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EHESS L'Islam et la civilisation islamique VIIe-XIIIe siècles by Georges Peyronnet Review by: Constant Hamès Archives de sciences sociales des religions, 38e Année, No. 84, La religion aux États-Unis (Oct. - Dec., 1993), pp. 296-297 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30127318 . Accessed: 12/06/2014 11:42 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.60 on Thu, 12 Jun 2014 11:42:25 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La religion aux États-Unis || L'Islam et la civilisation islamique VIIe-XIIIe sièclesby Georges Peyronnet

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L'Islam et la civilisation islamique VIIe-XIIIe siècles by Georges PeyronnetReview by: Constant HamèsArchives de sciences sociales des religions, 38e Année, No. 84, La religion aux États-Unis (Oct.- Dec., 1993), pp. 296-297Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127318 .

Accessed: 12/06/2014 11:42

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

84.68 PERROT (Jean-Claude).

Une histoire intellectuelle de conomie po- litique, XVIIe-XVIIIe sicles. Paris, Ed. de

I'EHESS, 1992, 496 p. Pr6cieux en lui-m~me, ce recueil de pibces

dispers6es aboutit & un maitre-livre: il suffit de le comparer i la bibliographie disponible, qui n'est pas n6gligeable. Depuis sa grande thbse, sur Caen, Gendse d'une ville moderne au xvIIIe sidcle (Mouton, 1975, 2 vol.), J.- C1. P. s'est montr6 un historien discret, mais efficace et exigeant, i l'6rudition pr6cise ja- mais en d6faut, A qui Gadamer importe autant que Weber et Schumpeter, sinon plus, tout comme Dilthey et Simmel.

Deux grands principes m6thodologiques I'inspirent. En premier lieu, son refus du filtre

g6n6alogique, pr6occup6 des origines de notre intelligence des choses. A une histoire de la pensee 6conomique qui cherche dans les vieux textes l'6mergence de nos concepts et de nos theories, il substitue l'histoire des oeuvres du

pass6 dans leur milieu socio-culturel et observe la pens6e A l'oeuvre qui transforme la carte des savoirs. Herm6neutique de la compr6hension, manifestant l'inanite des paraphrases et de l'auto-r6f6rentiel, mais aussi- -A suivre l'arbo- rescence des relectures - que <<le pass6 est tou- jours cognitivement i venir>> (p. 36). Belle legon pour l'histoire religieuse contemporaine. Du monde r6el naissent les doctrines, et des oeuvres 6crites leur lecture: impossible d'en rester B une histoire d'abstractions coup6es de ce qui les fait exister et durer. C'est le second principe : rien ne doit 8tre plus concret qu'une histoire intellectuelle.

Le support concret trbs mat6riel de cette science nouvelle (Montchrestien, Traitd de l'dconomie politique, 1615), dont le d6collage sera lent (le Tableau iconomique de Quesnay date de 1758, et les Recherches d'Adam Smith sur La Richesse des nations de 1776), c'est une bibliographie 6tendue : 1 200 titres avant 1750, 1800 entre 1750 et 1784. Mais son support in- tellectuel, le sol nourricier ofui pulse sa r6- flexion, c'est la fourche entre la th6ologie chr6tienne et la philosophie 6clair6e. Ainsi s'explique le passage d6cisif du << Dieu cach6 >> des jansenistes A la << Main invisible >> des 6co- nomistes, auquel J.-C1. P. a consacr6 une contribution centrale dans son ouvrage (p. 333- 54), un moment essentiel pour l'histoire du disenchantement du monde et de la pensee, mais aussi de la mutation qui signe l'avyne- ment - au choix ou ensemble - d'un ndo-chris- tianisme et d'un post-christianisme.

En clair, la Science nouvelle marque un tri- ple renversement: de l'objectivit6 du bien

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commun g la subjectivit6 des intirets d6chaf- n6s, de l'homme originellement d6chu a l'homme naturellement bon, de la vertu 6van- g61ique de pauvret6 aux vertus terrestres de l'enrichissement. Mais cette science nouvelle n'est pas n6e de rien, ni m~me d'un grand cer- veau: elle ne se comprend que dans et par le monde nouveau dont elle est ins6parable. L'id6al de maximisation du bien-etre social suppose le passage d'une soci6t6 de subsi- stance A la possibilit6 pensable d'une soci6t6 de jouissance et d'opulence ouverte A tous et non plus r6serv6e A une 61ite de privil6gi6s. C'est toute l'6conomie de la soci6t6 - au sens le plus large du mot - qui se trouve r6volu- tionn6e, y compris dans son assise religieuse.

Emile Poulat.

84.69 PEYRONNET (Georges). L'Islam et la civilisation islamique VIIe. XIIIe sidcles. Paris, Armand Colin, 1992, 376 p.

Une question se pose imm6diatement A la vue de l'ouvrage : une histoire gdn6rale de l'is- lam dit classique (vIIexIIIe sibcles), i dcestina- tion d'un large public cultiv6, est-elle n6cessaire ? Oui, s'il n'y en a pas d'autres ou si celles-ci sont d6fectueuses. On pense alors tout aussi imm6diatement A l'ouvrage d'Andr6 Miquel, L'islam et sa civilisation

(Vleg-XXe si5-

cles), publi6 en 1977 chez le meme 6diteur ou i Claude Cahen, L'islam des origines au ddbut

de l'Empire ottoman, Bordas, 1970, voire A Dominique Sourdel, malgr6 un titre inad6quat, L'islam mddidval, P.U.F., 1979. La comp6tence de ces auteurs en linguistique, litt6rature, his- toire ou plus largement civilisation islamique ne fait de doute pour personne. Sans vouloir trancher p6remptoirement, lisons.

La premiere phrase de l'introduction : <<ac- tuellement environ 800 millions de fiddles, soit presque le quart de la population mondiale>> n'effrayera pas i cause des 800 millions de musulmans qui, en 1992, seraient plut6t bien au-deli de 900 millions (statistiques de R. Del- val, C.H.E.A.M., 1984) mais plut6t i cause du quart de l'humanit6 qui aurait r6gress6 ces der- nitres ann6es A 4 x 800 millions = 3 milliards 200 millions d'individus ! Quelques lignes plus loin, on lit: <<Tout se tient dans le monde is- lamique : la religion, la soci6t6, la culture, ces trois 616ments sont indissociables >>. Ou bien cette phrase ne veut rien dire et est applicable i n'importe quelle soci6t6 mdlandsienne ou ca- lifornienne ou bien il aurait fallu retrousser les manches pour expliquer le sens des concepts employ6s et 6ventuellement faire justice de

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corr61ations qui ont pu 8tre 6troites i certaines 6poques, en certains lieux mais sfirement ja- mais sub specie aeternitatis. Dans l'introduc- tion toujours, on nous parle, i partir du xIIe sidcle, pour justifier qu'on s'arrate i cette 6poque, <<de la victoire des Turcs mamelouks, chefs militaires incultes >>. Or tout le contraire est dit dans les pages 198 & 204, consacries au rbgne de Bai'bars ou h la page 324 consacr6e i <<L'art mamelouk>>. En passant, Bafbars est gratifie d'un <<sunnisme fanatique>> : sera-t-il possible un jour que ce mot ou son adjectif ne soient plus employ6s de fagon st6r6otyp6e et oblig6e chaque fois qu'il est question d'islam ?

La suite de la lecture est navrante. Page 178, on lit : <<hanaqa pour les soufis, sortes de cou- vents et d'h6tels A la fois >>. On consulte alors le glossaire oii hanaqa est repris avec la m~me orthographe, alors qu'il s'agit de khmnqd, terme d'origine persane. On parcourt alors le glossaire, avec effroi ou amusement, selon l'humeur. <<Iman: 1. directeur de pribre; titre califal (chez les sunnites); 2. pr6tendant (chez les chiites); Iman: foi, confiance>>. A quel iman se fier? Loin d'8tre une faute de frappe, le ler iman a 6t6 confondu, comme parfois dans la presse, avec imdm. Plus loin, on lit: <<Ka- lam: <<plume >>, th6ologie >>. La plume (pour 6crire) se dit qalam et kaldm peut d6signer une certaine litt6rature th6ologique. L'auteur n'a visiblement que peu d'id6es de la langue arabe qu'il s'6vertue pourtant h utiliser, sujet oblige. Page 69: <<chaque enfant regoit un pr6nom suivi du nom de son phre li6 au prinom par la particule arabe ibn (au Maghreb ben, au f6- minin bint)>>. Ibn n'est pas une particule mais un nom, avec genre et nombre qui signifie <<fils>>. Quelques lignes plus loin: <<Exemple de surnom : << lumiire de la foi >>, en arabe Sala al-din, devenu dans les langues occidentales << Saladin >>. Salah al-din se rapporte la << pi6t6 de la religion >> et non i la << lumibre >> (Noar). Encore quelques lignes plus loin, on lit que <<la circoncision (...) a lieu i sept jours ou i sept ans >>. Quid entre les deux ? Et puis on apprend qu'<<il est tris impoli, chez les Musulmans, d'interpeller quelqu'un par son seul pr~nomA, YW Abdallah ! A propos d'Ibn Toumert, page 210, on d6couvre avec surprise qu'il <Acrivit des trait~ s thsologiques en berb re marocain >>. Si tel avait 6t6 le cas, on en aurait 6t6 ravi pour la promotion du berbbre mais h6- las, Ibn Toumert 6crivait, y compris dans sa correspondance, en un arabe bien classique.

Meme la langue frangaise est parfois cu- rieuse. Que penser de la notion de <<d6sacra- lisation profane >> qui termine le pilerinage de la Mekke, p. 65 ? Ou, p. 61, << Dans la priire personnelle, on peut implorer simplement la

BULLETIN DES OUVRAGES

pluie... >>. Ou, p. 169, <<l'armfe byzantine dont le chef retraita, soucieux de d6fendre, etc. >>.

Cette publication pose une question d'actua- lit6 qui n'est pas seulement valable pour l'is- lam: celle de la communication entre les 6diteurs et les sp6cialistes de diff6rents do- maines scientifiques. Dans le cas pr6sent, mal- heureusement pour tous, elle a 6td absente. Cette collection de grande diffusion nous avait habitu6s i des ouvrages autrement sdrieux. Il est d'autant plus n6cessaire de faire une criti- que circonstancide de celui-ci.

Constant Hamis.

84.70 REEVES (Marjorie), 6d.

Prophetic Rome in the High Renaissance Pe- riod. Oxford, Clarendon Press, 1992, XIV- 433 p. (Oxford-Warburg Studies).

A la retraite depuis plusieurs ann6es dijh, Marjorie Reeves (Cf., Arch., 52, no 558 et 64, no 335) continue i travailler et A animer des recherches sur son champ d'investigation fa- vori, le joachimisme. Le pr6sent ouvrage col- lectif sous sa direction t6moigne avec brio de cette activit6 continu6e. On y voit une 6quipe internationale de chercheurs s'interroger sur la place et le r81e des manifestations de nature proph6tique i Rome, dans les milieux de la Cu- rie sp6cialement, au cours des premiires d6- cennies de la Renaissance, i cheval sur la fin du xve et la premiere moiti6 du xvIe sibcle. Le thime trait6 6tonnera ceux qui situent dans les classes infirieures exclusivement, et dans les milieux hit6rodoxes si possible, les ph6no- mbnes du genre que l'on dit. C'est oublier (cet ouvrage en apporte une preuve de plus) que le Moyen-Age finissant et les d6buts de ge mo- derne ont 6t6 habit6s d'attentes de l'age de l'Esprit et du millinium, affectant des classes et groupes sociaux varies, aussi bien que des populations savantes et fort orthodoxes 6ven- tuellement, humanistes non exclus.

Dans le cas romain ici 6tudid, les sources de ce proph6tisme sont m6dievales, et plus par- ticulibrement joachimistes et post-joachi- mistes. M.R. explore cet heritage dans l'Introduction du present collectif, en mettant I'accent sur la figure et I'attente du Pape an- g61lique. Comme plusieurs autres collaborateurs de ce volume, elle se demande en effet comment - et jusqu'i quel point - certains des papes de la Renaissance (Jules II, L6on X, Cl6ment VII, et alii) ont pu se croire concern6s par certaines annonces proph6tiques relatives i ce personnage. Dans cette perspective, la figure du pape Marcel II (qui r6gna vingt-deux

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