4
Réflexions sur by Jean-Michel Builles La Linguistique, Vol. 30, Fasc. 2, Langage, sujet, lien social (1994), pp. 157-159 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30249060 . Accessed: 14/06/2014 00:05 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.37 on Sat, 14 Jun 2014 00:05:49 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Langage, sujet, lien social || Réflexions surby Jean-Michel Builles

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Langage, sujet, lien social || Réflexions surby Jean-Michel Builles

Réflexions sur by Jean-Michel BuillesLa Linguistique, Vol. 30, Fasc. 2, Langage, sujet, lien social (1994), pp. 157-159Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30249060 .

Accessed: 14/06/2014 00:05

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to LaLinguistique.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 195.78.108.37 on Sat, 14 Jun 2014 00:05:49 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: Langage, sujet, lien social || Réflexions surby Jean-Michel Builles

DISCUSSION

Jean-Michel Builles, Reflexions sur Introducci6n a la lingiiistica funcional de Rafael Engenio Hoyos Andrade'.

Heureuse initiative que cette introduction a la linguistique fonctionnelle en

espagnol! Mais de quelle linguistique fonctionnelle s'agit-il? L'auteur, professeur de linguistique generale

' Sao Paulo au Bresil, est clair: il s'agit de la linguistique

fonctionnelle <<cultivee avec une admirable coherence et constance par Andre Martinet et ses disciples >> (p. 13).

Le premier chapitre traite non seulement des origines de la linguistique fonc- tionnelle et du r6le de Martinet mais 6galement, et c'est tres bien ainsi, de I'Ftat actuel du mouvement fonctionnaliste (liste des colloques avant et apres la crea- tion de la srF, liste non exhaustive des linguistes entierement ou partiellement acquis aux idees de Martinet au nombre desquels figure assez curieusement le nom d'Emile Benveniste).

Le deuxieme chapitre presente et commente principalement les principes enonces en 1977 par Martinet dans l'article 'Some basic principles of functional

linguistics'. Le commentaire met l'accent sur la pertinence communicative, sur le realisme, sur le rejet des a priori et sur l'approche dynamique.

Le troisieme chapitre presente les notions de fonction et de structure. A propos de structure, l'auteur insiste,

' juste titre, sur le r6alisme et la vision

dynamique de Martinet afin de montrer que ce structuralisme n'est ni antihisto- rique ni statique.

Le quatrieme chapitre traite de la definition d'une langue et des diff6rents niveaux de description. Apres avoir precis6 que Martinet rejette la dichotomie saussurienne langue/parole, l'auteur presente et commente la d6finition que Mar- tinet donne d'une langue. Puis il expose les deux temps de la description que sont I'analyse et la presentation des faits. Enfin, il pr6sente les diff6rents plans et niveaux de la description d'une langue sur lesquels nous reviendrons plus loin.

Le cinquieme chapitre pr6sente le point de vue fonctionnel sur la syntaxe et les fonctions (distinctes des procidds qui les expriment et des monemes qui les remplissent).

Le sixieme chapitre, consacre ~ l'analyse syntaxique appliquie au castillan, propose une curieuse distinction entre la visualisation des procedds syntaxiques (se situant au niveau des relations entre les syntagmes d'une phrase et mettant en oeuvre des conventions propres B l'auteur) et la visualisation des fonctions

1. Santaf6 de BogotA, Publicaciones del Instituto Caro y Cuervo, Seriess Minor, XXXIII, 1992, 134 pages.

La Linguistique, Vol. 30, fasc. 2/1994

This content downloaded from 195.78.108.37 on Sat, 14 Jun 2014 00:05:49 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: Langage, sujet, lien social || Réflexions surby Jean-Michel Builles

158 La linguistique

qui est celle que recommande Martinet pour visualiser les relations que monemes et synthemes entretiennent entre eux au sein des phrases.

Le septieme chapitre traite de l'axiologie conque par Martinet des 1975 comme 1'< examen des valeurs degag6es par opposition, 6tant entendu que ces valeurs se laissent plus facilement cerner au niveau des unites grammaticales.

Le huitieme et dernier chapitre, synthetique, revient a ce qui fait la sp6cificitu du fonctionnalisme de Martinet et insiste plus particulibrement, et

' juste titre,

sur la pertinence communicative et le r'alisme. Disons-le tout net, tout ce qui a trait aux lignes de force qui sous-tendent

le fonctionnalisme de Martinet est bien vu. Il en va de meme de l'axiologie, de la syntaxe (avec toutefois quelques reserves sur le bien-fond6 et l'utilit6 de la visualisation des procedes syntaxiques) et de la synthematique (fiddlement quoique trop brievement trait6e). En revanche, un certain nombre de points relatifs 'a des notions plus techniques sont moins clairs et parfois moins fiddles. On pense plus particulierement aux diff6rents plans et niveaux que pr6sente l'auteur au

quatrieme chapitre (p. 66-70). Trois plans correspondant 'a la double articulation de Martinet sont distingu6s : le plan de l'expression ou plan des unites distinc- tives, le plan du contenu ou plan des valeurs d6gagees par opposition et enfin le plan des signes ou plan des unitis significatives. Les unit6s distinctives (plan de l'expression), selon qu'elles sont abord6es sous l'angle de la substance ou de la forme relkvent respectivement du niveau phonetique auquel correspond la phonetique (discipline operant avec des phones) et du niveau phonologique auquel correspondent la phonematique (discipline operant avec des phonemes) et la pro- sodie (discipline operant avec des prosodbmes). Les valeurs (plan du contenu), selon qu'elles sont abord6es sous l'angle de la substance ou de la forme, relkvent respectivement du niveau simantique auquel correspond la semantique (disci- pline operant avec des << significados ou signifies) et du niveau axiologique auquel correspondent I'axiologie (discipline operant avec les valeurs des unites gramma- ticales) et la lexicologie (discipline operant avec les valeurs des unit6s lexicales). Dans la mesure ois <<le signe est en lui-mime une forme et non une substance))

(p. 69), les unitis significatives ne peuvent etre abord6es en termes de substance et de forme. Elles sont aborddes sous deux angles (paradigmatique et syntagma- tique) al'interieur desquels on distingue entre ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas. Les unites significatives abordies sous l'angle paradigmatique et de la pertinence relkvent du niveau monematique ou de l'inventaire (vraisemblable- ment inventaire des classes, p. 69) auquel correspondent trois disciplines: la mor-

phematique traitant des unit6s grammaticales ou morphemes, la lexematique traitant des unites lexicales ou lexemes et la synth6matique traitant des synthemes. Abor- dees sous l'angle de la syntagmatique et de la pertinence, les unites significatives relekvent du niveau syntaxique auquel correspond la syntaxe, discipline operant avec des signifiants ou proc6d6s et avec des signifies syntaxiques ou fonctions au sens strict du terme. Les unit6s significatives, abordees sous l'angle paradigma- tique et de la non-pertinence, relkvent du niveau morphologique auquel corres-

pond la morphologie, discipline traitant des allomorphes (variantes de signifiant des morphemes) et des << alolexos > ou allolexes (p. 68, vraisemblablement variantes de signifiant des lexemes). Abordees sous l'angle syntagmatique et de la non-

pertinence, les unites significatives relevent du niveau syntagmatique 6galement appel6 << morphologie de la syntaxe >> (p. 70) auquel correspond la syntagmatique, discipline traitant des < sucesiones>> ou successions.

This content downloaded from 195.78.108.37 on Sat, 14 Jun 2014 00:05:49 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: Langage, sujet, lien social || Réflexions surby Jean-Michel Builles

Discussion 159

Dans ces quelques pages qui semblent appartenir ' un autre livre, on a l'impres-

sion que l'auteur, qui par ailleurs adhere au point de vue de Martinet, a du mal B se detacher d'un autre point de vue, B savoir celui de la glossematique qui opere avec deux plans (expression et contenu) envisage chacun sous I'angle de la substance et de la forme. On comprend mal comment la double articula- tion peut donner naissance ia trois plans d'analyse. Ce n'est certainement pas la la position de Martinet qui, ta aucun moment ne dissocie les valeurs des signi- fiants auxquels elles sont assocides. Pour Martinet, le plan des valeurs et le plan des signes n'en forment qu'un : celui des unitis de premiere articulation ou unites

significatives. Par ailleurs, on ne comprend pas l'utilite de distinguer a l'interieur du niveau monematique (ou inventaire) entre deux disciplines, la morphematique et la lexematique. Ce qui compte

' ce niveau, ce n'est pas de savoir si l'on a affaire 'a des unites qui appartiennent

' des inventaires ouverts ou fermns,

mais c'est de savoir d'une part ce que l'on classe (monemes, synthemes, parasyn- themes non mentionnes par l'auteur) et d'autre part selon quels criteres on classe

(compatibilit6s et exclusion mutuelle). Enfin, on ne comprend pas la distinction entre morphologie et syntagmatique (par ailleurs appel&e mais incidemment mor-

phologie de la syntaxe). Il aurait 6te tout de mime plus simple de considerer

qu'il s'agissait d'une seule et meme discipline, la morphologie, qui traite des

ph6nomienes non pertinents. Il aurait fallu ajouter que ces phenomenes ne se reduisent pas aux seules variantes de signifiant des unites significatives et des fonctions, mais comprennent toutes les complications formelles que l'on peut rencontrer dans les langues telles qu'amalgames de signifiants et signifiants dis- continus (cf. la syntaxe g6ndrale de Martinet, paragraphes 4.12, 4.17). Ces ph6- nomenes, l'auteur en parle (p. 60 et 61) mais ne les integre ni dans la morpho- logie ni dans ce qu'il appelle la syntagmatique.

En conclusion, malgre ces quelques pages qui risquent d'egarer le lecteur non prevenu et malgr6 quelques insuffisances (notamment l'absence d'index des termes en fin d'ouvrage), ce petit livre, agr6ablement 6crit et destine a des lin- guistes avertis, constitue une bonne introduction aux idees g6nerales qui sous- tendent le fonctionnalisme d'Andr6 Martinet. Qui plus est, le lecteur, ainsi mis en app'tit, pourra se reporter aux ouvrages de Martinet mentionnes dans le texte et en note.

This content downloaded from 195.78.108.37 on Sat, 14 Jun 2014 00:05:49 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions