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La GPECT en Île-de-France : quels territoires et qu els partenariats ?

Point de bavardages inutiles, mais surtout des exemples de dispositifs de GPECT mis enplace dans la Région. Rarement une réunion sur la formation aura été aussi concrète quele séminaire sur la GPECT organisé par la préfecture de Paris et d’Île-de-France, enpartenariat avec la Direccte, le 17 mai dernier.

Quand on évoque la GPECT, la composante essentielle est bien évidemment le territoire.Mais de quel territoire parle-t-on ? “C’est une notion très compliquée et difficile àappréhender, surtout en Île-de-France”, a souligné Christine Brunieaux, chef du serviceobservation et prospective du Gip Carif Île-de-France, dans le cadre de ce séminaire. Eneffet, la région représente 30 % du PIB national, 6 millions d’emploi - avec les écarts derevenus les plus importants de tout l’Hexagone.

En réalité, “la question du territoire n’est pas la bonne question à se poser. Il faut surtoutpartir des problèmes identifiés et définir ensuite les limites géographiques”, a expliquéChristine Brunieaux, qui a beaucoup travaillé sur les diagnostics locaux. Par exemple, àParis il existe une forte demande en hôtellerie-restauration mais peu de main-d’œuvre,alors qu’en Seine-Saint-Denis, c’est l’inverse. Le territoire peut alors recouvrir ces deuxespaces territoriaux. Autre exemple : lors d’un diagnostic réalisé avec les Maisons del’emploi de Rueil et de Nanterre, le territoire pris en compte a été élargi à trois quartsd’heure de transports autour de ces deux MDE.

Le territoire est aussi défini par les partenaires impliqués dans la GPECT. C’est ainsi qu’enVal-de-Marne, une plateforme RH a été mise en place sur le département par la Direccte,avec le Conseil général, qui s’est beaucoup impliqué. Cette plateforme s’appuie sur desstructures déjà existantes telles que les MDE, les Comités de bassin d’emploi. Pour mettreen place une GPECT, la clé d’entrée est ici le recrutement, avec une offre de servicesgratuits et une offre de proximité (outillage des RH, fiches de postes, plan de formation).“Mais nous ne parlons surtout pas de GPECT, l’acronyme fait peur, et souvent, lesentreprises ne savent pas ce que c’est”, relève Peggy Trony, chargée de missionmutations économiques à l’unité territoriale Val-de-Marne de la Dirrecte Île-de-France. Laplateforme permet ainsi de faire le lien avec les structures, d’identifier les problématiquesdes entreprises. L’expérimentation a débuté en octobre 2010 et ce qui ressort de cesquelques mois d’existence, c’est “le manque de mobilisation des entreprises, car cetteaction leur demande du temps, alors que les entreprises sont dans l’opérationnalité”,souligne Peggy Trony, Le premier travail a notamment été une phase de communicationimportante, aidée par un partenariat avec le Fongecif et les chambres consulaires. Leprogramme étant assez long, la Direccte a reconduit l’expérimentation d’une annéesupplémentaire pour se donner du temps.

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Parfois, il suffit d’un coup de pouce pour que tout s’enclenche. C’est souvent le rôle descabinets de consulting. “Notre mission principale est d’amener les gens à travaillerensemble et de constituer un périmètre géographique”, explique Jérémy Houstraete,consultant au sein du cabinet Alixio, qui travaille notamment avec les MDE de Sénart et du77. Autre plus-value, le cabinet travaille “pour l’entreprise et pour le territoire”. Il a en effetune expertise RH et une stratégie sociale qui est un atout pour l’entreprise, tout en ayantla capacité de gérer des projets avec une expertise de pointe pour la dimensionterritoriale. Enfin, le fait de travailler sur une mission et donc sur un temps donné permetsouvent d’accélérer les choses, ce qui n’est pas négligeable.

Jérémy Houstraete travaille ainsi avec Éric Dubois, directeur de la Maison de l’emploid’Amont (78) qui dans le cadre de sa GPECT, intervient sur 41 communes, soit 200 000habitants, un périmètre calqué sur celui de Pôle emploi. Un diagnostic des emploisprécaires a ainsi été réalisé et une plateforme de sécurisation des parcours professionnelsa été mise en place. Dans cette GPECT, la Région impulse la dynamique et lagouvernance est commune.

Dans tous ces projets, un acteur ne veut pas être oublié : c’est Pôle emploi. “Il devrait êtreassocié aux GPECT dès leur mise en œuvre, dès le diagnostic”, affirme Christian Leclerc,chef de service partenariat à Pôle emploi. De même, “l’association des partenairessociaux dès le diagnostic est idéale, car ils connaissent à la fois les besoins desentreprises et des salariés. Et c’est un relais essentiel”, conclut Jérémy Houstraete.

Agathe Descamps

L'Inffo formation, n° 791, 1er-15 juin 2011, pp. 32 -33