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La veille informationnelle de l’étudiant chercheur · études sont contradictoires sur la meilleure solution de recherche documentaire, on note que Google Scholar présente l’intérêt

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Page 1: La veille informationnelle de l’étudiant chercheur · études sont contradictoires sur la meilleure solution de recherche documentaire, on note que Google Scholar présente l’intérêt

La veille informationnelle de l’étudiant chercheur

Jean Condé (Doctorant, ENS Cachan)

Introduction

Un de nos objectifs essentiels d’étudiants chercheurs n’est-il pas d’élaborer de la

connaissance à partir de données éparpillées, de savoirs dispersés dans les blogs,

les revues scientifiques, les thèses, les journaux ou les réseaux sociaux ? Dans des

formats aussi divers que peuvent être les ressources disponibles sur internet :

textuelles, audio, audiovisuelles ?

Nous devons d’une certaine manière, devenir experts du chaos... Nous y sentir à l’aise, pouvoir s’y repérer facilement, être en mesure d’optimiser le temps et

l’énergie qu’on consacre à notre recherche documentaire et à notre veille.

L’objectif de ces deux courtes vidéos est d’aider les étudiants que nous sommes à

s’organiser pour ne pas subir le web, mais en faire un allié indispensable à notre

recherche. Pour cela, je vous présenterai, dans une forme plus introductive qu’exhaustive, quelques outils testés et approuvés, assortis de conseils pratiques

qui me semblent utiles dans nos usages d’internet.

Push/pull

Il existe 2 méthodes pour accéder à l’information sur internet : d’un côté, on peut

aller vers l’information, c’est à dire utiliser un moteur de recherche, ou taper

directement l’adresse d’un site que l’on souhaite consulter, de l’autre, on peut faire

en sorte que l’information vienne à nous, de manière plus ou moins automatisée.

les anglo-saxons nomment cette opposition pull vs push. Nous allons nous appuyer sur cette opposition pour présenter les méthodes et outils parmi lesquels vous

ferez ensuite votre marché.

1. Pull

Pour utiliser efficacement cette méthode, il faut être en mesure d’utiliser le moteur

de recherche adapté et d’y écrire une requête efficace, de telle sorte que le moteur

trouve les meilleurs résultats. 3 conseils avant de démarrer sa recherche

1. S’imposer une limite de temps et un objectif précis. Le mieux est de passer

par des phases de recherches intenses et très ciblées. Cela permet d’éviter

2 écueils: le sentiment d’infobésité (une forme de surcharge

informationnelle qui rend alors toute recherche supplémentaire inefficace),

et la cyber digression qui vous conduira partout sauf à l’endroit où se trouverait l’information visée au départ!

2. Réfléchir à la source que l’on recherche le plus exactement possible, s’agit-

il de livres, d’ articles, de publications officielles, de statistiques, de commentaires d'experts, de comptes rendus de colloque, de vidéos ?

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3. A partir de là, on peut choisir le moteur de recherche adéquat et y entrer

avec soin des mots clés!

Moteur de recherche

Les moteurs de recherche scientifiques pluridisciplinaires Au risque de paraitre saugrenu, sachez qu’il existe d’autres moteurs de recherche

que GOOGLE, Yahoo ou Bing… qui sont des moteurs de recherche généralistes. Dans la recherche scientifique on fera souvent appel à des moteurs de recherche

spécialisés, parmi lesquels on trouvera en premier lieu, les moteurs de recherche

scientifiques pluridisciplinaires tels que GOOGLE Scholar. Ils conviendront à la

recherche d’articles ou de références bibliographiques. Google Scholar est sans doute aujourd’hui le moteur scientifique le plus complet. Il est possible d’y faire des recherches par auteur, par titre, ou par thématique.

Des options supplémentaires permettent aussi de tirer les ficelles bibliographiques

en accédant aux articles ayant cités une ressource donnée par exemple. Un autre avantage certains est qu’il renvoie dès que possible aux versions

gratuites des articles, en pdf ou autres formats (doc, html…). Il s’avère enfin très

pratique pour citer un document dans le format souhaité. A titre indicatif et selon l’article Wikipédia de Google Scholar, le moteur scientifique

de Google prétendait couvrir 85% des parutions scientifiques en 2014. Si les

études sont contradictoires sur la meilleure solution de recherche documentaire,

on note que Google Scholar présente l’intérêt de faire évoluer sans cesse sa base

de ressources qui tend donc à être la plus exhaustive sur la toile. Un problème aussi souvent rencontré est celui de l’accès aux ressources non-libérées. On perd parfois des heures à essayer de consulter un document payant

vers lequel un moteur de recherche nous dirige. Heureusement, les universités

desquelles nous dépendons sont souvent abonnées à un certain nombre de revues.

Leurs articles sont alors consultables gratuitement. N’hésitez donc pas à vous

renseigner sur ce point et à faire vos recherches à partir des ordinateurs de votre laboratoire ou depuis la bibliothèque universitaire.

Pour une vision critique de Google Scholar à plusieurs points de vue, il est possible

de consulter les articles suivants :

Péter Jacsó, « Google Scholar’s ghost authors », Library

Journal, vol. 134, no 18, 2009,p. 26 – 27

M. Burright, « Google scholar—science and technology », Issues in Science and

Technology Librarianship, no Winter, 2006, p. 1 – 4

Péter Jacsó, « Metadata mega mess in Google Scholar », Online Information

Review,vol. 34, no 1, 2010, p. 175 - 191 (DOI 10.1108/14684521011024191, lire en ligne )

Les moteurs multi ressources: portails scientifiques Il existe aussi des moteurs multi ressources: portails scientifiques tels qu’Isidore

du CNRS, science.gov ou worldwildsscience.org ou encore HAL. Ces portails offrent

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des options de recherche et une ergonomie qui facilitent le repérage des

ressources. Vous trouverez des informations complémentaires sur le site de l’université du Havre. Il est encore possible de procéder à des recherches de thèse, sur thèse.fr où l’on

trouve toutes les thèses françaises ou sur DARTEurope l’équivalent européen. Pour en terminer avec cette liste des outils de recherche, on ne peut laisser de

côté les chercheurs de ressources en libre accès que l’on nomme aussi les

moissonneurs OAI. Parmi les plus fournis on retiendra OAISTER, FreefullPDF ou scientific commons. Mots clés et opérateurs: Une fois le moteur de recherche déterminé, il faut encore y inscrire des mots clés.

Le premier conseil est d’éviter les phrases ou les suites de mots trop longues.

Préférez 2, 3 ou maximum 4 mots clés. De cette manière, il devient possible de

modifier consciemment la requête et de voir les évolutions en en comprenant la raison. Pour aller plus loin dans la maitrise des mots clés, je vous invite à vous référer à

la sitographie qui vous orientera vers des listes explicatives des opérateurs

Booléens que l’on ajoute à ses mots clés pour spécifier sa recherche. Certains sont

très utiles. Les opérateur Booléens les plus simples

“ET” Internet ET web. Les documents trouvés

traiteront obligatoirement des deux sujets

car ils comporteront les deux mots clés. “OU” Internet OU web. Cette requête permet de

trouver tous les documents qui contiennent le mot « Internet », ainsi que tous ceux qui

contiennent le mot « web », et tous ceux

qui contiennent les deux. “SAUF” “Internet SAUF web” Cette requête

ramènera tous les documents qui contiennent le mot « Internet » mais pas

les documents qui comportent le mot « web

» doctype: PDF Permet de trier les

ressources souhaitées par leur format. C’est particulièrement utile si l’on est à la

recherche d’un article, d’un mémoire, ou

d’une thèse, mais pas d’un site web. )

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Les moteurs de recherche trouvent toutefois leurs limites dans leur incapacité à

répondre au besoin du chercheur qui doit maitriser parfaitement l’actualité de son champ d’étude. Une veille systématique et efficace serait difficile et redondante s’il

fallait tous les jours poster les mêmes requêtes, se renseigner auprès des mêmes

sites internet et des mêmes blogs pour être certains de n’avoir rien manqué

d’important.

Il existe heureusement des services qui permettent d’automatiser la recherche.

Certains sont basés sur des systèmes d’alerte : vous êtes alors prévenus dès qu’un mot clé parait dans une certaine revue ou sur le web en général. D’autres sont des

agrégateurs de flux, ils compilent tous les articles des sites que vous avez

sélectionnés en une même interface. Enfin, il y a les réseaux sociaux. Ils

demandent davantage d’investissement, sont plus chronophages, mais présentent

l’avantage de favoriser la mise en relation des individus et d’être en synchronie avec l’actualité de son champ.

1. Les alertes

Il est possible de programmer vos moteurs de recherche de prédilection pour qu’ils

vous informent, par mail, à chaque fois que le ou les mots clés que vous avez

renseignés sont publiés sur internet. Les portails scientifiques proposent aussi très souvent un système d’alerte qui permet d’être tenu informé en temps réel de la sortie d’un numéro d’une revue

que vous avez mentionnée dans la rubrique alerte, ou d’un article dont les mots

clés se réfèrent à une thématique préalablement sélectionnée. 2. Les agrégateurs de flux RSS

Les agrégateurs de flux RSS sont quant à eux des applications web gratuites fonctionnant, pour la plupart, sur inscription mais ne nécessitant aucun

engagement. Ce sont des services qui proposent de compiler tous les flux RSS de

sites préalablement sélectionnés. Les flux RSS représentent parfois l’article entier, le plus souvent un résumé de

l’article paru sur le site source, qu’il faut alors aller visiter pour consulter

l’intégralité du contenu. L’exemple de Feedly :

Cette application présente peu de défauts et est plutôt ergonomique. Son intérêt

est de centraliser sur une interface unique, un grand nombre de sources qui

correspondent à nos intérêts. A mesure que le nombre de sources augmente, il

devient nécessaire procéder à une organisation thématique, ce que permet de faire très facilement la majorité des agrégateurs.

Vous pouvez consulter un comparatif détaillé de nombreux agrégateurs, réalisé

par l’Urfist de Paris.

3. Les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont d’excellents moyens de découvrir de nouvelles sources

d’information, ce sont également des médiums intéressants pour être tenu au

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courant d’évènements, voire même du contenu de ces évènements, et ce

potentiellement en direct. Ils permettent aussi de se faire un réseau de pairs ou un réseau professionnel. Il en existe un grand nombre, en voici 2 parmi les plus

utilisés dans le domaine de la recherche. MyscienceWork Il s’agit d’un site multifonction en ligne depuis 2013, doté d’une communauté

internationale de chercheurs et mettant à disposition gratuitement une vaste base

de données scientifiques regroupant plus de 31 millions de publications scientifiques. L’intérêt particulier de cette plateforme se trouve aussi dans ses

techniques de présentation et de mise en réseau qu’elle emprunte à Linkedin ou

Viadeo (spécialisés dans ce domaine), ce qui en fait un moyen efficace pour se

constituer un réseau professionnel. Twitter : Twitter permet de se connecter à des personnes sans l’autorisation de ces dernières. Vous aurez ensuite accès à leurs posts (tweet) et donc à leur actualité.

A l’inverse, tous vos messages pourront être lus par les individus qui vous suivent. Via le système du hashtag (#) qui génère automatiquement des catégories, vous

pouvez facilement sélectionner les informations que vous voulez suivre. Prenons

un exemple : il y a un colloque auquel vous ne pouvez pas assister, vous pouvez vous connecter sur le fil du colloque (#nomducolloque) et ainsi avoir accès à tous

les commentaires qui sont émis en direct par le public. L’astuce est donc de repérer les individus les plus actifs dans votre domaine, de

vous connecter à ces personnes et de suivre régulièrement le fil général de votre

compte. Vous recevrez des liens vers des ressources, des informations précises

sur des parutions où sur des évènements scientifiques en cours ou à venir. Une fois rodé, vous pourrez vous-même assurer des cessions de livetweet, c’est à

dire, réagir en temps réel à un évènement que vous suivez et ainsi participer

activement au cercle partages des connaissances sur internet.

Sitographie

Différents moteurs de recherches et portails pluridisciplinaires : répertoire

de l’université du Havre : https://bu.univ-lehavre.fr/recherche-

documentaire/sites-web-de-reference/moteurs-de-recherche-et-bases-de/

Liste d’agrégateurs de flux RSS réalisée par l’Urfist Paris :

http://urfist.enc.sorbonne.fr/anciensite/rss/agregateur.html

Les opérateurs booléens dans le détail : http://guides-formadoct.ueb.eu/content.php?pid=111868&sid=842560

Support de cours pour les doctorants de Rennes 1 & 2, consacré à la veille

informationnelle, par l’Urfist de Rennes : http://www.sites.univ-

rennes2.fr/urfist/ressources/veiller-memoriser-ses-ressources?destination=ressources