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La pédagogie de Jésus : les miracles et les paraboles · La pédagogie, au sens étymologique, c’est l’art de conduire les enfants (paidos + ag ... Quoiqu’il en soi, la pédagogie

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    La pdagogie de Jsus : les miracles et les paraboles

    Introduction Parler de la pdagogie de Jsus peut paratre tonnant. Jsus nest pas professeur des coles, ou du secondaire dans lEducation nationale et le terme mme de pdagogie nest peut-tre pas le plus adapt pour lui.

    La pdagogie, au sens tymologique, cest lart de conduire les enfants (paidos + ag). Hors si lvangile sadresse aussi aux enfants, Il ne sadresse pas dabord eux. La question des enfants intervient dans les vangiles mais Jsus prche et enseigne les adultes. Pour Saint-Paul, cest plutt la Loi qui est un pdagogue puisquelle sadresse encore Isral comme des enfants et cela jusquau Christ qui nous introduit dans la foi1.

    De ce point de vue, ce serait plutt le Pre, de qui nous sommes les enfants qui serait notre pdagogue, et non pas le Fils2.

    Peut-tre vaudrait-il mieux parler de didactique, cest--dire de lart denseigner. Car non seulement Jsus enseigne mais il est mme le Matre . Cest lui-mme qui le dit dans lvangile de Matthieu : vous navez quun seul Matre : le Christ (23,8), un seul didascalos. De plus Jsus est trs souvent reconnu comme un enseignant , un matre , par tout le monde, mme ses opposants, y compris parfois par lui-mme3.

    Quoiquil en soi, la pdagogie ou la didactique ne sintresse pas tant au contenu qu la forme, ou plutt la manire dtablir un parcours de connaissance adapt et progressif permettant de mener lenfant ou lignorant des rudiments au paradigme mme dun champ de connaissance. Or dans les vangiles il est souvent difficile de distinguer le fond de la forme et didentifier comme un programme auquel le Christ nous soumettrait.

    Jsus nous enseigne de bien des manires et il ne sera pas possible de les aborder toutes ici. Une liste non-exhaustive de ces manires serait grosso modo dans lordre dapparition :

    - La pdagogie de lexemple - Les miracles - Lenseignement magistral (les discours) - Les paraboles - Les annonces solennelles, notamment celles de la Passion - Les dialogues contradictoires (voire polmiques)

    Je ne pourrai marrter qu deux modes denseignement du Seigneur, les miracles et les paraboles et ne dirai que quelques mots des autres.

    La composition des vangiles (vue davion !) Les vangiles synoptiques se prsentent comme un rcit compos de sections narratives dont les rcits de miracles (ou actes de puissance ) et les rcits de la Passion et de la Rsurrection la fin

    1 Ga 3,24-25 2 Voir Hb 12,6-9. 3 Mt 8,19; 9,11; 12,38; 17,24; 19,16; 22,16,24,36; 26,18; Mc 4,38; 5,35; 9,17,38; 10,17,20,35; 12,14,19,32; 13,1; 14,14; Lc 7,40; 8,49; 9,38; 10,25; 11,45; 12,13; 18,18; 19,39; 20,21,28,39; 21,7; 22,11; Jn 1,38; 3,2; 8,4; 11,28; 13,13-14; 20,16.

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    de dialogues contradictoires voir polmiques, de paraboles et de discours de Jsus plus ou moins dvelopps.

    Lvangile de Jean est un rcit o se succdent les sections narratives, parmi lesquels les signes de Jsus, et de grands discours beaucoup plus dvelopps que dans les trois autres vangiles.

    Survient alors une premire difficult. Il nchappe personne aujourdhui que la part rdactionnelle des auteurs des vangiles eux-mmes est prpondrante. Cest--dire que chaque vangliste a organis les donnes sa disposition et les a mises en forme selon son projet littraire. Ainsi il est difficile de pouvoir isoler la pdagogie de Jsus de la pdagogie de chaque vangliste. Donnons quelques preuves de cela : Jsus dans lvangile de Jean ne sexprime pas du tout de la mme faon que chez les trois autres, son vocabulaire nest pas le mme et les qualits oratoires quil dploie, comme les lments rhtoriques auxquels il a recours dans les grands discours johanniques, ne se retrouvent pas ailleurs. Aussi, mme si lon retrouve un grand nombre de donnes similaires dans les trois vangiles de Matthieu, Marc et Luc, elles ne sy trouvent pas organises de la mme manire. Ainsi, le lecteur de Matthieu trouve chez lui des grands ensembles homognes qui ne retrouvent pas chez Marc et Luc et qui se prsentent comme cinq grands discours4. Ces blocs, qui structurent son vangile, donnent vraiment limpression davoir t constitus par lvangliste lui-mme dans une vise didactique qui lui est propre partir des sources quil utilise.

    Je vais donc laisser les vangiles dans leur ensemble, et la stratgie narrative quils dploient, pour tenter dentrer dans la pdagogie du Seigneur en me concentrant sur les diffrentes formes quil utilise et de tenter de trouver un ordre, ou une logique, leur mise en uvre dans la prdication du Seigneur. De plus, elles ont de trs bonnes chances de provenir du Seigneur lui-mme via la tradition apostolique (lenseignement des aptres) : les miracles ; les enseignements magistraux ; les paraboles ; les dialogues.

    Premire constatation : Dans la pdagogie du Christ ce sont les miracles qui viennent en premier selon lordre dapparition ; les dialogues en second, ensuite les discours magistraux puis les paraboles et enfin, les dialogues sous leur forme polmique. Cela nous dit quelque chose.

    Je laisse les enseignements magistraux de ct ainsi que les dialogues contradictoires qui pourraient faire lobjet dune autre confrence. Mais disons en quelques mots rapides avant de nous concentrer sur les miracles et la paraboles.

    Les discours et les dialogues Il faudrait entrer dans la rhtorique du Seigneur. Domaine o il serait bien difficile disoler celle de lvangliste dans un panorama complet.

    Force est de constater que Jsus manie avec un art consomm lart de la formule avec un got prononc pour les antithses qui claquent et les images fortes : Les premiers seront les derniers (Mt 20,16 ; Mc 10,31) ; Qui sabaisse sera lev, qui slve sera abaiss (Lc 14,11 ; 18,14) ; Heureux ce qui pleurent, ils seront consols et toutes les Batitudes (Mt 5). Il vous a t dit, et bien moi je vous dis (Mt 5) ; Rendez Csar ce qui est Csar, et Dieu ce qui est Dieu (Mt 22,21 ; Mc 12,17 ; Lc 20,25) ; Ce que Dieu a uni que lhomme ne le spare pas (Mt 19,6 ; Mc 10,9) ; Nul ne peut servir deux matres la fois (Mt 6,24 ; Lc 16,13) ; Si un aveugle guide un aveugle il tomberont tous les deux dans un trou (Mt 15,14) ; L o sera le corps, l se rassembleront les vautours (Mt 24,28 ; Lc 17,37), Qui saisit le glaive, prira par le glaive (Mt 26,52) ; etc.

    4 Le sermon sur la montagne (5-7) ; Le discours missionnaire (10) ; Le discours parabolique (13) ; Le discours ecclsiale (18) ; Le discours eschatologique (24-25).

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    Ces formules ont un impact considrable sur son auditoire et sont de nature simprimer dans la mmoire. Elles sont de nature devenir des maximes voire des proverbes.

    Il faudrait aussi parler : des questions de Jsus ; de lart du quiproquo notamment chez Jean ; des rponses de Jsus : de lart de ne pas rpondre aux questions, soit en tournant les talons, soit en rpondant ct, cest--dire en reposant la question sur le plan o selon lui la question doit tre pose ; de lart de la provocation nervante ; des ractions de Jsus ; de la colre (ou des remontrances) ; de lesquive ; de lastuce, etc. Les annonces de la Passion Les annonces de la Passion dans les vangiles synoptiques se font linitiative de Jsus au moment quil a choisi (pour la premire : Mc 8,31-33 et par. Mt 16,21-23 ; Lc 9,22 ; pour la deuxime : Mc 9,30-32 ; et par. Mt 17,22-23 ; Lc 9,43-45 ). Or elles forment un tournant capital dans les rcits vangliques. Jsus spoil la fin du film. Il dit ce qui va se passer et ce vers quoi se dirige son ministre. Et si dans les vangiles les aptres et les disciples ne sont pas encore en mesure de lentendre, ces annonces interviennent juste aprs la confession de foi de Pierre (Mc 8,27-30 et par.), cest--dire au moment o lenseignement de Jsus commence porter ses fruits. Un fruit qui est celui des miracles, des discours et des paraboles de la premire partie de lvangile.

    Les miracles La mission de Jsus est accrdite dans les vangiles par de nombreux miracles ( actes de puissance chez les synoptiques, signe chez Jean). Ces miracles sinscrivent dans la tradition prophtique de lAncien Testament avec lesquels ils offrent des rsonnances significatives (cf. les miracles dEli et dElise5) mais ils ont pour Jsus une porte plus large. Chez les prophtes, les miracles sont l pour manifester le lien du prophte avec Dieu. Cest un homme de Dieu puisquil est habit par lEsprit de Dieu et, de ce fait, capable de mettre en uvre sa puissance miraculeuse. Dans le mme sens, Jsus confirme par ses miracles la nature divine de sa mission. Mais ils ont, dans les vangiles, une signification supplmentaire et dun autre ordre. Ce sont des gestes qui parlent et qui en disent plus long que de longs discours. Ils sont un discours en actes.

    Les miracles chez Marc et Luc interviennent ds le commencement du ministre de Jsus, immdiatement aprs lappel des premiers disciples (cf. Mc 1,21 et suivants, par. Lc 4,31 et suivants6). Il est notable que chez Matthieu la prdication de Jsus commence par les discours magistraux (Mt 5-7) et que les miracles ne viennent que dans un second temps (Mt 8-9). Quoiquil en soit, les miracles font partir des prmices de la prdication de Jsus. Cest aussi le cas chez Jean, o le premier des signes aux noces de Cana, intervient juste aprs le tmoignage de Jean et lappel des premiers disciples (Jn 2). Chez Jean les diffrends signes structurent la premire moiti de lvangile de Jean en alternance avec des grands discours. Ils ont une valeur de rvlation, ils expriment symboliquement luvre que le Fils est venu accomplir dans le monde. Cest par les signes que Jsus manifeste sa Gloire et suscite la foi de ses disciples qui en sont les tmoins (cf. Jn 2,11).

    Mais si lon y regarde bien la valeur des miracles dans les vangiles synoptiques nest pas si diffrente. En effet, ds le dbut, Jsus lui-mme les associe une signification spirituelle. Ils sont la preuve de la lgitimit de ses prrogatives. Car si Jsus utilise ce biais, ce nest pas tant dans une vise 5 Par ex. pour Eli : la multiplication de la farine et de lhuile et de la rsurrection du fils de la veuve (1 R 17) ; Pour Elise : la multiplication de lhuile (2 R 4), la rsurrection du fils de la shunamite (2 R 4), la marmite (2 R 4) ; la multiplication des pains (une premire !) (2 R 4), la gurison de Naaman (2 R 5), le fer de hache qui flotte (2 R 6), etc. 6 Chez Luc, les miracles commencent mme avant lappel des premiers disciples.

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    thaumaturgique que pour frapper limagination par la mise en uvre dune puissance ncessairement surnaturelle en vue que ces actes de puissance soient des signes percutant de la prsence du Royaume qui sest approch (Mc 1,15). A ce titre la gurison du paralytique dans la maison de Capharnam a une valeur programmatique pour lensemble des miracles de Jsus (Mc 2,1-12 et par. en Lc 5 et Mt 9). Si Jsus accomplit la gurison cest comme signe et mme comme preuve quil est habilit remettre les pchs, ce qui en effet relve de Dieu et de Dieu seul. Il est intressant de noter que prs des des miracles (70 %) de Jsus sont des gurisons (ou des rsurrections), ce qui dlivre un message clair sur le sens de sa mission et indique dj sa victoire sur les puissances du mal. Dans le mme sens, le miracle de la pche miraculeuse (Lc 5) a clairement une valeur programmatique pour la mission de Pierre et des autres aptres (de pcher des hommes vivants).

    Les miracles constituent en quelque sorte lintroduction dans les mystres dans la pdagogie de Jsus. Ils sont un moyen trs fort de montrer la lutte que Jsus est venu mener contre les puissances du mal et manifester lavnement du Royaume. Mais ils ont la faiblesse de leur force, ou autrement dit, les dfauts de leurs qualits, Ils sont percutants et frappent de stupfaction, certes, et ce titre ils sont trs efficaces, mais leur ambivalence peut les rendre quasi-inutiles et inoprants. Ils augmentent, cest vrai, la notorit de Jsus, mais cette renomme nest pas du tout ce que Jsus recherche (il na aucunement lintention de devenir une superstar). Sils ne conduisent pas la foi, leur multiplication ne le fera pas. Au contraire, ils en deviennent aveuglants. Le miracle devient presque la pierre sur laquelle achoppent ceux qui sopposent Jsus et qui renforce leur hostilit son gard.

    Provoquer la foi par leur impact, cest la seule vise des miracles. Cest ce que Jsus dit lui-mme maintes reprises aprs avoir opr le signe : Ta foi ta sauv (Mt 8,13 ; 9,22 ; 15,28 ; Mc 5,34 ; 10,52 ; Lc 7,50 ; 8,48 ; 17,19 ; 18,42). Plus encore, il semble mme que le miracle soit en fait la consquence de la foi et non pas sa cause (cest particulirement explicite chez Matthieu en 8,13 et 15,28). Ainsi, cest la foi qui sauve, ce dont le miracle est le signe concret et lattestation visible. La gurison corporelle est le signe du salut, cest--dire de la gurison spirituelle, de la gurison du pch et du mal. Chez Matthieu et Luc, un moment o il ne fait quasiment plus de miracle, Jsus en vient se plaindre justement du manque de foi de ses contemporains, foi que les miracles pourtant auraient d stimuler. Cette gnration demande un signe, mais de signe il ne lui sera donn que le signe de Jonas (Mt 12,39 ; 16,4 ; Lc 11,29)7. Et ainsi, les miracles se rvlent tre une preuve pour la foi tout autant quun dclencheur. Au moment de sa visite Nazareth, cest--dire dans son village, les prodiges et les gurisons sont prcisment ce que les siens, au dire mme de Jsus, attendent de lui (Lc 4,23). Et Marc et Matthieu de mentionner : Il ne fit pas l beaucoup de miracles, cause de leur manque de foi (Mt 13,58 par. Mc 6,5-6)

    Plus le temps passe, moins Jsus fait de miracles au point que les miracles cessent pratiquement aprs la confession de foi de Pierre et les annonces de la Passion chez Marc (Mc 8). Ils appartiennent la premire moiti de lvangile. Ceci nous indique que les miracles nont pas dautres objectifs que de nous permettre de dcouvrir qui est Jsus et de parvenir la profession de foi. Cela explique pourquoi Jsus, de manire rpte, ne veut pas que ses miracles soient considrs pour ce quils ne sont pas, de simples gurisons ou prodiges, et quil est mme parfois plus que ferme et toujours insistant sur la ncessit de ne pas divulguer la nouvelle (cf. par ex. Mc 1,44 ; 3,12)8 car le risque est trop grand de le

    7 Chez Luc par ex., aprs la confession de foi de Pierre (Lc 9), Jsus ne fait plus que trois miracles jusqu la fin de lvangile tandis que juste avant le ch. 8 8 Cette attitude de Jsus trs courante chez Marc et prsente chez Matthieu et Luc est appel par les exgtes le secret messianique .

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    faire improprement et pour de mauvaises raisons, au risque de gner voir dentraver Jsus dans sa mission qui est dun autre ordre.

    Les paraboles Les vangiles comportent environ 40 paraboles ! Ce qui est important et montre quil sagit dune des caractristiques principales de lenseignement de Jsus.

    Quest-ce quune parabole ? Le terme grec signifie littralement comparaison (cf. Mc 4,30). Cest le fait de mettre cte cte deux ralits en exprimant lune par lautre par analogie. Une parabole cest une sorte dallgorie sous forme dune petite histoire raconte, la plupart du temps fictive et imaginaire mais emprunte aux situations de la vie qui est raconte pour tablir une leon, dlivrer un enseignement, illustrer une situation, ou encore pour faire comprendre de manire image, et par des ralits et des mises en situation concrtes, des ralits subtiles voire abstraites. Ainsi, la parabole suggre plus quelle ne dmontre mais en donnant ce qui en est la pointe la force de lvidence par mode dillustration. En effet avec la parabole, les ides ou plutt la vise morale (=ce quil faut faire) deviennent concrtes et frappent limagination qui peut alors se figurer les scnes et se les reprsenter. La parabole, travers le rcit, donne corps, et lon pourrait dire chair, ce que lon veut produire chez son auditeur (ou son lecteur). Cest aussi lefficacit de la fable, ou bien du conte, ceci prs que la parabole ne se construit qu partir du rel, dlments possibles, et mme plausibles, de la ralit. Plus encore, son efficacit vient de ce que les situations qui sy trouvent en jeu, ainsi que les personnages du rcit, sont tels que nous pouvons nous identifier eux, en raison de leur similitude et de leur proximit avec nous.

    Jsus parle en paraboles Les paraboles de Jsus se trouvent dans les vangiles synoptiques (Marc, Matthieu et Luc). Au contraire, lvangile de Jean nen comporte aucune. Chez Jean, cest plutt par mode de mtaphore file ou de similitude () que Jsus sexprime, par exemple quand il se compare au Bon berger , ou la porte (Jn 10). Marc (chapitre 4) nous offre quelques paraboles dans un enseignement en paraboles (paraboles du semeur, de la lampe, du grain qui pousse, du grain de moutarde). Ce discours sachve par une conclusion rappelant, la suite de lintroduction de ce discours (Mc 4,2), que les paraboles mentionnes ne sont quun petit chantillon (certainement reprsentatif) dun enseignement beaucoup plus large. C'est par un grand nombre de paraboles de ce genre qu'il leur annonait la Parole selon qu'ils pouvaient l'entendre ; et il ne leur parlait pas sans parabole, mais, en particulier, il expliquait tout ses disciples. (Marc 4,33-34). Deux remarques sur cette conclusion : il semble que lenseignement aux foules se fassent exclusivement en paraboles. Celles-ci sont lexpression de la volont de Jsus dadapter sa parole ce quils peuvent recevoir. Ce point concorde avec lintroduction de la dernire des paraboles du grain de Snev (Mc 4,30) o Jsus semble rflchir lui-mme la faon de formuler son propos. Certes, il ne cherche pas ses mots, mais il cherche ses images. Comme un bon prof qui se dit lui-mme : Hum ! Comment vais-je vous expliquer a ? . Preuve que Jsus veut faire comprendre simplement des choses subtiles, et quil veut ajuster ce quil dit pour que cela soit entendu de son auditoire. Nous verrons que Matthieu et Luc disent certainement le contraire. Quoiquil en soit chez Marc, les paraboles sont toutes issues du monde agraire et concerne la prdication de Jsus. Il sagit en fait de metaparole , o Jsus parle pour parler de sa parole (ex. la parabole du semeur). Matthieu offre prs de 18 paraboles supplmentaires Marc (Mais 2 en moins). Et si Matthieu semble avoir rassembl des paraboles de Jsus dans le chapitre 13 de son vangile (dont trois paraboles que lon ne trouve que chez lui) dans un discours en paraboles , on les retrouve aussi dans tout lenseignement de Jsus, y compris dans son enseignement Jrusalem o lon trouve les paraboles

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    porte eschatologiques, comme chez Marc et Luc. Le discours en paraboles chez Matthieu rassemble en fait les paraboles du Royaume des Cieux. Lintroduction, la conclusion intermdiaire et la conclusion (qui est une parabole) de ce chapitre nous serviront de passages-cl pour comprendre pourquoi Jsus parle en paraboles. Luc offre encore plus de paraboles que Matthieu (15 en plus, 10 en moins). Parmi celles qui lui sont propres mentionnons seulement celles du Pre misricordieux (Lc 15), du bon samaritain (Lc 10), du riche et de Lazare (Lc 16). Il ny a pas chez lui un discours particulier, o un moment particulier o Jsus parle en parabole, mais elle se trouvent disperses dans sa prdication. Son enseignement en est jalonn. Il semble mme y avoir une progressivit pour entrer au fur et mesure dans le cur du message de lvangile de Luc (la Misricorde et la rmission des pchs). Les paraboles de Jsus Premire constatation, si les paraboles existent aussi ailleurs dans lenseignement de nombreuses cultures humaines, elles sont caractristiques de lenseignement de Jsus et ont chez lui une fonction et une porte beaucoup plus importantes.

    Jsus sinscrit en fait dans une tradition biblique assez discrte dans lAncien Testament mais nanmoins importante. On les trouve notamment dans la bouche des prophtes9 : Nathan (La brebis 2 S 12), Isae (Le chant de la vigne au ch. 510), Elie, Ezchiel11. Ce dernier plusieurs reprises prophtise par mode de paraboles en Ez 23 les deux prostitues , ou bien au chapitre 24, la marmite sur le feu 12.

    Pourquoi Jsus parle-t-il en parabole ? Jsus bon pdagogue et fin psychologue La premire rponse, extrieur aux vangiles, consiste dire que Jsus se montre travers lutilisation des paraboles un fin pdagogue en ce quil mettrait par ce truchement sa prdication la porte de tout le monde. Par les paraboles, il rend accessible tous la comprhension de choses subtiles et complexes. De fait, il est remarquable que les paraboles soient composes dlments narratifs simples, emprunts la vie ordinaire et quotidienne, la vie agraire ou pastorale, conomique, familiale, etc. De plus le fil narratif de la plupart des paraboles, mme les plus longues, reste assez simple.

    Les paraboles rendent possible, davantage que lnonc discursif, la projection en faisant jouer limagination et la capacit de reprsentation et veillent les motions et les sentiments. Dans le mme

    9 Dans leur fonction les paraboles sont rapprocher des gestes prophtiques ceci prs quelles sont des rcits fictifs en prise sur la ralit tandis que les gestes prophtiques sont poss dans la ralit. Par exemple Ez 24,3-14(la marmite sur le feu et la marmite rouille) o on ne sait pas distinguer sil sagit dune parabole o dun geste prophtique. Pour les gestes prophtiques voir surtout Ezchiel, ex. Ez 3,22-27 : le prisonnier muet ; 4,1-3 : la brique ; 4,4-8 : limmobilisation sur le ct gauche et le pain aux crales cuit sur des excrments humains (4,9-17) ; Ez 5,1-4 : la chevelure rase divise en trois tiers ; mais aussi 1 R20,35-42 (le prisonnier vad). Les gestes prophtiques des Jsus : Jsus pose quelques gestes prophtiques et mme si cela reste occasionnel il convient de les mentionner car ils sont un mode denseignement. Le figuier strile (Mc 11,12-14 ;20-26) et lexpulsion des marchands du temple (Mc 11,15-19). 10 Certains voient une parabole avec le cultivateur de Is 28,23-29. 11 Mais il en existe dautres par exemple cette parabole du vengeur de sang utilise par mode de subterfuge en 2 S 14. 12 On pourrait ajouter Ez 16 o il sagit plutt dune mtaphore file pour raconter lhistoire dIsral. Il existe ailleurs dans lEcriture dautres rcits symboliques ou fables qui ont la mme fonction que les paraboles mais intgrant des lments irrels comme lallgorie des arbres et du buisson dpines en Jg 9,7-15 ou encore celle des deux aigles en Ez 17.

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    sens, elles favorisent lidentification possible avec les personnages et les situations, augmentant la capacit des auditeurs (lecteurs) de simpliquer personnellement dans la parabole et donc de prendre pour eux-mmes avec force la leon de lhistoire raconte, voire dtre atteint et interpell si la parabole appelle une dcision et invite un changement de vie. Car bien plutt que dinformer, ou de vouloir convaincre dun contenu ou dune ide, la parabole une vise pratique et invite laction. Lefficacit pdagogique de la parabole vient donc du fait quelle indique une marche suivre par mode de recommandation et demande celui qui lentend (ou la lit) un travail dinterprtation dans lequel il est acteur dans la recherche du sens. La parabole nimpose pas dide ou dargument, elle suggre et suscite plutt ; laissant chacun la libert de se positionner au sein du monde imaginaire quelle construit.

    Nous touchons l un autre ressort de lefficacit des paraboles et ce pourquoi elles nous marquent autant. La parabole met en scne un monde fictif, cest--dire qui ne se situe pas sur le plan de la ralit, mais proche et en lien direct avec elle13. La parabole a une prise directe sur notre ralit sans en faire partie. Ainsi, elle permet, dun ct, de mettre distance de nous la problmatique quelle illustre ce qui nous permet de ne pas nous sentir immdiatement pris partie et de lautre, par la similitude avec la ralits et lidentification quelle peut susciter chez nous travers notre immersion imaginaire (immersion digtique), elle nous concerne et amne chez nous une raction. Notons que cette immersion se fait dautant plus aisment et naturellement que les ralits mises en scne dans la parabole nous sont proches ou accessible dans la vie. Celui qui coute la parole est prserv des ractions immdiates et impulsives de celui qui se sent soudainement mis en cause, et en mme temps, il progresse dans la comprhension dtache et progressive qui lui permet de sapproprier la leon de la parabole et de la faire sienne. Ainsi la parabole est une pdagogie douce et participative et le fait que Jsus lutilise abondamment montre la manire dont il veut nous mobiliser et nous faire entrer dans son enseignement.

    Ceci semble une bonne rponse la question de pourquoi Jsus parle-t-il en parabole ? . En effet, quand nous lisons les paraboles nous avons vraiment affaire au gnie pdagogique de Jsus qui explique simplement des choses fines et de les comprendre parfaitement, lexception de quelques-unes qui restent plus difficiles14. Cest une bonne rponse qui nous satisfait, Non ? Eh bien, pas du tout ! Ce nest pas du tout la rponse des vangiles qui va, plutt, en sens contraire. Et puisque cette autre explication sort de la bouche mme de Jsus, autant lcouter.

    La rponse des vangiles Pourquoi Jsus parle en parabole ? Cette question est pose par les disciples eux-mmes qui semblent tonns du fait (Mt 13,10). Quelle est lexplication que donne Jsus dans les vangiles ? La raison est un peu dure saisir. Alors allons-y !

    Si cette question se trouve chez Matthieu, Marc et Luc qui prennent tous le soin dintroduire les discours en paraboles ou mentionnent cette manire de Jsus denseigner : Et il leur parla de beaucoup de choses en paraboles (Mt 13,3, par. Mc 4,315). Il est noter que la premire parabole, celle du semeur (la parabole des paraboles !) soit introduite chez Marc par une exhortation Ecoutez ! (Mc 4,3) et conclue par la parabole de la lampe dont le propos est prcisment dinciter la vigilance sur la manire dcouter (Mc 4,21-23) et de recevoir lenseignement de Jsus (Mc 4,24-

    13 Pour rappel, cest l la diffrence principale entre la parabole et la fable et mme le conte. Ces derniers font intervenir des lments qui ne sont pas possibles dans la ralit (des animaux qui parlent et se comportent comme des humains, des cratures merveilleuses, la magie, etc.). 14 Comme par exemple celle de lintendant malhonnte en Lc 16,19. 15 Le fait que Jsus sexprime en parabole nest pas particulirement introduit chez Luc, cf. Lc 8,4.

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    25)16. Cest aussi dans ce contexte quapparait la fameuse maxime de Jsus Si quelquun des oreilles pour entendre, quil entende (Mc 4,23)17. Tout dans le contexte nous invite donc considrer la difficult des paraboles, puisque la question des disciples comme la rponse de Jsus laisse penser que tous ne comprennent pas les paraboles. Le prsuppos derrire cela est, quen fait, elles sont obscures pour les gens, y compris les disciples, et que Jsus a besoin de le leur interprter en priv (Mc 4,10). Plus encore, La rponse de Jsus a la question pourquoi parles-tu en parabole ? est la suivante : C'est que, rpondit-il, vous il a t donn de connatre les mystres du Royaume des Cieux, tandis qu' ces gens-l cela n'a pas t donn. (Mt 13,11) ou chez Marc : vous le mystre du Royaume de Dieu a t donn ; mais ceux-l qui sont dehors tout arrive en paraboles (Mc 4,11) et de citer ensuite, chez lun comme chez lautre, la prophtie dIs 6,9-10 : afin qu'ils aient beau regarder et ils ne voient pas, qu'ils aient beau entendre et ils ne comprennent pas, de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonn. (Mc 4,12, par. Mt 13,14-1518). Pas sympa Jsus ! Et surtout pas trs pdagogue ! Puisque cest comme sil parlait en parabole pour que ceux qui nont pas doreilles pour entendre ne le puissent pas, mais il en rserve lexplication ses disciples seulement, qui nont pas lair de comprendre mieux mais qui ont dcid de suivre Jsus et donc de pouvoir tre prsent la maison avec lui, l o il donne linterprtation.

    On a donc le schma suivant : Jsus donne un enseignement en parabole au grand public. Sa parole est obscure pour tout le monde. Jsus explique ensuite pourquoi il procde ainsi et affirme quil parle prcisment en parabole pour que ceux qui ne peuvent pas comprendre ne puissent pas le faire, presque pour obscurcir sa parole. Mais il donne ses disciples lexplication en priv.

    Chez Matthieu, ce schma se retrouve deux fois de suite pour deux paraboles. la parabole du semeur, comme nous venons de le voir, Mathieu ajoute celle de livraie qui suit immdiatement (Mt 13,34-35). Par la rptition de ce schma et par la mention de lenseignement en parabole en gnral, Matthieu indique quil vaut pour toutes les paraboles de Jsus. Lors de la deuxime explication (Mt 13,35), Jsus cite dans le mme esprit le Ps 78,2 : J'ouvrirai la bouche pour dire des paraboles, je clamerai des choses caches () depuis la fondation du monde. . Outre que Matthieu nous montre que, en prchant en parabole, Jsus accomplit les prophties, et quil parle comme Dieu se propose de parler dans le psaume, cest toujours lide de la rvlation des choses caches qui se trouve exprime avec insistance.

    Les paraboles sont donc pour Jsus, ce qui rvle les mystres du Royaume (Mt 13,11 ; Mc 4,11), ce qui met jour, manifeste, ce qui est cach (cf. La parabole de la lampe mentionne plus haut), cest--dire, pour tre plus prs du grec, ce qui est crypt. La parabole dvoile les mystres mais demande ce que lauditeur ait dans son oreille la cl de dcryptage, cest--dire pour reprendre lexpression de Jsus lui-mme quil ait des oreilles pour entendre . Cest la manire de comprendre dans ce contexte lexpression et que lon trouve chez Matthieu et Marc juste aprs la parabole de la lampe Celui qui a, on lui donnera, et celui qui na pas mme ce quil a lui sera enlev (Mc 4,25)

    Si Jsus donne linterprtation de la parable du semeur (Marc, Matthieu et Luc) et quil donne linterprtation de la parole de livraie (Matthieu), cest pour aider ses disciples, qui sont rvl les mystres du Royaume avoir la cl de dcodage. Il leur donne le code symbolique exactement

    16 Cette insistance se trouve galement chez Luc (Lc 8,16) mais pas chez Matthieu. 17 On retrouve cette expression comme un refrain Mt 11,15; 13,9,43; Mc 4,9; 7,16; Lc 8,8; 14,35. cf. aussi Ez 3,27 18 Luc ne donne quune version trs abrge de cette citation (Is 6,9) mais qui donne lessentiel de lide. Il faut nanmoins noter que cette citation dIsae se retrouve la toute fin des Actes des aptres, montrant par-l que le principe qui vaut pour les paraboles de Jsus vaut galement pour toute la prdication apostolique postpascale y compris celle de Paul.

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    comme la cl de chiffrement dans le cryptage mathmatique pour leur permettre didentifier les correspondances entre les lments de la parabole et les ralits des mystres du Royaume afin quils sachent le faire par la suite. Une fois que lon a la cl pour dchiffrer un message, on a la cl pour dchiffrer tous les messages cods par cette cl. Dailleurs, Jsus exhorte aussitt les disciples veiller la manire dont ils entendront la suite et mettre cette cl dans leurs oreilles car cest pour eux que la parabole de la lampe est prononce. En effet, par la suite Jsus ne donnera plus aucune interprtation des paraboles. Cest donc quil la fait pour ses disciples une bonne fois pour tout.

    Nous avons donc affaire avec les paraboles de Jsus non pas un mode denseignement facilitatif lapprentissage dun contenu, ou de leons de vie, mais dun procd qui est une faon de voiler en dvoilant 19. Il y un enseignement exotrique , la parabole qui est prononce en public, et un enseignement sotrique , qui est rserv aux disciples en priv et qui fait de lenseignement en parabole de Jsus un enseignement initiatique. Cest--dire un enseignement pas vident du tout dans lequel il faut tre dument initi. En tout cas, cest le point de vue des vangiles.

    Cela peut nous paratre trange, tant les paraboles nous sont connues et facilement comprhensibles au point que nous pensons instinctivement quil sagit l dun mode denseignement naf et presque enfantin (non pas que ce dont elles parlent le soit !). Mais noublions pas que nous sommes des initis ! Que nous sommes baigns dans les paraboles et leurs significations depuis longtemps. Faisons un effort ! Effaons de notre mmoire vive la cl de dcryptage qui y est installe depuis si longtemps que son utilisation nous fait apparaitre les paraboles comme claires et videntes (si elles le sont cest que nous les dcodons sans y faire attention). Oublions toutes les correspondances que nous avons intgres, oublions ce tout que nous connaissons de Jsus. Oublions tout notre catchisme. Effaons toutes les donnes que nous avons sur le Royaume de Dieu, sur la Croix, sur Pques, etc. Redevenons, non pas des paens, mais des juifs et des juives au milieu des foules et faisons comme si nous entendions les paraboles pour la premire foi de cet inconnu, qui a lair vraiment bien et qui fait de super miracles mais que nous dcouvrons totalement. Que comprendrions-nous des paraboles ? Il y a de bonnes chances que nous nous dirons : Mais quest-ce quil raconte ? . Hein quoi un semeur, qui sme, oui est alors ? Un roi qui part en voyage et qui distribue son argent et demande des comptes et fait gorger ses ennemis Un roi qui invite un banquet , Hein quoi ? Quest-ce quil dit ? Il est fort penser que nous resterions, sans aide, en dehors de leurs sens.

    Conclusion Que soit par son exemple, par son itinraire sur lequel il entraine les hommes sa suite, que ce soit par ses discours, que ce soit par ses miracles ou enfin par ses paraboles, Jsus nous introduit dans les ralits caches quil rvle et dvoile.

    Ainsi tre disciple de Jsus, ou mme couter son enseignement, ce nest pas acqurir un contenu ou une connaissance. Nous nallons pas lui pour quil nous inculque pdagogiquement une doctrine ce quil aurait fait parfaitement jen suis persuad Nous ne sommes pas des adeptes. Nous sommes, des disciples cest--dire que nous le suivons, que nous marchons avec lui, ou plutt derrire lui. Et le seul mrite des premiers disciples et des aptres, cest de lavoir suivi, et de stre laiss entrainer. Ce faisant, ils ont t les tmoins de ses faits et gestes. Ils ont t avec lui dans son intimit, ne recevant pas les signes de loin et les paraboles de lextrieur, mais se sont retrouvs avec lui, et proche de lui, tant sur la route qu la maison.

    19 Article Parabole (religion) , Henri-Jacques Stiker, Encyclopdia Universalis.

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    Le seul enjeu de lenseignement de Jsus, ce nest pas de former, mais de susciter la foi. Et les choses de la foi, ce que lon sait, relvent plutt des vnements de la vie de Jsus que dune connaissance intellectuelle. Voil pourquoi on ne sait, au fond, pas grand-chose ; pas grand-chose sur la vie terrestre de Jsus, mais on sait ce quil est venu faire et ce quil a fait ; on ne sait pas grand-chose sur la fin, sur la Vie ternelle, mais on sait que cela vaut la peine de donner notre vie pour y avoir part ; on ne sait pas grand-chose du Royaume de Dieu, mais on sait comment il pousse et grandi, on sait quelles sont les conditions pour y aller, y parvenir et y entrer. Cest l lapprentissage que nous recevons pas les paraboles.

    Ainsi, lenseignement de Jsus sous toutes ses formes nous invite et nous tire vers le haut pour que nous prenions les bonnes dcisions et que nous vivions en consquence pour entrer dans le Royaume qui sest approch. Il nous montre les conditions, nous donne les moyens et les motifs de nous engager sur ce chemin.

    Pour finir, la parole de Jsus est le sceau de la Rvlation, empruntant lenseignement divin tout au long de lhistoire dIsral et de le Rvlation biblique, dans son fond, bien sr, mais aussi dans sa forme. Jsus nest pas un pdagogue mais plutt un mystagogue, cest--dire que son enseignement na pas dautre but que de nous introduire et de nous conduire dans les mystres qui se dvoilent, en mme temps quils se cachent, parce que ce sont des mystres.

    Cest le paradoxe apparent du Dieu cach qui en mme temps se donne connatre en se rvlant. En dautres termes, cest le paradoxe de la foi qui connait lInconnaissable.

    IntroductionLa composition des vangiles (vue davion !)Les discours et les dialoguesIl faudrait aussi parler : des questions de Jsus ; de lart du quiproquo notamment chez Jean ; des rponses de Jsus : de lart de ne pas rpondre aux questions, soit en tournant les talons, soit en rpondant ct, cest--dire en reposant la quest...Les annonces de la Passion

    Les miraclesLes parabolesQuest-ce quune parabole ?Jsus parle en parabolesLes paraboles de JsusPourquoi Jsus parle-t-il en parabole ?Jsus bon pdagogue et fin psychologueLa rponse des vangiles

    Conclusion