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La formation du jugement: peut-on apprendre le jugement? by Michael Schleifer Review by: Gilles Bibeau Canadian Journal of Education / Revue canadienne de l'éducation, Vol. 18, No. 4 (Autumn, 1993), pp. 461-462 Published by: Canadian Society for the Study of Education Stable URL: http://www.jstor.org/stable/1494948 . Accessed: 16/06/2014 05:08 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Canadian Society for the Study of Education is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of Education / Revue canadienne de l'éducation. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.86 on Mon, 16 Jun 2014 05:08:26 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La formation du jugement: peut-on apprendre le jugement?by Michael Schleifer

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La formation du jugement: peut-on apprendre le jugement? by Michael SchleiferReview by: Gilles BibeauCanadian Journal of Education / Revue canadienne de l'éducation, Vol. 18, No. 4 (Autumn,1993), pp. 461-462Published by: Canadian Society for the Study of EducationStable URL: http://www.jstor.org/stable/1494948 .

Accessed: 16/06/2014 05:08

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BOOK REVIEWS / RECENSIONS BOOK REVIEWS / RECENSIONS

promesse de presenter l'essentiel. Et les liens avec le pragmatisme de Dewey ne sont pas sans utilit6. Ceci etant dit, il n'y a pas de doute qu'un esprit curieux souhaiterait voir prolongee et creus6e cette pr6sentation, davantage axee sur une description de la philosophie educative que sur son examen. Ainsi, il pourrait imaginer sans difficult6 un developpement beaucoup plus pousse et 6tudie de l'influence grecque chez Lipman, notamment toute l'oeuvre logique d'Aristote. De fait, a travers Lipman, la logique aristotelicienne donne toute une le9on a la pedagogie contemporaine, et n'est pas sans contribuer a un renouvellement du regard sur les capacites d'apprentissage logiques des enfants. Et puis, la docilite avec laquelle l'auteur s'accorde au pragmatisme de Dewey pourrait en ddconcer- ter quelques-uns. Encore 1a, ces quelques remarques finales ne doivent pas etre perques comme un reproche. A peine une d6ception l6gbre.

La formation du jugement: peut-on apprendre le jugement?

Sous la direction de Michael Schleifer

Montr6al: Les editions Logiques, 1992. 268 pages.

RECENSION PAR GILLES BIBEAU, UNIVERSITI DE MONTREAL

Lorsque j'ai decouvert le titre de ce livre, avec un sous-titre captivant comme: "Peut-on apprendre le jugement?", je n'ai pu resister a l'invitation qu'on me faisait d'en faire un compte rendu. En effet, la question de la formation et de l'exercice du jugement chez les humains m'a toujours intrigue. Je me suis tou- jours demand6 comment il se faisait que certaines personnes, par ailleurs tres brillantes, capables d'analyses poussees et extr8mement syst6matiques, parais- saient avoir du mal a porter un jugement sur la majorite des choses auxquelles elles etaient exposees. En lisant le texte en exergue, je pensais trouver satisfac- tion: "Comment apprendre a distinguer ce qui est authentique de ce qui ne l'est pas; ce qui est profond de ce qui est superficiel; ce qui est justifi6 de ce qui ne l'est pas? La capacit6 de faire ces distinctions releve du jugement."

L'ouvrage constitue les Actes d'un colloque qui s'est tenu en mai 1991 a l'Universit6 du Quebec a Montr6al dans le cadre des travaux du CIRADE (Cen- tre interdisciplinaire de recherche sur l'apprentissage de le developpement en education). Ils ont ete regroupee en trois parties.

En premiere partie, sur le concept de jugement, ont trouve des articles de Reboul, Brief, Schleifer, Potvin; une deuxieme partie comporte des contributions de Lipman, Lebuis, Angers, Palascio, Bednarz, Chapdelaine, Janvier; une troisi~me partie offre des textes de Beausoleil, Bouchard, Leclerc, Altamirano,

promesse de presenter l'essentiel. Et les liens avec le pragmatisme de Dewey ne sont pas sans utilit6. Ceci etant dit, il n'y a pas de doute qu'un esprit curieux souhaiterait voir prolongee et creus6e cette pr6sentation, davantage axee sur une description de la philosophie educative que sur son examen. Ainsi, il pourrait imaginer sans difficult6 un developpement beaucoup plus pousse et 6tudie de l'influence grecque chez Lipman, notamment toute l'oeuvre logique d'Aristote. De fait, a travers Lipman, la logique aristotelicienne donne toute une le9on a la pedagogie contemporaine, et n'est pas sans contribuer a un renouvellement du regard sur les capacites d'apprentissage logiques des enfants. Et puis, la docilite avec laquelle l'auteur s'accorde au pragmatisme de Dewey pourrait en ddconcer- ter quelques-uns. Encore 1a, ces quelques remarques finales ne doivent pas etre perques comme un reproche. A peine une d6ception l6gbre.

La formation du jugement: peut-on apprendre le jugement?

Sous la direction de Michael Schleifer

Montr6al: Les editions Logiques, 1992. 268 pages.

RECENSION PAR GILLES BIBEAU, UNIVERSITI DE MONTREAL

Lorsque j'ai decouvert le titre de ce livre, avec un sous-titre captivant comme: "Peut-on apprendre le jugement?", je n'ai pu resister a l'invitation qu'on me faisait d'en faire un compte rendu. En effet, la question de la formation et de l'exercice du jugement chez les humains m'a toujours intrigue. Je me suis tou- jours demand6 comment il se faisait que certaines personnes, par ailleurs tres brillantes, capables d'analyses poussees et extr8mement syst6matiques, parais- saient avoir du mal a porter un jugement sur la majorite des choses auxquelles elles etaient exposees. En lisant le texte en exergue, je pensais trouver satisfac- tion: "Comment apprendre a distinguer ce qui est authentique de ce qui ne l'est pas; ce qui est profond de ce qui est superficiel; ce qui est justifi6 de ce qui ne l'est pas? La capacit6 de faire ces distinctions releve du jugement."

L'ouvrage constitue les Actes d'un colloque qui s'est tenu en mai 1991 a l'Universit6 du Quebec a Montr6al dans le cadre des travaux du CIRADE (Cen- tre interdisciplinaire de recherche sur l'apprentissage de le developpement en education). Ils ont ete regroupee en trois parties.

En premiere partie, sur le concept de jugement, ont trouve des articles de Reboul, Brief, Schleifer, Potvin; une deuxieme partie comporte des contributions de Lipman, Lebuis, Angers, Palascio, Bednarz, Chapdelaine, Janvier; une troisi~me partie offre des textes de Beausoleil, Bouchard, Leclerc, Altamirano,

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BOOK REVIEWS / RECENSIONS

Dallaire, Pardes. Chacune des parties est suivie d'un certain nombre d'echanges et de discussions.

Je dois dire que le texte qui a r6pondu le mieux a mon questionnement sur le

jugement est celui d'Olivier Reboul, qui cherchait a repondre a la question definitoire, avec des sous-titres comme: "Le jugement comme sagesse," "Le jugement comme marque de l'entendement," avec des t6moignages comme ceux d'Alain, d'Aristote, de Saint-Paul et de Quintillien. Ses propos entraient bien dans la description que je pourrais appeler populaire du jugement. Mon impru- dence naturelle m'a entraine a lire les autres articles et a aborder toutes sortes de considerations sur le jugement considere tant6t comme une capacite de raisonne- ment, tant6t comme une capacite de traitement de l'information, tantot comme une forme d'evaluation, tant6t comme une serie d'operations intellectuelles, notamment dans le texte de Lipman, qui aligne une bonne vingtaine de sortes de jugement qui ont paru comme autant de types d'operations logiques regroupees en trois categories. La premiere, les jugements generiques, comporte des juge- ments d'identite, de difference et de similitude.

Ma deception de profane s'est approfondie encore davantage lorsque j'ai aborde la deuxieme et la troisieme partie sur la formation du jugement et sur le jugement dans l'intervention professionnelle. J'ai compris, en relisant les textes, que ma deception etait issue du fait que chaque intervenant appliquait la notion de jugement a des domaines cognitifs diff6rents ou elargis, manifestant par la un souci d'elaboration plus grand que le besoin un peu simpliste que je cherchais a satisfaire.

A la fin du collectif, je comprenais que la formation du jugement correspon- dait davantage a ce que je designais plus volontiers par les mots operations intellectuelles ou raisonnements logiques de diverses natures plut6t qu'a la notion de jugement comme sagesse.

J'ai compris, a la fin, que le jugement pouvait etre considere de deux points de vue: l'action elle-meme de juger ou d'arriver a une conclusion, l'ensemble des operations intellectuelles necessaires ou utiles pour arriver a cette conclusion. Dans le premier sens, le jugement est le resultat d'une espece de synthese reali- see par l'individu sur un ensemble de considerations ou d'arguments, alors que, dans le second cas, le jugement parait etre une s6rie d'operations plut6t de type analytique sur un sujet donne dans une situation donnee.

Les colloquistes ne sont pas arrives a porter un jugement unanime ou univo- que sur la possibilite de former le jugement a travers l'education. Pour certains, le jugement se developpe par des series d'exercices sur les operations intellec- tuelles de diff6rents niveaux et de diff6rents types comme ceux de la resolution de problemes, alors que pour d'autres, ceux qui considerent le jugement comme une capacite ou une habilite a arriver a des conclusions sans avoir une con- science totale des arguments ou des elements de l'argumentation, il est encore impossible de dire comment on peut former un tel jugement.

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