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L'Ajustement en Afrique: L'expérience de la Côte d'Ivoire Author(s): Bonnie Campbell Source: Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 29, No. 2 (1995), pp. 290-302 Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African Studies Stable URL: http://www.jstor.org/stable/485245 . Accessed: 13/06/2014 10:25 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Taylor & Francis, Ltd. and Canadian Association of African Studies are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.82 on Fri, 13 Jun 2014 10:25:51 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'Ajustement en Afrique: L'expérience de la Côte d'Ivoire

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L'Ajustement en Afrique: L'expérience de la Côte d'IvoireAuthor(s): Bonnie CampbellSource: Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol.29, No. 2 (1995), pp. 290-302Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/485245 .

Accessed: 13/06/2014 10:25

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L'Ajustement en Afrique: L'exp6rience de la C6te d'Ivoire

Bonnie Campbell

L'exemple de la C6te d'Ivoire est riche d'enseignements. Modele de crois- sance 6conomique pendant les annees 1960 et 1970, elle fut presentde par les

principaux bailleurs de fonds comme l'exemple d'un ajustement reussi

jusqu'au milieu des annees 1980. Cependant, dans le rapport L'Ajustement en Afrique: Reformes, rdsultats et chemin a parcourir, ce meme pays est devenu l'exemple A ne pas suivre:

La principale leqon A tirer est qu'un ajustement insuffisant risque de gravement compromettre le niveau de vie des pauvres. La proportion de pauvres a aug- ment6 en C6te d'Ivoire du fait de la r6cession, le gouvernement ayant entrepris de r6duire les d6penses publiques afin d'amortir les effets d'une deterioration brutale des termes de l'6change. La recrudescence de la pauvret6 a result6 non

pas d'une redistribution des revenus au d6triment des pauvres et au profit des riches, mais d'un recul de l'activite 6conomique qui a touch6 tous les groupes de revenus (Banque Mondiale 1994, 189).

Pourtant l'orientation des politiques poursuivies par la C8te d'Ivoire n'a pas fondamentalement change depuis le debut de l'exp6rience d'ajustement en

1980 et pendant les diverses etapes jusqu'a nos jours. Si ce ne sont pas les pol- itiques, on est donc en droit de se demander ce qui a change pour faire passer la C6te d'Ivoire de bon 61kve A mauvais elhve.

Mon objet ici ne sera pas de reprendre l'analyse des politiques prescrites, de leurs mise en application et de leur impact mais de souligner l'6tendue de la litterature sur ce sujet. A cet egard, dans un recent et excellent article

Francois R6gis Mahieu (i995) trace sur fond d'echec les quatre etapes de l'ajustement standard (1980-87), de la dimension sociale (1987-1991), de

l'approche "nationale" des programmes (d6but des ann6es 199o) et de la sta- bilisation mon6taire (renforcer avec la ddvaluation de 1994). I Si l'orienta- tion des politiques introduites en C8te d'Ivoire n'a pas ou tris peu change au cours de l'exp6rience d'ajustement, il est interessant de voir non pas ce qui explique les resultats decevants, ce qui est entre autres l'objet de l'article de Mahieu 2 mais ce que l'experience ivoirienne peut nous apprendre concer- nant les fondements du modele de croissance et la reconceptualisation du

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r6le de l'Etat tels que presentes dans le Rapport L'Ajustement en Afrique. Dans la tentative de faire ceci, il est utile de voir comment les prescriptions actuelles pour renouer avec la croissance et "mener l'ajustement ia son terme" cherchent a tenir compte des contraintes et limites de l'experience ivoirienne identifiees par la Banque Mondiale par le passe. Notamment, quelle place accorde-t-on au resserrement des contraintes externes (prix des

principaux produits d'exportation), A la place et aux cooits de facteurs de pro- duction etrangers (main-d'oeuvre, capitaux, services), et surtout au

r6le de

l'Etat et du secteur public? De faqon plus g6n6rale, quelles sont les hypotheses formul6es dans le

Rapport de 1994 de la Banque Mondiale concernant les liens entre crois-

sance, efficacite conomique, redistribution et developpement social? Tel

qu'expos6 dans le Rapport, par un processus de realignement des objectifs du

"developpement," la notion de croissance semble etre devenue non plus un

moyen, mais l'objectif meme des politiques de developpement. A partir de

li, tout autre objet de la planification devient d6pendant ou secondaire. La transformation des pratiques et des interventions des principaux bailleurs de fonds qui a accompagne le realignement des objectifs au cours des annees

1980, a ete masqude par le glissement semantique suivant. Apres l'd1argisse- ment de la notion de stabilisation, pour rejoindre le concept d'ajustement, c'est la notion d'ajustement qui est 1largie au point de signifier "bonne ges- tion economique" et de devenir synonyme de d6veloppement. Selon G.K Helleiner,

Avec le d6placement de l'emphase de la contraction de la demande (stabilisa- tion) vers l'expansion de l'offre, particulibrement de biens 6changeables (ajuste- ment), l'allongement graduel du cadre temporel et l'addition successive de nouvelles dimensions A discuter, comme par exemple l'6quit6 de la r6partition des revenus, la durabilit6 environnementale, des formes de pouvoir plus partici- patives, et une am1lioration de la gestion gouvernementale ("improved gover- nance"), il devient de plus en plus difficile de distinguer les d6bats sur l'ajuste- ment des d6bats heaucoup plus anciens sur "le d6veloppement" [ma traduction] (Cornia and Helleiner 1994).

Cet 1largissement du terme de l'ajustement structurel est bien illustre dans le rapport de la Banque Mondiale, L'Ajustement en Afrique: Reformes, resul- tats et chemin a parcourir, dont le sous-titre est "Rapport de la Banque Mon- diale sur les politiques de developpement et notamment dans un encadre qui explicite l'intime relation entre ajustement et developpement durable en precisant que l'ajustement contribue ia ce dernier en crdant le cadre de mesures d'incitation qui lui est favorable (1994, 42).

Mais le Rapport est encore plus explicite pour ce qui est de la place qu'il attribue A la croissance: "L'ajustement est I'indispensable premiere tape sur

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la voie qui mane a une croissance soutenable de nature A faire reculer la pau- vrete" (Banque Mondiale 1994, I8). Ainsi, on argumente:

Les donndes recueillies au Bresil, en C6te d'Ivoire et au P6rou montrent que

l'absence d'ajustement est ce qui nuit le plus aux pauvres et ce qui en accroit le plus le nombre. II est donc essentiel, pour faire reculer la pauvrete', de s'attaquer aux distorsions fondamentales de l'action des pouvoirs publics qui inhibent la croissance (Banque Mondiale 1994, 15-16).

Je reviendrai sur le role des pouvoirs publics ci-dessous. Auparavant, il faut

s'interroger sur l'affirmation du meme Rapport qui suggere que sans ajuste- ment la situation aurait et4 pire.

Ceci est peut-etre vrai, mais cet argument 6vite la question a savoir si des

programmes mieux conqus auraient pu produire de meilleurs r6sultats. Comme l'6crit un ancien president du Comite de Developpement de 1'OCDE, Louis Emmerij (1993),

... Malgre ce qui a et6 ecrit dans le Rapport sur le Developpement dans le Monde de 1990, les actions de la Banque Mondiale semblent ?tre basies sur

l'hypothese que la croissance &conomique - n'importe quel type ou schema - est bon pour le developpement social et la reduction de la pauvrete.

La Banque n'est pas seulement timide lorsqu'elle aborde la question cruciale des schemas de croissance mais 6galement modeste lorsqu'il s'agit de prendre en charge les victimes de mauvais sch6mas de d6veloppement.... La strat6gie actuelle de la Banque, par opposition a ses intentions d6clarees, semble ftre croissance 6conomique, plus 6ducation de base, plus sante et population 6gale amlioration de la qualit6 de vie et moins de pauvrete. Ceci est exactement I'6quivalent des strat6gies des anndes 60-70. Elles fonctionnent si vous vivez assez longtemps pour en b6ndficier (ma traduction].

L'6vacuation des debats sur le contenu du modele concernant notamment les bases de la croissance, les conditions d'augmentation de la productivit6 et les schemas de redistribution des ressources, qui en sont la contrepartie, pose une s6rie de questions qui meritent d'ftre approfondies.

L'hypothese implicite au lib6ralisme 6conomique a savoir que l'augmen- tation de la croissance 6conomique r6duira la pauvret6 et les in6galites merite d'etre confrontee A l'experience historique et notamment celle de la COte d'Ivoire pour deux raisons: (I) l'experience ivoirienne d'ajustement et notamment la tentative de tenir compte des dimensions sociales de l'ajuste- ment, n'a pas apport6 les r6sultats escompt6s; (2) les etudes de la Banque Mondiale sur la Cote d'Ivoire n'ont pas toujours 6t6 formul6es de manibre aussi peu nuancee. Puisque le premier point est maintenant bien reconnu de part et d'autres, je vais mettre l'emphase sur le second.

Les etudes recentes de la Banque Mondiale sur la COte d'Ivoire, telles

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qu'illustrees par celle de 1994, tout comme celles de l'OCDE (Bourguignon et Morrisson 1992; Azam et Morrisson 1994) me semblent tris reticentes A aborder la complexit& de l'interaction de facteurs internes (mode de r6gula- tion du pouvoir et redistribution des ressources) et externes dont les origines, orientations et imbrications impliqueraient la prise en compte d'une per- spective historique et la necessite de mettre au centre l'analyse des dynam- ismes socio-politiques et culturels sp6cifiques a la C6te d'Ivoire.

A cet 6gard, je crois que nous avons perdu du terrain. Le Rapport de 1994 me semble caracterise par un serieux recul pour ce qui est de la caracterisa- tion de la sp6cificit6 du "modele" si on le compare A l'analyse A laquelle la

Banque Mondiale 6tait arriv6e en 1978 dans l'etude de Bastiaan A. den

Tuinder, Ivory Coast: The Challenge of Success. Dans le troisieime chapitre intitul6 "Resource Allocation" de cette etude, den Tuinder (1978, 20) decrit

l'experience de la faqon suivante:

The Ivorian economy has developed in an atmosphere of controlled liberalism. It has been characterized by entrepreneurial freedom, with few physical con- trols and a favorable disposition toward foreign capital, labour, and expertise.

Mais ce "liberalisme" n'est pas vu comme incompatible avec l'intervention de l'Etat:

The government has at the same time [continue le paragraphe] intervened in significant ways. It has regulated many agricultural prices for the producer as well as the consumer, established minimum wages, maintained a host of incen- tives in many sectors of the economy, carried out substantial public investment - lately at a pace of 6o percent of total investment, or some 13 percent of GDP - and set overall targets through development planning (den Tuinder 1978, 20).

Ces interventions representent-elles des distorsions? Absolument pas: "The major credit for the Ivory Coast's impressive economic performance must go to the government, which has created an attractive atmosphere for invest- ment" (den Tuinder 1978, 5). L'etude de 1978 distingue clairement entre le

r81e central du gouvernement dans la creation des conditions de la crois- sance d'une part, et ce qu'elle appelle "slippages" au niveau de l'allocation des ressources publiques d'autre part, distinction singulierement absente de la perspective du volume L'Ajustement en Afrique.

Sans pretendre resumer l'etude de la Banque Mondiale de 1978, je crois qu'il est utile de rappeler quelques elements qui figurent dans ce Rapport qui sont essentiels pour comprendre ses recommandations. Il merite d'etre souligne que le choix des elements resumes ici est forcement subjectif et ne pourrait d'aucune maniere etre considere comme exhaustif.

Concernant l'analyse des objectifs poursuivis par le gouvernement, l'etude de 1978 suggere que le premier serait "to pursue the highest possible

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economic growth within the limits of budgetary and balance of payment equilibrium" (den Tuinder 1978, 20). Dans le but de rechercher le taux de croissance 6conomique le plus rapide: "A foreign oriented growth model has been applied, because it was felt to be the only one permitting rapid growth, without which no development was considered possible" (den Tuinder 1978, 20).

Comme le suggere le titre du troisieme chapitre, "Resource Allocation," le meme Rapport s'interesse de tres pros au sch6ma redistributif qui accom- pagne l'exp6rience de croissance rapide. Le secteur agricole est identifie comme ayant jou6 un r6le moteur dans l'exp6rience ivoirienne et de plus:

The most remarquable achievement of Ivorian agriculture has been the satisfac-

tory growth in production of both industrial crops and food crops.... This and the remarkable performance of Ivorian farmers in food production during the past decade should be taken into account by government and policymakers (den Tuinder 1978, 43-44).

Et c'est par l'intermediaire du systeme des prix agricoles dans ce secteur et non par un systeme de taxation directe sur les revenus qu'il y a eu des transferts substantiels vers le secteur public, a partir de fonds pr1lev6s sur le producteurs:

In summary, it can be stated that taxation has not been used as an important instrument in the redistribution of income in the Ivory Coast, although the agricultural pricing system has shifted substantial financial resources from farmers to the public sector (den Tuinder 1978, 143-44).

Concernant le secteur de substitution aux importations, il est soulign~ A

quel point I'utilisation de capitaux et de main-d'oeuvre ftrangdre est cotiteuse: "Many import-substitution firms have earned healthy profits in a highly protected market at the expense of the majority of the Ivorian popula- tion" (den Tuinder 1978, 201). On encourage donc le gouvernement a tre beaucoup plus s1lectif dans ses encouragements de ce type d'activite et a etre

pret A l'interrompre ou du moins A ne pas renouveler sur les m mes bases les accords avec des firmes qui se sont d6montr6es incapables de survivre sans une protection excessive.

Parmi les 616ments que l'6tude de 1978 considere comme des contraintes majeures pour la continuation de l'experience ivoirienne, au dela de la ques- tion de la diversification des bases de la croissance 6conomique, et d'une meilleure redistribution interne des revenus, se trouve la contrainte cr66e par sa forte dependance par rapport aux facteurs externes - main-d'oeuvre et capitaux. Ce dernier 616ment n6cessitera, suggere-t-on, des modifications dans les politiques a l'avenir:

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Without jeopardizing continued assistance from abroad in terms of manpower and money, the government needs to find a better way to mobilize more of its own resources and to integrate these ressources more fully into the national

economy. While ownership in agriculture is already mainly in local hands, for-

eign interests still dominate forestry, industry and some services (den Tuinder

1978, 7).

La place des facteurs 6trangers dans l'6conomie comporte des implications critiques dans l'analyse de l'allocation des ressources d6velopp6e dans le troisieme chapitre de l'6tude de 1978. Ici on note l'acc616ration impression- nante des transferts vers l'6tranger sous forme d'int6rets, profits ou salaires. D'une moyenne pour la p6riode I960-64 de ii milliards de FCFA les transferts annuels atteignent une moyenne de 40 milliards de FCFA pour la

p6riode 1970-74. Le rapport continue: "With limited availability of conces-

sionary capital, the terms of foreign capital have hardened and the debt ser- vice, although still manageable, has increased considerably" (den Tuinder

1978, 22). Comme le dit bien l'6tude de 1978, la croissance n'a pas 61imin6 les problemes. Au contraire le succes mime de l'emphase sur la croissance a cre6 de nouveaux types de problemes (den Tuinder 1978, 5-6).

Cependant, 6tant donne la structure de l'6conomie ivoirienne et l'orienta- tion probable de la croissance a venir, et etant donne l'insuffisance de l'6pargne nationale pour faire face a la demande d'investissement et la depen- dance accrue par rapport A des ressources 6trangeres, le pays ne g6nerera pas suffisamment de ressources pour financer ses cibles d'investissement et con- tinuer d'accroitre la consommation comme par le passe:

Given the structure of the Ivorian economy and its foreseeable growth path, it will not generate enough resources to finance the investment targets and to continue its past consumption growth. Foreign borrowing, especially on com- mercial terms, cannot be used in large quantities to finance the level of structu- ral disequilibrium in the savings-investment balance that is implicit in the pro- jections covering the next ten years. The rising levels of gross disbursements and debt service cannot be sustained (den Tuinder 1978, 166-67).

Ces contraintes impliquent des d6fis et des changements, qui seront diffi- ciles a mettre en oeuvre, nous pr6cise la meme 6tude, pour des raisons poli- tiques notamment. Ainsi parmi les cinq points majeurs auxquels aura A faire face la COte d'Ivoire durant la prochaine d6cennie, les annees 80, nous dit

l'6tude de 1978, le premier identifi6 est l'6quilibre entre la croissance et la distribution des revenus:

The challenge facing the Ivory Coast is to maintain the high rate of growth and, at the same time, to improve the income distribution, all within the resources likely to be available. The government is correct in its understanding that this

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cannot be done simply by continuing past policies. Structural changes are

required. These changes are difficult to implement for political and other rea- sons. The essential flexibility of the Ivorian economy and the record of its man-

agement suggest, however, that it will be able to find adequate solutions. Some of the main issues the Ivory Cost has to address in the next decade are as fol- lows: (a) the balance between growth and income distribution; (b) the increasing cost of future development; (c) the possibility of importing foreign production factors while at the same time strengthening the role of local production fac-

tors; (d) the balance between public sector involvement and private initiative; and (e) the financing of public investment (den Tuinder 1978, 187-88).

Par rapport A l'analyse des contraintes r6sumees ci-dessus, l'6tude de 1994 de la Banque Mondiale, a cause du niveau de g6n6ralisation n6cessaire a la pro- duction d'6tudes "cross-country" et de la m6thodologie privil6gi6e, signale un s6rieux recul. Du fait de son approche, L'Ajustement en Afrique rate

I'importance des caract6ristiques sp6cifiques structurelles des pays 6tudi6s tels que la C6te d'Ivoire et notamment celle des cofits et des contraintes qui resultent des sch6mas d'allocation et de redistribution des ressources internes et externes associ6s au moddle, ainsi que celle du r61e central jou6 par l'Etat dans la cr6ation des conditions n6cessaires a la croissance. De plus, par opposition A une approche "cross-country" telle que privil6gi~e dans le

Rapport de 1994, il peut etre d6montr6 que le moment de l'adoption des poli- tiques d'ajustement, leur nature et le deroulement de ce processus sont des dimensions indissociablement li6es non seulement aux caract6ristiques structurelles et 6conomiques du pays mais aussi au mode de r6gulation poli- tique qui lui est sp6cifique. 3

Dans le cas de la Cote d'Ivoire, si le pays ne s'est pas "ajust6" avant, pen- dant les ann6es 1970, ou "plus" durant les ann6es I98O comme le critique le

Rapport de 1994, c'est bien au moins en partie A cause de contraintes internes et notamment des r6sistances a la redefinition des modes ant6rieurs de r6gulation politique qui furent la contrepartie du modele ivoirien de crois- sance. Les contraintes ou limites du moddle 6taient djAi 6videntes durant la deuxibme decennie de l'independance et reconnues par la Banque Mondiale dans son 6tude sur le pays publi6 en 1978. Cependant, les dimensions poli- tiques de cette exp6rience ont requ beaucoup moins d'attention, tout comme les dimensions politiques du processus d'ajustement en cours.

11 semblerait A cet egard que tout au long du processus d'ajustement, 6tant donn6 le mode de r6gulation politique, la direction politique ivoirienne faisait en fait face A un manque de marges de manoeuvre, qui a conditionn6 le processus lui-meme depuis son d6but et notamment la maniere dont la ques- tion d'equit6 a 6te trait6e et risque d'etre trait6e A l'avenir. Si l'hypothese de la prolongation d'un mode de regulation politique specifique bas6 sur une

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redistribution s1lective est correcte, elle contribuerait non seulement a

expliquer de fagon plus satisfaisante le "retard" de l'ajustement ivoirien, mais aussi certaines des caract6ristiques propres A ce processus qui sont trop souvent assimilees A des distorsions, dysfonctionnements ou pathologies (Campbell 1993). A titre d'illustration, on pourrait mentionner la s1lectivit6 avec laquelle les r6formes d'aust6rit6 ont 6t6 introduites au cours des dix

premibres ann6es d'ajustement de faqon a laisser non budgetis6s certains lieux cl6s dans les circuits complexes des finances publiques ivoiriennes

(Caisse de Stabilisation, Caisse nationale de prevoyance sociale ou Caisse de

per6quation) ou la non "transparence," pour utiliser le terme de Lionel Dem-

ery, lorsqu'il parle de la maniare dont se sont faites une trentaine de privati- sations d'entreprises publiques entre 1987 et 1989:

Public enterprise reform changed gear in the 1987-91 period, with greater emphasis placed on divestiture, and not simply on restructuring. Between 1987 and 1989 almost 30 public enterprises were privatized. Several divestiture tech-

niques were used, usually involving direct negotiations with potential buyers. These privatizations were conducted with little transparency, and little strate-

gic study was pursued prior to privatization. In short, the privatizations were not well managed (1994, Ioi-02). 4

Ces exemples semblent sugg&rer la persistance d'un mode de r6gulation poli- tique tout au long du processus d'ajustement et souligner la place centrale des contraintes internes pour expliquer les caracteristiques sp6cifiques du

processus. De faqon plus generale, ils semblent souligner la nature 6minem- ment politique du processus d'ajustement lui-meme. Sur le plan m6thodolo-

gique une preoccupation pour les consequences redistributives de l'ajuste- ment ou de "l'6quite" implique que la prise en compte des contraintes poli- tiques specifiques A la C6te d'Ivoire, soit plac6e au centre et non en marge de

l'analyse du processus d'ajustement. Le silence sur la sp6cificit6 des dynamiques internes dit A l'adoption de la

methodologie du Rapport de 1994 merite une attention particuliere. Quinze ann6es d'ajustement structurel ont amend les organismes de financement internationaux et notamment la Banque Mondiale A intervenir de plus en

plus profond6ment dans le tissu social et 6conomique des soci6t6s oui ils etaient presents, ce qui semble expliquer la n6cessit6 de penser la r6forme des institutions pour garantir le succes des r6formes economiques: "Le succes de ces reformes [d'ajustementj suppose une transformation radicale du r61le de l'Etat, qui n'ira pas sans difficultes dans le contexte africain, caracterise par la faiblesse des institutions et, souvent, par une tres vive resistance politique" (Banque Mondiale 1994, 257-58).

Ces imperatifs administratifs que l'on trouve de plus en plus clairement enonces par la Banque Mondiale depuis la fin des annees 8o et notamment

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dans la formulation la plus explicite Governance and Development (1992), ont 6t6 l'objet de vifs d6bats auxquels mention sera faite tris brievement ci-dessous. Et c'est dans ce contexte qu'il faut resituer Adjustment in Africa. Quelle est la conceptualisation de l'Etat sous-jacente aux r6formes institu- tionnelles proposees et celle sous-jacente a la red6finition du rdle de l'6tat privilegi6e par la Banque pour les pays de l'Afrique dans le Rapport de 1994:

La capacit6 de bien gouverner s'am1liore en Afrique, mais cette capacit6 demeure limit6e. La capacit6 technique est faible. Responsabilisation et tran-

sparence font d6faut. Trop souvent, le pouvoir de l'Etat est mis au service

d'objectifs A courte vue, inspir6s du favoritisme. Etant donn6 ces handicaps,

l'Etat devrait se garder d'intervenir pour regler des problkmes qui peuvent etre

r6solus, meme imparfaitement, en laissant faire le march&. Celui-ci ne fonc- tionne peut-etre pas parfaitement mais, dans de nombreux pays africains, on ne voit pas que les pouvoirs publics puissent faire mieux en y intervenant. Les

gouvernements devraient done r6server les ressources limitees dont ils disposent pour des interventions dans les domaines ohi des r6sultats ne sau- raient ktre obtenus par le seul jeu des forces du march6: mettre en place l'infra- structure et les services sociaux de base, gerer l'appareil juridique et judiciaire qu'exige une 6conomie de march6, et prot6ger l'environnement. Meme dans ces

domaines, les pouvoirs publics devraient faire appel dans toute la mesure du

possible au secteur priv6, par voie de proc6dures d'adjudication, par exemple. Priorit6 devrait etre donnee a des reformes visant a limiter les interventions de l'6tat IA ohi les problkmes peuvent etre r6solus, meme imparfaitement, par le jeu des forces du march6; c'est ainsi que mieux vaudra supprimer les offices de com- mercialisation des produits agricoles qu'essayer d'en am1liorer le fonctionne-

ment, r6duire tous les tarifs douaniers que pr6voir un regime d'exontrations, et vendre les entreprises publiques que tenter de les redresser A grand renfort de subventions et de services d'experts (Banque Mondiale 1994, 210-I I).

Comme le suggbre cette citation, il s'agit d'une vision qui 6merge d'un mode de reflexion fonctionnaliste, 1labor~e pour pouvoir penser l'Etat "en

general," de faqon A tre applicable a une cinquantaine d'economies afri- caines et done qui ne peut prendre en compte la sp6cificit6 historique d'un

pays comme la Cote d'Ivoire. Au dela du biais culturel et ideologique marqu6 et de la non prise en

compte de la diversit6 des experiences historiques qui caracterisent cette

conceptualisation de l'etat, elements developpes 6loquemment par Mick Moore (I993), il s'agit aussi d'une vision tres reductionniste des r6les multi- ples et changeants des interventions 6tatiques qui souleve une s6rie de ques- tions toujours sans reponse, en ce qui concerne: (I) la complexit6 des rap- ports entre le secteur public et le secteur priv6; (2) la fragilisation des bases fiscales de l'Etat; (3) la d616gitimisation de l'Etat (Bierstecker 1990).

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A la lecture de l'experience ivoirienne, l'emphase du recent Rapport de la

Banque qui privilegie un mode particulier de croissance et preconise une

reconceptualisation de l'Etat en consequence, pose une serie de problkmes dont les suivants:

(i) Une telle d6marche rate la signification de l'imbrication complexe "Etat- march6" dans l'exp6rience de croissance 6conomique ivoirienne et la contri- bution des interventions publiques a celle-ci.

(2) En opposant secteur priv6 et secteur public, une telle perspective laisse la porte grande ouverte aux politiques uniformes et non diff6renciees de "retrait" de l'Etat et a une perspective qui voit dans toute intervention eta-

tique une distorsion du march6 et de l'op6ration efficace des prix et des ini- tiatives privees.

(3) En attribuant la responsabilite du recul de la croissance a des mauvais choix de politiques internes (Banque Mondiale 1994, 35), l'6tude passe a c6t6 de l'interaction entre ces choix, les prix internationaux, les forces du march& et l'environnement externe, bien que le Rapport souligne par ailleurs

l'experience reconnue de la C6te d'Ivoire: "Entre le debut et la fin de la decennie, les prix reels a la production des produits d'exportation ont baisse de plus de 50o%" (Banque Mondiale 1994, I89). A cet 6gard, en preconisant l'ouverture de l'6conomie et la promotion des exportations, l'approche du

Rapport semble incapable d'incorporer l'importance des contraintes externes et surtout de mettre de l'avant des recommandations susceptibles pour rendre le pays moins vulnerable face a ces contraintes externes.

(4) Enfin, la demarche neglige les dynamismes socio-politiques internes ia la

C6te d'Ivoire qui sont essentiels A l'analyse des caract6ristiques sp6cifiques de l'exp6rience ivoirienne. Elle neglige notamment les liens entre les inter- ventions de l'6tat, le fonctionnement des marches, les schemas de redistribu- tion sociale et politique et le mode de croissance 6conomique, dont la compr6hension semble un prealable a toute strategie de relance. Enfin, la non prise en compte du mode de r6gulation sociale et politique tout au long du processus d'ajustement ne permet pas de comprendre les consequences redistributives decevantes ou l'6chec de "l'ajustement et 6quit6" en Cote d'Ivoire.

Pour conclure, l'experience du passage de la Cote d'Ivoire de "modele" a l'exemple d'un "6chec" de l'ajustement merite une attention particulibre. Sa "position de pointe sur le marche du d6veloppement" illustre certains para- doxes de la tentative de diriger le developpement de l'exterieur a partir d'un

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moddle de croissance qui ne prend pas comme point de depart la specificite historique, sociale et politique du pays. Aprbs quinze ans d'ajustement, l'6chec de l'internalisation du processus d'ajustement et des condition- nalit6s de plus en plus lourdes et multiformes, ambne la Banque Mondiale

par ses politiques de reformes institutionnelles et 6tatiques a intervenir de plus en plus profondement dans le tissu social et politique du pays - d6veloppement qui la met en contradiction avec sa propre charte qui lui interdit de s'immiscer directement dans les politiques domestiques du pays ofa elle intervient.

Cependant, les liens entre "good governance" et relance economique sont loin d'etre explicites. Mais l'absence de relance &conomique accompagn6e de

politiques redistributives comporte d'6normes cons6quences sociales. Comme le pr6cise Mahieu (I995),

L'6chec du d6veloppement humain est patent. Class6e au I36[iIme] rang de l'indice de d6veloppement humain (avec un IDH de 0.370), la C6te d'Ivoire connait une diff6rence de 19 rangs au classement de I'IDH/PIB. Le faible

d6veloppement humain est manifeste, du point de vue de l'esp6rance de vie moyenne (51.6 ans), du taux d'alphabetisation (55.8 %), ou encore du taux de mortalit6 infantile (91/1 ooo). Pres d'un million d'enfants ne sont pas scolaris6s, 300oo ooo sont sous-aliment6s et les d6penses publiques de sant6 comptent pour 1.7% du PIB contre 2.5 pour l'Afrique sub-saharienne.

Ces chiffres en soi sont assez 1loquents pour suggerer la necessit6 urgente de s'interroger sur certains fondements du modble de croissance au coeur du Rapport de 1994 et notamment sur les hypotheses qui lient pr6sentement les notions "d'ajustement" et "d'6quite," avant de prescrire le chemin a par- courir.

Notes I. En tant que pays "mod&le," la C6te d'Ivoire a certainement servi de terrain "d'experi-

mentation" A diverses strategies. Dans les termes de F. Regis Mahieu, "La C6te d'Ivoire a connu une succession de produits anti-crise soulignant sa position de pointe sur le march6 du d6veloppement." Du fait de cette position, le pays fait l'objet d'une trbs vaste litt6rature travers6e par de nombreux debats.

Illustratif du revirement r6cent dans l'6valuation de l'exp6rience ivoirienne de la part des bailleurs de fonds il est utile de consulter les 6tudes de Demery (1994) et Chamley (I991). Une autre perspective est pr6sent6e entre autres dans Jarret et Mahieu (I99I), Durufl6 (1988) et Campbell (1989). Enfin, pour un aperqu de 1'6ventail des travaux r6cents concernant I'exp6rience d'ajustement ivoirienne, voir les commu- nications pr6sent6es au Colloque international "Crises, Ajustements et Recomposi- tions en C6te d'Ivoire: La Remise en Cause d'un moddle," organis6 par ORSTOM ET GIDIS-CI, Abidjan, 28 novembre A 2 d6cembre 1994 (Actes du Colloque a paraitre).

2. Mahieu pr6sente ainsi en r6sum6 son propre argument pour la revue dans laquelle parait son article:

Si la d6sinflation a pleinement r6ussi (du point de vue des prix, des salaires et des budgets publics) la comp6titivit6 et les d6s6quilibres financiers sont

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rest6s hors atteinte. Ces deux problkmes ne sauraient 6tre resolues par une

simple manipulation des taux de change, les comportements micro- 6conomiques face aux d6cisions macro-6conomiques restant largement inchanges.

3. Par mode de r6gulation politique je cherche A mettre en 6vidence le r6le que l'Etat joue dans une 6conomie post-coloniale bas6e sur la rente tir6e de la production de cultures d'exportation, en tant que lieu et agent d'un sch6ma de redistribution s1lective qui est deconnect6 de la sph&re de la production. I1 y a de multiples caract6ristiques A de telles situations mais central parmi celles-ci est un sch6ma de r6partition des revenus qui a peu de liens avec la production et la productivit6 et qui est rendu possible en bonne partie par l'existence de multiples sources d'accumulation paralldle. Cette analyse est

developp~e par rapport A la C6te d'Ivoire dans Gouffern (1982). 4. Lors de la privatisation en novembre 199o de l'Energie Electrique de C6te d'Ivoire et la

cr6ation de la Compagnie Ivoirienne d'Electricit6 (51% des actions devaient etre dete- nues par SAUR et 49% par des Ivoiriens), ii semblerait que certains membres du sous- comit6 du gouvernement responsable des privatisations furent directement impliqu6s dans l'achat des participations via certaines compagnies d'investissement. Cet incident a sugg6r6 A des observateurs britanniques, I'existence d'un "old boy network" activement en place dans la distribution des actions et des biens auparavant publics (Economist Intelligence Unit, Country Report, no 4, 1991, 14-15.

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