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Indoevropejskie prarodiny by V. A. Sofronov Review by: René l'Hermitte La Linguistique, Vol. 30, Fasc. 2, Langage, sujet, lien social (1994), pp. 161-162 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30249061 . Accessed: 15/06/2014 03:53 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.181 on Sun, 15 Jun 2014 03:53:18 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Langage, sujet, lien social || Indoevropejskie prarodinyby V. A. Sofronov

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Indoevropejskie prarodiny by V. A. SofronovReview by: René l'HermitteLa Linguistique, Vol. 30, Fasc. 2, Langage, sujet, lien social (1994), pp. 161-162Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30249061 .

Accessed: 15/06/2014 03:53

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COMPTES RENDUS

V.A. Sofronov, Indoevropejskie prarodiny, Gor'kij, Volgo-Vjatskoe izd., 1989, 402 p.

Compte rendu par Rene l'Hermitte

Cet ouvrage est de l'archeologue Vladimir Aleksandrovi' Sofronov qui s'est

fond6 sur sa propre experience et sur les conceptions linguistiques presentees par N.D. Andreev d'une part, et V.V. Ivanov et T.V. Gamkrelidze, notamment dans leur ouvrage de 1984, Indoevropjskij jazyk i indoevropicy, d'autre part. Sur le

premier point, I'auteur part de donnies recueillies au cours des nombreuses fouilles

auxquelles il a participe de 1958 a 1987, du Prut A l'Ienissei, ainsi que des travaux de compatriotes et de son 6pouse Nadeida Alekseevna Nikolaeva. D'ail- leurs, les cent dernieres pages de son livre sont occupies, outre les cartes, par des illustrations varides (recipients, statuettes, outils, etc.) des diff~rentes <<cultures+

evoqumes. L'auteur, des les premieres pages, fixe ses objectifs (p. 10): <Le but de la recherche

prisente - -crit-il

- c'est la reconstruction de I'histoire de la sociNte indo-europlenne depuis le moment oil, selon N.D. Andreev, le pri-indo-europien s'est sipari du boreal, jusqu'd l'appari- tion des premiers Indo-europiens, fixie par les traditions 1crite et historique, c'est-d-dire, selon les donnees de la linguistique, de I'histoire et de l'archiologie, des VIIPI-VlIe millinaires avant notre ere jusqu'd la premiere moitie du IIe millnaire avant notre ere. )

II part ainsi, pour cadrer ses considerations, sur des bases linguistiques qu'il importe donc de rappeler (cf. la premiere partie de son livre) : le schema propose par Andreev, qui 6tablit pour le pre-i.-e. un systeme de racines bi-consonantiques donnant un lexique primitif de 203 mots. A partir de la comparaison de ce lexique avec des lexemes ouralo-altaiques, Andreev postule ensuite l'existence d'un 6tat linguistique anterieur commun qu'il nomme v boreal . Dans le long passage de la prehistoire A l'histoire, la periode initiale du pre-i.-e. aurait ete suivie par celle d'un i.-e. <<moyen >, puis d'un i.-e. <tardif+. A partir de la, Sofronov utilise les travaux d'Ivanov et de Gamkrelidze qui, a leur tour, propo- sent une piriodisation en cinq 6tapes (c'est A la seconde que seraient apparues deux unites dialectales : l'une aurait donni plus tard les <<dialectes+ grec, indo- iranien et sans doute germanique et balto-slave, et I'autre le hittite, le tokharien, les dialectes italiques et celtes, le phrygien, ...).

Puis, apres avoir passe en revue les donnies de ce qu'il appelle la culture

pre-i.-e. (&conomie, animaux, plantes, mode de vie, donnies sociales - par exemple, la notion de <nous >>, d'<< autrui >>, l'apparition du mariage exogamique, etc.). confronties aux <<proto-semes >> tablis par Andreev, l'auteur examine les sites culturels retenus dans sa presentation archeologique. Au passage, il prisente un certain nombre d'observations ou de suggestions qui meritent une discussion cir- constancike. C'est ainsi qu'il voit dans le stade initial de ces pre-i.-e. l'existence

La Linguistique, Vol. 30, fasc. 2/1994

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d'une civilisation commune qui aurait ete antirieure a celle des Sum'riens ou des Egyptiens. Celle-ci se fonde sur les similitudes des figurines anthropomorphi- ques, l'emploi d'un systeme de signes absent ailleurs et la presence d'lements architecturaux et decoratifs communs.

La civilisation des Pre-i.-e. aurait ensuite connu une regression relative (perte de certaines traditions metallurgiques et de formes d'6criture), regression qu'il explique par la necessiti de vivre dans de nouvelles conditions, au sein de popula- tions plus archaiques. Puis, vers le debut du troisieme millhnaire a.n.e., ces Prd-i.-e. auraient connu une nouvelle migration provoquie par un assechement du climat :

d'oui une marche vers l'Est (recherche de l'herbe) ou vers le Sud (recherche de l'eau). Ces considerations sont prisentees au long des trois parties de l'ouvrage dans

lesquelles on retrouve les lieux qui, selon Sofronov, ont vu successivement l'ins- tallation de ces Pre-i.-e.

En resum6, dans la premiere partie, il pr6sente les <<patries premieres des I.-e. x (d'oui le titre de son ouvrage, rendu en anglais par 'The Indo-European Home-

lands'). Il s'agit des regions suivantes : Asie mineure (VIIe et VIe millmnaires a.n.e.), Balkans (Ve et IVe mill.), Europe centrale (IVe et IIIe mill.). Elles sont lides aux decouvertes archeologiques des civilisations dites de Catal Hiiyiik (en Turquie), de Vinca (Serbie) et de Lengyel.

Dans la seconde partie, I'auteur traite de l'6clatement de la communaute

i.-e. (I etI mill. a.n.et et s'arrate notamment au probl'me hittite. Enfin, il examine les relations 6ventuelles des I.-e avec les ethnies voisines. Semites d'une part, Kvartdles de l'autre, pour terminer sur la trace possible d'un substrat caucasien du nord dans le pr6-i.-e. Signalons que les dernieres pages de l'ouvrage sont consacrees aux recensions et jugements 6mis par diff6rents auteurs de l'ex- URSS sur cette monographie: l'orientaliste E.V. Antonova, le linguiste V.V. Ivanov, les historiens P.M. Kofin, Ju.B. Sim'enko, V.I. Sarianidi, et enfin un autre lin-

guiste, O.N. Trubacev, membre-correspondant de l'Academie des Sciences. Le developpement des recherches inter-disciplinaires, notamment entre arch6o-

logie, anthropologie et linguistique, merite certes d'etre largement poursuivi et

I'ouvrage de Sofronov en offre un exemple interessant. I1 est certain 6galement que par la grande quantit6 du matiriel 6voque, des problkmes souleves, des reconstructions proposdes, l'ouvrage merite des commentaires minutieux, mends des diff6rents points de vue retenus.

En ce qui concerne plus particulikrement la linguistique, si l'on peut regretter la part presque unique accord&e ici aux linguistes de l'ex-URSS, l'on s'interroge surtout sur l'assise methodologique de la recherche, ce dont Sofronov s'explique franchement p. 64 : < Les postulats de l'existence d'une correspondance entre culture archdolo- gique, ethnie et langue, 6crit-il, de mbne que d'une correspondance entre un bloc de cultures transmises glnitiquement et de dialectes d'une langue unique (les cadres territorial et temporel itant les mines), de imne que la conception, due d Andreev, des trois phases du pri-i.-e., fondent mithodologiquement notre conception... ).

C'est ividemment la le problime cardinal de cet ouvrage. Postuler l'isomor- phisme des evolutions archeologiques et des developpements linguistiques risque de ramener ceux-ci ta la seule evolution des conditions sociales et d'occulter le

d6veloppement autonome d'un grand nombre des elements proprement linguisti- ques et des systimes qu'ils constituent. L'histoire de la linguistique sovietique a

elle-mime montr6, il y a un demi-siecle, les dangers qu'entraine une telle vision. On peut souhaiter que les chercheurs d'aujourd'hui n'aient pas oublie ces

lemons.

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