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La Foi de Maïmonide by Yeshayahou LeibowitzReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 38e Année, No. 84, La religion aux États-Unis (Oct.- Dec., 1993), p. 289Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127309 .

Accessed: 11/06/2014 01:30

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84.59 LEIBOWITZ (Yeshayahou).

La Foi de Maimonide. Paris, id. du Cerf, 1992, 133 p. (Introd., trad. de l'h6breu et an- note par David Banon; coll. Patrimoines ju- dai'sme).

Pour qui connait d6ja Y. L., il n'y a rien d'6tonnant h trouver sous sa signature une 6tude consacr6e i Maimonide. Ce savant-phi- losophe, juif et isral61ien, cet homme de foi et de conviction qui n'h6site pas h braver les ta- bous les plus sacr6s touchant aux fondements politiques, iddologiques et moraux de l'Etat d'Israel, a toujours su trouver en Mal'monide la r6f6rence autoris6e propre h donner un sur- cro"it de 16gitimit6 h sa r6flexion philosophique et religieuse.

Je m'attarderai moins, dans le cadre de cette breve recension, sur la pens6e maimonidienne que sur les convergences que l'on peut d6celer entre la lecture leibovitzienne de cette pens6e et la pens6e de Leibovitz lui-meme.

Comme le dit tris justement D. Banon dans son utile introduction, I'usage du mot foi ne doit pas induire en erreur. Il ne s'agit chez Lei- bovitz - et chez Ma'monide - ni de la foi telle qu'on la congoit dans l'Occident chr6tien, op- pos6e h la Loi, ni du croire oppos6 au faire, mais de la croyance qui s'exprime dans et par les commandements. C'est la raison pour la- quelle, nous dit encore D.B., on ne saurait dis- tinguer, chez Maimonide, entre le philosophe, le juriste, le thdologien et le croyant. C'est cette d6finition large de la foi - qu'il reprend h son compte - qui a pu faire dire h Leibovitz que le juif ne se d6finit pas par son adh6sion h tel ou tel dogme mais par le seul accomplis- sement des commandements. Foi et connais- sance philosophique sont ins6parables. La seconde ayant pour fonction d'6viter les erre- ments quant h l'objet de la premiere, c'est-h- dire l'idolatrie. D'oij la formule proposde par D.B. pour r6sumer l'itindraire mai'monidien: de la foi h la foi par l'exercice de la raison.

Or, c'est pr6cis6ment h cet exercice Acroyant>> de la raison que se livre en perma- nence Y.L. dans ses prises de position publiques. C'est en tant que juif croyant (c'est-h-dire pra- tiquant) qu'il milite pour la s6paration de l'E- glise et de l'tat en Israel, afin de rendre au service divin son caractere d6sint6resse, id6al auquel Maimonide invite h tendre. C'est au mame absolu que tend Leibovitz lorsqu'il fustige les sp6culations messianistes de ses contempo- rains, cette question relevant pour Maimonide de la foi int6ress6e (A finalite utilitaire).

Enfin, j'attirerai l'attention sur cette autre convergence entre Ma'monide et Y. L. qui va

BULLETIN DES OUVRAGES

totalement a contre-courant de la fonction au- jourd'hui commun6ment d6volue h la religion : c'est leur commun refus de lui assigner une fonction 6thique. Religion et 6thique se situent a des p61es extremes et oppos6s : l'6thique est tourn6e vers l'homme, tandis que la religion est tourn6e vers Dieu. Pour l'un et l'autre, le service divin n'est pas vou6 a la recherche du mieux-etre des hommes. Il ne s'adresse qu'a Dieu. A Si ce service d6sint6ress6 peut parfois, et comme par surcroit >>, contribuer A l'aml61io- ration de la soci6t6 ou au progres universel, cette contribution n'en constitue aucunement son objectif primordial. Pour Y. L., la religion doit 8tre exclusivement thdocentrique.

On mesure les retomb6es socio-politiques d'une telle pens6e dans un pays comme Israel et les remous qu'elle ne manque pas de susciter.

R6gine Azria

84.60 LILL (Rudolf), TRANIELLO (Francesco), 6ds.

I1 <Kulturkampf> in Italia e nei paesi di lin- gua tedesca. Bologne, Il Mulino, 1992, 491 p.

Ce fort volume qui prend place dans l'im- posante Collection de l'Istituto storico italo- germanico in Trento rassemble les Actes de la XXXIIe semaine d'6tude, consacr6e au Kultur- kampf en Italie et en Allemagne, en fait, comme le prdcise plus exactement le titre du livre, dans les pays de langue allemande.

Le principe de ces colloques annuels est de produire une histoire comparative des deux pays sur les themes les plus divers, comme par exemple, <Ales villes en Italie et en Allemagne au Moyen Age >>, le nationalisme en Italie et en Allemagne jusqu'i la PremiEre Guerre mon- diale >>, ou << Konrad Adenauer et Alcide De Gasperi : deux expdriences de refondation de la d6mocratie >>. Cette fois, le comparatisme parait quelque peu forc6, ressemblant plut8t i une juxtaposition, ce que para"it reconnaitre d'emblde F. T. qui, des la premiere ligne de son introduction se demande A s'il y a en Italie un ~< Kulturkampf>> semblable t celui de l'Al- lemagne >>. La situation de l'Italie post-unitaire est bien diffdrente en effet du Reich bismarc- kien, avec un anticldricalisme structurel, le poids de l'autoriti pontificale en Italie meme et sur l'universalit6 catholique, I'importance de la question romaine. Du reste les contributions italiennes a ce colloque portent plus sur le contexte culturel italien que sur un improbable Kulturkampf dans la p6ninsule. Mais le livre, qui comprend 14 communications, n'en est pas moins d'un tres grand int6ret. Certaines pro- posent des mises au point pr6cises, renouve-

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