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Langage, sujet, lien social || Old Hittite Sentence Structureby Silvia Luraghi

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Page 1: Langage, sujet, lien social || Old Hittite Sentence Structureby Silvia Luraghi

Old Hittite Sentence Structure by Silvia LuraghiReview by: René LebrunLa Linguistique, Vol. 30, Fasc. 2, Langage, sujet, lien social (1994), pp. 164-166Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30249063 .

Accessed: 15/06/2014 08:53

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164 La linguistique

themes particulibrement mis en valeur: le traitement des nominaux (origine des noms et des cas - tableau de la p. 195 - et naissance du f6minin), apparition des verbes (avec l'accent mis sur la conjugaison : regroupement de mots diff6- rents pour en former un seul et la distinction entre o noms d'action > et <<noms d'auteur ) et enfin le neutre.

L'auteur cl6t ce chapitre par l'affirmation de conceptions generales de grande importance: <<Les idees que les hommes se font du monde dans lequel ils vivent sont, dans une large mesure, dependantes des structures linguistiques qu'ils utili- sent pour communiquer leur experience. On ne voit pas qu'a l'inverse, les cate- gories linguistiques puissent etre directement influencees par les croyances, les

ideologies ou les modes, toutes sources d'innovations lexicales, mais qui se coule- ront dans les moules prditablis des classes de monemes et des schemas syntaxi- ques pre-existants. Ce n'est pas la pensee qui a cre6 la langue mais le langage qui, ne des besoins communicatifs les plus divers, a permis

.a l'homme d'acceder

a la pensee. >

L'ouvrage se termine naturellement par la partie consacrie au vocabulaire dans laquelle A. Martinet rappelle que o des qu'on essaie de remonter au-dela des textes, on devient tres dependant de la nature des realites designees, c'est-a- dire des donnees archeologiques >. Les principaux champs semantiques evoques sont la parentd, la soci&te, les dieux, l'dlevage, la faune et la flore, etc. Et il termine par une comparaison incitant a la prudence: soulignant que des donnies des langues romanes, il est difficile de conclure des valeurs simantiques de la

langue parlee '

Rome il y a deux mille ans, a plus forte raison peut-on le

faire, at partir du grec et de l'indien du premier millenaire avant notre 're, pour la langue du peuple des steppes il y a quatre ou cinq mille ans plus t6t! < IU faut en prendre notre parti, - &crit-il -, admettre les limitations que cela nous impose et nous garder de porter, sur la culture et les croyances que sugge- rent nos reconstructions, des jugements de valeur qui mettraient, entre elles et

nous, le voile de nos convictions et de nos prijugs. >>

Silvia Luraghi, Old Hittite Sentence Structure, Londres, Routledge, 1990, 8', x + 188 p. (Theoretical Linguistic Series), ISBN 0-415-04735-8.

Compte rendu par Rene Lebrun.

Ce livre fort interessant et bien documente constitue en fait la version revue d'une these de doctorat present6e en 1987 ' Pavie sous la direction du Profes- seur Onofrio Carruba.

S'appuyant sur la documentation actuelle du vieux hittite, laquelle se revele

significative, l'auteur s'attache a une recherche trop neglig6e, savoir la structure de la phrase. Comme chacun sait, le vieux hittite est la langue indo-europeenne la plus anciennement attest6e, d'oui l'int6ret de son temoignagne. S. Luraghi donne une description raisonnie et une etude fouillke de sa syntaxe permettant de mettre en evidence d'interessantes perspectives tant dans les domaines de la linguistique historique (ainsi, sont-ce des facteurs pragmatiques ou grammaticaux qui ont influence l'ordre des mots en vieux hittite et en indo-europ6en?) que de la lin- guistique gendrale; on ne soulignera jamais assez l'int&ret de la syntaxe hittite

pour la linguistique et de celle-ci pour une meilleure maitrise du hittite.

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Comptes rendus 165

L'ouvrage comporte cinq chapitres : deux sont a caractere descriptif, les trois autres 6tudient les donnies textuelles selon diff6rents points de vue. Le premier chapitre aborde essentiellement l'ordre des constituants majeurs en vieux hittite dans la phrase simple (26 types de phrases) et dans la syntaxe indo-europeenne. signalons I'ordre le plus frequent des constituants: sujet, compliment d'objet direct, complement d'objet indirect, verbe; on remarquera nmanmoins les cas oiu le relatif et interrogatif kuis ou le pronom indifini kuiski se trouvent en der-

nitre position, juste apres le verbe, bien que kuiski puisse aussi se situer juste devant le verbe. Tout aussi interessante est la place de l'attribut, de la nmgation ou de la determination d6tachee. Un paragraphe analyse l'ordre des enclitiques en debut de phrase; un autre analyse les <<adverbes> de lieu hittites equivalant plus ou moins aux preverbes des autres langues indo-europeennes; une distinc- tion est operee entre <<adverbes> statifs et dynamiques, ces derniers, s'il y a

par exemple un complement de lieu de direction, se plaqant juste devant ce

complement qui, lui, precede le verbe. Par contre, avec un complement d'origine (ablatif), l'adverbe se placera derriere celui-ci. La place de l'adverbe statif est, elle, beaucoup plus libre. Le deuxieme chapitre traite des moyens de liaison entre propositions avant I'emploi regulier de nu, a savoir les emplois de la para- taxe, de ta ou encore de su. Le troisibme chapitre envisage les faits sous l'angle de la typologie et de l'importance relative des proprietes grammaticales et prag- matiques des elements: fonction et categorie syntaxique (le sujet, I'attribut, etc.; le syntagme nominal, le verbe, etc.), I'importance relative des elements du point de vue grammatical (les adverbes, les enclitiques) ou semantico-pragmatique, par exemple les termes apportant de nouvelles informations ont tendance a se placer a la suite des autres. Relevons, dans ce chapitre, les pages interessantes consa- crees

t la parataxe notamment utilis e apres les verba dicendi comme l'illustre

l'exemple cite ' la page 76: Lugal-i tet natta apin Gegtin-an pier Lugal-us kuin

austa <<il declara au roi qu'ils ne donnerent pas ce vin que le roi vit>>; signalons aussi les lignes consacries a la place des propositions subordonnies en vieux hittite. Le quatrieme chapitre traite de la pragmatique de la proposition; il s'agit d'analyser les moyens de faire apparaitre les elements non semantiques tels que la continuite ou son contraire concernant le discours, les evenements, la mise en evidence, I'opposition ou l'interrogation. On retiendra en particulier le r6le de la particule -ma-. Dans le cadre de l'emphase, relevons que le verbe, I'imp&- ratif se trouve normalement en debut de proposition. A la page 105, toutefois, a propos de la position finale occupee par les pronoms, adverbes dont le radical est en ku-, je me demande si en rapport avec les deux exemples justement citis -

+ savoir les exemples (1005) et (4006) - il n'y a pas lieu de modifier la sequence .. c) conjunctions en c) adverbes interrogatifs = angl. interrogative adverbs. Le cinquieme

chapitre examine plusieurs traits du vieux hittite a la lumiere des conceptions actuelles en matiere de reconstruction du proto-indo-europeen : mentionnons la

place du verbe et des adverbes-postpositions-preverbes, des enclitiques (loi de

Wackernagel), ou encore l'emploi de nu, ta et su. Les notes (p. 126-145) sont

redigees avec grand soin. L'ouvrage se termine par trois paragraphes d'appendices fort bienvenus et pratiques concernant respectivement les exemples tires d'origi- naux en vieux hittite, ensuite de copies de textes en vieux-hittite et enfin quel- ques exemples tires de textes en hittite <<moyen> et tardif. A la fin du livre se trouvent encore la bibliographie et un court index analytique.

Les hittitologues et les linguistes ne peuvent que se rejouir de la parution

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166 La linguistique

d'un ouvrage de cette qualite, dense et a la fois concis. Nous ne pouvons que souhaiter ' S. Luraghi une suite fructueuse dans ses recherches dont elle nous rendrait compte aussi brillamment dans un prochain livre.

Garry W. Davis et Gregory K. Iverson ed., Explanations in Historical Linguistics. Current Issues in Linguistic Theory, t. 84. John Benjamins Publishing Company. Amsterdam, Philadelphia, 1992, xiv + 238 p. 125 F1H./69 $US.

Compte rendu par Guy Jucquois

Les treize articles qui constituent ce volume proviennent, sauf les contribu- tions d'Eric Hamp et de Joe Salmons specialement sollicit'es, d'une premiere sdlection des communications faites lors d'une rencontre tenue en avril 1990 a l'Universite de Wisconsin-Milwaukee sur le theme de l'explication en linguis- tique historique. Ce premier volume sera suivi d'un second qui concernera parti- culierement le processus de grammaticalisation.

Notre attention sera d'abord attirde par la contribution 6pistimologique et

methodologique a caractere plus gendral de Raimo Anttila (p. 17-39) qui souleve la question fondamentale des rapports entre le statut des explications en histoire et l'epistimologie de la linguistique historique. Cet auteur relive que, curieuse- ment, les rapports disciplinaires entre les deux domaines ne sont que tres rare- ment evoquis'. Dans notre esprit, il s'agit d'un refus inconscient de la dimen- sion historique dont les effets se font davantage sentir dans les soci&tes ou chez les savants oni la conscience identitaire n'est que peu developpie. Anttila (p. 34) aboutit a une conclusion semblable, par d'autres voies, en soulignant l'impossibi- lite d'une linguistique historique detachee du contexte, c'est-a-dire separee de la

ddlais"e philologie. Toutes les autres contributions abordent des questions methodologiques fon-

damentales de la linguistique diachronique au travers d'exemples judicieusement choisis pour mettre en evidence un probleme specifique, par exemple l'Cmer- gence des temps periphrastiques et de la voix passive en allemand oui, durant une certaine periode, les futures auxiliaires conservent leur statut lexical ori-

ginel, ou les elements de resistance dans les changements linguistiques induits

par des contacts, ou sur le diveloppement historique des formes marquies, ou encore sur les notions de similarite et d'analogie et sur leurs (mis)usages en diachronie, ou sur les liens entre la reconstruction et la typologie syntactique diachronique, etc. La contribution de Joe Salmons (p. 207-228) rappelle utile- ment le danger de similaritis trompeuses ou, du moins, depourvues de signi- fication scientifique en analysant une des formes proto-mondiales (sic!) propo- sees par certains auteurs *tik-, v doigt >. L'utilisation de ce volume et de celui

qui le completera profiterait beaucoup d'un index des sujets et d'un index des formes.

1. Parmi les rarissimes exceptions, l'auteur cite le volume edite en 1987 par Pierre Rion, Histoire sans paroles, comme numero special des Cill, t. 13, 3-4.

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