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La migration, les politiques sociales, et le droit du travail en Chine Nong Zhu, INRS-UCS Juillet 2007

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La migration, les politiques sociales, La migration, les politiques sociales, et le droit du travail en Chineet le droit du travail en Chine

Nong Zhu, INRS-UCSNong Zhu, INRS-UCS

Juillet 2007Juillet 2007

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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La Chine est un pays agricole peuplé avec une structure socio-économique dualiste typique : l’agriculture traditionnelle dans laquelle existe un grand nombre de travailleurs excédentaires, coexiste avec l’industrie urbaine relativement importante. Le problème de main-d’œuvre agricole excédentaire existe depuis longtemps, et il s’aggrave au fur et à mesure de l’accroissement rapide de la population rurale, de la diminution de la quantité de terre, et de l’amélioration des techniques agricoles. Les réformes économiques ont dévoilé progressivement ce problème et renforcé la mobilité des agriculteurs. Mais à cause des particularités de la société chinoise, telles que : surpeuplement, dimension énorme, différences régionales, dualisme dans la société et l’économie, empreintes de l’économie planifiée, instabilité des politiques économiques, il existe de nombreux obstacles qui sont difficiles à surmonter dans le processus de migration rurale/urbaine. Cela rend les modalités de transfert de main-d’œuvre agricole excédentaire de la Chine différentes de celles des pays industrialisés et des autres pays en développement.

La Chine est un pays agricole peuplé avec une structure socio-économique dualiste typique : l’agriculture traditionnelle dans laquelle existe un grand nombre de travailleurs excédentaires, coexiste avec l’industrie urbaine relativement importante. Le problème de main-d’œuvre agricole excédentaire existe depuis longtemps, et il s’aggrave au fur et à mesure de l’accroissement rapide de la population rurale, de la diminution de la quantité de terre, et de l’amélioration des techniques agricoles. Les réformes économiques ont dévoilé progressivement ce problème et renforcé la mobilité des agriculteurs. Mais à cause des particularités de la société chinoise, telles que : surpeuplement, dimension énorme, différences régionales, dualisme dans la société et l’économie, empreintes de l’économie planifiée, instabilité des politiques économiques, il existe de nombreux obstacles qui sont difficiles à surmonter dans le processus de migration rurale/urbaine. Cela rend les modalités de transfert de main-d’œuvre agricole excédentaire de la Chine différentes de celles des pays industrialisés et des autres pays en développement.

Introduction Introduction

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L’objectif de cette présentation est de donner un aperçu global de la migration interne dans la Chine actuelle et des politiques sociales concernées. Nous présentons d’abord le contexte de la migration, c’est-à-dire la situation démographique de la Chine (Partie 2) et les réformes économiques amorcées à la fin des années 1970 (Partie 3) ; puis nous évoquons dans les parties 4 et 5 l’évolution de la migration interne, le système du « hukou » qui est la mesure la plus importante par laquelle le gouvernement contrôle la migration, et l’impact des réformes économiques sur la migration. Les parties 6 et 7 présentent respectivement l’effet des disparités régionales sur la migration et le développement du secteur non-agricole rural ainsi que son rôle important dans la mobilité de la main-d’œuvre agricole en Chine. La partie 8 donne une description des inégalités et de la pauvreté dans la société chinoise. Enfin nous exposons nos conclusions.

L’objectif de cette présentation est de donner un aperçu global de la migration interne dans la Chine actuelle et des politiques sociales concernées. Nous présentons d’abord le contexte de la migration, c’est-à-dire la situation démographique de la Chine (Partie 2) et les réformes économiques amorcées à la fin des années 1970 (Partie 3) ; puis nous évoquons dans les parties 4 et 5 l’évolution de la migration interne, le système du « hukou » qui est la mesure la plus importante par laquelle le gouvernement contrôle la migration, et l’impact des réformes économiques sur la migration. Les parties 6 et 7 présentent respectivement l’effet des disparités régionales sur la migration et le développement du secteur non-agricole rural ainsi que son rôle important dans la mobilité de la main-d’œuvre agricole en Chine. La partie 8 donne une description des inégalités et de la pauvreté dans la société chinoise. Enfin nous exposons nos conclusions.

Introduction Introduction

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Aucune discussion concernant la Chine ne peut ignorer son énorme dimension démographique. D’après le recensement, en 2000 la Chine compte 1.295 milliards d’habitants, soit 21% de la population mondiale. En Chine actuellement, beaucoup de problèmes sont liés au chiffre très important de la population. C’est une contrainte à long terme du développement de la Chine. Tout le monde prête attention à ce problème, mais personne ne peut donner de solution.

Aucune discussion concernant la Chine ne peut ignorer son énorme dimension démographique. D’après le recensement, en 2000 la Chine compte 1.295 milliards d’habitants, soit 21% de la population mondiale. En Chine actuellement, beaucoup de problèmes sont liés au chiffre très important de la population. C’est une contrainte à long terme du développement de la Chine. Tout le monde prête attention à ce problème, mais personne ne peut donner de solution.

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Année

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Baby-boomBaby-boom

Croissance démographique en Chine

La situation démographique en ChineLa situation démographique en Chine

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La fondation de la République a mis fin aux guerres civiles et a établi un environnement social stable. L’économie a connu un développement rapide. L’amélioration du niveau de vie et des conditions médicales et sanitaires a conduit à une baisse rapide de la mortalité mais pas de la natalité dès les années 1950, produisant respectivement deux baby-booms dans les années 1950 et 1960. La population chinoise a ainsi connu une croissance sans précédent. Bien que les baby-booms des années 1950 et des années 1960 ne durèrent respectivement qu’une dizaine d’années, ils ont fortement renforcé l’inertie de la croissance démographique et embarrasseront la Chine pendant une centaine d’années.

La fondation de la République a mis fin aux guerres civiles et a établi un environnement social stable. L’économie a connu un développement rapide. L’amélioration du niveau de vie et des conditions médicales et sanitaires a conduit à une baisse rapide de la mortalité mais pas de la natalité dès les années 1950, produisant respectivement deux baby-booms dans les années 1950 et 1960. La population chinoise a ainsi connu une croissance sans précédent. Bien que les baby-booms des années 1950 et des années 1960 ne durèrent respectivement qu’une dizaine d’années, ils ont fortement renforcé l’inertie de la croissance démographique et embarrasseront la Chine pendant une centaine d’années.

Baby-boomBaby-boom

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1949 1954 1959 1964 1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999

Année

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Natalité

Taux de croissance

Mortalité

Taux de croissance = Natalité - Mortalité

La situation démographique en ChineLa situation démographique en Chine

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Au début des années 1970, les impacts négatifs de la croissance démographique rapide se manifestaient de plus en plus dans tous les domaines. Le gouvernement a commencé à contrôler les naissances. La Commission du planning familial a été établie et certaines politiques visant à réduire la natalité étaient mises en pratique à l’échelle nationale. Ces politiques sont devenues de plus en plus sévères. Le nombre limite d’enfants est passé de trois à deux et ultérieurement à un seul à la fin des années 1970. Sous ces politiques sévères, d’abord, la fécondité urbaine a été efficacement contrôlée ; puis, la fécondité rurale a commencé à baisser au milieu des années 1970. Maintenant, dans les zones urbaines, les familles acceptent généralement la politique d’ « un enfant par couple ». Dans les zones rurales, la limite supérieure est généralement de deux enfants dans la plupart des régions.

Au début des années 1970, les impacts négatifs de la croissance démographique rapide se manifestaient de plus en plus dans tous les domaines. Le gouvernement a commencé à contrôler les naissances. La Commission du planning familial a été établie et certaines politiques visant à réduire la natalité étaient mises en pratique à l’échelle nationale. Ces politiques sont devenues de plus en plus sévères. Le nombre limite d’enfants est passé de trois à deux et ultérieurement à un seul à la fin des années 1970. Sous ces politiques sévères, d’abord, la fécondité urbaine a été efficacement contrôlée ; puis, la fécondité rurale a commencé à baisser au milieu des années 1970. Maintenant, dans les zones urbaines, les familles acceptent généralement la politique d’ « un enfant par couple ». Dans les zones rurales, la limite supérieure est généralement de deux enfants dans la plupart des régions.

Nombre d'enfants moyen par femme au cours de sa vie

Rural

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Année

Baby-boomBaby-boom

début du contrôle des naissances

La situation démographique en ChineLa situation démographique en Chine

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Toutefois, en raison de l’énorme base démographique et de son inertie de croissance, la population continue à s’accroître. Elle a dépassé un milliard en 1981 ; quatorze ans après, elle a dépassé 1.2 milliards en 1995. Pourtant, grâce au planning familial, nous constatons un ralentissement progressif de la vitesse de croissance.

Toutefois, en raison de l’énorme base démographique et de son inertie de croissance, la population continue à s’accroître. Elle a dépassé un milliard en 1981 ; quatorze ans après, elle a dépassé 1.2 milliards en 1995. Pourtant, grâce au planning familial, nous constatons un ralentissement progressif de la vitesse de croissance.

La situation démographique en ChineLa situation démographique en Chine

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1949 1959 1969 1979 1989 1999

Année

Mill

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0.54 milliard(1949)

0.81 milliard(1969)

0.91 milliard(1974)

0.70 milliard(1964)

0.60 milliard(1954)

10 ans 5 ans 5 ans

Population rurale

Population urbaine

1.26 milliard(1999)

1.00 milliard(1981)

1.11 milliard(1988)

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7 ans

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6 ans

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en 2005

1.31 milliard

en 2005

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1952 1962 1972 1982 1992

Année

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La quantité totale

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Année

La quantité par tête

Superficie de terre cultivable

La raison d’être du planning familial en Chine est simple : il faut nourrir 21% de la population mondiale avec seulement 7% des terres cultivables sur la planète. 16 à 17 millions de bébés naissent chaque année, tandis que la superficie cultivée diminue sous les effets de l’extension des zones résidentielles et industrielles, de l’érosion des sols dans certaines régions, limitée cependant par des efforts d’afforestation et d’amendement des sols uniques par leur ampleur. Pour la Chine, le seul recours est d’élever les rendements à l’hectare en utilisant les ressources de la science et des techniques agricoles modernes, de freiner la diminution des superficies cultivables et de faire appliquer la politique de contrôle des naissances dans les régions rurales.

La raison d’être du planning familial en Chine est simple : il faut nourrir 21% de la population mondiale avec seulement 7% des terres cultivables sur la planète. 16 à 17 millions de bébés naissent chaque année, tandis que la superficie cultivée diminue sous les effets de l’extension des zones résidentielles et industrielles, de l’érosion des sols dans certaines régions, limitée cependant par des efforts d’afforestation et d’amendement des sols uniques par leur ampleur. Pour la Chine, le seul recours est d’élever les rendements à l’hectare en utilisant les ressources de la science et des techniques agricoles modernes, de freiner la diminution des superficies cultivables et de faire appliquer la politique de contrôle des naissances dans les régions rurales.

La situation démographique en ChineLa situation démographique en Chine

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1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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1957 19651961 1977

PIB total (1000 million yuan) PIB par tête (yuan)

1949

Le « Grand Bond en avant »

La reprise économique

La « Révolution Culturelle »

Le redressement économique

L'époque de MAO Zedong

L'époque de DENG Xiaoping

La Chine du vingtième siècle a été marquée par deux époques : celle de MAO Zedong et celle de DENG Xiaoping. A la fin de 1978, le Parti communiste de la Chine a convoqué une session, dans laquelle il a été décidé de réformer les anciens systèmes de gestion. Cette session a marqué le commencement des réformes. Dès lors, les réformes ont progressivement pénétré tous les domaines, transformant la société chinoise.

Les réformes économiques en ChineLes réformes économiques en Chine

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Le contexte des réformes 

Afin de comprendre les réformes amorcées à la fin des années 1970 en Chine, il faut connaître le contexte ou les conditions initiales des réformes : les héritages de l’époque de Mao Zedong. Ces héritages se traduisent essentiellement par une concentration du système politique et la pauvreté économique.

De 1952 à 1977, le taux de croissance annuel du produit intérieur brut (PIB) a été de 6.4%. La production de certains produits agricoles et industriels se plaçait déjà aux premiers rangs mondiaux. La Chine était déjà devenue un grand pays relativement puissant. Mais, elle était également un pays assez pauvre à cette époque.

•Premièrement, les richesses sociales étaient concentrées au sein de l’Etat. Cette concentration a contribué à la puissance de l’ensemble mais à la pauvreté individuelle. En 1978, le revenu annuel par tête n’est que de 134 US dollars et 75 US dollars, respectivement dans les zones urbaines et rurales.

•Deuxièmement, cette concentration a limité la liberté individuelle et l’intérêt privé et a ainsi étouffé l’initiative individuelle. Cela a conduit à une efficience faible du travail et au gaspillage.

Le contexte des réformes 

Afin de comprendre les réformes amorcées à la fin des années 1970 en Chine, il faut connaître le contexte ou les conditions initiales des réformes : les héritages de l’époque de Mao Zedong. Ces héritages se traduisent essentiellement par une concentration du système politique et la pauvreté économique.

De 1952 à 1977, le taux de croissance annuel du produit intérieur brut (PIB) a été de 6.4%. La production de certains produits agricoles et industriels se plaçait déjà aux premiers rangs mondiaux. La Chine était déjà devenue un grand pays relativement puissant. Mais, elle était également un pays assez pauvre à cette époque.

•Premièrement, les richesses sociales étaient concentrées au sein de l’Etat. Cette concentration a contribué à la puissance de l’ensemble mais à la pauvreté individuelle. En 1978, le revenu annuel par tête n’est que de 134 US dollars et 75 US dollars, respectivement dans les zones urbaines et rurales.

•Deuxièmement, cette concentration a limité la liberté individuelle et l’intérêt privé et a ainsi étouffé l’initiative individuelle. Cela a conduit à une efficience faible du travail et au gaspillage.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Le contexte des réformesLe contexte des réformes  

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•Troisièmement, la collectivisation rurale et la « Commune Populaire », en particulier la collectivisation de la terre, ont fortement étouffé l’enthousiasme des agriculteurs et limité leur capacité à s’enrichir.

•Quatrièmement, l‘économie planifiée a étouffé l’esprit créateur et a conduit à une efficience faible, à des gaspillages, à une administration pesante et à des dépenses administratives énormes.

Les années 1970 ont été marquées par une crise de légitimité du pouvoir. A l’époque, le chômage sévit dans les villes, où les industries d’Etat ne peuvent absorber la nouvelle génération en âge de travailler, tandis que la population se voit toujours interdire toute activité privée. Les difficultés économiques et la paralysie politique que connaît le pays depuis le déclenchement de la « Révolution Culturelle » sont à l’origine du mécontentement des zones urbaines. La plupart des zones rurales restent plongées dans la pauvreté.

•Troisièmement, la collectivisation rurale et la « Commune Populaire », en particulier la collectivisation de la terre, ont fortement étouffé l’enthousiasme des agriculteurs et limité leur capacité à s’enrichir.

•Quatrièmement, l‘économie planifiée a étouffé l’esprit créateur et a conduit à une efficience faible, à des gaspillages, à une administration pesante et à des dépenses administratives énormes.

Les années 1970 ont été marquées par une crise de légitimité du pouvoir. A l’époque, le chômage sévit dans les villes, où les industries d’Etat ne peuvent absorber la nouvelle génération en âge de travailler, tandis que la population se voit toujours interdire toute activité privée. Les difficultés économiques et la paralysie politique que connaît le pays depuis le déclenchement de la « Révolution Culturelle » sont à l’origine du mécontentement des zones urbaines. La plupart des zones rurales restent plongées dans la pauvreté.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Le contexte des réformesLe contexte des réformes  

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Après la mort de Mao Zedong, tout le monde voulait changer, mais on ne savait pas comment faire. Cela a impliqué que les réformes en Chine ont suivi dés le début un processus progressif et graduel, avançant à tâtons dans la pratique.

Après la mort de Mao Zedong, tout le monde voulait changer, mais on ne savait pas comment faire. Cela a impliqué que les réformes en Chine ont suivi dés le début un processus progressif et graduel, avançant à tâtons dans la pratique.

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PIB total (1000 million yuan) PIB par tête (yuan)

1978

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Le contexte des réformes Le contexte des réformes 

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Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Les réformes agricoles Les réformes agricoles

Les réformes agricoles

Les réformes ont pris naissance dans les zones rurales. Il est intéressant de noter que les réformes agricoles n’ont pas été une opération lancée par les réformistes. Elles ont débuté par un mouvement spontané des agriculteurs.

Suivant le mode de l’ex-URSS, au début de l’industrialisation, la Chine a développé l’industrie lourde en priorité. L’agriculture a fourni un énorme surplus destiné à l’investissement dans l’industrie et les agriculteurs ont été imposés par un lourd fardeau. Afin de stabiliser la production agricole, il fallait fixer les agriculteurs sur la terre. Avant les réformes, cette fixation a été réalisée par deux mesures : la collectivisation rurale et le système d’enregistrement de l’état civil.

Les réformes agricoles

Les réformes ont pris naissance dans les zones rurales. Il est intéressant de noter que les réformes agricoles n’ont pas été une opération lancée par les réformistes. Elles ont débuté par un mouvement spontané des agriculteurs.

Suivant le mode de l’ex-URSS, au début de l’industrialisation, la Chine a développé l’industrie lourde en priorité. L’agriculture a fourni un énorme surplus destiné à l’investissement dans l’industrie et les agriculteurs ont été imposés par un lourd fardeau. Afin de stabiliser la production agricole, il fallait fixer les agriculteurs sur la terre. Avant les réformes, cette fixation a été réalisée par deux mesures : la collectivisation rurale et le système d’enregistrement de l’état civil.

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•La collectivisation ruraleCette mesure associait le revenu à la participation au travail journalier de la ferme collective, à savoir le système de points-travail pour une journée effectuée par un paysan (gongfenzhi).

•Le système d’enregistrement de l’état civil (hukou)Ce système consistait à associer étroitement l’état civil à l’approvisionnement en biens de consommation et à l’accès à l’emploi. Sans le statut urbain, les migrants ruraux/urbains ne pouvaient pas s’installer durablement en dehors de leur lieu d’origine.

La combinaison de ces deux mesures a divisé la société chinoise en deux parties complètement différentes : zones urbaines et zones rurales, à savoir l’économie dualiste. Cette division a été la source essentielle de la pauvreté rurale. Le but des réformes agricoles était de supprimer les contraintes ci-dessus et d’établir un nouveau mécanisme agricole.

•La collectivisation ruraleCette mesure associait le revenu à la participation au travail journalier de la ferme collective, à savoir le système de points-travail pour une journée effectuée par un paysan (gongfenzhi).

•Le système d’enregistrement de l’état civil (hukou)Ce système consistait à associer étroitement l’état civil à l’approvisionnement en biens de consommation et à l’accès à l’emploi. Sans le statut urbain, les migrants ruraux/urbains ne pouvaient pas s’installer durablement en dehors de leur lieu d’origine.

La combinaison de ces deux mesures a divisé la société chinoise en deux parties complètement différentes : zones urbaines et zones rurales, à savoir l’économie dualiste. Cette division a été la source essentielle de la pauvreté rurale. Le but des réformes agricoles était de supprimer les contraintes ci-dessus et d’établir un nouveau mécanisme agricole.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Les réformes agricolesLes réformes agricoles

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Depuis 1953, en raison de la mise en place du monopole sur les achats et les ventes de céréales, la récolte des agriculteurs était contrôlée par le gouvernement. Avant les réformes, dans certains villages, la ration annuelle de grain par tête n’était que de 150 kilos. Les agriculteurs se trouvaient souvent au bord de la famine.

De plus, dans le système de la « Commune Populaire », les agriculteurs bénéficiaient de libertés individuelles restreintes, ce qui a étouffé leur enthousiasme. L’efficience et la production agricole étaient faibles. Les agriculteurs, bien que la collectivisation ne leur permettait pas de subvenir à leurs besoins, ne pouvaient pas exercer un travail autrement que dans le cadre d’activités collectives.

Depuis 1953, en raison de la mise en place du monopole sur les achats et les ventes de céréales, la récolte des agriculteurs était contrôlée par le gouvernement. Avant les réformes, dans certains villages, la ration annuelle de grain par tête n’était que de 150 kilos. Les agriculteurs se trouvaient souvent au bord de la famine.

De plus, dans le système de la « Commune Populaire », les agriculteurs bénéficiaient de libertés individuelles restreintes, ce qui a étouffé leur enthousiasme. L’efficience et la production agricole étaient faibles. Les agriculteurs, bien que la collectivisation ne leur permettait pas de subvenir à leurs besoins, ne pouvaient pas exercer un travail autrement que dans le cadre d’activités collectives.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Les réformes agricolesLes réformes agricoles

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Après la mort de Mao Zedong, certains dirigeants se sont rendu compte de cette incohérence. Par la suite, lorsque le partage des terres est réapparu dans certaines communautés rurales, ils lui ont donné une approbation tacite. Dans la plupart des situations connues, ce ne sont pas les dirigeants qui ont pris l’initiative mais les villageois, les autorités choisissant de laisser faire. La géographie de la réussite agricole dépendait ainsi d’emblée de l’attitude des autorités locales. Dès 1977, les provinces du Anhui et du Sichuan se sont engagées dans la dé-collectivilisation en raison du profond réformisme de leurs dirigeants respectifs. Elle s’est rapidement étendue à toutes les provinces.

Après la mort de Mao Zedong, certains dirigeants se sont rendu compte de cette incohérence. Par la suite, lorsque le partage des terres est réapparu dans certaines communautés rurales, ils lui ont donné une approbation tacite. Dans la plupart des situations connues, ce ne sont pas les dirigeants qui ont pris l’initiative mais les villageois, les autorités choisissant de laisser faire. La géographie de la réussite agricole dépendait ainsi d’emblée de l’attitude des autorités locales. Dès 1977, les provinces du Anhui et du Sichuan se sont engagées dans la dé-collectivilisation en raison du profond réformisme de leurs dirigeants respectifs. Elle s’est rapidement étendue à toutes les provinces.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Les réformes agricolesLes réformes agricoles

Sichuan

Anhui

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Comme d’habitude, le pouvoir central avait du retard sur les réactions de la base. En fait, c’est le gouvernement qui a cédé aux agriculteurs. Finalement, le gouvernement a approuvé ce mode d’exploitation et l’a appelé le « forfait d’exploitation familiale » ou le « régime de l’exploitation familiale » (Household Responsibility System, HRS).

HRS: Les terres restaient encore propriétés publiques, mais qu’elles étaient réparties entre les différentes familles du village. Les agriculteurs en avaient la libre exploitation pour une période définie, en échange de taxes agricoles et d’un certain nombre d’obligations. Parmi les retenues, on distingue celles destinées aux autorités du village afin de financer un certain nombre de services publics (irrigation, fonds sociaux, etc.) et celles destinées aux autorités du canton ou du bourg pour d’autres charges. Ensuite, un impôt agricole est prélevé sur les revenus de chaque exploitation. Enfin, chaque foyer doit effectuer un certain nombre de journées de travail gratuit dans le cadre de travaux d’intérêt public, les autorités fournissant souvent le matériel mais non la main-d’œuvre.

Comme d’habitude, le pouvoir central avait du retard sur les réactions de la base. En fait, c’est le gouvernement qui a cédé aux agriculteurs. Finalement, le gouvernement a approuvé ce mode d’exploitation et l’a appelé le « forfait d’exploitation familiale » ou le « régime de l’exploitation familiale » (Household Responsibility System, HRS).

HRS: Les terres restaient encore propriétés publiques, mais qu’elles étaient réparties entre les différentes familles du village. Les agriculteurs en avaient la libre exploitation pour une période définie, en échange de taxes agricoles et d’un certain nombre d’obligations. Parmi les retenues, on distingue celles destinées aux autorités du village afin de financer un certain nombre de services publics (irrigation, fonds sociaux, etc.) et celles destinées aux autorités du canton ou du bourg pour d’autres charges. Ensuite, un impôt agricole est prélevé sur les revenus de chaque exploitation. Enfin, chaque foyer doit effectuer un certain nombre de journées de travail gratuit dans le cadre de travaux d’intérêt public, les autorités fournissant souvent le matériel mais non la main-d’œuvre.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Les réformes agricolesLes réformes agricoles

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Ces politiques ont fortement stimulé l’énergie des agriculteurs et ont augmenté la productivité agricole. Les résultats ont été très importants. La valeur brute de la production agricole a augmenté de 6.5% par an entre 1978 et 1984. Dans le même temps, le prix des céréales a augmenté de 50%, tandis que le revenu rural progressait de 15.4% par an.

Ces politiques ont fortement stimulé l’énergie des agriculteurs et ont augmenté la productivité agricole. Les résultats ont été très importants. La valeur brute de la production agricole a augmenté de 6.5% par an entre 1978 et 1984. Dans le même temps, le prix des céréales a augmenté de 50%, tandis que le revenu rural progressait de 15.4% par an.

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Quantité totale (million tons) Quantité par tête (kilo)

La collectivisation agricole: les « Communes Populaire »

Le réforme agricole: la régime d'exploitation

familiale

Le réforme agraire: distribuer les terres aux paysans

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L’ouverture vers l’extérieur

A l’époque de Deng Xiaoping, on mettait sur le même plan les réformes et l’ouverture qui avait pour but l’intégration des marchés domestique et internationaux et l’établissement de l’économie ouverte. L’ouverture chinoise s’est traduite essentiellement par l’établissement des « Zones économiques spéciales » et des « Zones économiques ouvertes », et par la décentralisation du commerce extérieur. Les quatre premières furent établies en 1980 le long de la côte Sud-Est. Rapidement elles furent suivies de l’ouverture de quatorze villes côtières en 1984, ensuite des six villes portuaires des provinces intérieures, de certaines villes frontières et de toutes les capitales provinciales. Jusqu’en 1994, les zones ouvertes se sont multipliées dans toute la Chine.

L’ouverture vers l’extérieur

A l’époque de Deng Xiaoping, on mettait sur le même plan les réformes et l’ouverture qui avait pour but l’intégration des marchés domestique et internationaux et l’établissement de l’économie ouverte. L’ouverture chinoise s’est traduite essentiellement par l’établissement des « Zones économiques spéciales » et des « Zones économiques ouvertes », et par la décentralisation du commerce extérieur. Les quatre premières furent établies en 1980 le long de la côte Sud-Est. Rapidement elles furent suivies de l’ouverture de quatorze villes côtières en 1984, ensuite des six villes portuaires des provinces intérieures, de certaines villes frontières et de toutes les capitales provinciales. Jusqu’en 1994, les zones ouvertes se sont multipliées dans toute la Chine.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: L’ouverture vers l’extérieurL’ouverture vers l’extérieur

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Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: L’ouverture vers l’extérieurL’ouverture vers l’extérieur

Toutes les capitales provinciales (1992)

Les six ports du Yangtzé (1992)

Les 13 villes frontières (1992)

La province du Hainan (1988)

Les quatre premières "Zones Économiques Spéciales" (1980)

Les trois deltas (1985)

Provinces côtières Provinces intérieures

Les quatorze villes côtières (1984)

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Croissance du commerce extérieur de la Chine

•Un développement rapide du commerce extérieur.•Un état favorable de la balance commerciale. •Une augmentation importante de la part du commerce extérieur dans le PIB.

•Un développement rapide du commerce extérieur.•Un état favorable de la balance commerciale. •Une augmentation importante de la part du commerce extérieur dans le PIB.

L’ouverture a fortement stimulé la croissance des échanges. La progression du commerce extérieur a été très rapide: en valeur courante (exportations plus importations), il représentait 43% du PIB en 1994, contre 10% en 1978. L’importance de la Chine dans le commerce mondial s’est considérablement accrue ; en 1978, la Chine occupait la 32ème place, alors qu’en 1992 elle occupait la 11ème.

L’ouverture a fortement stimulé la croissance des échanges. La progression du commerce extérieur a été très rapide: en valeur courante (exportations plus importations), il représentait 43% du PIB en 1994, contre 10% en 1978. L’importance de la Chine dans le commerce mondial s’est considérablement accrue ; en 1978, la Chine occupait la 32ème place, alors qu’en 1992 elle occupait la 11ème.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: L’ouverture vers l’extérieurL’ouverture vers l’extérieur

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Les réformes économiques urbaines

Les réformes économiques urbaines consistent essentiellement en celle des entreprises d’Etat. Avant les réformes, les entreprises d’Etat n’étaient pas des entités indépendantes - elles étaient complètement subordonnées au gouvernement. La production et le marché étaient séparés.

La réforme des entreprises d’Etat a commencé en 1984. D’une part, cette réforme s’est traduite essentiellement par la séparation des attributions des organes du pouvoir et celles des entreprises ; d’autre part, elle a consisté à faire accéder les entreprises aux marchés.

Néanmoins, jusqu’à aujourd’hui, il existe encore des attaches innombrables entre le gouvernement et les entreprises - les entreprises d’Etat ne sont pas encore complètement indépendantes.

Toutefois, une vingtaine d’années de réformes urbaines a diminué dans une grande mesure le poids des entreprises d’Etat et a conduit à une coexistence des divers types d’entreprises.

Les réformes économiques urbaines

Les réformes économiques urbaines consistent essentiellement en celle des entreprises d’Etat. Avant les réformes, les entreprises d’Etat n’étaient pas des entités indépendantes - elles étaient complètement subordonnées au gouvernement. La production et le marché étaient séparés.

La réforme des entreprises d’Etat a commencé en 1984. D’une part, cette réforme s’est traduite essentiellement par la séparation des attributions des organes du pouvoir et celles des entreprises ; d’autre part, elle a consisté à faire accéder les entreprises aux marchés.

Néanmoins, jusqu’à aujourd’hui, il existe encore des attaches innombrables entre le gouvernement et les entreprises - les entreprises d’Etat ne sont pas encore complètement indépendantes.

Toutefois, une vingtaine d’années de réformes urbaines a diminué dans une grande mesure le poids des entreprises d’Etat et a conduit à une coexistence des divers types d’entreprises.

Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques en Chine: Les réformes économiques urbainesLes réformes économiques urbaines

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Avant les réformes, l’économie était dominée par les entreprises d’Etat et les entreprises collectives. L’emploi urbain s’intégrait au plan d’Etat. Néanmoins, au fur et à mesure de l’expansion de la population urbaine, le gouvernement n’a plus été capable d’assurer le plein emploi urbain dans le secteur public. Il n’a pas pu faire autrement que de laisser les travailleurs excédentaires chercher eux-mêmes à gagner leur vie. Des travailleurs individuels et des entreprises privées ont ainsi fait leur apparition dans les villes et les campagnes. Dès sa réapparition, l’économie privée a témoigné d’un dynamisme extraordinaire. Elle a permis d’atténuer le chômage urbain d’une part, et d’augmenter le revenu fiscal local d’autre part. Par conséquent, le gouvernement a progressivement accepté le secteur privé et encouragé son développement.

Avant les réformes, l’économie était dominée par les entreprises d’Etat et les entreprises collectives. L’emploi urbain s’intégrait au plan d’Etat. Néanmoins, au fur et à mesure de l’expansion de la population urbaine, le gouvernement n’a plus été capable d’assurer le plein emploi urbain dans le secteur public. Il n’a pas pu faire autrement que de laisser les travailleurs excédentaires chercher eux-mêmes à gagner leur vie. Des travailleurs individuels et des entreprises privées ont ainsi fait leur apparition dans les villes et les campagnes. Dès sa réapparition, l’économie privée a témoigné d’un dynamisme extraordinaire. Elle a permis d’atténuer le chômage urbain d’une part, et d’augmenter le revenu fiscal local d’autre part. Par conséquent, le gouvernement a progressivement accepté le secteur privé et encouragé son développement.

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Entreprises d'État

Entreprises collectives

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Évolution du poids de la production des diverses types d'entreprises

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Page 31: La migration, les politiques sociales, et le droit du travail en Chine Nong Zhu, INRS-UCS Juillet 2007

Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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L’évolution historique de la migration interne

En Chine, la migration n’est pas restée un processus invariable et homogène au cours du temps : à chaque phase de son développement, elle porte de profondes marques historiques de la période. Nous pouvons diviser le processus de la migration chinois en quatre périodes :

L’évolution historique de la migration interne

En Chine, la migration n’est pas restée un processus invariable et homogène au cours du temps : à chaque phase de son développement, elle porte de profondes marques historiques de la période. Nous pouvons diviser le processus de la migration chinois en quatre périodes :

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Page 34: La migration, les politiques sociales, et le droit du travail en Chine Nong Zhu, INRS-UCS Juillet 2007

•La première période va de 1950 à 1958, la période enregistrant une forte augmentation de la main-d’œuvre à la campagne. Durant cette période, grâce à la reprise économique après la guerre civile et à la reconstruction des villes, la capacité d’absorption des travailleurs des villes a beaucoup augmenté. De plus, à cette époque il y avait très peu de conditions restrictives à la migration ; la migration spontanée était ainsi très fréquente.

•La première période va de 1950 à 1958, la période enregistrant une forte augmentation de la main-d’œuvre à la campagne. Durant cette période, grâce à la reprise économique après la guerre civile et à la reconstruction des villes, la capacité d’absorption des travailleurs des villes a beaucoup augmenté. De plus, à cette époque il y avait très peu de conditions restrictives à la migration ; la migration spontanée était ainsi très fréquente.

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•La deuxième période de 1959 à 1977 correspond au contrôle strict de l’expansion de la population urbaine. C’était une époque caractérisée d’abord par une grande famine provoquant des millions de morts, ensuite par un grand boom démographique, associé à une pénurie des biens de consommation en ville. Ainsi, dans ce contexte, le gouvernement commençait à réduire la population urbaine. Les mesures étaient très diverses : élever le seuil minimal de la notion de ville, muter massivement une partie des travailleurs urbains vers les zones rurales, diminuer la superficie des villes, et utiliser la politique de « Rustication of Urban Youth » (envoyer les jeunes diplômés à la campagne) largement pratiquée pendant la « Révolution Culturelle ». Toutes ces mesures visaient à limiter la couverture du système de rationnement urbain, afin de réduire les pressions sur le budget de l’état.

•La deuxième période de 1959 à 1977 correspond au contrôle strict de l’expansion de la population urbaine. C’était une époque caractérisée d’abord par une grande famine provoquant des millions de morts, ensuite par un grand boom démographique, associé à une pénurie des biens de consommation en ville. Ainsi, dans ce contexte, le gouvernement commençait à réduire la population urbaine. Les mesures étaient très diverses : élever le seuil minimal de la notion de ville, muter massivement une partie des travailleurs urbains vers les zones rurales, diminuer la superficie des villes, et utiliser la politique de « Rustication of Urban Youth » (envoyer les jeunes diplômés à la campagne) largement pratiquée pendant la « Révolution Culturelle ». Toutes ces mesures visaient à limiter la couverture du système de rationnement urbain, afin de réduire les pressions sur le budget de l’état.

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•Les années 1978-1984 constituent la troisième phase. Les réformes amorcées à la fin des années 1970, l’effondrement du système de la « Commune Populaire », ainsi que la mise en place et la généralisation du régime de l’exploitation familiale en milieu rural, ont fourni aux agriculteurs une plus grande liberté de choisir leur métier. Au fur et à mesure que la pression démographique sur les terres s’accentuait, les agriculteurs commençaient à quitter le rural et à migrer vers les villes et les secteurs non-agricoles des zones rurales. Ces mouvements spontanés de la population rurale ont progressivement brisé les contraintes sur la migration.

•Les années 1978-1984 constituent la troisième phase. Les réformes amorcées à la fin des années 1970, l’effondrement du système de la « Commune Populaire », ainsi que la mise en place et la généralisation du régime de l’exploitation familiale en milieu rural, ont fourni aux agriculteurs une plus grande liberté de choisir leur métier. Au fur et à mesure que la pression démographique sur les terres s’accentuait, les agriculteurs commençaient à quitter le rural et à migrer vers les villes et les secteurs non-agricoles des zones rurales. Ces mouvements spontanés de la population rurale ont progressivement brisé les contraintes sur la migration.

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•Les années suivant 1985 et jusqu’à maintenant constituent la quatrième période pendant laquelle la suppression des mesures défavorables à la migration permet aux agriculteurs d’entrer librement dans les villes et d’y rester pour longtemps. Ainsi sont apparus en Chine des populations temporaires, à savoir des migrants dont le lieu de résidence et le lieu d’enregistrement de l’état civil sont différents. En 1984, le gouvernement a relâché la limitation sur l’enregistrement de l’état civil des migrants des petites villes et des bourgs. Tous ces changements de politiques ont conduit à une massive migration rurale/urbaine.

•Les années suivant 1985 et jusqu’à maintenant constituent la quatrième période pendant laquelle la suppression des mesures défavorables à la migration permet aux agriculteurs d’entrer librement dans les villes et d’y rester pour longtemps. Ainsi sont apparus en Chine des populations temporaires, à savoir des migrants dont le lieu de résidence et le lieu d’enregistrement de l’état civil sont différents. En 1984, le gouvernement a relâché la limitation sur l’enregistrement de l’état civil des migrants des petites villes et des bourgs. Tous ces changements de politiques ont conduit à une massive migration rurale/urbaine.

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Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

Le contrôle du gouvernement chinois sur la migration se manifeste surtout par le système d’enregistrement de l’état civil (Household Registration System), à savoir le système « hukou » fameux.

En Chine, c’est le Ministère de la sécurité publique qui s’occupe du système d’enregistrement de l’état civil. Sous ce système, chaque ménage possède un livret de famille (hukoubu) sur lequel figurent tous les membres. On doit déclarer la naissance au commissariat local où se trouve le hukou de la mère et l’état civil des enfants nouveau-nés est donc généralement enregistré sur le livret de famille de leur mère. Autrefois, on supposait que tout le monde vivait et travaillait au lieu où se trouvait leur hukou. Le déplacement de hukou n’était normalement accordé que dans certains circonstances bien définies, par exemple la mutation, l’assignation des fonctions à des diplômés, la formation, le regroupement familial, le mariage à travers les limites administratives, etc. Tous les déplacements nécessitaient la permission du commissariat du lieu d’origine et celui du lieu de destination.

Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

Le contrôle du gouvernement chinois sur la migration se manifeste surtout par le système d’enregistrement de l’état civil (Household Registration System), à savoir le système « hukou » fameux.

En Chine, c’est le Ministère de la sécurité publique qui s’occupe du système d’enregistrement de l’état civil. Sous ce système, chaque ménage possède un livret de famille (hukoubu) sur lequel figurent tous les membres. On doit déclarer la naissance au commissariat local où se trouve le hukou de la mère et l’état civil des enfants nouveau-nés est donc généralement enregistré sur le livret de famille de leur mère. Autrefois, on supposait que tout le monde vivait et travaillait au lieu où se trouvait leur hukou. Le déplacement de hukou n’était normalement accordé que dans certains circonstances bien définies, par exemple la mutation, l’assignation des fonctions à des diplômés, la formation, le regroupement familial, le mariage à travers les limites administratives, etc. Tous les déplacements nécessitaient la permission du commissariat du lieu d’origine et celui du lieu de destination.

L’évolution de la migration interne en Chine: L’évolution de la migration interne en Chine: Le système de hukouLe système de hukou

Page 39: La migration, les politiques sociales, et le droit du travail en Chine Nong Zhu, INRS-UCS Juillet 2007

La première page de ce livret de famille classe le ménage et ses membres comme « agricole » ou « non-agricole ». Nous avons ainsi deux types de statut d’état civil : statut agricole et statut non-agricole. Cette division entre la population urbaine et la population rurale est devenue une division sociale fondamentale. Elle a constitué une base importante de l’économie dualiste en Chine.

Le système de hukou a été mis en place en 1958. Néanmoins, la politique du mouvement de « Grand Bond en avant » ayant retardé son application, ce système n’a eu d’effets réels que dans les années 1960.

Du point de vue de l’enregistrement de l’état civil, le système de hukou est assez parfait. Il permet au gouvernement de connaître précisément la situation démographique et de maîtriser le mouvement de la population, et donc constitue une partie indispensable de l’économie planifiée. Par contre, l’importance particulière du système de hukou ne réside pas dans sa fonction d’enregistrement de l’état civil, mais dans sa combinaison avec le système de rationnement.

La première page de ce livret de famille classe le ménage et ses membres comme « agricole » ou « non-agricole ». Nous avons ainsi deux types de statut d’état civil : statut agricole et statut non-agricole. Cette division entre la population urbaine et la population rurale est devenue une division sociale fondamentale. Elle a constitué une base importante de l’économie dualiste en Chine.

Le système de hukou a été mis en place en 1958. Néanmoins, la politique du mouvement de « Grand Bond en avant » ayant retardé son application, ce système n’a eu d’effets réels que dans les années 1960.

Du point de vue de l’enregistrement de l’état civil, le système de hukou est assez parfait. Il permet au gouvernement de connaître précisément la situation démographique et de maîtriser le mouvement de la population, et donc constitue une partie indispensable de l’économie planifiée. Par contre, l’importance particulière du système de hukou ne réside pas dans sa fonction d’enregistrement de l’état civil, mais dans sa combinaison avec le système de rationnement.

L’évolution de la migration interne en Chine: L’évolution de la migration interne en Chine: Le système de hukouLe système de hukou

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Avant les réformes, la Chine se caractérisait par une économie de pénurie. Le gouvernement a été obligé de pratiquer un vaste système de rationnement portant sur presque tous les biens de consommation, ainsi que sur l’emploi, le logement, etc. dans les villes. La vie des citadins était ainsi envahie par de toutes sortes de « tickets » (ou de bons), y compris les tickets de céréales, d’huile, d’œufs, de sucre, de viande, de tissu, de bicyclette et de réserve. Les « tickets » se sont appliqués à tous les produits qui manquaient dans les marchés. Ils sont devenus une monnaie secondaire et une marque de pauvreté.

La délivrance des « tickets » a été basée sur le système de hukou. A partir de la fin des années 1950, le système de hukou s’est progressivement renforcé et s’est de plus en plus rattaché aux approvisionnements des biens de consommation, à l’emploi, au logement, ainsi qu’à la protection sociale. Sans hukou urbain, les migrants ne pouvaient pas s’installer durablement dans les villes en dehors de leur lieu d’origine.

Avant les réformes, la Chine se caractérisait par une économie de pénurie. Le gouvernement a été obligé de pratiquer un vaste système de rationnement portant sur presque tous les biens de consommation, ainsi que sur l’emploi, le logement, etc. dans les villes. La vie des citadins était ainsi envahie par de toutes sortes de « tickets » (ou de bons), y compris les tickets de céréales, d’huile, d’œufs, de sucre, de viande, de tissu, de bicyclette et de réserve. Les « tickets » se sont appliqués à tous les produits qui manquaient dans les marchés. Ils sont devenus une monnaie secondaire et une marque de pauvreté.

La délivrance des « tickets » a été basée sur le système de hukou. A partir de la fin des années 1950, le système de hukou s’est progressivement renforcé et s’est de plus en plus rattaché aux approvisionnements des biens de consommation, à l’emploi, au logement, ainsi qu’à la protection sociale. Sans hukou urbain, les migrants ne pouvaient pas s’installer durablement dans les villes en dehors de leur lieu d’origine.

L’évolution de la migration interne en Chine: L’évolution de la migration interne en Chine: Le système de hukouLe système de hukou

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La combinaison du système de hukou et du rationnement a permis une réglementation stricte de la limitation de la migration rurale/urbaine. L’objectif de cette politique était de limiter la taille de la population urbaine que le gouvernement était responsable de nourrir. Ces mesures consistaient d’abord à mettre en relation la migration et l’emploi, à savoir que les agriculteurs ne pouvaient entrer et demeurer en ville qu’à la condition d’y obtenir un emploi stable. Ce n’est qu’avec cet emploi stable qu’ils pouvaient avoir la possibilité de transmettre leur hukou de la campagne aux villes, et de bénéficier de l’approvisionnement des biens de consommation dans les villes. Le mouvement de hukou, surtout celui de la campagne vers les villes, était toujours soumis au sévère contrôle de l’état.

Autrefois, pour un paysan, il n’y avait généralement que 4 voies par lesquelles il avait la possibilité de changer le hukou agricole en le hukou non-agricole : (i) devenir cadre administratif (terme Populaire : piste rouge), (ii) s’enrôler dans l’armée (piste verte), (iii) faire une formation universitaire (piste noire), et (iv) payer des frais spéciaux (piste jaune ou dorée).

La combinaison du système de hukou et du rationnement a permis une réglementation stricte de la limitation de la migration rurale/urbaine. L’objectif de cette politique était de limiter la taille de la population urbaine que le gouvernement était responsable de nourrir. Ces mesures consistaient d’abord à mettre en relation la migration et l’emploi, à savoir que les agriculteurs ne pouvaient entrer et demeurer en ville qu’à la condition d’y obtenir un emploi stable. Ce n’est qu’avec cet emploi stable qu’ils pouvaient avoir la possibilité de transmettre leur hukou de la campagne aux villes, et de bénéficier de l’approvisionnement des biens de consommation dans les villes. Le mouvement de hukou, surtout celui de la campagne vers les villes, était toujours soumis au sévère contrôle de l’état.

Autrefois, pour un paysan, il n’y avait généralement que 4 voies par lesquelles il avait la possibilité de changer le hukou agricole en le hukou non-agricole : (i) devenir cadre administratif (terme Populaire : piste rouge), (ii) s’enrôler dans l’armée (piste verte), (iii) faire une formation universitaire (piste noire), et (iv) payer des frais spéciaux (piste jaune ou dorée).

L’évolution de la migration interne en Chine: L’évolution de la migration interne en Chine: Le système de hukouLe système de hukou

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Les politiques qui séparaient la campagne et les villes ont eu pour avantage d’éviter les bidonvilles et la croissance du chômage urbain. Cependant, elles ont eu pour inconvénient la création de distorsions dans les relations économiques entre zones urbaines et zones rurales. En effet, d’après les théories économiques, la migration peut améliorer l’efficience économique et augmenter le bien-être de l’ensemble de la société, en réallouant les travailleurs des activités de basse productivité vers les activités de productivité élevée. Ces politiques ont donc sans doute conduit à une situation d’injustice sociale et à une perte de l’efficience économique.

Les politiques qui séparaient la campagne et les villes ont eu pour avantage d’éviter les bidonvilles et la croissance du chômage urbain. Cependant, elles ont eu pour inconvénient la création de distorsions dans les relations économiques entre zones urbaines et zones rurales. En effet, d’après les théories économiques, la migration peut améliorer l’efficience économique et augmenter le bien-être de l’ensemble de la société, en réallouant les travailleurs des activités de basse productivité vers les activités de productivité élevée. Ces politiques ont donc sans doute conduit à une situation d’injustice sociale et à une perte de l’efficience économique.

L’évolution de la migration interne en Chine: L’évolution de la migration interne en Chine: Le système de hukouLe système de hukou

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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La migration depuis les réformes économiques

Les réformes économiques amorcées à la fin des années 1970 ont apporté de grands changements à la migration interne en Chine.

Premièrement, les réformes agricoles, en particulier l’effondrement du système de la « Commune Populaire », ainsi que la mise en place et la généralisation du régime d’exploitation familial en milieu rural, ont rendu aux agriculteurs une plus grande liberté, si bien qu’ils ont pu jouir librement de leur temps et choisir librement leur métier et leur mode d’exploitation.

Deuxièmement, les réformes agricoles ont fortement augmenté la production agricole et l’offre de grains, ce qui a permis des achats de provisions sur le marché libre des villes sans le hukou urbain, et a mené finalement à l’abandon du système de rationnement. Depuis 1984, le marché des biens alimentaires s’est ouvert et les logements de villes deviennent progressivement des marchandises, ce qui a donné aux agriculteurs la possibilité d’entrer librement et de rester en permanence en ville sans changer leur hukou.

La migration depuis les réformes économiques

Les réformes économiques amorcées à la fin des années 1970 ont apporté de grands changements à la migration interne en Chine.

Premièrement, les réformes agricoles, en particulier l’effondrement du système de la « Commune Populaire », ainsi que la mise en place et la généralisation du régime d’exploitation familial en milieu rural, ont rendu aux agriculteurs une plus grande liberté, si bien qu’ils ont pu jouir librement de leur temps et choisir librement leur métier et leur mode d’exploitation.

Deuxièmement, les réformes agricoles ont fortement augmenté la production agricole et l’offre de grains, ce qui a permis des achats de provisions sur le marché libre des villes sans le hukou urbain, et a mené finalement à l’abandon du système de rationnement. Depuis 1984, le marché des biens alimentaires s’est ouvert et les logements de villes deviennent progressivement des marchandises, ce qui a donné aux agriculteurs la possibilité d’entrer librement et de rester en permanence en ville sans changer leur hukou.

La migration depuis les réformes : La migration depuis les réformes : Une mobilité sans précédentUne mobilité sans précédent des travailleurs des travailleurs

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Troisièmement, au fur et à mesure du développement des diverses économies non-étatiques, le marché du travail urbain s’est progressivement établi, permettant aux migrants ruraux/urbains de chercher eux-mêmes à gagner leur vie dans les villes. D’ailleurs, la construction des infrastructures urbaines et la diversification de la consommation résultant de l’amélioration du niveau de vie ont significativement accru la demande urbaine de la main-d’œuvre.

Quatrièmement, les réformes et en particulier l’ouverture économique vers l’extérieur ont accru les disparités régionales et renforcé l’agglomération de la population. L’écart important de revenu entre zones urbaines et zones rurales, et celui entre les régions côtières et les régions intérieures ont alors incité les travailleurs à migrer en quête de revenus plus élevés.

Tout cela a conduit à de vastes mouvements de travailleurs agricoles, et nous connaissons ainsi un grand exode vers les villes en Chine depuis les années 1980. Ces mouvements spontanés de la population rurale ont progressivement brisé les contraintes sur la migration. Finalement, le gouvernement a relâché le contrôle sur la migration rurale/urbaine en 1984. Les migrations de type rural/urbain occupent une place principale dans toutes les migrations.

Troisièmement, au fur et à mesure du développement des diverses économies non-étatiques, le marché du travail urbain s’est progressivement établi, permettant aux migrants ruraux/urbains de chercher eux-mêmes à gagner leur vie dans les villes. D’ailleurs, la construction des infrastructures urbaines et la diversification de la consommation résultant de l’amélioration du niveau de vie ont significativement accru la demande urbaine de la main-d’œuvre.

Quatrièmement, les réformes et en particulier l’ouverture économique vers l’extérieur ont accru les disparités régionales et renforcé l’agglomération de la population. L’écart important de revenu entre zones urbaines et zones rurales, et celui entre les régions côtières et les régions intérieures ont alors incité les travailleurs à migrer en quête de revenus plus élevés.

Tout cela a conduit à de vastes mouvements de travailleurs agricoles, et nous connaissons ainsi un grand exode vers les villes en Chine depuis les années 1980. Ces mouvements spontanés de la population rurale ont progressivement brisé les contraintes sur la migration. Finalement, le gouvernement a relâché le contrôle sur la migration rurale/urbaine en 1984. Les migrations de type rural/urbain occupent une place principale dans toutes les migrations.

La migration depuis les réformes : La migration depuis les réformes : Une mobilité sans précédentUne mobilité sans précédent des travailleurs des travailleurs

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Les migrants temporaires (aussi appelés « population flottante »)

Le relâchement du contrôle sur le système de hukou a conduit à l’apparition dans les villes un grand nombre de migrants temporaires aussi appelés « population flottante ». Les migrants ruraux/urbains peuvent être regroupés en deux groupes différents : migrants permanents et migrants temporaires. Le critère de regroupement est le changement du lieu de hukou. En général, nous définissons les « migrants temporaires » comme les migrants dont le lieu de résidence habituelle et le lieu de hukou sont séparés ; en revanche, les migrants permanents sont ceux qui se déplacent avec leur hukou. Une migration rurale/urbaine permanente signifie un changement du hukou agricole en hukou non-agricole.

Les migrants temporaires (aussi appelés « population flottante »)

Le relâchement du contrôle sur le système de hukou a conduit à l’apparition dans les villes un grand nombre de migrants temporaires aussi appelés « population flottante ». Les migrants ruraux/urbains peuvent être regroupés en deux groupes différents : migrants permanents et migrants temporaires. Le critère de regroupement est le changement du lieu de hukou. En général, nous définissons les « migrants temporaires » comme les migrants dont le lieu de résidence habituelle et le lieu de hukou sont séparés ; en revanche, les migrants permanents sont ceux qui se déplacent avec leur hukou. Une migration rurale/urbaine permanente signifie un changement du hukou agricole en hukou non-agricole.

La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: La population flottanteLa population flottante

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Les différences entre les migrants permanents et temporaires:

•Premièrement, la migration permanente est immédiatement contrôlée par les autorités et la décision de migrer dépend largement du plan d’état. La théorie de Push-Pull ne s’applique pas à ce type de migration. En revanche, la migration temporaire est une conséquence de l’économie de marché. Elle est tout à fait spontanée et réglée par le marché du travail urbain et rural. Les politiques du gouvernement ne peuvent la contrôler que de manière indirecte.

Les différences entre les migrants permanents et temporaires:

•Premièrement, la migration permanente est immédiatement contrôlée par les autorités et la décision de migrer dépend largement du plan d’état. La théorie de Push-Pull ne s’applique pas à ce type de migration. En revanche, la migration temporaire est une conséquence de l’économie de marché. Elle est tout à fait spontanée et réglée par le marché du travail urbain et rural. Les politiques du gouvernement ne peuvent la contrôler que de manière indirecte.

La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: La population flottanteLa population flottante

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Les différences entre les migrants permanents et temporaires:

•Deuxièmement, les migrants permanents sont plutôt des migrants qualifiés qui s’intègrent en général dans les programmes d’emplois et de protection sociale du gouvernement, ils peuvent généralement obtenir des emplois permanents et stables dans le secteur formel urbain, et bénéficient des avantages fournis par l’Etat. Par contre, la plupart des migrants temporaires sont des agriculteurs non-qualifiés issus de la campagne. Ils se présentent avant tout sur le marché du travail informel urbain et effectuent pour la plupart des travaux manuels pénibles. Ils n’occupent généralement que les postes inférieurs, refusés par les citadins. Par ailleurs, comme la migration temporaire est en dehors du contrôle du gouvernement, elle n’est pas inclue dans les programmes d’emploi et de protection sociale. A cet égard, son existence n’a pas pour effet d’alourdir les fardeaux sociaux du gouvernement et des villes.

Les différences entre les migrants permanents et temporaires:

•Deuxièmement, les migrants permanents sont plutôt des migrants qualifiés qui s’intègrent en général dans les programmes d’emplois et de protection sociale du gouvernement, ils peuvent généralement obtenir des emplois permanents et stables dans le secteur formel urbain, et bénéficient des avantages fournis par l’Etat. Par contre, la plupart des migrants temporaires sont des agriculteurs non-qualifiés issus de la campagne. Ils se présentent avant tout sur le marché du travail informel urbain et effectuent pour la plupart des travaux manuels pénibles. Ils n’occupent généralement que les postes inférieurs, refusés par les citadins. Par ailleurs, comme la migration temporaire est en dehors du contrôle du gouvernement, elle n’est pas inclue dans les programmes d’emploi et de protection sociale. A cet égard, son existence n’a pas pour effet d’alourdir les fardeaux sociaux du gouvernement et des villes.

La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: La population flottante La population flottante

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Les différences entre les migrants permanents et temporaires:

•Troisièmement, la migration permanente est généralement un mouvement définitif - leur départ pour les villes est généralement un « aller simple ». Les migrants n’ont pas beaucoup de liens avec leur lieu d’origine. Au contraire, les migrants temporaires sont étroitement liés avec leur lieu de départ et gardent souvent leurs parcelles de terre comme un recours. Ils peuvent retourner à la campagne et reprendre leur ancienne profession dans certaines circonstances. En fait, la migration temporaire englobe une partie des migrants saisonniers.

Les différences entre les migrants permanents et temporaires:

•Troisièmement, la migration permanente est généralement un mouvement définitif - leur départ pour les villes est généralement un « aller simple ». Les migrants n’ont pas beaucoup de liens avec leur lieu d’origine. Au contraire, les migrants temporaires sont étroitement liés avec leur lieu de départ et gardent souvent leurs parcelles de terre comme un recours. Ils peuvent retourner à la campagne et reprendre leur ancienne profession dans certaines circonstances. En fait, la migration temporaire englobe une partie des migrants saisonniers.

La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: La population flottanteLa population flottante

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La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: La population flottante La population flottante

Permanent migration Temporary migration

Types of hukou Most of them hold non-agricultural registration Basically agricultural registration

Status of hukou Acquired hukou in the place of destination Holding hukou other than the place of destination

Migration decision and channels

Arranged by government or employer Self decision, help from acquaintance

Migration mode Cut off links with the place of departure, integrated with the place of destination

Remaining close connection with the place of departure, or floating seasonally

Industry distribution

Governmental agencies, non-profit institutions, state-owned enterprises

Small-medium enterprises, private enterprises

Career distribution Administrative staff, skilled worker Labored worker, self-employed

working condition High income, less fluctuation Low income, poor working condition

Housing Provided by the employer Rental residence or employer-provided facility residence

Social security Eligible for unemployment, old-age, health insurance

Basically no social security protection

Family Family union is allowed, easy to be integrated with the place of destination

Difficult to realize family union, difficult to integrate with the place of destination

Difference between permanent migration and temporary migration

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Il faut souligner que l’importance de hukou a beaucoup diminué depuis ces dernières années pour plusieurs raisons.

•D’abord, le gouvernement a relâché la limitation sur le hukou des petites villes et des bourgs depuis 1984 ; dans certaines régions, le hukou urbain pouvait être acheté.

•Ensuite, à partir du milieu des années 1980, la carte d’identité s’est progressivement substituée au système de hukou.

•Enfin, l’importance du hukou consiste en son lien étroit avec le système de rationnement. Au fur et à mesure de l’effondrement de ce dernier et du développement de l’économie de marché, le système d’enregistrement de l’état civil est progressivement remit en état. C’est-à-dire que ce système ne sera plus lié avec l’emploi, la protection sociale, etc., et sa fonction ne consistera qu’à l’enregistrement des habitants.

En fait, dans certaines régions où l’économie du marché est relativement plus développée telles que Shenzhen et Zhuhai (les « Zones Economiques Spéciales » ), l’effet de hukou est déjà très faible.

Il faut souligner que l’importance de hukou a beaucoup diminué depuis ces dernières années pour plusieurs raisons.

•D’abord, le gouvernement a relâché la limitation sur le hukou des petites villes et des bourgs depuis 1984 ; dans certaines régions, le hukou urbain pouvait être acheté.

•Ensuite, à partir du milieu des années 1980, la carte d’identité s’est progressivement substituée au système de hukou.

•Enfin, l’importance du hukou consiste en son lien étroit avec le système de rationnement. Au fur et à mesure de l’effondrement de ce dernier et du développement de l’économie de marché, le système d’enregistrement de l’état civil est progressivement remit en état. C’est-à-dire que ce système ne sera plus lié avec l’emploi, la protection sociale, etc., et sa fonction ne consistera qu’à l’enregistrement des habitants.

En fait, dans certaines régions où l’économie du marché est relativement plus développée telles que Shenzhen et Zhuhai (les « Zones Economiques Spéciales » ), l’effet de hukou est déjà très faible.

La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: La population flottanteLa population flottante

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Répartition de la population flottante (2000)

Xinjiang

Xizang

Qinghai

Sichuan

Yunnan

Guizhou

Neimeng

Heilongjiang

GansuShaanxi

Hubei

Henan

Hunan

Guangxi Guangdong

Fujian

Hainan

Jiangxi

Anhui

Jiangsu

Zhejiang

Shanghai

Shandong

Liaoning

Jilin

ShanxiHebei

BeijingTianjin

Taiwan

HongkongMacao

Ningxia

Chongqin

Province

Number of floating

population(million persons)

Guangdong 25.30

Jiangsu 9.10

Zhejiang 8.60

Shandong 7.47

Sichuan 6.67

Liaoning 6.48

Fujian 5.91

Hubei 5.70

Shanghai 5.38

Henan 5.20

La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: La population flottante La population flottante

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Le marché du travail urbaine

En raison de la lourde pression démographique sur les terres, le revenu rural a atteint un niveau très bas et la motivation de quitter la terre reste très forte pour les agriculteurs. Pourtant, bien que la pénurie d’alimentation ne soit plus d’actualité, le gouvernement continue encore à contrôler la migration rurale/urbaine par certaines mesures directes ou indirectes pour trois principales raisons:

•D’abord, les résidents urbains ne veulent pas partager leur niveau de vie relativement élevé avec les résidents ruraux.

•Ensuite, l’infrastructure urbaine ne peut pas supporter un grand exode vers les villes.

•Enfin, les zones urbaines font également face à un chômage important dû aux réformes des entreprises d’Etat. Les réformes économiques ont fortement renforcé le dynamisme de l’économie urbaine ainsi que la migration de la campagne vers les villes. Mais elles n’ont pas radicalement transformé la situation où la main-d’œuvre est excédentaire dans les villes. Au contraire, au fur et à mesure des réformes des entreprises d’Etat et de la réduction du personnel officiel, on découvre progressivement le chômage déguisé et des licenciements sont inévitables, ainsi le nombre des chômeurs urbains augmente rapidement depuis ces dernières années. Ce fait limite largement la capacité d’absorption de travail des zones urbaine.

Le marché du travail urbaine

En raison de la lourde pression démographique sur les terres, le revenu rural a atteint un niveau très bas et la motivation de quitter la terre reste très forte pour les agriculteurs. Pourtant, bien que la pénurie d’alimentation ne soit plus d’actualité, le gouvernement continue encore à contrôler la migration rurale/urbaine par certaines mesures directes ou indirectes pour trois principales raisons:

•D’abord, les résidents urbains ne veulent pas partager leur niveau de vie relativement élevé avec les résidents ruraux.

•Ensuite, l’infrastructure urbaine ne peut pas supporter un grand exode vers les villes.

•Enfin, les zones urbaines font également face à un chômage important dû aux réformes des entreprises d’Etat. Les réformes économiques ont fortement renforcé le dynamisme de l’économie urbaine ainsi que la migration de la campagne vers les villes. Mais elles n’ont pas radicalement transformé la situation où la main-d’œuvre est excédentaire dans les villes. Au contraire, au fur et à mesure des réformes des entreprises d’Etat et de la réduction du personnel officiel, on découvre progressivement le chômage déguisé et des licenciements sont inévitables, ainsi le nombre des chômeurs urbains augmente rapidement depuis ces dernières années. Ce fait limite largement la capacité d’absorption de travail des zones urbaine.

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Cette contradiction entre zones urbaines et zones rurales, et entre les politiques officielles et les aspirations des agriculteurs, conduit à deux conséquences importantes :

•un développement du secteur informel urbain et une segmentation importante du marché du travail urbain sont observés, •le développement du secteur non-agricole rural qui fournit une issue alternative aux agriculteurs se développe.

Ces deux secteurs en forte croissance ont absorbé une grande quantité de la main-d’œuvre agricole excédentaire en quête de revenus plus élevés

Cette contradiction entre zones urbaines et zones rurales, et entre les politiques officielles et les aspirations des agriculteurs, conduit à deux conséquences importantes :

•un développement du secteur informel urbain et une segmentation importante du marché du travail urbain sont observés, •le développement du secteur non-agricole rural qui fournit une issue alternative aux agriculteurs se développe.

Ces deux secteurs en forte croissance ont absorbé une grande quantité de la main-d’œuvre agricole excédentaire en quête de revenus plus élevés

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•Premièrement, dans les villes, les migrants ruraux/urbains non-qualifiés se présentent avant tout sur le marché du travail informel urbain à titre d’habitants temporaires. La plupart d’entre eux ne peuvent occuper que des postes marginaux, caractérisés par une longue durée de travail, un salaire bas et instable, et de mauvaises conditions de travail.

•Premièrement, dans les villes, les migrants ruraux/urbains non-qualifiés se présentent avant tout sur le marché du travail informel urbain à titre d’habitants temporaires. La plupart d’entre eux ne peuvent occuper que des postes marginaux, caractérisés par une longue durée de travail, un salaire bas et instable, et de mauvaises conditions de travail.

Professions principales des migrants ruraux/urbains

1 Maçon2 Marchant ambulant3 Manutentionnaire4 Charpentier5 Mineur6 Employé de commerce ou détaillant7 Autres ouvriers du bâtiment8 Couturier9 Cuisinier10 Personnel d'entretien11 Ouvrier textile12 Serveur de restaurant

Professions principales des migrants ruraux/urbains

1 Maçon2 Marchant ambulant3 Manutentionnaire4 Charpentier5 Mineur6 Employé de commerce ou détaillant7 Autres ouvriers du bâtiment8 Couturier9 Cuisinier10 Personnel d'entretien11 Ouvrier textile12 Serveur de restaurant

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Survey Report on Migrant Workers in China (State Council, 2006)

58 per cent of the workers in secondary industry belong to migrant workers, with 52 per cent in tertiary industry.

The monthly pay is very low, ranging from 60-100 US$ per month:•3.58 per cent of migrant workers earn less than 40 US$, •29.3 per cent 30-60 US$, •39.3 per cent 60-100 US$, •and only 27.9 per cent earn more than 100 US$.

The survey also finds that: •53.7 per cent of migrant workers signed employment contract with the employer, •30.6 per cent did not do so,•15.68 per cent expressed that they do not know what labor contract is.

The outstanding properties of migrants’ job are found as long working time, big working intensity, and high risks. Most migrant workers have to work more than eight hours per day.

Survey Report on Migrant Workers in China (State Council, 2006)

58 per cent of the workers in secondary industry belong to migrant workers, with 52 per cent in tertiary industry.

The monthly pay is very low, ranging from 60-100 US$ per month:•3.58 per cent of migrant workers earn less than 40 US$, •29.3 per cent 30-60 US$, •39.3 per cent 60-100 US$, •and only 27.9 per cent earn more than 100 US$.

The survey also finds that: •53.7 per cent of migrant workers signed employment contract with the employer, •30.6 per cent did not do so,•15.68 per cent expressed that they do not know what labor contract is.

The outstanding properties of migrants’ job are found as long working time, big working intensity, and high risks. Most migrant workers have to work more than eight hours per day.

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•Deuxièmement, il existe une segmentation importante sur le marché du travail urbain à cause des barrières institutionnelles, plus précisément, il y a une séparation nette et absolue entre le secteur formel et le secteur informel. Les migrants ruraux/urbains n’occupent généralement que des postes inférieurs pour satisfaire à la demande urbaine de main-d’œuvre non-qualifiée. Ils ont peu de liens directs avec n’importe quelle branche du secteur formel. Leur possibilité d’entrer dans le secteur formel est très basse. Pour ces migrants, le revenu du secteur moderne n’est rien qu’une perspective mais hors de portée. D’ailleurs, l’écart de revenu entre secteur formel et informel est reflété non seulement par le salaire, mais aussi par les avantages reçus tels que le logement, l’éducation des enfants, l’assurance médicale et les autres sécurités sociales.

•Deuxièmement, il existe une segmentation importante sur le marché du travail urbain à cause des barrières institutionnelles, plus précisément, il y a une séparation nette et absolue entre le secteur formel et le secteur informel. Les migrants ruraux/urbains n’occupent généralement que des postes inférieurs pour satisfaire à la demande urbaine de main-d’œuvre non-qualifiée. Ils ont peu de liens directs avec n’importe quelle branche du secteur formel. Leur possibilité d’entrer dans le secteur formel est très basse. Pour ces migrants, le revenu du secteur moderne n’est rien qu’une perspective mais hors de portée. D’ailleurs, l’écart de revenu entre secteur formel et informel est reflété non seulement par le salaire, mais aussi par les avantages reçus tels que le logement, l’éducation des enfants, l’assurance médicale et les autres sécurités sociales.

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•Troisièmement, c’est leur titre de migrant (par exemple le type de hukou), mais pas les secteurs où ils travaillent, qui détermine leur position socio-économique. Une grande partie des migrants ruraux/urbains effectuent des travaux pénibles ou dangereux, refusés par les citadins, dans le secteur formel urbain comme main-d’œuvre à bon marché.

•Troisièmement, c’est leur titre de migrant (par exemple le type de hukou), mais pas les secteurs où ils travaillent, qui détermine leur position socio-économique. Une grande partie des migrants ruraux/urbains effectuent des travaux pénibles ou dangereux, refusés par les citadins, dans le secteur formel urbain comme main-d’œuvre à bon marché.

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•Quatrièmement, la situation des migrants du secteur informel de la Chine est, d’une manière générale, meilleure que celle de certains autres pays en développement pour deux raisons. D’une part, dans certains autres pays en développement, les liens économiques entre les migrants ruraux/urbains et la campagne ont définitivement été tranchés. Pour les migrants, ils sont obligés d’accepter n’importe quelles conditions de vie et de travail offertes par les villes, car ils ne peuvent plus reprendre d’activités agricoles à la campagne. Cependant, en Chine, les migrants ruraux/urbains gardent pour la plupart leurs parcelles de terre comme un recours. Il y a ainsi au moins deux voies : choisir volontairement de rester à la campagne ou migrer vers les villes. Quoi qu’ils choisissent, leur subsistance est toujours assurée. Pour cette raison, les bidonvilles sont toujours très limités dans les villes chinoises. D’autre part, comme le gouvernement chinois a mis en place un système socialiste de bas salaires, l’écart de salaire monétaire entre le secteur formel et le secteur informel n’est pas aussi important que dans certains autres pays. D’ailleurs, le revenu de certains travailleurs à leur compte ou de patrons de petits commerces serait significativement plus élevé que celui des employés du secteur formel.

•Quatrièmement, la situation des migrants du secteur informel de la Chine est, d’une manière générale, meilleure que celle de certains autres pays en développement pour deux raisons. D’une part, dans certains autres pays en développement, les liens économiques entre les migrants ruraux/urbains et la campagne ont définitivement été tranchés. Pour les migrants, ils sont obligés d’accepter n’importe quelles conditions de vie et de travail offertes par les villes, car ils ne peuvent plus reprendre d’activités agricoles à la campagne. Cependant, en Chine, les migrants ruraux/urbains gardent pour la plupart leurs parcelles de terre comme un recours. Il y a ainsi au moins deux voies : choisir volontairement de rester à la campagne ou migrer vers les villes. Quoi qu’ils choisissent, leur subsistance est toujours assurée. Pour cette raison, les bidonvilles sont toujours très limités dans les villes chinoises. D’autre part, comme le gouvernement chinois a mis en place un système socialiste de bas salaires, l’écart de salaire monétaire entre le secteur formel et le secteur informel n’est pas aussi important que dans certains autres pays. D’ailleurs, le revenu de certains travailleurs à leur compte ou de patrons de petits commerces serait significativement plus élevé que celui des employés du secteur formel.

La migration depuis les réformes économiques: La migration depuis les réformes économiques: Le marché du travail urbaine Le marché du travail urbaine

Page 61: La migration, les politiques sociales, et le droit du travail en Chine Nong Zhu, INRS-UCS Juillet 2007

Les particularités de la situation socio-économique chinoise font la spécificité des caractéristiques de la mobilité des travailleurs en Chine que ce soit par rapport aux pays développés ou aux autres pays en développement:

•d’une part, il existe une grande partie des travailleurs agricoles dont la productivité marginale tend vers zéro (chômage déguisé) en zone rurale, mais l’industrie moderne ne peut pas les absorber;

•d’autre part, la contradiction entre l’exode fort vers les villes et la capacité faible d’absorption des travailleurs du secteur formel urbain conduit à une expansion rapide du secteur informel dans les villes, par contre, il existe en même temps une segmentation importante du marché du travail urbain - les migrants ruraux/urbains ont très peu de possibilité d’entrer dans le secteur moderne.

La plupart de migrants ne peuvent effectuer que des travaux manuels, caractérisés par une longue durée de travail, un salaire bas et instable et de mauvaises conditions de travail. Dans ce contexte, les migrants sont-ils encore motivés par l’écart de revenu ?

Les particularités de la situation socio-économique chinoise font la spécificité des caractéristiques de la mobilité des travailleurs en Chine que ce soit par rapport aux pays développés ou aux autres pays en développement:

•d’une part, il existe une grande partie des travailleurs agricoles dont la productivité marginale tend vers zéro (chômage déguisé) en zone rurale, mais l’industrie moderne ne peut pas les absorber;

•d’autre part, la contradiction entre l’exode fort vers les villes et la capacité faible d’absorption des travailleurs du secteur formel urbain conduit à une expansion rapide du secteur informel dans les villes, par contre, il existe en même temps une segmentation importante du marché du travail urbain - les migrants ruraux/urbains ont très peu de possibilité d’entrer dans le secteur moderne.

La plupart de migrants ne peuvent effectuer que des travaux manuels, caractérisés par une longue durée de travail, un salaire bas et instable et de mauvaises conditions de travail. Dans ce contexte, les migrants sont-ils encore motivés par l’écart de revenu ?

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En fait, malgré tous les désavantages que les agriculteurs rencontrent en ville, leur propension à quitter l’agriculture reste toujours forte, car leur coût d’opportunité est faible. En 1999, la superficie de terre cultivable par tête n’est que 0.138 hectares. Etant données les conditions géographiques et les techniques agricoles actuelles, il semble que l’agriculture ne puisse pas régler son problème de travailleurs excédentaires à court terme. L’agriculture chinoise se caractérise par une stagnation technique et une faible productivité. Par conséquent, le revenu rural tourne toujours autour du niveau de subsistance. Après la mise en place du HRS, l’unité budgétaire de base est le ménage et la terre est allouée en fonction de la taille de ce ménage. Même dans le cas où les agriculteurs exercent des activités non-agricoles rurales, la terre leur appartient toujours. Comme il existe une grande quantité de main-d’œuvre excédentaire à la campagne, tous les revenus obtenus en dehors de l’agriculture sont considérés comme des revenus supplémentaires. L’écart de revenu intersectoriel est donc toujours positif. En d’autres termes, le coût d’opportunité à participer à l’activité non-agricole rurale est proche de zéro. Etant donné l’écart significatif de revenu entre l’agriculture et le secteur non-agricole, la motivation à quitter la terre est toujours très forte.

En fait, malgré tous les désavantages que les agriculteurs rencontrent en ville, leur propension à quitter l’agriculture reste toujours forte, car leur coût d’opportunité est faible. En 1999, la superficie de terre cultivable par tête n’est que 0.138 hectares. Etant données les conditions géographiques et les techniques agricoles actuelles, il semble que l’agriculture ne puisse pas régler son problème de travailleurs excédentaires à court terme. L’agriculture chinoise se caractérise par une stagnation technique et une faible productivité. Par conséquent, le revenu rural tourne toujours autour du niveau de subsistance. Après la mise en place du HRS, l’unité budgétaire de base est le ménage et la terre est allouée en fonction de la taille de ce ménage. Même dans le cas où les agriculteurs exercent des activités non-agricoles rurales, la terre leur appartient toujours. Comme il existe une grande quantité de main-d’œuvre excédentaire à la campagne, tous les revenus obtenus en dehors de l’agriculture sont considérés comme des revenus supplémentaires. L’écart de revenu intersectoriel est donc toujours positif. En d’autres termes, le coût d’opportunité à participer à l’activité non-agricole rurale est proche de zéro. Etant donné l’écart significatif de revenu entre l’agriculture et le secteur non-agricole, la motivation à quitter la terre est toujours très forte.

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Avant les réformes économiques, le gouvernement chinois a toujours pratiqué des politiques visant un développement régional relativement équilibré. A cette époque-là, sous le régime de l’économie planifiée, l’économie régionale était considérée comme une cellule de l’économie nationale totale. Les politiques économiques régionales ne pouvaient que se soumettre passivement aux plans économiques de l’autorité centrale, et les autorités locales ne pouvaient pas exploiter leurs avantages géographiques régionaux, ni prendre des mesures adaptées aux conditions locales pour renforcer leur développement. Par ailleurs, pendant une longue période, les autorités chinoises ont contrôlé la migration, en particulier la mobilité des travailleurs agricoles.

Avant les réformes économiques, le gouvernement chinois a toujours pratiqué des politiques visant un développement régional relativement équilibré. A cette époque-là, sous le régime de l’économie planifiée, l’économie régionale était considérée comme une cellule de l’économie nationale totale. Les politiques économiques régionales ne pouvaient que se soumettre passivement aux plans économiques de l’autorité centrale, et les autorités locales ne pouvaient pas exploiter leurs avantages géographiques régionaux, ni prendre des mesures adaptées aux conditions locales pour renforcer leur développement. Par ailleurs, pendant une longue période, les autorités chinoises ont contrôlé la migration, en particulier la mobilité des travailleurs agricoles.

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionalesLes disparités régionales

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Les réformes économiques ont apporté des changements importants à la stratégie du développement chinois. En allant de l’économie planifiée vers l’économie de marché, le gouvernement chinois a adopté des politiques préférentielles en faveur des provinces côtières. Cette stratégie se traduit par l’élargissement des disparités régionales. La disparité régionale la plus frappante se manifeste par les différences entre les zones côtières et les zones intérieures.

Les provinces côtières du Sud-Est ont été considérées comme le point-clé du développement. Ces provinces ont ainsi connu un formidable développement économique à travers notamment l’entrée massive de capitaux étrangers, conduisant ainsi à l’introduction de mécanismes de marché. La croissance économique des provinces côtières dépasse largement le niveau moyen national et le degré d’ouverture des villes s’élève sans cesse.

Les réformes économiques ont apporté des changements importants à la stratégie du développement chinois. En allant de l’économie planifiée vers l’économie de marché, le gouvernement chinois a adopté des politiques préférentielles en faveur des provinces côtières. Cette stratégie se traduit par l’élargissement des disparités régionales. La disparité régionale la plus frappante se manifeste par les différences entre les zones côtières et les zones intérieures.

Les provinces côtières du Sud-Est ont été considérées comme le point-clé du développement. Ces provinces ont ainsi connu un formidable développement économique à travers notamment l’entrée massive de capitaux étrangers, conduisant ainsi à l’introduction de mécanismes de marché. La croissance économique des provinces côtières dépasse largement le niveau moyen national et le degré d’ouverture des villes s’élève sans cesse.

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionalesLes disparités régionales

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L’évolution de l’indice de Theil et de sa décomposition entre les régions côtières et intérieures

0

0.03

0.06

0.09

0.12

0.15

0.18

1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999Année

Indi

ce d

e T

heil

Indice de Theil interrégional Indice de Theil intrarégional

la disparité inter-régionale

la disparité intra-régionale

L’inégalité de PIB par tête entre les provinces a diminué dans les années 1980, puis a augmenté à partir de 1990. La diminution de la disparité entre 1978-1989 résulte essentiellement de la réduction de la disparité dans les régions côtière et intérieure. La remontée de la disparité totale dans les années 1990 est due à l’augmentation de la disparité interrégionale. Autrement dit, au cours des dernières décennies, les inégalités entre régions côtières et régions intérieures se sont significativement élargies, alors que l’homogénéité à l’intérieur de chaque région a augmenté.

L’inégalité de PIB par tête entre les provinces a diminué dans les années 1980, puis a augmenté à partir de 1990. La diminution de la disparité entre 1978-1989 résulte essentiellement de la réduction de la disparité dans les régions côtière et intérieure. La remontée de la disparité totale dans les années 1990 est due à l’augmentation de la disparité interrégionale. Autrement dit, au cours des dernières décennies, les inégalités entre régions côtières et régions intérieures se sont significativement élargies, alors que l’homogénéité à l’intérieur de chaque région a augmenté.

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionalesLes disparités régionales

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Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionalesLes disparités régionales

Dans les provinces côtières du Sud-Est, l’ouverture, le développement rapide de l’économie orientée vers l’exportation, et surtout les entrées massives de capitaux étrangers, ont fourni à la migration interne une nouvelle force de poussée externe. Comme les capitaux étrangers se concentrent dans les secteurs intensifs en travail, cette force exogène a fortement augmenté l’offre d’emplois et le salaire local, attirant ainsi un grand nombre de travailleurs venus d’autres régions. Tout cela a pour effet que le déplacement des travailleurs des régions intérieures vers les régions littorales occupe une place dominante dans la migration interprovinciale.

Dans les provinces côtières du Sud-Est, l’ouverture, le développement rapide de l’économie orientée vers l’exportation, et surtout les entrées massives de capitaux étrangers, ont fourni à la migration interne une nouvelle force de poussée externe. Comme les capitaux étrangers se concentrent dans les secteurs intensifs en travail, cette force exogène a fortement augmenté l’offre d’emplois et le salaire local, attirant ainsi un grand nombre de travailleurs venus d’autres régions. Tout cela a pour effet que le déplacement des travailleurs des régions intérieures vers les régions littorales occupe une place dominante dans la migration interprovinciale.

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Les principaux flux migratoires interprovinciaux

L’épaisseur des flèches indique approximativement l’intensité du flux migratoire correspondant

Provinces côtières Provinces intérieures

1985-1990

le delta de la rivière des Perles (Guangdong, la province la plus ouverte)

la région entourant le golfe du Bohai centrée sur Beijing (la capitale)

le delta du Yangtsé centré sur Shanghai (la ville la plus grande)

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les flux migratoires interprovinciauxLes flux migratoires interprovinciaux

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L’épaisseur des flèches indique approximativement l’intensité du flux migratoire correspondant

Provinces côtières Provinces intérieures

Les principaux flux migratoires interprovinciaux

1990-1995

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les flux migratoires interprovinciauxLes flux migratoires interprovinciaux

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L’épaisseur des flèches indique approximativement l’intensité du flux migratoire correspondant

Provinces côtières Provinces intérieures

Les principaux flux migratoires interprovinciaux

1995-2000

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les flux migratoires interprovinciauxLes flux migratoires interprovinciaux

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•Au cours des deux premières périodes (1985-1990 et 1990-1995), le delta de la rivière des Perles (Guangdong), le delta du Yangtsé centré sur Shanghai, la plus grande ville de la Chine, et la région entourant le golfe du Bohai centrée sur Beijing (la capitale) sont les trois principales régions sur lesquelles les migrants se concentrent. •L’attraction des provinces du Sud-Est s’est renforcée au cours de la troisième période (1995-2000) pendant laquelle non seulement l’intensité de la migration en provenance des provinces voisines s’est renforcée sur une grande échelle, mais aussi l’immigration de longue distance en provenance des provinces centrales a connu une augmentation significative. Le rôle du golfe du Bohai centrée sur Beijing est devenu peu important. •Le Sichuan, la province la plus peuplée, est la source d’émigrants la plus importante. D’après certaines estimations non-officielles, chaque année, il y a plus de cinq millions de « paysans-ouvriers » (mingong) qui sortent de cette province en tant que migrants saisonniers. •Les travailleurs affluent non seulement vers les provinces côtières, mais aussi vers les provinces reculées telles que Xinjiang, Yunnan et Heilongjiang, caractérisées soit par une offre de main-d’œuvre relativement déficitaire soit par une ressource abondante de terre.

•Au cours des deux premières périodes (1985-1990 et 1990-1995), le delta de la rivière des Perles (Guangdong), le delta du Yangtsé centré sur Shanghai, la plus grande ville de la Chine, et la région entourant le golfe du Bohai centrée sur Beijing (la capitale) sont les trois principales régions sur lesquelles les migrants se concentrent. •L’attraction des provinces du Sud-Est s’est renforcée au cours de la troisième période (1995-2000) pendant laquelle non seulement l’intensité de la migration en provenance des provinces voisines s’est renforcée sur une grande échelle, mais aussi l’immigration de longue distance en provenance des provinces centrales a connu une augmentation significative. Le rôle du golfe du Bohai centrée sur Beijing est devenu peu important. •Le Sichuan, la province la plus peuplée, est la source d’émigrants la plus importante. D’après certaines estimations non-officielles, chaque année, il y a plus de cinq millions de « paysans-ouvriers » (mingong) qui sortent de cette province en tant que migrants saisonniers. •Les travailleurs affluent non seulement vers les provinces côtières, mais aussi vers les provinces reculées telles que Xinjiang, Yunnan et Heilongjiang, caractérisées soit par une offre de main-d’œuvre relativement déficitaire soit par une ressource abondante de terre.

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les flux migratoires interprovinciauxLes flux migratoires interprovinciaux

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1995-2000

1990-1995

1985-1990

L’attraction des provinces du Sud-Est s’est progressivement renforcée au cours des années 1990.

L’attraction des provinces du Sud-Est s’est progressivement renforcée au cours des années 1990.

Les disparités régionales et la migration: Les disparités régionales et la migration: Les flux migratoires interprovinciauxLes flux migratoires interprovinciaux

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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En raison de la lourde pression démographique sur la terre cultivable et du faible revenu agricole, les travailleurs excédentaires des campagnes ont une forte incitation à quitter l’agriculture. Mais comme la plupart des entreprises urbaines font face aussi au problème du chômage visible et/ou invisible, bien qu’il existe un grand nombre de travailleurs agricoles dont la productivité marginale s’approche de zéro, le secteur moderne urbain ne peut pas les absorber. Ainsi, la poussée de la campagne est très forte, mais la force d’attraction des villes est insuffisante. Dans ce contexte, en profitant des surplus agricoles obtenus grâce aux ajustements des prix de produits agricoles, les agriculteurs qui restent à la campagne œuvrent pour développer le secteur non-agricole de la campagne selon les demandes du marché, et s’efforcent de partager les avantages industriels. Cela forme la vague du développement du secteur non-agricole dans les zones rurales de la Chine.

En raison de la lourde pression démographique sur la terre cultivable et du faible revenu agricole, les travailleurs excédentaires des campagnes ont une forte incitation à quitter l’agriculture. Mais comme la plupart des entreprises urbaines font face aussi au problème du chômage visible et/ou invisible, bien qu’il existe un grand nombre de travailleurs agricoles dont la productivité marginale s’approche de zéro, le secteur moderne urbain ne peut pas les absorber. Ainsi, la poussée de la campagne est très forte, mais la force d’attraction des villes est insuffisante. Dans ce contexte, en profitant des surplus agricoles obtenus grâce aux ajustements des prix de produits agricoles, les agriculteurs qui restent à la campagne œuvrent pour développer le secteur non-agricole de la campagne selon les demandes du marché, et s’efforcent de partager les avantages industriels. Cela forme la vague du développement du secteur non-agricole dans les zones rurales de la Chine.

Les Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleursactivités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs

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Le HRS a d’abord, permis aux agriculteurs de choisir librement leur métier et leur mode d’exploitation. Ensuite, il a permis d’augmenter fortement la production agricole, ce qui a fourni au secteur non-agricole rural les capitaux initiaux. Enfin, le gouvernement a mis en vigueur un ensemble de mesures politiques encourageant le développement des entreprises rurales collectives et privées. Les activités non-agricoles rurales ont ainsi connu un nouvel essor.

Le secteur non-agricole rural comprend essentiellement les «Township and Village Enterprises » (TVEs) et l’économie privée rurale. Les TVEs comprennent toutes les entreprises non-étatiques dans les zones rurales. La plupart d’entre elles exercent des activités productives non-agricoles rurales, en particulier des activités industrielles.

Les Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleursactivités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs

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0

50

100

150

200

250

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400

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500N

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1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999

Année

Autres

Commerce

Transport

Construction

Industrie

Agriculture, sylviculture,élevage, pêche

L’évolution du nombre de personnes employées dans les zones rurales

Les Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleursactivités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs

De 1978 à 1988, le nombre des employés des TVEs est passé de 28.3 millions à 95.5 millions, soit un taux de croissance annuel de 12.9%. Après un ralentissement à la fin des années 1980 lié à certains ajustements des politiques, le secteur non-agricole rural a connu un développement rapide jusqu’en 1996. Jusqu’en 2004, la proportion des employés hors agriculture a atteint 38%, c’est-à-dire plus d’un tiers des personnes employées dans les zones rurales.

De 1978 à 1988, le nombre des employés des TVEs est passé de 28.3 millions à 95.5 millions, soit un taux de croissance annuel de 12.9%. Après un ralentissement à la fin des années 1980 lié à certains ajustements des politiques, le secteur non-agricole rural a connu un développement rapide jusqu’en 1996. Jusqu’en 2004, la proportion des employés hors agriculture a atteint 38%, c’est-à-dire plus d’un tiers des personnes employées dans les zones rurales.

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Croissance et composition du revenu net par tête des ménages ruraux

Revenu netTotal

(yuan)

Proportion des divers revenus (%)

Revenu issu de la production

Autres revenustotaledu secteur primaire

du secteursecondaire

du secteur tertiaire

1978 133.57 92.9 85.0 7.9 0.0 7.1

1980 191.33 88.3 78.2 10.1 0.0 11.7

1985 397.60 92.5 75.0 7.4 10.0 7.5

1990 686.31 95.8 74.4 10.3 11.0 4.2

1995 1577.74 93.8 63.2 18.2 12.4 6.2

2000 2253.42 94.5 50.4 26.6 17.5 5.5

Note : Les revenus issus des activités non-productives, par exemple le transfert, les revenus financiers, etc.

Le développement des activités non-agricoles rurales a augmenté les revenus des ménages et réduit la pauvreté rurale. Au fur et à mesure de la croissance du revenu des ménages agricoles, la part du revenu issu du secteur primaire diminue sans cesse ; en revanche, celle du revenu venu du secteur secondaire et du secteur tertiaire s’accroît continuellement. En 2000, la part du revenu non-agricole avait déjà atteint 44.1% du revenu total.

Le développement des activités non-agricoles rurales a augmenté les revenus des ménages et réduit la pauvreté rurale. Au fur et à mesure de la croissance du revenu des ménages agricoles, la part du revenu issu du secteur primaire diminue sans cesse ; en revanche, celle du revenu venu du secteur secondaire et du secteur tertiaire s’accroît continuellement. En 2000, la part du revenu non-agricole avait déjà atteint 44.1% du revenu total.

Les Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleursactivités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs

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Evolution du revenu issu des diverses activités

Revenu issu de la production (Revenu net total=100)

Autre revenu

Rémunération issue desRevenu d’exploitation

familiale

activités collectives Entreprises autres activités

agricole non-agricole

1978 63.8 2.3 0.0 21.4 5.4 7.1

1980 52.5 3.1 0.0 24.9 7.8 11.7

1985 4.4 7.0 6.8 61.7 12.7 7.5

1990 3.9 7.9 8.4 62.8 12.8 4.2

1995 4.4 16.3 1.8 58.1 13.3 6.2

1999 6.3 17.3 4.9 49.1 16.4 6.0

Au début des réformes agricoles, l’activité collective occupait encore une place importante. Mais peu après, sa part s’est réduite à la suite de l’effondrement du système de la « Commune Populaire ». En même temps, la part du revenu d’exploitation familiale et, un peu plus tard, celle de la rémunération dégagée par les TVEs, se sont significativement accrues. L’activité salariée dans les TVEs et l’exploitation familiale sont les deux principales sources du revenu des ménage ruraux.

Au début des réformes agricoles, l’activité collective occupait encore une place importante. Mais peu après, sa part s’est réduite à la suite de l’effondrement du système de la « Commune Populaire ». En même temps, la part du revenu d’exploitation familiale et, un peu plus tard, celle de la rémunération dégagée par les TVEs, se sont significativement accrues. L’activité salariée dans les TVEs et l’exploitation familiale sont les deux principales sources du revenu des ménage ruraux.

Les Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleursactivités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs

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La contribution du secteur non-agricole rural à l’agriculture se traduit par les aspects suivants :

•Premièrement, c’est une source d’investissement importante. 10%-30% du profit net des TVEs est versé à l’agriculture au cours de la période 1978-1990.

•Deuxièmement, le secteur non-agricole rural a renforcé le système des services sociaux pour l’agriculture et ainsi amélioré la productivité agricole.

•Troisièmement, le secteur non-agricole rural a absorbé une grande quantité de main-d’œuvre agricole excédentaire, ce qui a stimulé dans une certaine mesure l’économie d’échelle agricole.

La contribution du secteur non-agricole rural à l’agriculture se traduit par les aspects suivants :

•Premièrement, c’est une source d’investissement importante. 10%-30% du profit net des TVEs est versé à l’agriculture au cours de la période 1978-1990.

•Deuxièmement, le secteur non-agricole rural a renforcé le système des services sociaux pour l’agriculture et ainsi amélioré la productivité agricole.

•Troisièmement, le secteur non-agricole rural a absorbé une grande quantité de main-d’œuvre agricole excédentaire, ce qui a stimulé dans une certaine mesure l’économie d’échelle agricole.

Les Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleursactivités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs

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De plus, les secteurs non-agricoles ruraux ont constitué une industrialisation rurale spontanée, populaire, du bas vers le haut (contre l’industrialisation de haut en bas lancée par le gouvernement). Alors que la migration rurale/urbaine est une mobilité spatiale, la participation à l’activité non-agricole rurale peut être considérée comme une mobilité professionnelle. La première mobilité conduit immédiatement à l’urbanisation ; tandis que la seconde contribue aussi indirectement à l’urbanisation.

Dans certaines régions où l’industrie rurale est développée, les agriculteurs se sont déjà pour la plupart libérés de la terre, leur mode et leur niveau de vie s’approchent de ceux des habitants urbains. C’est seulement à cause de leur état civil et de la délimitation administrative qu’ils ne peuvent pas être citadins pour le moment, mais ils le seront un jour. Dans un certain sens, le développement des activités non-agricoles rurales est le prélude de l’essor de l’urbanisation de la Chine.

De plus, les secteurs non-agricoles ruraux ont constitué une industrialisation rurale spontanée, populaire, du bas vers le haut (contre l’industrialisation de haut en bas lancée par le gouvernement). Alors que la migration rurale/urbaine est une mobilité spatiale, la participation à l’activité non-agricole rurale peut être considérée comme une mobilité professionnelle. La première mobilité conduit immédiatement à l’urbanisation ; tandis que la seconde contribue aussi indirectement à l’urbanisation.

Dans certaines régions où l’industrie rurale est développée, les agriculteurs se sont déjà pour la plupart libérés de la terre, leur mode et leur niveau de vie s’approchent de ceux des habitants urbains. C’est seulement à cause de leur état civil et de la délimitation administrative qu’ils ne peuvent pas être citadins pour le moment, mais ils le seront un jour. Dans un certain sens, le développement des activités non-agricoles rurales est le prélude de l’essor de l’urbanisation de la Chine.

Les Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleursactivités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

La Chine avant les réformes était caractérisée par une société pauvre mais égalitaire. Les réformes ont amélioré l’efficience économique, mais elles se sont accompagnées d’un accroissement des inégalités en termes de revenus, ce qui a sans doute renforcé la tension sociale.

Poverty GiniYear (1980 yuans) Primary sector Secondary sector Tertiary sector headcount (%) coefficient1980 191 78.2 10.1 0 11.7 75.7 0.251990 357 74.4 10.3 11 4.2 29.2 0.301995 465 63.2 18.2 12.4 6.2 20.4 0.342000 617 50.4 26.6 17.5 5.5 13.0 0.362001 643 49.2 22.5 22.6 5.7 12.5 0.37

Income earned from productive activitiesOther incomes

Per capita income of rural households

Proportion of income by source (%)

Growth and composition of rural household incomes

Sources: National Bureau of Statistics of China, 2003; poverty headcount and Gini coefficient from Ravallion and Chen, 2004.

Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en ChineInégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

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L’inégalité sociale se traduit d’abord par l’écart de salaire monétaire entre les secteurs et celui entre les divers types d’entreprises. Nous pouvons observer une tendance croissante de l’indice de Gini du salaire moyen entre les secteurs. L’agriculture est toujours le secteur dont le salaire est le plus bas ; la finance et l’assurance, l’électricité, le gaz et l’eau courant, les bien fonciers sont les secteurs dont le salaire s’est augmenté le plus vite. Par ailleurs, l’écart de salaire entre entreprises d’Etat et entreprises collectives s’élargie sans cesse.

L’inégalité sociale se traduit d’abord par l’écart de salaire monétaire entre les secteurs et celui entre les divers types d’entreprises. Nous pouvons observer une tendance croissante de l’indice de Gini du salaire moyen entre les secteurs. L’agriculture est toujours le secteur dont le salaire est le plus bas ; la finance et l’assurance, l’électricité, le gaz et l’eau courant, les bien fonciers sont les secteurs dont le salaire s’est augmenté le plus vite. Par ailleurs, l’écart de salaire entre entreprises d’Etat et entreprises collectives s’élargie sans cesse.

L’évolution du taux de salaire relatif et de l’indice de Gini du salaire moyen

Indice de Gini du salaire moyen entre les secteurs

Taux de salaire (entreprise collective=1)

Entreprise d’Etat Autres

1978 0.096 1.27

1980 0.091 1.29

1990 0.072 1.36 1.78

1995 0.101 1.43 1.90

2000 0.125 1.53 1.75

2001 0.134 1.63 1.77

Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en ChineInégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

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Avant les réformes, même avant les années 1990, la pauvreté est essentiellement un phénomène rural, car les habitants urbains ont été protégés par « le bol de riz en fer » et les barrières sévères entre la campagne et les villes. A partir du milieu des années 1990, l’inégalité et la pauvreté urbaine sont devenues de plus en plus importantes. En termes de revenu et consommation par tête, l’écart entre les ménages les plus riches et les ménages les plus pauvres s’est progressivement élargi à partir de la dernière moitié des années 1990.

Avant les réformes, même avant les années 1990, la pauvreté est essentiellement un phénomène rural, car les habitants urbains ont été protégés par « le bol de riz en fer » et les barrières sévères entre la campagne et les villes. A partir du milieu des années 1990, l’inégalité et la pauvreté urbaine sont devenues de plus en plus importantes. En termes de revenu et consommation par tête, l’écart entre les ménages les plus riches et les ménages les plus pauvres s’est progressivement élargi à partir de la dernière moitié des années 1990.

L’écart entre ménages les plus riches et ménages les plus pauvres en zones urbaines

Revenu par tête Consommation par tête

1996 3.77 2.79

1997 3.17 2.53

1998 4.40 3.17

1999 4.59 3.27

2000 5.00 3.64

2001 5.37 3.65

Nous reprenons ici la définition des annuaires de statistiques chinois, qui considère les ménages se situant dans la dernière (première) décile de l’échelle de revenu annuel par tête comme les ménages les plus riches (pauvres).

Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en ChineInégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

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050

100

150

200

250

Rea

l per

cap

ita

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ehol

d in

com

e in

crea

se (

%)

0 25 50 75 100Percentile of the population (ranked by real per capita household income)

Total Rural

Urban

1989-2004

Growth incidence curves0

5010

015

020

025

0R

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(%

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Total Rural

Urban

1989-2004

Growth incidence curves

Selon une étude récente, tant en zones urbaines que rurales, le revenu réel par tête du ménage a connu une croissance de 165% entre 1989 et 2004. Cependant, Les GICs sont une fonction croissante pour toutes les percentiles de la distribution, impliquant que les inégalités se sont aggravées pendant cette période, en particulier dans les villes.

Selon une étude récente, tant en zones urbaines que rurales, le revenu réel par tête du ménage a connu une croissance de 165% entre 1989 et 2004. Cependant, Les GICs sont une fonction croissante pour toutes les percentiles de la distribution, impliquant que les inégalités se sont aggravées pendant cette période, en particulier dans les villes.

Tout cela signifie que les ménages les plus riches bénéficient plus de bien-être résultant des réformes que les ménages les plus démunis.

Tout cela signifie que les ménages les plus riches bénéficient plus de bien-être résultant des réformes que les ménages les plus démunis.

Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en ChineInégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

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L’accroissement de l’inégalité urbaine résulte essentiellement des facteurs suivants :

•au fur et à mesure de l’augmentation du nombre des chômeurs, le groupe de pauvres s’élargie;

•les activités illégales et criminelles, la corruption conduisent à des revenus illégaux et ainsi des parvenus ;

•les pratiques monopolistiques, les prix irrationnels et les différences de possession initiale des facteurs productifs conduisent à des concurrences inégales entre les secteurs ;

•le revenu « gris » des employés s’augmente rapidement ;

•le système d’impôts imparfait ne fait pas tout son possible dans l’ajustement de l’écart de revenu.

L’accroissement de l’inégalité urbaine résulte essentiellement des facteurs suivants :

•au fur et à mesure de l’augmentation du nombre des chômeurs, le groupe de pauvres s’élargie;

•les activités illégales et criminelles, la corruption conduisent à des revenus illégaux et ainsi des parvenus ;

•les pratiques monopolistiques, les prix irrationnels et les différences de possession initiale des facteurs productifs conduisent à des concurrences inégales entre les secteurs ;

•le revenu « gris » des employés s’augmente rapidement ;

•le système d’impôts imparfait ne fait pas tout son possible dans l’ajustement de l’écart de revenu.

Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en ChineInégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

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En Chine, l'inégalité la plus importante se traduit par celle entre les zones urbaines et rurales. Les réformes agricoles ont fortement stimulé l’énergie des agriculteurs, mais elles n’ont pas radicalement transformé la situation où la main-d’œuvre est excédentaire dans la campagne. En raison d’une densité de population rurale trop grande par rapport à la quantité de terre cultivable et d’une agriculture traditionnelle de basse productivité, le revenu en zone rurale demeure à un niveau assez bas, ce qui entraîne un écart de revenu important entre les villes et la campagne. De 1978 à 1985, le ratio du revenu moyen par tête dans les zones urbaines sur le revenu moyen par tête dans les zones rurales a diminué de 2.57 à 1.86, avant de remonter à 2.86 en 1994. Il fluctue depuis entre de 2.50 et 2.90.

En Chine, l'inégalité la plus importante se traduit par celle entre les zones urbaines et rurales. Les réformes agricoles ont fortement stimulé l’énergie des agriculteurs, mais elles n’ont pas radicalement transformé la situation où la main-d’œuvre est excédentaire dans la campagne. En raison d’une densité de population rurale trop grande par rapport à la quantité de terre cultivable et d’une agriculture traditionnelle de basse productivité, le revenu en zone rurale demeure à un niveau assez bas, ce qui entraîne un écart de revenu important entre les villes et la campagne. De 1978 à 1985, le ratio du revenu moyen par tête dans les zones urbaines sur le revenu moyen par tête dans les zones rurales a diminué de 2.57 à 1.86, avant de remonter à 2.86 en 1994. Il fluctue depuis entre de 2.50 et 2.90.

0

1

2

3

1978 1983 1988 1993 1998Année

Le ratio du revenu par tête en zones urbaines et zones rurales

Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en ChineInégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

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Etant donnée l’écart significatif entre zones urbaines et rurales, la propension à quitter l’agriculture des paysans reste toujours forte. Pourtant, à cause de la segmentation sur le marché du travail urbain, les migrants ruraux/urbains ne peuvent effectuer pour la plupart que des travaux manuels, caractérisés par une longue durée de travail, un salaire bas et instable et de mauvaises conditions de travail. Cela aggrave l’inégalité et la pauvreté urbaine.

Du côté de la campagne, la plupart des recherches ont montré qu’en comparaison de la distribution du revenu agricole, celle du revenu non-agricole est plus inégale. En améliorant dans l’ensemble le revenu rural, la participation aux activités non-agricoles rurales pourrait accroître les disparités de revenu liées à la barrière à l’entrée élevée, surtout dans les zones pauvres. Par contre, d’autres travaux ont montré qu’au fur et à mesure de l’accroissement de la part du revenu non-agricole, sa distribution devient plus uniforme. Le revenu non-agricole pourrait réduire l’inégalité de revenu grâce à la substitution entre les activités agricole et non-agricole.

Etant donnée l’écart significatif entre zones urbaines et rurales, la propension à quitter l’agriculture des paysans reste toujours forte. Pourtant, à cause de la segmentation sur le marché du travail urbain, les migrants ruraux/urbains ne peuvent effectuer pour la plupart que des travaux manuels, caractérisés par une longue durée de travail, un salaire bas et instable et de mauvaises conditions de travail. Cela aggrave l’inégalité et la pauvreté urbaine.

Du côté de la campagne, la plupart des recherches ont montré qu’en comparaison de la distribution du revenu agricole, celle du revenu non-agricole est plus inégale. En améliorant dans l’ensemble le revenu rural, la participation aux activités non-agricoles rurales pourrait accroître les disparités de revenu liées à la barrière à l’entrée élevée, surtout dans les zones pauvres. Par contre, d’autres travaux ont montré qu’au fur et à mesure de l’accroissement de la part du revenu non-agricole, sa distribution devient plus uniforme. Le revenu non-agricole pourrait réduire l’inégalité de revenu grâce à la substitution entre les activités agricole et non-agricole.

Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en ChineInégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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Plan de présentationPlan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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ConclusionConclusion

Les réformes économiques ont fortement renforcé la mobilité des travailleurs. D’une part, les réformes ont introduit des mécanismes de marché dans le processus de mobilité de la main-d’œuvre et ainsi augmenté la propension à migrer des travailleurs, qui avait été artificiellement réduite sous l’économie planifiée. D’autre part, les réformes et l’ouverture vers l’extérieur ont renforcé les disparités régionales en termes d’écarts de revenu et de probabilité de trouver un emploi, incitant les travailleurs à se déplacer vers les régions plus développées et plus dynamiques.

Le grand nombre de travailleurs agricoles excédentaires, la quantité limitée de terre cultivable par ménage, le mode de production traditionnel, etc., réduisent fortement le revenu en zone rurale et entraînent un écart de revenu important entre les villes et la campagne, renforçant la propension à migrer des travailleurs agricoles. Selon la situation actuelle de la Chine, il est difficile d’augmenter dans de fortes proportions le rendement de la production agricole et le revenu en zones rurales dans le court terme. Ainsi, l’écart de revenu persistera et sans les barrières artificielles pesant encore sur les déplacements de population, l’exode vers les villes serait d’autant plus fort.

Les réformes économiques ont fortement renforcé la mobilité des travailleurs. D’une part, les réformes ont introduit des mécanismes de marché dans le processus de mobilité de la main-d’œuvre et ainsi augmenté la propension à migrer des travailleurs, qui avait été artificiellement réduite sous l’économie planifiée. D’autre part, les réformes et l’ouverture vers l’extérieur ont renforcé les disparités régionales en termes d’écarts de revenu et de probabilité de trouver un emploi, incitant les travailleurs à se déplacer vers les régions plus développées et plus dynamiques.

Le grand nombre de travailleurs agricoles excédentaires, la quantité limitée de terre cultivable par ménage, le mode de production traditionnel, etc., réduisent fortement le revenu en zone rurale et entraînent un écart de revenu important entre les villes et la campagne, renforçant la propension à migrer des travailleurs agricoles. Selon la situation actuelle de la Chine, il est difficile d’augmenter dans de fortes proportions le rendement de la production agricole et le revenu en zones rurales dans le court terme. Ainsi, l’écart de revenu persistera et sans les barrières artificielles pesant encore sur les déplacements de population, l’exode vers les villes serait d’autant plus fort.

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ConclusionConclusion

Le secteur non-agricole rural, représenté par les TVEs et les autres activités non-agricoles rurales, constitue une particularité des zones rurales en Chine et joue un rôle important dans la mobilité des travailleurs agricoles. Son mode de production intensif en travail permet d’absorber une grande quantité des travailleurs agricoles excédentaires, ce qui réduit la pression subie par les grandes villes d’une part, et atténue la pression sur la terre d’autre part.

La Chine se trouvant dans une phase de transition, sa croissance économique s’accompagne toujours des situations inégalitaires et des déséquilibres sociaux qui remettent en cause le développement. Ces situations de non-durabilité sociale ne peuvent être surmontées que par l’élaboration de nouveaux mécanismes de solidarité, d’assurance, de redistribution et, plus généralement, de renforcement de la capacité des personnes à se prendre en charge.

Le secteur non-agricole rural, représenté par les TVEs et les autres activités non-agricoles rurales, constitue une particularité des zones rurales en Chine et joue un rôle important dans la mobilité des travailleurs agricoles. Son mode de production intensif en travail permet d’absorber une grande quantité des travailleurs agricoles excédentaires, ce qui réduit la pression subie par les grandes villes d’une part, et atténue la pression sur la terre d’autre part.

La Chine se trouvant dans une phase de transition, sa croissance économique s’accompagne toujours des situations inégalitaires et des déséquilibres sociaux qui remettent en cause le développement. Ces situations de non-durabilité sociale ne peuvent être surmontées que par l’élaboration de nouveaux mécanismes de solidarité, d’assurance, de redistribution et, plus généralement, de renforcement de la capacité des personnes à se prendre en charge.

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ConclusionConclusion

La Chine est encore un grand pays agricole relativement pauvre. Il existe encore des problèmes socio-économiques difficiles à résoudre. Comme la Chine a choisi les réformes graduelles : les parties faciles avant les parties difficiles, l’économie avant la politique, la périphérie avant le noyau, plus les réformes se développent, plus elles sont difficiles. Dans de nombreux domaines, les réalisations ont été notables. Mais dans certains autres, les difficultés ont persisté. Ces difficultés ont trouvé leur écho dans la mobilité des travailleurs.

•L’industrie urbaine étant la partie principale de l’économie, bien que son effet direct sur l’absorption du travail agricole soit très limité, son développement détermine la croissance économique régionale ainsi que la taille du marché du travail local. Néanmoins, vingt années de réformes n’ont pas encore permis aux entreprises étatiques de participer pleinement aux règles du marché. Jusqu’à aujourd’hui, il existe encore des attaches innombrables entre le gouvernement et les entreprises - les entreprises d’Etat ne sont pas encore complètement indépendantes. Cela limite leur capacité d’intervention dans la mobilité de la main-d’œuvre et constitue la source principale de la segmentation du marché du travail urbain.

La Chine est encore un grand pays agricole relativement pauvre. Il existe encore des problèmes socio-économiques difficiles à résoudre. Comme la Chine a choisi les réformes graduelles : les parties faciles avant les parties difficiles, l’économie avant la politique, la périphérie avant le noyau, plus les réformes se développent, plus elles sont difficiles. Dans de nombreux domaines, les réalisations ont été notables. Mais dans certains autres, les difficultés ont persisté. Ces difficultés ont trouvé leur écho dans la mobilité des travailleurs.

•L’industrie urbaine étant la partie principale de l’économie, bien que son effet direct sur l’absorption du travail agricole soit très limité, son développement détermine la croissance économique régionale ainsi que la taille du marché du travail local. Néanmoins, vingt années de réformes n’ont pas encore permis aux entreprises étatiques de participer pleinement aux règles du marché. Jusqu’à aujourd’hui, il existe encore des attaches innombrables entre le gouvernement et les entreprises - les entreprises d’Etat ne sont pas encore complètement indépendantes. Cela limite leur capacité d’intervention dans la mobilité de la main-d’œuvre et constitue la source principale de la segmentation du marché du travail urbain.

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ConclusionConclusion

•L’amélioration de l’efficacité des entreprises étatiques conduit à des licenciements massifs, ce qui accroît rapidement le nombre des chômeurs urbains. Afin d’assurer la stabilité de la société, le gouvernement met en place des plans d’emploi pour réinsérer les employés sans poste (xiagang), c’est-à-dire les employés des entreprises étatiques qui ne sont plus en poste mais restent liés par un contrat de travail à leur entreprise d’origine dont ils perçoivent une indemnité de subsistance. Depuis l’apparition de ce phénomène, le nombre de personnes dans ce cas n’a pas cessé de progresser. Le canal principal d’absorption est le secteur informel. Cela exerce sans doute une grande pression sur les migrants ruraux/urbains.

•L’économie orientée vers l’exportation contribue à l’absorption de la main-d’œuvre en opérant dans des secteurs intensifs en travail. Pourtant, il leur est nécessaire, afin de maintenir une compétitivité sur les marchés internationaux (surtout après l’entrée dans l’Organisation Mondiale du Commerce), d’évoluer progressivement vers un mode de production plus capitalistique, ce qui réduira inévitablement leur capacité d’absorption de la main-d’œuvre.

•L’amélioration de l’efficacité des entreprises étatiques conduit à des licenciements massifs, ce qui accroît rapidement le nombre des chômeurs urbains. Afin d’assurer la stabilité de la société, le gouvernement met en place des plans d’emploi pour réinsérer les employés sans poste (xiagang), c’est-à-dire les employés des entreprises étatiques qui ne sont plus en poste mais restent liés par un contrat de travail à leur entreprise d’origine dont ils perçoivent une indemnité de subsistance. Depuis l’apparition de ce phénomène, le nombre de personnes dans ce cas n’a pas cessé de progresser. Le canal principal d’absorption est le secteur informel. Cela exerce sans doute une grande pression sur les migrants ruraux/urbains.

•L’économie orientée vers l’exportation contribue à l’absorption de la main-d’œuvre en opérant dans des secteurs intensifs en travail. Pourtant, il leur est nécessaire, afin de maintenir une compétitivité sur les marchés internationaux (surtout après l’entrée dans l’Organisation Mondiale du Commerce), d’évoluer progressivement vers un mode de production plus capitalistique, ce qui réduira inévitablement leur capacité d’absorption de la main-d’œuvre.

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ConclusionConclusion

•Les TVEs contribuent à l’absorption de la main-d’œuvre excédentaire en opérant dans des secteurs intensifs en travail. Pourtant, il leur est nécessaire, afin de maintenir la compétitivité, d’évoluer progressivement vers un mode de production plus intensif en capital, ce qui réduira inévitablement leur capacité d’absorption de main-d’œuvre. De plus, les activités non-agricoles rurales, issues spontanément de l’économie de marché, ont été caractérisées, au moins à court terme, par un développement désordonné (gaspillage de la terre, pollution, coûts de transaction élevés, redondance d’unités de production, etc.), résultant des « vacuums institutionnels », lequel a à son tour contribué à augmenter le coût de la restructuration économique de la transition chinoise.

•Les TVEs contribuent à l’absorption de la main-d’œuvre excédentaire en opérant dans des secteurs intensifs en travail. Pourtant, il leur est nécessaire, afin de maintenir la compétitivité, d’évoluer progressivement vers un mode de production plus intensif en capital, ce qui réduira inévitablement leur capacité d’absorption de main-d’œuvre. De plus, les activités non-agricoles rurales, issues spontanément de l’économie de marché, ont été caractérisées, au moins à court terme, par un développement désordonné (gaspillage de la terre, pollution, coûts de transaction élevés, redondance d’unités de production, etc.), résultant des « vacuums institutionnels », lequel a à son tour contribué à augmenter le coût de la restructuration économique de la transition chinoise.

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ConclusionConclusion

•Le système d’exploitation familiale a remporté l’adhésion des agriculteurs, et a ainsi augmenté la productivité agricole. Mais les défaillances de ce système ont commencé à apparaître au cours de ces dernières années:

-Les techniques agricoles n’ont pas beaucoup progressé. L’agriculture actuelle en Chine se caractérise toujours par une agriculture traditionnelle. -La division des terres en petites parcelles freine fortement la modernisation de l’agriculture. -Le rendement agricole faible a incité les jeunes paysans à se détourner de l’agriculture, ce qui a réduit dans l’ensemble la qualité des agriculteurs. -Les investissements gouvernementaux dans l’agriculture diminuent et la capacité de l’agriculture à résister aux calamités se détériore. -…

Le développement de l’agriculture de la Chine se ralentit et la production par tête de céréales stagne autour de 400 kilos. Les problèmes de l’agriculture, des agriculteurs et des zones rurales sont loin d’être complètement réglés.

•Le système d’exploitation familiale a remporté l’adhésion des agriculteurs, et a ainsi augmenté la productivité agricole. Mais les défaillances de ce système ont commencé à apparaître au cours de ces dernières années:

-Les techniques agricoles n’ont pas beaucoup progressé. L’agriculture actuelle en Chine se caractérise toujours par une agriculture traditionnelle. -La division des terres en petites parcelles freine fortement la modernisation de l’agriculture. -Le rendement agricole faible a incité les jeunes paysans à se détourner de l’agriculture, ce qui a réduit dans l’ensemble la qualité des agriculteurs. -Les investissements gouvernementaux dans l’agriculture diminuent et la capacité de l’agriculture à résister aux calamités se détériore. -…

Le développement de l’agriculture de la Chine se ralentit et la production par tête de céréales stagne autour de 400 kilos. Les problèmes de l’agriculture, des agriculteurs et des zones rurales sont loin d’être complètement réglés.

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•Le mode actuel de mobilité de la main-d’œuvre agricole ne favorise pas le développement à long terme de l’agriculture. Dans la mesure où peu d’améliorations peuvent être apportées aux techniques agricoles, la seule issue pour ce secteur est de recourir à l’exploitation d’économies d’échelle, en regroupant les parcelles de terre et en les octroyant à des exploitants expérimentés. Au présent, une grande partie d’agriculteurs a quitté la campagne ou la terre, mais ils n’ont pas abandonné cette terre et en gardent toujours des parcelles qu’ils considèrent comme une sécurité. Pour trancher leurs liens avec la terre, il faut d’une part leur fournir un environnement dans lequel les migrants puissent vivre en paix dans les villes à long terme (travail stable, sécurité sociale assurée, absence de discrimination, etc.), et d’autre part établir et perfectionner le marché foncier rural. Néanmoins, bien que le rendement de la production agricole soit relativement faible et que le revenu non-agricole réduise dans une certaine mesure l’inégalité rurale, l’exploitation agricole représente encore la source principale de revenu des ménages ruraux et l’allocation de la terre en fonction de la taille du ménage constitue une garantie élémentaire d’équité rurale. Sans doute, la réforme agraire influencera-t-elle profondément l’inégalité et la pauvreté à la campagne.

•Le mode actuel de mobilité de la main-d’œuvre agricole ne favorise pas le développement à long terme de l’agriculture. Dans la mesure où peu d’améliorations peuvent être apportées aux techniques agricoles, la seule issue pour ce secteur est de recourir à l’exploitation d’économies d’échelle, en regroupant les parcelles de terre et en les octroyant à des exploitants expérimentés. Au présent, une grande partie d’agriculteurs a quitté la campagne ou la terre, mais ils n’ont pas abandonné cette terre et en gardent toujours des parcelles qu’ils considèrent comme une sécurité. Pour trancher leurs liens avec la terre, il faut d’une part leur fournir un environnement dans lequel les migrants puissent vivre en paix dans les villes à long terme (travail stable, sécurité sociale assurée, absence de discrimination, etc.), et d’autre part établir et perfectionner le marché foncier rural. Néanmoins, bien que le rendement de la production agricole soit relativement faible et que le revenu non-agricole réduise dans une certaine mesure l’inégalité rurale, l’exploitation agricole représente encore la source principale de revenu des ménages ruraux et l’allocation de la terre en fonction de la taille du ménage constitue une garantie élémentaire d’équité rurale. Sans doute, la réforme agraire influencera-t-elle profondément l’inégalité et la pauvreté à la campagne.

ConclusionConclusion

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D’un point de vue plus culturel, la civilisation chinoise a pris sa source dans une agriculture se caractérisant par un labour soigneux et une culture intensive. Seule une telle agriculture peut nourrir une population aussi grande avec une superficie limitée de terres cultivables. Cette agriculture exige de renforcer les liens de parenté et la force centripète dans le clan, et de préconiser la diligence et l’économie. A partir de cette source de civilisation, se sont progressivement formés en Chine au cours des âges des principes spirituels particuliers, ainsi que des choix culturels, tels que le pragmatisme, le réalisme, le centralisme et la doctrine du juste milieu. Tout cela a engendré un ensemble de règles et de conventions consacrées par l’usage visant à maintenir un bon ordre social. La mobilité libre des travailleurs a pris naissance dans l’agriculture. Elle s’est traduite dès le début par un processus d’auto-ajustement. Bien qu’un très grand nombre de personnes circule dans le pays chaque année, la société chinoise, dans l’ensemble, ne perd jamais un certain ordre.

D’un point de vue plus culturel, la civilisation chinoise a pris sa source dans une agriculture se caractérisant par un labour soigneux et une culture intensive. Seule une telle agriculture peut nourrir une population aussi grande avec une superficie limitée de terres cultivables. Cette agriculture exige de renforcer les liens de parenté et la force centripète dans le clan, et de préconiser la diligence et l’économie. A partir de cette source de civilisation, se sont progressivement formés en Chine au cours des âges des principes spirituels particuliers, ainsi que des choix culturels, tels que le pragmatisme, le réalisme, le centralisme et la doctrine du juste milieu. Tout cela a engendré un ensemble de règles et de conventions consacrées par l’usage visant à maintenir un bon ordre social. La mobilité libre des travailleurs a pris naissance dans l’agriculture. Elle s’est traduite dès le début par un processus d’auto-ajustement. Bien qu’un très grand nombre de personnes circule dans le pays chaque année, la société chinoise, dans l’ensemble, ne perd jamais un certain ordre.

ConclusionConclusion

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Par ailleurs, la civilisation chinoise se caractérise par l’absence d’idéologies religieuses, ce qui renforce le pragmatisme chinois. Les paysans chinois ne poursuivent pas les images illusoires du monde de l’autre rive mais se satisfont de mener une vie ordinaire. Contrairement à certains autres pays, la vie matérielle quotidienne constitue l’essentiel des préoccupations des paysans chinois actuellement. Ces particularités donnent une certaine souplesse intrinsèque à la société chinoise, facilitant la sortie des situations embarrassantes.

Par ailleurs, la civilisation chinoise se caractérise par l’absence d’idéologies religieuses, ce qui renforce le pragmatisme chinois. Les paysans chinois ne poursuivent pas les images illusoires du monde de l’autre rive mais se satisfont de mener une vie ordinaire. Contrairement à certains autres pays, la vie matérielle quotidienne constitue l’essentiel des préoccupations des paysans chinois actuellement. Ces particularités donnent une certaine souplesse intrinsèque à la société chinoise, facilitant la sortie des situations embarrassantes.

ConclusionConclusion

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Plan de présentation

1 Introduction2 La situation démographique en Chine3 Les réformes économiques en Chine

•Le contexte des réformes•Les réformes agricoles •L’ouverture vers l’extérieur•Les réformes économiques urbaines

4 L’évolution de la migration interne en Chine•L’évolution historique de la migration interne•Le système d’enregistrement de l’état civil : « hukou »

5 La migration depuis les réformes économiques•Une mobilité sans précédent des travailleurs •La population flottante•Le marché du travail urbaine

6 Les disparités régionales et la migration•Les disparités régionales•Les flux migratoires interprovinciaux

7 Les activités non-agricoles rurales et la mobilité des travailleurs8 Inégalité, pauvreté et développement socialement durable en Chine9 Conclusion

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