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L'Ésotérisme by Antoine FaivreReview by: Françoise ChampionArchives de sciences sociales des religions, 38e Année, No. 84, La religion aux États-Unis (Oct.- Dec., 1993), p. 274Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127291 .

Accessed: 15/06/2014 22:01

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

84.41 FAIVRE (Antoine).

L'Esot~risme. Paris, PU.F., 1992, 126 p. (col- lec. Que sais-je >).

Voici une excellente livraison. Le vaste pa- norama que l'auteur nous pr6sente est organis6 chronologiquement, et couvre depuis les <<sources antiques et m6di6vales des courants 6sot6riques modernes >> jusqu'aux derniers dd- veloppements r6cents du New-Age. L'A. dis- tingue cinq p6riodes. Pour chacune d'entre elles, en mime temps qu'il nous pr6sente les auteurs les plus significatifs, il d6gage ses points marquants. L'axe fondamental est d'em- bl6e donn6 dans le titre de chacun des chapi- tres: <<Sources antiques et m6di6vales des courants dsotdriques modernesA>>, L'6sot6- risme au coeur de la Renaissance et dans les feux du Baroque >>, ~<L'6sot6risme a l'ombre des Lumidres A, Du savoir romantique aux programmes occultistes A>>, Esotdrismes du xxe A. On dira ici seulement un mot de la der- nidre p6riode en faisant remarquer, d'une part qu'A 6sot6risme > s'annonce d6sormais au plu- riel et que, loin d'8tre le repr6sentant typique de l'6sot6risme comme l'id6e s'en est large- ment impos6e, le gu6nonisme est vraiment un ph6nomdne nouveau A.

Encore plus pr6cieuse est la vigoureuse mise en perspective socio-historique que l'A. effec- tue dans sa substantielle introduction (30 pages sur 126). Plus que tout autre ph6nomdne, i'6- sot6risme se pr6sente comme une r6alit6 foi- sonnante et tentaculaire. Ainsi <<il ne manque pas d'enthousiastes pour voir dans la religion de l'Egypte ancienne un 6sot6risme, pr6sent sous la forme de mystdres, de symboles, d'ini- tiations, de connaissances cach6es aux pro- fanes. Or, mime en supposant qu'ils voient juste, ce qu'ils d6crivent ne serait jamais qu'une forme de religiosit6 commune a bien d'autres systdmes religieux, et l'on ne voit pas pourquoi il serait n6cessaire d'appeler cela <~6sot6risme >. II parait, en 6change, plus per- tinent d'6tudier les formes d'6gyptomanie et d'6gyptophilie propres aux 6sot6ristes occiden- taux eux-m~mes car s'il y a un 6sot6risme 6gyptien c'est d'abord dans notre imaginaire moderne qu'il existe. Face i cela A.F. estime (et nous en convainc) qu'il n'y a v6ritablement d'6sot6risme qu'a l'6poque moderne. C'est a ce moment 1I, lorsque les sciences de la nature commencdrent a s'6manciper de la thdologie que l'6sot6risme se constitua Aen occupant l'interface entre m6taphysique et cosmologie, c'est-h-dire en fonctionnant comme une moda- lit6 extra-thdologique de relier l'universel au particulierA>>. Au Moyen-Age l'autonomisation de l'6sot6risme n'6tait pas n6cessaire car les

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formes de pens6e ou d'imaginaire qui sont celles de l'6sot6risme se trouvaient dans la thdologie, dans la religion <<officielle >>. Fait trds significatif c'est a partir du xvie sidcle qu'on a commenc6 a rassembler une vari6t6 de mat6riaux jusqu'alors s6par6s (religiosit6s hell6nistiques, sciences traditionnelles >> : al- chimie, astrologie..., courants gnostiques chrd- tiens, etc.) et, souvent, tout a fait h6t6rogdnes les uns aux autres. Ainsi de la Kabbale juive et de l'herm6tisme ndo-alexandrin qui <<c616- brdrent (...) des noces inattendues, dans une lu- midre d'analogie, un climat d'harmonies universelles >>. Ces conceptions, ces formes de pens6e qu'on commence alors de considdrer ensemble, sont qualifi6es d'6sot6riques en mdme temps que la religion <(officielle> est consid6r6e comme Aexot6rique >. Theorique- ment 6labor6 en privil6giant dans la constitu- tion de la r6alite sociale la vision des acteurs socio-historiques, l'esoterisme apparaft done comme la forme de pens6e qui, a partir du xvie sidcle, contre la forme de pensee mon- tante, se caracterise par six el6ments fonda- mentaux: les correspondances, la Nature vivante, l'imagination et les m6diations, l'ex- p6rience de la transmutation, la pratique de la concordance, une transmission dans une rela- tion de maitre a disciple (les deux derniers 616- ments sont plus <relatifs>> que les quatre premiers). Dans la perspective d'A.F., de mme qu'il n'y a pas v6ritablement d'6sot6- risme antique ou m6di6val, mais divers << ma- tdriauxA qui constitueront les AsourcesA de l'6sot6risme (moderne), il n'y a pas d'6sot6- risme hors l'Occident: ce qui est g6n6ralement qualifid de tel fait partie int6grante de la reli- gion (< officielle >>.

Frangoise Champion

84.42 HADAS-LEBEL (Mireille), OLIEL-GRAUSZ (Evelyne).

Les Juifs et la Revolution frangaise. Histoire et mentalitis. Louvain-Paris, Peeters, 1992, 380 p. (Coll. de la Revue des Etudes Juives).

Dans le cadre de la c616bration du Bicente- naire de la R6volution frangaise plusieurs col- loques ont 6t6 organis6s sur l'6mancipation des Juifs de France. Le pr6sent ouvrage publie les Actes d'une des plus prestigieuses de ces mani- festations r6unie en mai 1989 au Collge de France et a l'Ecole Normale Sup6rieure. L'uni- t6 de recherche du C.N.R.S. <<Nouvelle Gallia Judalca>> en collaboration avec l'Institut Na- tional des Langues et Civilisations Orientales, l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et la Soci6t6 des Etudes Juives ont r6uni une

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