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Une filière en plein essor République de Côte d’Ivoire Union - Discipline - Travail MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR LA FILIÈRE ANACARDE, UNE FILIÈRE A FORT POTENTIEL Union Européenne Une culture à fort impact dans le Nord T irée par une demande internationale en croissance, la culture de l'ana- carde participe à un aménagement équilibré du territoire. Elle est pro- duite dans dix-neuf régions de la Côte d’Ivoire principalement situées dans le Nord, le Nord-Est et le Nord-Ouest. Les exploitations d’anacardier sont de type familial d’une superficie comprise entre 0,5 et 3 hectares en moyenne (RONGEAD-INADES 2010) et entre 13 hectares (Korhogo) et 23 hectares (Dianra) selon l’enquête de l’AFD (2010). En dépit d’un prix plancher bord champ fixé à 275 FCFA/kg, le prix moyen s’est établi au cours de la campagne 2015 à 410 FCFA/kg. Ce qui a permis une augmentation du revenu distribué aux produc- teurs de 119 milliards de FCFA (avec un passage de 169 milliards en 2014 à 288 milliards de FCFA en 2015), soit une hausse de 70%. Au vu de ces bons résultats, pour la campagne 2016, le Gouvernement a approuvé les prix suivants fixés par les acteurs de la filière : prix plancher obligatoire de 350 FCFA/kg aux producteurs ; prix plancher obligatoire magasin de 375 FCFA/kg ; prix plancher obligatoire magasin portuaire de 462 FCFA/kg. Source : Conseil du Coton et de l’Anacarde L ’anacardier, introduit en Côte d’Ivoire pour lutter contre la déforestation et l’avancée du désert au Nord, est devenu une culture de spéculation à partir des années 1990. La production de noix de cajou a cru de plus de 11% par an entre 2004 et 2014, faisant de la Côte d’Ivoire le premier producteur et exportateur mondial de noix brute devant l’Inde avec une production 2015 de 702.510 tonnes. Les superficies cultivées sont passées de 8.220 hectares en 1970 à environ 450.000 hectares en 2008. En outre, l’anacarde constitue en volume, le troisième produit d’exportation de la Côte d’Ivoire après le cacao et l’hévéa. Les réformes mises en place en 2002 et 2013 ont soutenu cette dynamique : fixation du cadre organisationnel des filières coton et anacarde ; création de l’Autorité de Régulation du Coton et de l’Anacarde (ARECA) ; création du Conseil de Régulation, de Suivi et de Développement des fi- lières Coton et Anacarde (Conseil du Coton et de l’Anacarde), en rempla- cement de l’ARECA; définition des règles de commercialisation; Autres structures d'appuis. La nouvelle organisation juridique et institutionnelle de la filière a permis l’agré- ment au titre de la campagne 2014 de 246 coopératives agréées, de 73 sociétés commerciales, de 5 transformateurs et de 71 sociétés exportatrices. Cependant, la filière, est confrontée aux défis suivants : faible niveau de méca- nisation et faible niveau de transformation et de diversification. En effet, la Côte d’Ivoire transforme uniquement l’amande de cajou et le baume de cajou, contrai- rement à des concurrents tels que l'Inde et le Brésil qui fabriquent l'ensemble des sous-produits issus de l’anacarde. Indicateurs économiques 2013 Production (tonnes) 500.000 Exportation de noix de cajou en coques ou brutes (tonnes) 443 863 Exportation de noix de cajou sans coques ou amandes (tonnes) 5106 Recettes d’exportation de noix de cajou en coques ou brutes (milliards de FCFA) 157,98 Recettes d’exportation de noix de cajou sans coques ou amandes (milliards de FCFA) 13,39 Emplois directs et indirects 1,5 millions de personnes dont 250 000 producteurs Producteurs par genre 17% de femmes et 83% d’hommes Source : Conseil du Coton et de l’Anacarde

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Une filière en plein essor

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LA FILIÈRE ANACARDE, UNE FILIÈRE A FORT POTENTIEL

Union Européenne

Une culture à fort impact dans le Nord

Tirée par une demande internationale en croissance, la culture de l'ana-carde participe à un aménagement équilibré du territoire. Elle est pro-duite dans dix-neuf régions de la Côte d’Ivoire principalement situées

dans le Nord, le Nord-Est et le Nord-Ouest. Les exploitations d’anacardier sont de type familial d’une superficie comprise entre 0,5 et 3 hectares en moyenne

(RONGEAD-INADES 2010) et entre 13 hectares (Korhogo) et 23 hectares (Dianra) selon l’enquête de l’AFD (2010).En dépit d’un prix plancher bord champ fixé à 275 FCFA/kg, le prix moyen s’est établi au cours de la campagne 2015 à 410 FCFA/kg. Ce qui a permis une augmentation du revenu distribué aux produc-teurs de 119 milliards de FCFA (avec un passage de 169 milliards en 2014 à 288 milliards de FCFA en 2015), soit une hausse de 70%. Au vu de ces bons résultats, pour la campagne 2016, le Gouvernement a approuvé les prix suivants fixés par les acteurs de la filière :

• prix plancher obligatoire de 350 FCFA/kg aux producteurs ;• prix plancher obligatoire magasin de 375 FCFA/kg ;• prix plancher obligatoire magasin portuaire de 462 FCFA/kg.

Source : Conseil du Coton et de l’Anacarde

L’anacardier, introduit en Côte d’Ivoire pour lutter contre la déforestation et l’avancée du désert au Nord, est devenu une culture de spéculation à partir des années 1990. La production de noix de cajou a cru de plus de

11% par an entre 2004 et 2014, faisant de la Côte d’Ivoire le premier producteur et exportateur mondial de noix brute devant l’Inde avec une production 2015 de 702.510 tonnes. Les superficies cultivées sont passées de 8.220 hectares en 1970 à environ 450.000 hectares en 2008. En outre, l’anacarde constitue en volume, le troisième produit d’exportation de la Côte d’Ivoire après le cacao et l’hévéa. Les réformes mises en place en 2002 et 2013 ont soutenu cette dynamique :

• fixation du cadre organisationnel des filières coton et anacarde ;• création de l’Autorité de Régulation du Coton et de l’Anacarde (ARECA) ;• création du Conseil de Régulation, de Suivi et de Développement des fi-

lières Coton et Anacarde (Conseil du Coton et de l’Anacarde), en rempla-cement de l’ARECA;

• définition des règles de commercialisation;• Autres structures d'appuis.

La nouvelle organisation juridique et institutionnelle de la filière a permis l’agré-ment au titre de la campagne 2014 de 246 coopératives agréées, de 73 sociétés commerciales, de 5 transformateurs et de 71 sociétés exportatrices. Cependant, la filière, est confrontée aux défis suivants : faible niveau de méca-nisation et faible niveau de transformation et de diversification. En effet, la Côte d’Ivoire transforme uniquement l’amande de cajou et le baume de cajou, contrai-rement à des concurrents tels que l'Inde et le Brésil qui fabriquent l'ensemble des sous-produits issus de l’anacarde.

Indicateurs économiques 2013

Production (tonnes) 500.000

Exportation de noix de cajou en coques ou brutes (tonnes) 443 863

Exportation de noix de cajou sans coques ou amandes (tonnes) 5106

Recettes d’exportation de noix de cajou en coques ou brutes (milliards de FCFA)

157,98

Recettes d’exportation de noix de cajou sans coques ou amandes (milliards de FCFA)

13,39

Emplois directs et indirects1,5 millions de personnes dont 250 000 producteurs

Producteurs par genre 17% de femmes et 83% d’hommes

Source : Conseil du Coton et de l’Anacarde

Le secteur de la transformation de l’anacarde recèle d’importants atouts et opportunités. Il existe un large éventail de possibilité de

transformation de la noix de cajou : les amandes fraîches, les amandes rôties et salées, le baume de cajou (sous-produit utilisé comme tannin, lubrifiant, matériau isolant, en pharmacologie et dans la fabri-cation de vernis), l’huile de cajou(utilisée en diété-tique, en pharmacie et en cosmétique), les jus, les fruits séchés et les confitures (à partir de la pomme de cajou), le combustible solide (avec les coques de noix).

Le Plan National de Développement (PND) 2016-2020 veut passer d’un taux de transformation d’envi-ron 7% en 2014 à un taux de 50% à l’horizon 2020.

En vue d’encourager les transformateurs locaux qui traitent un volume de 100.000 tonnes, une subven-tion de 80 FCFA/kg leur a été accordée pour tout achat de noix de cajou.

La mise en œuvre de cette vision se base sur les

orientations agricoles suivantes : (i) le renforcement de la recherche d’espèces améliorées, (ii) le renou-vellement du verger, (iii) l’intensification du support aux agriculteurs et (iv) la poursuite des efforts en matière d'organisation.

Au niveau industriel, il s’agira de passer le cap de l’industrialisation notamment via la facilitation de l’accès aux financements (garantie de l’Etat, prêts bonifiés, etc.) et en attirant des investisseurs locaux et étrangers dans la filière.

Au niveau des ACP, l’ana-carde n’était pas retenu comme produit de base,

car c’est une filière jeune qui n’était pas traditionnellement soutenue par l’UE. Mais de plus en plus, suite à un lobbying croissant en faveur de la filière, elle bénéficie d’appuis en raison de son potentiel en termes de création d’emplois et de lutte contre la pauvreté.A ce titre, on peut citer le Pro-gramme d’appui au développement du secteur privé (Padsp-ci) d’un montant de 4 milliards de FCFA, programme cofinancé par le gou-vernement ivoirien et le Centre pour

le développement de l’entreprise (CDE), une institution conjointe du groupe des Etats ACP et de l’Union européenne (UE). Il est destiné aux PME/PMI ivoiriennes dont celles de la filière anacarde, en vue de faciliter l’accès au financement des entreprises du secteur privé, ainsi que l’accès au marché et l’amélio-ration de leur compétitivité, tant au plan local qu’à l’extérieur.

Dans le cadre des appuis spéci-fiques à la Côte d’Ivoire, au titre de l’APE intérimaire signé avec l’UE

en 2008, la filière anacarde a bé-néficié du Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régio-nale (PACIR), financé par l’UE et mis en œuvre par l’ONUDI.

Dans ce contexte, les entreprises de la filière sélectionnées ont reçu les appuis suivants : formations, assistance technique (organisa-tion, amélioration de la qualité et du rendement), mise en relation avec des clients, appui à la prospection.

Une vision étatique tournée vers la transformation et le marché international

Le partenariat de la filière avec l’UE

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / Oppor tun i tés pour la f i l i è re Anacarde en Côte d ’ Ivo i re

Une filière structurée avec des défis de productivité et de qualité à relever

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LE CACAO, UNE FILIÈRE AVEC ENCORE DES PERSPECTIVES DE CROISSANCE POUR LA CÔTE D’IVOIRE

Union Européenne

Un leadership affirmé au niveau mondial

La Côte d’Ivoire est le pre-mier producteur et expor-tateur mondial de fèves

de cacao. Elle participe à hau-teur de 40% de l’offre mondiale avec un niveau de production pour la campagne 2014-2015 de 1.780.000 tonnes et un ni-veau d’exportation de 1.690.000 tonnes. L’Union européenne est la première destination des ex-portations du cacao ivoirien avec plus de 50% du total exporté. En outre, la filière contribue à la lutte contre la pauvreté dans l’en-semble de la zone forestière où l’on rencontre des exploitations de taille moyenne comprise entre 3 et 5 hectares. Elle compte plus de 700.000 producteurs et fait

vivre environ 4 à 5 millions de personnes avec des revenus distribués de 1.513 milliards de F CFA pour la campagne 2014-2015.Avec un rendement moyen à l’hectare qui varie entre 0,74 à 1 tonne, l'objectif est de passer à 2 tonnes à l’hectare avec la mise en œuvre d’une nouvelle variété à haut rendement, le « cacao

Mercédès ». Le taux de transformation locale du cacao a atteint 31% de la production, soit 534.389 tonnes pendant la campagne 2013-2014. L’objectif est de parvenir à la transformation de 50% de la production cacaoyère en pro-duits semi-finis et finis à l’horizon 2020.

La Côte d’Ivoire, depuis son accession à l’indépendance en 1960, a assis son déve-

loppement économique et son rayonnement international sur l’agriculture. Le cacao en particu-lier qui, avec une superficie plantée de 2,3 hectares, contribue à hau-teur de 15% à la formation du PIB et représente 40% des recettes d’exportation.Une organisation de la filière inté-grant de manière harmonieuse le secteur public et le secteur privé avec les organes suivants :

• le Conseil de Régulation, de Stabilisation et de Dévelop-pement de la filière Café-Ca-cao, en abrégé « Conseil du Café-Cacao » ;

• la Plateforme de Partenariat Public-Privé (PPPP)qui sou-tient les activités de dévelop-pement durable de la filière ;

Au niveau local, la transformation de cacao est assurée par 12 entre-prises de broyage de cacao « good fermented » et par 2 entreprises de transformation de cacao hors normes.La filière cacao est confrontée à plusieurs défis : 1/ la faible performance de l’appa-reil de production; 2/ la dégradation de la qualité des produits mis en marché; 3/ les attaques phytosanitaires avec la maladie du Swollen shoot.

Le Plan National de Développement (PND) 2016-2020 et la stra-tégie nationale d’exportation font de la filière cacao un secteur prioritaire.

L’objectif principal est de conserver le leadership mondial en termes de parts de marché (40%) et d’accroître la qualité du cacao produit (100%) et le niveau d’exportation (90%) en produits issus de la première trans-formation.Au plan agricole, cet objectif requiert la poursuite du renouvellement du verger avec les espèces améliorées et la mise en œuvre continue d’un plan national qualité en partenariat avec les industriels.Au plan industriel, il s’agit:(i) d’atteindre un taux de première transformation de 50%;(ii) de développer une industrie chocolatière de niche orientée vers les pays émergents et les produits de pâtisserie;(iii) de développer une offre touristique autour des plantations de cacao couplée à une offre balnéaire notamment dans l’ouest du pays.

L'UE a apporté des appuis à la filière cacao en Côte d’Ivoire, notamment par

diverses études économiques et des audits destinés à alimenter le dialogue avec le Gouvernement. Elle a également apporté un appui au programme ivoirien de préven-tion et de lutte contre l'Ochratoxine A (OTA), à travers des actions de recherche agronomique, de ren-

forcement des capacités d'ana-lyse et de vulgarisation agricole.Dans le cadre du PIN 2014-2020 (11ème FED), la filière bénéficie de l’appui global aux filières agri-coles à travers la délimitation du foncier rural à hauteur de 26 mil-liards de FCFA. L’objectif est de porter d'ici 2019 à 50% le nombre de villages délimités.Par ailleurs, le secteur privé euro-péen participe au développement de la filière à travers son implica-tion dans la Plateforme de Parte-nariat Public-Privé (PPPP) mise en place par les acteurs de la fi-lière en Côte d’Ivoire.Ainsi, ce sont 24 milliards de francs CFA qui ont été mobilisés au titre de la mise en œuvre du programme 2QC (Quantité Qualité Croissance).Les domaines concernés sont: (i) l’amélioration de la qualité et de la productivité, (ii) l’élaboration de la carte sur la fertilité des sols, (iii) la lutte contre la maladie du Swollen Shoot, (iv) le renforcement des

capacités des organisations pro-fessionnelles de base, (v) le dé-veloppement communautaire de base (éducation, santé, pistes de desserte agricole, électrification rurale et (vi) la gestion et l’utilisa-tion raisonnée de l’engrais.Ces différents acquis ont permis à la Côte d’Ivoire d’obtenir une dis-tinction lors de la deuxième Confé-rence Mondiale du Cacao tenue à Amsterdam en juin 2014.

Une volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire de booster la transformation locale

La filière cacao, au cœur du partenariat avec l’UE

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / O p p o r t u n i t é s p o u r l a f i l i è r e C a c a o e n C ô t e d ’ I v o i r e

Le défi de la productivité et de la qualité

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LE CAFÉ, UNE FILIÈRE EN PLEIN REPOSITIONNEMENT AU NIVEAU MONDIAL

Union Européenne

La réforme de la filière café est mise en œuvre par les organes suivants :• le Conseil de Régulation, de Stabilisation et de Développement de la filière Café-Cacao, en abrégé « Conseil du Café-Cacao » ;• la Plateforme de Partenariat Public – Privé (PPPP) qui soutient

les activités de développement durable de la filière ;• l’Interprofession de la filière café cacao qui regroupe les organisations des différents acteurs de la filière.• La filière café est en plein essor avec des indicateurs clés qui se présentent comme suit: (voir tableau).

Un nouvel élan de la filière

Principaux indicateurs

Campagne 2012-2013

Campagne 2013-2014

Campagne 2014-2015

Production de café (en tonnes)

103.743 105.867 127.000

Prix garanti bord champ (en FCFA/KG)

620 620 650

Revenu des producteurs (en milliards de FCFA)

64 66 83

Exportations de café

Global 110.675 87.452 80.000

Union européenne (deuxième desti-nation)

34.670 21.345

Café transformé 20.152 23.672

Taux de transfor-mation

20% 37%

Source : Le Conseil du Café-Cacao

La filière café a, de 1960 et 1970, contribué avec la filière cacao à l’essor exceptionnel de l’économie ivoirienne. Elle a longtemps occupé le rang de troisième producteur mondial de café robusta avant de voir sa production

connaître une chute vertigineuse du fait notamment de la baisse drastique des cours entraînant un désintéressement des producteurs pour cette spéculation.

Ainsi, avec une superficie d’environ 1.300.000 hectares (ha) répartie en 440.000 exploitations dans l’ensemble de la zone forestière, caractérisée par une pluvio-métrie supérieure à 1200 mm par an, la Côte d’Ivoire a occupé à l’issue de la campagne 2013-2014 le rang de 3ème producteur africain et 13ème producteur mondial.

La caféiculture est le fait de petites exploitations caractérisées par une taille qui oscille entre 1,5 et 5 hectares et par des rendements très moyens (350 Kg/ha de café marchand). Mais ces rendements peuvent aller 2t/ha pour les exploitations clonales avec l’épandage d’engrais. En outre, deux nouveaux hybrides de caféier avec un potentiel supérieur à 2,5 t/ha ont été mis au point.

Les principaux acteurs de la filière café sont : les producteurs (408.000) et leurs principales organisations, les acheteurs-exportateurs et leurs groupements, les usiniers-transformateurs. Au niveau local, la transformation en café soluble et en café torréfié est effectuée par trois sociétés à hauteur d’environ 25% de la pro-duction locale. (Source : Programme National d’Investissement Agricole). Cepen-dant, la filière café est confrontée, au défi majeur du vieillissement des vergers.

Le Plan National de Développement (PND) 2016-2020 met l’ac-cent sur la relance de la production caféière. La Côte d’Ivoire ambitionne d’accroître la production de café à 200.000 tonnes à partir de 2020. Ainsi, l’objectif principal de la filière café est de

devenir le leader mondial en production et exportation d'Arabusta brut et torréfié.D’un point de vue agricole, cela passe par: (1) le renouvellement des vergers, (2) la reconstitution des capacités de recherche dans la filière et (3) le développement d’un label « café de Côte d’Ivoire».Au niveau industriel, il s’agit: (1) de passer d’un taux de transformation locale moyen de 28% à 35% à l’horizon 2020;(2) de diversifier les utilisations du café (alimentation, Industrie pharmaceutique et cosmétique).

La filière café et le partenariat avec l’UE

Au titre du PIN 2014-2020 (11ème FED), la déli-mitation du foncier rural

en Côte d'Ivoire à hauteur de 26 milliards de FCFA, afin d’inciter le secteur privé à l’investissement dans le secteur agricole et de contribuer à réduire la pression foncière.

Par ailleurs, le secteur privé eu-ropéen participe au développe-ment de la filière à travers son implication dans la Plateforme de Partenariat Public-Privé (PPPP) mise en place par les acteurs

des filières café et cacao en Côte d’Ivoire. Cette plateforme a per-mis de mobiliser 24 milliards de francs CFA au titre de la mise en œuvre du programme 2QC (Quantité Qualité Croissance).

Les domaines concernés sont pour le café:(i) l’amélioration de la qualité et de la productivité;(ii) l’élaboration de la carte sur la fertilité des sols;(iii) le renforcement des capaci-tés des organisations profession-nelles de base;(iv) le développement communau-taire de base (éducation, santé, pistes de desserte agricole, élec-trification rurale);(v) la gestion et l’utilisation raison-née de l’engrais.

Au titre des appuis notables à

la filière, on peut relever le pro- gramme de relance caféière qui a pour objectif de produire 200.000 tonnes de café à l’horizon 2020 par le biais de la replantation et du recépage d’anciennes plan- tations. Ce qui a permis à fin septembre 2015 la création de champs semenciers permettant de planter l’équivalent de 7000 ha de café et la mise à disposi- tion de 400 tronçonneuses aux producteurs pour le recépage de5000 ha de plantations.

En outre, un programme d’ins- tallation durable des jeunes agri- culteurs a été initié, en vue du renouvellement de la population vieillissante de producteurs de café et a permis à fin septembre2015 l’installation de 250 jeunes qui bénéficient de l’encadrement de l’ANADER pour la mise en place de parcelles de caféiers.

Une vision de l’Etat de Côte d’Ivoire orientée vers la durabilité de la filière café

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / O p p o r t u n i t é s p o u r l a f i l i è r e C a f é e n C ô t e d ’ I v o i r e

La filière industrie chimique, le défi de la compétitivité

Un secteur tourné vers la sous-région

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LA FILIÈRE INDUSTRIE CHIMIQUE, UN POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

Union Européenne

L’industrie chimique est constituée par les types suivants:• l’industrie plastique (plasturgie) et du caoutchouc;• l’industrie pharmaceutique;• l’industrie cosmétique;• l’industrie des détergents;• l’industrie des colles-ciments et peinture;• l’industrie de la fabrication et de la régénération des huiles minérales; • l’industrie chimique agricole.

En Côte d’Ivoire, l’industrie chimique représente 28,5 % du tissu industriel national et contribuera de manière significative à l’objectif de l’Etat de faire passer la part du secteur industriel dans le PIB de près de 30% en 2014 à environ 40 % en 2020.

La plasturgie constitue l’industrie la plus ancienne avec l’installation des premières entreprises dès 1964. Elle a connu un essor dans le courant des années 2000 avec une centaines d'entreprises. Cependant, un recensement effectué en février 2012 fait état de l’existence de 30 entreprises. Les entreprises de Plasturgie font plus de 60% de leur Chiffre d’Affaires à l’exportation notamment dans la Zone UEMOA.

L'industrie de l'emballage ivoirienne est la plus développée et la plus diversifiée de tous les pays d'Afrique de l'Ouest francophone. Tous les types d'emballage (en papier-carton, en plastique, en textile, métalisés), à l'exception du verre, y sont représentés : 3,1 % du chiffre d'affaires généré par le tissu industriel relèvent de l'emballage. 4 % du personnel industriel ivoirien travaillent dans ce secteur. L'agro-industrie utilise 50% de sa production. Le secteur industriel de l'emballage dépend presque totalement des matières premières importées à des prix très élevés (90 % des achats totaux). En conséquence, les emballages ont un prix de vente très élevé, le double par rapport à l'identique euro-péen ou asiatique, ce qui incite à l'importation de produits finis.

L’industrie cosmétique et pharmaceutique regroupe une centaine d’acteurs de di-verses tailles. Elle génère des dizaines de milliards de chiffre d’affaires par an. La Côte d’Ivoire dispose, depuis 2009, d’une Politique Pharmaceutique Nationale (PPN). Un plan

directeur pharmaceutique a été élaboré pour sa mise en œuvre. Le marché pharmaceutique est évalué en 2012 à environ 360 millions de $US au stade de la consommation, soit environ 17 US$ par habitant et par an. Le secteur pharmaceutique privé occupe une place très importante dans le système de santé et comprend essentiellement :• Trois grossistes-répartiteurs (LABOREX-CI, COPHARMED, DPCI) qui im-portent plus de 90% de leur chiffre d’affaires.• 850 officines privées de pharmacie en 2012.• 8 Unités de production de médicaments, dont 4 en activité. La production locale est évaluée à moins de 10% du marché pharmaceu-tique national. L’objectif visé étant de parvenir à 30% en 2020En dehors de l’Industrie des détergents, l’industrie chimique a un fort poten-tiel de développement à l’export dans les espaces UEMOA et CEDEAO.Toutefois, elle n’est pas en mesure d’envisager une conquête du marché de l’Union européenne en raison d’un manque de compétitivité.

Les 60 entreprises de l'Industrie Chimique en Côte d'Ivoires sont reparties comme suit:

TYPE D’INDUSTRIES Nombre d’entreprises

Industrie Plastique (Plasturgie) et du caoutchouc 30

Industrie Pharmaceutique 8

Industrie des détergents 5

Industrie Cosmétique 8

Industrie des Colles-ciments et Peinture 4Industrie Régénération des huiles miné-rales 1

Industrie des engrais 2Industrie du reconditionnement des pro-duits Phytosanitaires 2

TOTAL 60

Industrie cosmétique

Industrie de l'emballage

Industrie pharmaceutique

L’appui au secteur privé a toujours constitué une priorité pour les pays ACP.

A cet effet, l’UE a développé plu-sieurs instruments dont ont pu

bénéficier les industries des pays membres. Le sec-teur industriel dans sa globalité et dans l’ensemble du continent africain, a bénéficié de l’appui de l’UE à travers les programmes de mise à niveau.En Côte d’Ivoire, grâce au Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régionale (PACIR) financé par l’UE et mis en œuvre par l’ONUDI, un Programme National de Restructuration et de Mise à Niveau (PNRMN) des entreprises industrielles a été formulé, validé par le gouvernement ivoirien en Conseil des Ministres en septembre 2013 et lancé officiellement par le Premier Ministre le 6 mars 2014. Il est une composante majeure de la politique indus-trielle pourles cinq prochaines années.

Pour la bonne marche de ce programme, en outre, en fin d’année 2014, les statuts de l’Agence de Déve-loppement de la Compétitivité des Industries (ADCI) ont été signés en partenariat avec le secteur privé et le Fonds d’Appui à la Restructuration et à la Mise à Niveau (FREMIN) a été institué par décret.

Le PACIR ONUDI a accompagné les autorités ivoi-riennes dans le démarrage du PNRMN à travers les actions suivantes :

• une étude de faisabilité pour la création de trois Centres d’Appui à la Compétitivité et au Développement Industriels (CACDI) dans les trois secteurs suivants : (i) agro-alimentaire, (ii) mécanique, soudage et plasturgie et (iii) textile-habillement ;

• Une étude pour le développement de l’industrie pharmaceutique en Côte d’Ivoire;

• des diagnostics concernant 25 entreprises de différents secteurs et 58 actions d’assistance technique prioritaires afin d’améliorer leur com-pétitivité.

Le Plan National de Déve-loppement (PND) 2016-2020 consacre l’industrie,

y compris l’industrie chimique, comme pilier essentiel de la trans-formation structurelle de l’écono-mie Ivoirienne. En effet, même si l’économie ivoirienne est dotée d’un appareil productif industriel relativement diversifié par rapport

aux pays de la sous-région, l’in-dustrie dispose d’une marge de progression importante.

La vision de l’Etat inscrite dans le PND est complémentaire avec le Programme National de Res-tructuration et de Mise à Niveau (PNRMN) des entreprises indus-trielles et la Stratégie Nationale d’Exportation(SNE), dans la me-

sure où la SNE fait du secteur caoutchouc et plastiques un sec-teur prioritaire.

La mise en place de cette vision de l’Etat passe au niveau de l’in-dustrie chimique notamment par (i) la densification et le développe-ment des capacités d’exportation, (ii) le développement de nouvelles stratégies pour l’accélération des secteurs qui sous-tendent des de-mandes à caractère « souverain » tels que le secteur pharmaceu-tique et le secteur du logement (BTP, matériaux), (iii) le dévelop-pement de nouvelles stratégies et partenariats pour catalyser l’éclo-sion de nouvelles grappes secto-rielles pouvant servir de base à une deuxième révolution indus-trielle.

Une volonté de l’Etat de mettre en place un tissu industriel fort, structuré et diversifié

La filière industrie chimique et le partenariat avec l’UE

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / Oppor tun i tés pour la f i l i è re Ch imique en Côte d ’ Ivo i re

La filière coton, textile-habillement, le défi de la compétitivité

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LA FILIÈRE COTON, TEXTILE-HABILLEMENT, UN POTENTIEL A DÉVELOPPER

Union Européenne

Une filière au cœur de la lutte contre la pauvreté

La culture du coton, 100% sans OGM, est pra-tiquée sur des exploitations de type familial d’environ 3 hectares en moyenne, ces su-perficies étant partagées avec des cultures

vivrières. Elle est intensifiée par l’utilisation systéma-tique d’engrais, de produits phytosanitaires et de se-mences sélectionnées et est en voie de mécanisation par l’utilisation de matériels de culture attelés et moto-risés. Le coton, communément appelé « l’or blanc du Nord », joue un rôle important dans l’économie agri-cole de la Côte d’Ivoire et représente le poumon de l’économie des zones du nord du pays. Il constitue la principale source de revenus de ces populations. La culture du coton, pratiquée sur des superficies d’envi-ron 300.000 hectares par an, a également permis un début d’industrialisation du district des savanes avec dix usines d’égrenage, une filature et une huilerie de

graine. C’est une culture résolument tournée vers l’ex-portation, la quasi-totalité de la production de coton étant exportée sur les principaux marchés d’exporta-tion suivants : le Burkina Faso et le Mali pour le coton graine et 15 destinations sur 3 continents pour le co-ton fibres dont 89,51% en Asie.

Le coton constitue le quatrième produit d’exportation après le cacao, l’hévéa et la noix de cajou. La Côte d’Ivoire,

avec 450.000 tonnes de Coton graine en 2015, est le troisième producteur africain de coton après le Burkina Faso et le Mali.Il représente 7% des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire et contribue à hauteur de 1,7% au PIB.Les réformes successives mises en place en 2002 et 2013 ont permis de soutenir cette dynamique :

• fixation du cadre organisationnel des filières coton et anacarde ;

• création de l’Autorité de Régulation du Coton et de l’Anacarde (ARECA) ;

• création du Conseil de Régulation, de Suivi et de Développement des filières Coton et Anacarde (Conseil du Coton et de l’Anacarde), en rem-placement de l’ARECA;

• définition des règles de commerciali-sation.

Le secteur est organisé autour d’une In-terprofession «INTERCOTON». La filière coton est organisée autour des principaux acteurs suivants: les producteurs (plus de 120.000), les sociétés cotonnières, les fournisseurs d’intrants, les sociétés de fila-

ture/textile, une société de trituration, les structures d’appui de la filière coton et les structures de contrôle de la pesée. Les pro-ducteurs et les sociétés cotonnières entre-tiennent des relations étroites, ces sociétés préfinançant les engrais et les intrants utili-sés pour la culture de coton et en déduisant le prix au moment de l’achat de la produc-tion.Par contre, le secteur textile-habillement évolue à 75% dans l’informel, d’où des dif-ficultés à l’appréhender dans sa globalité.La filière coton-textile dispose de plusieurs atouts, toutefois dans sa volonté de se tour-ner vers le marché de l’Union européenne, il lui faudra relever plusieurs défis :

• pour le coton, la difficulté d’accéder à des semences de qualité, le coût éle-vé des intrants, l’inadéquation des em-ballages avec la spécificité du produit ;

• pour le textile-habillement, la diffi-culté d’accéder aux intrants généra-lement importés (fibres synthétiques ou chimiques, tissus, laines, boutons, baleines, fermetures éclairs, etc.), l’utilisation de procédés de confection non industriels, la faiblesse du niveau des investissements et l’absence de mesures de soutien.

Le Plan National de D é v e l o p p e m e n t (PND) 2016-2020

ambitionne de porter la production ivoirienne de coton à 600.000 tonnes en 2020 et de devenir le pre-mier producteur africain tout en s’inscrivant dans un processus de diversi-

fication.En effet, le secteur de la transformation du coton recèle d’importants atouts et opportunités. Il s’agit, entre autres :

• des graines de coton : huile alimentaire• des fibres de coton (utilisation dans le textile

et l’industrie pharmaceutique) : tissus, couver-tures, entoilage de pneus, coton hydrophile, ouate, coton iodé etc.

• des tourteaux : alimentation du bétail, fabrica-tion des farines comestibles par l’homme

• des coques : combustible, charbon, colorant,

pâte à papier, etc.• habillement• du duvet ou linter : fabrication de vernis, de cel-

luloïds, de fibres de disques, de rayonne, de feutre, de rembourrages, de papiers fins, du similicuir, etc.

Au niveau agricole, cette volonté de l’Etat passe par (i) la relance de la recherche et développement et (ii) l’amélioration de la qualité des produits.

L'Union européenne (UE) et l'Afrique ont établi un partenariat pour le déve-

loppement du secteur du coton avec des composantes commer-ciales et de développement. Dans ce cadre, l'UE appuie la compé-titivité des secteurs cotonniers en Afrique et vise à réduire leur vulnérabilité. Entre 2005 et mai 2014, l'Union européenne aura soutenu le secteur coton à hau-teur de 58,8 millions d'euros soit 38 milliards 600 millions de FCFA. L’Etat de Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu de l’Union européenne, en vue du financement du projet : « appui à la recherche coton-nière axée sur l’amélioration des revenus ». D’un montant de 3,4 millions d’euros, soit environ 2,3 milliards de F CFA, financé à hauteur de 78,48 % par l’Union

Européenne et 21,52 % par l’Etat de Côte d’Ivoire. Ce projet a pour objectif d’introduire dans les ex-ploitations cotonnières, des inno-vations produites par la recherche agronomique en vue d’augmenter le revenu des producteurs de co-ton. Le secteur textile-habillement a bénéficié de l’appui de l’UE à travers le Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Ré-gionale (PACIR), mis en œuvre par l’ONUDI. Le PACIR est un programme dont la Côte d’Ivoire a

bénéficié dans le cadre de l’APE intérimaire signé avec l’UE. Ce programme a sélectionné des en-treprises qui ont reçu des appuis en matière de formations (embal-lage, normes, e-commerce, pro-ductivité des ateliers, stylisme, collections, etc.), une assistance technique afin de passer d’une production à la pièce à une pro-duction à la chaîne industrielle, la création de trois consortiums d’exportation.

Une vision de transformation et de diversification dans la filière coton, textile-habillement

La filière coton, textile-habillement et le partenariat avec l’UE

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / O p p o r t u n i t é s p o u r l a f i l i è r e C o t o n e n C ô t e d ’ I v o i r e

La filière fruitière ivoirienne est bien organisée autour de 3 associations qui défendent les intérêts de leurs membres et bénéficient du droit d’usage et de gestion du terminal fruitier au port d'Abidjan:• l’Organisation Centrale des producteurs-exportateurs d’Ananas et de Bananes (OCAB) créée le 12

septembre 1991 ;• l'Organisation des producteurs exportateurs de bananes, d'ananas, de mangues et autres fruits d'expor-tation de Côte d'Ivoire (OBAM-CI) créé en 2009 ;• et l’Association Régionale des Exportateurs de Mangues et produits tropicaux (AREXMA) qui a été créé en 2013.

Une filière bien organisée

Une filière tournée vers le marché européen

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LE DEVELOPPEMENT A L’INTERNATIONAL DE LA FILIÈRE FRUITIÈRE IVOIRIENNE

Union Européenne

Une place de choix dans le tissu socio-économique national

Exportation en 2014(Tonnes)

Chiffre d’affaires 2014

(Millards FCFA)

Banane 252.7 88.5

Ananas 23 6.9

Mangue 20.5 7.5

Cette filière de fruits « dessert » frais a une longue expérience d’exportation vers l’Union européenne, son marché de prédilec-tion. Pour se maintenir sur ce marché concurrentiel, la filière

s’emploie à surmonter plusieurs défis:(I) la forte concurrence des producteurs d’Amérique latine; (II) la libéralisation du marché de l’ananas;(III) l’érosion des préférences pour la banane (baisse progressive

des droits de douane)au bénéfice des producteurs d’Amérique latine; (IV) les normes sanitaires et phytosanitaires pour la mangue; (V) le coût élevé des intrants et du fret maritime et aérien.

L’ananas: il repré-sente 1,6% du PIB agricole, occupe environ 11% des 135.000 hectares consacrés à la culture fruitière en Côte d’Ivoire et a un rendement à l’hectare de 30 à

40 tonnes. On rencontre environ 2.500 petits planteurs d’ananas qui réalisent 80 % de la production de façon infor-melle ou traditionnelle et sont affiliés pour la plupart à des coopératives pour le groupage, l’emballage et le transport. La superficie moyenne est de 5 ha. Des exploitations appartenant à de grands groupes de distribution de fruits pra-tiquent une production intensive pour l’exportation, avec des exploitations de superficie moyenne de 500 ha. Les zones de production de l’ananas sont l’Est du fleuve Comoé principalement (Bonoua, Adiaké et Aboisso) et les lo-calités de Dabou, Tiassalé, Azaguié, Agboville. Le prix à l’exportation varie de 325 à 415 FCFA / kg.

La mangue: le rendement à l’hectare est de 4 tonnes-pour une superficie d’envi-ron 30.000 hectares essen-tiellement au Nord de la Côte d’Ivoire. La culture de la mangue occupe environ 10.000 producteurs. 3ème fruit exporté par la Côte d’Ivoire derrière la banane et l'ananas. Les mangues sont produites essentiellement par de petits producteurs indivi-duels avec des superficies de 2 à 3 hectares. Les prix à l’exportation de la mangue se situent autour de 600 FCFA/Kg, mais ils subissent des fluctuations continues.

La banane dessert : 6ème pro-duit agricole d’exportation de la Côte d’Ivoire et 7% du PIB agri-cole (Source : Programme Natio-nal d’Investissement Agricole, 2010-2015), avec un rendement à l’hectare de 40 à 60 tonnes, pour une superficie d’environ 7000 hectares, la culture de la banane nécessiteenviron 10.000 emplois directs. La quasi-totalité des plan-tations est située au Sud-Est de la Côte d’Ivoire. On compte 6 producteurs/exportateurs dont 5 filiales de multinationales. Le prix de la banane à l’exporta-tion est très fluctuant et varie de 200 à 600 FCFA /kg.

La filière fruitière maintient les populations dans les zones rurales, participe à un amé-

nagement équilibré du territoire et à l’intégration des femmes dans le tissu socio-économique.

Elle occupe une place impor-tante dans la diversification de la production agricole

et par les revenus qu’elle procure aux populations. Le Plan National de Développement (PND) 2016-2020 a inscrit la filière fruitière en bonne position dans le cadre du développement de l’agro-industrie ivoirienne. La stratégie nationale

d’exportation en fait également une filière prioritaire.Dans cette optique, la filière a besoin de se professionnaliser, de maintenir son positionnement sur les marchés tout en ciblant plus activement les marchés régionaux.

Au niveau agricole, cela exige (i) de procéder au re-nouvellement du verger de

mangues, (ii) de renforcer la re-cherche et développement, afin de mettre sur le marché des produits adaptés aux clients, (iii) de conso-lider les petites exploitations et (iv) de créer un label pour les filières.

Pour ce qui est des orien-tations industrielles, il convient (i) de promouvoir la

création d'usines de production de jus et de fruits séchés, (ii) de déve-lopper l’industrie de niche dans les huiles essentielles à base de fruits destinées aux marchés cosmé-tiques, (iii) d’améliorer la compétiti-vité des industries locales d’embal-lage et de production d’intrants (iv) de créer les conditions pour faire baisser le coût du transport mari-time.

La filière bénéficie d’un sou-tien important de la part de l’Union européenne.

Par le passé, l’UE a largement appuyé le secteur de l’ananas. Les producteurs ivoiriens n’ont toute-fois pas pu s’adapter au change-ment de variétés, imposé par la grande distribution européenne et les producteurs d’Amérique latine. Les quantités annuelles exportées ont ainsi été divisées par 10. La banane ivoirienne bénéficie de l’aide de l’UE depuis près de 20 ans. Actuellement un finance-ment de 44,75 millions d’euros sur la période 2013-2017 à travers le

programme de Mesures d’Accom-pagnement Banane (MAB) est en cours. Les objectifs du programme sont la réduction du coût de revient des plantations exportant sur l’Eu-rope, (ii) le développement de plan-tations villageoises, (iii) le dévelop-pement des marchés local et sous régional et (iv) l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et la préservation de l’environnement.Un appui à la mangue se fait à travers un programme de 6,3 mil-lions d’euros sur la période 2010-2019 pour l’ensemble des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Paci-fique (ACP). Ce programme vise l’adéquation des produits agricoles aux exigences sanitaire et phyto-sanitaire européennes et interna-tionales. Les résultats attendus pour la mangue ivoirienne sont notamment (i) l’amélioration des

contrôles pour les opérateurs à risque ; (ii) l'enregistrement obli-gatoire des exportateurs de man-gues, (iii) le suivi et le traitement des conteneurs interceptés à leur entrée sur le marché européen et (iv) des formations. Un appui com-plémentaire a été obtenu en 2015 pour régler la crise de la mouche de la mangue, à l’origine de plu-sieurs interceptions de containers dans l’espace européen, dues à la présence d’œufs ou larves de mouches pouvant potentiellement infester les plantations de fruits européennes.

Une vision ambitieuse de l’Etat pour la diversification des marchés et des produits

Le partenariat de la filière avec l’Union européenne

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / Oppor tun i tés pou r l a f i l i è re Fru i t i è re en Cô te d ’ I vo i re

Une filière à fort potentiel d’exportation

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MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LE MANIOC ET SES DÉRIVÉS, UNE FILIÈRE D’AVENIR POUR LA CÔTE D’IVOIRE

Union Européenne

Une contribution importante au développement socio-économique

La culture du manioc est pratiquée dans l’en-semble du pays, princi-

palement en association avec d’autres cultures. Les superficies occupées sont en augmentation et sont passées de 308.791 hec-tares en 2006 à 352.618 hectares en 2011.

Cependant, sur la même période, les rendements des variétés tra-ditionnelles ont baissé au cours des dernières années (7,7 tonnes/ha en 2008 à 6,7 tonnes/ha en 2011) (Source : Conseil National des Exportations de Côte d’Ivoire) et sont nettement en deçà de la moyenne régionale (9,6 tonnes/ha) et de ceux des premiers pro-

ducteurs mondiaux qui oscillent entre 20 à 25 tonnes/ha.

Néanmoins, le niveau global de production est en pleine crois-sance et est passé,sur la période 2012-2014, de 2.4 à 4.2 millions de tonnes. Le volume exporté en 2013 est d’environ 7.185 tonnes (racines de manioc, semoule de

manioc et attiéké frais). Les reve-nus à l’export sont de 1.3 milliard de FCFA en 2012 et de 686 mil-lions de FCFA en 2013 (Source : Conseil National des Exportations de Côte d’Ivoire). Le manioc constitue un bassin d’emplois important pour les femmes qui représentent envi-ron 90 % des travailleurs dans la production. Les femmes inter-viennent très souvent dans le secteur à titre individuel, mais de nombreuses coopératives de pro-ductrices et de transformatrices existent.

Le manioc, considéré par la FAO comme la « culture du XXIe siècle», connaît une demande croissante

sur le marché régional et international. Les produits dérivés utilisés dans l’alimenta-tion humaine et animale et, dans une moindre mesure, dans l’industrie agroalimentaire.

En Europe ou en Amérique du Nord, la de-mande en amidon est en augmentation constante en raison de son utilisation polyva-lente comme matière première dans les in-dustries agroalimentaire, textile, pharmaceu-tique, du papier et du biocarburant. Avec un accroissement sur la période 2012-2014 de 76% (Source : Conseil National des Expor-tations de Côte d’Ivoire), le manioc constitue la deuxième production vivrière de Côte d’Ivoire en volume après l’igname. La Côte d’Ivoire est le 5ème producteur de manioc de la CEDEAO.

Le niveau d’organisation des acteurs est globalement faible. Malgré l’existence d’associations de commerçantes bien struc-

turées. En outre, en dépit de son potentiel de développement socio-économique réel en termes de sécurité alimentaire et d’em-plois des femmes et des jeunes, la filière est sous-exploitée et les exportations demeurent marginales.

En vue d’accroître sa présence sur les mar-chés extérieurs, notamment ceux très rému-nérateurs d’Europe et d’Amérique du Nord, la filière se doit de relever plusieurs défis : (i) la faiblesse des rendements, (ii) l'insuffi-sance des boutures, (iii) les difficultés d’ac-cès aux variétés améliorées, (iv) le niveau élevé des pertes post-récoltes (v) le faible niveau de mécanisation, (vi) le coût élevé des intrants (notamment les emballages), du transport et de la certification pour les entreprises exportatrices, (vii) les difficultés d’accès au financement, (viii) les normes et standards de qualité et (ix) l’absence de stra-tégie marketing pour le manioc et ses dérivés avec comme conséquence une labellisation insuffisante des produits ivoiriens.

La Côte d’Ivoire ambi-tionne de passer à un taux de transformation

industrielle de la production locale de 25% en 2020 à 50% en 2025.

Le pays dispose d’une marge de progression en termes d’implantation sur ses principaux marchés d’ex-portation:

• Europe;• Amérique du Nord;• Afrique.

Dans cette optique, le Plan National de Développe-ment (PND) 2016-2020 vise à renforcer le rôle de la filière manioc dans la dynamique de l’économie en établissant un lien fort entre l’agriculture, l’agrobusi-ness et l’industrie dans le cadre de la marche de la Côte d’Ivoire vers l’émergence.

Cette vision du PND est complémentaire à celle du Programme National d’Investissement agricole (PNIA) qui vise à rendre l’agriculture ivoirienne plus compétitive et plus rémunératrice pour les produc-

teurs, tout en assurant la sécuritaire alimentaire.

L’atteinte de ces objectifs passe par l’améliora-tion: 1) de la gouvernance du secteur agricole; 2) de la productivité et de l’environnement du secteur agricole; 3) de la souveraineté alimentaire et de la résilience des populations et 4) des conditions de vie des populations.

Elle passe aussi par la poursuite des soutiens aux plantations de manioc par les organismes nationaux (FIRCA, CNRA, etc.), ainsi que les multinationales et les partenaires techniques et financiers (Mars, Nest-lé, FIDA, Banque Mondiale, BOAD etc.)

L’Union Européenne finance la filière manioc pour un montant de 5 millions d’euros le projet « Renforcement des relations com-merciales entre les petits acteurs et les acheteurs dans la filière des racines et tubercules en Afrique ». Il a pour objectif d’améliorer les moyens d’existence des petits ac-teurs engagés dans les chaînes de valeur du manioc et de la pomme de terre. Les pays béné-ficiaires sont le Bénin, le Came-roun, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Malawi pour le manioc ; le Rwanda et de l’Ouganda pour la pomme de terre.

Sur le plan de la commercialisa-tion des produits dérivés du ma-nioc, la Côte d’Ivoire a bénéficié du financement de l’UE pour la mise en œuvre du Programme d’Appui au Commerce et à l’Inté-gration Régionale (PACIR), finan-cement obtenu dans le cadre des engagements de l’APE intérimaire signé avec l’UE en 2008. Grâce à ce programme, des entreprises

de la filière notamment celles productrices d’attiéké déshydraté ont été sélectionnées et se sont regroupés en deux consortiums d’exportation. Elles ont bénéfi-cié de formations et d’appuis à la prospection ayant abouti à des captations de marché à l’export en France, aux Etats-Unis et dans la sous-région.

Une stratégie étatique axée sur la sécurité alimentaire et une meilleure intégration de l’agriculture aux chaînes de valeur mondiale

Le partenariat de la filière avec l’UE

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / Oppo r tun i t és pou r l a f i l i è re Man ioc en Cô te d ’ I vo i re

Une filière résolument exportatrice dans un environnement international de plus en plus compétitif

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LA FILIÈRE THON, UNE VITRINE POUR LES EXPORTATIONS IVOIRIENNES VERS L’UNION EUROPÉENNE

Union Européenne

Une place indéniable dans le tissu socio-économique national

La filière thonière contribue de façon conséquente à la formation du PIB au niveau halieutique et à l’insertion socio-économique des populations, en particulier des femmes, ceci en dépit de la baisse des quantités de thons sur la période 2010-2014.

Les principaux indicateurs sont les suivants :

L’industrie thonière joue un rôle important dans l’économie halieu-tique ivoirienne en contribuant à

rééquilibrer une balance commerciale for-tement déficitaire en matière halieutique du fait des importations massives de pois-son destinés à couvrir les besoins en pro-téines de la population ivoirienne. L’indus-trie de transformation du thon compte trois conserveries (SCODI, PFCI et AIRONE) d’une capacité de traitement de thons de l’ordre de 110.000 tonnes par an, avec une utilisation moyenne en deçà de 50% de-puis 2005. La Côte d’Ivoire ayant conclu un accord de pêche avec l’Union européenne, les navires de l’Union européenne (18 en 2014) bénéficient d’un accès privilégié aux eaux ivoiriennes. Le tonnage annuel pré-levé par bateau est de l’ordre de 1.000 à 2.000 tonnes (1.100 en 2014) sur lesquels est acquittée une redevance de 35 euros par tonne pêchée.La filière bénéficie des infrastructures de débarquement, de transbordement et

d’avitaillement du port de pêche d’Abidjan, premier port thonier d’Afrique, par lequel transitent annuellement plus de 270.000 tonnes de thon. L'environnement est de plus en plus compétitif au niveau régional en termes notamment d’accès à la matière première en raison du nombre croissant de conserveries en Afrique de l’Ouest. Au niveau international, elle fait face à une concurrence forte des pays asiatiques et latino-américains sur le marché de l’Union européenne, en dépit d’un bilan carbone meilleur à celui de ses concurrents. Les opérateurs économiques de la filière doivent relever les défis suivants : (i) l’ac-cès à la matière première, (ii) la multiplicité de normes en fonction des clients, (iii) la baisse de compétitivité en raison des mo-dalités de mise en œuvre du régime franc applicable aux conserveries ivoiriennes, (iv) la difficulté de conquête d’autres mar-chés en raison de leurs obligations au titre du régime franc.

Production nationale

Quantité 2014 21.824 tonnes dont plus de 90% de la produc-tion exportée dans l’UE

Chiffre d’affaires 2014 Environ 75 milliards de FCFA

Capacité annuelle de traitement des conserve-ries 110.000 tonnes

Capacité moyenne utilisée

Avant 2005 90%

Depuis 2005 48%

Emplois

Directs 3.000 (dont environ 80% de femmes) faisant vivre environ 15.000 personnes

Indirects 40.000

Source : Ministère des Ressources Animales et Halieutiques

La vision de l’Etat de Côte d’Ivoire est contenue dans le Plan National de Déve-

loppement (PND) 2016-2020 qui se fonde sur le Plan Stratégique de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PSDEPA 2014-2020). L’impact global attendu de la mise en œuvre du PSDEPA est de faire du secteur des ressources ani-males et halieutiques une source de croissance durable et de créa-tion d’emplois, afin de réduire l’extrême pauvreté et la faim en Côte d’Ivoire. Ce qui doit faire

passer sa contribution au PIB à 6% en 2020 contre 2% actuelle-ment. En matière thonière, la mise en œuvre de cette vision étatique passe de manière globale par une amélioration du positionnement de la filière sur son marché de prédilection qu’est l’Union euro-péenne. De manière spécifique, la mise en œuvre de la vision de l’Etat passe par (i) l’amélioration de la productivité des conserve-ries, (ii) l’élimination des barrières non tarifaires, (iii) le renforcement du dispositif de contrôle qualité et (iv) le développement de la pêche

thonière nationale dans le cadre du partenariat public-privé.

L’UE est le plus grand marché mondial pour le

thon. L’Équateur est de-venu un des principaux fournisseurs des grands marchés. En France, le

principal fournisseur est devenu l’Espagne, grâce à la promotion fructueuse du thon en conserve haut de gamme espagnol.

La plupart des produits sont vendus en conserve avec seulement environ 4 % des importations de thon ven-dues en tant que produit frais de qualité.

Le premier accord de pêche entre l’UE et la Côte d’Ivoire a été conclu en 1990. L’accord actuel court jusqu’en 2018. Ces accords autorisent l'exercice de la pêche dans les eaux ivoiriennes par des navires de l'UE provenant principalement d'Espagne, de France et du Portugal. Il fait partie du réseau des accords sur la pêche au thon en Afrique de l'Ouest.

La contribution annuelle de l’UE est de 680.000 eu-ros, dont 257.000 pour soutenir la politique de pêche de la Côte d’Ivoire. A cela s’ajoute une redevance à la charge des armateurs (38 navires) de 35 € par tonne pêchée et le paiement des licences. Ces ressources sont utilisées pour la formation des pêcheurs ivoiriens, la conduite d’études spécifiques visant à renforcer les moyens d’appréciation des stocks, la promotion et le

développement de nouvelles techniques de pêches, la lutte contre la pêche illégale. Les navires de l’UE sont les principaux fournisseurs des trois conserveries de thon d’Abidjan, apportant près de 70 % de leur matière première. Ils repré-sentent également la moitié des quantités transbor-dées, fournissant environ 11.000 tonnes de poisson au marché national.

La présence des navires de l’UE dans le port d’Abi-djan génère des avantages économiques importants, avec environ 21.000 personnes qui dépendent de la présence des flottes européennes. Dans le cadre de la mise en œuvre de sa Politique commune de la pêche (PCP) réformée, l’UE prend des mesures pour mettre en œuvre des stratégies régionales en faveur de la pêche au thon dans les zones de pêche dans lesquelles sa flotte est active.

Une volonté de l’Etat de renforcer le positionnement de la filière thonière sur le marché de l’Union européenne

La filière thon et le partenariat avec l’Union Européenne(UE)

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / O p p o r t u n i t é s p o u r l a f i l i è r e T h o n e n C ô t e d ’ I v o i r e

Une filière avicole ivoirienne dynamique

République de Côte d’IvoireUnion - Discipline - Travail

MINISTERE DE L’INTEGRATION AFRICAINE ET DES IVOIRIENS DE L’EXTERIEUR

LA FILIÈRE AVICOLE, UNE FILIÈRE IMPORTANTE POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE AVEC UN POTENTIEL

D’EXPORTATION EN AFRIQUE DE L’OUEST

Union Européenne

La filière avicole, une source de croissance durable et de lutte contre la pauvreté La filière avicole est en pleine crois-

sance avec une augmentation sur la période 2000 à 2014 d’environ 19%

de la production de poussins d’un jour et d’environ 46% de la production d’œufs et un chiffre d’affaires global de la filière d’environ 240 milliards de FCFA en 2014.En outre, elle constitue le principal débouché pour les pro-duits agricoles et les sous-produits agro-in-dustriels, notamment le maïs, les tourteaux de coton, de soja, etc.La filière est également un grand pourvoyeur d’emplois directs et in-directs, avec 170.000 emplois en 2014, dont 50.000 emplois directs et 120.000 emplois indirects.L’évolution des principaux indica-teurs en matière de production, importation et commercialisation de produits avicoles pour les années 2000 et 2014 se présente comme suit :(Voir tableau).

La filière a une forte dépendance en matière d’intrants vis-à-vis de l’Union européenne (UE). En effet, ses cinq

premiers fournisseurs en matière de poussins d’un jour sont des pays de l’UE et deux pays de l’UE font partie de ses cinq premiers four-nisseurs en matière d’œufs à couver avec le Brésil, le Maroc et le Sénégal. Par ailleurs, les pays de l’Union européenne font partie de ses principaux fournisseurs en ce qui concerne les provendes et matières premières pour l'ali-mentation animale.

La filière avicole ivoirienne se profes-sionnalise de plus en plus en vue de favoriser la durabilité de la filière, d’ac-

croître les revenus des acteurs et de veiller à la sécurité alimentaire des consommateurs. Les réformes entreprises et l’émergence du secteur privé dans la filière ont conduit à la mise en place en 1995 de l’Interprofession Avicole Ivoirienne (IPRAVI) qui est composé de trois collèges :

• le Collège des producteurs qui regroupe les éleveurs de poulets de chair et les producteurs d’œufs de consommation ;

• le Collège des agro-industriels qui com-prend les accouveurs, les fabricants d’aliment de volaille, les abattoirs et les centres de conditionnement d’œufs ;

• le Collège des revendeurs de produits avicoles qui regroupe les revendeurs de volaille et d’œufs de consommation.

En 2014, la filière avicole ivoirienne couvre 100% des besoins nationaux de consomma-tion en œufs et à plus de 96% ceux en viande de volailles. Toutefois, dans son objectif d’ac-croître la contribution de la filière au PIB, la filière est confrontée aux défis suivants : (i) la disponibilité et le coût élevé des intrants tels que le maïs, (ii)la difficulté d’accès au finan-cement pour l’exploitation et la mise en œuvre du Plan Stratégique de Relance de l’Avicul-ture (PSRA), (iii) la difficulté d’accès à des espaces du fait de la pression foncière et (iv) la faiblesse du niveau de formation de nom-breux acteurs.

Produits Unité 2000 2014 Evolution en pourcentage

Aliments complets volailles en tonnes 114.500 316.256 36%

Total poussins d’un jour en milliers d’unités 7790 40.326 19%

Effectifs mis en place/Poussins de chair en milliers d’unités 5640 35.861 16%

Effectifs mis en place/Poussins de ponte en milliers d’unités 2150 4465 48%

Production

Production d’œufs en millions d’unités 478 1033 46%

Production de viande Tonnes équivalent carcasses (Tec) de poulets de chair

6151 39.110 16%

Tec de poule de réforme 2667 5214 51%

Tec total viandes modernes 8818 44.324 20%

Importation

Viande de volailles modernes en tonnes 2839 991 -35%

Total viande de volailles importées en tonnes 2839 991 -35%

Prix d’importation FCFA/kg (CAF) 441 1054 42%

Prix d’achat au producteur

Poulet de chair FCFA/kg vif 1000 1353 74%

Poule de réforme FCFA/kg vif 1350 1681 80%

Plateau d’œufs FCFA/kg vif 1200 1791 67%

Prix de vente au consommateur

Poulet de chair FCFA/kg vif 1250 1848 67%

Poule de réforme FCFA/kg vif 1402 1831 76%

Plateau d’œufs FCFA/kg vif 1300 2146 60%

Consommation/habitant/an

Viande de volailles modernes locales Kg/hab/an 0,53 1,96 27%

Viande de volailles modernes importées Kg/hab/an 0,17 0,04 -23%

Œufs de consommation Kg/hab/an 29 46 63%

Source : IPRAVI

La Côte d’Ivoire s’est doté d’un Plan Stratégique de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PSDEPA 2014-2020) qui a servi de base à l’élaboration du Plan National de Développe-

ment (PND) 2016-2020.L’impact global attendu de la mise en œuvre de ces deux plans est de faire dusecteur des ressources animales et halieutiques une source de croissance durable et de création d’emplois, afin de réduire l’extrême pauvreté et la faim en Côte d’Ivoire. Sa contribution au PIB doit passer de 2% actuellement à 6% en 2020.La mise en œuvre de cette volonté de l’Etat de développer le secteur avicole passe par :

1. le renforcement de la gouvernance et de l’intégration sous-régionale du secteur des ressources animales;

2. l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des ressources animales;

3. le renforcement des capacités des parties prenantes au développe-ment du secteur.

L’agriculture, y compris l’éle-vage, constitue un secteur de concentration tradition-

nellement soutenue par l’UE no-tamment dans le cadre des fonds alloués au titre du Fonds Euro-péen de Développement (FED) à travers les programmes indicatifs nationaux (PIN) successifs. On peut citer la lutte contre les épi-zooties, notamment la prévention de la grippe aviaire avec comme objectif l’assistance au Gouver-nement dans la mise en place ra-pide de mesures de prévention et de contrôle de l’influenza aviaire hautement pathogène. On peut également citer, au titre du PIN 2014-2020 (11ème FED), la déli-

mitation du foncier rural en Côte d'Ivoire à hauteur de 26 milliards de FCFA, afin d’inciter le secteur privé à l’investissement dans le secteur agricole et de contribuer à réduire la pression foncière. Par ailleurs, la volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire de promouvoir

la filière avicole au regard de ses avantages comparatifs a abouti à l’exclusion de la libéralisation des échanges dans le cadre de l’APE notamment de l’importation des poulets congelés originaires de l’UE.

Une volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire de faire de la filière avicole un pilier de la sécurité alimentaire

La filière avicole et le partenariat avec l’UE

L’acco rd de pa r tena r i a t économique en t re l ’A f r i que de l ’Oues t e t l ’Un ion Eu ropéenne / O p p o r t u n i t é s p o u r l a f i l i è r e A v i c o l e e n C ô t e d ’ I v o i r e