3
EHESS Une pensée sociale catholique. Fleury, La Bruyère, Fénelon by François-Xavier Cuche Review by: Jean-Marie Mayeur Archives de sciences sociales des religions, 38e Année, No. 84, La religion aux États-Unis (Oct. - Dec., 1993), pp. 266-267 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30127281 . Accessed: 11/06/2014 09:07 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.127.30 on Wed, 11 Jun 2014 09:07:41 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La religion aux États-Unis || Une pensée sociale catholique. Fleury, La Bruyère, Fénelonby François-Xavier Cuche

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La religion aux États-Unis || Une pensée sociale catholique. Fleury, La Bruyère, Fénelonby François-Xavier Cuche

EHESS

Une pensée sociale catholique. Fleury, La Bruyère, Fénelon by François-Xavier CucheReview by: Jean-Marie MayeurArchives de sciences sociales des religions, 38e Année, No. 84, La religion aux États-Unis (Oct.- Dec., 1993), pp. 266-267Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127281 .

Accessed: 11/06/2014 09:07

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences socialesdes religions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 188.72.127.30 on Wed, 11 Jun 2014 09:07:41 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: La religion aux États-Unis || Une pensée sociale catholique. Fleury, La Bruyère, Fénelonby François-Xavier Cuche

ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

84.30 CRINELLA (Galliano), 6d.

It Partito Popolare Italiano nelle Marche. Atti del Convegno organizzato dal Centro Studi don Giuseppe Riganelli e dalla Rivista Marche contemporanee, Fabriano 1-2 dicem- bre 1989. Urbino, Ed. QuattroVenti, 1991, 175 p.

SL'appartenance antique des Marches aux Etats pontificaux jusqu'A la bataille de Castel- fidardo en septembre 1860, a imprim6 au mou- vement catholique de cette r6gion une empreinte particulibre: un dynamisme incon- testable face A un anticl6ricalisme virulent et structurel. De nombreuses 6tudes et colloques lui ont 6t6 consacr6s depuis le livre de Raffaele Molinelli publie a Florence en 1959 (r6cem- ment r66dit6 a Urbino). IlI movimento cattolico nelle Marche. II a 6td suivi notamment par de nombreuses monographies locales ou consa- cr6es A tel aspect de l'action des catholiques, comme le mouvement coop6ratif par exemple. Parmi les colloques, il faut rappeler celui de 1982 organis6 par l'Institut <<Jacques Mari- tain>> des Marches, publie a Ancine en 1984, qui posait les problemes methodologiques.

Nous avons ici les Actes d'un nouveau col- loque, organis6 A Fabriano en 1989, centr6 cette fois sur l'engagement politique des ca- tholiques A travers l'exp6rience du Parti Popu- laire fondA par don Luigi Sturzo. Ce volume a le m6rite de souligner l'int6r&t des recherches sur les expdriences locales du PPI en mettant la lumibre sur l'arrinre-plan religieux, politique et socio-economique, c'est-h-dire sur ses bases m~mes. Il est vrai que le pays de Romolo Mur- ri, qui a donn6 au PPI 27,4% des suffrages en 1919 (pour 20,5 % au plan national, au troi- sibme rang aprbs la V6netie et la Lombardie), pr6sente un terrain de recherche d'un interet particulier.

Onze communications le balayent en partant d'un rappel g6n6ral sur la place de <ASturzo dans la tradition de la doctrine sociale de l'E- glise >> (Francesco Mercadante) et des origines de l'implantation du PPI dans les Marches, <De Murri A SturzoA> (Lorenzo Bedeschi), tan- dis que Raffaele Molinelli 6tablit un bilan his- toriographique. Puis sont 6tudids la place du PPI dans la r6gion (F. Malgeri), les 61ections (Michele Millozzi), le r61e du clerg6 (Angelo A. Bittarelli et Bruno Ficcadenti pour les 6v&- ques, Roberto Domenichini pour les cur6s), I'arribre-plan social avec les coop6ratives ca- tholiques (Gilberto Piccinini), enfin la confron- tation mortelle avec le fascisme (Massimo Papini).

L'on cherchera en vain une logique dans l'ordre de pr6sentation des textes, partag6s

266

entre deux myst6rieuses parties sans titres, l'introduction est maigre, mais les communi- cations sont de qualit6 et offrent un tableau des plus suggestifs.

Jean-Dominique Durand.

84.31 CUCHE (Frangois-Xavier). Une pens~e sociale catholique. Fleury, La Bruybre, Finelon. Ed. du Cerf, 1991, 612 p. (Pr6f. de Jacques Truchet).

Il serait impardonnable de tarder davantage A rendre compte d'un livre important, dfi un sp6cialiste de la litt6rature du xviIe sibcle, par- ticulibrement au fait des orientations de la re- cherche historique, d6sireux d'6clairer la pens6e sociale catholique dans la deuxibme moiti6 de la France du xvIIe sibcle. Le corpus est constitu6 de trois auteurs, I'abb6 Fleury, dont le r61e est ici mis en lumibre de fagon d6cisive, La Bruybre, dont on a parfois A tort sous-estim6 l'inspiration chr6tienne, F6nelon enfin. Tous trois appartiennent au cercle des amis et disciples de Bossuet, au <<petit Concile >>. Aussi bien, A insister sur le conflit entre celui-ci et l'auteur de T616maque, oublie- t-on la proximit6 de leurs id6es sur la soci6td. F.-X. C. marque au contraire la coh6rence, malgr6 des accents diff6rents d'une pens6e so- ciale, dont il analyse les origines, les compo- santes, la port6e.

Un premier volet est consacr6 A la critique de la soci6t6 de leur temps par les trois auteurs. Ils sont redevables A la critique eccl6siastique des pr6dicateurs et d6vots, A la critique aristo- cratique qui m6prise hommes d'argent et d'af- faires, A la critique de la bourgeoisie des officiers et juristes. La thdorie de la soci6t6 (c'est la deuxibme partie du livre) est plus proche des aspirations du <<parti d6vot>> que de celles des <<Politiques >>. Elle appartient A la R6forme catholique et A son souci de d6finir face A Machiavel une politique chr6tienne. La troisibme partie est consacr6e aux modbles. A I'6conomie mercantiliste rejet6e est oppos6 le travail de la terre. La ville id6ale doit rester en symbiose avec la campagne. Le commu- nisme est refus6, pr6vaut le modble h6braique, expos6 par Fleury, d'une propri6t6 familiale et inali6nable. Le dernier volet du livre : re- formes, d6finit un r6formisme conservateur, fait de mod6ration, de modestie, de m6diocrit6.

En conclusion, F.-X. C. r6affirme les quatre r6f6rences communes des trois auteurs, Platon, plus qu'Aristote, le judaisme et les Phres de l'Eglise. La patristique orientale exerce une in- fluence sensible sur la pens6e sociale. De l'au-

This content downloaded from 188.72.127.30 on Wed, 11 Jun 2014 09:07:41 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: La religion aux États-Unis || Une pensée sociale catholique. Fleury, La Bruyère, Fénelonby François-Xavier Cuche

gustinisme est donn6e une interpr6tation mo- d6r6e. Saint Thomas est bien entendu pr6sent. Le groupe n'ignore pas son temps. Il reprend les prdoccupations des 6conomistes r6forma- teurs du temps. S'il prolonge le mouvement des d6vots du d6but du sidcle, il rejette l'ul- tramontanisme. Un F6nelon renonce g tout mo- dule thdocratique. Pour finir, l'auteur souligne tout ce qui, de cette pens6e sociale catholique est r6affirm6 dans la doctrine sociale de l'E- glise, telle que l'exprime aujourd'hui par exemple l'encyclique <<Centesimus Annus >>. Les soubassements thdologiques: la thdologie de la cr6ation qui d6finit l'homme image et fils de Dieu, la thdologie de la pauvret6, l'affirma- tion de la destination universelle des biens, fondent encore, note F.-X. C., les encycliques du xxe sitcle. On mesure par 1h ce que ce livre apporte, non seulement g la connaissance de la pens6e catholique au xvIe sibcle, mais i la compr6hension de l'histoire, dans la longue du- r6e, du catholicisme social.

Jean-Marie Mayeur.

84.32 CUNHA (Euclides Da).

Hautes Terres (La guerre de Canudos). Pa- ris, Ed. Metaili6, 1993, 529 p. (Traduction et pr6sentation de Jorge Coli et Antoine Seel).

Cet ouvrage monumental, publi6 en 1901, est un des mythes fondateurs de la nation br6- silienne. Son auteur, ex-militaire converti au journalisme, d6crit, en tant que tdmoin direct, l'affrontement sanglant entre l'Armde de la nouvelle R6publique br6silienne (proclamee en 1889) et un village de paysans mill6naristes du Nordeste (Canudos), fonde par un prophtte messianique, Antonio Conselheiro, qui refuse de reconnaitre les nouvelles autorit6s. Cette guerre entre deux mondes et deux civilisations, qui va durer deux ans (1896-97), verra les rus- tres, les sertanejos (habitants du sertdo, les <<hautes terres >> semi-d6sertiques du Nord-Est br6silien) vaincre plusieurs exp6ditions mili- taires gouvernementales, avant de voir leur vil- lage d6truit par les canons et leur population massacr6e par une division de six mille soldats command6e par un g6ndral.

Ecrivain doud, E. D. C. est un r6publicain, homme d'<< ordre et progrbs >>; fdru de positi- visme, il essaye d'expliquer, de fagon << scien- tifique >>, les racines du mill6narisme de Canudos. Son maitre A penser est le sociologue autrichien Gumplowicz, auteur de La lutte des races (1883), ouvrage quelque peu oubli6 de nos jours mais fort appr6cid A cette 6poque, pour son analyse raciale des conflits sociaux.

BULLETIN DES OUVRAGES

Suivant les axiomes du << grand professeur au- trichien >>, E. D. C. analyse le phdnombne mes- sianique de Canudos en termes... raciaux. Le m6tissage est pr6judiciable, et le m6tis est, presque toujours, << un d6s6quilibr6 >> : or la re- ligion du sertanejo <<est i son image: md- tisse >>. En d'autres termes : Antonio Conselheiro n'est que l'expression d'une << ma- ladie sociale fort s6rieuse >> d'origine ethnique. Le <<facteur sociologique>> (sic) explique le <<mysticisme f6roce et extravagant >> de ce chef religieux primitif, de ce <<gnostique rustre>> produit du <<messianisme de sa race>> - a moins que ce ne soit I'expression du <<reflux permanent du christianisme vers son berceau judai'que >>...

Imbu de sa vision lin6aire de I'6volution et du progrbs, E. D. C. ne voit dans la religion de Canudos que l'irruption du pass6 dans le pr6sent, la r6volte de la vieille soci6t6 rurale contre la civilisation, <<un reflux dans notre histoire >>, I'oeuvre d'incorrigibles retardataires. Citant le positiviste frangais Alfred Fouille, il compare les sertanejos << des coureurs sur le champ de la civilisation, de plus en plus en retard >>.

On pourrait presque dire que l'6tude << so- ciologique>> de l'A. nous en apprend plus sur la mentalit6 positiviste des l61ites urbaines br6- siliennes de cette 6poque que sur la religion messianique des paysans. Cependant, le texte fourmille de notations ethnographiques fort 6clairantes. Et surtout, vers la fin du livre, un 6tonnant renversement de perspectives s'ophre, qui donne toute sa valeur i l'ouvrage : I'A. ne peut s'emp~cher d'admirer l'hdroi'sme des dd- fenseurs de Canudos et de d6noncer la barbarie civilis6e des militaires qui 6gorgent syst6mati- quement tous les prisonniers. << Bien qu'ils eus- sent trois sibcles de retard>> les sertanejos mill6naristes se sont r6v616s bien moins bar- bares dans la guerre que l'Arm6e rdpublicaine porteuse d'ordre et de progrbs.

Dans la conclusion se trouve cette phrase que tous les Br6siliens connaissent par coeur: <<Fermons ce livre. Canudos ne se rendit pas. Exemple unique dans toute l'Histoire, il r6sista jusqu'a l'6puisement complet. Conquis pas & pas, dans le sens litt6ral de l'expression, il tomba le 5 octobre 1897, en fin d'aprbs-midi, quand tombbrent ses ultimes d6fenseurs, qui moururent tous. Ils n'6taient plus que quatre: un vieillard, deux adultes et un enfant, devant lesquels rugissaient rageusement cinq mille soldats >>.

Michael Loiwy.

267

This content downloaded from 188.72.127.30 on Wed, 11 Jun 2014 09:07:41 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions