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EHESS La Causalité diabolique. Essai sur l'origine des persécutions by Léon Poliakov Review by: Elisabeth Labrousse Archives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 52.2 (Oct. - Dec., 1981), pp. 275-276 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30115983 . Accessed: 10/06/2014 01:40 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.161 on Tue, 10 Jun 2014 01:40:24 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La Causalité diabolique. Essai sur l'origine des persécutionsby Léon Poliakov

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La Causalité diabolique. Essai sur l'origine des persécutions by Léon PoliakovReview by: Elisabeth LabrousseArchives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 52.2 (Oct. - Dec., 1981), pp. 275-276Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115983 .

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BULLETIN DES OUVRAGES

52.494 PISANI (Isola).

Preuves de survie. Croire ou savoir. Paris, Laffont, 1980, 333 p.

D6jis c61~bre pour son best seller Mourir n'est pas mourir (Paris, Laffont, 1978), I.P. risque, compte tenu de la conjoncture, de renouer avec le succhs

gr.ce au pr6sent ou-

vrage. II s'agit, dans ce livre, d'op~rer le passage fondamental du croire au savoir (ce que, nous dit-on, n'ont pas su r6aliser les religions et les philosophies); donc, pour cela, aborder les faits de survie < logiquement > en analysant de <<manibre rationnelle > la somme consid6rable des t6moignages accu- mul6s depuis six mille ans par des m6decins, des chercheurs, des savants, des Ecrivains ou des philosophes...

Ces apports prockdent d'origine varide. II y a tout d'abord les intuitifs (d6j5 Socrate), sensitifs clairvoyants (comme Edgar Cayce), ou spirites, voire savants (Camille Flamma- rion). - Puis les d6fenseurs de la para- psychologie plus ou moins psychologues, physiciens, biologistes ou m6decins, adeptes de la radiesth6sie, de la pyrobasie, de la psychom6trie, de la psychocindse ou de la tll6kindsie, de la t616pathie ou de la tl6- gnosie. - Enfin, tous ceux qui croient en la rdincarnation 5 partir des faits de ressem- blance physique ou psychique avec un anc~tre lointain (tel a peur de l'eau parce que l'8tre qu'il r6incarne a p6ri noy6...) ou d'impressions de d6js vu ou de d6js v6cu. La prise de conscience se fait spontan6ment ou par une lente r6gression r6alis6e sous hypnose. Ici sont 6voqu6s les travaux c616bres du profes- seur I. Stevenson et les cas les plus topiques de sujets < rr6incarnant >. Pour chaque rubri- que on pr~sente les arguments < pour > ou <A contre >. Habilement, I.P. souligne encore tout ce qui rapproche et s6pare le pass6 (pens6e spiritualiste, immortaliste, r6incarna- tioniste, survivaliste) du present oti se ren- contrent les m6taphysiciens de la physique (comme Stephane Lupasco ou Arthur Koest- ler) et les scientifiques stricto-sensu (p. ex. travaux des Sovi6tiques Semyon et V. Kir- lian). Ces derniers notamment ont pu photo- graphier les 6changes 6nerg&tiques s'exprimant en lumibres, en courants dont les couleurs se modifient selon les 6tats de sant6 et de mala- die, selon les 6motions, selon l'effort. II fut dit qu'ils avaient mis en photos l'aura, ce rayonnement, ce halo, cette aur6ole que l'on retrouve sur les plus anciennes fresques grec- ques, indiennes, hindoues et bouddhiques. Cette aura d6crite depuis si longtemps par les clairvoyants, voici qu'elle se r~v61ait aux yeux profanes et qu'elle 6tait saisie par des appareils objectifs libres de croyances et d'interpr6tations abusives >.

Signalons encore dans ce texte un essai de typologie de la mort conque par I'A. et qui m6riterait une longue analyse : mort- absence, mort-paradis, mort-r6g6ndration, mort-lib6ration, mort-savoir, mort-nuit ou mort-n6ant, mort-sommeil.

On ne peut nier le vif int6r&t que suscite ce livre (malheureusement mal construit et quelque peu disparate) dont I'esprit critique se dispute avec la foi de I'A. et duquel se d6gage une authentique sagesse : < Ce que l'on sait ne doit pas 8tre mis en boite de thdorie. Ce que I'on sait, il faut en faire le souffle de sa vie. Alors quoi qu'il arrive, la s6r6nit6 de Socrate sera possible. Je sais que la mort n'existe pas. Pourtant je n'accepte pas que l'on tue. Pourtant, ainsi que chacun, mais autrement, je ressens intens6ment cha- que d6part >.

Louis-Vincent Thomas.

52.495 POLIAKOV (Leon). La Causalit6 diabolique. Essai sur l'origine des persecutions. Paris, Calmann-L6vy, 1980, 249 n.

Inspird par une boutade d'Einstein concer- nant une provenance possible du concept de causalit6, au titre de cet essai, il est peut-8tre loisible de sugg6rer d'embl6e une correction minime : le sous-titre devrait &tre o Essai sur une des origines des pers6cutions > : cruaute et fanatisme sont des fleuves aux sources et aux affluents innombrables...

En face des th6odic6es, ces tentatives pour 6vacuer le Mal, et, de ce fait, innocenter la divinit6, Poliakov d6chle des entreprises sym6- triques et inverses, dont finalement la fonction s6curisante est la m~me. Ce qui est insuppor- table, c'est cette pr6sence du mal, consubstan- tielle i l'exp6rience humaine, dont l'ubiquit6 lancinante nous voue i une pr6carit6 qui est souvent 6prouv6e comme terrifiante. Le per- sonnage de Satan - et avant tout de ses supp6ts! - permet de cerner l'adversaire, ce qui est finalement profond6ment rassu- rant, en d6pit des pouvoirs gigantesques dont sont affubl6s le D6mon et ses cohortes. Eti- queter et localiser le Mal par l'identification des < m6chants >, quelle brillante solution, puisqu'il est probablement plus essentiel de nous innocenter nous-mimes - de tirer notre 6pingle du jeu - que d'innocenter Dieu; le mal, d6sormais, ce sont les autres; il a cess6 d'8tre anonyme, impersonnel, relatif d'&tre une des dimensions de l'exp6rience vbcue, il a enfin pris un corps que l'on peut pour- chasser, torturer, brfler vif, ex6crer en toute bonne conscience...

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Dans ce premier volume sur ce thbme, Poliakov apporte quelques illustrations histo- riques suggestives de ce micanisme paralogi- que qui d6monise - et done sur- et sous- humanise & la fois - un groupe humain, fait de comploteurs pervers. Les Juifs, bien stir, ont souvent dtd rev~tus de ce personnage de supp6t de Satan qui sanctifie toutes les pers6- cutions, mais il est bien instructif de retrouver le m~me m~canisme a l'oeuvre & l'encontre de la Compagnie de JTsus ou des Francs-Magons.

Satan travaille dans l'ombre et ses auxi- liaires humains sont done rdgulibrement ima- gines comme membres de soci6tis secr&tes, comme des conspirateurs. Un des exemples proposes concerne l'Angleterre rdvolutionnaire du XVIIe sidcle; l'auteur aurait pu noter, peut-8tre, la candeur avec laquelle, d'autre part, on esp6rait discerner les brebis des boucs au moyen de serments, ces tests tenus pour des crit~res d6cisifs de loyalisme.

Apr~s la (conjuration romaine , suppo- sde saper l'6lan du Commonwealth, c'est la ( conjuration aristocratique a qui, pendant la Rdvolution frangaise, sert d'exutoire oppor- tun. Je suis mal en mesure d'dvaluer le chapitre suivant, sur la ( diabolectique > hdgdlienne, polbmique en diable - c'est le cas de le dire -, mais bien divertissant pour un lecteur incompetent, comme moi.

La vaste culture de Poliakov, son humour, sa ser~nitd, conquise sur une information si accablante qu'elle oblige & d~passer l'indigna- tion vertueuse, donne & son essai beaucoup de piquant et stimule les rnactions - & l'occa- sion, les objections - de son lecteur. Mais celui-ci sortira assur~ment plus sage -- a savoir, plus circonspect et plus tolkrant - de la lecture de cet ouvrage.

Elisabeth Labrousse.

52.496 POLLAK (Michael). Mandarins, Jews and Missionaries. The Je- wish Experience in The Chinese Empire. Philadelphie (Penn.), The Jewish Publication Society of America, 1980, 436 p.

Cet ouvrage de M.P. comprend deux parties bien distinctes.

Dans la premiere partie (The World and the Chinese Jews, p. 15-221), I'auteur analyse les relations entre les chr6tiens occidentaux et les Juifs chinois depuis que Marco-Polo, au XIII" sidcle, avait appris l'existence de Juifs en Chine, mais surtout depuis que Matteo Ricci d6couvrit en 1605 que la communaut6 chinoise de Kaifeng disposait de thoras. Les diff6rents efforts successifs des Europ6ens pour convertir les Juifs chinois au christianisme se sont soldds par des dchecs.

Rien d'dtonnant h cela quand on sait qu'ils 6taient considdr6s plut6t comme appartenant & une secte de l'islam. Les J6suites mission- naires qui se sont rendus a Kaifeng ont sur- tout voulu se procurer ces thoras dont on disait qu'elles contenaient des passages pr6di- sant la naissance de J6sus.

La deuxibme partie (The World of the Chinese Jews, p. 255-333), oi~ l'A. d6crit la vie de la communaut6 juive de Kaifeng (Henan), est moins originale. Elle a n6an- moins le m6rite d'op6rer un bilan quasi exhaustif des diff6rentes &tudes d6j& existantes sur la question (notamment celles de D. Les- lie ou de R. Loewenthal) suffisamment 6parses pour en rendre I'acchs malais6.

Alain Peyraube.

52.497 PORKERT (Manfred). Biographie d'un Taoiste 1~gendaire : Tcheou Tseu-yang. Paris, Collage de France et Insti- tut des Hautes Etudes Chinoises, 1979, 169 p. (M~moires de l'Institut des Hautes Etudes Chinoises, X).

Cette hagiographie richement 6laborie, que l'auteur date des environs de 340 ap. J.-C., s'inscrit dans un courant de pens6e dit tao- chiao, enseignement du tao > (ou ( taoisme didactique i), lequel fusionne synthtique- ment des 6l1ments religieux thdoriques et pratiques remontant au ddbut du Ie" mills- naire av. J.-C., voire a la fin du II" millnaire, dveloppe une idologie du salut indivi- duel et adopte certaines mdthodes de pro- pagande du bouddhisme. Dans sa prdface, claire et bien men~e (p. 1-21), introduisant l'6dition du texte (20 pagination 1-37) et sa traduction annot6e (p. 22-118), l'auteur cerne un cadre historique sp6cifique - une 6poque de grand bouillonnement intellectuel et reli- gieux - et le foyer de recherche taoiste de la commanderie de Tan-yang (dans l'actuel Chiangsu); puis la notion d'6minence morale personnelle, que la traduction frangaise de < saint > tao'iste ne peut rendre ad6quatement; enfin les conditions de la constitution du texte, qui aurait eu pour sources les faits et gestes de plusieurs personnages historiques modules, et se serait r6pandu en nombreuses variantes, pour aboutir a la version d6finitive de la fin des Sung 6dit6e ici.

Mais on ne peut passer sous silence que toutes les conclusions et vues de l'A. sont contest6es par la taoisante Isabelle Robinet, dans un compte rendu extr~mement critique (T'oung Pao, vol. LXVII, livr. 1-2, 1981, p. 123-35), qui appellerait peut-&tre a son tour un contre-compte rendu 6galement critique! Il est une charge que l'on peut,

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