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La filière sucre en Algérie Introduction : Depuis le début du siècle, la production mondiale de sucre n'a cessé d'augmenter pour dépasser les 110 millions de tonnes dans les années 90. Le sucre joue un rôle majeur dans l'économie mondiale. Il fait vivre dix-huit millions de familles d'agriculteurs et pas moins de 1,8 millions de travailleurs tirent leurs revenus de l'industrie du sucre. Il est ainsi devenu l'une des matières premières naturelles dont l'importance économique est primordiale. L'Algérie, à cet égard, est totalement dépendante du marché extérieur, puisqu'elle importe pratiquement la totalité de ses besoins. Il est donc intéressant de connaître l'intérêt nutritionnel et technologique du sucre ainsi que d’avoir un aperçu chiffré de ce marché relativement complexe. 1

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La filière sucre en Algérie

Introduction :

Depuis le début du siècle, la production mondiale de sucre n'a cessé d'augmenter pourdépasser les 110 millions de tonnes dans les années 90. Le sucre joue un rôle majeur dansl'économie mondiale. Il fait vivre dix-huit millions de familles d'agriculteurs et pas moins de1,8 millions de travailleurs tirent leurs revenus de l'industrie du sucre. Il est ainsi devenu l'unedes matières premières naturelles dont l'importance économique est primordiale. L'Algérie, àcet égard, est totalement dépendante du marché extérieur, puisqu'elle importe pratiquement latotalité de ses besoins.

Il est donc intéressant de connaître l'intérêt nutritionnel et technologique du sucre ainsi qued’avoir un aperçu chiffré de ce marché relativement complexe.

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Problématique :

La problématique s’articule autour de la question formulée de la façon suivante :

Est-ce que les raffineries du sucre en Algérie sont-elles rentables économiquement etfinancièrement?

Les hypothèses de réponse sont :

Hypothèse principale : les unités nationales ne sont pas rentables à cause des coûts deproduction qui sont très élevés et ceci dû :

Sous hypothèse : Les coûts des matières premières importées sont très élevés, étant donnél’augmentation de prix des matières premières sur le marché mondial et à la dévaluation de lamonnaie nationale.

L’accroissement considérable des frais de personnel engendre des charges surélevées etaffecte sérieusement le résultat d’exploitation de l’unité, et par voie de conséquence sarentabilité financière.

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Histoire de sucre :

Depuis la plus haute antiquité, et jusqu’aux débuts de l’histoire européenne le sucre étaitréservé à des usages médicinaux, dans l’alimentation, à des fins nutritionnels, gustatives et deconservation.

Initialement, les gens mâchaient la canne à sucre brute pour en extraire sa douceur. La culturedu sucre aurait commencé dans le Nord-Est de l'Inde ou dans le Pacifique Sud respectivementvers 10000 ou 6000 avant JC. D'autres témoignages archéologiques associent la culture dusucre avec la civilisation de la vallée de l'Industrie Les Indiens ont découvert commentcristalliser le sucre pendant la dynastie des Gupta vers l'an 350.

Au cours de la révolution agricole musulmane, des entrepreneurs arabes adoptèrent lestechniques de production de sucre Indiennes et l'ont affiné et transformé en une grandeindustrie. Les Arabes ont créé les premières sucreries, raffineries, usines et plantations.

De son côté la culture romaine semble avoir largement, voire complètement ignoré, cetteforme de sucre, ne connaissant que le miel.

Vers 1390, une meilleure presse fut créée, ce qui permit de doubler le jus obtenu à partir de lacanne. Cela a permis l'expansion économique des plantations de sucre à l'Andalousie etl'Algarve. Vers 1420, la production de sucre fut étendue aux îles Canaries, Madère et auxAçores.

Les Portugais importèrent plus tard le sucre au Brésil. Hans Staden écrit qu'en 1540 l'île deSanta Catarina comptait 800 sucreries et que la côte nord du Brésil, Demarara et le Surinamen comptait 2 000.

Après 1625, les Hollandais importèrent la canne à sucre d'Amérique du Sud vers les îles desCaraïbes - de la Barbade aux îles Vierges. De 1625 à 1750, le sucre devint une matièrepremière très importante et les Caraïbes la principale source mondiale grâce à la main-d'œuvre issue de l'esclavage.

Au cours du XVIIe siècle, le sucre est devenu très populaire et le marché du sucre a connuune série d'augmentations. La production de sucre devint de plus en plus mécanisée. Lemoteur à vapeur alimente un premier moulin à sucre à la Jamaïque en 1768, et peu après, lavapeur remplace le feu comme source de chaleur.

C'est à partir de Napoléon, avec le blocus imposé par l'Angleterre, que se développe la culturede la betterave sucrière. De nos jours, une grande raffinerie de betteraves produit 1500 tonnesde sucre en 24 heures de production avec un effectif permanent d'environ 150 personnes.

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Partie nutritionnelle :

Définition du sucre :

Les sucres sont communément appelées « glucides » ce sont des substances organiquescomportant des fonctions carbonylées formés d’une ou de plusieurs unités de polyhydroxy-aldéhyde ou cétones et des fonctions alcool.

Les glucides sont formés en premiers au cours de la photosynthèse à partir du CO2 et del’H2O. Ils sont présents à l’état naturel dans tous les fruits et légumes. Le glucose et lefructose sont liés dans la plante pour former le saccharose, que l'on appelle communément«sucre ou sucrose».

On le rencontre comme :

-Elément de soutien (cellulose chez les végétaux et chétine chez les arthropodes).

-réserves énergétiques (glycogène, amidon).

-constituants métaboliques (nucléosides, coenzymes).

On les classe en :

a. Oses : glucides simples, non hydrolysables et réducteurs, comportant de 3 à 7atomes de carbone ; à cette catégorie appartient le sucre (ou saccharose) ;

b. Osides : glucides complexe, hydrolysable et dont la fonction carbonyle est engagéedans une liaison avec un autre composé :

Holoside : l’autre composé est un ose ; on distingue :Oligoholosides: il y’a un petit nombre d’unités d’oses élémentaires, environ 2 à 6,Polyholosides : il y a un grand nombre d’unités d’oses élémentaires, Hétérosides : l’autre composé n’est pas un ose.

On distingue également les oses dérivés (désoxyoses, osamines, acides uroniques,glycannes, etc. .) et les esters d’oses.

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Figure1 : La molécule de saccharose

Types de sucre selon le Codex Alimentaires:

Les sucres peuvent varier de couleur, de saveur, de goût et de grosseur des cristaux. Chaque caractéristique permet au sucre d’avoir des fonctions précises dans lesaliments, en plus de leur donner un goût sucré.

Il existe 26 types différents de sucres, mais d’une manière générale on a: Sucre blanc, cassonade, sucre complet et rapadura.

Du fait d’une prise de conscience des questions sanitaires (surpoids et obésité), les édulcorants ont vu le jour. Leur consommation explose au sein des pays développés(Japon). Le sirop à haute concentration de fructose issu du maïs est actuellement le premiersubstitut du sucre utilisé dans le monde en termes de tonnage.

Figure 2: Sucre blanc, cassonade, sucre complet et rapadura.

Critères de qualité:

• Selon l’EU, les sucres blancs sont des sucres dont la concentration en saccharose estsupérieure à 99.5% et les sucres types bruts sont ceux dont la concentration ensaccharose est inférieure à 99.5%.

• Concernant la couleur, pour la norme Codex Alimentaire, la valeur minimale pour quele sucre cristallisé soit qualifié de "blanc" est de 60 unités Icumsa.

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• Selon le type d'utilisation auquel les sucres sont destinés et les conditions imposéespar l'acheteur des analyses telles que la granulométrie, la turbidité et le floc, le test demoussage ou la bactériologie sont appliquées.

Définition des différents types de sucre d'après le standard du Codex alimentaire ( Codex STAN 212-1999 (Amd. 1-2001)) :

• Sucre blanc : Saccharose purifié et cristallisé avec un degré de polarisation minimum de 99.7°.

• Sucre blanc (ou mi blanc) moulu ou issu de plantation : Saccharose purifié et cristallisé avec un degré de polarisation minimum de 99.5°.

• Sucre en poudre (sucre glace) : Sucre blanc finement pulvérisé avec ou sans agent antiagglomérant.

• Sucre blanc mou : Grains fins purifiés et humides, de couleur blanche dont la teneur en saccharose et sucres invertis est de 97% minimum.

• Sucre brun mou : Grains fins purifiés et humides, de couleur blanche dont la teneur en saccharose et sucres invertis est de 88% minimum.

• Dextrose anhydre : D-glucose purifié et cristallisé sans eau de cristallisation, dont le contenu en D-glucose est de 99.5% minimum de la matière sèche et le contenu en D-glucose de la matière totale est de 98% minimum.

• Dextrose monohydraté : D-glucose purifié et cristallisé contenant une molécule d'eau de cristallisation, dont le contenu en D-glucose est de 99.5% minimum de la matière sèche et le contenu en D-glucose de la matière totale est de 90% minimum.

• Dextrose en poudre (dextrose glace) : Pulvérisation fine de dextrose anhydre ou de dextrose monohydraté ou d'un mélange des deux, avec ou sans agent antiagglomérant.

• Sirop de glucose : Concentré purifié en solution aqueuse de sucres nutritifs obtenus de l'amidon ou de l'inuline. Le sirop de glucose contient au minimum 20% en équivalent de dextrose (exprimé comme pourcentage de D-glucose de la matière sèche) et de 70% au minimum de la matière totale.

• Sirop de glucose déshydraté : Sirop de glucose dont l'eau a été partiellement retiré pour donner 93% minimum de la matière totale.

• Lactose : Constituant naturel du lait, obtenu généralement à partir du petit-lait, il contient 99% de lactose anhydre du total de matière sèche. Il peut être anhydre ou monohydraté ou en mélange des deux.

• Fructose (lévulose) : D-fructose purifié et cristallisé dont le contenu en fructose est de 98% minimum et le contenu en glucose de 0.5% maximum.

• Sucre de cane brut : Saccharose partiellement purifié, cristallisé à partir de jus de canne partiellement purifié, sans purification ultérieure mais qui peut être centrifugé ou séché et qui se caractérise par des cristaux de saccharose recouverts d'un film de mélasse de canne.

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Les propriétés du sucre :

Le sucre, substance chimiquement définie sous le mon de saccharose, présente un ensemblede propriétés organoleptiques (goût sucré), nutritionnelles et fonctionnelles qui expliquent sonsuccès en tant que matière première pour l’industrie agroalimentaire.

Fonction nutritionnelle :

La fonction nutritionnelle du sucre est d’apporter l’énergie chimique nécessaire aufonctionnement (métabolisme) de l’organisme C'est un aliment qui contient 85 à 99.8% desaccharose. Or la saccharose apporte 4.1 cal/gramme.

Mais consommer du sucre est important pour le système nerveux, qui est consommateur deglucose.

. On distingue à cet égard deux catégories de sucres distincts par le mode d’utilisation :

les glucides lents : Sont constitués de macromolécules (amidon, glycogène, etc.) qui doivent êtredépolymérisés en glucides de faible poids moléculaire par les enzymes digestives avant depouvoir être oxydés pour libérer l’énergie nécessaire à l’organisme. Ces glucides lents ne sontpas des produits sucrants en ce sens qu’ils ne génèrent aucun gout sucré, et ne nousconcernent donc pas ici.

les glucides rapides : Ils sont métabolisables immédiatement (absorption rapide, passage dans le sang etoxydation dans la chaine respiratoire) permettent de libérer rapidement de l’énergie pourrépondre aux besoins instantanés de l’organisme : il s’agit de glucides simples ( oses,hexoses) à courte chaine, non hydrolysables et réducteurs, représentés par le sucre au senscommun et traditionnel du terme ( c’est-à-dire l’espèce chimique saccharose), ou par d’autressucres (glucose, fructose, lactose) qui sont présents dans certains aliments naturels (fruits, lait,miel).

Fonctions organoleptiques :

Les sucres rapides, et en particuliers le saccharose, consommés seuls ou en mélange avecd’autres ingrédients, apportent une saveur spécifique sucrée.

La physiologie de la perception du goût sucré est excessivement complexe, mais commence àêtre bien connu grâce notamment aux travaux de l’équipe de MAC Léod. Le besoinhédonique du goût sucré est tel que, dans les pays industrialisés, la fonction organoleptiqueest devenu essentielle au dépôt de la fonction nutritionnelle et a conduit à rechercher des

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substances apportant le goût sucré, mais sans apport calorique, pour répondre aux craintes desurcharge pondérale lié à la consommation du saccharose en excès.

Intérêt technologique:

Le sucre, en plus de donner le goût sucré, il:

Sert d'agent de conservation (confiture); Permet de conserver l'humidité et de prévenir la perte de fraîcheur (pâtisseries); Rehausse la texture et les couleurs des fruits et légumes en conserve; Empêche la formation de cristaux de glace dans les mélanges congelés comme la

crème glacée; Aide à la fermentation de la levure dans les produits comme le pain.

Le sucre sert au processus de fermentation pour faire des produits contenant de l'alcool(comme le vin)

Le sucre ralenti le séchage des ciments et des colles

Le sucre possède des propriétés fonctionnelles qui en font un ingrédient important :

Propriétés sensorielles (Goût, caramélisation, saveur, texture, attendrisseur…) Propriétés physiques (Solubilité, point de congélation, point d’ébullition) Propriétés microbiennes (Conservation, fermentation Propriétés chimiques (antioxydant)

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L’excès de sucre et son incidence sur la santé :

La consommation de sucre fournit de l'énergie à court terme, mais il ne peut pas être stockétel quel dans l'organisme. Une partie du sucre consommé peut être utilisée tout de suite pour fournir de l'énergie si nécessaire (dans les minutes qui suivent), une autre partie sera emmagasinée dans le foie et les muscles (utilisation dans les heures qui suivent), et une autre sera transformée en graisses qui seront stockées dans les couches adipeuses. Mais une consommation excessive du sucre est néfaste pour l’organisme.

Sucre et poids : un apport calorique difficilement maîtrisable :

L'appétence pour le sucré est diversement partagée. Mais pour ceux qui vivent sousl'empire du sucre, les recettes caloriques débordent très vite les dépenses de l'organisme etc o n d u i s e n t à l a p r i s e d e p o i d s .

De plus, l'absorption rapide et massive de ces sucres simples provoque des déchargesréactionnelles d'insuline responsables de fringales (le sucre attire le sucre) et d'une facilitéparticulière à fabriquer et stocker les graisses. Et si, en théorie, les calories en provenance dusucre ne sont pas plus caloriques que celles provenant des deux autres nutriments (protéines etgraisses), il est admis aujourd'hui que l'excès d'insuline sécrétée facilite la prise de poids.

Sucre et diabète :

Le sucre n'est jamais, en lui-même, responsable du diabète, mais son excès peut révélerune tendance au diabète et aggraver singulièrement un diabète établi. Le pancréas dudiabétique est génétiquement vulnérable et déficient. Ayant la charge, grâce à l'insuline qu'ilsécrète, de réduire au plus vite l'excès du sucre dans le sang circulant, tout excès alimentairel'oblige à une réponse brutale qui le fatigue et l 'érode progressivement.

Longtemps, le sucre a été banni de l'alimentation du diabétique. Aujourd'hui, lesdiabétologues sont beaucoup plus nuancés et privilégient la notion d'index glycémique, unemesure de la vitesse de pénétration des sucres, et une classification nouvelle de ces alimentsq u i a b o u l e v e r s é l a v i e d e s d i a b é t i q u e s .

Un diabétique doit désormais savoir qu'il peut, et même doit consommer des sucres à indexglycémique bas et surtout qu'il est possible d'abaisser l'index glycémique d'un aliment enl'associant à un aliment à index bas. Ainsi, si trois boules de sorbet en milieu d'après-midi sonttoxiques pour un diabétique, elles sont parfaitement acceptables à la fin du repas du soir, si cedernier est complet, centré, par exemple, sur une viande et des légumes.

Sucre et cœur et vaisseaux :

Le sujet à risque cardio-vasculaire (terrain familial prédisposant ou taux de cholestérol élevé ou fumeur) peut aussi fréquemment être diabétique et obèse. Il a alors de multiples raisons de se méfier du sucre. Cette méfiance doit s'accentuer encore si son taux sanguin de triglycérides est élevé, car la consommation de sucre l'accroît encore et facilite d'autant l'encrassement à bas bruit de ses artères.

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Sucre et caries :

Les bactéries de la bouche ont besoin de sucre pour se développer et coloniser la plaquedentaire dans laquelle elles se cachent et attaquent l'émail. De plus, ces bactéries transformentle sucre en composés acides responsables de la carie. Les aliments sucrés les plus dangereuxsont ceux qui "collent aux dents", la palme revenant aux caramels, et aux chewing-gumsr i c h e s e n p r o d u i t s a c i d e s ( v i t a m i n e C ) .

Il est donc recommandé de se laver les dents après avoir consommé du sucre et toutparticulièrement avant le coucher pour ne pas laisser le terrain libre aux bactéries pendant huitheures.

La carence de sucre et son incidence sur la santé :

Le cerveau ne peut utiliser aucune autre source d'énergie que le glucose. En son absence, ilcesse immédiatement de fonctionner normalement, et il se détériore rapidement. Si la carenceen glucose est prolongée, les dommages deviennent irréversibles, et si elle est profonde etn'est pas corrigée en urgence, le coma et la mort s'ensuivent.

Le taux de glucose dans le sang doit être constant, et rester très proche de 1 gramme parlitre de sang (0,8 à 1,2 g/l).

Il est conseillé de consommer le sucre de canne complet car il contient tous les nutriments contenus dans la canne à sucre : une fois traité et raffiné il contient 50 à 60 fois moins de sels minéraux et plus aucune vitamine (le rapadura contient des vitamines B1, B2, B5 et E).

Analyse comparée du sucre blanc et completen mg pour 100 g de sucre

Sels minéraux

potassium (K)

magnésium (Mg)

calcium (Ca)

phosphore (P)

fer (Fe)

Partie technologique :

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Origine de sucre :

Les sucres commercialisés sont essentiellement produits industriellement à partir :

De la canne à sucre dans les régions tropicales

De la betterave sucrière dans les régions tempérées

mais aussi de l'érable au Canada, du palmier-dattier en Afrique, du sorgho, du raisin.

La canne à sucre :

La canne à sucre (Saccharum officinarum L.) est une plante vivace de la famille despoacées (anciennement graminacées) au même titre que le maïs et le blé. Elle peut parfoisatteindre cinq mètres et est essentiellement exploitée dans les zones tropicales et subtropicalesde faible altitude, principalement à l'intérieur d'une bande allant de 35° de latitude Nord à 30°de latitude Sud.

Cette plante se compose de plusieurs parties. La tige est certainement l'un des éléments quila caractérise le mieux. Elle est souvent comparée à celle du roseau et constitue le réservoir ensucre de la plante avec une proportion de 10% à 18% de saccharose. La tige de la canne àsucre (ou plutôt les tiges, car elles peuvent être jusqu'à 40 sur le même pied) est épaisse,longue (deux à cinq mètres de haut) et d'un diamètre pouvant aller de deux à six centimètres.Elle présente un aspect assez lisse entrecoupé de nœuds très visibles tous les dix à vingtcentimètres environ. Sa couleur peut aller du vert-jaune au violet en passant quelquefois par leblanc selon les variétés et l'exposition au soleil. A la hauteur de chacun des nœuds partent desfeuilles alternes et allongées pouvant atteindre un mètre cinquante. Lorsque la période defloraison intervient, la tige se termine par une panicule surmontée d'une inflorescence (ouflèche) composée de petites fleurs dont la couleur, tout comme celle de la tige, change selonles variétés. Ces fleurs contiennent des fruits de toute petite taille : des caryopses*.Contrairement à d'autres plantes de la même famille (blé, maïs...), les graines de la canne àsucre n'ont quasiment aucune vocation reproductrice car leur capacité en la matière est trèsfaible et leur nombre, assez réduit. La reproduction sexuée n'étant pas possible, la canne àsucre repousse chaque année, soit à partir du rhizome laissé en terre lors de la récolte, soit parbouturage.

* Le caryopse est un fruit à péricarpe sec non déhiscent contenant une seule graine : lepéricarpe du fruit et le tégument de la graine sont soudés.

La canne à sucre contient environ :

71 % d'eau;

14 % de saccharose;

13 à 14 % de fibres ligneuses;

2 à 3 % d'impuretés.

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La betterave sucrière :

La betterave sucrière, Beta vulgaris altissima, est une plante généralement bisannuelle dela famille des chénopodiacées cultivée dans les zones tempérées. Cette plante peut mesurerenviron un mètre de haut. La partie aérienne est formée de feuilles larges, ovales et allongées,organisées en corolle. C'est la racine pivotante, d'une vingtaine de centimètres de long etgénéralement de couleur blanche pour cette variété, qui renferme les réserves en sucre. Ellecontient environ 16% de saccharose, dont, pour ainsi dire, les huit dixièmes peuvent êtreextraits lors d'un processus industriel de diffusion*. Quand la betterave est cultivée pour sesréserves en sucre, elle est plantée au printemps pour être récoltée au cours de l'automne.Toutefois, si c'est à des fins de reproduction qu'elle est mise en terre, elle sera alors cultivéecomme une plante bisannuelle et produira une inflorescence contenant des akènes de couleurbrune un an après le semi.

La betterave sucrière contient environ :

76 % d'eau;

15 à 18 % de saccharose;

4 à 5 % de pulpe;

2 à 3 % d'éléments non sucrés.

Saccharumofficinal B e t a v u l g a r i saltissima

Le processusde fabricationdu sucre :

Le schéma ci-dessousreprésente le processus de fabrication, du sucre à partir debetterave sucrière. Pour le traitement des cannes à sucre, ladémarche est identique sauf en ce qui concerne lespremières étapes (jusqu'au coupe-racine).

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Source : Secrétariat de la CNUCED d'après l'encyclopédie de Club-Internet.fr

Figure3 : Processus de fabrication du sucre à partir de betterave sucrière

Une tonne de canne à sucre rapporte 115 Kg de sucre.

Une tonne de betterave sucrière rapporte 135 Kg de sucre.

Les deux principales voies d'extraction commerciales de sucre sont celles de la canne àsucre et de la betterave sucrière. En dehors de la première opération d'extraction du sucre quise fait par broyage pour la canne à sucre et par diffusion pour la betterave, les étapesultérieures de transformation sont identiques.

Les étapes de transformation spécifiques à la betterave sucrière :

La pesée :

Une fois les betteraves arrivées à l'usine, un échantillon est prélevé, pesé (soit en utilisant lemode de pesée directe soit par le mode de pesée géométrique), nettoyé, puis repesé. Ledifférentiel de poids entre la première et la seconde pesée permet de déterminer une "tare-terre" (généralement 0,5% à 2%) et d'évaluer par conséquent le poids de betteraveeffectivement livré après nettoyage.

Déchargement de betterave, stockage à l’usine :

Le déchargement de la betterave se fait par deux méthodes : soit par déchargementhydraulique soit par un déchargement à sec. Les racines de betteraves sont ensuite stockées

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dans des silos réservés à cet effet pendant une durée moyenne de deux jours. Pendant cettepériode, le métabolisme respiratoire de la plante continue de se faire, il faut donc qu'elle soitla plus courte possible afin d'éviter une trop grande déperdition en sucre.

Lavage, épierrage et dépaillage des betteraves :

La première opération de transformation consiste à laver les betteraves pour les débarrasserde la terre, de l'herbe, des graviers ainsi que des autres corps étrangers. Le matériel utilisé àcet effet est en principe constitué d'un trommel, d'un épierreur et d'un tapis balistique.

Découpage en cossettes :

Les racines sont ensuite découpées en "cossettes" de un à deux millimètres d'épaisseur, cequi va permettre, au cours de la phase de diffusion, d'augmenter la surface de la racine encontact avec l'eau chaude et donc d'accroître la proportion de sucre récupéré.

Diffusion de sucre :

Au cours de cette opération dite de diffusion, les cossettes sont expédiées dans un diffuseuroù circule de l'eau chauffée à 70°C environ qui se charge en sucre en traversant les tranches.L'opération dure environ une heure.

Résultat de la première opération :

Jus de diffusion : Liquide à la sortie du diffuseur contenant entre 15% et 20% de saccharose etquelques impuretés (environ 1% à 3%).

Drèche ou pulpes : Résidus fibreux humides qui sortent de la phase de diffusion. Ilscontiennent à ce stade moins de 10% de matière sèche. Leur séchage va les rendre apte àservir d'aliments pour le bétail qui constituent leur utilisation principale.

100 Kg de betterave sucrière fournissent de 110 à 120 litres du jus sucré et 60 Kg depulpes épuisées.

Les étapes de transformation spécifiques au sucre de canne :

Le découpage et le broyage :

Une fois les cannes arrivées à l'usine, elles doivent être traitées immédiatement (maximum :une demi-journée après la coupe) afin de ne pas perdre trop de leur teneur en saccharose. Eneffet, plus le temps entre la récolte et le traitement est long, plus le rendement en sucre estfaible. Les cannes sont coupées en tronçons à l'aide de coupe-cannes. Afin de rendre letraitement ultérieur plus aisé.

Séparateur magnétique :

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Il retient tous les bouts de métal qui risqueraient d'endommager les machines et évite lesincidents aux moulins.

Le défibreur :

Constitué par un moulin de deux cylindres à rainures qui entrainent la canne la broient et ladéchirent. (Le broyage de la canne). L'extraction du jus de canne à sucre (vesou) se fait parbroyage dans une série de moulins successifs formée de trois cylindres horizontaux montés entriangle qui tournent avec une vitesse de 4 à 6 tours /min. Un résidu fibreux est extrait enmême temps que le jus : la bagasse. Tout au long de cette étape, un flux d'eau chaude estinjecté afin de faciliter l'extraction du sucre de canne.

Résultat de la première opération :

Jus : liquide translucide de couleur brune assez sombre contenant un peu moins de 20% desaccharose.

Bagasse : résidu fibreux des cannes à sucre qui résulte de la première opération (extraction dujus). Elle peut être utilisée comme combustible au niveau de l’entreprise elle-même ou dansdes centrales qu’elle alimente en biomasse (c’est le cas par exemple des centrales bagasse /charbon). Elle peut également être destinée à une autre industrie de transformation commecelle de la trituration par exemple.

Une tonne de canne= 700 à 800 kg de jus environ ou 250 à 300kg de bagasse.

Les étapes de transformation communes aux deux produits :

Epuration des jus de diffusion :

Après avoir extrait le jus, l'étape ultérieure de transformation consiste à séparer le sucre desimpuretés. Les jus sortant de la diffusion sont noirs-grisâtres et contiennent environ 13-14%du sucre, 1-2% d’impuretés dont essentiellement : sels minéraux, constituants organiques nonazotés (acide oxalique, les pectines, le raffinose …), constituants organiques azotés (acidesaminés…) et environ 83% d’eau. Ces impuretés gênent la cristallisation du sucre donc il fautéliminer les impuretés par épuration et l’eau par évaporation.

Chaulage CaO :

Ce processus dit d'épuration ou de purification se fait généralement par chaulage simple(défécation) dans le cas de la canne à sucre ou de chaulage et carbonatation dans le cas de labetterave sucrière. L'ajout de lait de chaux et de dioxyde de carbone entraîne une précipitationdes impuretés (décantat).

• La première carbonatation :

Le jus chaulé est réchauffé puis met en présence de gaz carbonique qui vient barboter dans lamasse. Celui –ci provoque la formation de carbonates de chaux qui en se disposant entrainera

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les impuretés. Pour éviter le rédissolution des impuretés. On laisse au jus une certainealcalinité correspondante à un pH=11.

• Filtration :

Le tout est ensuite filtré. Le décantât peut être utilisé en tant qu'amendements pour réduirel'acidité des sols. Le jus filtré va ensuite subir une étape de décoloration. L'utilisation de lachaux entraînant une calcification du jus, l'élimination des ions calcium évite l'encrassage del'équipement employé lors des étapes ultérieures d'évaporation et de cristallisation. Ladécalcification se fait par le passage à travers des résines d'échange d'ions.

• la deuxième carbonatation :

Après réchauffage du jus, on possède à une deuxième carbonatation opération analogue à lapremière suivit d’une filtration.

Evaporation :

L'étape épuré est une solution sucrée limpide de couleur jaune pale qui contient environ13% du sucre, 87% d’eau et 1% d’impuretés dissoutes, pour concentrer cette solution, lemoyen le plus sur est d’éliminer l’eau par évaporation. Elle est réalisée sous pression et sousvide dans un ensemble de plusieurs chaudières chauffées à la vapeur, reliées entre elles etportant le nom d’appareil à multiples effets cette opération est très économique, elle estréalisée de la façon suivante : la chauffée de l’usine alimente la première chaudière et lavapeur dégagée par le jus alimente à son tour la deuxième chaudière, la dernière chaudière estreliée à une pompe à vide, la diminution progressive de la pression a pour effet de permettre

l’ébullition du jus à des températures de plus ou moins élevées. Le sirop est de couleur jaunebrun plus concentré très dense qui sort de la dernière chaudière contient (60% à 70% desaccharose) qui va entrer dans le processus de cristallisation.

Cristallisation :

Pour cela, il est déversé dans une cuve sous-vide à une pression d'environ 0,2 bar etmaintenu à température inférieure à 80°C (ce qui évite la caramélisation et permetl'évaporation). Le sirop continue à se concentrer jusqu'à formation des cristaux. Afind'accélérer le processus, on peut introduire des cristaux de sucre (souvent du sucre glace)d'une taille de cinq à dix microns dans la chaudière (c'est l'étape du grainage). Afin decontrôler le niveau de grossissement des cristaux de sucre et leur quantité, le mélange estremué sans interruption et du sirop est ajouté au fur et à mesure de l'opération. Une fois queles cristaux ont atteint la taille et la quantité désirée, le mélange (masse cuite) passe dans desessoreuses afin de séparer les cristaux de l'eau encore présente. Cette eau ou égout pauvrerepart au niveau des phases d'évaporation et de cristallisation pour un deuxième voire untroisième traitement. Les cristaux obtenus sont lavés par pulvérisation d'eau (clairçage). L'eauobtenue après clairçage est également appelée égout riche. Les cristaux appelés aussi sucre depremier jet sont finalement séchés sous vide, puis stockés dans des silos. Ils contiennent99,9% de saccharose.

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malaxage :

Lors des deuxième et troisième traitements, le sucre encore présent est retiré par le biais desmêmes processus. Le sirop final est qualifié de jet d'épuisement (mélasse). Le sucre obtenulors des deuxième et troisième traitements peut être décoloré par addition de charbon actif ouanimal ou dans des échangeurs d'ions afin de répondre aux exigences de l'industrie detransformation du sucre.

Turbinage et obtention du sucre de 1 er jet :

La masse cuite est introduite dans des appareils d’essorage centrifuges appelés turbine àsucre qui tournent à très grande vitesse ce qui permet de séparer les cristaux de saccharose del’eau mère qui les enrobe. Ces turbines à sucre sont composés en rôle perforée revêtue d’unetoile filtrante métallique, le sucre est retenu dans le panier tandis que l’eau-mère est chasséehors du panier. Les cristaux du sucre obtenus sont appelés sucre de 1er jet. Avant de recueillirce sucre on lui fait subir un clairçage c'est-à-dire un jet de vapeur pour enlever les dernièrestraces de l’eau mère. Le sucre obtenu est très blanc, très pur et destiné directement à laconsommation. L’eau mère chassée par centrifugeuse est recueillie et forme l’égout de 1erjetencore fortement sucré qui est reprise en fabrication, après une nouvelle cuite (encristallisation) et un nouvelle essorage on obtient un sucre de 2èmejet dont le nouvelle égoutpermettra d’obtenir un sucre de 3èmejet. Ces sucres (2èmejet et 3èmejet) qui n’ont ni la blancheurni la pureté des sucres des 1erjets. Sont des sucres roux qui seront raffinés par la suite. Enfin,l’égout obtenu après le sucre de 3èmejet constitue la mélasse qui contient sous formeincristallisable la moitié de son poids en sucre à cause des impuretés.

Le séchage, ensachage et stockage :

Le sucre cristallisé blanc est évacué par un transporteur à secousses, encore chaud ethumide le sucre est séché par un air chaud dans des cylindres séchoirs rotatifs puis refroidi. Lesucre est ensuite tamisé, classé et pesé puis dirigé vers l’atelier d’ensachage automatique ouvers de vastes silos dans lesquels il est conservé en vrac (dans des lieux bénéficiant d'unehumidité relative de 65% environ).

Résultat de la deuxième partie :

Sucre de deuxième et troisième jets.

Mélasse : La mélasse qui représente environ 3% à 6% de la quantité de matière premièreutilisée, se présente sous la forme d'un sirop visqueux et très épais. Elle est la partie duproduit du troisième jet de cristallisation qui ne peut être cristallisée. Elle contient desquantités variables de saccharose (généralement entre 40% et 50%) et se reconnaît à sa forteodeur. Elle peut être utilisée dans l'alimentation animale ou humaine quand elle subit unetransformation. Dans certaines régions, elle peut remplacer la confiture ou le sucre dans despréparations. Elle peut également entrer dans l'industrie de la distillerie.

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Le raffinage de sucre :

C’est une industrie complémentaire de la sucrerie, la raffinerie traite les sucres roux de lacanne et de la betterave.

Affinage :

Les sucres roux sont mélangés par brassage vigoureux à un sirop chaud saturé du sucre àconcentration suffisante pour ne pas détruire les cristaux, cette opération appelée empotage esteffectuée sous l’effet de la chaleur qui augmente la fluidité et favorise le mélange avec lesirop d’empotage. La couche superficielle et très pure et dissoute. La masse pâteuse estensuite essorée dans des centrifugeuses qui séparent des cristaux du sirop. Les cristauxretenus dans le panier de centrifugeuse sont lavés avec la vapeur ou avec un sirop pur. Lesucre obtenu est appelé sucre raffiné.

Refonte du sucre affiné :

Les sucres affinés sont dissous dans de l’eau très pure pour former un sirop trouble et qui estsoumis à une épuration qui s’apparente à celle pratiquée en betterave sucrière (chaulage,carbonatation) après filtration on obtient le sirop de refonte.

Décoloration :

Les sirops de refonte seront limpides mais légèrement colorés ils contiennent encore desimpuretés organiques et minérales et des matières colorantes qui ont échappés à ladécoloration. On peut les éliminer par filtration ou noir animal à une température d’environ de70°C, les sirops passent dans des cylindres de7-10m de haut et de 2-3 m de diamètrecontenant de noir animal utilisé sous forme de grains de 5mm de diamètre. Ce produit obtenupar calcination des os est d’une très grande porosité et fixe tous les corps même les plusmicroscopiques qui ont pu traverser le filtre.

A la fin de cette opération sort limpide et incolore puisqu’il est parfaitement pur, il porte lenom de claire. Lorsque le noir animal s’est chargé d’impuretés et a perdu de son efficacité, ilest lavé pour récupérer le sucre qui contient puis régénérer par calcination.

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Les produits sucrés :

Les produits sucrés sont des produits contenant du sucre ajouté. Ce sont les:

Les confitures :

Les confitures sont fabriquées à partir d’une quantité égale de sucre (saccharose) et defruits. Le produit fini contient 60 à 65% de sucres.

Le terme de confiture regroupe en fait trois sortes de produits qui diffèrent par la nature deleurs éléments de base :

• Les confitures proprement dites : les fruits s’y trouvent entiers ou coupés enquartiers, cuits dans un sirop de sucre.

• Les gelées : ce sont des jus de fruits pris en masse compacte sous l’action de lapectine.

• Les marmelades : les fruits coupés en morceaux et légèrement écrasés, macèrent dansun sirop de sucre avant cuisson. La teneur en eau est plus élevée que dans lespréparations précédentes : 35%.

Au cours de la cuisson et au contact de l’eau, le saccharose se transforme en glucose et enfructoses.

Les confiseries :

Ce sont des préparations alimentaires dans lesquelles le sucre constitue l’élément dominant.Outre le sucre qui en constitue la base, elles comportent des arômes et colorants (bonbons), ousont additionnées d’amandes (dragées et pralines), de matières grasses (caramel), de gommes(pâtes à mâcher). La pâte de nougat associe aux différents sucres de l’albumine de l’œuf.

Le miel :

Est appelle miel la denrée alimentaire produite par les abeilles à partir de nectar de fleursou de leur sécrétion.

Grace à ‘invertase contenue dans son jabot, l’abeille transforme presque tout le saccharoseen glucose et fructose : saccharose : 6%, 35%, fructose : 35%. La richesse du miel ensaccharose fait qu’il possède un pouvoir sucrant supérieur au saccharose.

Au cours du stockage, la composition du miel évolue de part la présence d’invertase enexcès (0.23%). Ainsi, au bout de 5 ans, la teneur en saccharose passe de 6 à3%.

En outre, le miel contient de l’acide formique, d’où l’utilisation populaire dans les infectionsbronchiques.

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Le chocolat :

Il est obtenu par un mélange de sucre et pate de cacao, additionné ou non de lait, noisettes, .il contient en moyenne 55 à 65% de glucides, 30 à 35% de lipides, 5% de protéines, de minéraux (phosphore, calcium, magnésium), vitamines(thiamine et riboflavine).

Le sucre peut aussi servir à d'autres fins que dans les aliments :

le sucre sert à faire certains types de détergent

le sucre est utilisé dans l'industrie du textile comme empois et pour la finition

le sucre est utilisé dans certains produits pharmaceutiques

le sucre sert à guérir les blessures.

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Tableau 1 : Composition nutritionnelle des sucres et dérivés.

Partie économique :

Marché de sucre dans le monde:

La production :

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Aliments Énergie (kcal)

Énergie (kJ)

Glucides(g)

Protdes(g)

Lipides(g)

Na(mg)

Fe(mg)

Mg(mg)

Ca(mg)

Confture 280 1170 70,0 0,5 0,1 - 0,5 14 8

Gelée de fruits

260 1087 65,0 0,2 0,1 - - - -

Mélasse 249 1041 60,0 2,0 0,0 - - - -

Bonbons 378 1580 94,0 0,8 0,1 - - - -

Bonbons au chocolat

309 1292 66,4 7,2 1,6 - - - -

Cacao poudre non

331 1382 11,6 19,3 23,0 - 12,5 660 130

Cacao en poudre sucré

484 2023 44,0 16,8 23,7 - 12 500 100

Caramel 445 1860 75,0 2,5 15,0 - - - -

Chocolat au lait

557 2328 55,6 7,6 33,7 - 2,3 86 214

Chocolat blanc

565 2362 57,6 9,2 33,1 - - - -

Chocolat fondant

544 2274 62,1 2,0 31,9 - - - -

Compote pommes

78 326 19,0 0,2 0,0 - 0,3 10 4

Massepain 487 2036 57,4 8,0 25,0 - - - -

Miel 300 1254 75,0 0,5 0,2 - 1,3 5,5 5

Praliné 460 1923 73,3 4,1 18,8 - - - -

Sucre rafné 384 1605 96,0 0,0 0,0 - - - -

Sorbet 134 560 30,8 0,9 1,2 - - - -

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Le sucre est produit par plus de 111 pays différents, dont les deux tiers pour la canne àsucre et un tiers pour la betterave, la production de canne à sucre est plus atomisée que cellede la betterave, généralement plus fortement mécanisée

Sur 111 pays producteurs, 38 cultivent la betterave sucrière et fournissent environ 40% de laproduction en1998.

Source :Secrétariat de laCNUCEDd ' a p r è s l e sdonnéesstatistiques duSugar TradingManual (2000) etdes estimationsdu Secrétariat.

Figure4 :Productionmondiale des u c r e e n

millions de tonnes à partir de la canne à sucre et de la betterave sucrière 1840 à 2005

Alors que la canne à sucre est principalement produite dans les zones tropicales etsubtropicales, au sein des pays en développement, la betterave sucrière est une plante desrégions tempérées, cultivée presque exclusivement dans les pays développés. Les seulesexceptions à la règle sont la Chine et les Etats-Unis qui produisent indifféremment les deuxtypes de plantes.

La production mondiale de sucre se répartit actuellement à hauteur de 75% pour la canne àsucre et de 25% pour la betterave sucrière. Les tendances entre le volume de sucre produit àpartir de la canne à sucre et à partir de la betterave ont été parfaitement corrélées jusqu'en1915 environ, puis un écart entre les deux de 7 à 8 millions de tonnes s'est maintenu pendant

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plusieurs décennies de 1915 à 1970. A partir des années 1970, le volume de sucre de canne adécollé, notamment sous l'influence de l'explosion de la production brésilienne pour atteindrefinalement un différentiel de près de 58 millions de tonnes entre les productions cannière etbetteravière en 2005.

Si la production sucrière est considérée dans son intégralité on peut remarquer qu'elle n'avraiment commencé à prendre de l'essor qu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Depuis1945, la production sucrière est passée de 12,8 millions de tonnes de cannes produites et 5,4millions de tonnes de betteraves en 1945, à 90,5 millions de tonnes de cannes et 32 millionsde tonnes de betteraves en 2005.

Parmi les principaux pays producteurs de canne à sucre, le Brésil et l'Inde ont représentéensemble plus de la moitié de la production mondiale depuis le début des années 1960. Apartir de 1961, la part du Brésil dans la production mondiale de sucre a commencé àaugmenter, atteignant ainsi le quart de la production mondiale en 1990 et près du tiers en2005. La production indienne a suivi une tendance assez bien corrélée à celle de la productionbrésilienne pendant près de vingt ans (de 1961 à 1980). Cette croissance est restéerelativement stable par la suite, variant de manière assez légère de plus ou moins 3% autourde son niveau de production du début des années 1980.

La répartition de la betterave au sein des grands pays producteurs est, quant à elle, encoreplus concentrée. Deux groupements et à l'intérieur de ceux-ci quatre pays, fournissent près desdeux tiers de la production mondiale depuis les années 1960 : ce sont respectivement

l'Union européenne, principalement représentée par la France et l'Allemagne d'un côté ;

l'Ex-URSS, essentiellement par le biais de l'Ukraine et de la Fédération de Russie.

La part de l'Ex-URSS diminue de manière continue depuis le début des années 1960 où cepays représentait près du tiers de la production mondiale avec environ 51 millions de tonnesannuelles. En 2001, sa part est d'environ 18%, ce qui équivaut à environ 45 millions detonnes. A l'intérieur de ce groupe, deux pays fournissent plus de 75% de l'offre de la zone :l'Ukraine en tête avec la moitié et la Fédération de Russie ensuite avec le quart.

Concernant l'Union européenne (25), la France et l'Allemagne ont contribué à part égalepour plus de 40% de l'offre européenne en 2005 (soit 23% de l'offre mondiale). Depuis lesannées 1960, les productions française et allemande ont augmenté de manière assezsignificative (multipliée par 2,3 entre 1961 et 2005 pour la France et 1,8 pour l'Allemagne).

Les États-Unis quant à eux présentent, en outre, la particularité, à l'instar de la Chine, debénéficier de conditions climatiques favorables à la culture aussi bien de la canne à sucre quede la betterave sucrière. Ils sont d'ailleurs l'un et l'autre des producteurs non négligeables dansles deux catégories. Les Etats-Unis ont vu leur production progresser à un rythme annuel de2% environ passant ainsi de 16,3 millions de tonnes de betteraves produites en 1961 à près de25 millions de tonnes en 2005. Cette hausse s'est faite de manière constante sur la période.

Tableau2 : l’évolution de la production du sucre selon FAOSTAT (en million de tonne)

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Année 1994-95

1996-97

1997-98

1998-99

1999-2000

2000-01

2001-02

2002-03

2003-04

2004-05

2007-08

Quantité 120.9 123.5 126.6 131.1 135.8 130.4 135.6 147.1 141.1 142.5 165.5

Le tableau ci-dessus montre une augmentation continuelle de la production du sucre depuis1994 jusqu’à 2008

Tableau3 : Top8 des pays producteurs (2005)

Production (MT) Consommation (Kg/hab)

Brésil 25.03 55.0

U.E 20.16 39.8

Inde 18.80 28.8

Chine 8.81 8 .8

USA 6.17 30.1

Mexique 5.13 50.7

Australie 5.03 59.8

Thaïlande 4.64 34.2

Source : F.O.Licht

La production de ces pays représente 70% de la production mondiale.

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Figure5 : Principaux pays producteurs de sucre (tous types de sucre confondus) en 2004/2005 (enmillions de tonnes).

Sur les 111 pays producteurs de sucre dans le monde, actuellement :

12 d’entre eux cultivent la betterave et la canne à sucre (les états-UE).

85 pays cultivent uniquement la canne à sucre parmi eux : le brésil, Inde, Chine et laThaïlande.

56 pays ne cultivent que la betterave telle que la Russie, l’Italie, la Turquie etl’Allemagne.

Tableau4 : Evolution de la production des principaux pays producteurs et exportateurs

Importation et exportation de sucre :

Figure6: Principaux pays exportateurs et importateurs de sucre en 2006-2007

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Figure6: les principaux pays exportateurs et importateurs de sucre dans le monde (2006-2007).

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La consommation :

Figure7 : Evolution des consommations mondiales et régionales de sucre entre 1955 et2006 en tonne.

La consommation mondiale a très fortement progressé depuis le milieu des années 1950.L'évolution annuelle moyenne a été de 2,7% entre 1955 et 2006. Ce chiffre cache desdisparités d'évolution aussi bien historiques, que régionales. Le décollage de la consommationmondiale de sucre a eu lieu entre 1955 et la fin des années 1970. Au cours de la période 1977-1983, en même temps qu'une forte instabilité des cours du sucre s'installe, le comportementd'achat des consommateurs finaux et intermédiaires se modifie. Les édulcorants, dont lesqualités sont assez proches de celles du sucre et dont le prix est moins élevé, commencent à leremplacer.

Jusqu'aux années 1970, le rythme annuel de progression de la consommation mondiale étaitde 4%. Il a été divisé par deux par la suite.

En outre, contrairement à l'image de luxe qu'a véhiculé le sucre tout au long de son histoire,la consommation la plus importante ne se trouve plus depuis le milieu des années 1970 ausein des pays développés, mais dans la zone en développement et plus particulièrement enAsie. Depuis 1975, les pays en développement représentent environ 60% de la consommationmondiale.

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Dans les pays industrialisés, la consommation de sucre est allée en diminuant depuis une àdeux décennies, notamment sous l'influence de la saturation du marché, mais aussi en raisonde l'émergence d'une large gamme de substituts. La baisse de la consommation s'expliqueégalement par la disparition des accords de troc et de compensation. L'ex-URSS a été pendantlongtemps l'un des premiers, si ce n'est le premier, consommateur de sucre au monde, envolume et par habitant. Il a, de cette manière, contribué à l'expansion de la productioncubaine, qui depuis la dissolution du groupement économique a perdu d'importantes parts demarché.

Le commerce international :

Le sucre est, sous sa forme brute, presque totalement exclu du commerce international.En effet, ni la canne, ni la betterave ne se conservent plus d'une journée et ne peuvent doncêtre exportées sans transformation préalable. C'est le sucre sous sa forme raffinée qui fait doncgénéralement l'objet d'échanges commerciaux.

Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les données statistiques du COMTRADE (Sitc Rev 2, 0612 Sucreraffiné). * E.A.U : Emirats arabes unis

Figure8 :Carte interactive qui indique les principaux flux mondiaux du sucre raffiné en valeur ($) et en pourcentage sur la période 2000 à 2004Flux totaux : moyenne des échanges pour la période 2000-2004

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L'Union européenne est le premier exportateur mondial de sucre raffiné avec près de 7millions de tonnes exportées en moyenne par an entre 2000 et 2004 (pour une valeur annuellemoyenne d'un peu moins de 3 milliards de dollars). Les exportations de sucre raffiné desmembres de l'Union européenne (25) sont principalement destinées à d'autres pays membresde l'Union (environ 60%). En dehors de l'Union européenne (25), plus de 90% desexportations européennes sont destinées à 5 pays (l'Algérie, la Syrie, Israël, la Suisse et laNorvège).

Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les données statistiques du Comtrade (SITC Rev.2 : code : 0612 - refined sugar)

Figure9 : Commerce intra-communautaire, part des différents importateurs européens de sucreraffiné en provenance d'autres pays de l'Union (25) moyenne sur la période 2000 à 2004.

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Rendement :

Figure10 : Evolution du rendement de la production sucrière

Plusieurs critères tels que le climat, la qualité des sols, la satisfaction des besoins en eau (soitnaturellement, soit par le biais de l'irrigation) ainsi que la variété de plante cultivée ont uneinfluence sur le rendement.

Le rendement mondial moyen de la canne à l'hectare sur la période 1961-2005 a été 1,8 foissupérieur à celui de la betterave sucrière avec 33 tonnes par hectare pour la betterave, contre58 tonnes par hectare pour la canne à sucre. En outre, la canne à sucre possède un rendementen sucre plus élevé que celui de la betterave. A contrario, le mode de transformation de labetterave qui fait qu'elle n'a pas besoin d'être raffinée explique en grande partie la croissancetrès importante de son utilisation depuis le début du XIXème siècle.

La canne à sucre

Le rendement mondial de la canne à sucre a augmenté à un rythme annuel de 0,6% entre 1961et 2005 passant ainsi d'un rendement de 50 tonnes par hectare en 1961 à 65 tonnes en 2005.

Parmi les principaux pays producteurs de canne à sucre, le Brésil et l'Inde affichent unrendement croissant sur la période (rythme annuel de croissance = 1,2% pour le Brésil et

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0,9% pour l'Inde) qui leur permet d'atteindre les niveaux de rendement respectifs à l'hectare de73 tonnes par hectare pour le Brésil et 62 tonnes par hectare pour l'Inde en 2005.

Parmi les autres pays producteurs de canne à sucre, l'Indonésie affiche le rendement le plusimportant avec une moyenne annuelle de 102 tonnes par hectare entre 1961 et 2005. Cerendement suit toutefois une pente descendante depuis le début de la période, enregistrant enmoyenne une baisse annuelle de l'ordre de 0,9%. Elle est suivie de près par trois pays dont lerendement annuel moyen sur la période a été supérieur à 80 tonnes par hectare. Ceux-ci sont

par ordre d'importance : l'Égypte (97 tonnes par hectare), le Guatemala (85 tonnes parhectare) et les États-Unis (82 tonnes par hectare). Parmi ces trois pays, les États-Unisaffichent un rendement très légèrement en baisse sur la période (-0,8% par an environ) et deuxsont en progression : l'Égypte avec une augmentation du rendement annuel de 0,9% et leGuatemala avec 2,2%.

Parmi les acteurs prépondérants du marché affichant les rendements les plus faibles (endessous de 50 tonnes par hectare en moyenne entre 1961 et 2005), on trouve principalement lePakistan avec 44 tonnes par hectare, puis Cuba avec 40 tonnes par hectare et la Thaïlandeavec 47 tonnes par hectare.

La betterave sucrière

Source : Secrétariat de la CNUCED d'après les données statistiques de l'Organisation des Nations Unies pourl'alimentation et l'agriculture

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La filière sucre en Algérie

Figure11 : Rendements mondiaux et nationaux de betteraves sucrières entre 1961 et2005 (en t/Ha)

Le rendement agricole de la betterave a été multiplié par 1,9 entre 1961 et 2005, passant ainside 23 tonnes par hectare en 1961 à 44 tonnes par hectare en 2005 avec un rendement moyende 33 tonnes par hectare sur la période.

Parmi les principaux pays producteurs de betteraves sucrières sur la période 1961-2002, quesont l'ex-URSS, la France, l'Allemagne, les États-Unis, la Pologne, l'Italie et la Turquie, ceuxbénéficiant du plus fort rendement sont principalement les pays membres de l'Unioneuropéenne ainsi que les États-Unis avec des rendements très largement supérieurs à lamoyenne mondiale comme l'indique le graphique du dessus.

Dans l'Union européenne, le rendement de la betterave en fonction de la date de récoltese présente de la manière suivante :

Tableau5 : le rendement de la betterave en fonction de la date de récolte dans l’unioneuropéenne.

Récolte

Septembre Octobre Novembre Décembre

Rendement ( tonnes de bet teravesnettoyées/ha)

> 3,75 > 1,9 < 1,25 < 1,25

Teneur en sucre (%) > 1% > 0,25% < 0,25% < 0,75%

Rendement en sucre en kg/ha > 1000 > 375 > 190 < 60

Source : Farm Management Pocketbook - John Nix - September 1998 extrait du document conjoint de la FAO etde l'European Bank : Agribusiness Handbooks - vol. 4 : Sugar Beets / White Sugar

Concernant la Pologne et la Turquie, ces deux pays se situent dans la moyenne mondialeavec un rendement moyen de 33 tonnes par hectare sur la période. Finalement, la Chine etl'ancien bloc soviétique représenté à partir de 1992 presque exclusivement (90%) par deuxproducteurs : l'Ukraine et la Fédération de Russie, affichent les rendements les plus faibles desgrands pays producteurs avec 21 tonnes par hectare. La Chine est le pays dont le rendement

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annuel a le plus progressé depuis les années 1960 avec un peu moins de 6% par an atteignantainsi 26 tonnes par hectare en 2005 contre moins de 4 tonnes par hectare en 1961.

Comparaison des coûts de production du sucre de canne et de betterave :

Une des grandes spécificités du sucre est de pouvoirêtre produit à partir de deux plantes différentes, aussibien en ce qui concerne leurs lieux que leurs modesde culture.

Proportion des coûts de revient de lacanne à sucre comparé à la betterave(base 100) pour différents postes

Au niveau des coûts de production, la canne à sucreest plus compétitive que la betterave : son coût derevient représente environ les six dixièmes de celui desa concurrente. Ce sont principalement les coûts deculture qui conduisent à cette différence car les coûtsde production de la canne sont environ deux foisinférieurs à ceux de la betterave. Plusieurs facteursjouent un rôle déterminant dans ce processus :- le niveau moins élevé des coûts de l'énergie de lacanne à sucre dû à la possibilité offerte par cettedernière de produire tout ou partie de l'énergieindispensable à sa transformation.

Source : Secrétariat de la CNUCED d'après leSugar trading manual

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La filière sucre en Algérie

- Le niveau de sucre tiré de la plante plus élevé pour la canne (ce qui recouvre non seulementsa culture, mais également sa récolte). Les coûts fixes seront d'autant mieux répartis que leniveau de saccharose extrait sera important. A ce jeu là, le plus performant des producteurs decanne à sucre au monde est l'Australie, avec un rendement en sucre à l'hectare supérieur à 12tonnes. Son premier concurrent est le Mexique qui affiche un rendement à l'hectare d'environ9 tonnes.

A p r e n d r e e n c o n s i d é r a t i o n e n c o r e : - le coût de la main d'œuvre qui est généralement plus faible dans les zones de production dec a n n e , à l ' i n s t a r d u t a u x d e m é c a n i s a t i o n . - L'explosion de la production de la canne à sucre notamment brésilienne, multipliée par 1,6entre 1980 et 1985 qui a tiré vers le bas les coûts de production (en une dizaine d'années de1975 à 1987, la production brésilienne a été multipliée par trois et sa part dans la productionm o n d i a l e e s t p a s s é e d e 1 4 % à 2 7 % ) . - L'épandage d'un volume plus important d'engrais dans les zones tempérées productrices debetteraves que dans les zones tropicales et subtropicales qui fournissent la canne.- Une repousse spontanée de la canne d'une année sur l'autre pendant une dizaine d'années aumaximum, alors que les beteraves doivent être replantées chaque année.Ils sembleraient, en outre, que l'avantage comparatif de la canne à sucre par rapport à la betterave sesoit amplifié au fur et à mesure du temps. En effet, entre la fin des années 1970 et la fin des années1990, la baisse annuelle moyenne des coûts de production en termes réels de la canne à sucre et de labetterave ont été respectivement de 2,6% et 1,9%.

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La filière sucre en Algérie

Le marché national du sucre :

Au lendemain de l’indépendance, certaines mesures ont été préconisées afin de limiter ladépendance alimentaire vis-à-vis des marchés extérieurs.

Le sucre est considéré comme un aliment essentiel entrant dans la composition calorique dela ration alimentaire de base, n’a pas échappé à cette optique : donc l’installation d’uneindustrie sucrière est une nécessité.

C’est ainsi que dès 1966 une première sucrerie a été installée dans la région d’EL-Khemis.Suivie par la mise en place d’une culture betteravière a été confrontée à des difficultés(qualité médiocre et la non adaptation de la betterave, insuffisance des pluies et moyensd’irrigation…) comte tenu de ces difficultés, l’activité sucrerie a été délaissé au profil deraffinage à partir du sucre roux d’importation.

Les raffineries du sucre en Algérie :

Ils existent 4 raffineries en Algérie :

Publique (ENASUCRE) (entreprise nationale du sucre) a été fondé en décembre1982: -Raffinerie de GUELMA.

-Raffinerie de KHEMIS MALYANA.

-Raffinerie de MOSTAGANEM.

Privé : CEVITAL.

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La filière sucre en Algérie

Importation :

Le sucre et les sucreries sont des produits alimentaires de base, ils occupent la quatrièmeposition des importations après les céréales, le lait et dérives et les huiles graisses (d’aprèsCNIS, 2007).

L’Algérie s’approvisionne en sucre roux à partir du Brésil, Cuba, Thaïlande, UnionEuropéenne

Figure12 : Importation du sucre et sucreries.

Concernant les importations su sucre et sucreries, les quantités varient dans un intervalle de500 à 970 milliers de tonnes pendant la période 1992-2001.

Evolution de prix unitaire de sucre importé :

Tableau8 : Évolution de la facturedes importations de sucre roux enAlgérie (en millions de dinarscourant).

On remarque une augmentation de lafacture des importations de sucre rouxen Algérie de 2.13% en 1990 jusqu’à22.6 en 2005. L’une des principalesraisons est l’apparit ion d’unenouv e l l e r a f f i n e r i e de s uc re(CEVITAL) avec une productionimportante du sucre raffiné qui reflètel’accroissement de la demande desucre blanc.

On relève une baisse de la valeur desimportations du sucre pendant la période 2002-2005, cela est due à la hausse des prix sur lemarché international.

Production du sucre :

L’activité betteravière a duré de 1966 à 1983; son but était l’amélioration des rendementsagricoles, la contribution au développement des IAA et l’autosuffisance en sucre.

Ce but a échoué à cause de problèmes d’ordre humain, technique et surtout économiquequi entravaient le déroulement normal des compagnes betteravières.

La structure de la filière sucre, après l’indépendance est passée par 03 étapes :

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Année F a c t u r e d e simportatons

Évoluton (%)

1983 897,00 /

1990 2814,00 +2,13

1995 15 142,00 +15,80

2000 16 720,80 +17,64

2002 21 169,10 +22,6

2005 21 186,40 +22,6

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La filière sucre en Algérie

• La production de sucre blanc à partir de la transformation de la betterave àsucres ;

• La production de sucre blanc à partir de la transformation de la betterave àsucre et du traitement du sucre roux d’importation ;

• La production du sucre blanc à partir du traitement du sucre roux d’importation(raffinage).

Tableau6 : La production de la betterave sucrière :

Unité : La surface cultivée est donnée en hectares; le rendement en hectogrammes/hectares; laproduction et les semences en tonnes.

élément 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969SurfaceCultivée

400 0 1000 2090 2600 2000 2610 2880 3900

Rendement 63000 0 72000 54636 53407 125000 241379 263888 292602Quantité deProduction

2520 0 7200 11419 13886 25000 63000 76000 114115

élément 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978SurfaceCultivée

3310 3360 1790 2880 3050 3170 2470 2710 4350

Rendement 197199 282258

132508 140902

187967 209242 184210 222003 155275

Quantité deProduction

65273 94839 27319 40580 57330 66330 45500 60163 67545

élément 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987

SurfaceCultivée

3920 3290 2480 1690 4700 5000 6000 6000 0

Rendement 238114

150003

256310

207094

211763 220000

186666 186666 0

Quantité deProduction

93341 49351 63565 34999 99529 110000

112000 112000 0

Source : FAOSTAT | © OAA Division de la Statistique 2008 | 13 novembre 2008

La production des industries :

Le tableau ci-dessous représente la quantité produite de sucre conditionné et de mélasse desucre en tonnes dans les industries algériennes donnée par le secteur public national deproductions trimestrielles.

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La filière sucre en Algérie

Tableau7 : l a q u an t i t é p rodu i t e de su cre cond i t ionn é e t d e mé las seUnité de mesure : 103 tonnes

AnnéeProduit

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Sucreconditionné

214.2 209.0 211.0 192.3 200.9 192.9 169.1 169.8 68.1 58.2

Mélasse desucre

19.8 17.0 14.5 18.6 20.2 14.1 13.2 6.8 0.0 2.5

AnnéeProduit

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Sucreconditionné

48.3 50.6 49.0 83.0 150.0 134.9 126.3 160.7 88.9

Mélasse desucre

0.0 0.0 0.6 0.0 7.0 5.0 5.0 4.5 0 .0

Tableau de la production de sucre blanc en Algérie en 2007 et les projets en cours en tonnes /an

Groupes Production 2007 (t/an)

Projets en cours (t/an) Somme (t/an)

Cévital 686200 à 730000 1095000

219000 de sucre liquide

1781200 à 1825000

219000

Enasucre En privatisation 0 0

- 365000 à 438000 365000 à 438000

Prolipos 109500 255500 365000

Total 796700 à 839500 Environ 2 Mt/an 2,7 à 2,8 Mt/an

Chiffres de l’état 640000 - > 1 Mt/ an

On remarque qu’il existe une différence entre Cévital et ENA.SUCRE qui est due à la technologie utilisée et le capital investi

Le groupe public Enasucre, a déjà cédé sa filiale de Guelma (300 t /j) à la société agroalimentaire Prolipos (famille Bareche)

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La filière sucre en Algérie

La production actuelle du sucre est estimée à 950 000 tonnes par an destinés au marché localqui reste insuffisante pour répondre aux besoins qui sont de l’ordre de 1million de tonnes paran.

Coûts de production et compétitivité de l’Algérie sur la scène mondiale :

• « L’Algérie est très bien placée pour raffiner du sucre car ses industries peuvent être plus compétitives que celles des autres pays ». Les points fort pour une production Algérienne de sucre blanc à des prix compétitifs au plan mondial sont :

• Pour des raisons de logistiques et de manutentions, il est moins coûteux de faire traverser l’Atlantique à du sucre roux et de le raffiner ensuite.

• L’Algérie est située à un endroit stratégique sur la Méditerranée, et elle dispose d’une source d’énergie, le gaz, en quantité très importante et très bon marché, pour le raffinage du sucre. « L’énergie est un élément primordial dans le prix de revient du sucre blanc, puisqu’elle représente le tiers du coût du raffinage. Le prix du gaz est nettement moins élevé que celui du pétrole utilisé par la plupart de nos concurrents ».

• « Le coût de la main d’œuvre en Algérie se situe entre 250 et 300 euros par mois, alorsque pour nos concurrents, il est souvent de plus de 500 euros mensuels ».

Source : ONS (2005)

La consommation du sucre en Algérie :

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10,5

1821

23,5

28

22,5 22,5 22,7

0

5

10

15

20

25

30

Quantté (kg/tête/an)

1950 1969 1973 1977 1984 1989 1998 2007

Année

La filière sucre en Algérie

(Source : Mémoire d’ingénieur d’état : Diagnostic de l’unité CEVITAL de raffinage du sucre roux (wilaya deBejaia). Les facteurs clés de son succès. Par Melle TIBOURTINE Imene, 2007)

Figure13 : Evolution de la consommation du sucre en Algérie

La consommation annuelle de sucre par tête augmente durant la période 1950-1977, passantde 10.5 à 23.5 Kg. Cet accroissement s’est accéléré durant les années 80 puisque laconsommation est passée de 23.5 à 28 Kg en 1984 puis on remarque une diminution cesdernières années, Cette consommation est restée relativement stable par la suite.

Consommation annuelle des ménages :Selon l’enquête faite par l’ONS en 2000, c’est majoritairement le sucre cristallisé qui est leplus consommé (99%) et le sucre en morceaux étant moins utilisé (18%).

Sucre Cristallisé Centre : 177444,40 tonnes soit 21,48 Kgs. /hab. (38,28% de la Consommation

Nationale) Est : 134757,78 tonnes soit 17,17 Kgs. /hab. (29,07 de la Consommation Nationale) Ouest : 93597,63 tonnes soit 17,37 Kgs./hab.(20,19% de la Consommation Nationale) Sud : 57701,94 tonnes soit 20,22 Kgs. /hab. (12,44% de la Consommation Nationale

La consommation annuelle selon le type de sucre :

Poids (tonnes) Consommation par habitant(Kg/habitant)

Sucre cristallisé 463501.75 19.01

Sucre glace 32 668.50 1.57

Sucre en morceaux 79 668.42 3.33

Le panier alimentaire algérien du sucre et produits sucrés :

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La filière sucre en Algérie

Tableau9 : Sucre et produits sucrés (2007).

70,1% des dépenses alimentaires annuelles nationales sont consacrées à l’achat dusucre cristallisé et 5% pour la crème glacée.

Au niveau régional, la part du sucre cristallisé est plus importante dans le rural etatteint 75,7% contre 66,6% dans l’urbain alors que les dépenses en crème glacée représentent6,4% dans le milieu urbain et seulement 2,6% dans le milieu rural.

Figure14 : Structure du sucre et produits sucrés.

Accord d’association Algérie –UE (2005) :

C’est le début d’un processus de démantèlement des barrières douanières (processus étalésur 12 ans) qui devrait permettre, en 2017, la mise en place d’une zone de libre-échange entrel’Algérie et l’Europe. Les douanes devront vérifier les certifications des produits importés etappliquer le principe du premier arrivé, premier servi pour les produits soumis à descontingents.

Il est a noté que les démantèlements tarifaires ne concernent pas que les matières premières etproduits semi-finis. Les mesures touchent également les viandes, les laits en poudre, leshuiles, le sucre, les céréales, le blé, le riz. A partir de 2005, le quota annuel de 150.000 tonnesde sucre a été totalement exonéré de droits de douane et cela suscita un rush chez lesimportateurs (CEVITAL et ENA.sucre).

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PRODUITURBAIN

% RURAL %

TOTAL

%

Sucre cristallisé10 647 66,6 7 296 75,7 17 943 70,1

Crème glacée 1 030 6,4 254 2,6 1 284 5,0

Autres 4 300 26,9 2 087 21,7 6 387 24,9

Sucre et produits sucrés 15 977 100,0 9 637 100,0 25 614 100,0

Part dans l’alimentaire3,6% 4,1% 3,8%

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La filière sucre en Algérie

Avantages de l’accord d’association Algérie –UE (2005) :

• Le consommateur aura accès à des produits européens de qualité à moindre prix.

• Choix d’intégration de l’économie nationale à l’économie mondiale, avec l’entrée àl’OMC.

• Contraindre les entrepreneurs à accomplir la mise à niveau technique et managériale.

• L’accord permet un meilleur accès au marché européen pour les entreprises quidevraient trouver leur compte dans la capacité qu’elles ont d’importer les produitsindustriels en franchise totale.

• Les coûts des intrants et des équipements importés baissent, ce qui constitue un atoutpour les entreprises afin améliorer leur compétitivité.

• L’ouverture devrait aussi permettre une plus grande attractivité pour l’investissementdirect étranger et globalement, elle est en faveur du consommateur qui ne sera pluscontraint à se rabattre sur les produits asiatiques.

Inconvénients de l’accord d’association Algérie –UE (2005) :

• Le secteur de l’agro-alimentaire se retrouve dans une situation de concurrence rude,qui est considérée perdue d’avance du fait que la mise à niveau des entreprises ne s’estpas faite.

• L’écrasante majorité des entreprises Algériennes ne produisent pas selon les normesinternationales. Acquérir des places dans le marché européen paraît ainsi uneprojection purement théorique alors qu’en réalité, le rush attendu des importations leurfera perdre une bonne partie du marché interne.

• Les concessions accordées à la partie européenne sont trop démesurées par rapport àce qu’y gagne l’Algérie.

Perspective :

L'Algérie entend passer à partir de 2009 du statut de pays importateur de sucre à celuid'exportateur en doublant pratiquement sa production qui atteindra près de deux millions detonnes par an, grâce à l'extension d'une raffinerie du groupe privé algérien CEVITAL situé àBejaia dont la capacité de production passera dès 2009 à 1,8 million de tonnes de sucre par ancontre 800.000 tonnes actuellement .

Grâce à l'augmentation de la production CEVITAL pense "dégager un excédent de 900.000à 950.000 tonnes de sucre à l'exportation vers le Maghreb, le Moyen orient et éventuellement

vers l'Europe dont il investi 30 million d’euro (a déclaré à l'AFP le président du groupeCEVITAL, Issaâd Rebrab).

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La filière sucre en Algérie

Conclusion :

Le sucre est l’un des produits alimentaires de bases, il occupe la quatrième position desimportations dont la consommation est estimée environ 1 million de tonnes par an mais il estimportant de la réduire au minimum car il a une incidence néfaste pour l’organisme.

La filière sucre en Algérie est réduite au raffinage du sucre roux importé (E.NA Sucre etCEVITAL) et au conditionnement du sucre blanc (Sfisef).

Actuellement, avec l’extension de la raffinerie du sucre du groupe CEVITAL l’Algérie auraune place dans le marché international et deviendra un pays exportateur.

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