10

Click here to load reader

La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

  • Upload
    vudien

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

Médecine en conditions extrêmes

médecine et armées, 2010, 38, 4, 311-319 311

La traumatologie aiguë au Centre national d’entraînementcommando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006.

Le Centre national d’entraînement commando assure l’instruction des techniques commandos pour les militaires français.L’entraînement est réalisé lors de stages de 1 à 4 semaines, à l’aide d’activités spécifiques. Le stress physique etpsychique est soutenu. La prévalence des accidents traumatiques est étudiée sur une période de 2003 à 2006, à partird’une cohorte de 7 284 stagiaires, à partir des données de consultation médicale. L’analyse des résultats montre uneincidence élevée des traumatismes aigus. Les stagiaires issus des écoles militaires y sont plus sujets que les autres. Lesdéplacements à pied sont les premiers responsables après les parcours d’audace. Les facteurs de risques individuelsévoqués sont : l’inexpérience militaire, un faible niveau de condition physique, un défaut de préparation.

Mots-clés : Éducation et entraînement physique. Personnel militaire. Prévention des accidents. Traumatologie.

Résumé

The National Commando Training Center provides commando training for French military personnel. This training isdelivered during courses from 1 to 4 weeks where specific techniques are operated. There is a strong emphasis on physicaland psychological stress. The resulting traumatic accidents will be examined in this document. Data for this study is drawnfrom the years 2003 to 2006, involving 7,284 trainees, and is based on data from registered medical cases. An analysis ofthese results indicates a high incidence of acute traumas. Trainees from military colleges were more vulnerable to this thanto another one. The route marches were the primary causes followed by obstacle courses. The mentioned individual riskfactors are a lack of technical experience, a poor level of fitness and an inappropriate physical preparation.

Keywords: Accident prevention. Military personnel. Physical education and training. Traumatology.

Abstract

Introduction.Les pathologies liées à l’entraînement en milieu

militaire ont des conséquences physiques etpsychologiques importantes sur les individus, et sontcoûteuses pour la collectivité sur les plans de ladisponibilité opérationnelle et financier.

Durant les vingt dernières années, de multiples étudesont été conduites dans ce domaine. Le constat est sévère.

L’entraînement au combat et les activités sportives sontles principales causes de blessures chez le militaire (1, 2).

Le Centre national d’entraînement commando (CNEC)remplit aujourd’hui la mission principale de formationaux techniques commandos et d’aguerrissement pour lescadres et engagés volontaires de l’armée française. Cetteformation très spécif ique et réglementée (3), estdispensée dans un contexte de stress physique etpsychique intense, favorisant la survenue detraumatismes aigus (4). En 2002, au CNEC, 45 % despathologies rencontrées en consultation et 49 % desinterruptions de stage pour raison médicale avaient unerelation avec la survenue de traumatismes aigus (5).

Notre étude a pour objectif de faire un état des lieuxprécis de la traumatologie aiguë dans le contexte

É. DE PARSEVAL, médecin. C. PONS, médecin en chef. C. FLIN, médecin enchef (ER). C. MARIMOUTOU médecin principal.Correspondance : É de PARSEVAL, cabinet médical du 3e RPIMa, QuartierLaperrine, BP 826 – 11012 Carcassonne Cedex.E-mail : [email protected]

É. de Parsevala. C. Ponsb. C. Flinc. C. Marimoutoud.

a Service médical du 3e RPIMa, Quartier Laperrine, BP 826 – 11012 Carcassonne Cedex.b RIMAP ARUE, SP 91319 00203 Armées Polynésie française.c Centre de rhumatologie, rééducation fonctionnelle, médecine du sport, place Coulet – 83700 Saint Raphaël.d service d’épidémiologie IRBA, Antenne de Marseille, IMTSSA, BP 60109 – 13262 Marseille Cedex 07.

ACUTE TRAUMATOLOGY IN NATIONAL CENTER FOR COMMANDO TRAINING. RETROSPECTIVE COHORT STUDYFROM 2003 TO 2006.

DOSSIER

Article reçu le 5 septembre 2008, accepté le 7 juillet 2010.

Page 2: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

particulier de l’entraînement commando, au CNEC, afind’en dégager des axes de prévention.

Matériel et méthode.Notre étude est rétrospective, de 2003 à 2006, réalisée à

partir d’un recueil de données systématique mis en placeau Service médical d’unité du CNEC pour touteconsultation médicale de stagiaire.

Elle concerne les stagiaires ayant effectué sur cettepériode les formations de 1er, 2e (stage « moniteur ») et 3e

niveau (stage « instructeur »). Ces formations sonthiérarchiquement organisées, les stagiaires devant avoirvalidé une formation du niveau inférieur pour prétendre àen suivre une autre. La première formation ne s’adressequ’à de futurs cadres militaires en formation, quand lesdeux autres concernent autant des cadres que des futurscadres en formation.

Ces formations ont lieu toute l’année, sous forme destage de courte durée : entre 1 et 4 semaines. Hormis laformation de 1er niveau, tous les stages sont soumis à destests physiques initiaux qui en limitent l’admission. Seulsles stagiaires ayant réussi ces tests sont pris en comptedans notre étude. En cas de problème médical, lesstagiaires ont la possibilité d’arrêter temporairement laformation pendant un temps cumulé total de 24 heures à48 heures selon la durée des stages. Au-delà de cettelimite ils ne peuvent prétendre à la poursuite du stage etcelui-ci est invalidé pour raison médicale.

Les données des consultations médicales ont étérecueillies sur fichier informatique EXCEL®. À chaquepathologie correspond une seule f iche de données,actualisée en cas de consultation itérative. Les pathologiesprises en compte sont les traumatismes aigus, c'est-à-direrattachées à un événement violent, soudain et précis. Cesont ici exclusivement des traumatismes physiques. Lesinformations recueillies sont d’abord d’ordreadministratif (identité, unité d’origine, type de stageréalisé, etc.). Les circonstances de survenue sontrecueillies (tab. I), ainsi que le type d’atteinte lésionnelle

(tab. II). Des précisions topographiques sont systé-matiquement demandées seulement pour les entorses,fractures et luxations. La notion d’antécédents récentsrattachables, c’est-à-dire un traumatisme à localisationidentique antérieur à moins de trois mois, est colligée. Lesconséquences à court terme en matière de poursuite desactivités de stage sont notées : reprise du stage (immédiateou décalée) ou arrêt définitif du stage.

Les effectifs par année, par type de stage, par originedes stagiaires (unités militaires, écoles militaires, ouarmées étrangères) ont été recueillis auprès du bureau de planif ication des stages. Ils sont exprimés en nombre de stagiaires par semaine (stag-sem) : unitéd’effectif normalisé, rapporté à une semaine de stage.Elle permet un ajustement de l’effectif à la durée del’exposition au risque.

L’analyse des données a été effectuée avec l’aide dulogiciel informatique EPI-INFO 3.3.2®. Les données destraumatismes aigus ont été exprimées en valeurs absolues,pourcentages et en taux d’incidence. Ces derniers ont étécalculés sur Excel® et sont exprimés en nombre decas pour 1 000 stagiaires par semaine (‰ stag-sem).L’analyse comparative a été effectuée avec le test Chi2.Dans tous les cas, une différence ou une évolution a étéjugée significative pour un p < 0,05.

Résultats de l’étude.Caractéristiques de la population étudiée.

L’effectif total de la population étudiée est de 7 284stagiaires. Le tableau III synthétise les effectifsnormalisés pour chaque formation et par origine des stagiaires. La grande majorité des stagiaires (67 %) viennent des écoles de formation militaire, puis des unités militaires françaises (30 %) et enfin desarmées étrangères (3 %).

312 é. de parseval

Déplacements- tous les déplacements à pied des stagiaires,

en marche programmée ou entre les activités.

Parcours d’audace - franchissement d’obstacles sur parcourscollectif ou individuel, chronométré ou non.

TIOR- les Techniques d’intervention

opérationnelles rapprochées, anciennementtechniques de « corps à corps ».

Escalade - pratique de l’escalade sans objectif deperformances sportives.

Tir-explosifs - manipulation des armes à feu et desexplosifs.

Combat urbain - entraînement tactique en milieu citadin.

Tableau I. Activités mises en cause dans la survenue des traumatismes aigus.

Les contusions osseuses ou des tissus mous

Les plaies cutanées

Les entorses ligamentaires

Les luxations articulaires

Les fractures ostéo-articulaires

Les lésions musculo-tendineuses aiguës

Les traumatismes sonores aigus

Les lombalgies aiguës

Les autres traumatismes

Tableau II. Type d’atteintes lésionnelles retenues dans l’étude.

Page 3: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

Bilan des lésions traumatiques.De 2003 à 2006, 936 traumatismes aigus ont été

diagnostiqués chez les stagiaires au service médical duCNEC, soit un taux d’incidence global de 44 ‰ stag-sem.L’ensemble de ces traumatismes a été responsable d’arrêtdéf initif du stage dans 29 % des cas, soit un tauxd’incidence de 13 ‰ stag-sem.

Pour 15 % de l’ensemble des traumatismes, unantécédent traumatique récent a pu être rattaché. Ceux-cisont associés à un risque significativement supérieurd’arrêt définitif de stage (p < 0,001).

Sur la période de l’étude, seul le taux d’incidence del’ensemble des traumatismes aigus a diminué de manièresignificative (p = 0,01) (fig. 1).

Les traumatismes aigus se répartissent en quatreregroupements d’atteintes lésionnelles (fig 2).

Les contusions et plaies, au nombre de 406,correspondent à un taux d’incidence global de 19 ‰ stag-sem. Elles sont réparties en 64 % contusions et 36 %plaies. Elles ont motivé la f in prématurée du stage dans 10 % des cas, soit le taux le moins important del’ensemble des groupements d’atteintes lésionnelles. Lalocalisation de ces lésions n’est retrouvée que pour descontusions de gravité potentielle : 8 traumatismescrâniens, 9 contusions thoraciques et 14 contusionsrachidiennes. Sur l’ensemble, les activités mises en causesont essentiellement les parcours d’audace (42 %), lesdéplacements (28 %) et les Techniques d’interventionopérationnelles rapprochées (TIOR, 19 %).

Les lésions ostéo-articulaires aiguës comptent 323 cas,soit un taux d’incidence de 14 ‰ stag-sem. Elles ontmotivé la fin prématurée du stage pour 54 % des cas. Lesactivités mises en cause sont essentiellement lesdéplacements (49 %), les parcours d’audace (27 %) et lesTIOR (16 %). Les atteintes des membres inférieursprédominent (70 %). Les types lésionnels retrouvés sontd’abord les entorses : 78 %, dont 68 % aux chevilles et18 % aux genoux. Viennent ensuite les fractures (12 %)qui concernent essentiellement les membres (29 % eninférieur et 26 % en supérieur). Par ailleurs, quatrefractures vertébrales sont recensées, dont trois sontsurvenues lors des parcours d’audace. Les autreslocalisations concernent les os propres du nez et les côtes.Enfin, les luxations représentent 10 % des lésions ostéo-articulaires dont 77 % de luxations d’épaule. Les autres

313La traumatologie aiguë au centre national d’entraînement commando

DOSSIER

Formations Origines total

1er niveau

écoles 7112

autres -

total 7112

2e niveau

écoles 6372

unités 4540

armées étrangères 492

total 11404

3e niveau

écoles 820

unités 1848

unités 92

total 2760

TOTAL 21276

Tableau III. Densités d’effectif par formation et par origine (en stag-sem).

Figure 1. Évolution dans le temps, des traumatismes aigus.

Figure 2. Distribution des traumatismes aigus, par groupement d'atteintes lésionnelles.

Page 4: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

cas concernent également le membre supérieur avec desatteintes des doigts (N = 5) et une luxation du coude.

Les lésions musculo-tendineuses aiguës représentent12 % des traumatismes aigus et un taux d’incidence de 5 ‰ stag-sem. Elles ont motivé la f in prématurée du stage pour 28 % des cas. Les activités concernées sontprincipalement les parcours d’audace (42 %), lesdéplacements (34 %) et les TIOR (18 %).

Les pathologies diverses représentent 93 cas, soit 10 % des traumatismes aigus et un taux d’incidence de 4 ‰ stag-sem, 23 % d’entre elles aboutissent à l’arrêt prématuré du stage. Elles regroupent lestraumatismes sonores aigus (7 cas), une lombalgie aiguë. La majeure partie d’entre elles (91 %) ne sontcependant pas précisées.

Sur l’ensemble des traumatismes aigus recensés, leslésions spécif iques (lésion et localisation) les plusfréquemment retrouvées sont l’entorse de cheville,l’entorse de genou et la luxation d’épaule (tab. IV). Pourles deux premières, les déplacements à pied et lesparcours d’audace sont majoritairement responsables.Pour la luxation d’épaule, il s’agit des parcours d’audaceet des TIOR. Le taux d’antécédents récents rattachables à chacun des trois types de lésions est supérieur au quart.Ils sont responsables de 46 % de l’ensemble des arrêtsdéfinitifs de stage.

Activités responsables des trauma-tismes aigus.

Que ce soit pour l’ensemble des traumatismes aigus,pour les arrêts définitifs de stage d’origine traumatiqueou pour les lésions ostéo-articulaires aiguës, les

principales activités mises en cause sont les parcoursd’audace, les déplacements et l’activité TIOR (fig. 3).Les déplacements sont responsables de la majorité des arrêts définitifs (44%) et des lésions ostéo-articulairesaiguës (49 %).

Bilan des résultats par stage.La formation de 3e niveau a le plus grand taux

d’incidence de traumatismes aigus, compensé par les plus faibles pourcentages d’arrêts de stage ou de lésionsostéo-articulaires (fig. 4). De manière significative, lestaux d’incidence des arrêts de stage à la suite d’untraumatisme diffèrent entre chaque formation dansl’ordre décroissant du niveau de celles-ci. Il existeégalement une différence proche de la significativité (p = 0,067) entre les formations de 1er et 2e niveau, pour le taux d’incidence des lésions ostéo-articulaires.

Les figures 5 et 6 présentent les taux d’incidence destraumatismes aigus en fonction des origines des stagiairesdes formations de 2e et 3e niveaux respectivement. Pour lapremière, les différences sont significatives entre lesstagiaires des écoles et ceux des unités pour chaquecatégorie de traumatisme (traumatismes totaux, arrêts destage d’origine traumatique et lésions ostéo-articulairesaiguës) en faveur des premiers. Pour la formation de 3e niveau, seuls les taux d’incidence de l’ensemble destraumatismes aigus diffèrent significativement entre lesstagiaires des écoles et ceux des unités, en faveur despremiers. Il existe également une différence proche de lasignificativité entre les stagiaires des écoles et ceux desunités pour les autres catégories de traumatisme, toujoursen défaveur des premiers (arrêts définitifs d’originetraumatique : p = 0,094 ; lésions ostéo-articulairesaiguës : p = 0,06).

Les activités responsables de traumatismes diffèrentselon les formations (fig. 7). Pour la formation de 1er

niveau, les déplacements sont majoritairementresponsables (60 %), avant les parcours d’audace (25 %).Pour celle de 2e niveau, il s’agit des parcours d’audace(45 %) puis des déplacements (30 %). Enfin, pour laformation de 3e niveau, ce sont les parcours d’audace(40 %) et l’activité TIOR (36 %).

Discussion.Nous réalisons ici une étude rétrospective des

traumatismes aigus, basée sur une cohorte de stagiairesdu CNEC. Leur évolution et leurs conséquences à plus long terme ne sont pas étudiées dans cet article. Le contenu des stages proposés au CNEC a certes évoluéau cours du temps mais est bien standardisé. Ceci nouspermet une analyse comparative de qualité, sur un effectifsoumis au risque traumatique important.

Exploitation des résultats de l’étude.

Incidence des traumatismes aigus.La comparaison des taux d’incidence des traumatismes,

par rapport à d’autres centres de formation militaire, estdifficile. Les durées et les contenus des stages diffèrent etil faut tenir compte des écarts de définition des pathologies

314 é. de parseval

Entorsede cheville

Entorsede genou

Luxationd’épaule

N (% de l’ensemble des traumatismes)

171 (18) 44 (4,6) 26 (2,7)

Activités en cause %

- Déplacements 61 55 8

- Parcours d’audace 24 34 46

- TIOR 7 9 42

- Escalade 6 - 4

- Combat urbain 1 - -

- Tir-explosifs - 2 -

- Inconnue 1 - -

Antécédentsrattachables %

26 32 27

Arrêts définitifs de stageN (% de l’ensemble des arrêts définitifs

de stage)

75 (27,6) 28 (10,3) 22 (8,1)

Tableau IV. Caractéristiques des trois principales lésions spécifiques.

Page 5: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

315La traumatologie aiguë au centre national d’entraînement commando

DOSSIER

Figure 3. Activités mises en cause dans la survenue des traumatismes aigus, % de responsabilité par catégorie.

Figure 4. Taux d’incidence, par niveau de formation, de chaque catégorie de traumatismes.

Figure 5. Formation de 2e niveau : taux d'incidence, par origine des stagiaires, de chaque catégorie de traumatismes.

Page 6: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

316 é. de parseval

recensées dans les différentes études. Celles-ciconcernent essentiellement des stages de formationgénérale initiale (6-10). Cependant, au prorata de la duréedes stages, on peut estimer que l’incidence de latraumatologie aiguë au CNEC est élevée : entre 1 et 2stagiaires sur 100 mettent fin à leur stage pour cause detraumatisme. Par ailleurs, nos chiffres sur l’ensemble destraumatismes vus en consultation sont certainement sousestimés. Un certain nombre de stagiaires pratiquel’automédication ou consulte les médecins de ville en finde semaine au cours du stage.

De l’ensemble des traumatismes identifiés, ceux aveclésions ostéo-articulaires et/ou avec arrêts de stage enconséquence peuvent être considérés comme sévères. De2003 à 2006, les incidences de ces deux catégories detraumatismes sont restées stables. Aussi, le fait quel’incidence de l’ensemble des traumatismes vus enconsultations ait diminué, est en faveur d’une « fuite » duservice médical de l’unité au profit des médecins de ville.Il existe en effet une appréhension des stagiaires àconsulter au Cabinet médical du CNEC par crainte d’unedécision d’inaptitude et d’arrêt du stage. Les retards de

Figure 6. Formation de 3e niveau : taux d'incidence, par origine des stagiaires, de chaque catégorie de traumatismes.

Figure 7. Activités mises en cause dans la survenue des traumatismes aigus, % de responsabilité par formation.

Page 7: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

diagnostic et de traitement sont donc fréquents et ont des conséquences plus sévères.

Typologie des traumatismes.Premier motif de consultation pour traumatisme

aigu, les contusions et plaies cutanées ont le plus souventpeu de conséquences à court terme sur la poursuite du stage. Elles correspondent à des blessures par chocdirect de faible à moyenne intensité, lors d’activités àrisque telle que les parcours d’audace, l’activité TIOR etl’escalade. De même que la décision du stagiaire deconsulter pour ce motif est variable en fonction des sujets,la décision de mettre fin au stage en conséquence est nonconsensuelle. Elle est établie avec le patient en fonctionde sa tolérance à la douleur, de sa motivation àl’accomplissement du stage.

Les lésions ostéo-articulaires (entorses ligamentaires,luxations articulaires et fractures ostéo-articulaires) ont une large et logique responsabilité de morbidité chez les stagiaires. Ces blessures sont caractérisées par leur gravité d’une part en terme de poursuite du stage, la moitié aboutissant à la fin prématurée du stage et d’autre part sur leurs conséquences à plus long terme (arrêts de travail, incapacités temporaire etpermanente), non évaluées ici. Les membres inférieurssont les premiers atteints par ce type de lésions : entorses de cheville et de genou essentiellement. Les déplacements, sur terrain accidenté la plupart du temps, dans un contexte de contraintes physique et psychologique, en font le lit. Les luxations d’épaulesurviennent lors de chute, ou de mauvaise gestiontechnique d’obstacle sur les parcours d’audace, ainsi que lors des combats en corps à corps, avec clefs de bras et mauvaises réceptions au sol. Les fractures sont peunombreuses. Conséquences de traumatismes de forteintensité, elles peuvent s’intégrer dans le cadre de poly-traumatismes. La relative rareté de ce type de lésions vient ici modérer un préjugé de dangerosité des stages réalisés au CNEC. De façon surprenante, leslésions ostéo-articulaires des membres supérieurs sont peu nombreuses, alors que le stagiaire se sertbeaucoup de ceux-ci. L’observation sur place montre que les membres supérieurs font l’objet de lésions moins importantes à type de contusions ou plaies.

Les lésions musculo-tendineuses sont des lésions partraumatisme indirect le plus souvent, dont lesconséquences fonctionnelles peuvent être importantes :séquelles musculaires, tendinopathies chroniques, etc.Pour les atteintes tendineuses, la frontière entre macro etmicrotraumatisme est étroite tant un accident peutdécompenser une tendinopathie chronique sous-jacente,négligée jusqu’alors.

Parmi les autres types de lésions, on peut retenir lefaible nombre de traumatismes sonores aigus, malgré la manipulation d’explosif et la pratique de tir à arme à feu au sein de chaque stage. Ceci peut s’expliquer par la bonne mise en œuvre des mesures de protection(bouchons anti-bruit) mais aussi hélas, par une possiblesous-déclaration des cas par les stagiaires.

En comparaison, la plupart des études à propos desblessures en entraînement militaire soulignent la

prépondérance des lésions des membres inférieurs, tant pour les lésions traumatiques aiguës que de surcharge(6, 8-17). Au sein des atteintes traumatiques aiguës, les entorses ligamentaires (chevilles et genouxessentiellement) apparaissent en premier lieu, avant lescontusions et les déchirures musculaires (6, 11-13). LeCNEC n’échappe donc pas à la problématique des lésions des membres inférieurs et plus particulièrementdes entorses de cheville. D’autre part, par leur fréquence,les lésions musculo-tendineuses sont aussi à prendre en considération.

Circonstances de survenues des trauma-tismes aigus.

Les franchissements de parcours d’audace sont le « cœur » de l’instruction de type commando au CNEC. Ils apparaissent comme une activité trau-matogène. Essentiellement responsables de contusions et plaies, ils causent relativement peu de lésions ostéo-articulaires mais sont mis en cause dans la survenue de 3 des 4 fractures du rachis. De par leurscaractéristiques (obstacles plus ou moins élevés,chronométrage éventuel, parcours collectif ou individuel,etc.) ils constituent une activité à risque d’accidenttraumatique typique. C’est d’ailleurs pour cela que lesnormes et les mesures de sécurité sont strictes, aussi bien dans la conception, la surveillance et la réparationdes obstacles que dans l’apprentissage des techniques de franchissement (18, 19). Ces mesures préventivesexpliquent que la majorité des traumatismes sontrelativement peu graves.

Les déplacements à pied sont responsables d’une fortemorbidité. Ils concernent l’ensemble des mouvements àpied réalisés au cours des stages : marches commando,mais aussi manœuvres tactiques et déplacements d’unsite à un autre. Les contraintes physiques et psychiquessont importantes par rapport aux habitudes de vie desstagiaires. Marche sur terrain accidenté, port de lourdspaquetages, fatigue physique, font le lit de nombreuxtraumatismes, dont des entorses des membres inférieurs(cheville, genou) essentiellement.

Les techniques d’intervention opérationnellesrapprochées (TIOR) sont une activité de combat à mains nues ou à l’aide d’une arme blanche, visant à neutraliser un adversaire. Elles sont responsablesessentiellement de traumatismes de faible intensité,occasionnant des contusions ou plaies, mais égale-ment de luxations d’épaule, témoin de la violence deschocs.

L’escalade apparaît au regard des autres activités peu traumatogène. Au CNEC cette activité ne s’envisagepas dans une optique de performance sportive. Il s’agit de l’apprentissage de techniques de franchissementd’obstacles verticaux élevés, avec mise en œuvre desrègles élémentaires de sécurité appliquées en milieu civil (20). Les traumatismes rencontrés surviennent aussi bien sur des chocs directs contre les parois qu’enmauvaise réception de chute.

Les autres activités (manipulation d’explosifs,entraînement au combat urbain) sont peu mises en cause dans la survenue des traumatismes aigus au CNEC.

317La traumatologie aiguë au centre national d’entraînement commando

DOSSIER

Page 8: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

318 é. de parseval

Les réglementations associées sont strictes (21), et lessituations à risque traumatique sont peu nombreuses.

Au total, l’importante responsabilité des déplace-ments à pied dans la survenue des traumatismes aigus est remarquable au CNEC. Dans la littérature, ce typed’activité est cependant mis en cause essentiellementdans la survenue de pathologies de surcharge(tendinopathies, syndromes fémoro-patellaires, etc.)alors que les traumatismes aigus sont plus fréquemmentrencontrés en activités physiques organisées, telle que lapratique de sports ou d’entraînements type aérobie (13).Le contexte très spécif ique dans lequel évoluent lesstagiaires au CNEC, explique cette différence.

Facteurs de risque de traumatisme.Des différences significatives ont été observées tant

entre les stages qu’entre les origines des stagiaires.En effet, la formation de 1er niveau, concernant

exclusivement des stagiaires issus des écoles de forma-tion militaire, produit le plus de traumatismes aigussévères. De la même façon, dans les autres formations, lesstagiaires des écoles subissent plus de ces traumatismesque ceux des unités. Les manques de préparationphysique générale et d’expérience militaire, en particulieren matière d’aguerrissement, sont les premiers facteurspouvant expliquer cela. De plus, pour ces stagiaires, cestage est intégré au cursus scolaire et n’est pas forcémentcompris comme étant un temps fort de la formation. Ainsi ils se posent peu de questions, se préparent peu et se font surprendre par un stage court mais intense. A contrario ils peuvent enchaîner parfois différents stages et arriver épuisés physiquement au CNEC. Enfin, la note obtenue à la fin du stage intervient dans le classement d’école et est un facteur supplémentaire à prendre en compte par la prise de risque qu’il peut engendrer. L’analyse des résultats pour les stagiairesdes armées étrangères est limitée par leur faible effectif au sein de chaque formation. L’incidence élevée destraumatismes aigus dans cette catégorie de stagiaire est un argument supplémentaire de l’importance d’un entraînement préalable adapté au stage.

Les différences entre les stages sont aussi à prendre en compte. D’abord, il n’existe pas de test de présélec-tion pour la formation de 1er niveau. Pour la formation de 2e niveau, les objectifs d’aguerrissement et de formation aux techniques commando sont élevés. Dans ce contexte, les traumatismes sont fréquents et lourds de conséquences, notamment en terme de poursuite du stage. A contrario, la formation de 3e niveau est responsable de traumatismes moins graves. Les stagiaires ont déjà une expérience del’aguerrissement et de l’instruction au CNEC, après un premier passage en formation de 2e niveau. De plus, cette formation laisse une part importante à l’enseignement de la pédagogie et de la théorie (sécurité, préparation des exercices, etc.). Le niveauphysique d’entraînement reste important, mais lescontraintes psychiques ont moindres. À noter que lafaible proportion d’arrêt de stage sur l’ensemble destraumatismes vus en consultation est expliquée d’une part par la propension des stagiaires à consulter

plus facilement, et d’autre part par la prise en compte parle corps médical d’une instruction moins rude que lesautres et de stagiaires plus responsables.

La littérature rapporte peu d’éléments concernant les facteurs de risque de traumatismes aigus enentraînement militaire. Un faible niveau de conditionphysique aérobie à l’entrée du stage, des antécédents de blessures, un tabagisme actif, une pratique sportiveantérieure peu intense sont des facteurs de risque pour tous types de blessures (8, 14, 17, 22, 23). Dans une étude cependant l’entraînement préalable n’ap-paraît pas être un facteur modif iant le risque detraumatismes aigus, alors qu’il l’est vis-à-vis despathologies de surcharge (7).

Prévention.

La poursuite et l’optimisation des actions de préventionen cours permettraient, au vu des facteurs de risque mis enévidence, d’éviter un certain nombre de traumatismesaigus. Reprenant les initiatives déjà mises en œuvre, nousproposons : d’accentuer la sensibilisation des futursstagiaires au sein de leur unité d’appartenance en insistantsur la nécessité d’une bonne préparation physique,d’optimiser les critères de candidatures par le biais des sélections médicale et physique, de poursuivre laréflexion sur l’amélioration du contenu des formations(5). Ces mesures doivent permettre une maîtrise desrisques en cohérence avec les nécessités d’une instructionmilitaire de qualité. Celle-ci est exigeante et respon-sable inévitablement d’accidents impondérables ou liés à des faillites du stagiaire. Dans ce dernier cas,l’instruction elle-même agit en prévention par un entraînement spécif ique et l’apprentissage de gestes techniques.

Conclusion.Notre étude révèle que lors de la formation commando

délivrée au Centre national d'entraînement commandol’ensemble des déplacements à pied est à l’origine du plus grand nombre de traumatismes aigus sévères. Lesactivités suspectées à risque, comme les parcoursd’audace, ne sont pas en première ligne. Autre pointimportant relevé par cette étude, ce sont les élèves enécole de formation, futurs cadres militaires, qui subissentle plus de traumatismes aigus, par rapport à toutes lesautres catégories de stagiaires. Ce fait semble expliqué,par l’inexpérience militaire, un faible niveau physique,une mauvaise préparation aux stages.

Une meilleure connaissance des facteurs de risque traumatique en entraînement de type commando,obtenue par la réalisation de nouvelles études, et lapoursuite d’une démarche de prévention adaptée,permettraient de limiter le nombre et la gravité destraumatismes tout en gardant une instruction de qualité.

Page 9: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

319La traumatologie aiguë au centre national d’entraînement commando

DOSSIER

1. Guezennec CY, Blin P, Nouveau A et al. État de santé dans unéchantillon de la population militaire et relation avec l’activitéphysique et sportive. Médecine et Armées 1997;25:147-54.

2. Jones BH, Perrotta DM, Canham-Chervak M et al. Injuries in themilitary: a review and commentary focused on prevention. AmericanJournal of Preventive Medicine 2000;18:71-84.

3. Ministère de la Défense. Règlement sur l’aguerrissement de typecommando, TTA 148. Document de l’État-major de l’armée de TerreN° 1823/DEF/EMAT/BPO/3D–DP/21/NP, 28 octobre 2003.

4. Jack WB. Commando training and its medical problems. Journal ofthe Royal Naval Medical Service 1964;50:140-54.

5. Germain D. Efficacité d’un programme de prévention des blessuresliées à l’entraînement physique au Centre national d’entraînementcommando. Médecine et Armées 2007;35:27-34.

6. Almeida SA, Williams KM, Shaffer RA et al. Epidemiologicalpatterns of musculoskeletal injuries and physical training. Medicineand Science in Sports and Exercise 1999;31:1176-82.

7. Rosendal L, Langberg H, Skov-Jensen A et al. Incidence of injury andphysical performance adaptations during military training. ClinicalJournal of Sport Medicine 2003;13:157-63.

8. Jones BH, Cowan DN, Tomlinson JP et al. Epidemiology of injuriesassociated with physical training among young men in the army.Medicine and Science in Sports and Exercise 1993;25:197-203.

9. Gordon NF, Hugo EP, Cilliers JF. The South African Defence Forcephysical training programme. Part III: Exertion related injuriessustained at an SADF basic training centre. South African MedicineJournal 1986;69: 491-4.

10. Reynolds K, Williams J, Miller C et al. Injuries and risk factors in an18 day marine winter mountain training exercise. Military Medicine2000;16:905-10.

11. Heir T. Musculoskeletal injuries in officer training: one-year follow-up. Military Medicine 1998;163:229-33.

12. Wang X, Wang PS, Zhou W. Risk factors of military training related

injuries in recruits of Chinese people’s Armed Police Forces. ChineseJournal of Traumatology 2003;6:12-7.

13. Heir T, Glomsaker P. Epidemiology of musculoskeletal injuries amongNorwegian conscripts undergoing basic military training. ScandinavianJournal of Medicine and Science in Sports 1996;6:186-91.

14. Knapik JJ, Sharp M, Canham-Chervak M et al. Risk factors for training-related injuries among men and women in basic combat training.Medicine and Science in Sports and Exercise 2001;33:946-54.

15. Linenger JM, West LA. Epidemiology of soft-tissue/musculoskeletalinjury among U.S. marine recruits undergoing basic training. MilitaryMedicine 1992;157:491-3.

16. Kerr GM. Injuries sustained by recruits during basic training in IrishArmy. Irish Medical Journal 2004;97:80-1.

17. Rudzki SJ. Injuries in Australian Army recruits. Part II: location andcause of injuries seen in recruits. Military Medicine 1997;162:477-80.

18. Ministère de la Défense. Règlement sur les parcours d’audace terrestreset aquatiques homologués, TTA 410. Document de l’État-major del’armée de Terre N° 0857/DEF/EMAT/BPO/22/NP, 12 mai 2003.

19. Ministère de la Défense. Règlement sur les franchissements de typecommando, TTA 412. Document de l’État-major de l’armée de TerreN° 1823/DEF/MAT/BPO/3D–DP/21/NP, 28 octobre 2003.

20. Fédération française de la montagne et de l’escalade. Escalade surstructure artificielle et site sportif, règles de sécurité. DocumentFFME, comité directeur, 14 février 2004.

21. Ministère de la Défense. Mesures de sécurité à appliquer à l’instructionet à l’entraînement, lors de l’exécution des tirs techniques et tactiquesavec des munitions. TTA 207. Document de l’État-major de l’arméede Terre N° 196/DEF/EMATBPO/ICE/32, 11 février 2005.

22. Pope RP, Herbert RD, Kirwan JD et al. Predicting attrition in basicmilitary training. Military Medicine 1999;164:710-4.

23. Pope RP, Herbert RD, Kirwan JD et al. A randomized trial ofpreexercise stretching for prevention of lower-limb injury. Medicineand Science in Sports and Exercise 2000;32:271-7.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Page 10: La traumatologie aiguë au Centre national … · commando. Étude de cohorte rétrospective de 2003 à 2006. ... évoqués sont: l’inexpérience militaire, un faible niveau de

320

VIENT DE PARAÎTRE

LABO-STAT

Guide de validation des méthodesd’analyse

Max Feinberg

Unique en son genre dans sa conception et dans soncontenu, Labo-Stat – Guide de validation desméthodes d’analyse présente une nouvelle stratégiede validation selon une démarche raisonnée fondéesur le profil d’exactitude.Les techniques statistiques adaptées y sont

explicitées sous une forme didactique et les solutions possibles ainsi que les limiteséventuelles de diverses normes existantes sont largement développées et illustréesd’exemples concrets directement exploitables.Les applications numériques, sous forme de feuilles de calcul modèles pour des tableurset de petits scripts, sont téléchargeables en ligne. Complétées par les explications de cetouvrage, elles permettent au non-statisticien d’accéder aisément à une interprétationgraphique des résultats.Labo-Stat a été conçu pour pouvoir être facilement utilisé sur la paillasse du laboratoireet permettre à tout un chacun, responsable, ingénieur, chercheur, technicien ou étudiant,de s’approprier les techniques indispensables pour déboucher sur une conclusion claireet sans ambiguïté et mener la validation des méthodes dans un souci de contrôle descoûts.

L’auteur : Max FEINBERG, ingénieur agronome, docteur ès sciences, est directeur derecherche à l’Inra. II fait partie de l’unité Met@risk – Méthodologies d’analyse de risquealimentaire – localisée à AgroParisTech. II est président d’une commission denormalisation sur la validation des méthodes d’analyse de l’Afnor et membre de I’ISO.

ISBN : 978 2 7430 1106 2 – Format : 15,5x24cm – Pages : 360 – Prix : 82 € – Éditions TEC & DOC - Lavoisier, 11 rue Lavoisier,75008 Paris – Tél. : 33(0)1 42 65 39 956 – Fax : 33(0)1 42 65 02 46 – Internet : www.Lavoisier.fr