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EHESS La sécularisation de la jeunesse hongroise Author(s): Ivan Varga Source: Archives de sociologie des religions, 12e Année, No. 23 (Jan. - Jun., 1967), pp. 45-63 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30117769 . Accessed: 17/06/2014 12:26 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.248.154 on Tue, 17 Jun 2014 12:26:40 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La sécularisation de la jeunesse hongroise

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La sécularisation de la jeunesse hongroiseAuthor(s): Ivan VargaSource: Archives de sociologie des religions, 12e Année, No. 23 (Jan. - Jun., 1967), pp. 45-63Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30117769 .

Accessed: 17/06/2014 12:26

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LA SCULARISATION

DE LA JEUNESSE HONGROISE

I

EN Hongrie, le d6veloppement dela sociologie religieuse est de date rcente, puisqu'il n'a d6but6 que voici trois ans. Ses r6sultats sont done

encore modestes. Avant 1945, la sociologie religieuse, mgme d'inspiration reli- gieuse, n'existait pas. Ceci est dfi, en premier lieu, aux conditions socio-culturelles de la nation. Avant la seconde guerre mondiale la Hongrie n'6tait pas un Etat laic: l'6tude de la religion 6tait obligatoire dans les 6coles, chacun 6tait pratique- ment rattach6 i une denomination et les Eglises dominaient beaucoup de secteurs de la vie culturelle. (On ne peut minimiser, non plus, leur puissance 6conomique: ainsi, l'Eglise catholique 6tait le plus grand propri6taire foncier du pays).

Rappelons, en outre, que la sociologie, d'une manibre g~ndrale, 6tait fort peu d~velopp~e en Hongrie. Elle y a 6t6 introduite par la gauche radicale. Le syst~me contre-r6volutionnaire qui s'6tablit apr~s l'6chec de la r6volution de 1918-1919 n'accordait aucun int6rst i la connaissance objective et scientifique des conditions sociales du pays. La sociologie ne fit son apparition qu'apris les ann6es trente et au d6but des ann6es quarante dans les travaux sociographiques des dcrivains populistes. Aprbs la seconde guerre mondiale, le d6veloppement de la sociologie fut entrav6 par une conception dogmatique du marxisme, et la fondation du Groupe Sociologique (S.R.G.) de l'Acad6mie Hongroise des Sciences ne fut possible qu'aprbs 1963.

Nous devons n6anmoins signaler que la branche thborique de sociologie reli- gieuse, 6troitement lide avec la science des religions, vit le jour plus t6t. Des recherches concernant l'histoire des religions - sp6cialement antiques - se pour- suivent depuis tris longtemps. En 1960, fut fond6e la revue mensuelle Vildgossdig (< Lumibre a), qui est devenue un centre d'activit6s scientifiques et critiques de la religion.

Le d6veloppement de la sociologie d'inspiration religieuse a 6td g~nbe par la r6pugnance manifest6e par l'Eglise hongroise la plus importante, l'Eglise catholique, qui v6hiculait une attitude de base 6motionnelle. A cet 6gard, le catholicisme hongrois peut 6tre compar6 - mutatis mutandis - i l'irlandais ou au polonais. Traditionnellement, la population a 6t6 catholique A 65 %; venaient ensuite les calvinistes (environ 20-25 %); les autres se partageaient entre juifs, luth6riens et

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

membres de plus petites d6nominations ou sectes. (Cette r6partition, croyons-nous, demeure vraie dans une large mesure. Nous n'avons pas une connaissance exacte de la situation actuelle, car l'Etat 6tant laic, l'affiliation religieuse des individus n'est pas, et ne peut pas 4tre recens~e dans les documents officiels). L'Eglise catholique romaine depuis la Contre R6forme, a servi de support a la dynastie des Habsbourg, et I'id6e de l'ind~pendance nationale a 6t6 d'abord con~ue, en milieu religieux, chez les calvinistes. Ceci d6terminait du m~me coup la place du calvinisme dans les traditions culturelles progressistes de la Hongrie.

II

Sur ce terrain presque vierge, sans traditions, d6butbrent en 1963-64, les premieres recherches en sociologie religieuse. Elles furent conduites par le S.R.G.

1. La premiere enqubte fut faite dans trois villages du Nord-Est, selon le plan d'ensemble 6tabli pour les recherches du S.R.G. Les investigations - dont la th~matique g6ndrale 6tait: (a les impacts de l'industrialisation dans le village hongrois ) - portbrent sur un territoire qui avait 6t6 plus rapidement industrialis6 que la moyenne du pays. Les recherches englobbrent trois villages de types diff6- rents. Le premier village avait presque grandi en m~me temps que le chef-lieu de district (Gy6ngy6s), et la majorit6 des familles y vivant btait h~tbroghne : les chefs de famille, pour la plupart, travaillaient dans l'industrie de la ville ou dans les mines voisines. Le deuxibme village est plus Cloign6 du chef-lieu, il a beaucoup moins de communications avec lui, et on y peut trouver, dans une proportion presque 4gale, une paysannerie indigene et des travailleurs agricoles h6tbroghnes. Le troisibme village est le plus distant du chef-lieu et la masse de sa population s'adonne & l'agriculture dans ses branches traditionnelles.

Les recherches furent menses L bien grace i des entretiens individuels, sur la base d'un questionnaire (voir Annexe C). En d6pit de toutes les d~ficiences m6tho- dologiques - qui devinrent ~videntes avec le passage du temps - ces recherches eurent l'avantage d'etre entreprises selon un plan d'ensemble englobant tous les processus sociaux et les constituants de la conscience collective. Ainsi, nous avons pu confronter les r6sultats de nos recherches avec les donn~es obtenues gr0ce aux investigations sur les pr~jug6s religieux, ou avec l'histoire et les conditions 6cono- miques actuelles des familles individuelles.

Nous accordons une grande valeur L ce fait, parce que nous sommes fondamen- talement d'accord avec le Professeur Norman Birnbaum et avec le point de vue qu'il exprime dans son article: ( Ideologiebegriff und Religionssoziologie ~ (1). Nous pensons que l'enqubte dbjh mentionn~e et d'autres similaires (parmi les- quelles nous plagons celles sur l'histoire et la structure interne de la famille, la place de la famille et de ses membres dans la structure sociale, aussi bien que celles sur la place et le r6le respectifs de l'individu dans les autres groupes sociaux), seraient capables, somme toute, de s'ilever au-dessus d'un empirisme atomiseur. N~anmoins, nous devons attacher une grande importance L la connaissance empi- rique elle-m~me; nous ne pouvons n6gliger la situation des etudes de sociologie

(1) a Uebliche Fragebogen-und Interviewmethoden, wie etwa Fragen nach reltgioser Teilnahme, Antwortschemata fiir Bekenntnisfragen und iihnliche Weisen, formulierte Aussagen uiber individuelles Verhalten und individuelle Psychologie zu erzielen, drohen die soziologische Vorstellungsfihigkeit zu begrenzen s. (KOlner Zeitschrift fiir Soziologie und Sozialpsychologie, Sonderheft 6, a Probleme der Religionssoziologie ,, p. 83).

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LA SBCULARISATION DE LA JEUNESSE HONGROISE

religieuse en Hongrie, ni l'absence de statistiques officielles sur des facteurs aussi importants que la repartition de la population selon les denominations.

2. La seconde recherche, dans l'ordre chronologique, fut menbe au moyen de questionnaires parmi 400 jeunes gens environ. Cette enquate rev~tait un caractbre d'exp6rience m6thodologique, plut6t qu'elle ne tendait h collecter des donn~es positives; aussi ses rbsultats ne doivent-ils 4tre pris en consid6ration que dans une certaine limite. L'6chantillon ayant 6t6 choisi sur presque tout l'ensemble du territoire, il permet une conclusion importante, sur laquelle nous voudrions attirer l'attention: dans cette enqu~te nous n'avons dbcouvert aucune difference significative entre les croyances religieuses et le comportement des jeunes vivant en territoires traditionnellement catholiques ou calvinistes.

3. En mars 1966, une recherche fut faite l Budapest parmi environ 850 6lves des ~coles secondaires. L'enqu~te fut r6alis6e au moyen de questionnaires (voir Annexe A; la liste des questions qui nous intbressent se trouve l l'Annexe B). Cette enquite fait partie d'une recherche comparative au plan international effectube, au d6part, dans cinq pays socialistes. Elle est terminbe en Tch6coslo- vaquie, en Pologne et Hongrie; actuellement (juillet 1966), les tableaux sont en cours d'6laboration dans les pays participants. L'analyse comparative des donn~es sera au point vers la fin de 1966.

Cette enqu~te fut faite sur des blves des 6coles secondaires, au cours de leur troisikme ann~es d'6tudes (Age moyen en Hongrie: 17 ans; la durbe des etudes dans ces bcoles est de quatre ans). Elle visait t obtenir des donn6es - en plus des questions religieuses - sur les points suivants:

a) situation sociale des 6l1ves, occupations des parents; b) influence de la famille sur la formation idbologique des bl~ves; c) activit6 et engagement des 6lhves sur le plan social et leurs idles morales

it l'6gard de la communaut6; d) leurs perspectives sociales, politiques, idbologiques; e) leurs intbrats culturels.

Le point de vue des jeunes t l'6gard de la religion et des pratiques religieuses sera, dans la suite, confront6 avec ces 6l6ments principaux.

Les recherches ici mentionn~es ne sont pas exhaustives des investigations menses en Hongrie sur la sociologie religieuse. Il s'agit seulement de celles entreprises par le S.R.G. Dans un bon nombre d'Universit6s et de collages de Budapest et d'autres villes, on a fait des 6tudes dont le but 6tait, soit partiellement, soit entibre- ment, de recenser les id6es religieuses ou l'6tendue de la pratique religieuse des 6tudiants.

Nous devons sp~cialement mentionner une enquite faite sur un 6chantillon de 358 blkves des bcoles secondaires de Budapest. Elle est surtout axle sur la comparaison des idles religieuses des 6tudiants et de leurs vues morales, d'une part, et d'autre part, sur leur sociabilitt - c'est-it-dire leur engagement dans les problkmes qui concernent la communaut6. (Cette recherche a 4t6 conduite par Gydrgy Litvin et Gyula Tell6r).

III

Comme on peut le voir d'aprbs ce qui pr~clde, nous abordons le probllme de la religion, au premier chef, dans ses rapports avec la structure sociale, la culture

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et la conscience sociale. La raison principale de cette approche est que nos recherches sont particuli~rement ax6es sur le processus de s6cularisation. (Les Eglises sont prises en consideration, sous cet angle, uniquement comme institutions qui m6diatisent les valeurs et les normes religieuses).

Sous cet angle, et compte tenu des discussions que l'on rencontre dans les publications, sur la th~se dite a de la secularisation >, nous aimerions exprimer notre point de vue sur le processus de s6cularisation: ceci afin d'exposer les raisons pour lesquelles nous avons choisi la s6cularisation comme hypoth~se de d6part dans nos recherches sur la sociologie religieuse.

En Hongrie, on pourrait constater le fait de la s~ecularisation au simple plan a ph6nominologique >. Que l'on examine I'assistance aux cultes, ou le nombre des 6tudiants inscrits aux cours de religion (leur proportion n'atteint pas 5 % dans les 6coles primaires et demeure au-dessous de 1 % dans les lyc6es), le fait est patent. La m~me constatation s'impose pour la participation aux plus importantes mani- festations religieuses (fetes paroissiales, phlerinages, processions). Et m~me si l'on tient compte du fait que les statistiques ne mentionnent pas le nombre de ceux qui assistent A des cours d'instruction religieuse en dehors de I'~cole (groupes d'6tudes bibliques, cat~chisme), l'6ecrasante majorit6 des jeunes vit et grandit dans un esprit plus ou moins laie. Le plus grand changement par rapport A la situation anterieure f la seconde guerre mondiale est, naturellement, que la separation des Eglises et de l'Etat est un fait accompli; non seulement l'Etat est devenu laic, mais aussi l'ensemble de la culture, en premier lieu celle diffus~e par les mass-media. (Bien que les Eglises hongroises publient des ouvrages aussi bien que des hebdomadaires et des revues mensuelles, leur influence est relative- ment mince, du moins si l'on se fonde sur leur tirage).

Nous ne pouvons cependant pas ignorer que l'industrialisation constitue - et de loin - la force qui agit le plus efficacement sur la s6cularisation de la Hongrie, au cours de la rapide transformation de la societ6. Dans le cas de la Hongrie, cette industrialisation a deux caract6ristiques qui creent une situation sp6cifique. La premiere: l'industrialisation s'est r6alis6e, et se rdalise, en mome temps que la transformation socialiste de la societ6. Ainsi, en parlant du processus d'industrialisation en Hongrie, nous connotons toujours un processus social extr~mement complexe caracteris6 par un haut degr6 parallele de mobilit6. La seconde caract6ristique est que l'industrialisation fut trbs rapide et a cr&6 un foisonnement pluraliste de normes et d'6chelles de valeurs dans la culture et la conscience sociale.

Lorsqu'on consid~re les r6percussions de ce processus sur la sociologie reli- gieuse, on constate l'6chee de la religion, qui n'a pas particip6 & cette transfor- mation et est demeurbe en marge de cette dernikre. Le simple fait que l'activit6 des Eglises se soit repli~e sur le seul champ de la vie religieuse, joint aux transfor- mations sociales (parmi lesquelles nous devons & nouveau mentionner, en premiere ligne, le regroupement social et l'industrialisation), contribue & rejeter la religion dans l'ombre. Naturellement, ce rejet ne doit pas 6tre entendu au sens que les gens auraient perdu leur foi, mais en ce sens que les croyances religieuses et la morale a base religieuse ont cess6 d'etre - du moins, pour une fraction consid&- rable de la societ6 - la force qui determine le comportement.

Nous sommes bien d'accord avec le Professeur Joachim Matthes quand il affirme que (< la these de la s6cularisation est en soi un sujet & soumettre & la

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recherche * (2); mais nous nous opposons B lui en ce sens que nous n'acceptons cette thise que comme a hypoth~se de depart des investigations e. Nous nous sentons portfs a en agir ainsi non seulement par les faits bnumbrds pr6c~demment, mais aussi par opinion personnelle. La s~cularisation, selon nous, n'est pas un fait simple, concernant uniquement la sociologie religieuse. Comme nous avons tent6 de le montrer, bien qu'd grands traits, elle est la cons6quence de la transfor- mation de la socift6 en soci~tC industrielle et de la mobilit6 sociale qui en d6coule. En d'autres termes, la s6cularisation est une notion qui ne relfve pas seulement du domaine religieux, mais aussi de l'id~ologie globale d'une soci6t6. En r6alit6, sous un certain angle, c'est une cat6gorie d'ensemble, coextensive a l'idbologie sociale et l la direction que prend l'id6ologie, la conscience sociale, l'esprit public. La s~cularisation pourrait, en un certain sens, Ctre envisagfe comme point de r6f&- rence.

Il existe encore un fait que nous d6sirons rappeler pour renforcer notre point de vue. La littbrature sociologique (et B cet ~gard nous pouvons laisser de c6t6 les differences entre ses diverses tendances) attribue h la religion plusieurs fonctions d'int6gration dans la socikt6; pour l'instant, nous n'avons pas l'intention de discuter la v~rit6 ou la fausset6 de ces diff6rents points de vue. Une question se pose, n~anmoins: dans quelle mesure est-il l6gitime de faire une etude sur la religion, sous l'angle de cette fonetion int~grante, dans une socift6 dont I'~chelle des valeurs officielle est 6difibe sur les principes du socialisme marxiste, et oh la religion joue, h l'6gard de cette societd, un r61e plut6t dysfonetionnel qu'eufone- tionnel ? Selon nous (et en nous gardant d'extrapoler), la situation de fait et la direction prise jusqu'ici par le processus de s6cularisation, indiquent que ce dernier occupe, jusqu'L maintenant, une position dominante et que la fonetion inttgrante de la religion s'efface, ? l'oppos6 de la conjoneture qui a pr6c6d6 la seconde guerre mondiale.

IV

La question pr&cedemment

pos6e demeure cependant ouverte, si nous consi- d~rons le problime d'un autre angle. C'est pourquoi les investigations que nous avons menses jusqu'ici avaient pour but d'obtenir une peinture aussi correcte que possible de la situation religieuse actuelle dans notre pays. En brossant ce tableau, nous avons surtout consid6r6 les facteurs qui equivalent - dans la distine- tion du Professeur Charles Y. Glock - i la dimension id~ologique de la religion; mais la dimension dite rituelle > - ou du moins une partie de celle-ci - y 6tait aussi incluse. Si nous en avons agi ainsi, ce n'est pas seulement et ce n'est pas principalement pour des raisons pratiques, pour faciliter le classement typologique; mais bien plut6t pour cette raison que, t notre sens, on ne peut sfparer, dans la typologie, croyance et comportement comme des moments diff~renciables. Car, si nous classons d'une mani~re rigide la croyance et le comportement en deux categories, sans 6tablir une relation de l'une A l'autre, nous ne pouvons pas deter- miner avec pr6cision jusqu'd quel point la participation a certains rites (par exemple, l'assistance aux offices) est consequence de la foi ou simple attitude de conformisme. Cette diff~renciation est aussi importante pour nous du point de vue suivant : pouvoir constater l'influence r~elle de la religion sur les difffrents groupes, en fonction des effets de la coexistence d'idbologies diff rentes.

(2) ( Zur Saikularisierungstheorie in der neueren Religionssoziologie *, KOlner Zeitschrift..., op. cit., p. 72.

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ARCHIVES DB SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

Dans nos recherches pour ~tablir la typologie de la religiositY, nous utilisons une quintuple distinction. (Les recherches effectu~es en dehors du S.R.G. se servent en gros de cette m~me behelle):

1) Religiositd traditionnelle. Entrent dans cette cat~gorie ceux qui croient aux systimes traditionnels de dogmes religieux, se soumettent aux commande- ments religieux et a ceux de la morale religieuse, croient aux sanctions morales dans l'au-deld et se soumettent aux exigences de la pratique religieuse (assistance aux offices, observances des jeines, etc.).

2) Religiositd non-traditionnelle. Y sont classes ceux qui croient en Dieu ou en un 4tre surnaturel, cr6ateur du monde, de I'univers, sans se demander si ce Dieu ou cet 4tre surnaturel intervient, rbellement ou non, dans le cours du monde. De fait, parmi les personnes ici recensbes on peut trouver des adh6rents (incons- cients) d'un d6isme ou d'un panth~isme. Les personnes appartenant h cette cat6gorie different de celles incluses dans la pr~cidente par le fait qu'elles ne considbrent pas du tout (ou seulement d'une manidre incons~quente) les sanctions morales comme transcendantales, qu'elles se soumettent irrigulibrement ou pas du tout, ou par pur conformisme - sous la pression de leur entourage familial ou de leurs relations - aux exigences de la pratique religieuse (assistance aux offices le dimanche, mariage religieux, etc.), ou encore pour la raison que leur foi en Dieu s'accompagne d'une attitude nettement anti-cltricale.

8) Indiffdrence religieuse. Dans cette cat6gorie sont classes tous ceux qui, d'une manilre g6nbrale, se d6sint~ressent de la religion. Dans leurs pensdes appa- ralt souvent, avec plus ou moins d'intensit6, I'influence de la morale religieuse. Mais la cause en est davantage la tradition, et le conformisme, qu'une attitude positive h l'6gard de la religion. Ils se pratent, de temps a autre, aux exigences de la pratique religieuse, surtout sous la pression de leur entourage. Mais, loin de leur environnement traditionnel, ils d6laissent totalement m~me ces pratiques. (Exem- pie typique: les jeunes gens devenus citadins, qui lorsqu'ils sont en visite a leur village natal, et sous l'influence de leur milieu familial, assistent au culte domi- nical; mais d~s qu'ils retournent en ville, et que cesse le contrale de leur ambiance traditionnelle, ils abandonnent cette pratique). Les personnes appartenant a ce groupe sont g6ndralement caractdrisbes par l'indiff6rence h l'6gard des problimes idbologiques (Weltanschauung).

4) Non-croyants. Cette cat6gorie comprend tous ceux qui ne croient pas en l'existence de Dieu ou d'un 4tre surnaturel, et par cons6quent, ne prennent part a aucune forme de pratique religieuse. Leur conviction est plus ou moins cons- ciente et ils sont capables de la motiver. Ils n'attendent pas de sanctions morales dans l'au-delh.

5) Les athdes conscients s'appuyant sur l'iddologie marxiste. Les personnes appartenant a ce groupe se diff6rencient des pr0cfdentes surtout par ce fait, qu'elles appuient leur athfisme sur les principes et les theses de la philosophie marxiste et leur attitude intellectuelle s'oppose a toute foi religieuse. Elles 6valuent le role social de la religion et de l'Eglise sur les bases de la conception marxiste (3).

(8) Dans l'enqubte internationale (voir IIe partie, S 3) nous appliquons la typologie suivante, quelque peu diff6rente de celle qui pr6c&de: 1) adh6rents ai une pens6e religieuse; 2) athees cons6quents; 8) athbes incons(quents; 4) ind6cis; 5) adh6rents aux religions traditionnelles (sous-groupe de 1).

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LA SkCULARISATION DE LA JEUNBSSB HONGROISE

A l'heure actuelle, - sans que nous soyons en mesure de fournir des tableaux d~taillhs - un premier d~pouillement permet d'6tablir ce qui suit (4) :

1. Presque la moiti6 des jeunes figurant aux 6chantillons appartiennent au groupe 3. Ce nombre qui s'6l1ve dans la capitale approximativement I 60 %, demeure dans le reste du pays entre 40 et 50 %. Il est intbressant, mais en oppo- sition avec notre hypoth~se de d6part, que nous puissions difficilement trouver de differences significatives entre garcons et filles en ce qui concerne la place qu'il occupent dans notre classification.

2. Parmi les jeunes qui se d~clarent religieux (environ 20 % des 6chantillons), le deuxibme groupe est dominant. Ceux que nous classons comme religieux tra- ditionnels sont environ 10 %.

3. La position I l'6gard de l'engagement social est tris semblable dans les groupes 1 et 5. Ceci nous permet de conclure que l'engagement social et I'activit6 des tenants d'une certaine id6ologiesont plusgrands que pour les autres. (Naturelle- ment, nous faisons abstraction ici, de l'analyse du contenu et du sens de l'enga- gement, et tenons compte seulement du fait que le facteur determinant semble 4tre l'engagement iddologique lui-m~me).

4. La plus grande partie des 6chantillons(m~me ceux appartenant au groupe 2) considIrent les sanctions morales comme immanentes. La r6cession des morales religieuses engendre, d'une manibre caract~ristique, un haut degrb de pluralisme a l'6gard des valeurs morales. Ceci se manifeste le plus clairement dans deux tendances :

a) Les membres des groupes 3, 4 et 5 (la proportion n'est naturellement pas la m~me) partagent cette idle : les normes morales sont les normes 6ternelles de la soci~td humaine - ou, du moins, celles de la soci~t6 civilisbe. Une critique et une analyse meme superficielles permettraient de d~couvrir ici des affinit6s avec les traits sp6cifiques des exigences normatives de la morale religieuse; en m~me temps, I la sociPt6 - c'est-I-dire I une organisation appartenant I la sphere de l'imma- nence - est attribu~ le r6le constant de garantir les normes morales, d'en sanc- tionner les infractions. (On aboutit surtout a cette conclusion d'apris les r6sultats de nos investigations dans le monde rural. Les r~ponses aux questions concernant la nature du < bien > et du , mal a ont &tt soumises a une analyse d'un contenu plut6t simple. Nous avons obtenu ce r~sultat, que la grande majorit6 des personnes interviewees consid~rait comme ( mal ) les atteintes aux r~gles de la coexistence humaine que constituent les lois).

b) Les spheres de la religion et de la morale bifurquent, cela est manifeste aussi, dans les attitudes intellectuelles des personnes appartenant aux groupes 1 et 2. Au moins les premiers blhments de cette diff~renciation peuvent-ils 4tre observes parmi les membres du premier groupe (c'est-I-dire qu'un < oui )> presque unanime a 6tb la r6ponse I la question de savoir si une personne sans religion pouvait 6tre morale).

Que nos recherches mettent l'accent sur les questions relatives a la morale se justifie, i nos yeux, par les positions actuelles de la religion dans la soci~t6

(4) Des r~sultats similaires sont donnrs par des enqubtes plus restreintes effectu~es sans la

collaboration du S.R.G.

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

hongroise. L'action religieuse dans notre soci~t6 se d6veloppe avant tout dans le champ spirituel et celui-ci, naturellement, insiste sur la sphere morale. Aussi avons-nous inclus dans notre hypothbse de d6part l'efficacit6 massive de la religion sur la conscience morale. Nos recherches, jusqu'ici, n'ont pas r6fut6 cette hypoth~se.

V

A la lumibre de ce qui precede, nous pouvons maintenant poser la question: jusqu'i quel point la religion est-elle pour la soci~t6 hongroise une force r6gu- latrice ?

Nous avons dilib&r6ment 6crit < force r6gulatrice a et non pas force int~grante ou d~sintigrante, car - nous l'avons d6ji indiqub - dans la conjoncture hongroise nous pouvons difficilement admettre une fonction int6grante, telle qu'on l'inter- prate - ou la discute - traditionnellement en sociologie religieuse. Si l'on considbre l'ensemble de la soci~t6 hongroise, avec ses structures et son iddologie dominante, la religion assume g~ndralement un r6le dysfonctionnel. Ceci, naturelle- ment, ne signifie pas que pour certaines communaut6s la religion ne d6termine pas l'6chelle des valeurs r6gulatrices, les formes du comportement, etc. Ceci est vrai, en tout premier lieu, pour les communaut~s rurales qui sont beaucoup plus

fermres que les citadines, mais est valable aussi pour certains groupes de structure informelle. (La situation est diff~rente parmi les membres des sectes, mais nous n'en avons rencontr6 aucun dans nos dchantillons).

Sur la base de toutes ces considerations et constatations, nous en arrivons au r~sultat suivant : dans la societe hongroise actuelle le r61e social de r6gulation attribu6 aux Eglises (exerch par les communaut6s eccl~siastiques) est en nette regression. Cette conclusion d~coule des faits suivants:

a) Dans l'Cchantillon de notre enquite dans les bcoles secondaires personne n'a mentionn6 une organisation eccl~siastique ou un groupe religieux pour r~pondre h la question 12 (voir Annexe A). M~me en supposant que quelques-uns aient d6lib6r~ment ou accidentellement omis de marquer cette appartenance, il est difficilement possible d'admettre que cela serait caract6ristique de la grande majorit6 de l'6chantillon.

b) Nos recherches en milieu rural ont tt6 compl6tees par des investigations sur l'activit6 paroissiale. (Nous avons interrog6 les curbs des trois villages, au moyen d'un questionnaire sur les activit6s des paroisses, etc.). I1 en ressort que les paroisses elles-m~mes n'exercent aucune activit6 culturelle, bien que dans les villages observes la proportion des enterrements et des mariages chr6tiens soit presque de 100 %, et que presque 100 % des nouveaux-n6s aient 6t6 baptists (ce qui, en tout 6tat de cause, concerne seulement les enterrements et mariages effectubs aux villages). Dans un seul village, nous avons trouv6 une coutume distinctive: le premier dimanche du mois, les villageois s'assemblent dans des maisons privies. Ces groupes de 10 a 15 personnes chantent des psaumes ou lisent la Bible. Les reunions sont diff6rentes selon le sexe, et les jeunes y assistent en nombre consid6rable. Ces assemblies ne peuvent cependant pas Ctre consid~rdes comme des organisations eccl6siastiques au sens propre, mais ont probablement une origine folklorique ou sont dues L l'initiative d'un cur6 pr6cedent (nous n'avons trouv6 de groupes ou de coutumes similaires dans aucun des villages voisins).

c) D'aprbs ce que nous avons dit sur le pluralisme des 6chelles et normes des

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LA SICULARISATION DE LA JEUNESSB HONGROISB

valeurs, nous pouvons en d~duire que les communaut~s religieuses ne sont plus capables, au m~me degr6 qu'autrefois, d'imposer une &chelle de valeurs normatives parmi leurs membres; il faut, done, constater leur 6chec comme forces sociales r6gulatrices. Ceci est tr~s net dans le cas des jeunes gens ou de jeunes femmes, qui, tout en continuant d'habiter au village, vont travailler en ville et &chappent A la communaut6 rurale plus ferm6e. Dans la capitale mbme, les jeunes qui ont grandi dans des familles religieuses, subissent, du fait de leurs etudes, des influences contraires.

* $@

Tels sont, esquiss6s ? grands traits, les premiers r6sultats de nos recherches. Nous sommes pleinement conscients que celles-ci ne couvrent pas - et de loin - la totalit6 de la situation rbelle. Nous projetons d'6tendre nos investigations dans deux directions. D'un c6t6, nous souhaitons enquater sur les jeunes travailleurs des villes et sur les 6lEves des bcoles secondaires de province, en vue de brosser un tableau de leurs attitudes intellectuelles et religieuses; ces couches sociales n'ont pas encore &tt explories. De l'autre, nous d~sirons analyser les structures de la religiosit6 dans une soci~tt dont les conditions affaiblissent les effets de la religion. Tout aussi bien devons-nous apporter une solution L des t~ches thioriques telles que I'analyse des modalitis selon lesquelles peuvent stre appliquies les categories traditionnelles de la sociologie religieuse dans l'actuelle conjoncture sociale. Nous devons aussi r6soudre le problkme de savoir comment les donnies rassembl6es peuvent 4tre utilis6es op6rationnellement. Notre effort vise B adapter les investigations en sociologie religieuse i la charpente religieuse elle-m~me et i les insurer dans les structures g~ndrales des processus socio-culturels de la soci~t6 hongroise.

Ivan VARGA

Budapest

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

ANNEXE A

Questionnaire (1)

No QUESTIONS

1 Sexe. 2 Profession du phre. 3 Profession de la mbre. 4 Dipl6mes scolaires obtenus par le phre. 5 Dipl6mes scolaires obtenus par la mere. 6 Vos parents s'int6ressent-ils t vos problkmes personnels et vous

aident-ils i les r6soudre ? - ils montrent beaucoup d'intdrat, - ils montrent de l'intbr~t, - ils n'ont que trbs peu de temps ? me consacrer.

7 A quelle date votre famille s'est-elle installie B Budapest ? - entre 1955 et 1965, - entre 1945 et 1954, - avant 1945, - elle habite la banlieue de Budapest, - elle habite loin de la capitale, of je vis dans un foyer pour

6tudiants (ou chez des parents). 8 Oh avez-vous v6cu le plus longtemps ?

- dans un village, - dans une petite ville, - dans une grande ville (plus de 50 000 habitants), - i Budapest, - dans une petite localit6 pros de Budapest (banlieue).

9 Quelle 4tait votre moyenne i la fin de la deuxibme annie et au pre- mier semestre de la troisibme annbe ? (2).

10 Quelle est la matiire qui vous int~resse le plus ? (Nommez une seule matibre).

11 Etes-vous membre de l'Association de la Jeunesse communiste ? oui,

- non, - oui, mais je ne participe pas r6gulibrement i ses activitis.

12 Etes-vous membre d'un cercle d'6tude, d'un club, d'une association, d'un club sportif ou d'autres associations ou cercles ? - OUi, - non, - si oui, lesquels ?

(1) Questionnaire utilis6 pour l'enqubte internationale effectube en 1966 auprbs des 6l1ves de l'enseignement secondaire de Budapest. Cette redaction ne reproduit pas exactement la forme du questionnaire. Les rtponses fermres figurent ici.

(2) En Hongrie, I'enseignement secondaire comporte quatre ann(es d'6tude; les 6l1ves y accident aprbs avoir termin6 le cycle d'enseignement obligatoire de huit ann6es. La fin de I'en- seignement secondaire, a l'Age de 18 ans environ, est sanctionn~e par un dipl6me. La meilleure note est 5, la plus basse 1. Le carnet scolaire indique 6galement la moyenne des notes obtenues par l'~~1ve.

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LA SkCULARISATION DE LA JEUNBSSB HONGROISB

No QUESTIONS

13 Quel genre de littdrature pr~f~rez-vous ? - auteurs classiques et anciens (ant6rieurs au xxxe siicle), - auteurs du xIxe sidcle, - litttrature moderne du xxe sidcle, - posie, - romans policiers ou d'aventures, - littbrature politique, - litt6rature religieuse, - autres genres, - je ne lis que les livres impos6s par les programmes scolaires.

14 Quels sont les journaux et pdriodiques que vous lisez r~gulibrement ? 15 D'apris vous, est-il possible, dans le socialisme, de mener a bien la

transformation de la vie sociale et d'obtenir des r~sultats valables ? - Oui, - en principe oui, mgme si cela n'a pas encore 6t6 rbalisb, - non, - cette question ne m'int6resse pas.

16 Pensez-vous que le socialisme se rbalisera sur toute la terre ? - OUi, - non, - je ne sais pas, - cette question ne m'intbresse pas.

17 Pensez-vous que les pays socialistes d'Europe arriveront & rattraper et i d6passer les pays capitalistes au cours des vingt prochaines annies ? - OUi, - non, - je ne sais pas, - cette question ne m'intbresse pas.

18 Pensez-vous que l'on pourra 6viter la guerre mondiale ? - oui, probablement, - je crams que non, - je ne sais pas r6pondre, - je n'ai pas r~flichi i cette question.

19 Les Iglises doivent-elles accepter les changements sociaux intervenus dans notre pays depuis la deuxibme guerre mondiale ? - Ou1i, - non, - cette question ne m'int~resse pas.

20 Dans le choix de vos amis, attachez-vous de l'importance au fait qu'ils soient partisans de telle ou telle ideologie ? - OUi, - non, - je ne me suis jamais pose la question.

21 Vous efforcez-vous de convaincre votre entourage (parents, cama- rades, amis, etc.) de la justesse de vos opinions ?

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIB DES RELIGIONS

No QUESTIONS

- oui, - non, chacun est libre de penser ce qu'il veut, - seulement ceux avec qui je suis tris intime.

22 Pensez-vous qu'il est bon de prendre parti contre l'injustice ou I'erreur dans une affaire qui ne vous concerne pas personnellement ? - oui, sans r6serve pour les cons6quences qui peuvent en

r~sulter pour moi, - oui, mais seulement en cas d'injustice flagrante, - oui, mais i condition de ne pas encourir de risques graves, - non, que chacun s'occupe de ses affaires.

23 Apris votre naissance, avez-vous 6td admis dans une communaut6 religieuse (c'est-i-dire baptis) ? - OUl, - non, si oui, dans quelle 1glise (ou secte) ?

24 Recevez-vous (ou avez-vous requ) une instruction religieuse ? - oui, - non.

25 Cochez les pribres que vous connaissez par coeur: Notre Phre, Je vous salue Marie, Credo.

26 Lisez-vous la Bible ? - oui, - non, - certaines parties seulement.

27 Pensez-vous qu'il existe une puissance surnaturelle dont la vie humaine d6pend ? - OUl, - non, - c'est possible, - je ne me suis jamais pos6 la question.

28 Croyez-vous en Dieu ? - oui, - non, - son existence me parait possible, - je ne me suis jamais pos6 la question.

29 Croyez-vous B la Sainte Trinit6 ? - oui, - non, - j'en doute, - je ne me suis jamais pose la question, - je ne sais pas ce que c'est.

30 Croyez-vous que J6sus-Christ est mort pour nous et qu'I1 nous a rachetis ? - oui, - non,

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LA SBCULARISATION DE LA JEUNESSE HONGROISB

No QUESTIONS

- c'est possible, - je ne me suis pas pose la question.

31 Croyez-vous i l'immortalit6 de l'Ame et i la vie 6ternelle ? - OUi, - non, - cela me semble possible, - je ne me suis pas pos6 la question.

32 Croyez-vous h l'existence de l'Enfer ? - OUi, - non, - c'est possible, - je ne me suis pas pose la question.

88 Croyez-vous que le monde a 6t6 cr&e par Dieu ? - OUi, - non, - c'est possible.

84 La th~se selon laquelle l'homme d6riverait, par evolution naturelle, d'une race inf~rieure, vous-parait-elle acceptable ? - OUi, - non, - je la considbre indtmontrable.

35 Pensez-vous-que Dieu peut intervenir aujourd'hui pour modifier le cours du monde ? - OUi, - non, - c'est possible, - je n'ai pas d'opinion.

36 Que pensez-vous des rapports entre la science et la religion ? - elles n'ont pas de rapports, - elles sont incompatibles, - elles se complktent, - je ne sais pas, - je ne me suis jamais pose la question.

87 Priez-vous h la maison ? - r~gulibrement, - de temps en temps, - dans certaines occasions seulement, - jamais.

88 Frequentez-vous rigulibrement l'6glise (ou participez-vous ?, ses activitis) ? - au moins une fois par semaine, - environ une fois par mois, - uniquement aux grandes fetes, - jamais.

39 Quelle est votre frdquence i la confession et a la communion (ou B la Sainte Cine) ? - plus d'une fois par an,

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

No QUESTIONS

- une fois par an, - de temps en temps, mais pas une seule fois depuis un an. - une fois dans ma vie, - jamais, - je ne sais plus si je l'ai fait ou non.

40 Vous consid~rez-vous comme membre de l'une des confessions 6nu- m6rbes ci-dessous: - catholique (romaine ou grecque), - calviniste ou luth~rienne, - orthodoxe, - autre Eglise ou communaut6 religieuse, h savoir: ...... - je n'ai pas d'opinion pr6cise, - je me considbre comme matdrialiste, - je ne m'intbresse pas h la question.

41 Dans le choix de votre futur conjoint, attachez-vous de l'importance au fait qu'il (ou elle) croit en Dieu ? - j'attache de l'importance au fait qu'il (ou elle) croit en Dieu - j'attache de l'importance au fait qu'il (ou elle) ne croit pas

en Dieu, - je n'attache pas d'importance a ce problkme, - je ne me suis pas pos6 la question jusqu'ici.

42 Pensez-vous qu'il est important que votre futur conjoint partage votre confession religieuse ? - oui, - non.

43 D~sirez-vous faire un mariage religieux ? - oui, - non, - je ne sais pas encore.

44 Si vous envisagez un mariage religieux, indiquez la raison qui vous semble la plus d6terminante pour votre d~cision: - parce que seul le mariage bbni par l'Jiglise est authentique, - pour ne pas m'opposer aux d~sirs de mes parents ou de

mon (ma) fiance(e), - je ferai ce que dtsire mon (ma) fianc6(e), - pour ne pas me discr6diter aupris de mon entourage (parents,

connaissances, amis, voisins, famille, etc.), - pour faire comme les autres, - parce que le mariage religieux est beau et plus solennel.

45 La religion vous aide-t-elle i surmonter les difficultis de la vie ? - oui, - non.

46 A votre avis, les croyants sont-ils d'une plus grande moralit6 que les indiff6rents ou les ath6es ? - oui, - non, parce que la moralit6 ne depend pas de l'attitude

religieuse,

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LA SECULARISATION DE LA JEUNESSE HONGROISB

No QUESTIONS

- je ne peux pas me prononcer, - les non-croyants ont plus de moralit6, - je ne peux pas juger.

47 Si vous vous consid~rez comme croyant (religieux), pour quelle raison l'6tes-vous ? - j'ai 6t6 6lev6 dans cet esprit, - grace i l'influence de mes amis et de mon entourage, - grace i l'influence de l'art et de la littbrature, - de ma propre experience.

48 Si vous vous consid~rez comme croyant (religieux), quelles sont les raisons qui alimentent votre foi ? - la religion m'aide et me donne la force d'agir correctement, - la religion m'aide i surmonter les difficult~s de la vie,

m'apporte la force, I'espoir et I'dquilibre intdrieur, - elle repose sur la certitude que le monde a 6t6 cr6~ par quelqu'un,

- la religion me fait esp~rer la redemption et la vie 6ternelle, - autres raisons...

49 Si vous vous considdrez comme ath~e, pour quelles raisons l'Ctes- vous ? - j'ai 6t6 6lev6 dans cet esprit, je n'ai jamais eu de religion, - grace i mon exp6rience, aux 6tudes, i la connaissance, - par l'influence de l'art et de la littdrature, - par l'influence de mes amis et de l'entourage, - A la suite d'une experience personnelle, d'un Cv~nement

(lequel ?), - autres raisons (lesquelles ?). 50 Votre phre est-il croyant ? - OUi, - oui, mais pas d6vot, - non, - je ne sais pas.

51 Votre mbre est-elle croyante ? - OUi, - oui, mais pas devote, - non, - je ne sais pas.

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

ANNEXE B

Questions posies dans le cadre de l'enquite internationale

1. Quelle est, dans l'6chantillon, la proportion de jeunes croyants, des ath~es et des ind6terminds ?

2. Quelle est, dans l'6chantillon, la proportion de ceux dont la mentalit6 est influencee par la religion ?

8. Quel est le rapport entre le comportement religieux et la mentalit6 religieuse ? a) la mentalit6 religieuse va-t-elle toujours de pair avec le comportement

religieux ? b) le comportement religieux va-t-il toujours de pair avec la mentalit6

religieuse ? 4. Quelle est, dans I'6chantillon, la proportion de ceux qui sont influenc6s par

la religiosit6 traditionnelle ? 5. Quel est I'intensit6 du comportement religieux de la jeunesse ? 6. QueUe est la structure interne de la religiosit6 ?

Dans la mentalit6 et le comportement religieux, quels sont les tl6ments les plus solides et, inversement, quels sont les facteurs qui les premiers se soustraient A l'influence de la religion ?

7. Dans queUe mesure des groupes de jeunes (fond6s sur leurs affinit6s religieuses) se considbrent comme membres de certaines denominations et desquelles ?

8. Y a-t-il des differences entre les diverses confessions quant g la structure de la religiosit6 ?

9. Quelle est, dans l'6chantillon, la proportion des jeunes issus de families ath6es ? (c'est-i-dire, les cas de parents non religieux, dont les enfants sont baptis6s).

10. Quelle est, dans l'~chantillon, la proportion de jeunes qui, tout ayant 6t6 6lev~s avec des principes religieux, ont abandonn6 la religion ?

11. Dans le choix de leurs amis, dans quelle mesure les jeunes prennent-ils en consid6ration l'affinit6 iddologique ?

12. Quelle influence les parents exercent-ils sur la religiosit6 des jeunes: a) quand ils s'occupent personnellement de leurs enfants, b) quand ils ne s'occupent pas de leurs enfants.

18. Quels motifs font que des jeunes s'affectionnent aux rites religieux ? 14. Quels motifs d6cisifs les jeunes invoquent-ils pour expliquer leur int6r~t

pour la religion ? 15. Quels motifs d~cisifs les jeunes invoquent-ils pour expliquer leur abandon

de la religion ? 16. Existe-t-il une diff6rence entre gargons et filles au sujet de la religiosit6 et

des centres d'intir~t ? 17. Dans quelle mesure la religiosit6 des jeunes se diff6rencie-t-elle selon l'origine

sociale (d'apris la profession du phre) ? 18. Dans quelle mesure le niveau plus ou moins 6lev6 d'instruction des parents

influence-t-il la religiosit6 des jeunes ? 19. La religiosit6 des jeunes est-elle diff6rente selon que la m~re exerce une activit6

professionnelle ou ne travaille pas ?

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LA SICULARISATION

DE LA JEUNESSE HONGROISB

20. La religiosit6 des jeunes est-elle diff6rente selon que ceux-ci ont passe la plupart de leur vie dans une ville ou i la campagne ?

21. La religiosit6 des jeunes est-elle diff~rente selon que leur famille vit depuis plus ou moins longtemps dans la capitale?

22. Les divers types de religiosit6 exercent-ils une influence sur la mani~re dont les jeunes abordent les problkmes politiques ?

28. Les centres d'intbrat des jeunes varient-ils en fonction des divers types de religiosit6 ?

24. Le degr6 d'int6rat des jeunes varie-t-il selon les divers types de religiosit6 ? 25. La moyenne scolaire des jeunes varie-t-elle en fonetion des divers types de

religiosit6 ? 26. L'engagement social des jeunes varie-t-il selon les divers types de reli-

giosit6 ? 27. Existe-t-il un rapport entre la religiosit6 et le degr6 d'instruction scolaire

du phre (ou de la mbre) ? 28. Existe-t-il un rapport entre la religiosit6 et la profession du phre (ou de la

mere) ? 29. Y a-t-il un rapport entre la religiosit6 des parents et la date de leur instal-

lation dans la capitale ? 80. Quelle est la composition sociale des familles s'6tant install6es dans la capitale ?

31. Le niveau d'instruction scolaire des parents a-t-il une influence sur les notes scolaires des jeunes ?

32. Le niveau d'instruction des parents influence-t-il la multiplicit6 et l'importance des centres d'int6rets des jeunes ?

88. S'il existe un rapport entre la religiositb et les notes scolaires, dans quelle mesure ces deux variables sont-elles en rapport avec le degr6 d'instruction des parents ?

34. S'il existe un rapport entre les centres d'int~ret des jeunes et la religiosit6, dans quelle mesure ces deux variables sont-elles en rapport avec le degr6 d'instruction des parents ?

85. Quelle est la composition structurelle des bl1ves de l'enseignement secondaire rattach~s ? une Eglise ?

36. L'engagement social des jeunes varie-t-il en fonction de leurs attitudes poli- tiques et religieuses ?

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

ANNEXE C

Questionnaire (1)

No QUESTIONS

1 D'aprbs vous, qu'est-ce que le p~ch6 ? 2 Pourquoi le mal est-il pr6sent en ce monde ? 3 Une personne non-religieuse peut-elle 6tre morale ? 4 Quel genre d'6ducation envisagez-vous de donner i vos enfants ?

- religieuse, - non religieuse, - je n'a; pas d'opinion d6finitive.

5 Si vous compares votre religiosit4 i celle de vos parents, que pensez- VOUS : - mes parents 6taient plus religieux que moi, - je suis plus religieux qu'eux, - il n'y a pas de difference entre nous, - je ne sais pas.

6 Quand vous avez un problime important, une difficult6, etc., a qui demandez-vous conseil ?

7 A votre avis, qu'en est-il de l'homme apris sa mort ? 8 Pensez-vous que Dieu prend en charge le destin individuel de chaque

homme ? 9 Le besoin de l'homme de quitter la terre pour conqu6rir l'espace

correspond-il aux desseins de Dieu ? 10 Priez-vous t la maison ? Si oui, avec quelle friquence:

a) chaque jour, b) une fois par semaine, c) une ou deux fois par mois, d) uniquement aux grandes fetes (lesquelles ?).

11 Recevez-vous les sacrements de la confession et de la communion ? Si oui, avec quelle frbquence ?

12 Participez-vous aux oeuvres de votre paroisse ? Si oui, dans quel domaine ?

13 Payez-vous les contributions eccl6siastiques ? (2). Si oui, avec quelle fr6quence ?

a) tous les mois, b) tous les ans, c) irr~gulibrement.

(1) Ce questionnaire, 6tabli en 1968, a 6t6 utilis6 pour l'enqubte sur la religiosit6 effectu6e dans le cadre des recherches du S.R.G. Tous les sujets concernbs par l'enqu~te 6taient catho- liques. Les r~ponses ont 6t6 recueillies au cours d'entretiens individuels. La pr~sente redaction ne reproduit pas la forme exacte du questionnaire. On a fait figurer ici les rbponses alternatives aux questions ferm~es.

(2) Le paiement des contributions ecclhsiastiques n'est pas obligatoire en Hongrie.

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LA SBCULARISATION DE LA JEUNESSE HONGROISE

No QUESTIONS

14 Observez-vous le jefne ? Si oui: a) chaque vendredi, b) uniquement pendant le Cargme.

15 Critiquez-vous ceux qui n'observent pas le jeene ? 16 Avez-vous fait (ou pensez-vous faire) baptiser vos enfants?

Si oui, pourquoi ? 17 Considbrez-vous comme veritable mariage, un mariage non b6ni par

l'1Eglise ? 18 La religion est-elle n~cessaire h l'homme ? 19 Si vous avez renonc6 t la religion, quels motifs vous y ont-ils pouss6 ?

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