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LA VOIX DES ENFANTS JUIN 2016 - N°24 DOSSIER De nouveaux modes de prise en charge pour une meilleure insertion PORTRAIT Reprendre FRQ¿DQFH GDQV OD YLH

LA VOIX DES ENFANTS - La chaleur d'un foyer pour … · ... une leçon de vie ! 18 NOS AMIS POUR LES ENFANTS ... conquise par les tours de magie et les ... à la maison et associent

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LA VOIXDES ENFANTS

JUIN 2016 - N°24

DOSSIER De nouveaux modes de prise en charge pourune meilleure insertion

PORTRAIT Reprendre

SOMMAIRE

Revue semestrielle de SOS Villages d’Enfants MarocJuin 2016 - N°24Directrice de la Publication : Béatrice BeloubadRédaction : Dawya SadaniConception et réalisation : Jihane RaqiqImpression : Pipo Imprimerie

Ce journal a été édité intégralement grâce au concours de nos partenaires Spie et Fondation CDGque nous remercions !

3 ÉDITO

4 BRÈVES DES VILLAGES Aït Ourir : Karaté kid El Jadida : Théâtre pour tous PRF Casablanca : Les enfants au Festival International du Rire Dar Bouazza : Courir 24 non-stop, quel courage ! Agadir : Les arts martiaux en force Imzouren : Le calcul n’a plus de secrets pour eux ! Lieu de vie : Vive la mariée

6 L’ÉVÉNEMENT DU SEMESTRE Joyeuse fête de la famille et joyeux anniversaire

10 LE DOSSIER DU SEMESTRE La protection de l’enfance au Maroc : état des lieux

12 PORTRAIT Leila et Réda, à nouveau réunis

14 LES PROGRAMMES DE RENFORCEMENT DE LA FAMILLE

16 UN OEIL SUR LE MONDE La coalition des jeunes 2030 Les jeunes gagnants du prix Hermann Gmeiner : une leçon de vie !

18 NOS AMIS POUR LES ENFANTS Fonds publics Entreprises

SOMMAIRE - EDITO

Amine DemnatiPrésident de l’Association Marocaine des Villages d’Enfants SOS

WWW.SOS-MAROC.ORGAucun enfant

ne devrait grandir SEUL !

SAUVEZ UN ENFANT

MAINTENANT

parrainez Tél. : 05 22 77 72 85

E-mail : [email protected] en ligne : www.sos-maroc.org/don-en-ligne

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S.A.R. La Princesse Lalla Hasnaa

Présidente d’Honneur de l’Association Marocaine des Villages d’Enfants SOS

El Jadida est notre premier village construit au cœur de la ville. Moins isolé et stigmatisé, plus ouvert et en contact avec l’extérieur, il a permis à une nouvelle génération d’enfants et à leurs mères SOS de mieux s’intégrer à la communauté. Car c’est cela le ‘’village de demain’’, un lieu ouvert etaccueil lant dans lequel des enfants de tous bords grandissent ensemble et ont les mêmes chances de réussir et de s’intégrer.

Béatrice BeloubadDirectrice Nationale

GAD ELMALEH, PARRAIN DESOS VILLAGES D’ENFANTS MAROC

Chères marraines, chers parrains, chers donateurs, chers amis,

30 ans pour l’Association l’an passé, 10 ans pour le Village d’Enfants SOS d’El Jadida cette année. Au-delà de la célébration, les anniversaires sont aussi autant d’occasions de dresser des bilans et de mesurer le chemin accompli.

Mais nous n’oublions pas que trop d’enfants grandissent encore sans famille. Des enfants dont l’intégration dans la société passe par la désinstitutionnalisation de leur prise en charge. Un mot complexe qui veut dire une chose simple : aucun enfant ne devrait grandir dans une institution (un orphelinat, un centre pour mineurs, une association).Face à l’ampleur de la tâche, que faire ? Il faut trouver des

enfants en kafala) ou des familles d’accueil (soutenues et accompagnées par des professionnels). Nous rejoignons, dans ce sens, la Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc (PPIPEM) qui vient d’inscrire la mise en place de familles d’accueil dans son plan d’action. La

Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement Social, nous nous engagerons résolument dans cette voie

d’enfants.

EDITO ‘‘ Nous n’oublions pas que trop d’enfants grandissent encore sans famille’’

LA VOIX DES ENFANTS - N°24 3

Le dernier semestre a été marqué par plusieurs événements. Nous vous proposons de partager avec nous quelques uns des moments forts qui ont marqué la vie des villages et programmes.

KARATÉ KIDSept enfants du Village d’Enfants SOS d’Ait Ourir inscrits dans un club de Karaté local, le Farah Bay, ont participé au championnat régional de Karaté organisé à Marrakech le 03 mai dernier. À l’issue de ce championnat, de nombreuses médailles (3 médailles d’or et une médaille de bronze) ont été récoltées par les enfants du village, et plusieurs d’entre eux ont réussi la prouesse de se faire sélectionner pour participer au championnat national à Rabat. Et ce sont deux championnes en herbe, Aya 11 ans et Majda 13 ans, qui se sont particulièrement distinguées lors de la compétition nationale en obtenant chacune une médaille d’argent et se classant chacune dans sa catégorie, 2ème

AÏT OURIR PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE LA FAMILLE - CASABLANCA

LES ENFANTS AU FESTIVAL INTERNATIO-NAL DU RIREParmi les enfants bénéficiant du programme de renforcement de la famille au centre de Sidi Bernoussi, certains d’entre eux, particulièrement doués pour les jeux de scène, ont été sélectionnés pour se produire au Festival International du Rire qui a eu l ieu le 30 avril 2016 au théâtre Mohamed VI de Casablanca. Leurs amis du centre et les chargées de programme de l’Association les ont accompagnés afin de les encourager. Les pièces jouées par les enfants, bien que très drôles, mettaient en lumière des sujets de fond comme ceux des enfants vivant dans la rue ou encore les conflits de couple. L’aisance et la maturité de leurs prestations ont impressionné le public qui les a beaucoup applaudis. La matinée s’est achevée au son des rires de la salle, conquise par les tours de magie et les sketchs humoristiques proposés par des comédiens du monde entier, venus se produire pour l ’occasion.

BRÈVES DES VILLAGES

EL JADIDA

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THÉÂTRE POUR TOUSChaque mercredi après-midi, durant deux mois, les enfants du Village d’Enfants SOS d’El Jadida ont eu la chance de participer à un atelier de théâtre en français, proposé par deux jeunes bénévoles. A chaque séance, des scénettes des fables de La Fontaine étaient expliquées aux enfants, puis ceux-ci s’entrainaient à les jouer en ajoutant gestes,

qu’apporte le travail sur scène, les ateliers de théâtre permettent aux enfants de manier la langue française avec plus de facilité et de travailler mémoire et élocution. Qui sait, des vocations de futurs comédiens sont peut-être nées ?

AGADIR

IMZOUREN

VIVE LA MARIÉEC’est dans la plus pure tradition marocaine que la grande famille SOS a célébré les noces de la jeune Wissal. Sa mère SOS, ses frères et soeurs et tous

part aux célébrations et de partager avec elle ces moments de bonheur. Nous lui souhaitons une longue et heureuse vie auprès de son époux.

LE CALCUL N’A PLUS DE SECRETS POUR EUX !Depuis quelques mois, le village d’Imzouren organise des ateliers de calcul mental avec les enfants du village. 24 d’entre eux entre 6 et 12 ans se réunissent chaque samedi après-midi durant deux heures pour s’exercer. Munis de Sorobans, le boulier japonais ancêtre de la calculatrice, les enfants s’appliquent car ils se préparent pour les compétitions amicales qui ont lieu parfois le weekend dans le village.Grâce à l’atelier et à cet outil particulier, les enfants ne voient plus le calcul mental comme une rude épreuve scolaire mais bel et bien comme un jeu dans lequel ils ont envie d’être les meilleurs. Et pour parfaire leur technique, certains d’entre eux n’hésitent pas à continuer à s’entrainer à la maison et associent leur famille qui se prend au jeu.Quand le calcul mental a remplacé la télévision…. !

LA VOIX DES ENFANTS - N°24 5

LIEU DE VIE

LES ARTS MARTIAUX EN FORCE Le Village d’Enfants SOS d’Agadir a organisé dimanche 15 mai un tournoi de Taekwondo entre tous les enfants qui pratiquent cet art martial grâce à l’association Achbal Salam. Enfants du village et extérieurs au village se sont affrontés amicalement sous les regards encourageants des amis, parents et proches, invités pour l’occasion. Après plusieurs combats éliminatoires et beaucoup de

sa place de première équipe du tournoi, et qui a remporté le premier prix. Bravo et merci à l’association Achbal Salam pour son remarquable travail auprès des enfants.

COURIR 24H NON-STOP, QUEL COURAGE !En mars dernier, l’athlète Youness Amine a relevé le formidable exploit de courir 24h sans s’arrêter, dans l’objectif de lever des fonds pour SOS Villages d’Enfants. Son parcours consistait en une boucle sur la corniche de Casablanca, effectuée avec un courage incroyable de 8 h du matin samedi, à 8h du matin le lendemain ! Soutenu par l’association J’aime le Maroc, Youness a permis de mobiliser les médias et de sensibiliser l’opinion à la cause des enfants. De nombreux athlètes sont venus encourager le champion en faisant un bout du parcours avec lui. Les enfants et jeunes du Village d’Enfants SOS de

belle aventure, sont allés sur place pour encourager Youness et courir avec lui dimanche matin aux aurores. Challenge

de vous compter parmi ses amis et ambassadeurs.

DAR BOUAZZA

Durant l’après-midi du dimanche 15 mai, la fête battait son plein au Village d’Enfants SOS d’El Jadida.Enfants du village, équipe SOS, parrains, amis, et partenaires, tout le monde s’est réuni pour célébrer la journée internationale de la famille.Chaque année, SOS Villages d’Enfants a décidé de marquer l’évènement dans tous les Villages d’Enfants SOS du Maroc, pour valoriser le concept de Famille, valeur centrale promue par l’Association. L’occasion était par ailleurs double de faire la fête

bougie et c’était le moment choisi pour marquer l’évènement !

Plusieurs moments forts ont jalonné l’après-midi. C’est d’abord l’orchestre Dell Casablanca Music Club, groupe de musiciens bénévoles de l’entreprise Dell, partenaire de l’Association, qui a enchanté petits et grands en reprenant des tubes de variété connus de tous. Les enfants du village se sont ensuite distingués sur scène dans plusieurs numéros de danse et de chant. Deux jeunes garçons ont d’ailleurs fait sensation avec un numéro de danse gnaouie sur fond de gambri et de percussions. Ils ont réussi à faire danser le public. Impressionné, le Gouverneur de la ville, qui nous a fait l’honneur d’être présent, a

pour les encourager.

L’émotion était également au rendez-vous, lorsque les mères SOS travaillant dans les Villages d’Enfants SOS depuis plus de 10 ans, ont reçu une chevalière, gage de la reconnaissance de l’Association pour la qualité de leur travail durant ces années.Ce sont la directrice régionale de la région MENA, Mme Alya Al Dalli , la directrice du bureau national Mme Béatrice Beloubad et le directeur du village M. Youssef Bouyahiaoui qui leur ont remis leur présent.

Les enfants ont hâte de déguster leur délicieux gâteau

JOYEUSE FÊTE DE LA FAMILLEET JOYEUX ANNIVERSAIRE !

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Les mamans apprêtées dans de jolis caftans pour l’occasion, en étaient fières. Malika, mère SOS au village de Dar Bouazza nous a raconté avant la cérémonie combien ce geste était important pour elle. « Cela marque le fait que l’équipe m’est reconnaissante pour mon travail et que je le fais bien. C’est une grande satisfaction pour moi. »

Petits et grands ont ensuite célébré l’anniversaire

le partenaire Amoud, aux couleurs de l’Association, en forme de pièce montée et habillé de photos des enfants du village lorsqu’ils étaient petits. Autour du gâteau ce n’étaient que cris et éclats de rire ! « Regarde, c’est moi là ! Incroyable.. Je n’ai pas changé ! » Pouvait-on entendre. L’après-midi s’est terminée sur la pelouse du jardin autour des jeux des enfants et d’un buffet bien garni pour l’occasion.

ÉVÉNEMENT DU SEMESTRE

Un moment de grande émotion dans la vie d’une mère SOS

Un village ouvert sur l’extérieur…

Le Village d’Enfants SOS d’El Jadida est la quatrième structure construite par l’Association.L’emplacement choisi, situé près du centre-ville, était un pari nouveau en 2005 : bâtir un village urbain pleinement intégré à l’environnement et ouvert sur la communauté. La construction a commencé en septembre 2005 et s’est achevée en août 2006.

Le Village a été conçu comme une résidence urbaine : trois blocs de quatre appartements familiaux chacun, un bâtiment pour l’administration et un autre pour le gardiennage, des espaces verts et plusieurs salles communes (salle polyvalente, atelier de psychomotricité, ateliers éducatifs…).

Il existe également un espace pour le sport ouvert au public. C’est là que les jeunes apprennent le karaté grâce à une association locale qui enseigne les arts martiaux, mais aussi là que les mères SOS et plusieurs autres femmes extérieures au village viennent prendre des cours de fitness.

LA VOIX DES ENFANTS - N°24 7

Les débuts…

À ses débuts, le village a d’abord accueilli les mères SOS après l’accomplissement de leur formation. Toutes les mères SOS sont en effet formées durant 18 mois à des disciplines aussi variées que la psychomotricité, la nutrition, la psychologie de l’enfant ou encore la comptabilité ménagère, la protection de l’enfance, ... L’objectif est de les outiller au mieux pour qu’elles puissent être préparées à assumer la passionnante mais lourde tâche d’élever des enfants.Khadija, mère SOS à El Jadida raconte : « Nous avons réalisé une formation théorique et pratique très enrichissante. J’ai appris énormément de choses et plusieurs fois durant ma vie au village je suis retournée à mes notes. »

Les mamans ont ensuite préparé les maisons et pris leurs marques pendant un mois en attendant l’arrivée des enfants. « C´est comme si tu étais enceinte, raconte Karima, une autre mère SOS du village. Pas dans ton ventre, mais dans ton cœur. Je me suis posé les mêmes questions qu’une maman qui va bientôt accoucher : est-ce que je saurai faire? Est-ce que je serai à la hauteur? Et puis les enfants arrivent et l’attachement est immédiat. »

octobre 2007 en présence de Son Altesse Royale La Princesse Lalla Hasnaa, Présidente d’Honneur de l’Association. Le Village accueillait alors 66 enfants et 11 mères SOS.

Le village accueille aujourd’hui 95 enfants. 13 autres enfants venus des orphelinats rejoindront le village en septembre 2016.

Tous les enfants du village ont tenu à monter sur scène. Ils ont dansé, chanté et présenté des pièces de théâtre... pour le plaisir de tous !

Cela permet au village de rester ouvert sur l’extérieur et de s’intégrer dans la vie de la communauté.

« Il est toujours aussi sensible mais cette sensibilité il s’en sert aujourd’hui comme d’une qualité, et cela fait de lui un jeune garçon plein d’empathie et d’attention envers les autres. »

Ce couple Maroco-hollandais qui a adopté un petit garçon marocain en Kafala dans une crèche d’Agadir, ne savait, quant à lui, pas ce qui l’attendait ! L’année suivant l’adoption du petit Tarik, la famille, qui vivait en Hollande, est revenue à Agadir pour que l’enfant découvre son pays d’origine. C’est à ce moment-là que l’équipe de la crèche a annoncé à la famille que Tarik avait une grande sœur biologique, Zeineb, placée au Village d’Enfants SOS à El Jadida !

Le couple a tout de suite décidé d’entamer de

Kafala, et réunir la fratrie. Informé, le village a mis en place un long travail de préparation entre Zeineb,

que la séparation à venir ne soit pas une épreuve mais une étape positive vers une nouvelle vie et des horizons prometteurs.

L’Association se donne pour mission de tout mettre en œuvre pour réunir les fratries biologiques lorsqu’elles existent. Le départ de Zeineb pour retrouver son petit frère biologique était non

il allait aussi permettre de libérer une place au sein

puisse y trouver sa place et grandir à l’abri, entouré des soins d’une famille.Au bout de deux ans, Zeineb âgée de 7 ans a retrouvé son petit frère ainsi qu’une nouvelle famille aimante et attentive. Aujourd’hui ils sont toujours installés en Hollande et nous leur souhaitons beaucoup de bonheur.

10 ans d’aventures…

En 10 ans, le village a vécu de belles histoires et beaucoup d’aventures, à commencer par celle du directeur du village Youssef Bouyahiaoui qui raconte : « J’étais moniteur d’arts plastiques au Village d’Enfants SOS d’Aït Ourir lorsque l’on m’a proposé de diriger celui d’El Jadida en février 2007. J’ai accepté et je pensais avoir du temps pour me préparer… Mais on avait besoin de moi tout de suite ! Je suis donc parti dès le lendemain, emportant avec moi quelques affaires dans un petit sac et pensant rester une semaine pour une première prise de contact… En réalité, mon petit sac ne m´a pas quitté pendant 6 mois ! Puis, ma femme m´a rejoint et aujourd´hui cela fait bientôt 10 ans que j´y suis !»

Il y aussi Réda, dont l’histoire est touchante et drôle à la fois. Fatema, sa mère SOS raconte son arrivée au village alors qu’il n’avait que 4 ans. « Lorsque nous sommes alles chercher les enfants à l’orphelinat de Lalla Hasnaa à Casablanca, ils sont venus facilement vers nous. Tous, sauf un, le petit Réda, qui est resté tapi derrière la robe de son éducatrice pour ne pas la quitter. »

Le regard expert de Fatema décela à ce moment précis, l’espace d’une seconde, une douceur et une sensibilité particulière dans les yeux du petit Réda. Sur le chemin du retour, Réda était triste et ne parvenait pas à sécher ses larmes malgré les caresses et les paroles réconfortantes de Fatema.

Arrivés à la maison, Fatema posa sur la table le goûter qu’elle avait préparé spécialement pour l’arrivée des enfants et mit de la musique. La nouvelle famille se détendit, les enfants dansèrent, chahutèrent et mangèrent du gâteau au chocolat. Mais Réda restait de marbre. Debout près du canapé de l’entrée, il avait gardé son cartable sur le dos et ne voulait visiblement pas participer à l’ambiance générale. Fatima, patiente et sachant y faire avec les enfants, décida de le laisser s’acclimater à son rythme. Ce jour-là, le petit Réda fatigué par les émotions de la

chaussures, ses vêtements et… son cartable sur le dos !

De l’eau a coulé sous les ponts depuis cette première fois au village, et c’est un autre Réda que nous rencontrons lors d’une visite dans la maison familiale. Le travail des éducateurs, des professeurs ainsi que l’amour de sa famille SOS ont fait de Réda un garçon calme, intelligent et parfaitement à l’aise au sein du village comme à l’école.

8 ÉVÉNEMENT DU SEMESTRE

L’affection et la patience de la mère SOS, les clés pour panser les blessures...

LA VOIX DES ENFANTS - N°24 9

Quel avenir pour le Village d’Enfants SOS d’El Jadida ?

Aujourd’hui, 95 enfants vivent au Village d’Enfants SOS d’El Jadida. L’Association se tourne vers l’avenir et souhaite mieux intégrer les enfants et les jeunes au sein de la communauté. Un projet est en cours pour l’installation de familles SOS dans des appartements à l’extérieur de l’enceinte du Village.

La prise en charge de type familial évolue

sein d’un foyer aimant et structurant. L’Association et ses partenaires plaident aujourd’hui en faveur d’un dispositif de familles d’accueil qui participera à la désinstitutionnalisation de la prise en charge, la réduction des coûts et une protection de remplacement de qualité pour les enfants.

dans une vie et tant de projets restent à réaliser. Rendez-vous est pris dans une décennie pour un nouveau bilan qui sera, nous n’en doutons pas, aussi riche que celui-ci.

Les amis du Village

Le village tout au long de son existence a eu de nombreux partenaires sur lesquels il a pu compter. Parmi eux Total, McDonald’s et Accor Foundation qui ont permis la construction de bâtiments, Dell

qui depuis 2015 initie les enfants et les mamans SOS à l’utilisation de tablettes avec applications

l’équipement de la salle de psychomotricité ainsi que les ateliers éducatifs, ROCA qui a fourni tous les équipements sanitaires du village, ICM qui a permis

programme de renforcement de la famille, Veolia,

les parrains au Maroc et dans le monde qui ont

du village.Nous les remercions chaleureusement pour leur inestimable soutien.Petite photo souvenir quelques mois après l’ouverture du

Village d’Enfants SOS d’El Jadida. Aujourd’hui les enfants ont tous bien grandi !

En 2016, le village d’enfants SOS d’El Jadida accueille 95 enfants et jeunes.

10 maisons familialesaccueillent les enfants et jeunes.

Le village compte 53 filles et 42 garçons. Amina qui a 4 ans, en est la plus jeune.

Dans les ateliers du village, les enfants peuvent se développer

en pratiquant de la musique et du théâtre.Chaque enfant pratique aussi un sport :

Football, karaté ou judo.

Le programme de renforcement de la famille a été créé en ce sens pour permettre, en amont,

en charge de mères seules, en grande détresse qui ne parviennent pas à élever leurs enfants dans des conditions décentes. Le programme leur offre une

permettre par la suite de subvenir aux besoins de leur famille et de retrouver dignité et envie de se battre pour leurs enfants. Les enfants sont scolarisés et les dépenses de santé, hygiène et habillement et de nourriture sont prises en charge selon les besoins de chaque famille. Le contrat programme avec une famille dure 3 ans. Le temps que la mère puisse subvenir aux besoins de sa famille.

Lorsque la prise en charge d’un enfant par ses parents n’est plus possible, il est demandé à sa famille élargie de prendre le relais. SOS Villages d’Enfants intervient également dans ce sens pour renforcer les familles et leur permettre de jouer leur rôle de soutien et de socle éducatif pour l’enfant.

L

Si placer l’enfant dans sa famille biologique ou élargie s’avère impossible dans des délais appropriés ou est jugé contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant, des

devraient être envisagées. La Kafala est le seul système de protection alternatif à l’institutionnalisation actuellement au Maroc. Il permet à l’enfant de grandir au sein d’une famille dans laquelle il trouve l’affection et le soutien nécessaires pour se construire.

O

De l’avis de nombreux médecins, pédopsychiatres, psychologues et éducateurs spécialisés dans le domaine de l’enfance, les institutions de protection de l’enfance tels que les orphelinats peuvent

la destinée d’un individu. En effet, depuis 2003, partout dans le monde, de nombreuses études et recherches sur les enfants placés en institutions, comme celle réalisée par l’Unicef en 2005 sur la violence à l’égard des enfants en milieu institutionnel, ont reconnu un lien potentiel de cause à effet entre le placement en institution et l’exclusion sociale, la violence, la déperdition scolaire ou les problèmes de santé mentale des enfants placés. Lorsque la qualité de la prise en charge des

faiblesses du système de contrôle accentuent bien souvent lourdement la vulnérabilité des enfants institutionnalisés. Et cette qualité de prise en charge est directement liée aux moyens humains et

De plus en plus de pays comme les pays européens, les États-Unis ou des pays d’Afrique comme le Rwanda, se sont accordés pour fermer leurs institutions de protection de l’enfance et convergent vers d’autres modèles de prise en charge plus adaptés pour l’enfant. Le système d’institution peut cependant rester indiqué dans certains exemples précis notamment lorsque l’enfant est lourdement handicapé et a besoin d’une prise en charge et de soins particuliers.

L

La famille reste le premier maillon de socialisation de l’enfant. Selon la Convention Internationale des Droits de l’Enfant « Chaque enfant a le droit de grandir au sein d’une famille qui lui apporte affection, respect et sécurité ». D’après les lignes directrices des Nations Unies relatives à la protection de remplacement pour les enfants, tout doit être mis en œuvre pour le maintien ou le retour de l’enfant dans sa famille biologique ou élargie. Aussi, chez SOS Villages d’Enfants, tout est d’abord fait pour que l’enfant reste auprès de sa famille biologique.

DOSSIER

LA PROTECTION DE L’ENFANCE AU MAROC : ÉTAT DES LIEUX

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Une famille, quelle meilleure place pour grandir et s’épanouir sereinement ?

L

Le Ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement Social, avec l’appui de l’UNICEF, a lancé en 2013 une Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc (PPIPEM) (Cf. article journal SOS N° 20 de juin 2014). Il a inscrit dans son programme de mise en œuvre, présenté en mars 2016, le lancement du dispositif des familles d’accueil au Maroc. En parallèle à la mise en œuvre de la PPIPEM, différentes organisations de la société civile marocaine se sont regroupées en plateformes associatives, visant la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques en matière d’enfance, dans le respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

L SOS V E

Au sein de SOS Villages d’Enfants, plusieurs

l’insertion socio-professionnelle des jeunes de plus de 18 ans : leur employabilité et leur intégration dans la société. En effet, à l’issue de leur formation, certains jeunes, faute de liens sociaux durables établis en dehors des Villages d’Enfants SOS, ont

à vivre de manière autonome.Il nous est alors apparu que le rôle du maillon communautaire reste irremplaçable, autant que

consiste à penser qu’une famille de substitution de l’enfant plus intégrée à la collectivité que sa famille SOS, permettra à l’enfant puis au jeune de grandir harmonieusement et de bâtir son avenir.

A cet effet, l’Association a mis en place un programme pilote de placement en familles d’accueil. Cette initiative est en ligne avec notre vision, selon laquelle chaque enfant a le droit de grandir au sein d’une famille qui lui apporte affection, respect et sécurité. Elle s’inscrit dans la continuité de notre mission qui est d’accueillir et d’accompagner durablement les enfants qui nous

citoyens épanouis, intégrés et actifs dans la société. La ré-innovation du modèle de SOS Villages d’Enfants nous permettra d’être en synergie avec le processus de désinstitutionnalisation de la prise en charge des enfants sans soutien familial instauré par la PPIPEM. L’objectif étant le développement d’un dispositif de familles

besoins des enfants privés de protection parentale, aux aspirations des familles marocaines prêtes à prendre en charge ces enfants, ainsi qu’aux réalités des acteurs publics et privés, œuvrant dans le secteur de la protection de l’enfance au Maroc.

Le système de Kafala peut cependant présenter certaines dérives, à cause notamment du manque d’évaluation des familles avant la prise en charge de l’enfant et du non suivi de ces familles, une fois que la Kafala a été mise en place. Par ailleurs, au Maroc, plus de la moitié des enfants placés en institution le sont pour cause d’extrême pauvreté et ont encore au moins l’un de leur parent. Dans ces cas, la Kafala n’est pas toujours indiquée dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Il serait préférable de renforcer et accompagner la famille

dignement auprès de leurs parents ou de leurs proches.Au Maroc, le nombre de parents candidats à la Kafala est par ailleurs bien moins important que le nombre d’enfant vivant dans les orphelinats. Cela laisse alors peu de chance à beaucoup d’entre eux d’être accueillis au sein d’une famille.

I

Lorsque le système de Kafala n’est pas possible ou ne se révèle pas être la solution adaptée pour certains enfants, leur prise en charge au sein de leur communauté par une famille d’accueil devrait être encouragée, dans la mesure où elle permet une continuité dans la socialisation et le développement. En effet, la famille d’accueil est une des alternatives en vue du processus de désinstitutionnalisation, qui a montré ses bienfaits dans de nombreux pays.C’est un programme de substitution familiale qui a le grand avantage de ne pas changer les repères communautaires de l’enfant. C’est une alternative à la prise en charge par les institutions de protection de l’enfance, qui permet à l’enfant d’être tout au long de son développement guidé par une famille vivant dans la communauté, qui le soutient et le protège.

La famille d’accueil prend en charge la santé, l’éducation, l’alimentation et le suivi scolaire de l’enfant pendant toute la durée de son placement. Un budget est alloué à la famille pour les dépenses de l’enfant. De plus, durant toute la durée du placement, la famille d’accueil est accompagnée et suivie sur le plan technique par des équipes professionnelles qui s’assurent que la prise en charge de l’enfant est de qualité et favorise son bon développement. La famille d’accueil, la communauté dans laquelle elle vit, les professionnels chargés du suivi des familles constituent

l’entourent et œuvrent pour son bien-être.

LA VOIX DES ENFANTS - N°24 11

Le bonheur d’être entouré !

L’année dernière, Leila avait connu une étape importante de sa vie : pour se rapprocher du spécialiste qui effectue son suivi médical à Casablanca, elle avait dû déménager du Village d’Enfants SOS d’Agadir, vers celui de Dar Bouazza. Grâce aux soins prodigués, Leila avait pu retrouver bien-être et équilibre. Aussi, le déménagement, qui impliquait pour Leila de quitter son ancienne famille SOS et d’en intégrer une nouvelle,

sa place au sein de sa nouvelle famille.

Mais vous connaissez l’adage, « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». En effet, Leila a un petit frère Réda d’un an son cadet. Les frères et sœurs étaient très proches et Leila avait un rôle très protecteur envers son petit frère. Réda n’a pas déménagé avec sa sœur car il nous avait

qu’il la rejoigne. Mais Réda non plus ne supportait plus d’être éloigné de sa grande sœur. Il était triste et la pleurait souvent. Alors pour le bien-êtrede Réda et celui de Leila, le déménagement

suivante. L’école où sont scolarisés les enfants du village de Dar Bouazza a aussi joué le jeu et accepté de recevoir Réda en milieu d’année. Sans cela, le déménagement n’aurait pas pu se faire.

Leila et Réda, heureux d’être à nouveau réunis

PORTRAIT

LEILA ET RÉDA, À NOUVEAU RÉUNIS

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L’excitation de Réda était à son comble lorsqu’il a pris l’autocar, en compagnie de sa mère SOS Nadia, pour rejoindre sa sœur. Cela faisait de longs mois que Leila

bouleversée de le voir, là, devant elle. Elle pleurait et riait en même temps. « Nous avons tous pleuré à ce moment-là. Ils étaient tellement heureux de se retrouver. Je n’ai pas de mots pour décrire ce que nous avons ressenti. Mais une chose est sûre, c’est qu’il y a beaucoup d’amour entre eux »Zohra, la mère SOS qui s’occupe à présent de Leila et Réda. Les 2 enfants ont été entourés par les autres enfants du village, qui voulaient faire la connaissance du nouveau venu dont Leila parlait si souvent.

Les jours suivants, Leila n’a pas quitté son frère d’une semelle, voulant s’occuper entièrement de lui. Elle voulait lui donner à manger et l’aider à s’habiller. Mais Réda avait grandi depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il est même aujourd’hui plus grand que Leila de taille et le lui a fait savoir. « Je ne suis plus un bébé. Je suis assez grand pour manger tout seul », lui a-t-il dit à maintes reprises. Mais Leila n’en a pas vraiment tenu compte et a continué de longues semaines à chouchouter son petit frère.

Les premières semaines de transition n’ont néanmoins pas été faciles pour Réda. Il avait besoin de trouver de nouveaux repères. Zohra a bien vu qu’il n’était pas bien.

Avec Réda à ses côtés, Leila a toujours le sourire !

Leila avait fréquenté de nombreux hôpitaux pour son travail et connaissait, pour l’avoir côtoyée, la détresse des enfants orphelins. Lors de sa première visite au Village d’Enfants SOS d’Ait Ourir Leila est séduite. «Il y avait une ambiance incroyable au village» nous raconte-t-elle. «Je ressentais vraiment la complicité entre les membres des familles SOS. Les mamans SOS forçaient mon admiration. Leur travail était très prenant mais elles l’accomplissaient avec une grande passion et beaucoup d’implication. Quant au directeur du village, le ‘papa spirituel’, il représentait un point d’ancrage pour les enfants, un référent sur lequel ils pouvaient compter en cas de besoin».

Lorsqu’on lui demande une anecdote dont elle se souviendrait à propos de son histoire avec SOS Villages d’Enfants, Leila raconte : « Ce que j’aimais par-dessus tout lorsque je venais au village, c’était le moment où je passais la porte d’entrée. Il y avait toujours un enfant qui m’apercevait et qui allait donner le signal aux autres. Quel accueil ! ».

A propos de ce qu’elle retire de sa fonction de marraine, Leila est très claire : « Je pense que ce que cela m’apporte intrinsèquement, c’est d’avoir le sentiment de participer à la construction de ces enfants. Si j’ai contribué au fait qu’ils aient pu démarrer du bon pied dans la vie, alors c’est une magni que réalisation ». Plusieurs personnes de l’entourage de Leila se sont engagées en tant que parrains auprès de SOS Villages d’Enfants. « J’ai entraîné quelques-unes de mes connaissances dans mon sillage » « Je pense qu’ils ont compris le besoin et vu l’impact qu’ils pouvaient avoir, avec peu de choses, sur la vie de ces enfants ».

parrainer les enfants dans les années à venir. Elle aimerait

régulièrement de manière bénévole auprès des enfants. Son idée : leur faire découvrir contes et littératures étrangères, le moyen idéal selon elle pour « rencontrer l’autre et le comprendre ». Nous leur souhaitons !

Elle a donc demandé à ce qu’il voie plusieurs spécialistes. Réda a ainsi été vu par un psychologue et un orthophoniste. Zohra lui a également accordé beaucoup d’attention. Cette mère SOS expérimentée

été aussi spectaculaire que rapide. «Le petit garçon réservé et distant s’est révélé câlin et dynamique. Et à l’école, il a commencé à s’appliquer. Sa maîtresse a été agréablement surprise»Réda s’est même inscrit à l’atelier de calcul mental, alors qu’il n’avait pas voulu le faire à son arrivée. En l’espace de quelques semaines, il a réussi à devenir l’un des plus forts du groupe. Il a même endossé le rôle d’assistant de l’éducateur qui anime l’atelier et c’est lui qui arrive le premier maintenant et aide à installer le matériel !

LA VOIX DES ENFANTS - N°24 13

L

1986. C’est la date à laquelle Leila Ayouche s’est présentée au bureau national de SOS Villages d’Enfants, à Casablanca, pour demander à être marraine.

C’était au tout début de l’aventure SOS Villages d’Enfants au Maroc. A l’époque, le premier village, celui d’Aït Ourir, venait d’ouvrir. Leila avait entendu parler de l’Association lorsqu’elle habitait en Allemagne et trouvait que le concept de regrouper des enfants orphelins, en fratries, protégés et aimés par de ‘nouvelles’ mères SOS était incroyable. Elle savait depuis lors qu’elle voudrait participer, d’une

humaine.U

Certaines familles SOS ont à présent deux mères SOS. La nouvelle famille de Réda en fait partie. Le petit garçon vit aujourd’hui avec 6 frères et 2 sœurs, sous l’œil attentif et bienveillant de Zohra et Zahra. Les deux mères SOS s’occupent des enfants à tour de rôle. Réda les appelle « Khalti ».

Au cours des derniers mois, il s’est particulièrement rapproché de Zohra qui remplit peu à peu dans son cœur la place laissée par sa première mère SOS restée à Agadir. À la maison, le petit garçon s’est bien entendu avec ses nouveaux frères, sauf sur un sujet épineux. S’ils sont tous fans de football, les garçons de la maison soutiennent des équipes différentes. Alors, le jour où ces équipes se rencontrent, l’ambiance au sein de la maison est garantie. « Pendant les matchs, c’est la folie à la maison. Les enfants crient après les joueurs et les arbitres, comme s’ils pouvaient les entendre », raconte Zohra. Malheureusement pour Réda, son équipe ne gagne pas toujours ! Mais cela n’empêche jamais le petit garçon de rejoindre ses frères dans la cour du village pour jouer une partie de football et prendre ainsi sa revanche.

Prendre en considération l’intérêt supérieur de chaque enfant et ses besoins mais aussi réunir les fratries biologiques sont des principes forts qui guident nos actions au quotidien. L’histoire et le parcours de Leila et de Réda témoignent de notre volonté de permettre à chaque enfant de se développer au mieux, en grandissant avec son histoire et ses racines.

Réda dans sa nouvelle maison

U

Les petites n’ont qu’une année d’écart et lorsqu’elles étaient encore bébé, la vie n’a pas été tendre pour Bouchra. Elle s’est retrouvée à la rue, du jour au lendemain, malgré son niveau baccalauréat, avec ses deux bébés dans les bras. C’est à cette époque que le chemin de Bouchra et celui de SOS Villages d’Enfants se sont croisés.

C’était un mercredi. Bouchra venait de fuir son domicile. Elle était assise par terre, à même le sol, avec ses deux petites filles. Elle sanglotait… Fatma, une inconnue qui passait par là, touchée par la détresse visible de cette femme, s’est arrêtée pour tenter de lui venir en aide. Bouchra a de la peine à lui expliquer qu’elle est à la rue depuis peu avec ses enfants, démunie et sans aucune ressource. Les filles, complètement déshydratées, pleuraient de fatigue, de faim et de soif. Bouchra qui allaitait encore la plus petite n’avait même plus assez de lait pour la nourrir.

Fatma, connaissant l’Association de réputation la dépose en voiture à la porte du bureau national de Casablanca, en lui conseillant de monter voir l’équipe et en lui laissant son adresse, au cas où.Souad, une collègue de l’Association lui ouvre la porte. Bouchra encore effondrée a du mal à raconter ce qui lui arrive : son mari malade psychologiquement et subissant de lourds traitements, a décidé d’arrêter la prise de ses médicaments. Impossible pour Bouchra de le faire revenir sur sa décision. Depuis, l’équilibre psychologique et affectif de la famille dans le petit baraquement qui leur sert de maison était mis à très rude épreuve. Et Bouchra, craignant pour ses enfants, a préféré s’enfuir dans la rue, plutôt que de continuer à vivre dans ces conditions.

PORTRAIT14

SOS Villages d’Enfants inscrit Bouchra au programme de Renforcement de la Famille. Bouchra choisit le centre de Chouhada et une formation en couture. «C’est l’éducatrice Moulouda qui m’a accueillie dans le centre de Chouhadaa lorsque je suis arrivée» se souvient Bouchra. «On peut dire qu’elle m’a littéralement sauvé la vie».

L’Association gère alors tous les aspects fondamentaux de la vie de Bouchra. Elle commence par lui louer un endroit où habiter et prend en charge ses dépenses et celles de ses

les médicaments de son mari. Tous les mois, Bouchra peut récupérer un panier de denrées avec les articles essentiels pour sa petite famille.« J’ai pu réintégrer le domicile familial une fois que son état s’est stabilisé grâce à la prise en charge de ses dépenses de santé par l’Association » précise Bouchra. « La famille est de nouveau réunie ».

parvenir à mettre des mots sur leur vécu et apaiser leurs souffrances. « J’ai également pu suivre une formation en couture et acquérir une machine à coudre ». Nous raconte Bouchra. « Grâce à cela je commence petit à petit à pouvoir subvenir à mes besoins ». « Et ce n’est pas la seule formation dont j’ai béné cié » continue-t-elle. « J’ai également appris grâce à l’équipe d’éducateurs à savoir gérer un budget, à prendre soin de ma famille et aussi beaucoup de choses sur la manière d’éduquer les enfants ».

« Je ne pourrai jamais assez leur exprimer ma reconnaissance. Avant, je pense que je ne savais pas vraiment qui j’étais. Aujourd’hui, grâce à tout ce que l’Association m’a offert, j’ai réussi à faire émerger ma vraie personnalité. Je sais que je peux compter sur moi-même et assumer mes enfants. Ils m’ont tout simplement rendu ma dignité ».

Khadija et Bouchra, deux femmes, deux destins communs dans la tristesse et la misère. Et puis un jour, le chemin s’éclaire…

revanche sur la vie.

REPRENDRE CONFIANCE DANS LA VIE

Le « quartier » où Bouchra habitait avec sa famille

s’illumine : « Mes lles aujourd’hui sont magni ques. Elles sont en parfaite santé, joyeuses et bien éduquées. Depuis qu’elles sont entrées à l’école, elles ont toujours été premières de leur classe. J’en suis très ère. » « Il faut dire que l’Association n’a pas lésiné pas sur les moyens » appuie Bouchra. « La scolarité de mes lles est très suivie, et elles béné cient régulièrement

de cours du soir. Par ailleurs leurs livres et tout leur matériel scolaire sont pris en charge ! »

L’avenir, Bouchra le voit apaisé et beaucoup plus lumineux. « Mes lles seront de grandes dames » dit-elle. « Avec le destin qui est le leur, c’est certain. Ce seront des femmes af rmées et indépendantes ». « D’ailleurs Hiba la plus jeune veut devenir garde du corps royal, elle est vraiment déterminée ! » nous raconte Bouchra. Selma, quant à elle, caresse le rêve de devenir juge un jour. Pour s’opposer aux injustices et aider les femmes en situations précaires, comme l’a été un jour sa maman, à s’en sortir.Une chose est sûre, quel que soit leur chemin, nous sommes certains qu’elles iront loin !

P

Malgré la modestie des lieux, on se sent tout de suite à l’aise chez Khadija. Elle nous accueille chaleureusement et s’excuse de ne pas pouvoir nous proposer des assises plus confortables. Petit à petit, Khadija se livre et revient sur un passé douloureux. Elle évoque à demi-mots les violences que son ex-mari leur faisait subir à elle et à ses 2 petits garçons.

Sans éducation scolaire ni formation professionnelle, Khadija est encore très jeune lorsqu’elle quitte sa campagne natale pour suivre son mari dans la grande ville. Très vite, elle découvre que son mari est un homme violent. De ses années de mariage, Khadija ne garde aucun souvenir heureux. « Complètement enfermée chez moi, j’avais peur de sortir dans la rue. J’avais peur de tout et de tout le monde ».

Elle a ainsi essuyé coups et humiliations durant des années. Pudiquement, en s’excusant presque de la

échapper le mot « torture ». Elle continue « Un jour, mon mari nous a mis à la porte mes enfants et moi… On a dormi deux nuits dans la rue. J’avais peur pour mes garçons.».en rez-de-chaussée d’un immeuble. « C’était sale et insalubre, mais au moins on avait un toit pour s’abriter de la pluie et des murs pour nous protéger de la rue ».

Khadija se remémore ces moments si pénibles qu’elle a vécus avec ses enfants « Nous avons connu la faim, les privations, le froid, la peur… Nous vivions au jour-le-jour. Si on avait la chance de manger un jour, on ne pouvait pas en dire autant pour le lendemain ».

C’est pour ses enfants que Khadija retrouve la force de se battre, elle se rend alors dans une association de son quartier où on lui parle de SOS Villages d’Enfants.Le réconfort c’est auprès de Saïda, chargée de programme SOS, que Khadija l’a trouvé. Petit à petit, au gré des rencontres, Khadija raconte son calvaire. « Chez SOS je me sentais comme chez moi » « Quand Saïda m’a annoncé que mon dossier avait été validé par le comité d’admission et que mes enfants allaient béné cier de l’aide de l’Association. Je n’en croyais pas mes oreilles. C’était comme une nouvelle naissance pour moi ».

Commence alors un processus de prise en charge complet pour venir en aide à la famille et lui permettre de se reconstruire. Les enfants de Khadija sont entièrement pris en charge et notamment sur les plans scolaire et médical. Pour permettre à Khadija de subvenir aux besoins de sa famille et à terme, de devenir autonome, Saïda propose à Khadija de suivre une formation. Elle choisit la couture et apprend rapidement les rudiments du métier.A l’aide de la machine à coudre qu’elle a reçue, la maman travaille nuit et jour pour subvenir aux besoins de sa famille.A l’école, ses enfants sont tous deux brillants. Ils font preuve d’une détermination sans pareil pour

ses garçons qui essaient, eux-aussi, de s’en sortir malgré un lourd passé.

Aujourd’hui, si Khadija continue à se battre au quotidien pour retrouver sa dignité de femme et reconstruire sa famille, elle envisage l’avenir avec plus de sérénité. « Je suis con ante, bientôt mes garçons seront des hommes. Ils gagneront leur vie et moi je peux désormais gagner seule ma vie grâce à mes travaux de couturière ».

Une nouvelle vie commence...

LA VOIX DES ENFANTS - N°24 15

LA COALITION DES JEUNES 2030

SOS VILLAGES D’ENFANTSÀ TRAVERS LE MONDE

LES JEUNES GAGNANTS DU PRIX HERMANN GMEINER : UNE LEÇON DE VIE !

Depuis plusieurs mois, SOS Villages d’Enfants mène

l’Organisation d’ici 2030. Notamment en ce qui concerne la prise en charge des jeunes et leur intégration socio-professionnelle. Une coalition a été créée dans ce but.Les 19 membres de la coalition des jeunes 2030 viennent de diférents villages d’enfants SOS à travers le monde. Ils se sont réunis en janvier dernier à Casablanca pour discuter des améliorations et réformes potentielles à mettre en place pour rendre encore meilleur le système au sein des villages d’enfants SOS.

De leurs sessions de travail, plusieurs messages clés sont ressortis : l’accès à l’emploi tout d’abord, est selon eux une priorité. « Avoir un emploi est l’un des principaux dé s des jeunes lorsqu’ils quittent les Villages d’Enfants SOS» explique Mounssif représentant du Maroc et élu porte-parole masculin du groupe. La deuxième demande du groupe rejoint la première. « Nous avons besoin d’être plus intégrés au monde extérieur »des enfants aux prises de décisions qui les concernent a représenté également une de leurs demandes prioritaires. Megi, représentante de l’Albanie et porte-parole féminine du

« À chaque fois que les jeunes sont consultés, l’Association prend en compte notre feedback ; et même si certains changements structurels peuvent parfois prendre du temps, nous savons que nos demandes seront étudiées en priorité ».

Nous les soutenons et leurs souhaitons du courage et beaucoup de succès dans leurs démarches.

« Je suis tellement heureuse » répond Daliborka émue, lorsqu’on lui demande ce que cela fait d’être la gagnante féminine du Hermann Gmeiner Award 2016. « Je n’arrive pas à croire que cela me soit arrivé à moi ! ».Daliborka a été choisie cette année à l’issue de la campagne de vote en ligne, pour son courage et sa ténacité face à l’adversité. Daliborka est arrivée en Croatie en tant que réfugiée de la guerre de Bosnie. Elle a, par la suite, été accueillie au Village d’Enfants

de chemin depuis. Elle a obtenu plusieurs distinctions académiques et s’est battue au niveau international pour le droit des enfants vivant en centres de protection. Elle se réalise aujourd’hui avec succès dans le domaine de la banque. Lorsqu’on demande à Daliborka si elle a un message pour les enfants accueillis en centres de protection de l’enfance, elle répond : «Je crois qu’il faut continuer d’avancer et essayer de vivre chaque jour un petit peu mieux que celui d’avant. Puisqu’il est impossible d’aller en arrière, alors il faut aller de l’avant».

William est, quant à lui, un jeune garçon plein d’avenir. Il est acteur de la profession médicale et prépare son entrée au sein de la prestigieuse ONG Médecins Sans Frontières. Il a fait des études internationales au United World College et il est un membre actif du Rotary International et du Rotaract. Il est aussi professeur de langues à ses heures. Il dit à propos de sa campagne « Je n’ai pas fait campagne uniquement pour que les gens votent pour moi. J’avais également très à cœur de faire connaître et de célébrer l’incroyable travail que fait SOS Villages d’Enfants à travers le monde ». William est très heureux d’avoir gagné le prix : « Je suis tellement er » dit-il. «C’est déjà un honneur d’être nominé, que dire alors de gagner le prix !».

UN OEIL SUR LE MONDE16

CONTINUEZ A NOUS SOUTENIR

NOS AMIS POUR LES ENFANTSSans nos partenaires et nos parrains et donateurs généreux et engagés, nous ne pourrions pas remplir notre mission auprès des enfants. Aussi, nous remercions ici ceux qui ont nous ont soutenus durant les 6 premiers mois de l’année, sans oublier nos partenaires engagés sur le long terme, ni nos parrains.

Depuis quelques semaines, nous développons une nouvelle approche pour recruter de nouveaux parrains : la collecte de fonds en face à face. En allant chaque jour à la rencontre du grand public dans des lieux choisis, nous espérons à l’avenir pouvoir compter sur encore plus de parrains pour

d’enfants. Si vous croisez nos équipes, arrêtez-vous un instant et sautez la pas, devenez parrain ou marraine SOS !

En 2015, sur 100 dhs collectés, 84 dirhams vont à la prise en charge directe des enfants, et 16 dirhams uniquement à nos frais d’administration et de collecte.

L’équipe de collecte de fonds

arrêtez-vous un instant et sautez le pas,

FONDS PUBLICS

NOS AMIS POUR LES ENFANTS

NOUVELLE CONVENTION DE PARTENARIAT

LES VILLAGES D’ENFANTS SOS RENOUVELLENT LEUR MATÉRIEL

Dans le cadre de la Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc, SOS Villages d’Enfants Maroc et le Ministère de la Solidarité de la Femme de la Famille et du Développement Social ont signé une convention de partenariat basée sur les orientations stratégiques de l’association.L’objectif est d’améliorer la qualité de prise en charge des enfants et des jeunes sans soutien familial ou risquant de le perdre, au sein des Établissements de Protection Sociale dans les régions de Casablanca, El Jadida et Rabat.Le projet met en œuvre la formation et l’accompagnement des ressources humaines de 40 Établissements de protection sociale (EPS) et plus de 3000 jeunes sans soutien familial enphase d’insertion, durant 3 ans.Il s’articule autour de 3 axes principaux : la duplication du processus d’encadrement des jeunes effectué par SOS Villages d’Enfants favorisant l’insertion, la sensibilisation et la formation sur la thématique des Droits de l’Enfant ainsi que la formation

Grâce à la Direction de l’Entraide Nationale, 6 unités de

de fonctionnement.Parmi elles, les Villages d’Enfants SOS d’Agadir et d’Aït

matériel électroménager et permettre ainsi aux familles de vivre et de travailler dans de meilleures conditions.

Nous remercions chaleureusement tous nos partenaires institutionnels pour leur soutien et leur engagement permanent auprès de SOS Villages d’Enfants :Les

dans le cadre des projets INDH, les des régions où sont implantées nos unités, le

pour son soutien dans l’organisation des colonies de vacances des Enfants, l’ qui finance l’acquisition d’un Bus pour le transport des bénéficiaires du Villages d’Enfants SOS d’Agadir.

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Dans le cadre de la 15ème Coupe de Golf du Portugal qui s’est tenue à Marrakech, la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services du Portugal ainsi que l’Ambassade du Portugal ont organisé un Gala en faveur de SOS Villages d’Enfants. Un grand merci aux organisateurs !

LES REPRÉSENTANTS DU PORTUGAL AU MAROC SOUTIENNENT LES ENFANTS

de sensibilisation le 13 avril à Casablanca et le 19 avril à Rabat, en présence des représentants des Établissements de Protection Sociale, du Ministère de la Solidarité, de laFemme, de la Famille et du Développement Social, et denotre partenaire, l’Entraide Nationale.

ENTREPRISESNOS AMIS POUR LES ENFANTS

UNE FÊTE DE LA FAMILLE SOUS LE THÈME DE LA JOIE

UNE JOURNÉE INOUBLIABLE

L’après-midi du dimanche 15 mai était festive dans les Villages d’Enfants SOS ! Magiciens, jeux, spectacles, animations, sans oublier glaces et autres gourmandises… Les enfants, parrains et amis présents s’en sont donnés à cœur joie et ont pleinement

Nous tenons à remercier nos partenaires, grâce auxquels la fête a été plus belle : D pour le concert offert par son groupe de musiciens le D C M C , M D pour son stand de glaces qui a eu un énorme succès auprès des petits et des moins petits, DHL et O pour les activités ludiques et récréatives préparées spécialement pour les enfants, A C L C -C et H pour

qu’ils nous ont permis de réaliser, B pour les lots de cadeaux offerts aux participants.Merci encore à eux de nous aider à célébrer chaque année avec bonheur, cette valeur sacrée qu’est la famille.

LA FONDATION OCP SOUTIENT LE PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE LA FAMILLE

en l’Association en validant les résultats de la première année du Programme de Renforcement de la Famille d’El Jadida,

programme pour la deuxième année. L’OCP, par le biais de sa fondation, nous permet de venir en aide à une quarantaine de familles très vulnérables et aux 100 enfants qui grandissent au sein de ces familles. Soutien psychologique et juridique, formation et aide à la recherche d’emploi, prise en charge des frais médicaux, soutien scolaire sont quelques-uns des aspects du programme rendu possible par la fondation OCP. Nous les remercions chaleureusement pour leur soutien renouvelé.

Engagé à nos côtés depuis plus de 13 ans, McDonald’s Maroc répond toujours présent pour nos temps forts et nos événements. À l’occasion de la Fête de la Famille et de la célébration des 10 ans du Village d’Enfants SOS d’El Jadida, notre partenaire a régalé petits et grands avec un stand de glaces qui a remporté un vif succès.

MCDONALD S PÉRENNISE SON ENGAGEMENT EN FAVEUR DES ENFANTS

10 ANS DE PARTENARIAT !

Cette année, nous fêtons nos 10 ans de partenariat avec les groupes Saham, CIH et la Grande Récré. Nous tenons à les remercier pour leur soutien indéfectible et leur engagement envers les enfants privés de famille depuis toutes ces années.

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© Azddin AMDAA Arteck Photo

© Azddin AMDAA Arteck Photo

En plus du parrainage de 100 enfants et de la prise en charge totale de 2 familles à El Jadida, méditel a offert une journée exceptionnelle à 40 enfants du village d’enfants SOS d’Aït Ourir en les invitant à participer au charity game qui a clôturé le Marrakech du Rire. Quelle joie immense pour les enfants de découvrir le grand stade de Marrakech! Quelle émotion de rencontrer sur le terrain Jamel Debbouze et toutes les personnalités qui jouaient pour la bonne cause. Des souvenirs qui resteront gravés longtemps dans le cœur de nos petits protégés.

NOS AMIS POUR LES ENFANTS

Pour la 4ème année consécutive, DHL et SOS Villages d’Enfants Maroc unissent leur force pour préparer au mieux les jeunes à leur insertion professionnelle. La nouvelle convention de partenariat a été signée au village d’enfants SOS de Dar Bouazza à l’occasion de la visite du nouveau directeur général de DHL et d’une délégation de la région MENA. Financement des ateliers d’orientation, visites de l’entreprise, stages d’été : encore une belle année de partenariat en perspective !

PRENDRE SOIN DE SOI… ET DES AUTRES

l’Association en reversant une partie des ventes de produits de son

participer aux frais de scolarité des enfants. Après un premier produit solidaire dans le catalogue de mars, un prochain sera présent dans le catalogue de septembre 2016. Quand prendre soin de soi permet également de prendre soin des autres… nous disons Merci !

Cette année, la Fondation Société Générale a choisi d’augmenter son soutien à l’Association en parrainant totalement une maison du Village d’Enfants SOS d’Agadir. À cette occasion, le conseil de surveillance est venu découvrir le village et a offert des tenues de sport aux enfants. Par ailleurs, à l’occasion de la journée « Marrakech sans voitures » qui a eu lieu le 29 mai, les kilomètres parcourus en vélo par tous les participants ont été

d’enfants SOS d’Aït Ourir. Un immense

depuis 7 ans !

UNE NOUVELLE FAMILLE PARRAINÉE ! MERCI !

Peut-être avez-vous croisé récemment des jeunes gens habillés aux couleurs de l’Association qui présentent nos actions et vous proposent de devenir parrain SOS ? Ce sont nos Facers !SOS Villages d’Enfants a mis en place en avril dernier, le premier système de collecte de fonds en face à face auprès du grand public au Maroc. Intitulée Face to Face, cette méthode de collecte de fonds née en 1994, au sein de l’association Green Peace, a fait depuis de nombreuses émules parmi les associations à l’étranger. Dans différentes villes du Maroc, et grâce au soutien de plusieurs de nos partenaires, SOS Villages d’Enfants a pu mettre en place des stands face to face dans leurs locaux et aller directement à la rencontre du grand public.

Un merci du fond du cœur pour leur aide à A S C C DHL DELL M D S G T C E S C

H H R I CAFC A P

M P M I F

C C 201 M I C M

I M 1 B S -M E J ...

GO TEACH LE PROGRAMME EN FAVEUR DE NOS JEUNES

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Être en bonne santé et avoir une bonne vue sont des clés nécessaires pour accéder à la réussite scolaire et à l’insertion professionnelle. C’est pour cela que CFAO Motors a décidé cette année de prendre en charge les frais de paires de lunettes pour 35

les moyens de suivre leurs études au mieux. Merci pour eux !

UNE BONNE VUE POUR ALLER LOIN

NOS AMIS POUR LES ENFANTS

DES AVENTURIERS AU GRAND COEUR

Jazirat al kanz, émission d’aventure et de jeux diffusée sur 2M, propose aux concurrents de choisir l’Association pour laquelle ils vont concourir. La chef Meryem Charquaoui a proposé de jouer pour SOS Villages d’Enfants et ses coéquipiers ont accepté avec cœur. Ainsi les chefs Meryem et Salah, le comédien Saad Tsouli et la star de musique châabi Abdellah Daoudi, grâce à leur implication et leur ténacité durant les épreuves, ont permis à SOS Villages d’Enfants de récolter des fonds pour les enfants. La remise du chèque au Village d’Enfants SOS de Dar Bouazza a été l’occasion pour les enfants de voir leurs stars préférées en chair et en os et de passer du temps en leur compagnie. Un beau moment d’émotion et de partage. Du fond du cœur, Merci !

UN SAPIN PORTEUR DE RÊVES

Robinson Club d’Agadir avait, une nouvelle fois, choisi de décorer son sapin avec des boules décoratives très spéciales puisqu’elles renfermaient les sourires et les souhaits des enfants des Villages d’Enfants SOS d’Agadir et Aït Ourir. Les clients de l’hôtel ont ainsi pu exaucer les souhaits des enfants et grâce à leur générosité, tous les enfants ont reçu un cadeau

à notre partenaire de cœur depuis de nombreuses années !

LA COURSE DES HÉROS CONTINUE !

En participant à la course des 15 km de Bouskoura, plusieurs coureurs ont contribué à porter la voix du petit Mehdi et nous ont aidés à collecter une partie des fonds nécessaires à sa prise en charge au sein de sa famille SOS.De plus, les enfants pris en charge par l’Association ont également pu courir au nom de Mehdi en participant à la course des enfants. Ils étaient tous ravis de porter les belles tenues de sport que Planet Sport a eu la générosité de leur offrir.

QUAND LE DESIGN SE FAIT SOLIDAIRE

Dans une démarche innovatrice et solidaire, la designer Khadija Kabbaj vient de créer un tapis de recueillement et de méditation fonctionnel, esthétique et porteur des valeurs de paix et de solidarité. Pour chaque tapis acheté, 40 DH sont reversés à l’Association. Merci et longue vie à ce nouveau partenariat !

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DES PAUSES GOURMANDES À PARTAGER

Tout comme en 2015, Amoud aide l’Association à réduire ses coûts de fonctionnement d’une façon très gourmande : en 6 mois, nous avons reçu plus de 250 paniers repas pour les événements regroupant les jeunes et le personnel, et plus de 120 plateaux de viennoiseries et de pâtisseries traditionnelles à l’occasion de la fête de la famille dans 4 de nos villages et au centre de Sidi Bernoussi. De plus, Amoud nous a réservé une surprise

gâteau d’anniversaire pour les 10 ans du village d’enfants SOS d’El Jadida : un délice pour les yeux et les papilles !

dé h i

EDUCATION

NOS AMIS POUR LES ENFANTS

PARRAINAGE

DONS EN NATURE

ET AUSSI

MUSIQUE

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Un grand merci à tous nos partenaires qui nous offrent régulièrement des dons en nature : A G A I A A V B F C L C -C F G J L B L G L L R L T

L I F M M D O C R O T T W …

Nous remercions tous les magasins qui, en nous permettant de placer des urnes, nous aident à collecter une partie des fonds nécessaires à la prise en charge des enfants dont nous avons la responsabilité.Merci à nos nouveaux partenaires qui nous ont permis de placer des urnes dans leurs points de vente : CTM P S et L C A . .

A l’occasion du 1er Marché Solidaire organisé par l’Institut Français de

Programmes de Renforcement de la Famille de Sidi Bernoussi et de Chouhada ont été ravies de pouvoir présenter et vendre leurs produits des coopératives de tissage et de bougies. Cet événement nous a aussi permis de nouer de nouveaux contacts pour recruter de nouveaux donateurs. Merci à l’Institut Français et à ses collaborateurs pour leur soutien !

CULTURE ET SOLIDARITÉ

MEDIA

La Fondation CDG, levier de citoyenneté

et de responsabilité sociale du Groupe CDG,

se mobilise en faveur des actions de solidarité

et de développement social et durable.

Elle se positionne également en tant que mécène

visant l’accompagnement et la promotion de l’art,

de la culture et du patrimoine ainsi que

la valorisation des talents et du savoir.

www.fondationcdg.ma

Parce que poser la première pierre, c’est Construire l’Avenir

Place Moulay El Hassan - BP 408 - Rabat- Tél. : +212 537 66 90 23 - Fax : +212 537 66 94 37