de gestion de Delubac AM s’adresse à l’ensemble des investisseurs privés et professionnels avec un objectif de valorisation de l’épargne en toute transparence.

Paris10, rue Roquépine 75008 Paris 01 44 95 86 20

Le CheyLardSiège Social 16, place Saléon Terras 07160 Le Cheylard 04 75 29 02 99

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la lettre de la Banque Delubac & CieÉditeur : Banque Delubac et Cie 10, rue Roquepine - 75008 Paris Producteur : Agence Point d’exclamation Diffusion trimestrielle / Tirage à 10 000 exemplaires N° ISSN : ISSN 2269-8930