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La revue de l'Association des Juristes Sénégalaises La La REVUE DE L’A.J.S. FINANCÉE PAR L'AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS # SPECIAL CONGRES - JUILLET 2013 XXIè CONGRES DE LA FEDERATION INTERNATIONALE DES FEMMES DE CARRIERES JURIDIQUES LA PAIX GARANTIE DES DROITS HUMAINS L'ACCES A LA JUSTICE LE DROIT A LA SANTE L’ACCES ET LE CONTROLE DES RESSOURCES FEMMES PAIX ET SECURITE La paix,garantie des droits humains

La Citoyenne 2013: La paix, garantie des droits humains

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Spécial congrès

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La revue de l'Association des Juristes Sénégalaises

LaLa

REVUE DE L’A.J.S. FINANCÉE PARL'AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS # SPECIAL CONGRES - JUILLET 2013

XXIè CONGRES DE LA FEDERATION INTERNATIONALEDES FEMMES DE CARRIERES JURIDIQUES

LA PAIXGARANTIEDES DROITSHUMAINS

L'ACCESA LA JUSTICE

LE DROITA LA SANTE

L’ACCES ET LE CONTROLEDES RESSOURCES

FEMMESPAIXET SECURITE

La paix,garantiedes droits humains

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La

Numero financépar l’Ambassadedes Etats-Unis

L’Association des juristes sénégalaises remercie très chaleureusementtous les partenaires et sponsors techniques et financiers pour leurappui lors de l'organisation du Congrès. 

Mot de remerciement

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«La paix garantiedes droitshumains» tel était lethème du 21èmeCongrès de laFédération interna-tionale des femmesde carrières juri-diques (FIFCJ) qui

s’est tenu à Dakar du 10 au 17 novem-bre 2012, sous l’égide de l’Associationdes Juristes Sénégalaises, avec l’appuidu Chef de l’Etat et de son gouverne-ment ainsi que de nos partenaires tech-niques et financiers et sponsors. Les sages wolof disent : « Ci jàmm layépp xej ! » (« C’est dans la paix quetout à une place ! »). C’est en effet avecla paix que tout devient possible : ledéveloppement humain, la démocratie,le respect des droits civils, politiques,économiques, sociaux et culturels detous et toutes, sans discrimination nistigmatisation. Des femmes juristes des quatre coinsdu monde, des expert/e/s dans diversdomaines et de tous horizons, dehautes personnalités du monde poli-tique et des institutions de protectiondes droits de l’homme de l’UnionAfricaine et des Nations Unies ont par-tagé les bonnes pratiques et les recom-mandations aptes à garantir danschaque Etat la paix et le développe-ment durables. L’Association turque des femmes decarrières juridiques a résumé le sensde notre engagement : « Les différentesidées et les travaux communs de ceCongrès de Dakar nous montrent lapersévérance des femmes juristesinternationales à cette lutte pour lemaintien de la paix; la paix qui est unfacteur essentiel de la garantie desdroits des femmes. » L’hymne de laFIFCJ le souligne « “ Nous, les femmesjuristes, nous sommes les femmes dumonde qui désirent la justice, les droits,l’égalité, la solidarité et la paix.”Ce sont donc les Actes du 21èmeCongrès de la FIFCJ que le présentnuméro de La Citoyenne partage avecses lecteurs et lectrices en espérantque tous et toutes participeront à lamise en œuvre de ses recommanda-tions, en partant du constat suivantlequel : « Le 20ème siècle a été le siècledes grandes déclarations et traités. Le21ème siècle doit être celui de l’effecti-vité de ces droits » François Cantier(Avocats sans frontières)

Directrice de la publication : Fatou Kiné CAMARA – Coordonatrices de rédaction : Madeleine Devès SENGHOR – Comité de rédaction : Racky DEME - Binetou SANE - Amy SAKHO - Aminata KEBE - Nabila OMAISKhady Sarr NDIAYE - Marième Diop DIEYE - Fatou Courou FALL - Awa Cissé TOUNKARA - Fatou THIAM - Khady BA - Marie Delphine NDIAYE – Infographie & mise en page : SYNTHESIS - 77 641 68 37

Panel ILA PAIX GARANTIE DES DROITS HUMAINSPrésidé par Madame Aïssa Gassama Tall, Première ConseillèreTechnique de la Garde des sceaux, Ministre de la justice

Panel IVL’ACCES ET LE CONTROLE DES RESSOURCESPrésidé par Monsieur Ibrahima DIOUCK, Directeur de Cabinet duMinistre de la Femme, de l’Enfance et de l’EntreprenariatFéminin

Panel VFEMMES – PAIX ET SECURITEPrésidé par Madame Ndioro Ndiaye Présidente de l’Alliance pourla Migration, le Leadership et le Développement (AMLD)

Panel V bisFEMMES – PAIX ET SECURITEPrésidé par Madame Amsatou Sow Sidibé Ministre conseillerauprès du Président de la République

SPECIAL CONGRESJUILLET 2013

La revue de l'Association des Juristes Sénégalaises

La

Revue de l’Association des Juristes SénégalaisesAv. Blaise DIAGNE x Rue 25 - Médina

Tél : 33 821 40 66 - e-mail : [email protected] Vert : 800 805 805

AU SOMMAIRE DE CE NUMÉRO

Panel IIILE DROIT A LA SANTE Présidé par Madame EVA Marie Coll Seck Ministre dela Santé

Panel IIL’ACCES A LA JUSTICEPrésidé par Me Alioune Badara FALL, bâtonnier de l’ordre des avocatsau Sénégal.

3435Déclaration de Dakar

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INTRODUCTIONintroduction introduction promotion de l’équité promotion de l’équité

INTRODUCTION

Le Congrès s’est fixé comme objectifde déterminer les stratégies appro-priées à mettre en œuvre pour

garantir, par l’instauration d’une paix dura-ble, les droits humains en général et plusparticulièrement les droits des femmes etdes filles.

Dans cette optique, deux sous thèmesmajeurs ont été retenus :

• L’accès et le contrôle des ressources ;• Femmes, paix et sécurité.

Le congrès devait développer donc des stra-tégies d’accélération de la mise en œuvredes instruments internationaux afin d’élimi-

ner l’inégalité de genre et la discriminationfaite aux femmes et aux filles en mettantces dernières au cœur des préoccupationsdes droits humains et en leur garantissant,au même titre que les hommes, l’exercice etla pleine jouissance de leurs droits humainset de leurs libertés fondamentales.

Les résultats attendus de ce congrès étaient :

— D’échanger sur le principe de non discri-mination et sur toutes les conventionsconclues sous l’égide des Nations Unies etde l’Union Africaine en vue de promouvoirl’égalité des droits de l’Homme et de lafemme et de rendre effectif les instrumentsde promotion et de protection des droits desfemmes.

XXIème Congrès de la FédérationInternationale des Femmes de CarrièresJuridiques portant sur le thème «La Paix : Garantie des Droits Humains»

Du 12 au 17Novembre 2012 s’esttenu à Dakar(Sénégal) le XXIèmeCongrès de laFédérationInternationale desFemmes de CarrièresJuridiques portantsur le thème « LaPaix : Garantie desDroits Humains».

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introduction promotion de l’équité promotion de l’équité

— De partager les expériences et les leçons issues de la miseen œuvre des instruments internationaux ;

— D’inciter les Etats et les décideurs à prendre les mesuresidoines afin de placer l’égalité et l’équité de genre et deschances au cœur de leurs procédures législatives, politiques etdu développement durable ;

- D’encourager l’intégration des résolutions 1325 et suivantesdans les législations, politiques et programmes nationaux ;

Le congrès a débuté par la cérémonie officielle d’ouverture ets’est déroulé en plénières avec des panels sur des sujets met-tant en exergue la paix et le respect des droits humains.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée le lundi 12 Novembre2012 au King Fahd Palace sous la présidence effective de sonExcellence Monsieur le Président de la République du SénégalMonsieur Macky Sall.

Elle a enregistré cinq interventions :

• Le mot de bienvenue de Madame Marie Delphine Ndiaye,Présidente de l’Association des Juristes Sénégalaises (A.J.S) ;

• L’allocution de Madame Maria Térésa Féria d’Almeida,Présidente de la Fédération Internationale des Femmes deCarrières Juridiques (F.I.F.C.J) ;

• L’allocution de Madame Mame Madior Boye, PrésidenteHonoraire de la Fédération des Juristes Africaines ;

• L’allocution de Madame Fatou Bensouda, Procureure à laCour Pénale Internationale (CPI) ;

• Le discours d’ouverture de son Excellence Monsieur lePrésident de la République du Sénégal, Macky Sall.

DEROULEMENT DES TRAVAUXLes travaux du Congrès se sont déroulés à l’hôtel PullmanTéranga. Ils étaient répartis en six panels.

promotion de l’équité promotion de l’équité promotion de l’équité promo de l’équité

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PANEL Ipanel I La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains

Ce panel a porté sur les quatre thèmes suivants :

Communication du Juge Elsie N. Thompson,Cour Africaine des Droits de l’Homme et desPeuples : «La Cour Africaine des Droits del’Homme et des Peuples et les InstrumentsInternationaux de Protection des Droits desFemmes et des Enfants»La conférencière a présenté la Cour Africaine des Droits del’Homme et des Peuples créée par le Protocole à la CharteAfricaine des Droits de l’Homme et des Peuples adopté le09 juin 1998 par l’Organisation de l’Unité Africaine deve-nue depuis 2002 l’Union Africaine.

Elle a expliqué que le mandat de cette Cour est de complé-ter celui de protection de la Commission Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples. Ainsi, la Cour a pourmission, entre autres, d’assurer la protection des droits desfemmes consacrés dans tous les instruments ratifiés par lesEtats Africains, membres de l’Union.

Trois modes de saisine de la Cour sont prévus :

- par la Commission de l’Union Africaine ;

- par les ONG ;

- et enfin par les particuliers, ces deux derniers ne pouvantsaisir la Cour que si leur pays a souscrit à la Déclarationpermettant l’accès direct à la Cour. Aujourd’hui 26 paysont validé la reconnaissance de la Cour et seulement 5pays ont autorisé la saisine directe de la Cour par des par-ticuliers ou par des ONG.

Selon elle, le défi tient au fait que pour développer sajurisprudence, la Cour doit recevoir des requêtes. Elle sou-ligne ainsi la relation symbiotique nécessaire entre la Couret les groupes et organisations pour la défense des droitsdes femmes et des enfants.

Communication de Docteure Gina Heathcote :Professeure de droit à l’Université deLondres : « Evaluation des mécanismes demaintien de la Paix mis en place par l’ONU »Dr Heathcote a d’abord évoqué les mécanismes que leConseil de Sécurité des Nations Unies a mis en place en casde violences sexuelles sur les sites de conflits. Il s’agit dedeux types de mesures : le premier concerne les acteurs éta-tiques ayant commis des actes d’agression sexuelle ; le

La Paix : Garantie des Droits Humains

Présidé par Madame Aïssa Gassama Tall, Première Conseillère Technique de la Gardedes sceaux, Ministre de la justiceLa conférencière a présenté la CourAfricaine des Droits de l’Homme et desPeuples créée par le Protocole à la CharteAfricaine des Droits de l’Homme et desPeuples adopté le 09 juin 1998 parl’Organisation de l’Unité Africaine devenuedepuis 2002 l’Union Africaine.

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second met l’accent sur l’action contreles acteurs non étatiques qui ont commisdes abus sexuels.

Elle a donné l’exemple du Tribunal deTokyo et fait observer que lorsque leConseil parle de ses propres troupes mili-taires présentes en terres de conflit, ilutilise le terme de tolérance zéro. Cestroupes des Nations Unies sont sujettes àdes mesures disciplinaires. Dans la plu-part des cas, les militaires sont renvoyéschez eux. Le Conseil de Sécurité a égale-ment mis en place deux mécanismespour prendre en charge les acteurs nonétatiques coupables d’actes d’agressionsexuelle. En 2010, la résolution 1916 duConseil de Sécurité établit la dispositionde désignation des victimes. Au para-graphe 3, il est prévu que le SecrétaireGénéral fournit des informations détail-lées à l’Etat afin que les individus sus-pectés d’actes de violences puissent êtreidentifiés, ainsi :

- On doit compiler les données sur cesindividus suspectés d’actes de violencesexuelle ;

- Il doit y avoir une liste d’individus sus-pectés de viol ;

- Les dispositions d’accusation requiè-rent que ces listes et informations détail-lées doivent être en conformité avec lesdispositions déjà prises par le Conseil.

Mais elle déplore que les sanctions pré-vues ne soient pas satisfaisantes. Elle aévoqué les droits des personnes accu-sées. Le mot « suspecté » sonne l’alarme.Il faudrait garantir cependant les droitsdes victimes. Comment le Conseil a géréles actes terroristes ? Le Conseil a étéobligé de créer un poste de médiateurresponsable de cette liste.

Par contre, il n’y a pas de système devérification de la protection des droitshumains. On déplore que l’accusationdes personnes suspectées ne soit pasbasée sur la loi. Les individus doivent êtreinnocents jusqu’à ce que l’on prouve leurculpabilité.

Il faudrait mettre en place des méca-

nismes pour prendre en charge cesauteurs de crimes sexuels.

En outre, bien que les femmes partici-pent aux processus de résolution et deprévention des conflits, le Conseil deSécurité ignore cette contribution.

Communication de Me ReineAlapini Gansou : Rapporteurespéciale de la Commissionafricaine des droits del’homme et des peuples :«Evaluation des mécanismesde promotion et de protectiondes droits des femmes et desenfants »Me Gansou a fait un bref rappel histo-rique du cadre normatif des méca-nismes de protection des droits desfemmes et des enfants en Afrique.

Elle a rappelé que la Commission afri-caine des droits de l’homme et des peu-ples (CADHP) reste à ce jour le premierorgane par excellence de mise en œuvredes droits de l’homme et de la femme enAfrique.

Lors de sa 23ème Session Ordinaire, laCADHP a mis en place un mécanismesubsidiaire consacré exclusivement à lapromotion et la protection des droits dela femme en Afrique : « La RapporteureSpéciale sur les droits de la Femme enAfrique ». La résolution CADHP/RES.38

(XXV) 99 adoptée lors de sa 25èmeSession ordinaire qui s’est tenue du 26avril au 5 mai 1999 a fixé le mandat dela rapporteure spéciale comme suit :

- assister les gouvernements africainsdans la formulation et la mise en œuvrede leurs politiques de promotion et deprotection des droits de la femme enAfrique ;

- entreprendre des missions de promotionet d’établissement des faits dans les paysafricains membres de l’Union africaine,en vue de vulgariser les instruments desdroits de l’homme de l’Union africaine etd’enquêter sur la situation des droits dela femme dans les pays visités;

- suivre la mise en œuvre de la Charteafricaine des droits de l’homme et despeuples et son Protocole relatif auxdroits de la femme en Afrique par lesEtats parties;

- lorsqu’approprié, rédiger des résolu-tions sur la situation de la femme dansles divers pays africains et les proposeraux membres de la Commission pouradoption.

- entreprendre une étude comparativesur la situation des droits de la femmedans divers pays de l’Afrique ;

- définir des lignes directrices pour l’éla-boration de rapports d’Etat.

Elle a rappelé que le Protocole deMaputo, adopté le 11 juillet 2003, estl’instrument juridique de référence dusystème africain de promotion et de pro-

La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains

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tection des droits de la femme.

La promotion et la protection des droitsdes enfants en Afrique répond, à l’instarde celles de la femme, à l’objectif deleur assurer, au-delà de la garantiegénérale qui ressort de leur essencehumaine, celle spécifique prenant encompte leur vulnérabilité. Le travail dela Commission africaine des droits del’homme et des peuples est fondé enmatière de droits des enfants sur lesarticles 30 et 45 qui déterminent samission de protection des droits énon-cés par la Charte.

Avec la Charte africaine des droits et dubien-être de l’enfant, l’Afrique est leseul continent qui dispose d’un instru-ment régional pour les droits de l’en-fant. Cette convention s’applique àtoute personne de moins de 18 ans etlui garantit des droits, « sans distinctionde race, de groupe ethnique, de couleur,de sexe, de langue, de religion, d'appar-tenance politique ou autre opinion,d'origine nationale et sociale, de for-tune, de naissance ou autre statut, etsans distinction du même ordre pour sesparents ou son tuteur légal» (Article 3de la Charte africaine des droits et dubien-être de l’enfant).

Au titre des défis extra-institutionnels,nous pouvons citer la réalité de la situa-tion de l’enfant africain. En effet, celui-ci subit dans la mise en œuvre de ses

droits des restrictions qui sont tribu-taires de l’état de pauvreté généraliséesur le continent qui entraîne commeconséquence l’analphabétisme, la mal-nutrition, la mortalité précoce, le travailforcé, la maltraitance, les difficultésd’accès aux soins primaires. Le dévelop-pement des phénomènes de banditismeurbain des enfants de la rue dans lesgrandes métropoles africaines, de lamendicité forcée, des mariages pré-coces, de l’accusation de sorcellerie, dela traite et l’utilisation des enfants dansles travaux domestiques et dans les tra-vaux durs, sous le prétexte notammentde l’initiation coutumière sont en réalitédes violations tolérées, parfois encoura-gées des droits des enfants en Afrique.Ces violations hypothèquent la jouis-sance de leur bien-être.

En conclusion, Me Gansou a rappelé quel’analyse faite sur la mise en œuvre desdroits des femmes et des enfants enAfrique illustre l’écart qui existe entre lareconnaissance généreuse des droits deces personnes vulnérables et la jouis-sance et l’exercice délicats et difficilesdesdits droits dans la réalité.

Les défis rencontrés, autant sur le plande leur fonctionnement que sur l’étatdes droits des femmes et des enfants,font de la Commission africaine desdroits de l’homme et des peuples ainsique du Comité africain d’experts sur les

droits et le bien-être de l’enfant, desorganes à consolider et à affermir pourune meilleure protection des droits desfemmes et des enfants en Afrique. A cetitre, elle a émis les recommandationssuivantes :

• Assurer la complémentarité de laCommission et du Comité pour le bien-être de l’enfant, notamment à traversl’établissement d’une coopération entreeux afin que les forums ne s’excluentpas, mais plutôt se consolident.

• Inviter les Etats parties à recourir àl’expertise de ces mécanismes pourmettre en œuvre leurs obligations res-sortissant des traités internationaux.

• L’Union Africaine qui supervise lesdeux institutions devrait leur octroyerles moyens juridiques, matériels ethumains nécessaires pour leur meilleureefficacité, en les dotant d’un budgetadéquat et aussi en assurant le suivi dela mise en œuvre de leurs décisions etrapports.

La paneliste a conclu en affirmant qu’ilest donc important de reconnaître quela protection des droits des femmes etdes enfants a connu des progrès, maisque pour relever les défis qui restentpendants, la contribution de toutes lesparties prenantes est une nécessité.

Communication de Monsieur

PANEL Ipanel I La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains

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Patrice Vahard : Conseiller Senior en Droits del’Homme, Chef de la section Droits de l’Homme etGenre de UNOWA : «Le respect des Droits Humainsindissociable de la Paix et de la Stabilité en Afriquede l’Ouest »Le paneliste a d’abord rappelé que l’UNOWA est le premier bureaupolitique régional de l’ONU consacré à la résolution des conflits, àla médiation et à la consolidation de la paix.

Il a établi le contexte actuel de la paix et de la stabilité en Afriquede l’Ouest, avant de rappeler les changements anticonstitutionnelsau Mali et en Guinée Bissau. Il a souligné le fait que les retardsenregistrés dans la tenue des élections législatives en Guinée et enMauritanie ont suscité des tensions.

Ainsi, les Nations Unies continuent d’œuvrer avec les Etats et lesorganisations de la société civile pour rendre plus réelle l’indissocia-bilité de la paix avec le développement et le respect des droits del’homme.

Le présent congrès intervient presque un an après la premièreconférence régionale organisée à Bamako par les Nations Unies, laCommunauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest,l’Organisation internationale de la francophonie et leGouvernement malien sur l’Impunité, la Justice et les Droits del’Homme.

La Conférence de Bamako a fait deux choses essentielles :

• elle a démontré, à l’analyse de ses conclusions, la pertinence de lathématique qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir que les droitsde l’homme sont indissociables de la paix et de la stabilité enAfrique de l’Ouest ;

• Elle a fait sienne plusieurs instruments internationaux antérieure-ment adoptés par les Etats de l’Afrique de l’Ouest pour promouvoirtant individuellement que collectivement la paix, la sécurité, ledéveloppement et les droits de l’homme ;

• Elle s’est conclue sur un appel aux gouvernements ainsi qu’auxdifférents acteurs à développer une feuille de route dans leurs paysrespectifs pour assurer la mise en œuvre effective des recomman-dations du cadre stratégique adopté par la conférence, avec le sou-tien des partenaires internationaux.

Ce qui mérite le plus notre attention, c’est la volonté et la capacitéde mettre en œuvre les résolutions, déclarations, politiques et autresoutils avec autant sinon plus de rigueur que lors de leur élaboration.Plutôt que de formuler de nouvelles recommandations, il proposedonc que les femmes de professions juridiques que nous sommes,considérions comment nous approprier les conclusions des rencon-tres ultérieures sur le même sujet, à la fois en association, dans lecadre des structures que nous représentons et aussi individuelle-ment, en faisant de l’activisme judiciaire.

Suite à ce premier panel, il est res-sorti des débats les questions,réponses et contributions suivantes :

- Concernant le personnel de l’ONUayant commis des exactions notam-ment des abus sexuels, outre le ren-voi, existe-t-il d’autres sanctions ? Aucune procédure pénale n’est pré-vue, il s’agit d’un processus léger etil faudrait se pencher sur la respon-sabilité pénale des auteurs ;

- Quel est le nombre de femmes tra-vaillant à la Cour Africaine des Droitsde l’Homme et des Peuples ? Il n’y aque deux femmes, en réalité lesEtats- parties ne désignent pas assezde femmes pour les représenter ;

- La Commission africaine a déjàrendu plusieurs décisions mais ils’agit juste de recommandations,seule la Cour est habilitée à prendredes décisions contraignantes etmême dans ce cas elle est susceptibled’être influencée par la volonté desEtats parties ;

- La Commission africaine a mis surplace une stratégie pour les per-sonnes vivant avec un handicap, avecl’adoption d’un protocole qui leur estspécifique ;

- La synergie des actions permet deréduire les inégalités et ce congrèsest l’occasion de converger pourprendre en charge la paix et les droitshumains.

Les débats

La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains La Paix : Garantie des Droits Humains

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PANEL IIpanel II l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice

Le panel était composé des personnes suivantes :

Mme Maïmouna KANE TOURÈ, membre fondatrice de l’AJS, magistrate à la retraite,ancienne Ministre secrétaire d’État à la condition féminine – « Les femmes et l’accès àla justice »

Mme Florence HAMIMI, ONU FEMMES - présentation du rapport ONU Femmes 2012, «Le progrès des Femmes dans le monde : En quête de Justice »

M. Mademba GUÈYE, Ministère de la Justice – « Expérience des Maisons de Justice »

M. François CANTIER, Président d’honneur et fondateur d’Avocats Sans Frontières (ASF): « L’accès à la Justice »

Mme Racky DÈME, Juge au Tribunal Départemental de Dakar, membre de l’AJS :«Présentation du Centre d’assistance et de conseils juridiques gratuits : la Boutique dedroit de l’AJS »

M. Marcos Ezequiel FILARDI, Bureau du Défenseur Public de la République Argentine, «Les mesures du Bureau du Défenseur Public de l'Etat de l'Argentine pour garantir l'ac-cès à la justice aux femmes ».

L’accès à la Justice

L’accès à la justiceest un principe fonda-mental qu’il fautgarantir à tous. Il y aen amont l’élabora-tion et en aval l’appli-cation des lois. Et il ya des difficultés qu’ilappartient à la justicede résoudre pour queles femmes aientaccès à leurs droits.Le poids social de cer-taines pratiques nedevrait pas aller àl’encontre du droitdes femmes d’accéderà la justice.

présidé par Me Alioune Badara FALL, bâtonnier de l’ordre des avocats au Sénégal.

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Mme Maïmouna KANE TOURè, membre fon-datrice de l’AJS, magistrate à la retraite,ancienne Ministre Secrétaire d’État à lacondition féminine – « Les femmes et l’accèsà la justice »La communication de Mme Kane a porté sur l’accès des femmesà la justice. Elle s’est posée la question de savoir pourquoi l’ac-cès des femmes à la justice pose problème alors que c’est undroit garanti par la Constitution.

L’État qui doit être le principal protecteur des droits et libertésen est un violeur soit dans l’élaboration des textes, soit dans leurapplication. D’où l’importance de l’institution judiciaire dontl’indépendance est une garantie en démocratie.

Un État de droit suppose un État dans lequel l’État lui-même ettous les citoyens sont soumis au même respect de toutes lesnormes juridiques.

Le respect des droits des femmes est considéré comme une nou-velle exigence pour les démocraties modernes.

Mme Florence HAMIMI, ONU FEMMES,«Présentation du rapport ONU Femmes - Le pro-grès des Femmes dans le monde : En quête deJustice »Elle a résumé les éléments essentiels du rapport ONU FEMMESdont les suivants :

- Le rôle des tribunaux dans la réponse que peut apporter la jus-tice pour permettre aux femmes de revendiquer le respect deleurs droits. Ex. Unity Dow au Botswana qui a contesté avecsuccès devant les tribunaux l’impossibilité dans laquelle était lafemme de transmettre sa nationalité à ses enfants ;

- Comment les lois structurent la façon dont la société se com-porte. Dans les pays où il n’y pas de loi sur la violence domes-tique, la moitié des hommes et des femmes trouvent cela nor-

mal. Mais dans les pays où il y a de telles lois, les taux tombentà un quart ;

- Les lois sont importantes mais elles doivent être accompa-gnées par le judiciaire ;

- L’accès à la justice doit être facilité et non encombré par demultiples démarches juridiques. Ex. Au Kenya, pour réclamer uneterre il faut 18 démarches administratives et 800 dollars.

Recommandations

- Rendre les systèmes de justice plus accessibles aux femmes. Ilfaut par exemple le guichet unique : un seul endroit où lesfemmes victimes de violences basées sur le genre ont tout cequ’il faut quant à leur prise en charge. En Afrique du Sud, cescentres sont dans un hôpital public et ont un grand succès ;

- Inclure les femmes dans les processus de justice avant et aprèsles conflits ;

- Donner aux femmes accès à la terre.

M. Mademba GUèyE, Ministère de la Justice : « Expérience des Maisons de Justice »M. Guèye a exposé ce que sont les reproches faits au servicepublic de la justice – la complexité du langage, la lenteur et lecoût de la justice accentués par l’éloignement, la pauvreté,l’analphabétisme et l’inadaptation des mécanismes de la justicehérités de la pratique coloniale – qui justifient que le Sénégal sesoit engagé dans le défi de la justice de proximité avec la miseen place d’un dispositif de justice de proximité avec des bureauxd’accueil au niveau des juridictions.

1. Historique

2. Organisation (mise en place sur un principe partenarial entrele Ministère de la justice et les collectivités locales et acteursdes maisons de justice : un médiateur conciliateur – une per-sonne âgée bien implantée localement, et un coordinateur desmaisons de justice – des juristes avec des diplômes de 3e cycle,les Maisons de Justice sont sous l’autorité du procureur de laRépublique). Le comité de coordination regroupe toutes les

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l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice

L’accès à la Justice

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compétences administratives au niveau local : police, éduca-teurs spécialisés, associations de femmes, AEC, comité placésous la coordination du procureur de la République)

3. Activités des maisons de justice de 2006 à 2011

- 21035 dossiers de médiation conciliation

- Ont informé 30 680 personnes

- 72 750 usagers dont 40% de femmes.Maisons de justice et droits des femmes - Elles ont aidé à recou-vrer de petites créances (entre 2000 et 20 000 FCFA) ex unebonne qui a travaillé une journée et qui a eu des problèmes avecson employeur et qui suite à cela a saisi une MJ.

Monsieur François Cantier Président d’honneuret fondateur d’Avocats Sans Frontières (ASF) :«L’accès à la Justice » Fondateur d’avocats sansfrontière et fondateur de l’école des DroitsHumains.Composition - ONG de juristes, avocats, magistrats qui s’enga-gent bénévolement dans l’association.

Activités - le métier de juriste : conseiller et défendre.

Exemple 1 : Intervention au Rwanda où, après le génocide, ilrestait 12 avocats tous Tutsi qui refusaient de défendre lesHutus en prison sous accusation de génocide. Donc ASF est alléau Rwanda défendre les accusés et les victimes du génocide.

Exemple 2 : Le Cambodge et la mise en place par l’ONU d’untribunal spécial pour juger les auteurs du génocide cambodgien.Il y a un budget pour défendre les accusés mais pas de budgetpour assurer la défense des victimes. ASF a monté un budgetpour permettre aux victimes d’avoir à leurs côtés un avocat pourles défendre.

Accès des femmes à la Justice - Elles sont victimes comme leshommes mais en plus elles subissent un crime tout particulier

qui est celui des viols. La difficulté notamment au Rwandac’était d’accéder aux victimes et notamment aux femmes àcause de l’opprobre qui s’abat sur les victimes de viol qui n’osentpas en parler. D’où le rôle essentiel de la société civile.

Recommandations

Le 20ème siècle a été le siècle des grandes déclarations et trai-tés. Le 21ème siècle doit être celui de l’effectivité des droits. Ilappartient à la société civile de s’engager sur ce point.

L’éducation aux droits de l’homme, doit commencer très tôt. Parexemple, dans l’école aux Droits humains elle commence avecles enfants de 5 ans.

Il faut accroître la lutte contre l’impunité à savoir la sanction.

Les femmes doivent être les principales défenseurs des droitsde l’homme parce qu’elles sont les premières victimes de leurviolation.

Il faut mettre fin au problème de la dispersion des activités enfaveur des droits humains.

Monsieur Marcos Ezequiel Filardi du bureauargentin pour l’aide aux réfugiés : « LesMesures Gouvernementales pour Promouvoirl’Accès des Femmes à la Justice »M. Filardi a d’abord présenté le Bureau Argentin pour l’aide auxréfugiés qui est indépendant des autres institutions de l’Etat.C’est un organe qui a une autonomie financière. Ce bureau acompétence pour traiter des cas fédéraux, il intervient sur dif-férentes provinces au niveau tant fédéral que local.

Dès qu’une personne n’a pas de ressources suffisantes pour sedéfendre, le bureau assure la défense gratuite et la représenta-tion légale des enfants et des personnes invalides ainsi que lacuratelle et la tutelle des personnes handicapées. La loi lui

PANEL IIpanel II l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice

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donne le rôle de promouvoir les droitshumains et de garantir l’accès à la justicedes groupes historiquement discriminés.Dans ces groupes, il y a des personnes ensituation de vulnérabilité comme lesfemmes. Ce bureau défend l’égalité degenre.

Il a plus de mille employés dans toute laville. Il a 829 défenseurs publics.

Le bureau a créé plusieurs commissionsdont : la commission pour les questions degenre créée en 2007. Cette commissionessaie d’intégrer des stratégies lorsque lesfemmes sont traduites en justice, parexemple pour les femmes coupables de tra-fic de drogue, ou lorsque les femmes réa-gissent brutalement à une violence phy-sique ou psychologique (ex. elle tue sonmari après avoir été pendant des annéesune femme battue, c’est-à-dire, physique-ment, sexuellement et psychologiquementagressée par son conjoint). Quand lesfemmes décident d’aller en justice, elles ontbesoin d’être soutenues pour ne pas retirerleur plainte. La Commission accompagneces Femmes dans leur procédure et s’assurequ’elles ont une représentation juridique.

Il faut souligner une réelle disproportionentre les hommes et les femmes. Lesfemmes doivent se battre pour rapporterdes preuves.

Il y a des mesures prises pour garantir l’ac-cès à la Justice. Pour agir de façon centra-lisée, la Cour Suprême a décidé d’ouvrir lebureau pour la lutte contre les violencesdomestiques. Le bureau est ouvert 7 jourssur 7. Les femmes sont reçues par desjuristes et des psychologues.

Il existe un deuxième programme d’assis-tance juridique pour des questions nontraitées au pénal. Les Femmes privées deliberté ont une visite hebdomadaire et ontaccès à des avantages sociaux pour leurfamille. 50 % des affaires traitées par leprogramme pilote d’assistance visent larésolution des conflits.

Le Bureau a également créé la Commissionpour l’assistance intégrale où les particu-liers peuvent se plaindre des réformesstructurelles dans les prisons.

Il a également été créé la Commission destraitements des enfants qui se penche surles enfants privés de liberté en raison d’in-fractions.

Enfin, le Bureau a créé la Division duProcureur sur la protection de la santémentale.

Madame Racky DèME, Juge auTribunal Régional Hors classe deDakar et membre de l’AJS –«Présentation de la boutique dedroit de l’AJS »

L’AJS a été créée en 1974 et regroupe desfemmes juristes. L’Association apporte uneassistance juridique et judiciaire auxfemmes pour faire valoir leurs droits.

Un centre de conseils, d’écoute et d’assis-tance juridique aux populations démunies,appelé « boutique de droit », a vu le jour endécembre 2008 avec le financement de laCoopération Italienne et l’appui de laMairie de la Médina. Cette Boutiqueaccueille des populations de Dakar et desautre régions.

Sur l’ensemble des consultations enregis-trées, au niveau de la boutique de droit,pour la période allant du 13 décembre 2008à Octobre 2012, 3441 cas ont été reçus.76% concernent le droit de la famille.Lorsqu’il y a des cas qui n’arrivent pas à sedénouer, les avocates membres de l’AJS sechargent de la procédure contentieuse.Mais la priorité est de trouver un compro-mis entre les parties au sein de la Boutique.

Les Juristes de la boutique ne se limitentpas à donner des conseils juridiques maisaccompagnent les personnes consultéesdurant toute la procédure. Une assistancejuridique, médicale et psychologique estégalement offerte aux victimes de violencebasée sur le genre qui viennent se faireconsulter.

Madame Dème a conclu en rappelant qu’unnuméro vert, le 800 805 805, est mis enplace et fonctionne 24 heures sur 24.

l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice l’accès à la justice

Une participante a posé la ques-tion de savoir si on ne peut pasaider les femmes détenues allai-tantes ou ayant des enfants enbas âges, comme en Afrique duSud où les enfants viennent ren-dre visite à leur mère en prison.

Elle a également souligné qu’elleétait contente de la façon dontles organisations de femmes s’im-pliquent dans la défense desfemmes, mais selon elle il faudraitdiversifier les moyens de défense.

Monsieur Filardi a répondu auxquestions posées : Les juges etprocureurs sont indépendants, cesont les magistrats de l’Etat etnon du Gouvernement, donc enfin de compte ils sont indépen-dants et jouissent de la force del’Etat. Ils travaillent avec desONG.

Il a aussi rappelé que la positionde la Commission de Genre estd’arriver à libérer les femmesdétenues. En 2009, une loi a étévotée et a permis que les femmesen état de grossesse et avec desenfants de moins de 5 ans soienten résidence surveillée et non enprison. Il s’agit de connecter lesenfants à leur mère. Au lieu queles enfants viennent visiter leurmère en prison, ils viennent lesvoir dans d’autres endroits diffé-rents de la prison afin de ne pasles perturber.

Participante angolaise – les MJou des centres de ce type existentavec succès en Angola. Cela viseles familles de classe moyenne enmettant l’accent sur la justice.

Synthèsedes débats

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PANEL IIIpanel III droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé

Droit à la santé

Après l’introduc-tion d’usage deremerciements etde félicitation àl’AJS et à la FIFCJ,Mme la Ministre ainsisté sur l’impor-tance du rapportentre Droit etSanté qui se doi-vent une collabora-tion réciproquepour mieux traiterdes questions deSanté Publique.

Présidé par Madame Eva Marie Coll SECKMinistre de la Santé

Intervenants- Docteur Ibra NDOYE : Secrétaire Exécutif duConseil National de Lutte contre le Sida (CNLS)/ ONU SIDA « La promotion effective des droitshumains pour lutter contre la féminisation duSida et la transmission mère-enfant »- Dr Mariétou Diop, Division de la Santé de laReproduction du Ministère de la Santé, « LeDroit à la Santé de la Reproduction » - Mamadi DIAKITÉ : Conseiller régional princi-pal aux droits humains et aux lois « Aperçu del’environnement législatif relatif au VIH enAfrique de l’Ouest et du Centre »

Dr Ibra Ndoye (CNLS-ONU SIDA)«La promotion effective des droitshumains pour la lutte contre la

Féminisation du SIDA et trans-mission Mère –Enfant »

Le Dr Ndoye a commencé par démontrer que lerespect des droits humains est intiment lié à lalutte contre la pandémie du Sida. Par des illus-trations significatives, il a démontré une fémi-nisation du Sida surtout dans les pays en voiede développement comme le Sénégal.L’Afrique paie le plus lourd fardeau en matièrede transmission du VIH/Sida chez les femmeset les jeunes filles car elles représentent 65%des personnes vivant avec le VIH /Sida. Cettesituation est due aux causes de vulnérabilitésocio-culturelles, économiques, juridiques,anatomiques et biologiques.

Il a terminé par les défis mondiaux pour 2015à savoir :

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droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé droit à la santé

- Réduire de plus de 50% les nouvelles infections chez lesjeunes filles et les femmes ;

- Réduire de plus de 50% les décès maternels et infantiles liésau Sida, aux autres infections sexuellement transmises et à lagrossesse ;

- Eliminer la transmission mère-enfant du virus du sida.

Dr Mariétou Diop, Division de la Santé de laReproduction du Ministère de la Santé, « LeDroit à la Santé de la Reproduction »La Dr Diop a commencé par indiquer que le respect des droitshumains est un indicateur des facteurs de développement.Elle a indiqué quelques éléments de droit en Santé de laReproduction (SR) à savoir le droit du couple de décider enmatière de procréation et le droit de la femme de décider dela planification.

Elle a fait un petit historique de la Santé de la Reproductionau Sénégal allant de la création de la division de la conditionféminine à la création de la division de la SR au Ministère dela Santé. La création de cette division entre dans le cadre desactions promotrices de la SR matérialisée par la loi de 2005sur la SR.

Elle a ensuite insisté sur les dimensions : jeunes filles etEducation Sexuelle et genre et SR. Ce qui lui a permis de fairel’état des lieux sur la SR par des indicateurs comme la pro-gression lente de la baisse de la mortalité maternelle, la pré-valence globale au VIH ou la baisse de la mortalité infantile.

Elle a terminé en citant quelques obstacles liés à l’accès à laSR notamment les facteurs socio-culturels, religieux et cer-tains facteurs juridiques.

Mamadou Diakité /Conseiller Régional auxDroits Humains et aux lois à ONU SIDA,«Aperçu de l’environnement législatif relatifau VIH en Afrique de l’ Ouest et du Centre »M. Diakité a commencé par une illustration qui démontre queles questions de VIH relèvent plus des questions de droitshumains que de celles de santé publique.

Il a décrit la situation en Afrique de l’ouest qui pendant long-temps n’avait pas pris en compte la dimension genre dans leslois relative à la santé. C’est dans ce sens que l’ONU SIDA amené un plaidoyer pour que ces droits humains soient pris encompte pour une lutte plus efficace contre le VIH car, selonle conseiller général, la promotion des droits humains et lalutte contre le VIH /SIDA sont indissociables.

Après les félicitations des différents pané-listes, la première question est relative auxcauses de la plus grande vulnérabilité desfemmes au VIH. Elle est due à leur faible pou-voir d’achat d’où une certaine dépendance éco-nomique qui dicte toute action de la femme. Cequi traduit la nécessité d’une politique axée surl’éducation des filles afin de mieux les outillerpour l’avenir.

La deuxième question a trait à l’intégrationgenre dans la politique des gouvernements. Ellea mis l’accent sur le rôle que l’AJS pourraitjouer dans la politique de proximité pour mieuxappliquer une stratégie de cette approchegenre comme elle le fait avec les violencesbasées sur le genre.

Ensuite, l’idée a été développée selon laquellela transmission du VIHsida de la mère à l’enfantconduisant à la stigmatisation et à la discrimi-nation réduit l’accès des femmes à la santé. Ilen va de même avec les MSM vivant avec leVIH. Une question suivie de celle du VIH enmilieu carcéral notamment la question de l’ac-cessibilité aux médicaments et aux outils detravail dans ces milieux.

La question du Sida est revenue pour la priseen charge des perdus de vue en Casamance quisont dépistés positifs mais qui ne sont pas sui-vis à cause du problème de la décentralisationdes questions de Sida. Ce qui a abouti à l’idéedu renforcement de capacité des personnesvivant avec le VIH afin de mieux leur permet-tre de se prendre en charge.

La dernière question a porté sur l’harmonisa-tion de la loi sur la SR avec l’article 14 du pro-tocole de Maputo qui autorise l’accès desfemmes à avortement médicalisé. Finalement,l’impact sur la discrimination des lois punitivesa été évoquée pour mettre en avant l’impor-tance de la sensibilisation.

Les débats

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Monsieur Amadou Ouatara représenté parMonsieur Cheikh Guèye, ReprésentantRésident du Fonds des Nations Unies pourl’Alimentation et l’Agriculture (FAO) : «L’Accès à l’Eau et à la sécurité Alimentaire »Il a rappelé que 70 % des prélèvements d’eau sont destinés àl’irrigation, que 40 % de la production alimentaire totale pro-viennent des terres irriguées, d’où l’importance de l’eau. En2050, il y aura près de 9 milliards de personnes à nourrir. Laforte démographie aura un effet sur l’accès à l’eau et une cer-taine compétition pour l’accès à l’eau des femmes. Les chan-gements climatiques auront également un effet sur l’accès àl’eau des femmes (sécheresse, fortes tempêtes, etc.)

70 % de la population active agricole sont des femmes.

Si les Femmes avaient un accès équitable à l’eau il y aurait unaccroissement de 20 à 30 % de l’activité agricole. Pour assurerla sécurité alimentaire, il faut utiliser les ressources en eau demanière plus efficace, en produisant plus avec moins d’eau(techniques du goute à goutte, …)

Monsieur Guèye a également parlé des mesures incitativespolitiques, de la gestion des risques en améliorant le stockagede l’eau. Selon lui, il faut éviter le gaspillage qui contribue àlimiter l’utilisation rationnelle.

Dans l’utilisation de l’eau, il y a des risques sanitaires, pour yremédier, il y a par exemple la promotion des agriculteurs éco-logiques en remplacement des pesticides.

En conclusion, un film sur l’égalité de l’accès à l’eau a été pro-jeté. A la fin de la projection, M. Guèye a rappelé la nécessitéde réduire les pertes et gaspillages en nourriture et d’assurerl’équité dans l’accès aux services.

Madame Fatimata Zahra Diop, SecrétaireGénérale de la Banque Centrale des Etats del’Afrique de L’Ouest : « L’Accès des Femmesaux Finances »

L’accès et le contrôledes ressources

Monsieur Guèye a remercié l’AJS. Il adébuté son thème en précisant quel’eau est la vie et que les femmes nour-rissent le monde. Il a défini la sécuritéalimentaire comme étant la disponibilitéd’une nourriture suffisante, saine etnutritive. La Déclaration des Droits del’Homme garantit le droit à l’accès àune nourriture adéquate.

Présidé par Monsieur Ibrahima DIOUCK,Directeur de Cabinet du Ministre de la Femme,

de l’Enfance et de l’Entreprenariat Féminin

PANEL IVpanel IV L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources

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REVUE DE L’A.J.S.

Madame Fatimata Zahra Diop a d’abordrappelé que dans les Etats membres del’Union Economique et MonétaireOuest Africaine (UEMOA), près de lamoitié de la main d’œuvre agricole estféminine, pour un secteur qui emploie70 % de la population active et quicontribue à environ 30 % du PIB dansl’Union. Toutefois, les Femmes ont plusde difficulté pour accéder à la finance,seulement 37 % des femmes contre 46% d’hommes ont accès aux servicesfinanciers dans les pays en développe-ment.

Dans l’UEMOA, environ 45 % des béné-ficiaires des services financiers offertspar les Institutions de Microfinancesont des femmes. Pourtant, le taux deremboursement des crédits par lesfemmes est supérieur à celui deshommes.

L’accès à la finance constitue un fac-teur de développement. Cet accèscontribue à l’autonomisation desfemmes, avec des impacts positifsimmédiats sur la croissance et le déve-loppement économique. Pour ces rai-sons, il importe de promouvoir l’accèsdes femmes à la finance.

Relativement aux crédits accordés parles institutions de microfinance, leurencours est passé de 18 milliards deFCFA à 613, 5 milliards de FCFA soitplus de 34 fois son niveau initial.

Il a été relevé que 65 % de ces finance-ments sont orientés principalementvers les activités génératrices de reve-nus. Toutefois ces prêts, qu’il faut rem-bourser dans un délai inférieur à un an,ne favorisent pas le financement d’in-vestissements.

Au 31 décembre 2011, les IMF accor-daient leurs services financiers à envi-ron 350 000 Femmes. A cette date,l’encours des dépôts collectés par cesinstitutions se situait à 13, 9 milliardsde FCFA pour 23,6 milliards de FCFAd’encours de crédits.

Malgré la diversification du paysagefinancier de l’UEMOA, des progrèsimportants restent à accomplir.

En effet, le nombre de comptes ban-caires dans l’ensemble de l’Union s’éta-blit en 2011 à 7, 9 millions. Le taux debancarisation est ressorti à 7,93 % à lafin décembre 2011.

La contribution du système bancaire aufinancement de l’économie reste trèsfaible. Cette contribution, mesurée parle rapport entre les crédits à l’économieet le PIB se situe à 23, 45 % en 2011,contre un ratio de 34 % au Nigéria, 77% au Maroc et 145 % en Afrique duSud.

Madame Diop rappelle les causes dufaible accès à la finance dans l’UEMOAqui sont :

• L’excessivité des tarifs des servicesfinanciers dans l’UMOA (taux débiteursdes banques de 12, 2 % en 2011) ;

• L’environnement économique del’Union dans lequel on constate desincertitudes socio-politiques, des fai-blesses de l’infrastructure financière etdes insuffisances des systèmes d’infor-mation financière ;

• Les facteurs liés à la demande qui onttrait à la mauvaise gouvernance desentreprises se traduisant par une mau-vaise qualité de l’information finan-cière produite, ainsi que les difficultésliées à la fourniture et/ou la constitu-tion des garanties exigées par les éta-blissements bancaires ;

• Les facteurs liés à l’offre dont les cri-tères pour accéder aux services finan-ciers sont très sélectifs ;

• Les contraintes d’ordre sociologique,religieux et juridique (discriminationstant sur le plan socio-économique quejuridique liées à la polygamie, auxrégimes matrimoniaux, aux droits suc-cessoraux et de propriété réduits et à latutelle maritale), la difficulté d’accéder àla propriété foncière, les règles successo-rales coutumières discriminatoires enversles femmes, l’illettrisme, le chômage,l’ignorance du fait de leur sous-informa-tion, la pauvreté et les emplois précairesdans lesquels elles sont reléguées.

L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources

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Madame Diop a, par la suite, établi lesactions à mener pour accroître l’accèsdes femmes au financement bancaireet aux microcrédits qui sont :

• L’assainissement du cadre macro-économique, l’amélioration du fonc-tionnement des administrations judi-ciaires et le renforcement des capacitésinstitutionnelles ;

• Une meilleure maîtrise des frais degestion par les établissements ban-caires et de microfinance pour réduireles coûts des services financiers, assurerune meilleure proximité avec la clien-tèle potentielle ;

• Un renforcement des capacités degestion des agents économiques nonfinanciers.

Outre ces actions de portée générale,des actions relèveraient d’une volontéforte et d’un changement radical. A cet

effet, une politique d’action positive àl’égard des femmes devrait être mise enplace, qui consisterait en :

• La conception, par les Etats, de stra-tégies nationales pour accroître l’accèsdes femmes aux services financiers ;

• La mise en place d’un dispositif d’en-cadrement en faveur des femmes dansles domaines de montage et de gestiondes projets ;

• La mise en place au sein du systèmefinancier de dispositifs spécifiques à lafemme (promotion d’institutions finan-cières dédiées à la femme,…)

• L’amélioration de l’environnementgénéral de l’entreprenariat fémininnotamment par des actions adaptéesau niveau du système de formation-éducation ;

• L’élaboration et la mise en applicationd’un code d’investissement au profit

des femmes entrepreneurs prévoyantcertains avantages.

• La création d’un conseil supérieur del’entreprenariat féminin et la réserva-tion d’un nombre minimum de siègespour les femmes entrepreneurs au seindes chambres professionnelles ;

• L’adoption de lois réformant la légis-lation civile et familiale pour reconnaî-tre aux femmes des droits égaux à ceuxdes hommes en matière d’héritage,d’utilisation du sol et de propriétécheptel et autres biens, ainsi que desrégimes matrimoniaux.

Madame DIOP a pris l’exemple de laGrameen Bank du Bangladesh dont lasécurisation du remboursement deleurs crédits repose sur les garantiesindirectes à savoir la mutualisation desrisques par la mise en place de groupesde cautions solidaires, l’encadrement etle suivi des emprunteurs, l’utilisation de

PANEL IVpanel IV L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources

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l’épargne à titre de garantie et les sûre-tés négatives.

Madame Fatimata Zahra Diop a concluen rappelant que nonobstant l’apportindéniable des femmes dans la créationde richesses dans les pays de l’UEMOA,leur accès aux services financiersdemeure difficile. Les causes sont pourla plupart exogènes au genre féminin.Pour y remédier, elle exhorte les pou-voirs publics, les établissements ban-caires et de microfinance et les autresagents économiques à entamer desactions vigoureuses et novatrices dansun contexte où les contraintes d’ordresociologiques, religieux et juridiquessont pesantes.

Madame Mariama Dao,Directrice Générale d’OIKOCrédit Cote d’Ivoire :«L’accès au crédit »Les femmes ont le droit de bénéficierd’une panoplie de services financiers(crédit, épargne, finance, prise de parti-cipation).

Selon Mme Dao, l’Afrique de l’Ouest esten crise de « puberté démocratique ».Elle estime que cette crise est néces-saire pour forger la participation desnations de l’Afrique de l’Ouest.

Dans toutes ces transitions, il est impé-ratif de penser aux Femmes, qui sontles plus vulnérables. Leur rôle estimportant pour orienter ces transitions.

Elle souligne que, durant toutes cesannées, on a beaucoup travaillé sur lesfemmes en tant que victimes. Elleestime qu’il est temps de trouver lesmoyens juridiques pour permettre à cesfemmes d’être le levier de la croissanceéconomique.

Elle a pris l’exemple des femmes dumilieu rural par rapport à la sécuritéalimentaire. Les Etats doivent assurer lasécurité alimentaire. Les femmes afri-caines produisent avec des techniques

du 15ème siècle pour nourrir des mil-lions de personnes. Les femmes culti-vent sur des parcelles qui ne leurappartiennent pas. Par exemple, lesfemmes en Côte d’ivoire n’ont pasaccès aux motos pompes, parce que lesbanques ne font pas ce genre de prêtsans garanties solides puisque les terresn’appartiennent pas aux femmes quiviennent faire des prêts. Les banques nesont pas outillées.

Il faut donc revisiter le droit et lesgaranties pour permettre à ces femmesde pouvoir s’épanouir. Elle appelle lesfemmes juristes à revisiter le droit, ilfaut également revoir la notion derisque pour la banque.

Les femmes sont le marché émergentdu 21ème siècle. Investir dans lesfemmes est rentable pour l’économiemondiale. Les femmes doivent pouvoiravoir accès à la finance et avoir accès àl’alphabétisation. Selon elle, il fautregarder la femme comme une oppor-tunité de croissance.

Madame NIANE, Banque

Mondiale : « L’accès à laTerre »La terre est un facteur de production,sur le plan économique la terre consti-tue une ressource de production capi-tale. L’accès à la terre est généralementteinté de sources de discriminationsparticulièrement par rapport auxfemmes. Les femmes constituent laprincipale force de main d’œuvre, 70 %de la population active agricole sontdes femmes. Mme Niane a souligné lerôle des juristes consistant à contribuerà l’émergence des droits des femmespour améliorer leur productivité. Elleappelle l’AJS à jouer son rôle.

Au Sénégal, même si la loi donne unégal accès des femmes et hommes à laterre, ce n’est pas effectif. Il faut impé-rativement éliminer toutes les sourcesd’iniquité dans l’accès des femmes à laterre. La Banque est engagée pour undéveloppement centré autour desfemmes, et Mme Niane invite l’AJS àcollaborer avec elle pour permettre demanière effective un accès équitabledes femmes à la terre.

L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources L’accès et le contrôle des ressources

Madame Mahité SUAREZ :

Elle affirme que l’OMC souhaiterait que l’eau soit un pro-

duit marchand, elle implore l’Assemblée de veiller à ce que

nos enfants n’aient pas seulement accès à l’eau comme

droit mais qu’ils l’aient de manière gratuite. Elle demande

à ce que l’eau soit vitale et non pas seulement accessible.

Madame Béatrice, membre du réseau des professeurs de

français pour l’éducation des femmes :

La Femme n’a pas droit à la terre, les terres restent

familiales. Les femmes ne sont pas appuyées individuelle-

ment mais à condition qu’elles se regroupent en ONG.

Les débats

LA CITOYENNE # SPECIAL CONGRES - JUILLET 2013 19 REVUE DE L’A.J.S.

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PANEL Vpanel V femmes - paix et sécutité femmes - paix et sécurité femmes - paix et sécutité femmes - paix et sécurité femmes - paix et sécutité femmes - paix et sécurité

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Intervenants

- Monsieur Doudou DIA Directeur de Gorée Institute et Madame Odile Tendeng,Coordonatrice du Projet « Alliance des Initiatives pour la Paix et la Stabilité del’Afrique de l’Ouest » Gorée Institute : Droits humains-Paix et Sécurité

- Madame Dior Fall Sow, Ancienne Avocate Générale Principale près la chambred’appel du Tribunal Pénal International pour le Rwanda : Intégration Droit desFemmes dans les politiques des États.

- Monsieur Sidiki Kaba : Avocat à la Cour, Président d’Honneur de la FédérationInternationale des Droits de l’Homme et Madame Aminata Kébé Chargée deProgrammes au Bureau Régional de l’Afrique de l’Ouest du Haut- CommissariatNations Unies aux Droits de l’Homme : Promouvoir l’égalité et l’équité de Genre pourl’instauration d’une Paix Durable.

- Madame Kemealo Memadouname Agathe Télou, Conseillère genre de UNOWA :Femme Paix et Sécurité, 12 ans après la Résolution 1325

Ce panel sur Femmes, Paix et Sécurité s’est tenu le mercredi 14 novembre 2012 àl’Île de Gorée sous la Présidence effective de Madame Ndioro Ndiaye, Présidente del’Alliance pour la Migration, le Leadership et le Développement (AMLD).

En guise d’introduction à ce panel, Madame Ndioro Ndiaye, après avoir remercié aunom de l’AJS, les autorités résidentes, Gorée Institute et l’Ecole Mariama Bâ, a faitla présentation des panélistes ainsi que la structuration des travaux de la journée.

Femmes - Paix et sécurité

Ce panel sur Femmes,Paix et Sécurité s’esttenu le mercredi 14novembre 2012 à l’Île deGorée sous la Présidenceeffective de MadameNdioro Ndiaye,Présidente de l’Alliancepour la Migration, leLeadership et leDéveloppement (AMLD).

Présidé par Madame Ndioro Ndiaye Présidentede l’Alliance pour la Migration, le Leadership

et le Développement (AMLD)

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femmes - paix et sécutité femmes - paix et sécurité femmes - paix et sécutité femmes - paix et sécurité femmes - paix et sécutité femmes - paix et sécurité

LA CITOYENNE # SPECIAL CONGRES - JUILLET 2013 REVUE DE L’A.J.S. 21

La Présidente de l’AMLD a aussi profitéde l’occasion pour partager son regretsur le fait qu’en général les femmes necontrôlent pas les ressources. De sonavis, il serait ainsi nécessaire d’évaluerla présence des femmes dans les cerclesde réflexion afin de pouvoir déterminerles conditions de leur plus grande impli-cation. Selon elle, les femmes sont por-teuses de projets indéniables d’où ledevoir et la nécessité pour les acteursde bonne gouvernance de tenir comptede l’équilibre genre.

Pour conduire les travaux de ce panelles quatre sous-thèmes suivants ont étéretenus :

- Droits humains, Paix et Sécurité ;

- Promouvoir l’égalité et l’équité degenre pour l’instauration d’une paixdurable ;

- Femme, Paix et Sécurité, 12 ans aprèsla Résolution 1325 ;

- Intégration des droits des femmesdans les politiques des Etats.

Avant d’ouvrir les communications, lesfilles de l’Ecole Mariama Bâ nous ontgratifié d’un spectacle remarquable àtravers la présentation d’un sketch enparfaite adéquation avec le thème duCongrès.

Dans le sketch, il a été question dujugement de « l’affaire Toroxal Jigéen »(atteinte à la dignité de la femme) enSomalie opposant un chef d’Etat et desfemmes victimes de guerres. Ce sketchretrace les réalités selon lesquelles lesfemmes paient le plus lourd tribut dansles conflits armés en étant atteintesdans tous leurs droits et en vivant lespires atrocités. Les auteurs de ces viola-tions de ces droits des femmes en tempsde conflit sont le plus souvent leshommes.

C’est à la suite de ce sketch qu’ontdébuté les communications des pané-listes qui ont permis l’intervention d’ex-perts sur quatre sous-thèmes.

Madame Odile Tendeng,Coordonnatrice du projet «Alliance des Initiatives pourla paix et la Stabilité del’Afrique de l’Ouest » : «Droits humains, Paix etSécurité ». Dans le but de mieux élucider la suite deson exposé, Mme Tendeng a d’abord citéen guise de rappel un passage dupréambule de la Charte des NationsUnies qui précise que « les nations sontrésolues à pratiquer la tolérance, àvivre en paix l'un avec l'autre dans unesprit de bon voisinage, à unir nosforces pour maintenir la paix et lasécurité internationales… ».

Elle a ensuite évoqué d’autres instru-ments internationaux tels que laDéclaration Universelle des Droits del’Homme, le Pacte International de1966, la Convention américaine desdroits de l’homme, la Charte africainedes droits de l’homme et des peuples, laCharte arabe des droits de l’homme quiconvergent dans le même sens. En effet,tous ces instruments garantissent ledroit à la paix et à la sécurité de l’indi-vidu qui a été repris par plusieurs autresdéclarations et organismes internatio-naux comme l’Assemblée Générale desNations Unies, la Commission des droitsde l’homme et l’UNESCO, entre autres.

Toutefois, selon Madame Odile Tendeng,c’est la Déclaration de Luarca qui adonné forme au droit à la paix, notam-ment dans ses deux premiers articlesqui soulignent que la paix est un droitinaliénable qui permet à toute personnede recevoir une éducation dans la paixet le respect des droits humains.

Madame Tendeng a poursuivi sonexposé en précisant qu’il a fallu atten-dre décembre 2010 pour que soit adoptéun droit à la paix à travers laDéclaration de Saint Jacques deCompostelle.

Elle a ajouté que dans cette mouvance

d’ériger la paix en droit humain,l’Afrique de l’Ouest n’a pas été en reste.En effet, celle-ci a adopté divers instru-ments tels que le Protocole sur la démo-cratie et la bonne gouvernance, leProtocole relatif au mécanisme deprévention, de gestion, de règlementdes conflits, de maintien de la paix etde la sécurité qui non seulement consa-crent le droit à la paix mais aussi et sur-tout s’intéressent à la prévention descrises intérieures.

Cependant, en se basant sur ses expé-riences de terrain, Madame OdileTendeng a tenu à préciser qu’il existetoujours de réelles menaces à la paixdans l’espace CEDEAO malgré l’adoptionde ces textes. Et cette situation estconjuguée à plusieurs facteurs notam-ment la fragilité de la plupart des Etatsqui sont dans un contexte d’instabilitésociopolitique, de pauvreté, de perfor-mances économiques insuffisantes etde diversité ethnique politiquement ins-trumentalisée.

Pour terminer sa communication,Madame Odile Tendeng a souligné quepour une reconnaissance et une applica-tion systématique du droit humain à lapaix, il faut une éducation à la paix quinécessitera un travail sur fond d’huma-nisme. Et c’est un devoir aujourd’hui, dele cultiver pour les générations futures.

Monsieur Sidiki Kaba, Avocatà la Cour et Président d’hon-neur de la FédérationInternationale des droits del’homme et Madame AminataKébé, Chargée de programmesau Bureau Régional del’Afrique de l’Ouest du Haut-commissariat des NationsUnies aux droits de l’Homme :«Promouvoir l’égalité etl’équité de genre pour l’ins-tauration d’une paix durable »

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Pour Maître Sidiki Kaba, ce thème estd’une actualité brûlante. C’est ainsi qu’ila commencé sa communication en rap-pelant la promesse de la Déclaration de1948 faisant écho à celle de 1789 quiconsacre l’égalité des hommes aussibien en droit qu’en dignité. C’est l’affir-mation même des principes de droitshumains qui sont universels, indissocia-bles, inaliénables, interdépendants,imprescriptibles.

Selon Maître Kaba, l’ensemble desconventions de promotion des droitshumains constitue cette théorie quipermet de mettre en pratique la luttecontre l’inégalité davantage vécue parles femmes qui sont conquises dans leuresprit et dans leur corps comme signede victoire.

Monsieur Kaba pense qu’il ne peut yavoir une paix durable sans justice pourles femmes. Et cette justice doit êtrerendue gratuite surtout dans les cas deviolations de droits humains de massecomme les crimes sexuels qui méritentla prise de meilleures dispositions. Deson avis, il faut instaurer un système dejustice indépendant offrant et facilitantaux femmes la jouissance du droit desaisine et de réparation fondée sur unedémarche sexospécifique en raison dessituations particulières qui caractéri-sent les femmes.

Maître Sidiki kaba a ajouté que pourfavoriser cette paix, il faut un Etat dedroit basé sur des principes de non-dis-crimination, de non exclusion, d’équité,d’impartialité, de tolérance, afin defaciliter une cohésion sociale.

Pour terminer son plaidoyer en faveurde l’instauration d’une paix par l’impli-cation des femmes, Monsieur Kabapense qu’il faut un processus inclusif oùhommes et femmes fédèrent leurs éner-gies pour combattre toute menace d’in-justice source d’instabilité sociale. C’estainsi qu’il a appelé à l’indignationdevant toute sorte d’inégalité, d’injus-tice, surtout celles menées contre lesfemmes dont les droits sont très sou-vent piétinés.

C’est par la suite qu’est intervenue surle même sous-thème, Madame AminataKébé. Celle-ci a préféré axer davantageson intervention sur les mécanismes decontrôle et la protection des droitsfemmes ainsi que leur impact sur l’ins-tauration d’une paix durable.

Selon Madame Aminata Kébé, ce sontles femmes qui sortent le plus meurtriesdes situations de conflit. Ce qui néces-site leur implication en tant que partieprenante à tous les processus de paix.Mais avant cela, il faut assurer la pro-tection des droits des femmes à traversdes mécanismes de contrôle.

Malheureusement, les femmes, victimesmajoritaires des conflits, ne connaissentpas souvent les voies de recours et lesinstruments de protection pour obtenirréparation des violations de leurs droits.A cela s’ajoute le coût élevé de la justicequi ne facilite pas son accès et la pho-bie du prétoire.

C’est par la suite qu’elle a évoqué lessystèmes de protection nationaux,régionaux et internationaux en signa-lant que certains d’entre eux n’impo-sent pas l’épuisement des voies derecours internes et d’autres permettentà la victime une saisine directe des juri-dictions compétentes à l’instar de laCour de Justice de la CEDEAO enAfrique de l’Ouest.

Madame Kébé a terminé sa communi-cation en soulignant que le respect et laprotection des droits de l’homme engénéral, et ceux des femmes en particu-lier, ont un impact considérable car ilssont le socle de la liberté, de la justice,gage de l’instauration d’une paix dura-ble voire définitive dans le monde.

Madame Agathe K. M. Télou :« Femme, Paix et Sécurité, 12ans après la Résolution 1325 »Madame Télou a commencé par citer lestrois axes que vise la résolution 1325que sont la Prévention, la Participationet la Protection.

Ensuite elle a fait un constat sur lesprogrès apportés par la 1325 concer-nant le rôle et l’implication de la femmeen matière de paix et de sécurité au-delà de leur situation de victimes.

Elle a montré que la 1325 apporte desinnovations en impliquant la femmedans le processus même de prise encharge et de résolution des conflits. Acet effet, la résolution interpelle tousles Etats membre des Nations Uniesainsi que les différents acteurs pourprendre en compte la problématiquefemme homme lors des différents pro-cessus de règlement ou de résolutiondes conflits pour consolider la paix.

Madame Agathe K. M. Télou s’estensuite interrogée sur les changementsintervenus après les 12 ans de sa miseen œuvre ainsi que des quatre autresrésolutions qui lui sont connexes. A ceniveau, des initiatives ont été prisesnotamment l’adoption, en juin 2012, deplans d’actions nationaux par 37 Etatsmembres et plusieurs autres Etats sonten passe de le faire.

Elle a tenu à préciser que les moyens,permettant de mettre en œuvre cesplans, d’en assurer le suivi, d’en évaluerle coût, d’en mesurer l’impact et de lesfinancer, varient encore considérable-ment d’un pays à l’autre.

Néanmoins depuis que le Conseil desécurité a demandé dans sa résolution1889 (2009) que des indicateurs soientétablis, le nombre de plans d’actionnationaux comportant des indicateursest passé de 6 à 26 (soit 70 % des plansadoptés.)

Concernant le bilan de la mise en œuvrede la 1325 durant les 12 dernièresannées, elle a relevé les bonnes pra-tiques en matière de prévention dont lepassage d’une culture réactive à uneculture préventive, la nomination d’uneReprésentante spéciale des NU chargéede la question des violences sexuellescommises en période de conflit, la miseen place des moyens d’alerte précoce etd’action (MONUSCO en 2010, UA,CEDEAO et la Conférence internationale

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sur la région des Grands Lacs), la poli-tique de tolérance zéro appuyée par desenquêtes et des poursuites pour réprimerl’exploitation et les agressions sexuellesqui sont le fait de fonctionnaires desNations Unies et du personnel apparenté,entre autres.

Elle a ensuite fait le bilan de la mise enœuvre de la 1325 durant les 12 dernièresannées en matière de Participation dontla participation politique des femmes. Au31 mars 2012, les femmes représentaient20 % des parlementaires à l’échellemondiale, ce qui constitue une légèreamélioration par rapport aux 19 % dejuin 2011, plus de 30 % dans cinq pays:le Burundi, le Népal, le Rwanda, le Timor-Est et l’Ouganda, (quotas et mode descrutin proportionnel).

En matière de protection, elle a relevéquelques bonnes pratiques et de nou-velles initiatives dont la Sécurité desfemmes lors des élections, la plate-formede veille pour favoriser la participationde la société civile au contrôle des élec-tions (cas du Sénégal en 2012), le renfor-cement de la participation des associa-tions de dirigeantes et organisationsféminines de la société civile aux proces-sus de concertation nationale en vue desoutenir durablement les efforts deconsolidation de la paix.

Elle a par ailleurs noté quelques lacunesà combler et défis à relever dont l’impli-cation des femmes aux processus demédiation et de construction de la paix,la non-inscription des femmes sur leslistes électorales, le difficile accès auxdocuments d’identité, l’absence de codes

de conduite à l’intention des médias etdes partis politiques, l’inexistence destructures regroupant les femmes detous les partis dans les pays etc.

Quant aux bonnes pratiques et nouvellesinitiatives, elles concernent la mise enplace d’une unité civile de protection desfemmes sur le modèle des polices deproximité (Mogadiscio), des centresd’aide juridique qui ont permis auxfemmes de bénéficier d’une aide judi-ciaire gratuite, des équipes d’interven-tion d’urgence et de renfort, ainsi quedes dispositifs de gestion de l’informa-tion coordonnés par le FNUAP, le HCR,l’UNICEF, l’OMS et leurs partenaires, descentres polyvalents pour faciliter l’accèsdes victimes de violences sexuelles etsexistes à des services polyvalents, desdialogues régionaux avec les femmesréfugiées organisés par le HCR en 2001.

Sur ce plan, elle a souligné que desefforts ont été déployés pour inclure desmesures de protection des droits desfemmes et des filles dans les directivesopérationnelles des missions de maintiende la paix.

Madame Dior Fall Sow :«L’intégration des droits desfemmes dans les politiques desEtats ».Après les remerciements et salutationsd’usage, Madame Dior Fall Sow a com-mencé par une citation tirée d’un dis-cours de Monsieur Kofi Annan, ancienSecrétaire Général des Nations Unies

intitulé «Dans une liberté plus grande :développement, sécurité et respect desdroits de l’homme pour tous » où ce der-nier montre en substance que le déve-loppement, la sécurité et le respect desdroits de l’homme sont indissociables.

Selon elle, la sécurité internationale estétroitement liée aux conditions dans les-quelles les droits de l'homme sont exer-cés. En effet, elle a montré que l'originedes plus grands problèmes de notretemps est toujours motivé par de gravesviolations des droits de l'homme ce quifait que pour elle l’émergence d’une cul-ture de la paix devra être fondée sur ladévaluation de la violence, sur la mise enœuvre effective de tous les droits del’être humain, sur la promotion active dupluralisme et du dialogue entre toutesles composantes de la société, sur l’édu-cation, l’éthique à la paix, le respect del’Autre. C’est ainsi qu’elle a dressé unbilan sur cette liberté par rapport auxdroits des femmes, en s’interrogeant surl’effectivité du respect des droits desfemmes. Elle a aussi posé l’actualité de laquestion des voies et moyens de leurintégration dans tous les processus dedécisions et des politiques des Etats poury parvenir.

Tout comme les oratrices et orateurs pré-cédents, elle a constaté et démontré quela communauté internationale estaujourd’hui dotée de tout un arsenal deconventions internationales et de plansd’action en faveur de cette égalité Ainsielle a cité plusieurs conventions , proto-coles, déclarations, résolutions et plansd’action dont la Convention de 1979

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contre toutes les formes de discrimina-tion à l’égard des femmes et le plan d’ac-tion de la Conférence de Pékin en 1995,la Résolution 1325 du Conseil deSécurité, le Protocole de Maputo, entreautres.

Parmi ces différents textes et engage-ments, certains doivent être mise enœuvre pour atteindre les objectifs d’éga-lité et d’autres consacrent de manièretrès claire cette égalité. Dans la mêmedémarche, elle a montré qu’au plannational cette égalité s’inscrit ou estcontenue dans les constitutions de laplupart des pays, lesquels ont retiré deleurs législations nationales, certaineslois et dispositions discriminatoires(codes du travail, de la famille, ou élec-toraux) avec des progrès dont l’entréedes femmes en grand nombre sur le mar-ché du travail salarié, l’éducation desfilles. Mme Sow a également, soulignéque les violences sexuelles sont sévère-ment réprimées tandis que celles com-mises dans des zones de conflits sontenfin reconnues comme des crimes deguerre.

Au vu de tout cet environnement juri-dique elle s’est interrogée sur l’intégra-tion des droits des femmes dans les poli-tiques des Etats alors que ces Etats ontratifié, pour la plupart sans réserve, cesdifférents instruments internationaux.En effet, malgré les avancées, des annéesaprès, les progrès restent lents et dispa-rates. Des résistances, voire des régres-sions surviennent. Beaucoup de chosesrestent à faire selon elle. Alors pour tenircompte du droit des femmes dans lespolitiques des Etats, elle a proposé uneapproche consistant à prendre encompte les intérêts des femmes et leurparticipation aux processus de dévelop-pement tels que définis lors de laConférence mondiale de Pékin.

Il s’agira, entre autres, de veiller à lasatisfaction des besoins immédiats desfemmes, mais aussi de renforcer leurscapacités et leur autonomisation afind’agir sur des situations initiales inégali-taires entre femmes et hommes.

Cela nécessite au préalable un change-ment de mentalité et de comportement,en mettant en avant l'approche genrequi vise l'implication égale des femmeset des hommes dans la prise en chargede toutes les problématiques autour dudéveloppement.

Cette volonté politique devra être entièreet sans réserve. Elle devra aller au-delàde simples affirmations pour se manifes-ter de façon concrète dans les faits.Cette politique devra être accompagnéed’une lutte sans relâche contre l’imagestéréotypée des femmes dans les médiascar, selon elle, ces images entrent sou-vent en contradiction avec les objectifsd’égalité entre femmes et hommes, alorsque les médias pourraient être des outilsefficaces dans la promotion de l’égalité.

En résumé, une volonté politique confir-mée serait pour elle, celle qui tiendracompte du droit des femmes dans la pla-nification et la budgétisation du déve-loppement ainsi que dans les processusde paix et post conflictuels. Cela doit setraduire par un soutien sans réserve desmécanismes institutionnels pour la pro-motion des femmes ainsi que par unedémarche d’équité entre les sexes dansl'élaboration des dispositions législativeset dans la conception, l’exécution, lesuivi et l’évaluation des politiquespubliques et des programmes. Les poli-tiques, une fois dégagées, devront êtrebudgétisées, dotées des ressourcesnécessaires et mises en œuvre.

Les initiatives budgétaires sensibles augenre sont une application essentielle del’intégration transversale de l’égalitéhommes-femmes dans les politiques desEtats. Elles traduisent les engagementspolitiques des Etats en actes et en chif-fres. Elles permettent de donner desinformations sur la prise en compte desbesoins spécifiques des différentsgroupes et de réviser ainsi les priorités. Ilest nécessaire d’intégrer davantage legenre dans les systèmes statistiquesnationaux afin de répondre à la demandeen données sensibles au genre. L’analyseet la budgétisation favorables au genredoivent partout être d’actualité.

En conclusion, Mme Dior Fall Sow aébauché un plaidoyer pour la prise encompte réelle des droits des femmesdans les politiques des Etats, pour cefaire elle a tenté de répondre à la ques-tion suivante : « Que nous faut-il faire àprésent ? »

Tous les constats concernant les discri-minations que subissent encore lesfemmes ont été répertoriés ; dans tousles domaines, il existe des programmesambitieux, un cadre juridique national etinternational, une coopération interna-tionale qui permettent d’instaurer nonseulement l’égalité en droit, mais aussil’égalité en valeur et en équivalence quel’on retrouve dans le concept de la parité.L’heure est donc venue d’agir afin queles préoccupations des femmes consti-tuent une priorité pour les Etats. Car,selon Mme Sow, les femmes ne doiventplus perdre de temps si elles veulent,avec les hommes, concrétiser une vision,à savoir la création ensemble d’unmonde nouveau.

Elle a cité Madame Michelle Bachelet,ancienne Présidente de la République duChili, actuelle Directrice Exécutive d’ONUFEMMES, pour dire qu’il s’agit d’unmonde en bonne santé, débarrassé de lafaim et de la peur, un monde sans vio-lence qui exclurait la pauvreté. Unmonde où l’équité, le respect des droitsde l’homme et l’égalité des sexes neseraient pas de vains mots. Un monde oùles femmes et les hommes, les filles et lesgarçons, dans les faits, auront les mêmesdroits et les mêmes chances. Un mondeoù les femmes et les hommes, les filles etles garçons bénéficieront d’un égal accèsaux ressources, à l’éducation, aux soinsde santé, à l’emploi, au leadership et à laprise de décisions. Un monde où lesfemmes seront avec les hommes lespiliers de cette démocratie sans laquelleil ne saurait y avoir de paix ni de déve-loppement durable.

A la suite des interventions des pané-listes, il a été donné la parole aux mem-bres dela FIFCJ pour apporter leurscontributions avant d’en venir auxdébats.

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Contributions des femmes de la FIFCJet Débats

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Lfemmes de la FIFCJ sont passées tour à tour pourprésenter leurs contributions. C’est le cas desmembres venant du Congo, de la France, de

l’Angola, du Bénin, du Mali, de la Turquie, du Cap Vert,de l’Argentine, de l’Espagne, de la Côte d’Ivoire, duMozambique et des deux Guinées.

Dans leurs contributions, elles ont salué l’hospitalitésénégalaise après avoir remercié et félicité l’AJS pour sadétermination et son engagement dans l’organisationde ce XXIème congrès de la FIFCJ.

Il a été souligné durant les contributions que le liendroits humains et paix n’a pas autant été discuté ail-leurs que dans le cadre du Congrès et l’humanité touteentière devrait en faire un grand projet dans ce XXIèmesiècle. Cependant, de l’avis des membres de la FIFCJ par-ticipant au Congrès, la parole et les textes ne suffisentplus, il est temps de réagir par des actions concrètespour la construction d’une paix effective.

Leur intervention a aussi été l’occasion de dénoncer lesnombreux conflits qui existent dans le monde et surtouten Afrique. Ainsi, il a été souligné le cas du Mali qui estun exemple récent. En raison de sa situation géopoli-tique, il est aujourd’hui devenu corridor du terrorisme,zone de trafic de drogue et d’installation de groupesextrémistes. C’est ce qui explique les nombreux cas deviols, d’enlèvements, de séquestrations, qui ne sont pasdans leur majorité pris en charge.

Le printemps arabe a été aussi souligné comme un cadrede non respect des droits des femmes. Selon les parti-cipantes, au lieu de contribuer à un plus grand respectet une plus grande promotion des droits des femmes, cesoulèvement populaire a plutôt favorisé une augmen-tation des cas de violations de ces droits.

La Résolution 1325 a également été évoquée dans lescontributions. Et sur ce point, il a été déploré le fait quecette résolution n’est pas très connue, d’où la nécessitéde sa vulgarisation et de sa publication dans plusieurslangues. Toujours par rapport à cette résolution, lesfemmes de la FIFCJ ont parlé d’élaboration et d’exécu-tion de projets allant dans ce sens, notamment ceuxrelatifs à la sensibilisation, à l’assistance et à l’accom-pagnement des victimes de violences.

Elles ont également partagé les mêmes soucis en ce qui

concerne l’implication des femmes dans les processus depaix. C’est ainsi qu’elles ont exprimé la place importantede la femme dans l’instauration d’une paix durable quipassera nécessairement par une éducation et une cul-ture à la paix qui devrait débuter au sein même de lafamille.

C’est à la suite des interventions des femmes de la FIFCJque les débats ont été ouverts au grand public.

Les débats ont permis d’exposer le défaut d’harmonisa-tion des conventions internationales de protection desdroits des femmes avec les textes internes, ce quiconstitue un obstacle quant à leur application par lejuge. Et à ce niveau, un appel a été lancé aux parlemen-taires pour la prise des dispositions nécessaires pourintégrer les conventions ratifiées dans les législationsinternes.

Le problème de la diversité ethnique a aussi été souli-gné dans la mise en œuvre des processus de paix. Sur ceplan, l’accent devrait être mis sur la culture de l’univer-salisme qui émancipe plutôt que sur le culturalisme quioppose ou divise.

Aussi de l’avis des participants, la garantie de la paix estun défi pour la Fédération. Les femmes doivent être pri-vilégiées car elles ont une compétence naturelle pour laconciliation, la médiation, l’arbitrage dans les processusde prévention et de règlement des conflits.

Les débats ont aussi été marqués par des poèmes uni-quement dédiés à la paix sous forme d’acrostiche.

Dans ces débats, plusieurs recommandations ont étépartagées, notamment :

- Elaborer au niveau étatique de véritables plans d’ac-tion pour la paix ainsi qu’un cadre réglementaire per-mettant la participation effective des femmes à l’ins-tauration et à la consolidation de la paix ;- Fêter l’anniversaire de la ratification des instrumentsde promotion et de protection de la femme, comme laRésolution 1325, la CEDEF, le Protocole de Maputo, enguise de rappel aux autorités politiques et à l’ensembledes acteurs sociaux ;- Renforcer le plaidoyer pour l’harmonisation des textesinternes avec les conventions ratifiées ainsi que pourleur application effective.

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Intervenants :

- Mme Angélique Sarr Responsable de projet Femmes & Guerre du ComitéInternational pour la Croix Rouge (CICR) : Femmes et Résilience.

- Mme Michèle Vianès Présidente de l’Association Regards de Femmes : Genre etPost-Conflit : Comment promouvoir le rôle des Femmes dans la reconstructionpost-conflit

- Chef d’Escadron Djiby Tine, Chef de la Division Emploi et Prévention du HautCommandement de la Gendarmerie nationale : Les Femmes dans les Opérations deMaintien et de Consolidation de la Paix

- Mme Ndèye Marie Thiam, Coordinatrice de la Plate Forme des Femmes de laCasamance pour la Paix : Femmes Bâtisseuses de Paix : Défis et Attentes.

- Pr Johanna BOND, Professeure de Droit à l’Université de Washington : Le Genredans les Mécanismes d’alerte des Conflits (Gender and early warning conflictmechanism)

En effet, des tempêtes, tremblements de terre et tsunami « avalent nos peuples », lesinondations en Indonésie sont impressionnantes, l’extraction de l’or détruit l’Amazonie,il est donc devenu nécessaire de prendre conscience de la nécessité d’une orientationnouvelle de notre politique environnementale.

Femmes - Paix et sécurité

Tout d’abord, unrésumé de 10 minutesdu film de JenorizaAlbuquerque sur leréchauffement clima-tique a été projeté.Ce film invite à unchangement radicald’attitude par rapport ànotre environnement.

Présidé par Madame Amsatou Sow SidibéMinistre conseiller auprès du Président

de la République

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« L’avenir c’est maintenant », la richessede la bio diversité de l’Amazonie exigeune nouvelle conscience pour un déve-loppement durable

En sus du besoin impérieux de change-ment de notre politique environnemen-tale, le film révèle l’exigence de ne pasvoir de manière séparée le Peuple del’Amazonie, la forêt et les animaux.Généralement on pense au grand volumedes fleuves et à la forêt en oubliant lespeuples qui font partie intégrante del’environnement.

L’article 225 de la Constitution du Brésilsoulève cette nécessité de « l’équilibre del’environnement ».

De plus, nous nous trouvons dans unmouvement où les pays riches veulenttoujours rester les plus riches et ne veu-lent pas freiner leur production.

Cette attitude des gouvernants a-t-elleune origine économique ou politique ?

Pourquoi les pays riches gâchent t-ilsleurs forêts pour de l’argent ?

Comment pouvons-nous accéder audéveloppement sans production ?

Telles sont les questions à se poser.

Selon Roy SPENCER de la NASA, noussommes en présence de rapports mani-pulés.

C’est à juste titre qu’Albert Einsteindisait que: « La paix ne peut pas êtremaintenue par la force, elle doit êtreatteinte par la compréhension ».

Nous avons besoin d’une démocratieplantaire pour en finir avec cette exploi-tation.

« Nous avons besoin de paix. » « Leréchauffement devrait d’abord réchauf-fer le cœur de nos autorités »

Après la projection du film le panel 5 Bisa été abordé et la parole a été donnéeaux panélistes dont la première fut Marie

Louise Baritiako de Femme AfricaSolidarité (FAS) qui représentaitMadame Bineta Diop.

A l’entame de son propos, MadameBaritiako a rappelé le caractère passion-nant et motivant du thème Femme, paixet sécurité.

Rappelant les différents niveaux de droitsfondamentaux dont le premier est le droità la vie, elle a insisté sur la nécessité degarantir le droit précité pour permettrel’exégèse des autres droits fondamentauxqui autrement, demeureront éternelle-ment au stade de discours.

Relativement à ce droit à la vie, les orga-nisation de défense des droits desfemmes, dont FAS, s’intéressent au rôlejoué par elles. L’expérience montrequ’elles sont plus que de simples vic-times. Elles refusent cette idée et s’ap-pellent des « survivantes ».

Malgré la CEDEF, la Plateforme de

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Beijing, le Protocole de Maputo, la loi surla Parité, nous recherchons encore le res-pect des droits de la femme en Afrique etnous n’y sommes pas encore.

C’est pour y parvenir que « Le Genre AndAgenda », qui est une structure pour par-ler du droit des femmes, a été créé.

En juillet 2012, des femmes ont été éluesau niveau de la commission de l’UnionAfricaine ce qui constitue de véritablesacquis en plus des plans d’action natio-naux et régionaux sur la résolution 1325.

F.A.S, en collaboration avec d’autresorganisations, a créé la plateforme desfemmes africaines pour des électionsapaisées au Sénégal. Ce n’est en rien unsatisfécit mais il y a de l’espoir. La paix,c’est aussi la sécurité humaine.

Une autre initiative de F.A.S concernel’implication des femmes dans l’agricul-ture. Ce sont des opportunités pour nospays de se développer et pour nos popu-lations de s’épanouir.

En guise de conclusion, MadameBaritiako a ouvert le débat sur la manièrede galvaniser positivement nos énergies,expériences et compétences pour maxi-miser l’impact sur le terrain.

La seconde intervenante fut MadameAngélique Sarr, Responsable de projetfemmes et guerre au ComitéInternational de la Croix Rouge sur lethème : femmes, conflits et résilience.

Cette dernière commença par donner laraison du choix du thème précité quiselon elle, est dans « l’air du temps ».

Nous assistons à l’émergence d’unconcept qui s’affirme de plus en plusnotamment dans l’action humanitaire.

Plusieurs interprétations du thème de larésilience existent selon les concepts etles acteurs.Toutefois, la résilience peutêtre définie comme « la capacité dontdisposent les individus, les familles et lesnations pour se renouveler suite à desconflits armés. »

Le constat est que la guerre est synonymede violence envers les femmes.

Les femmes et les filles développent desmoyens de s’adapter à de nouveaux rôlespour faire face aux changements et àl’adversité.

Elles ne sont pas des victimes impuis-santes en temps de guerre, elles sontbien plus.

Elles posent des actions quotidiennespour survivre et subvenir aux besoins deleurs familles quand les hommes partent.

Elles font en sorte que leur commu-nauté reste une communauté.

Deux exemples de résilience ont été pré-sentés :

1. L’histoire de Mariétou, jeune fille vic-time de mutilations lors du conflit enSierra Léone.

Un film sur ses interrogations en 2001 futprojeté.

Ses mains furent sectionnées à 13 ans, enrevenant de la ferme par un groupe armé.Elle préférait mourir plutôt qu’on luicoupe les mains. Depuis lors, elle vit dansun camp avec 260 autres amputés detous les âges.

Les « mains métalliques » qui lui ont étéposées sont difficiles à utiliser et ses dif-ficultés se font encore plus sentir lors desmenstrues. Elle était victime d’insomnieet pleurait beaucoup.

Dix ans après, en 2011, Mariétou a purefaire sa vie au Canada où elle poursuitdes études d’assistante sociale Elle ditalors « j’ai été victime de mutilations mais

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ma vie ne s’arrête pas là ! »

2. Au Congo, une femme de 40 ans futvictime de viol et pour le transcender,elle vient en aide à d’autres victimes deviol et se déplace au mépris de sa propresécurité

Certaines questions peuvent se poserface à l’action humanitaire.

Il y a un risque réel de complaisance qu’ilfaut garder en tête. Si on néglige cetterésilience, l’aide qu’on leur apporte peutconduire à une suppression de leurs pro-pres capacités qu’elles n’auront plus à lafin du programme.

L’objectif est de chercher des solutionsauprès des femmes affectées par lesconflits pour répondre à leurs besoinstout en consolidant leur capacité de rési-lience.

L’approche est basée sur la consultationsur le long terme car il n’est pas facile deconstruire une capacité de résiliencemais aussi de participation des femmesafin de faire en sorte que les activitésd’assistance s’appuient sur les capacitésexistantes.

A titre d’intégration de la résilience dansdes projets, Madame Sarr prit les exem-ples de la Casamance avec les jardinsmaraîchers et les moulins décortiqueurset de l’Est Congo avec les maisonsd’écoute.

Ces dernières, qui à l’origine, étaient uneréponse de la société civile, sont dirigéespar des associations locales qui intègrentdes femmes elles mêmes victimes desconflits armés.

La Résilience est un thème central dansl’action humanitaire et justifie que lesfemmes puissent être bâtisseuses de paix.

A la suite de Madame Angélique Sarr,Madame Michelle Vianès, Présidente del’association Regard de Femmes adébuté son intervention intitulée « Del’obtention des lois à leur applicationeffective : le rôle des associations », parune présentation de la structure qu’ellereprésente. Ensuite, elle a rappelé le col-

loque international organisé sur les muti-lations féminines en 1999 par Regards deFemmes.

Le constat a été fait que durant lesconflits armés, une « solde » en nature quiconsistait au viol des filles était proposéepar les groupes armés aux jeunes garçonsqui rejoignaient leurs rangs.

Selon Madame Jocelyne Jos, le viol peutêtre défini comme une arme de guerrequi vise l’exclusion du sujet par destruc-tion.

Le viol est bien souvent multiple, collectifet accompagné de coups. Le corps de cesfemmes violées devient alors un territoireà conquérir et c’est aussi une façon d’hu-milier les hommes.

Depuis 2000, plusieurs textes ont étéadoptés dont la Résolution 1325.

La Résolution 1820 par exemple, prévoitque « le viol et autres violences sexuellespeuvent constituer un crime contrel’humanité ».

58 Etats ont signé les engagements deParis sur la réinsertion des filles.

En 2009, il n’y avait que 10 pays del’Union Européenne et trois pays afri-cains, la Côte d’Ivoire, le Libéria etl’Ouganda qui avaient signé des plansd’action nationaux.

Le problème de l’application effective destextes se pose alors.

Une autre difficulté réside dans l’absencedes femmes aux postes électifs.

Il est nécessaire d’exiger la participationdes femmes dans les processus de déci-sions pour une sécurité durable.

La CEDEF et la Plateforme de Beijing pré-voient l’égalité entre homme et femme.

Il convient donc, comme le disaitMichelle Bachelet « de démarginaliserles femmes ».

Le Chef d’escadron Djiby Tine fit pour sapart une intervention sur « les femmesdans les opérations de maintien et deconsolidation de la paix ».

Commençant son propos par la situationdes femmes dans les conflits armés, lechef d’escadron Tine exposa le risqueaccru pour les femmes de contracter desmaladies sexuellement transmissibles telque le VIH SIDA mais aussi les responsa-bilités supplémentaires qu’elles sontcontraintes de prendre du fait de l’ab-sence des hommes.

Les responsabilités supplémentaires pré-citées répondent à des besoins de subsis-tance journaliers, responsabilités qu’ellesassument souvent sans ressources ouappui social.

Cependant, cette vulnérabilité écono-mique les expose à toutes sortes de vio-lences et au risque de soumission à desrelations d’exploitation.

Parmi ces violences, le viol, qui en estl’exemple le plus répandu, est depuislongtemps assimilé au pillage.

D’un moyen de propager le sida chez l’en-nemi au Rwanda, aux grossesses forcéesparticipant à l’épuration ethnique enBosnie, le viol s’est vite accompagné detortures et de meurtres dont les ravagesfaisaient dire à des associations qu’il s’as-similait à un génocide.

Toutefois, les femmes ne sont pas seule-ment victimes des conflits armés maispeuvent aussi devenir des agents actifs,se joignant aux groupes armés par pau-vreté, par la force ou de leur plein gré.

De 1990 à 2000, entre 300 000 et 500000 enfants dont un tiers de filles ont étéenrôlés dans des armées et ce, dans unevingtaine de pays, les filles de moins de18 ans ont participé aux conflits armésdans au moins 39 pays.

En dépit de cela, les femmes continuentd’être écartées des processus officiels depaix même si elles tendent à intervenirdans les activités qui soutiennent les pro-cessus de paix telles que les marchespour la paix et les campagnes de plai-doyer.

Les opérations de maintien de la paixpeuvent avoir des incidences positives ounégatives sur les relations entre les sexes.

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Parmi les incidences positives, on peutciter la possibilité offerte aux femmes des’exprimer et de faire connaître leursbesoins et priorités pour accroître leurparticipation au processus de paix demême qu’à l’application des accords depaix.

Les opérations de paix sont aussi uneforce économique importante car étantsource d’emploi pour la population locale.

Enfin, le personnel féminin des missionsde paix deviennent des modèles pour lesjeunes filles.

Toutefois, les risques accrus de prostitu-tion pour répondre à la demande du per-sonnel de maintien de la paix, la traitedes femmes et des filles, la propagationdu VIH SIDA, les abus sexuels des popula-tions locales sont autant d’exemples d’in-cidences négatives des opérations demaintien de la paix.

C’est ainsi que les actes commis par descasques bleus en RépubliqueDémocratique du Congo en 1999, enEthiopie et en Erythrée en 2000, auLibéria en 2003 et au Burundi et en Côted’Ivoire en 2004, ont terni l’action desNations Unies sur le continent.

Si certains soldats ont été rapatriés, d’au-tres ont été condamnés dans leur paysd’origine, les Nations Unies ne disposantpas de juridictions sanctionnant cescrimes.

Cela démontre la nécessité d’une compo-sition de qualité du personnel des opéra-tions de maintien de la paix. Ce mêmepersonnel a vu le nombre de femmes lecomposant augmenter de manière consi-dérable.

Ainsi, de 20 femmes soldats de la paix de1957 à 1989, ces dernières représententdésormais 10% des forces policières desNations Unies, 3% des militaires, 4,5%des experts et environ 30% des 19800civils employés dans les opérations demaintien de la paix.

Quatre femmes dirigent actuellement desopérations de paix en qualité de repré-sentantes spéciales du SecrétaireGénéral. Trois unités de police entière-ment féminines ont été déployées dans lemonde.

Au Sénégal, onzième plus gros contribu-teur de personnel militaire et de policedes Nations Unies, la participation desfemmes est relativement récente et

remonte uniquement à la fin des années90 pour la police et 2011 pour la gendar-merie. Désormais 40 femmes sénéga-laises sont déployées dans les différentesmissions de maintien de la paix.

L’implication d’un plus grand nombre defemmes est cruciale pour apaiser lessituations conflictuelles, élargir les com-pétences et l’action d’une mission demaintien de la paix et garantir aux com-munautés féminines locales, l’accès à unappui et à une assistance matérielle etpsychologique.

Cependant, des obstacles importantsentravent encore l’intégration et lapleine participation des femmes au pro-cessus de paix.

Tout d’abord, l’absence ou le manque devolonté politique constitue encore unfrein à la mise en œuvre et au suivi desengagements internationaux.

Ensuite, les femmes se portent moinscandidates que les hommes pour partici-per aux missions de maintien de la paixdu fait du rôle d’épouse et de mère quiest considéré comme étant incompatibleavec lesdites missions.

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Enfin, des témoignages et confidencesfont état de la persistance de comporte-ments choquants vis-à-vis des femmescasques bleus de la part de leurs col-lègues de sexe masculin.

Afin de pallier ces difficultés, il convientque les Nations Unies continuent àencourager les femmes à se porter candi-dates en aménageant les missions pourleur permettre de retrouver leur familleplus souvent.

Les organisations de coopération régio-nale peuvent aussi jouer un rôle de cata-lyseur dans la mise en œuvre des mesuresnationales en faveur de l’application desrésolutions 1325 et 1820, notamment enformant davantage de femmes et en leurconfiant des postes de commandement,en brisant les stéréotypes qui associent lafemme à « la femme au foyer » et ensanctionnant fermement tous les abusgraves de comportement.

Les femmes ont prouvé qu’elles peuventremplir les mêmes rôles que leurs homo-logues masculins, selon les mêmesnormes et dans des conditions aussi dif-ficiles d’où la nécessité d’accroître lenombre des personnels féminins.

La présidente de séance, MadameAmsatou Sow Sidibé, a alors pris la parolepour demander que la parité soit appli-quée dans les corps de maintien de lapaix pour éviter que les femmes ne soientvictimes de harcèlement et autres vio-lences.

Madame Ndèye Marie Thiam, coordina-trice de la Plateforme des Femmes pourla Paix en Casamance fut l’intervenantesuivante sur le thème « Femmes bâtis-seuses de paix : défis et attentes ». Ellecommença par demander à l’assembléeprésente de signer une pétition pour leretour de la paix en Casamance..

Elle releva le fait qu’en Casamance, lesfemmes font face au manque de nourri-ture et d’eau tout en étant chef defamille.

Elles reconstruisent leur communautémais continuent de jouer un rôle secon-daire dans la résolution des conflits.

Selon une expression du leader duMouvement des Forces Démocratiques dela Casamance (M.F.D.C), l’Abbé AugustinDjiamacoune Senghor : « elles sont lacroix rouge et les sapeurs pompiers de

la communauté » car elles sont por-teuses, donneuses et protectrices de vie.

Traditionnellement, les femmes interve-naient dans les conflits dans l’espacedomestique, C’est ainsi que les bellessœurs pouvaient donner une correction àleur frère par exemple quand ce derniermanquait de respect à son épouse.

Elles utilisaient en grande partie « desgrèves de nuit », des rituels, prières,danses et processions pour manifesterleur engagement.

De nos jours, les conflits armés mettenten jeu des acteurs très divers dépassantles frontières du terroir et on ne faitappel aux femmes que quand la situa-tion est bloquée.

La Casamance vit un véritable drame etles femmes ont dès le départ pris la réso-lution de se mettre debout.

L’Etat fait preuve d’un véritable nombri-lisme dans la gestion du conflit enCasamance. Peu de personnes osaientparler du conflit à cause de la délation,des arrestations, des disparitions som-maires puis petit à petit, la société civiles’est impliquée par les femmes du nord

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avant que les femmes de la Casamancene s’investissent pleinement dans larecherche de la paix.

C’est ainsi que des comités de gestion depaix ont été mis en place autour desmécanismes traditionnels et moraux derésolution de conflits avec un rôle cen-tral joué par les femmes.

L’impact de leur intervention au sein deleur communauté est réel mais ellesont du mal à agir à une grande échelled’où la question des défis et attentesqui nécessitent :

• une mobilisation citoyenne activeautour du plaidoyer national pour lapaix en Casamance ;

• l’implication de la Plateforme desFemmes pour la Paix en Casamancedans les négociations, en compagnie dela société civile et des protagonistes ;

• La mise en œuvre de la conventioncontre la discrimination et la violence àl’ égard des femmes ;

• Une large diffusion de la Résolution1325 auprès des institutions étatiqueset parlementaires pour une meilleureapplication ;

• La sensibilisation des bailleurs pour larelance des activités économiques etsociales de la Casamance ;

• Le renforcement financier des femmespour le suivi des actions en faveur de laPaix et pour l’autonomisation desfemmes.

Madame Thiam a alors lancé un vibrantappel à l’opinion internationale afinqu’elle s’intéresse davantage à la situa-tion en Casamance et qu’elle soutienneles efforts de négociation.

La présidente de séance prit la parolepour rappeler que c’est dans l’esprit deshommes que naissent les guerres etc’est dans leur esprit qu’elles doiventdisparaître.

La dernière intervenante fut MadameJohanna Bond, Professeur à l’université

de Washington qui traita du « Genredans les mécanismes d’alerte desconflits ».

Selon la Professeure Bond, les deux der-nières décennies ont permis une avan-cée significative dans la reconnaissancede la brutalité dont les femmes sont lescibles et les victimes dans les conflitsarmés à travers le monde.

Il est devenu évident, grâce à la luttepour les droits des femmes, qu’il fautmettre un terme aux viols et violencessexuelles dans les conflits armés. LesRésolutions des Nations Unies, y com-pris la Résolution 1325, sont aussi lefruit de la lutte des féministes et reflè-tent la reconnaissance du rôle centralque les femmes doivent jouer dans lareconstruction des communautés affec-tées par les conflits armés.

Bien qu’ayant permis des changementspositifs (plans d’action nationaux parexemple), le potentiel de la 1325 est lar-gement sous exploité.

L'intégration du genre est l'une desvaleurs fondamentales qui animent larésolution 1325. Il est une valeur impor-tante pour faciliter l'accès des femmesau pouvoir, permettant aux femmesd'influencer les priorités de consolida-tion de la paix, de la justice et de la sta-bilité économique. L'édition 2010 duRapport du Conseil de sécurité de l'ONUcite comme exemple de succès dans l'in-tégration des femmes, des progrès auTimor-Est dans la mise en œuvre de larésolution 1325. En se concentrantexclusivement sur le sexe, l'intégrationdu genre conduit souvent à des occa-sions manquées de lutter contre la dis-crimination « intersectionnelle ». Lesfemmes appartenant à un groupe mino-ritaire ethnique ou religieux particulier,par exemple, peuvent subir une discri-mination sur la base du sexe et de l'ori-gine ethnique ou de la religion. Leursexpériences de discrimination sont qua-litativement différentes de la discrimi-nation subie par les femmes du groupe

ethnique dominant ou religieux.

Dans le contexte d'un conflit armé, lesfemmes sont souvent définies noncomme des acteurs dans le processus deconsolidation de la paix, mais commedes victimes d'agressions sexuelles. Àdes degrés divers, des stéréotypes perpé-tuent cette vision réductrice de lafemme, avec 1325 et 1889 en prenantune vue un peu plus large de la partici-pation des femmes à la consolidation dela paix. En revanche, la Résolution 1820emploie facilement les stéréotypes degenre qui dépeignent presque exclusive-ment les femmes en tant que victimesde violences sexuelles qui ont besoin deprotection. Le terrain de la violencesexuelle représente le territoire discursifque les femmes sont autorisées à occu-per.

Dans le cadre restreint de la violencesexuelle, les femmes sont souventconsultés (bien que très souvent, ellesne se voient pas poser les bonnes ques-tions). Les paramètres de la consulta-tion, cependant, sont limités par cetteconception étroite des femmes en tantque victimes.

L'accent mis sur les femmes en tant quevictimes laisse aussi peu de place pourles hommes qui sont victimes de vio-lences sexuelles dans les conflits armés.Bien que n'étant pas situé dans uncontexte post-conflit, l'exemple demauvais traitements de prisonniers àAbou Ghraib est néanmoins illustratif. Ily a des exemples de poursuites contreles auteurs de sexe féminin au TribunalPénal International pour l’ex-Yougoslavie et du Tribunal PénalInternational pour le Rwanda.

Il est possible de combler l'écart entre lepotentiel de la Résolution 1325 et laréalité sur le terrain, à savoir l'utilisa-tion des fonds (et, en corollaire, desrelations de partenariat) pour inciter lesorganisations nationales à mettre enœuvre ces résolutions.

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La parole a été d’abord donnée à Madame Abibatou Ndiayede la FAFS qui tenait à remercier particulièrement l’AJS quise met au service de ceux qui n’ont ni les moyens de faire

valoir leurs droits, ni même la connaissance de ces droits. Elleencourage et recommande l’intégration du genre dans les poli-tiques de formation.

Madame Amsatou Sow Sidibé, présidente de séance et modéra-trice, a félicité l’AJS pour son dynamisme et par là même toutesles femmes juristes qui œuvrent pour le monde entier. Le thèmechoisi montre l’intérêt que les femmes juristes portent à l’équili-bre dans le monde en désirant que la paix soit la garantie desdroits humains et que les droits humains soient aussi la garantiede la paix. La pauvreté exacerbée de la femme la rend vulnérable.C’est une contrainte à combattre.

Madame Sidibé prône aussi l’instauration d’une culture de lapaix, une éducation à la paix partout, à la maison (et là lesfemmes ont un rôle à jouer) dans le quartier, à l’école…

La parole a été donnée aux intervenants.

Prenant la parole, Madame Anne Sireyjol a exhorté l’assistance àmener la guerre aux stéréotypes, aux normes et coutumes tradi-tionnelles qui préjudicient aux droits de la femme.

Mme Villalonga a tenu à attirer l’attention du public sur le sortdes enfants sans famille victimes de violence, sur le sort desenfants soldats.

M .Tounkara, abordant le cas de la Casamance, a parlé de la duresituation des enfants victimes qui, dans cette crise, en arrivent àperdre leur dignité.

De l’avis de Madame Haoua Dia Thiam, il n’y a pas de défense desdroits sans la paix. Elle encourage les femmes militaires etdemande une implication des femmes dans la résolution de lapaix en Casamance.

Pour Madame Awa Diop Cissé, il faut :

- instaurer une éducation genre dés la base, à la maison, à l’école

- alphabétiser les populations ;

- et traduire les textes de lois en langues nationales.

C’est un cri du cœur qui est lancé du côté du Mali, par la voixde Madame Kadidia Traoré qui sollicite le soutien de ses sœursde la FIFCJ.

Pour qu’il y ait plus de femmes aux instances de prise de décision,Madame Irène recommande à toutes les femmes d’essayer d’im-poser autour d’elles des femmes. Il faut aussi selon elle trouver unmoyen efficace de lutte contre le viol des femmes et des fillesdurant les conflits armés et sanctionner les auteurs de tels actes.

Lorsqu’une femme est violée, sa paix est violée, son bien-êtren’existe plus. Dans l’Est du Congo, elle est bannie par tout mondey compris par son mari et devient un rebut de la société nousinforme Madame Angèle Mouiy du Congo RDC. Elle déplore lefait que les ONG viennent prendre des données au niveau deszones de conflit et s’en tiennent là, sans plus .Elle se pose desquestions quant au cas de Marie Louise décrit par MadameAngélique Sarr du CICR dans sa communication. Qu’est-elledevenue si l’on sait que ces femmes stigmatisées et rejetées par

les leurs, souvent contaminées, parfois porteuse de grossesse nondésirée, se retrouvent seules dans des villages appelés « villagesde femmes ». Mouiy aussi recommande des actes concrets danscette lutte et la légalisation de l’avortement médicalisé.

M. François Cantier fait constater la propagation du viol partoutdans les zones de conflit armé que ce soit en Afrique ( Congo,Mali…) ou ailleurs ( Kosovo…). Le viol qui était rare au Rwanda estdevenu chose fréquente bien après la crise. II revient sur lanécessité de passer au concret avec l’application de sanctionsaux responsables de violence et prône la preuve comme moyenpour atteindre ce but. Le soutien aux femmes du Congo s’imposeet il faut combattre l’impunité.

Madame Marième Wane Ly encourage l’AJS à œuvrer pour l’unitéafricaine .La procédure tendant à faire appliquer les conventionsinternationales doit être suivie jusqu’à son terme ratification etpublication. Elle déclare que la problématique des violences estliée à la culture. Une charte sur la culture de la renaissance afri-caine est édictée depuis longtemps ; seuls deux pays l’ont rati-fiée. Une révolution culturelle remettra les choses en ordre.

Madame Julie Cissé de GIPS WAR félicitant l’AJS pour avoir rendule droit accessible aux femmes par la formation des parajuristesdéclare que si les femmes rurales sont aujourd’hui fières decompter parmi elles et parmi leurs groupements des propriétairesde terres c’est en partie grâce à l’AJS. Les femmes juristesdevraient se rapprocher davantage des institutions pour fairepression sur elles afin de faire respecter les engagements déjàpris par l’Etat ( l’application de la politique agricole commune,l’allocation du 10% du Budget National à l’agriculture).

La solution la plus tangible pour lutter contre les violences subiespar les femmes du corps de maintien de la paix d’après MmeCoumba Sall est la féminisation du corps de maintien de la paixet la création d’une ’’ cellule de crise au sein de l’Armée’’ pourrégler les conflits internes liés aux violences subies par femmesmilitaires au sein de l’Armée. Elle rappelle aussi quelques acquisen matière de droits de la femme encore ignorés de la populationféminine notamment la prise en charge sociale de l’époux et desenfants par l’épouse. Elle s’indigne de la disproportion entre lescondamnations et les faits délictuels faisant allusion aux sanc-tions qu’elle juge sévères appliquées aux auteurs d’actes ditscontre nature. Ceux-ci ont toujours existé et se passent dans lastricte intimité et il faut mesurer l’impact de cette condamnationsur l’auteur des faits sur sa famille, son travail.

Madame Marie Clémentine Ndiaye de l’Union des FemmesCatholiques insiste sur le respect de la dignité humaine, fonde-ment de toute vie sociale et dont les principes directeurs sont laliberté, la justice, l’amour, la paix.

Mme Ndèye Daro Fall de l’ANAFA s’est posée la question desavoir si la responsabilité paternelle était compatible avec le res-pect des droits humains en exposant le cas des pères de famillequi, du jour au lendemain, abandonnent leur famille sans êtreinquiétés .Elle rappelle que l’ANAFA s’investit depuis 2000 dansles droits humains en prenant en compte la dimension femme enleur accordant une ligne de crédit.

Mme Dior Fall Sow a suggéré aux femmes parlementaires deprendre le relais des femmes juristes au niveau du parlement ense démarquant, ce faisant, de toute coloration politique.

Contributions et Débats

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S’adressant à M. Tine, chef d’escadron ellea demandé pourquoi il existait encore ausein de l’Armée des corps de métier quiécartaient les femmes.

Avant de parler de paix, de faire appel à larésilience, ou d’exiger la ratification, l’ap-plication des textes internationaux, MmeRokhaya Gassama du collectif des vic-times des violences électorales, a d’abordfélicité l’AJS pour ses actions volontairesdiscrètes et efficaces. Ensuite elle a mis engarde contre les politiques. Il faut refuserqu’ils prennent en otages les femmes pouraccéder au pouvoir. Les périodes électo-rales et post électorales ont souvent éténéfastes pour les femmes. Pour cette rai-son, il est capital d’œuvrer pour quechaque élection se passe dans un cadre deréférence. L’AJS doit être casamançaisemais aussi malienne. Les femmes juristesdoivent, par le mécanisme de mobilisationnationale et internationale, contribuer àrégler les conflits en Afrique.

Quant à Mme Aminata Diouf, elle a tenuà rendre hommage à l’AJS pour sesconseils et son soutien sans faille.

Maître Sombo de la Côte d’Ivoire s’inter-roge sur les viols qui sont souvent suivis demaladies, de transmission du VIH, de gros-sesses, de naissances d’enfants non dési-rés… sur les mutilations qui rendent lespersonnes qui en sont victimes handica-pées à vie, sur la destruction de villages quifait des sans abris, des enfants perdus ouabandonnés. Elle attend des actions vérita-bles à l’issue de ce congrès, les femmesjuristes doivent fédérer les bonnes volon-tés car, debout comme une seule femmenous avons la capacité de nous soutenir etd’apporter les solutions idoines aux pro-blèmes que nous vivons en Afrique. Ellerecommande la création d’un comité pourles cas de la RDC, du Mali et de laCasamance après décision consensuelle.

Mme Michèle Vianés a rappelé les termesde la Plateforme de Pékin : ‘’sous aucunprétexte religieux, coutumier… on ne sau-rait revenir sur le droit des femmes’’. LesONG peuvent se porter partie civile etprendre part aux procès au niveau inter-national et intercontinental pour parlerpour le compte des femmes qui ne peuventparler de ce qu’elles ont subi. Il s’agitnotamment de la Cour Internationale àlaquelle madame Dior Fall Sow a fait allu-sion. Les alliances multipartites auraientun rôle important à jouer dans ce sens.Selon Madame Vianés, il nous faut parlerd’abord de ce qui nous unit avant de par-ler de ce qui nous sépare. Elle demande àla délégation malienne de rédiger un texte

qu’elle se chargera de suivre et de trans-mettre afin de sensibiliser le monde sur lecas malien et par là même sur tous lesautres cas de conflit.

Madame Nyam Sané de la Guinée espèrevivement selon ses propres termes qu’ausortir de ce congrès, nous soyons " étique-tées ", et qu’il y ait beaucoup de publicitéautour du thème. Elle est triste pour le casdu Mali qui suscite tristesse, révolte maisaussi peur, la peur d’agir.

Madame Térésa Feria propose commerésolution la rédaction d’une plainte auniveau de la CEDEF afin d’inciter l’ouver-ture d’une enquête et de rendre visible à laface du monde ce que les femmes subis-sent dans les zones de conflit. Nousdevons utiliser le droit comme arme, lecomité de la CEDEF pourrait être saisi pourune commission d’enquête sur les souf-frances subies par les femmes au Congo,au Mali, en Casamance. Elle réitère sa dis-ponibilité pour rédiger la requête avecl’aide de mesdames Kadidia Traoré etAngèle.

Pour la punition des auteurs de viol,Madame Moumina Kane propose toutbonnement la sanction extrême : l’appli-cation de la peine de mort aux auteurscoupables confirmés de viols en se réfé-rant à la loi islamique.

Me Ndèye Fatou Touré, réfutant cette pro-position, a rappelé que le droit à la vieétait aussi un droit humain fondamentalet que l’expérience a montré que l’applica-tion de la peine de mort ne sert pas àgrand chose .Elle a recommandé la capi-talisation de toutes les actions des asso-ciations de femmes en temps de paixcomme en temps de conflit. Il estaujourd’hui question de mener en synergiedes actions, de dresser un bilan des actionsentreprises depuis la création (AJS, FJA,FIFCJ). La FIFCJ est affiliée aux NU, à cetitre elle pourrait être saisie par ces orga-nisations pour ce qui concerne la résolu-tion de la paix dans les zones de conflit.Des actions peuvent être menées auniveau national au niveau régional commeau niveau international car, fait-elleremarquer, un combat national a une plusgrande portée lorsqu’il bénéficie d’un sou-tien au niveau international. En ce quiconcerne le Sénégal, elle admet qu’il fautreconnaître en toute humilité que nous neconnaissons pas l’ampleur des dégâtsoccasionnés par le conflit en Casamance.Une présence sur le terrain est nécessaire,nous ne nous sommes pas assez appro-priées la crise casamançaise.

Madame Amsatou Sow Sidibé, présidente

de séance, répondant à Madame NdèyeDaro Fall soutien que le père de familleporte atteinte aux droits humains d’unmembre de la famille à chaque fois qu’il nerespecte pas son obligation vis-à-vis de cedernier. En aucun cas il n’y a incompatibi-lité entre droit humain et responsabilitépaternelle ou simplement masculine. Ellerevient sur la souffrance aigüe vécue parles femmes en cas de conflit armé et rap-pelle les termes de la convention deVienne de 1994 selon lesquels les droitsdes femmes sont des droits humains fon-damentaux, pour enfin recommander lasolidarité entre femmes dont elle fait uneexigence.

La solidarité doit jouer entre les femmes,les femmes du Congo, du Mali, de laCasamance doivent compter sur le soutiende leurs sœurs. Les femmes juristes ontbesoin de relais pour le suivi de proposi-tions fortes. Pour lutter il nous faut desarmes parmi lequel le droit mais il nousfaut aussi être sur le terrain.

Madame Virginie Nguessan Beka du Congorelève l’intérêt de la lutte contre les armeslégères et de petit calibre car ces armessont de plus en plus utilisées contre lesfemmes et les filles. L’implication de lasociété civile, celle de la Fédération estdéterminante. Les abus doivent êtredénoncés. Si les femmes ont enregistréquelques succès c’est parce qu’elles ontosé dénoncer.

Telles ont été les réactions des participantssuite aux présentations des communica-tions portant sur le panel 5 bis. L’on peutnoter que ces diverses interventions, dansl’ensemble visent :

- L’exigence d’actions concrètes, en finiravec les discours en usant du droit commearme de défense ( la création d’un comitépour le règlement des conflits dans leszones concernées, rédaction d’une requête,l’application de sanctions aux auteurs deviolations des droits humains l’implicationdes femmes dans le processus de maintienou de résolution de la paix…) ;

- Une solidarité entre femmes de toushorizons ;

- L’instauration d’une éducation à la paix àla base, prise en compte du genre partoutoù c’est nécessaire ;

- La capitalisation de toutes les actionsdes femmes juristes, l’heure est au bilan.

A l’issue des riches débats qui ont suivi lespanels, les congressistes ont formulé ladéclaration suivante visant à atteindre lesrésultats attendus :

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RESUMES & EXTRAIT

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RESUMES & EXTRAITrésumés & extrait résumés & extrait résumés & extrait résumés & extrait résumés & extrait résumés & extrait résumés & extrait résumés

Elle a insisté sur le droit de toute femme et de toute fille de vivre une vie sans vio-lence et sans crainte.

Madame la Procureur de la Cour Pénale Internationale a fait le triste constat que,malgré les engagements internationaux pris par les Etats, la femme vit une pré-carité certaine en particulier dans les situations de conflits armés et de post conflitou elle est la première victime des violences.

Madame le Procureur est revenue sur les dispositions du Statut de Rome portantcréation de la Cour Pénale Internationale et sur la Stratégie qu’elle a mise enœuvre au cours de son mandat pour lutter contre ce fléau.

Elle déclare que :

Le Statut de Rome reconnait le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée et lagrossesse forcée comme violences sexuelles et crimes à caractère sexiste et lesconsidère comme crimes de guerre ou crimes contre l’humanité selon le contexte.Le Statut de Rome est le premier document à avoir établi le genre comme élémentde crime au regard du droit positif, et plus spécifiquement la persécution commecrime contre l’humanité.

L’article 54(1) (b) du Statut de Rome impose une obligation au Procureur, de prêterune attention particulière aux crimes de genre et aux violences sexuelles, lors deses enquêtes. Il prévoit spécifiquement que, pour assurer l’efficacité des enquêteset des poursuites visant des crimes relevant de la compétence de la Cour, le

Résumé de l’allocutionde Mme Fatou BENSOUDA

Dans son adresse ,aprèsavoir remercié la FIFCJ,l’AJS et les AutoritésSénégalaises, Mme laProcureure a mis l’accent surl’attention particulière qu’elle a accordée, durant toutesa carrière, à la protectionet à la promotion des droitsdes femmes et des enfants,ainsi qu’à la poursuite descrimes à caractère sexiste.

Résumé de l’ allocution de Mme Fatou BENSOUDA

Procureure de la Cour Pénale Internationale à la cérémonie

d’ouverture du 21ème Congrès de la FIFCJ

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Procureur doit “tenir compte de lanature du crime, en particulier lorsquecelui-ci comporte des violencessexuelles, des violences à caractèresexiste ou des violences contre desenfants. “

Elle nous rappelle la décision duTribunal pénal international pour leRwanda - présidé en son temps par unéminent magistrat sénégalais, feu lejuge Laity Kama – qui avait reconnudans l’affaire Akayesu de 1998, unejurisprudence qui fait date et référence,le viol comme instrument du génocide,utilisé pour « tuer la volonté, l’esprit, lavie elle-même »

Les crimes sexuels sont au centre et aupremier plan des enquêtes et pour-suites de la Cour pénale car, les abussexuels sont instrumentalisés danschaque conflit et, la majeure partie dessituations pendantes devant la Coursont des situations de conflits.

Les crimes sexuels sont poursuivis dans11 des 16 affaires pendantes devant lesjuges soit 73% des charges.

Pour mieux exécuter son mandat àl’égard de ces crimes, son Bureau s’estdoté d’une unité spécialisée qui traitespécifiquement des violences faitesaux femmes et aux enfants. Elle envi-sage de revoir périodiquement lespolitiques et pratiques en matière decrimes de genre et violences sexuellesafin de s’assurer de leur efficacité etau besoin de les améliorer.

Le Bureau est également en train definaliser un document de politiquegénérale sur ces crimes.

Le personnel reçoit régulièrement desformations relatives à ces crimes. le21 aout 2012, Mme Brigitte Inder,Directeur exécutif de Women’sInitiative for Gender Justice,a été nom-mée Conseillère spéciale pour les ques-tions relatives au genre. Mme Inder, quipossède 25 ans d’expérience en lamatière, conseillera les enquêteurs etles substituts sur les questions relativesau genre et notamment les violences

sexuelles et les crimes à caractèresexiste.

Madame la Procureure a aussi soulignéla place de la Société Civile dans lalutte. Selon elle, les ONG ont un rôleessentiel à jouer. Ainsi, elle salue le tra-vail important de la FédérationInternationale des Femmes de CarrièresJuridique parce qu’en dehors du travail

de prévention entrepris au travers duplan d’action, les femmes juristes sonttoutes investies dans la question desviolences sexuelles dans les pays tou-chés. Leurs actions constituent parfoisles premières et souvent les seulesformes de soutien offertes aux victimesde crimes sexuels qui sont fréquem-ment exclues et rejetées par leurs com-munautés.

Contribution présentée par AnneSireyjol, représentante auprèsdu Lobby Européen des FemmesLa réception du prix Nobel de la Paix par l’Union Européenne a suscité des inter-rogations sur la validité de cette distinction faite généralement à une personnedont les mérites ont été repérés en faveur de la Paix.

Pourtant, la paix intérieure constatée dans les territoires européens témoignentdes valeurs sures et humaines utilisées pour venir à bout de la crise qui a secouél’Europe dans la deuxième moitié du 20ème siècle.

En effet, des intérêts économiques et des principes de vie communs ont permisde construire une paix durable qu’aucun traité international ne pouvait apporter.Cela a été possible grâce à la reconnaissance des valeurs humaines fondamen-tales communes que les conventions internationales ont consolidé.

Mais, il est connu que la paix issue des cendres est durable à cause de toutes cessouffrances engendrées par la guerre.

Seulement, en interrogeant l ’Histoire, force est de constater que les femmeseuropéennes ont participé activement à la recherche de la paix et à son main-tien au prix de leurs vies. Des femmes comme Rosa LUXEMBURG, Clara ZEKIN ouHéléne BRION etc….

Elles ont été les premières pacifistes de l’Europe et ont été opprimées pendant desannées à cause de leurs convictions ; elles ont été suivies par les hommes, quiont compris tardivement l’importance d’une Paix durable pour un développementdurable.

En outre, l’évolution de la pensée idéologique démontre qu’au 21ème siècle , lafemme est devenue « cible dans la guerre » par des viols et des exactions de toutesorte violant ainsi les règles des droits humains .

Ce constat est à la base de l’évolution du rôle de la femme dans la guerre.

En effet, la femme a changé les données et sa position en jouant un rôle decontre pouvoir confirmant l’idée de l’égalité entre homme et Femme dans la ges-tion politique de la cité pour une paix durable.

L a résolution 1325 des Nations Unis en est une parfaite illustration.

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Déclaration de DakarNous les femmes de la FIFCJ réunies à Dakar du 12 au 16 Novembre 2012 pour le XXI congrès sur le thème:« La Paix garantie des droits humains » considérant :

a) Que la paix est un Droit Humain Fondamental ;

b) Que la culture de paix repose sur un ensemble de principes et de comportements qui rejette la violence etprévient le conflit en s’attaquant aux causes profondes, pour résoudre par le dialogue et la négociation entreles individus, les groupes et les nations selon la définition adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU, le 06octobre 1990 dans sa 53° session ;

c) Que la CEDEF/CEDAW, la plateforme d’action de Pékin, les résolutions 1325, 1820 et suivantes du Conseilde Sécurité stipulent que l’égalité et la paix ne peuvent être réalisées sans la participation égale des femmeset des hommes :

d) La non application des textes internationaux concernait les droits des femmes et des filles:

Le Congrès dénonce l’extrême difficulté d’accès pour la majorité de femmes et de filles.- A la justice, en particulier pour les crimes et délits sexuels ;- A la santé, en particulier pour l’Eradication des mutilations sexuelles, la maîtrise par les femmes de leurdésir d’enfants, la protection contre le Sida ;- Aux ressources, en particulier l’héritage de la terre, la sécurité alimentaire, l’accès au crédit et à un tauxnon usuraire ;- A la sécurité, en particulier en période de conflit et d’instabilité politique ;Le Congrès exige :

L’accès à la justice- La mise en place d’outils permettant la connaissance de la loi par toute la population ;- La mise en place d’une justice de proximité- Un accès gratuit à la justice- La ratification sans réserve des textes internationaux et leur intégration dans la législation nationale.- La formation des professionnels de justice à l’égalité Femme – Homme ;

L’accès à la Santé- La mise en place de lois contre la mutilation sexuelle féminine et leur application effective ;- L’Education des filles et des garçons à la contraception ;- La dépénalisation de l’avortement ;- L’accès aux soins de santé reproductive, incluant l’avortement et la pilule du lendemain ;- L’accès à la trithérapie contre le Sida ;- La recherche de traitements contre le Sida adaptés aux femmes évitant les effets secondaires douloureux

L’accès à la sécurité- L’accès à la sécurité doit inclure :- L’augmentation de la participation des filles et des femmes à la prévention des conflits et à la constructionde la paix ;- La reconnaissance des façons différentes dont les femmes et les hommes sont affectés par la guerre ;- La prévention de la violence sexuelle envers les femmes et les petites filles, ainsi que la protection des droitset des besoins des femmes et des petites filles dans les conflits armés ;- La budgétisation sensible au genre ;- Des repères identifiables et des calendriers de la mise en œuvre.

Allocution de Mme Michelle Obama, la première dame des Etas – Unis

CEM Martin Luther KingDakar, Sénégal

27 juin 2013

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Je tiens également à remercier votre princi-pale, Mme Rougui Ly SALL, pour son travailincroyable à la tête de cet établissement quivous permet, à vous les élèves, de bénéficierde la meilleure formation possible. (…)

C’est vous qui réaliserez les découvertesscientifiques permettant de guérir des mala-dies ; c’est vous qui rédigerez les lois régissantvotre pays et c’est vous qui construirez lesentreprises qui feront avancer le Sénégal aucours des décennies à venir.

Bien entendu, je sais que votre travail n’estpas toujours facile. (…)

Vous savez, comme certaines d’entre vous, jene suis pas issue d’une famille riche.

Mes parents ont dû travailler dur chaque jourpour subvenir à nos besoins. C’est pourquoi ilsn’ont jamais eu la chance de suivre le genre deformation qu’ils souhaitaient.

Par contre ils nourrissaient pour moi de mer-veilleuses ambitions. Leur plus grand rêveétait de me voir décrocher mon diplômed’étude secondaire et d’aller à l’université.C’est pourquoi, ils ont, eux aussi, faitd’énormes sacrifices pour que ce rêvedevienne réalité. (…)

Laissez – moi vous dire qu’il ne se passe pasun jour sans que je ne sente le poids des sacri-fices consentis par mon père sur mes épaules.

Ce sentiment était encore plus présent lorsquej’étais élève.

C’est pourquoi, jour après jour, je faisais toutce qui était en mon pouvoir pour le rendre fier.

Je me levais tôt pour étudier et restais éveilléejusque tard dans la nuit pour faire mes devoirs.

Malgré tous mes efforts, il y avait encore

beaucoup de gens qui doutaient qu’une jeunefille issue d’un milieu modeste comme le mienfût capable de réussir.

Je ne prêtais aucune attention à ces scep-tiques et refusais de baisser les bras.

Ainsi j’obtins mon certificat d’étude secon-daire en tant que major de ma classe.

J’ai donc poursuivi mes études et obtenu unelicence et un diplôme d’études supérieures endroit dans deux des meilleures universités demon pays. Ces diplômes universitaires m’ontouvert de nombreuses opportunités et ontpermis de réaliser mes rêves. (…)

Grâce à la bonne formation que j’ai reçue, j’aiété en mesure de subvenir aux besoins de mafamille, de rendre à ma communauté une par-tie de ce qu’elle m’avait donné et d’être main-tenant au service de mon pays en tant quePremière Dame.

Je sais donc qu’il vous faudra du courage pourpoursuivre vos rêves, venir à l’école, étudier etenvisager pour vous – mêmes des opportuni-tés que personne ne pourrait imaginer.

N’oubliez donc jamais qu’investir dans votreformation est ce que vous pouvez faire demieux non seulement pour vous même, maiségalement pour vos enfants et petits –enfants.

C’est également ce que vous pouvez faire demieux pour votre pays.

Lorsque les filles sont bien éduquées, lesnations deviennent plus fortes et plus pros-pères. Ceci est vrai ici au Sénégal, aux EtatsUnis et ailleurs dans le monde. (…)

Je vous remercie encore une fois de m’avoiraccueillie ici aujourd’hui et vous souhaite àtoutes bonne chance pour l’avenir.

Mme Michelle Obama,au CEM Martin Luther King27 juin 2013 - Dakar

Jërëjëf waa MartinLuther King… Teertu birafet na. Je suis à lafois heureuse et hono-rée d’être ici parmivous au pays de laTéranga. (…) Je suis siheureuse d’être ici avecMme SALL !

Allocution de Mme Michelle Obama, la première dame des Etas – Unis

CEM Martin Luther KingDakar, Sénégal

27 juin 2013

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L’Association des juristes sénégalaises

remercie très chaleureusement

l’Ambassade des Etats-Unis

au Sénégal pour avoir bien voulu

financer la revue “La citoyenne”

Michelle OBAMAJuriste,1ère Dame des Etats-Unisd'Amérique