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Société québécoise de science politique La légitimité de l'État et du droit. Autour de Max Weber by Michel Coutu; Guy Rocher Review by: Jean-François Savard Canadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique, Vol. 40, No. 2 (Jun., 2007), pp. 561-563 Published by: Canadian Political Science Association and the Société québécoise de science politique Stable URL: http://www.jstor.org/stable/25166130 . Accessed: 17/06/2014 15:36 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Canadian Political Science Association and Société québécoise de science politique are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.113 on Tue, 17 Jun 2014 15:36:25 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La légitimité de l'État et du droit. Autour de Max Weberby Michel Coutu; Guy Rocher

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Société québécoise de science politique

La légitimité de l'État et du droit. Autour de Max Weber by Michel Coutu; Guy RocherReview by: Jean-François SavardCanadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique, Vol. 40, No. 2(Jun., 2007), pp. 561-563Published by: Canadian Political Science Association and the Société québécoise de science politiqueStable URL: http://www.jstor.org/stable/25166130 .

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Recensions / Reviews 561

investigates the "success story" (p. 213) of environmental policy using a historical

institutional approach. However, unification inaugurated a period of incrementalism,

prompted by new problems, new actors and a changing role of the EU. Finally, he warns of future "diminishing returns" (as in the chapter title, although the term only

briefly comes up in the conclusion). Goetz's survey of administrative reform finds a

host of important organisational changes; moreover, public administration no longer poses an obstacle to reform. Goetz sees the notion of "bureaucracy" in unified Ger

many as obsolete, as former hierarchies have been replaced by a sense of competi tion and co-operation. EU policy making is considered by Paterson, who reviews the

history of the external side of semisovereignty, focusing on Germany's relationship with the EU. While Germany regains formal external semisovereignty after 1989, her

internal semisovereignty persists. Katzenstein's conclusion starts with a refreshingly optimistic comparison of Ger

man and American economic performance, including data on the slowdown induced

by reunification. His subsequent distinction of "high-change" and "low-change" pol

icy sectors, however, ends by blurring the analyses of the foregoing chapters, in a

reassertion of semisovereignty. This is puzzling given that several contributors put clear question marks behind the continued relevance of semisovereignty, both with

respect to "policy nodes" and policy areas that experienced significant reorientation

after 1990. This conclusion of prevailing incrementalism does little justice to the more

nuanced insights of earlier chapters. Indeed, the ongoing transformation of policies is underlined by the fact that some chapters (federalism, economic and social policy, industrial relations and environment) would already need updating two years after

publication and one year after the Merkel government has taken office (with more

initiatives to be expected during the country's presidency of the EU and the G8 in

2007). Yet, this weakness does not diminish the overall contribution of the preceding accounts. All in all, to the reader interested in unified Germany, the volume offers a

wealth of well-organized and authoritative accounts by specialists on post-unification

Germany.

Sabina Stiller Radboud University Nijmegen

La legitimite de l'Etat et du droit. Autour de Max Weber.

Michel Coutu et Guy Rocher (dir) Saint-Nicolas, Les Presses de FUniversite Laval, 2005, 384 pages DOI: 10.1017/S0008423907070679

Bien que beaucoup d'ouvrages aient analyse les travaux de Weber, tres peu se sont

interesses au concept de legitimite en soi, le considerant comme une notion univoque. Ce manque de reflexion sur le concept de legitimite constitue le point de depart de

Fouvrage La legitimite de l'Etat et du droit. Autour de Max Weber.

Michel Coutu et Guy Rocher donnent le ton des le debut de Fouvrage, affir mant qu'?[ils entendent] defendre la validite et meme la necessite d'une reflexion centree sur Fidee de legitimite, pour qui veut comprendre les rapports existants entre

la sphere de la politique et celle du droit ? (p. 2). Cette intention constitue effective ment le noyau autour duquel s'articule Fensemble de Fouvrage. Pour voir comment

la legitimite permet de comprendre les liens entre politique et droit, Coutu et Rocher ont divise leur ouvrage en cinq sections, chacune abordant le concept de legitimite sous un angle different, a savoir : FEtat, le droit, Finstitution, Weimar et le regard

contemporain. Deux textes abordent la legitimite dans le cadre de l'Etat. Dans un premier

temps, Catherine Coulliot-Thelene remet en question l'usage de la definition de l'Etat de Weber comme etant ? le monopole legitime de la violence ?. Elle soutient que,

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pour comprendre la definition de Weber, il faut la situer dans son contexte his

torique ou de nombreuses instances juridiques et politiques, a l'exterieur comme a

l'interieur de l'Etat, menagaient sa cohesion. Dans ce contexte, ce qui definit l'Etat

c'est la monopolisation legitime de la violence, dans le sens ou aucune autre instance ne peut user legitimement de la violence physique. Dans un deuxieme temps, Lau rence McFalls s'interesse davantage au processus de legitimation de l'Etat et a sa

notion corollaire, mais inexistante chez Weber, l'illegitimite. McFalls soutient qu'on ne peut utiliser les travaux de Weber pour definir normativement la legitimite d'un

regime. Au contraire, croit l'auteur, toute analyse normative devrait deboucher sur

des degres divers d'illegitimite. Ainsi, on en arrive a un argument circulaire ou un

Etat est legitime parce que stable, mais en meme temps cette stabilite est assuree

par sa legitimite. La section sur la legitimite et le droit occupe une place preponderante dans

cet ouvrage. Elle s'ouvre sur un texte de Wolfgang Schluchter qui situe la place du

droit dans l'oeuvre de Weber. Selon Schluchter, le droit n'est pas considere par Weber

comme une branche specialisee de la sociologie, mais comme une partie integrante d'une theorie sociale generale. En ce sens, Fetude du droit permet de mieux com

prendre la societe. Dans un second texte, Claude Didry poursuit la reflexion de

Schuchter en se penchant sur ce que Weber appelait des maximes de conduite.

Cidentification de ces maximes, nous dit Didry, permet de mieux comprendre la

causalite du droit dans une societe et de distinguer la valeur normative du droit de

sa validite empirique. Cette distinction est, en quelque sorte, reprise par Olivier Jouanjan, qui pro

pose d'etudier Weber a travers Fanalyse des travaux de Georg Jellinek. Dans un texte

dont le fil est parfois difficile a suivre, Jouanjan nous amene a nous interroger sur la

question de la validite du droit et de son sens. La comparaison de Jellinek et Weber

est aussi presente dans le texte de Romain Merlot, mais n'y occupe pas une place aussi importante. Merlot s'interesse davantage a la genese weberienne du droit. Pour

Weber le droit apparait au Moyen Age comme un droit commercial. Merlot explique que Weber voit ce droit commercial evoluer vers un droit subjectif et que c'est ce

droit subjectif qui jouera un role primordial dans la creation de l'Etat moderne. Le

texte d'Evelyne Serverin est sans doute le plus interessant de cette section. Con

sciente des visions dichotomiques du droit dans la lecture de Weber (valeur norma

tive ou empirique, sociologie causale ou definition dogmatique), Serverin propose de reunir ces visions differentes dans une perspective complementaire, plutot que concurrente. Cette integration des cadres juridiques (dogmatiques) et sociologiques

(sociologie causale) doit permettre de comprendre comment chacun peut determiner

F autre.

La section sur 1'institution est plus modeste, mais c'est peut-etre celle qui

presente le plus d'interet. Barbara Theriault propose d'abord l'idee que l'on peut trouver chez Weber une theorie de l'institutionnalisation. Cette theorie se fonde sur

la notion de maximes partagees par des agents, qui tentent de les imposer pour former un ordre legitime. Caroline Gendreau poursuit cette reflexion sur la base

des divorces prononces au Quebec. Elle demontre par quels processus les represen tations du droit peu vent legitimer, ou non, le droit de l'Etat. Elle en arrive d'ailleurs

a la conclusion qu'au Quebec, ce sont les mediateurs familiaux qui engendrent des

representations legitimes du droit de l'Etat, alors que les professionnels du droit

provoquent le contraire. La section sur Weimar est utile pour replacer l'ceuvre de Weber dans son

contexte, mais on peut se demander si elle est bien situee dans l'ouvrage. Dans un texte dont on cherche parfois le fil conducteur, Augustin Simard propose de

limiter Fapplication du concept de legitimite, qu'il associe surtout a une categorie

analytique de l'autorite. Pour cette raison, il affirme que chez Weber la notion de

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legitimite serait restreinte a Fadministration de l'Etat. Pierre Guibentif reprend

l'analyse differemment. Se basant sur des textes d'Habermas et Luhman, Guibentif

definit un cadre conceptuel avec lequel analyser la notion de legitimite. La legitim ite y est vue a travers quatre perspectives (participants, temoins, intervenants,

sociologique), que l'auteur applique ensuite aux mouvements sociaux.

La derniere section propose de jeter un regard contemporain sur F application du concept de legitimite chez Weber. Ce regard contemporain se fait a travers une

lunette particuliere : la legitimite dans la sphere du travail. Comparant les textes de

Weber et Sinzheimer, Ulrich Zachert propose une methode specifique de l'analyse du droit du travail. Michel Coutu s'interesse davantage au droit du travail comme

un ordre juridique, au sens ou Fentend Weber et cherche a savoir comment cet ordre

trouve sa legitimite. Enfin, Jean Marcel Lapierre, Guy Rocher et Guylaine Vallee centrent leur analyse sur un agent specifique du droit du travail au Quebec :

l'arbitre. L'arbitre exerce une fonction dont les decisions semblent de prime abord manquer de legitimite. Soutenant que la legitimite d'une decision juridique se fonde sur un processus d'apprentissage, qui se fait lui-meme dans le cadre de

conflits de legitimite entre la legitimation du tribunal d'arbitrage et la judiciarisa tion du politique, les auteurs decouvrent que c'est en fait le deuxieme qui contribue

a la legitimation du premier. Leurs propos se rapprochent ainsi de ceux de Caroline

Gendreau.

A l'heure ou les questions d'ethique, de valeurs et de responsabilisation font

partie integrante du discours politique canadien, s'interroger sur le concept de legi timite semble tout indique. L'ouvrage de Michel Coutu et de Guy Rocher propose done un sujet tout a fait pertinent. Hormis cette pertinence, le livre de Coutu et Rocher

presente trois qualites principales. Premierement, les sujets sont fouilles a fond et

suscitent une reflexion tres stimulante. Deuxiemement, en faisant appel a des experts de tous horizons, on arrive a naviguer entre des sujets europeens et quebecois. Cette

diversite permet de bien montrer comment la pensee de Weber peut s'actualiser.

Troisiemement, les textes que proposent les differents auteurs savent mettre les idees

de Weber dans leur contexte (historique ou litteraire), offrant une perspective peu

commune, qui nous permet de sortir des sentiers battus. Ainsi, bien des concepts

weberiens, acquis depuis longtemps, prennent un sens nouveau. Ceci contribue a

Poriginalite de ce livre.

L'ouvrage de Coutu et Rocher presente cependant trois limites. D'abord, le lan

gage a tendance hermetique peut etre difficile a comprendre pour les non-inities. II

ne s'agit pas necessairement d'un defaut du livre, mais ce langage ferme limite tout

de meme sa portee. Ensuite, il est vrai que les textes, pris de fagon individuelle, sont

de qualite remarquable, mais ils ne s'agencent pas toujours tres bien. Consequem ment, on cherche parfois le lien entre les textes d'une meme section, ce qui nuit a

Fimpression de coherence du volume. II est a noter, par ailleurs, que, si les auteurs

se proposent en introduction de voir comment le principe de legitimite permet de

faire le pont entre Etat et droit, en realite la notion de droit est surrepresentee au

detriment de l'Etat. Enfin, le pari de Factualisation est tenu, mais un peu decevant.

L'objectif est trop centre sur la notion de droit et plus particulierement, dans la der

niere section, sur le droit du travail. II aurait ete agreable, par exemple, d'avoir des

textes portant specifiquement sur la legitimite et l'Etat ou la legitimite et Finstitution

a l'epoque actuelle.

Malgre ces limites, il s'agit d'un ouvrage remarquable que Fon peut con

seiller a quiconque s'interesse a Weber ou au concept de legitimite. II serait

peut-etre preferable, mais non indispensable, de connaitre a priori la pensee de

Weber.

Jean-Francois Savard Ecole nationale d'administration publique

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