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Document de travail 5 mai 2011

L'Aquitaine, quelle économie pour demain ?

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Ce document présente un diagnostic interne et externe de l’Aquitaine et dégage les grands enjeux stratégiques de la région pour les cinq prochaines années.

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DDooccuummeenntt ddee ttrraavvaaiill

5 mai 2011

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

SSoommmmaaiirree

SSOOMMMMAAIIRREE .................................................................................................................................................................................................................................................................... 33

SSYYNNTTHHEESSEE ........................................................................................................................................................................................................................................................................ 55

IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN ........................................................................................................................................................................................................................................................ 77

LLEESS CCAARRAACCTTEERRIISSTTIIQQUUEESS IINNTTRRIINNSSEEQQUUEESS DDEE LL’’AAQQUUIITTAAIINNEE .............................................................................................................................. 99

LLEESS AATTOOUUTTSS PPLLUURRIIEELLSS DDEE LL’’ AAQQUUIITTAAIINNEE .............................................................................................................................................................. 1111

LLEESS PPOOIINNTTSS FFAAIIBBLLEESS DDUU TTEERRRRIITTOOIIRREE EETT DDEESS EENNTTRREEPPRRIISSEESS ........................................................................................................ 2200

LL’’ AAQQUUIITTAAIINNEE AAUU CCŒŒUURR DDEE LL’’EECCOONNOOMMIIEE MMOONNDDIIAALLEE .................................................................................................................................... 3311

DDEESS OOPPPPOORRTTUUNNIITTÉÉSS ÀÀ SSAAIISSIIRR …… ...................................................................................................................................................................................... 3333

…… DDAANNSS UUNN CCOONNTTEEXXTTEE MMOONNDDIIAALL MMEENNAAÇÇAANNTT .......................................................................................................................................... 4422

LLEESS DDEEFFIISS EETT LLEESS EENNJJEEUUXX DDEE LLAA RREEGGIIOONN AAQQUUIITTAAIINNEE PPOOUURR 22001111 –– 22001166 .............................................................................. 5555

AANNNNEEXXEESS........................................................................................................................................................................................................................................................................ 6677

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Source : INSEE 2011, Tableaux économiques de l’Aquitaine

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

SSyynntthhèèssee

Ce document présente un diagnostic interne et externe de l’Aquitaine et dégage les grands enjeux stratégiques de la région pour les cinq prochaines années. Il a été élaboré à partir : des Carnets de notes de l’économie aquitaine, élaborés par la CCIR Aquitaine (voir page 9), des analyses menées par les directeurs généraux des CCI et de la CCIR Aquitaine, mettant en

évidence les fondamentaux de la région1. Le diagnostic interne fait ressortir les caractéristiques intrinsèques de l’Aquitaine à travers

ses forces et ses faiblesses structurelles. Quatre forces et cinq faiblesses ont été retenues :

Forces Faiblesses

Attractivité du territoire

Ressources naturelles

Diversification sectorielle

Grands pôles de compétence

Déséquilibre démographique

Qualification insuffisante

Infrastructure de transport

Taille des entreprises

Diversification des exports

Le diagnostic externe met en exergue les opportunités et les menaces liées aux évolutions prévisibles de l’environnement économique global lors des cinq prochaines années. Ce diagnostic part du constat que l’ensemble du tissu économique aquitain est soumis aux fluctuations socio-économiques tant nationales qu’européennes ou internationales. Les opportunités sont potentiellement porteuses de croissance pour l’Aquitaine tandis que les menaces de l’environnement pourraient freiner son développement.

Trois grandes opportunités et quatre menaces sont retenues :

Opportunités Menaces

Economie de la connaissance

Economie verte

Croissance des pays émergents

Concurrence des pays émergents

Crise non terminée en Europe

Hausse des prix du secteur primaire

Contraction des finances publiques

Le croisement des caractéristiques propres au territoire aquitain (forces / faiblesses) avec les évolutions prévisibles de l’environnement économique global (opportunités / menaces) permet de dégager quatre mots clefs qui définissent et synthétisent les grands enjeux stratégiques auxquels l’Aquitaine va être confrontée dans les prochaines années :

ATTRACTIVITE COMPETENCES

DIVERSIFICATION ADAPTATION

1 Neuf fondamentaux ont été définis : le taux d’emploi, la croissance des entreprises, le développement du

secteur industrie et du secteur high-tech, l’attraction d’entreprises et la promotion des activités en région, l’internationalisation, le tourisme, l’économie de la connaissance, le développement durable, les infrastructures.

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L’attractivité de l’Aquitaine représente son principal moteur de croissance actuel et à venir. L’attractivité naturelle de la région en termes démographique et touristique joue un rôle important dans la croissance du secteur tertiaire (commerce, habitat, etc.). Les ressources naturelles et le potentiel de développement durable de l’Aquitaine, ainsi que les grandes compétences régionales favorisent l’attraction des entreprises et des capitaux étrangers et renforcent le dynamisme du tissu économique local. La croissance externe fondée sur l’attractivité pourrait être cependant plus forte si les compétences étaient plus importantes. Un des freins à la croissance vient, en effet, d’une qualification insuffisante de la main d’œuvre et de la taille limitée des entreprises (vecteur de lacunes dans les compétences liées à l’innovation, à l’international et à l’ensemble des activités nécessitant d’atteindre une taille critique). L’inégale répartition des compétences rend cette problématique particulièrement sensible dans certaines parties rurales du territoire aquitain. L’adaptation de l’économie aquitaine à la nouvelle donne mondiale passe en partie par la résolution de ces carences de compétences, mais aussi par l’accroissement de la taille des PME-PMI, synonyme de recapitalisation et de plus grande capacité à financer l’innovation et le développement international. La structure du commerce aquitain tourné vers les pays européens à faible croissance et situation de crise latente est en effet dangereuse. Un redéploiement vers les pays émergents en forte croissance s’avère nécessaire. Une telle adaptation réclame néanmoins un effort dans les infrastructures de transport afin d’assurer une meilleure compétitivité au tissu économique aquitain, notamment dans l’industrie. Cette adaptation du tissu économique aquitain doit se faire dans le respect de la diversification des activités régionales. L’Aquitaine possède en effet un équilibre appréciable entre les activités primaire, secondaire et tertiaire et entre des secteurs de pointe et des secteurs plus traditionnels. Il convient alors de gérer les conflits d’usage de l’espace afin de conserver cet équilibre source de protection face aux aléas de la conjoncture économique. Rappelons que seuls les territoires (ou les pays) les mieux diversifiés ont résisté à la crise économique.

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IInnttrroodduuccttiioonn Les CCI sont des établissements publics dont la mission principale est le développement économique du territoire où elles sont situées.

La loi du 23 juillet 2010, et son décret d'application du 1er décembre 2010, imposent aux chambres de commerce et d'industrie de région :

d'élaborer une stratégie régionale applicable à l'ensemble de leur circonscription,

de contribuer aux politiques régionales de développement économique menées par l’Etat et les collectivités territoriales.

L’objectif de ce document est de définir les enjeux et les défis de l'économie de l'Aquitaine de demain.

Il est fondé sur un diagnostic, le plus précis possible, de la situation économique de l’Aquitaine, établi à partir d'un outil créé par la CCIR Aquitaine, appelé Carnet de notes de l’Economie Aquitaine2.

Le Carnet de notes de l’économie Aquitaine répond à un double objectif :

identifier des points forts et des points faibles pour le territoire et pour les entreprises au niveau régional ;

définir des « fondamentaux économiques communs » à toutes les circonscriptions consulaires et devant être améliorés.

En effet, l’identification des forces et des faiblesses de l’économie régionale, confrontée aux opportunités et menaces de l’environnement national, européen et mondial va permettre de mesurer le potentiel de l’Aquitaine à faire face aux mutations socio-économiques des cinq prochaines années. Ce potentiel régional permet de faire apparaître à la fois les axes forts sur lesquels la région peut consolider sa croissance économique, ainsi que ses fragilités à court et moyen terme. Cette analyse devra aboutir à la définition d’une stratégie applicable à l’ensemble de l’Aquitaine et des actions à mettre en œuvre pour les cinq prochaines années (2011-2016). Le programme d’actions qui en découlera permettra d’accroître les forces de l’économie aquitaine et d’atténuer les faiblesses identifiées.

2 Le Carnet de notes de l’économie Aquitaine propose des indicateurs répartis

en 9 catégories différentes : démographie, emplois, niveau de vie, entreprises, compétitivité, internationalisation, attractivité, économie de la connaissance, développement durable ;

avec 5 niveaux géographiques de comparaison :

Aquitaine-France métropolitaine / Aquitaine-France (hors Île-de-France),

Aquitaine et ses départements,

Aquitaine et trois régions françaises de référence (Midi-Pyrénées, Pays-de-la-Loire et Rhône-Alpes),

Aquitaine et trois régions en Europe (Darmstadt (Land de Hesse), Pais Vasco, Emilia Romagna),

Aquitaine et deux Etats européens (Finlande et Irlande).

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LLeess ccaarraaccttéérriissttiiqquueess

iinnttrriinnssèèqquueess

ddee ll’’AAqquuiittaaiinnee

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LLEESS AATTOOUUTTSS PPLLUURRIIEELLSS DDEE LL’’ AAQQUUIITTAAIINNEE

UUnn tteerrrriittooiirree aattttrraaccttiiff ppoouurr lleess ppooppuullaattiioonnss eett lleess eennttrreepprriisseess

UN SOLDE MIGRATOIRE POSITIF DANS L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE

6e région française avec plus de 3 millions d'habitants

Aquitaine 3,2 millions d’habitants France métropolitaine 62,5 millions d'habitants

Source : INSEE-Population au 01/01/2009

L’Aquitaine connaît une croissance démographique qui ne se dément pas depuis 1999 : gain de 25 092 habitants entre 2008 et 2009 soit un taux de croissance de 0,8 %, largement supérieur à la moyenne nationale (+ 0,5 %).

Les nouvelles populations s’installent principalement sur le littoral (dans les Landes en particulier) mais également dans les départements les plus ruraux (Dordogne, Lot-et-Garonne).

Cet accroissement est dû à un fort excédent migratoire : il compte pour 90 % de la croissance de la population aquitaine, tandis qu’au plan national, celle-ci dépend majoritairement de l’accroissement naturel.

Une région très attractive

Aquitaine

(en %) France (en %)

Rang de l’Aquitaine en France

métropolitaine

Taux de variation annuel de la population entre 1999 et 2010 :

+ 1 0,6 4e

dû au mouvement naturel + 0,1 0,4 15e

dû au mouvement migratoire + 0,9 0,2 4e

Source : INSEE

Une densité de population en deçà de la moyenne nationale

Aquitaine 77,5 hab. / km²

France 114,9 hab. / km²

Source : INSEE-Estimations localisées de population – 2009

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A L’HORIZON 2040 : DES TERRITOIRES AQUITAINS TOUS ATTRACTIFS

Selon les projections de population réalisées récemment par l’INSEE3, la population de tous les départements aquitains sera en hausse entre 2007 et 2040.

La croissance de la population sera plus élevée dans les départements qui étaient jusque là moins dynamiques : la Dordogne et le Lot-et-Garonne, surtout grâce à un solde migratoire positif et élevé.

La croissance démographique se maintiendra dans les trois autres départements de la région, mais de manière plus modérée.

UNE REGION QUI ATTIRE LES INVESTISSEURS ETRANGERS 31 projets d’investissements étrangers ont été menés en Aquitaine en 2010, soit 10 projets supplémentaires par rapport à 2009.

En nombre de projets, l’Aquitaine est la 7e région française et totalise une part de 4 % du total des projets français.

Le nombre de projets n’est relativement pas très important en Aquitaine, mais leurs retombées en termes de développement économique sont importantes : 1 350 emplois ont été créés ou maintenus dans la région grâce à ces projets.

La dynamique de l’investissement étranger est intéressante pour l’Aquitaine car depuis 2003, elle fait partie des premières régions françaises pour la progression du nombre de projets étrangers accueillis. Concernant la qualification des projets aquitains en 2010, la majorité d’entre eux a concerné la fonction de production. 7 projets ont été menés par des entreprises étrangères du secteur de l’énergie et du recyclage et 3 par des entreprises d’équipements médicaux.

3 INSEE Aquitaine, n°192, décembre 2010, « Aquitaine 2040 : vers les 4 millions d’habitants »

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Source : AFII, Bilan 2010 des investissements étrangers en France, 2011

Cependant, les investissements étrangers, s’ils sont un atout stratégique et économique majeur pour une région, constituent également un risque de dilution des prises de décisions et des avantages technologiques des entreprises. Plus de 350 entreprises aquitaines accueillent en 2010 une participation étrangère. Pour 65 % d’entre elles, la participation étrangère se monte à 70 % du capital ou plus. (Source : Répertoire des entreprises à capitaux étrangers en Aquitaine, juin 2010, CCIR Aquitaine).

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DDeess rreessssoouurrcceess nnaattuurreelllleess iimmppoorrttaanntteess àà eexxppllooiitteerr dduurraabblleemmeenntt

L’ESPACE AQUITAIN

Avec un territoire de 41 300 km2, l'Aquitaine est la 3e région de France par la superficie et la 18e au sein de l'Union Européenne (271 régions).

LA FORET

Une filière majeure dans l’économie et l’aménagement du territoire aquitain :4

1 800 000 hectares (43 % du territoire aquitain), 34 000 emplois, 2,6 milliards euros de chiffre d’affaires.

Un rôle majeur en matière de développement durable : la forêt permet de stocker du CO2 (15 millions de tonnes par an), de réguler les éléments naturels tels que le climat et l’hydrologie.

Une forêt de qualité

Plus de la moitié de la surface forestière de l'Aquitaine est certifiée (PEFC–Programme de Reconnaissance de Certification Forestière). Cela concerne plus de 10 000 propriétaires forestiers et plus de 1 000 entreprises. L’Aquitaine est de fait la 1ère région française de forêts certifiées.

LA BIODIVERSITE

Près de 20 % du territoire aquitain sont soumis à un ou plusieurs inventaires (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique–ZNIEFF ; NATURA 2000 ; Zone d'Intérêt Communautaire pour les Oiseaux–ZICO). Deux parcs naturels régionaux occupent 10,27 % du territoire aquitain.

LES RESSOURCES ET CONSOMMATIONS EN EAU

1,2 milliard de mètres cubes d'eau sont prélevés en Aquitaine pour tout type d'usage (agriculture, industrie, consommation humaine). Au cours des dix dernières années, l'industrie a réduit d’un tiers ses prélèvements d'eau.

4 Source : Plan climat aquitain, 2007

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LES CONFLITS D'USAGE DE L'ESPACE

Au cours des dix dernières années, il faut noter en Aquitaine une disparition des terres agricoles à un rythme plus important que l'accroissement de sa population. L’Aquitaine est une région traditionnellement orientée vers les activités primaires et elle est la région française dans laquelle la disparition des terres agricoles est la plus forte. La population implantée sur le littoral aquitain s'est accrue deux fois plus vite que la population de l'ensemble de l'Aquitaine au cours des trente dernières années. Les principaux conflits d'usage (touristique, industriel, agricole, ostréicol, etc.) se concentrent sur deux zones : le Bassin d'Arcachon et la côte Sud Landes basque.

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UUnnee ddiivveerrssiiffiiccaattiioonn sseeccttoorriieellllee rriicchhee

UNE ACTIVITE INDUSTRIELLE DANS DES SECTEURS DE POINTE

Il s’agit notamment de :

l’aéronautique, spatial, défense, avec la spécificité régionale de la complémentarité entre les aspects civils et militaires ;

le laser, avec la construction d’un centre d’intérêt mondial, le Laser Megajoule, en Gironde (le Barp) ;

la chimie-santé-pharmacie élargie à des domaines à forte intensité technologique (nutrition, cosmétiques) ;

la filière géoscience et l’industrie pétrolière ;

le secteur forêt-bois-papier même s’il connaît des difficultés structurelles mais également conjoncturelles (crise à l’international, tempêtes successives) ;

les filières en émergence qui bénéficient du potentiel de développement durable de l’Aquitaine (la glisse, l’habitat durable, le tourisme).

Cette diversification est source de croissance car l’offre de produits est potentiellement importante et attractive dans les secteurs existants. La structuration de ces secteurs et leur degré d’intégration au sein d’une même filière peuvent être considérés comme des sources de compétitivité. La présence sur le territoire de grands donneurs d’ordres publics/privés permet l’organisation efficace des sous-traitants de rangs différents de la filière aéronautique, spatial, défense dans la région, même si cela pose aussi quelques limites.

DES SECTEURS TRADITIONNELS POURVOYEURS D’EMPLOIS En termes de nombre d’emplois et de spécialisation, on observe quelques tendances lourdes en Aquitaine depuis 1999.

le maintien de la spécialisation dans certaines filières industrielles, notamment les industries agroalimentaires, du travail du bois, de la chimie, de la pharmacie, ainsi que la construction ;

le renforcement de l’activité commerciale en Aquitaine qui a créé 17 659 emplois en neuf ans ;

la croissance des activités liées aux services aux entreprises :

en amont, le nombre des emplois dans les activités scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien a progressé de 29 % en neuf ans,

en aval, le nombre de salariés des transports est supérieur à 55 000 depuis neuf ans,

et aux services à la personne, dans lequel le nombre d’emplois a augmenté de 16 % en neuf ans pour atteindre plus de 67 600 emplois en 2008.

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LE PARC D’ENTREPRISES PAR MILLIERS D’HABITANTS : UNE FORCE AQUITAINE

Nombre d’établissements industriels, commerciaux et de services*

Nombre d’établissements Nombre d’établissements / milliers d’habitants

Aquitaine 238 248 74,5

France 4 510 317 71,8

Source : INSEE – CLAP 2008.* y compris administrations- hors agriculture.

En termes de nombre d’établissements (hors agriculture), l’Aquitaine est la 3e région française après Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec 5,3 % du total national. Le nombre d’établissements rapporté à la population est performant en Aquitaine. Il s’établit à près de 75/1 000 habitants, alors qu’il n’est que de 72/1 000 habitants au niveau national.

UNE REGION DOTEE D’UN ESPRIT ENTREPRENEURIAL FORT Le taux particulièrement élevé de création d’entreprise en Aquitaine est un facteur positif. Il est de 17,9 % en 2010 (la même part que pour la France hors Ile-de-France).

Durant les six dernières années, la création d’entreprise a évolué de manière positive en Aquitaine (+ 133 %), suivant globalement le même rythme que la progression nationale (+ 145 %).

Près de 32 400 entreprises nouvelles ont été créées en 2010 en Aquitaine, soit + 0,7 % par rapport à 2009. Cette évolution positive est due à la progression des créations d’entreprise sous le régime de l’auto-entrepreneur (+ 2 % en un an). Sans cette catégorie, le nombre de créations d’entreprise diminue en Aquitaine, avec – 1 % entre 2009 et 2010.

59 % des créations aquitaines ont été faites sous le régime de l’auto-entrepreneur en 2010, ce qui est stable par rapport à cette même proportion en 2009 (58 %).

Ce sont les services en général qui ont le plus bénéficié de cette dynamique en 2010, comme cela était le cas en 2009. C’est particulièrement vrai pour le commerce et de l’hôtellerie-restauration : ce secteur a totalisé 28 % du total des créations. Le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et de services administratifs que le nombre de créations a été le plus important (19 %).

De fortes disparités départementales existent concernant la création d’entreprise en Aquitaine. En terme d’évolution (en prenant l’année 2000 comme référence base 100), les Landes et la Dordogne sont les départements dans lesquels le nombre de créations a augmenté le plus significativement entre 2000 et 2008.

Depuis 2009, les taux de création les plus significatifs sont relevés dans les départements de la Gironde (20 %) et des Landes (19 %).

La contribution de l’auto-entrepreneuriat à la croissance reste à confirmer.

Ce régime encore récent est difficile à évaluer pour l’instant. Au plan national, plus d’un auto-entrepreneur sur deux n’a pas déclaré de chiffre d’affaires en 2009. Il est possible qu’ils n’aient démarré leur activité qu’en 2010, mais les données ne sont pas encore disponibles.

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DDee ggrraannddss ppôôlleess ddee ccoommppéétteennccee aaddoossssééss àà ll’’eennsseeiiggnneemmeenntt ssuuppéérriieeuurr

POLES ET CLUSTERS L’Aquitaine est riche en dispositifs d’accompagnement des pouvoirs publics à la compétitivité et à l’innovation, comme le montre le nombre important de pôles de compétitivité, de clusters et de projets de regroupements en cours.

L’Aquitaine compte 4 pôles de compétitivité :

AEROSPACE VALLEY, pôle mondial pour l’aéronautique, spatial, systèmes embarqués entre l’Aquitaine et Midi-Pyrénées ;

ROUTE DES LASERS, orienté sur l’optique, lasers, photonique et applications, localisé au Barp ;

XYLOFUTUR, orienté sur l’exploitation forestière, la transformation du bois ;

AVENIA, orienté vers l’énergie environnement, qui fait partie des six nouveaux pôles labellisés en mai 2010 en France dans le domaine des éco-technologies.

L’Aquitaine compte également 7 grappes d’entreprises sélectionnées au plan national par la DATAR 5:

ESKAL EUREKA, matériaux, maîtrise de l’énergie, chantier (Biarritz) ;

AQUI O THERMES, thermalisme, santé, tourisme (Dax) ;

EUROSIMA CLUSTER GLISSE, métiers des sports de glisse (Capbreton) ;

INNO’VIN, filière vitivinicole (Bordeaux) ;

TOPOS AQUITAINE, applications de navigation et positionnement par satellites (Bordeaux) ;

UZTARTU, cluster agroalimentaire du Pays Basque (Saint-Palais) ;

FRUITS ET LEGUMES, nutrition-santé (Agen).

Constituées et dirigées principalement par des TPE-PME, les grappes d’entreprises ont un fort ancrage territorial et associent, selon les contextes, des grandes entreprises et des acteurs de la formation, de la recherche et de l’innovation.

D’autres clusters ou regroupements d’entreprises existent en Aquitaine sur divers thèmes dont l’habitat durable, le tourisme, la santé et la nutrition, les TIC, les matériaux innovants, etc.

L’Aquitaine compte 32 pôles d’excellence rurale (PER). Ceux-ci ont été labellisés sur deux générations. La première, en 2006, a mis en évidence 22 PER dans la région autour de quatre thématiques :

la promotion des richesses naturelles, culturelles et touristiques ; la valorisation et la gestion des bio-ressources ;

l’offre de services et l’accueil de nouvelles populations ; l’excellence pour les productions agricoles, industrielles, artisanales et de services localisés.

5 En France, 126 grappes d’entreprises ont été sélectionnées à l’issue des deux vagues de l’appel à projets (42

au titre de la 1ère

vague en 2009 et 84 au titre de la 2e vague en 2010).

4 pôles de compétitivité reconnus au plan national

voire international

7 grappes d’entreprises sélectionnées au plan national par la DATAR

(Données mars 2011)

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

10 PER aquitains dit de 2e génération ont été labellisés en 2010. Ils répondent à deux types d’enjeux :

accroître la capacité économique des territoires ruraux ; répondre aux besoins des populations dans le domaine des services au public en fonction des

évolutions des territoires.

Le plafond de l’enveloppe accordée à chaque PER, fixé à 1 million d’euros en 2006, a été relevé à 1,5 million d’euros en 2010.

UN ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REGIONAL RICHE ET VARIE

Aquitaine : 8e région française en termes de nombre d’inscrits dans l’enseignement

supérieur, soit près de 5 % des inscriptions nationales avec environ 69 300 inscrits en 2008 ; Aquitaine : parmi les 10 régions françaises pour lesquelles le nombre d’inscrits dans

l’enseignement supérieur a augmenté entre 2003 et 2008 (+ 3 %), en grande partie grâce au succès des écoles d’ingénieurs (+ 41 % d’inscriptions sur cette même période en Aquitaine contre seulement + 9 % au niveau national).

Diplômes de l’enseignement supérieur : part de l’Aquitaine en France (2007)

Diplômes d’ingénieur Master Doctorat

2007 2002/2007 (%) 2007 2002/2007 (%) 2007 2002/2007 (%)

Aquitaine 3,2 + 44 5 + 12 4,6 + 1

France 27 520 + 5 97 138 + 38 11 036 + 28

Source : données MESR-DGESIP/DGRI-SIES-C1, traitements MESR-DGESIP/DGRI-SIES-C1 et OST . Rapport OST-2010

Bon positionnement en termes d’efficacité du système d’enseignement supérieur :

8e région française pour le nombre de diplômes d’ingénieur (3,2 % du total national) en 2007 ;

5e région française pour le nombre de diplômes de master, à égalité avec Midi-Pyrénées (5 % du total national) en 2007 ;

6e région française pour le nombre de diplômes de doctorat (4,6 % du total national) en 2007.

Une initiative aquitaine : le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Bordeaux (PRES)

Les universités d’Aquitaine ont créé le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Bordeaux (PRES), avec ses onze thèmes d’excellence bien définis6. 6 écoles d’ingénieurs universitaires de Bordeaux ont créé un Institut Polytechnique commun. Un plan campus a été défini (qui mobilise notamment le conseil régional). Une fondation a été créée et différents projets ont été déposés. Plusieurs centaines de millions

d’euros supplémentaires vont donc être consacrés, en quelques années, à cet ensemble de projets.

6 Matériaux, optique/laser, technologies de l’information, sciences pour l’environnement, neurosciences,

biotechnologies de la santé, santé publique, sciences archéologiques, sociétés et cultures des pays du Sud,

sciences politiques et juridiques, économie et gestion.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLEESS PPOOIINNTTSS FFAAIIBBLLEESS DDUU TTEERRRRIITTOOIIRREE EETT DDEESS EENNTTRREEPPRRIISSEESS

UUnnee rrééppaarrttiittiioonn iinnééggaallee ddeess ppooppuullaattiioonnss ssuurr lleess tteerrrriittooiirreess

UN SOLDE DEMOGRAPHIQUE NATUREL DE L’AQUITAINE TRES BAS Avec un taux de variation annuel moyen de la population dû au solde naturel de + 0,1 % entre 1999 et 2010, l’Aquitaine se situe au 15e rang des régions françaises. Ce taux est en deçà de la moyenne nationale qui s’établit à + 0,3 %. Il est négatif en Dordogne (- 0,3 %) et en Lot-et-Garonne (- 0,1 %). Il est de 0 % dans les Landes et en Pyrénées-Atlantiques. Il atteint + 0,3 % en Gironde.

A l’horizon 2030, selon des projections de l’INSEE, l’âge moyen des Aquitains approcherait 45 ans (42,6 ans en France métropolitaine). 7

Le vieillissement de la population peut être un facteur de ralentissement de l’adaptation au changement.

Une surreprésentation des plus de 60 ans (%)

Aquitaine France

Moins de 20 ans 22,6 24,9

20 à 59 ans 52,4 53,4

60 ans et plus 25,0 21,7

Source : INSEE – Population au 01/01/2008

UNE REPARTITION SPATIALE DIFFERENCIEE DES ACTIVITES

Certains territoires plus ruraux sont à l’écart du phénomène de développement des centres urbains, économiques et technologiques aquitains. Leur développement penche plutôt du côté de la sphère tertiaire. Cette économie est certes porteuse d’emplois, notamment dans le secteur des services à la personne, mais ce sont des emplois à faible valeur ajoutée (peu de qualification, peu de compétences spécifiques). Le nombre d’emplois dans ce secteur a ainsi progressé de 16 % entre 1999 et 2008 pour atteindre

plus de 67 600 emplois en 2008. Cependant, l’emploi généré par ces activités, de manière générale à

faible valeur ajoutée, ne requiert pas un niveau élevé de qualification ni des compétences

spécifiques.

D’ici à 2020, 7 000 personnes pourraient potentiellement trouver un emploi dans ce secteur mais si l’on rapporte cela au faible temps de travail du secteur, cela correspond à 2 500 salariés en Equivalent Temps Plein. En outre la majorité de ces salariés serait employée par des particuliers.

7 Cf. les Seniors en Aquitaine »

-DRTEFP Aquitaine, janvier 2008

25 % des Aquitains ont 60 ans ou plus

(22 % au niveau de la France)

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LA PREDOMINANCE DE LA SPHERE RESIDENTIELLE

L’Aquitaine est une région où le premier pôle d’emploi est occupé par la sphère résidentielle, au détriment de la sphère productive. Cela peut s’expliquer notamment par le dynamisme démographique et le développement des activités liées au tourisme sur le territoire conjugués à un déclin de l’industrie constaté dans toutes les régions françaises.

L’Aquitaine est la 18e région française selon l’importance de l’industrie dans l’emploi régional.

En Aquitaine, l’emploi industriel représente 12,2 % de l’emploi régional. Cette proportion est en dessous de la moyenne nationale (13,9 %) et nettement plus faible que la moyenne des régions françaises hors Ile-de-France.

INEGALITES DES TERRITOIRES DEVANT L’EMPLOI

L’enquête BMO (Besoins en Main-d’Oeuvre) réalisée par Pôle emploi fin 2010 souligne quelques faits marquants concernant l’Aquitaine en 2010 :

Plus de 104 000 projets de recrutements recensés, soit près de 22 % des entreprises aquitaines qui envisagent de recruter (contre 20 % au niveau national)

Deux bassins d’emploi moins dynamiques que le niveau régional : Bordeaux-Cubzacais (14,7 % d’entreprises envisageant de recruter) et Périgueux et le Nord-Est de la Dordogne (18,5 %)

Un bassin d’emploi très volontaire, la zone Bordeaux-Médoc, avec plus de 28 % des entreprises envisageant de recruter

Une proportion de recrutements jugés difficiles supérieure à la moyenne nationale : 42 % en Aquitaine contre 40 % au niveau national

Les difficultés de recrutement semblent plus marquées à l’intérieur de la région que sur le littoral

Trois bassins en situation critique dans lesquels plus de la moitié des projets de recrutement est jugé difficile par les employeurs : Bordeaux-Cubzacais, Libourne-Montpon-Sainte-Foy-la-Grande, Périgueux Nord-Est de la Dordogne

L’Aquitaine fait partie des régions françaises pour lesquelles le recrutement est fortement marqué par la saisonnalité, surtout pour les territoires à spécialisation touristique ou agricole

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

PPooppuullaattiioonn aaccttiivvee :: uunnee qquuaalliiffiiccaattiioonn iinnssuuffffiissaannttee eett uunnee

ffoorrmmaattiioonn ccoonnttiinnuuee ttrroopp hhééssiittaannttee

UN NIVEAU DE FORMATION DE LA POPULATION ACTIVE RELATIVEMENT FAIBLE

Répartition de la population active selon le niveau de diplôme

Nombre d’actifs Part dans total régional (%)

Aucun diplôme 123 349 12

Diplôme de niveau CEP 36 613 4

Diplôme de niveau BEPC 62 927 6

Diplôme de niveau CAP-BEP 358 667 36

Diplôme de niveau bac général ou technique 203 686 21

Diplôme universitaire 1er, 2e

ou 3ème cycle, BTS-DUT 327 674 33

Source : Insee, Recensements de la population, données mises à jour en 2007

Le niveau de formation moyen des actifs aquitains est relativement faible :

plus d’un actif aquitain sur 10 n’a aucun diplôme ; à peine plus de la moitié des actifs est d’une formation de niveau bac ou supérieur.

MOINS D’EMPLOIS SUPERIEURS EN AQUITAINE QUE DANS LA MOYENNE DES REGIONS

FRANÇAISES

Répartition de la population active selon la catégorie socioprofessionnelle

Aquitaine

(%) Evolution

1999/2006 France

(%)

Agriculteurs exploitants 3,1 - 1 point 2,0

Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 7,1 - 1 point 5,9

Cadres et professions intellectuelles supérieures 12,7 + 2 points 16,0

Employés 29,3 - 1 point 27,9

Ouvriers 22,9 - 1 point 22,6

Professions intermédiaires 25,0 + 2 points 25,7

Source : INSEE 2011, recensement de population 2006

Les cadres et professions intellectuelles supérieures constituent une catégorie sous-représentée en Aquitaine (13 % de la population active) par rapport au niveau national, bien qu’elle progresse au plan régional (+ 2 points entre 1999 et 2006).

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LA FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE TROP PEU DEVELOPPEE

Aquitaine : évolution du taux de participation des employeurs* (%)

2006 2007 2008

Aquitaine 2,32 2,38 2,5

France 2,88 2,94 2,92

*Le taux de participation est égal aux dépenses consenties rapportées à la masse salariale pour les entreprises de 10 salariés et plus. Source : Céreq, déclarations fiscales 2483.

En Aquitaine, les dépenses consenties par les chefs d’entreprise pour la formation continue de leurs salariés sont inférieures à la moyenne nationale.

De fortes inégalités :

les entreprises les plus importantes en nombre de salariés sont les plus enclines à former

leur personnel (4,3 % de taux de participation pour les entreprises de plus de 2 000 salariés

en 2008) ;

les entreprises de 10 à 19 salariés ont un taux de participation de seulement 1,3 % en 2008,

alors que la moyenne régionale est à 2,5 % pour l’ensemble des entreprises aquitaines et que

le taux minimal légal national est fixé à 1,5 ) ;

les hommes bénéficient de davantage de formations que les femmes, avec une proportion

de 60 % contre 40 % en 200) ;

les employés représentent, en nombre, la catégorie la plus formée en 2008, avec 26 % du

total des effectif) ;

les ingénieurs et cadres aquitains bénéficient davantage que les autres de formation

continue, ils représentent 13 % de la population active mais constituent 20 % des effectifs

formés au titre de la formation continue en 2008.

L’Aquitaine est une région mieux dotée que la moyenne nationale pour les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) avec 3,2 centres pour 100 000 habitants en 2009.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

DDeess iinnffrraassttrruuccttuurreess ddee ttrraannssppoorrtt iinnssuuffffiissaanntteess mmaallggrréé ddee ggrraannddss

pprroojjeettss eenn ccoouurrss

Région située à la périphérie du cœur économique de l’Europe, dont le centre de gravité se déplace vers l’Est, l’Aquitaine accuse un important retard en matière d’infrastructures de transport modernes et efficaces, condition nécessaire à son attractivité et son accessibilité.

Principales infrastructures de transport en Aquitaine

UNE DORSALE NORD-SUD EQUIPEE MAIS SATUREE L’Aquitaine a la particularité de concentrer les flux de transport, de voyageurs comme de marchandises sur la dorsale littorale Nord-Sud. Cet axe cumule un trafic de transit international en provenance de la Péninsule Ibérique et un trafic local lié à l’attractivité démographique du littoral et à la connexion entre les deux ensembles urbains les plus dynamiques : l’espace Bordeaux-Arcachon et la conurbation Bayonne-Anglet-Biarritz. L’ensemble des territoires de cet axe Nord-Sud subit des nuisances en termes de congestion, bruits, et pollution, sans contrepartie positive.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Les travaux menés par la CERTA (Cellule Economique Régionale des Transports d’Aquitaine) montrent que « même dans le cas où tous les projets d’infrastructures de transport terrestre en Aquitaine sont réalisés conformément aux décisions du CIADT (Comité Interministériel de l’Aménagement et Développement du Territoire) du 18 décembre 2003, les hypothèses de croissance de trafic fondées sur les prévisions de développement économique démontrent que le réseau routier commence à manifester des signes d’insuffisance à l’horizon 2025 et le réseau ferroviaire ne pourra absorber plus de 7 % de la demande totale d’acheminement des marchandises.»

UNE ZONE INTERIEURE PARTICULIEREMENT ENCLAVEE

Le devenir des territoires ruraux aquitains est affecté par la combinaison de la polarisation métropolitaine et de la littoralisation accélérée du territoire. La partie Est de l’Aquitaine souffre d’un sous-équipement et d’une mauvaise accessibilité qui pénalisent le développement économique et l’attractivité de ses territoires.

Le défaut d’infrastructures locales et de connexion aux grands équipements régionaux (gares TGV, aéroports majeurs) compromet les perspectives de développement de ces territoires.

Des projets d’infrastructures sont restés bloqués (mise à 2x2 voies sous forme d’autoroute concédée de la RN21 de Limoges aux Pyrénées), ou ont été abandonnés (contournement de Bordeaux).

Le territoire aquitain possède un équipement en TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) sous-dimensionné (ex : cœur des villes) ou absent (Pyrénées, Dordogne, Landes, etc).

DES FORCES AQUITAINES

Des projets d’infrastructure ont enregistré des avancées indéniables :

la mise en service de l’A65 Bordeaux -Mont de Marsan-Pau ; la LGV Sud Europe Atlantique, et ses prolongements vers le sud (Bordeaux-Espagne,

Bordeaux-Toulouse, Poitiers-Limoges, desserte du Béarn et de la Bigorre à l’horizon 2020). Aujourd’hui, l’Aquitaine est tournée vers Paris ; demain, avec l’arrivée de la LGV, son hinterland s’élargira à l’Espagne et toute la Méditerranée. C’est un désenclavement que vont vivre Bordeaux et l’Aquitaine, les mettant à des rythmes quotidiens de villes comme Toulouse (1 h), Bilbao (1 h 30), Madrid (3 h 30) et Barcelone (2 h 30) ;

la grande vitesse ferroviaire, ce n’est plus seulement les LGV. Ce sont également les nouveaux services régionaux à grande vitesse (SRGV), futurs leviers de l’aménagement du territoire ;

la mise à 2X3 voies de l’A63 Salles-Saint-Geours-de-Maremne.

Des équipements aéroportuaires, participant à l’ouverture de la région, à son rayonnement international et à son développement économique et touristique : Bordeaux-Mérignac, Biarritz-Anglet-Bayonne, Pau-Pyrénées, Bergerac-Dordogne-Périgord, Agen-la-Garenne et Périgueux-Bassillac.

2 ports : le Grand Port Maritime de Bordeaux (7e port) et le port de Bayonne (9e port), aux potentialités importantes en termes de report modal des trafics de marchandises routiers.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

UUnnee ttaaiillllee iinnssuuffffiissaannttee ddeess eennttrreepprriisseess ppoouurr uunn ddéévveellooppppeemmeenntt

eeffffiiccaaccee àà ll’’iinntteerrnnaattiioonnaall,, vveerrss ll’’iinnnnoovvaattiioonn

UN TISSU ECONOMIQUE DOMINE PAR LES TPE

La taille relativement modeste de beaucoup d’entreprises aquitaines peut constituer un frein au développement de leur compétitivité.

Seulement 8 % des établissements aquitains emploient plus de 10 salariés. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale (10 %), elle-même faible par rapport à d’autres pays européens plus industrialisés comme l’Allemagne, par exemple.

Répartition des établissements aquitains par taille

Nombre d’établissements

Part dans le total des établissements (%)

Aquitaine / France (%)

0 salarié 140 760 59,10 5,3

1 à 9 salariés 78 647 33,00 5,3

10 à 499 salariés 18 730 7,85 5,0

500 salariés et plus 111 0,05 3,3

TOTAL 238 248 100 5,3

Source : INSEE – CLAP 2008

Cette limite de la taille critique des entreprises peut constituer un frein dans de nombreux domaines de développement pour :

innover, se développer à l’international, participer à des appels d’offres et aux pôles de compétitivité, développer la formation continue des salariés, etc.

TAILLE CRITIQUE INSUFFISANTE POUR L’INTERNATIONAL

L’Aquitaine fait partie des régions dans lesquelles le tissu d’entreprises exportatrices est moyennement compétitif, avec des résultats nuancés selon les indicateurs.

En 2010, 6 209 entreprises exportatrices, dont 11 % exportent pour la première fois (primo-exportateurs).

Avec 1 à 2 millions d’euros par entreprise exportatrice en moyenne, l’Aquitaine fait partie des 10 dernières régions françaises. Pour ce ratio, les petites et moyennes entreprises obtiennent cependant de meilleurs résultats que les entreprises de taille intermédiaire.

En ce qui concerne le taux d’entreprises exportatrices, l’Aquitaine se situe dans le niveau médian, avec un taux compris entre 2,6 et 3,2 (8 régions se situent en-dessous de cette fourchette et 8 autres régions au-dessus).

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Répartition des entreprises exportatrices aquitaines par taille et part des exportations

Part des exportations

(%) Nombre sociétés

Petites et moyennes entreprises 38 5 369

Entreprises de taille intermédiaire 34 435

Grandes entreprises 25 38

Taille non disponible 3 367

Source : Les chiffres du commerce extérieur, année 2010, Douanes

Il existe un déséquilibre flagrant entre les plus petites entreprises et les autres (taille intermédiaire ou grandes).

86 % des entreprises allant à l’international sont petites ou moyennes et réalisent seulement 38 % des exportations ;

les grandes entreprises ne représentent que 0,6 % des entreprises et totalisent le quart des

exportations de la région.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

DDeess eexxppoorrttaattiioonnss ttrrèèss ccoonncceennttrrééeess

UNE ECONOMIE REGIONALE MOINS OUVERTE VERS L’EXTERIEUR QUE LA MOYENNE

FRANÇAISE En Aquitaine, les exportations représentent 14 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2009. Cette proportion a diminué de deux points depuis 2008 et demeure en dessous du niveau national où les exportations représentent 17,7 % du PIB.

REPARTITION SECTORIELLE : QUELQUES SECTEURS LEADERS

Les 15 premiers produits exportés par l’Aquitaine en 2010 (millions d’euros)

2010

Produits de la construction aéronautique et spatiale 2 497

Boissons 1 667

Produits pharmaceutiques 1 437

Produits chimiques de base 949

Produits de la culture et de l’élevage 855

Pâte à papier, papier et carton 689

Équipements pour automobiles 475

Produits sidérurgiques 425

Articles d'habillement 353

Instruments à usage médical, optique et dentaire 327

Bois, articles en bois 250

Produits chimiques divers 238

Viande et produits à base de viande 211

Produits à base de fruits et légumes 210

Déchets industriels 204

Source : Douanes

Quatre secteurs représentent une spécificité aquitaine :

la construction aéronautique qui totalise près de 20 % des exportations régionales

(environ 12 % pour la France) ;

les vins qui totalisent 13 % des exportations régionales (environ 4 % pour la France) ;

les produits pharmaceutiques qui totalisent 8 % des exportations régionales (environ

8 %) ;

les produits agricoles qui totalisent 7 % des exportations régionales (environ 4 % pour la

France).

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Contribution des premiers produits aux exportations aquitaines en 2010

Source : Douanes

les exportations de l’Aquitaine s’appuient fortement sur les produits du secteur primaire et leur transformation, comme en témoigne la forte représentation des secteurs agricole et agroalimentaire (24 % du total régional) et bois-papier (7 % du total régional) dans les premiers produits exportés. Les exportations reflètent également la compétence industrielle et technologique de l’Aquitaine, en pointe sur les secteurs aéronautique et spatial (19 % des exportations aquitaines) et chimie-santé-pharmacie (24 % des exportations aquitaines) notamment ;

pour les secteurs de la chimie-santé-pharmacie et de l’agroalimentaire, il est

intéressant de constater la présence de nombreux sous-secteurs dans les produits exportés. Ceci témoigne de l’existence en région des différents stades de la production/transformation des produits considérés, et de la présence d’une filière organisée sur le territoire.

18 %

13 %

11 %

9 %

7 %

5 %

4 %

3 %3 %

2 %

Produits aéronautiques

Boissons (essentiellement vins)

Produits pharmaceutiques

Produits chimiques

Agroalimentaire (hors boissons)

Papiers cartons

Automobile

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LL’’ AAqquuiittaaiinnee aauu ccœœuurr

ddee ll’’ééccoonnoommiiee mmoonnddiiaallee

32

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

DDEESS OOPPPPOORRTTUUNNIITTÉÉSS ÀÀ SSAAIISSIIRR ……

UUnnee ééccoonnoommiiee ddee llaa ccoonnnnaaiissssaannccee ssoouurrccee ddee ccoommppééttiittiivviittéé

UNE ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE INSUFFISANTE MAIS EN DEVELOPPEMENT

Demandes de brevet européen en Aquitaine

Nombre 2008 Part France (%) Densité technologique par rapport

à la population active

Aquitaine France 2003 2008 2003/2008 (%) 2003 2008 2003/2008 (%)

150 8 236 1,7 1,8 +5 34 37 +8

Source : données OEB (Pa²tstat), OCDE (Regpat), Eurostat, traitements OCDE et OST rapport OST-2010

En 2008, l’Aquitaine est au 13e rang des régions françaises pour le nombre de brevets déposés. En revanche, elle fait partie des 12 régions qui connaissent une progression positive du nombre de demandes entre 2003 et 2008 (+ 5%), progression égale par exemple à celle de la région Rhône-Alpes, dynamique en la matière. La densité technologique d’une région est calculée en divisant le nombre de ses demandes de brevet par sa population active (elle est normalisée à 100 pour la France) 8. L’indicateur de densité technologique est très significatif du retard de l’Aquitaine en la matière puisque la région est à l’avant-dernier rang en France en 2008 devant le Nord-Pas-de-Calais.

Dépenses intérieures de R&D civile (DIRD civile) en 2007

Volume (millions d’€)

Part France (%)

Evol 2002/2007 (%) DIRD civile/PIB (%) Volume Part France

Aquitaine 1 026 2,7 -7 -19 1,21 dont secteur public civil

367 2,7 +11 -5 4,31

dont secteur privé

659 2,7 -15 -25 7,8

France 38 167 +14 2,01

Sources : données MESR-DGESIP/DGRI-SIES-C1 et Eurostat, traitements OST rapport OST-2010 le total des dépenses ne prend pas en compte 1 137 M€ de dépenses non régionalisées, incluant 885 M€ de dépenses de R&D de défense

L’intensité des dépenses régionales de R&D est le ratio entre la valeur de la Dépense Intérieure en

Recherche et Développement régionale (DIRD) et celle du PIB régional : en 2007, l’Aquitaine était au

12e rang des régions françaises selon cet indicateur.

8 Les chiffres de dépôts de brevets sont à interpréter avec certaines précautions car les dépôts de brevets des

grands groupes sont souvent effectués par le siège et ne sont donc pas forcément comptabilisés en région.

Certaines entreprises font également le choix de ne pas déposer en Aquitaine.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Entre 2002 et 2007, les dépenses civiles de R&D de la France ont augmenté en volume de 14 % (DIRD 2002 de 33,3 G€). Mais toutes les régions n’ont pas bénéficié de cette dynamique, l’Aquitaine fait partie des régions qui ont régressé sur cette période.

La R&D privée souffre en Aquitaine depuis quelques années d’une diminution des moyens investis. Entre 2002 et 2007, les investissements réalisés dans la R&D publique ont augmenté alors que ceux réalisés par les entreprises ont fortement diminué (- 15 %).

Les entreprises qui investissent dans la R&D en Aquitaine sont les très grandes entreprises : 58 % de ces investissements sont réalisés par des entreprises de plus de 2 000 salariés.

La dynamique assez moyenne des entreprises en sciences et techniques est à noter. Elle pourrait être liée à l’attractivité du marché du travail et sur la capacité d’insertion des ressources humaines en science et technique au sein du tissu industriel aquitain.

LES FILIERES DE DEMAIN EN AQUITAINE

Malgré certaines faiblesses, l’Aquitaine recèle un important potentiel scientifique et technologique. Un certain nombre de domaines sont destinés à devenir des secteurs majeurs dans l’économie mondiale de demain et à représenter des relais de croissance importants.

MATERIAUX LASER SYSTEMES COMPLEXES

Les nanosciences : elles visent à étudier l’infiniment

petit dans des domaines très divers (informatique et télécommunications, médecine et biologie,

physique et chimie, énergie et environnement). En Aquitaine, plus de 15 laboratoires associés au

CNRS font partie du C’Nano Grand Sud-Ouest et travaillent sur les matériaux innovants tels les

nanomatériaux organiques et inorganiques. Ils mènent notamment des études de spectroscopie

variées et sur le suivi de molécules uniques. L’un de leurs objectifs majeurs est d’assurer une

stratégie de développement sur la maîtrise de nanomatériaux, des structures confinées et des

processus aux interfaces.

Avec le Laser Mégajoule, le projet de laser le plus

énergétique au monde, l’Aquitaine disposera prochainement d’un exceptionnel équipement de recherche. Le pôle de compétitivité « ALPhA Route des Lasers » réunit industriels, chercheurs et enseignants, spécialistes de la photonique et des lasers, avec l’ambition de devenir un leader mondial en la matière.

La recherche scientifique et technologique est

particulièrement performante en Aquitaine sur les technologies de l’information : systèmes embarqués, modèles de calculs, image, visualisation, imagerie et réalité virtuelle.

5 projets aquitains ont été retenus dans le

cadre du programme national Investissements

d’avenir (janvier 2011) pour le premier appel à

projets. 1 milliard d’euros au niveau national est

prévu pour le développement d’équipements

scientifiques français de qualité.

Projet PETAL + : créer un centre de recherche d’excellence en Aquitaine sur les lasers de puissance et l’interaction laser-plasma.

Projet aquitain ELORPrintTec (électronique) : conception et intégration de nouveaux matériaux dans les composants et systèmes électroniques, avec de nombreux marchés potentiels : éclairage, santé, photovoltaïque, etc.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

BIOLOGIE-SANTE, NEUROSCIENCES, BIODIVERSITE C'est en médecine que la révolution technologique est la plus rapide. Elle concerne notamment les domaines suivants : les greffes de nombreux organes (rein, cœur, poumon, foie, etc.), la bioélectronique et les prothèses pilotées par ordinateur, ainsi que la voie de la médecine bionique.

Opportunités pour l’Aquitaine qui détient un leadership dans certains domaines de la santé :

la fabrication de produits pharmaceutiques ;

la fabrication d’instruments médicaux et de précisios ;

la présence d’un pôle majeur sur l’informatique de santé, en lien avec les problématiques de télésanté et de télémédecins ;

une recherche scientifique très active sur les neurosciences (neurobiologie, synapses, plasticité neuronale, nano-imagerie, Alzheimer, cognition).

ENVIRONNEMENT, ENERGIE, SCIENCES DE L’UNIVERS

Présence de compétences scientifiques fortes dans les sciences pour l’environnement,

l’aménagement et développement durable : écologie fonctionnelle, protéomique-génomique, performance environnementale, géochimie.

Force de la ressource naturelle de la forêt

aquitaine et de l’industrie du bois qui en découle. L’activité scientifique et technique autour de cet enjeu est dynamique : étude sur la biodiversité, sur la valorisation de la ressource, sur les marchés nouveaux (construction bois, etc.).

Projet aquitain Phénovirt (santé) : travaille sur les capacités de la réalité virtuelle à faire comprendre les problèmes de comportement ou de perception.

Projet aquitain Optopath (santé) : développer des outils de compréhension des mécanismes neurobiologiques des comportements pathologiques et de leurs modèles.

Projet aquitain Xyloforest (sylviculture et filière bois) : constituer une plate-forme d’innovation pour la chaîne de valeur sylviculture-filière bois.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LL’’ééccoonnoommiiee dduurraabbllee :: uunn ppootteennttiieell dd’’aavveenniirr

L’Etat a défini un cadre national en identifiant 18 filières vertes en mars 2010 :

Biomasse énergie Logistique et gestion de flux

Biocarburants Les réseaux énergétiques intelligents (smart grids)

Energies marines Stockage de l’énergie / batteries

Eolien Recyclage des déchets / chimie verte

Photovoltaïque Biomasse / matériaux

Géothermie Eau et assainissement

Captage, stockage et valorisation du CO2 Métrologie / instrumentation

Bâtiments à faible impact environnemental Optimisation des procédés

Véhicule décarboné

Au niveau de l’Aquitaine, certaines de ces filières ou de leurs déclinaisons sont

particulièrement importantes, déjà actuellement ou en devenir.

LES FILIERES STRATEGIQUES DE L’ECONOMIE VERTE EN AQUITAINE

Secteurs Potentiel de

développement du marché

Atouts naturels et industriels de la France

Position de l’Aquitaine

Entreprises leaders / atouts*

Véhicule utilitaire électrique

Grand Majeurs En cours Goupil

Biocarburants 3G Grand Majeurs En cours Ferment’Alg

Energies marines et éolien offshore

Grand Majeurs A créer

Co-entreprise EADS-Astrium pour fabriquer des pales d’éoliennes de grande dimension

Littoral aquitain : 250 km de côtes

Filière captage, stockage et valorisation du CO2

Grand Intermédiaire Affirmé Site de Lacq

Chimie verte Grand Intermédiaire Affirmé Action Pin, Phyto-actif

Stockage de l’énergie, batteries

Grand Intermédiaire Affirmé SAFT

Biomasse énergie (hors biocarburants)

Moyen Intermédiaire A créer Patrimoine forestier

Bâtiment à faible impact environnemental

Grand Majeurs En cours Filière construction bois

Source : Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer, les filières industrielles stratégiques

de l’économie verte, mars 2010

* Liste non exhaustive

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LA PRISE EN COMPTE DU DEVELOPPEMENT DURABLE PAR LES SECTEURS AQUITAINS

Dans la sphère résidentielle, diverses initiatives ont pu être recensées en Aquitaine dans les activités suivantes : le mobilier, l’alimentation (produits biologiques), le textile, l’action sociale, les hôtels et campings (ecolabels, etc), activités financières et d’assurance (épargne citoyenne, étiquette climat).

Dans la sphère productive :

l’aéronautique spatial défense (initiatives pour réduire l’impact environnemental des activités) ;

l’agrolimentaire (labels et certifications dans le vin, le foie gras, etc.) ;

les fruits et légumes (productions bio et respectueuses de l’environnement) ;

la filière géoscience et l’industrie pétrolière avec le pôle AVENIA labellisé en 2010 pour accompagner la transition du bassin industriel de Lacq vers l’expertise dans les énergies nouvelles dans un cadre de développement durable ;

l’industrie de la glisse (EuroSIMA Cluster propose aux entreprises aquitaines la possibilité d’une labellisation développement durable « Ecoride »).

Dans la sphère publique : des initiatives encore dispersées ont été lancées en Aquitaine sur les axes

de l’aménagement du territoire (zones d’activités durables), de transports (mobilité durable).

La structuration de ces activités est encore naissante et les obstacles potentiels sont nombreux :

conflits d’usage fréquents entre activités productives et résidentielles, avec des arbitrages à opérer au sujet de l’utilisation de la ressource, qui se pose notamment pour les friches industrielles, les espaces pouvant être exploités pour les infrastructures (autoroutes, LGV), les espaces boisés, la production d’énergie, etc. ;

risque de concentration sur une activité porteuse mais qui peut être trop dépendante de la conjoncture et de la concurrence internationale (cas du photovoltaïque, actuellement « en attente » de décisions nationales, voire internationales) ;

interrogations sur le solaire au travers de la politique de la France stop and go qui a décidé un moratoire sur tous les projets solaires en décembre 2010 et de nouvelles mesures réglementaires début mars 2011.

Un secteur transversal : les technologies de l’information et de la communication

Il existe un lien très fort entre les TIC et le développement durable, dans le sens où l’impact environnemental de ces activités est de plus en plus déterminant. Elles représentent à la fois : un secteur d’activité énergivore qui nécessite une consommation électrique de plus en plus

soutenue et produit en masse des déchets dont la récupération et le traitement sont encore loin d’être optimum ;

une opportunité de réduire les émissions de gaz à effets de serre par des pratiques et des outils adaptés, dont le potentiel n’est pas bien défini à ce jour (échanges électroniques, télétravail, gestion intelligente des bâtiments, etc.).

(Voir à ce sujet le rapport TIC et Développement Durable, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire, décembre 2008)

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLeess ppaayyss éémmeerrggeennttss :: ddee nnoouuvveeaauuxx mmaarrcchhééss àà ssaaiissiirr ??

UN CONTEXTE MONDIAL MOUVANT

Evolutions mondiales :

basculement marqué de la croissance vers les pays émergents ;

monde multipolaire et équilibre des blocs régionaux avec notamment la montée en

puissance du bloc Asie de l’Est ;

évolution du modèle économique autour du développement durable.

Evolutions européennes :

restrictions budgétaires (dont réforme de la PAC en 2013) et croissance faible (syndrome

japonais) ;

possibilité de crise financière et économique chez certains partenaires : Portugal,

Irlande, Grèce et Espagne (PIGS) (Spain en anglais).

UNE PRESENCE MODESTE DE L’AQUITAINE DANS LES PAYS EMERGENTS

Trois secteurs clés comptent dans les exportations aquitaines vers les émergents à ce jour :

la chimie-pharmacie, qui fait partie des premiers produits exportés vers les 7 pays ;

l’agroalimentaire, avec deux catégories, les exportations de vins vers les pays comprenant

une classe de population à fort pouvoir d’achat en train de se renforcer (Chine, Russie et Brésil), et les exportations de produits plus « classiques » vers les pays dans lesquels la consommation de produits alimentaires étrangers se développe (Pologne, Russie et Hongrie).

La région est très bien positionnée au Japon, en Chine et à Hong-Kong grâce à ses exportations de

vins dans ces pays. Hong-Kong est en fait une place de ré-exportation vers les autres pays asiatiques.

les produits de la construction aéronautique et spatiale, qui constituent une grande partie

des exportations aquitaines vers la Turquie, l’Inde et la Russie (en tout 193 millions d’euros,

soit 8 % du total régional pour ce secteur).

Par pays émergents, on entend ici principalement :

les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ;

les autres pays émergents déjà clients de l’Aquitaine avec lesquels les opportunités

d’augmenter les liens sont nombreuses (Pologne, Turquie, Hongrie).

Exportations aquitaines 2010 vers les 7 émergents listés : plus d’un milliard

d’euros, soit 8 % des exportations régionales.

39

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

La Pologne est un partenaire intéressant pour lequel il convient de noter que l’Aquitaine est relativement plus présente que la France. La région y exporte principalement des biens de consommation : chimiques et pharmaceutiques (plus de 113 millions d’euros), produits électroniques et produits de la culture et de l’élevage.

Poids comparé des exportations aquitaines et françaises vers les principaux émergents en 2010

Source : Douanes

L’établissement de liens commerciaux avec ces pays n’est pas exempt de risques, en particulier liés aux problèmes de propriété intellectuelle et à la fragilité politique des pays émergents (climat social en Chine, par exemple).

QUELS MARCHES DANS LES PAYS EMERGENTS ? 9

ENERGIE ENVIRONNEMENT Cette question inclut les besoins énergétiques mais également la gestion de l’eau et des déchets et leur valorisation : elle concerne tous les pays émergents. La Chine va ainsi allouer un énorme budget à la R&D sur les énergies terrestres profondes et sous-marines (10 milliards de dollars). Sa deuxième priorité est le développement du nucléaire, pour laquelle des achats de technologies à la France sont prévues (recherches sur le retraitement et les réacteurs à neutrons rapides) (source : Ministère des Sciences et de la Technologies chinois).

Opportunité pour l’Aquitaine : ses actions/savoir-faire en matière de chimie fine, de chimie verte

et d’énergie. Pôle majeur de Lacq, avec des projets leaders en Europe : bioéthanol à base de maïs, enfouissement de CO2, recherche sur biocarburants de 2e génération, etc.).

9 Voir annexe 1 : Tableau croisé des partenaires stratégiques de l’Aquitaine

%

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0

Chine

Hong-Kong

Pologne

Japon

Turquie

Russie

Brésil

Inde

Hongrie

France

Aquitaine

40

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

ELECTRONIQUE ET TIC

Cela recouvre aussi bien les besoins en infrastructures et réseaux, qu’en équipements pour les entreprises et les ménages (concerne tous les pays hormis la Chine),

Inde : Actuellement, les projets liés aux TIC en Inde sont nombreux en ce qui concerne la gestion de la relation client, la gestion intégrée et les systèmes intelligents ainsi que les technologies plus respectueuses de l’environnement. Le cabinet d’études Gartner estime que les dépenses du secteur vont augmenter de manière continue jusqu’en 2014 au moins (plus de 10 % par an).

Opportunités pour l’Aquitaine : ce marché est ouvert aux entreprises étrangères pouvant

apporter une forte valeur ajoutée technologique, via des partenariats public-privés qui sont nombreux notamment. C’est le cas pour le vaste projet d’identification biométrique (« Aadhaar ») lancé en septembre 2010, dont un partenaire français est Safran (société Morpho).

SANTE–CHIMIE–PHARMACIE

Les besoins en matière de santé sont très importants dans les pays émergents, notamment sur des produits fortement innovants et répondant à une demande en hausse (vieillissement de la population, progrès de la médecine, changement des modes de vie entraînant la multiplication des maladies « de pays développés » telles que cancers, diabète, etc.). La problématique des médicaments génériques entrera fortement en ligne de compte pour le développement du secteur puisque la plupart des brevets des grandes firmes pharmaceutiques vont tomber dans le domaine public dans les années à venir.

Opportunités aquitaines : l’industrie chimique et pharmaceutique aquitaine peut se trouver des

débouchés sur ces marchés. C’est le cas notamment pour les exportations de produits pharmaceutiques et des instruments à usage médical, qui se maintiennent bien depuis plusieurs années. Sur des marchés plus restreints, les ingrédients naturels (issus de la R&D sur des matières agricoles ou sylvicoles), les aliments santé et les cosmétiques aquitains peuvent trouver de bons débouchés dans les pays émergents. Le secteur chinois des cosmétiques devrait bénéficier d’une croissance annuelle de près de 13 % jusqu’en 2013 (source : cabinet RNCOS, 4e trimestre 2010).

AGRICULTURE-IAA

Les populations des économies émergentes sont en pleine mutation, avec un régime alimentaire qui se modifie sous l’influence du monde occidental. Les besoins en céréales transformées et en viandes sont ainsi amenés à augmenter, ainsi que les demandes envers l’industrie agrochimiques pour la protection et l’amélioration des cultures.

LE CHIFFRE Estimation des dépenses Chine, Inde,

Brésil dans les TIC en 2014 : 1 000 milliards de dollars

LE CHIFFRE Valeur estimée du secteur

pharmaceutique mondial en 2011 : 890 milliards de dollars (Source : IMS Health – 2010)

LE CHIFFRE Les besoins alimentaires dans le monde

vont augmenter de 50 % d’ici 2030 (Source : FAO)

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Tout cela devra se faire avec la contrainte essentielle des impacts sanitaires et environnementaux. L’arrivée de ces nouveaux consommateurs entraîne également une montée en puissance des problématiques de sécurité alimentaire, de qualité nutritionnelle, d’amélioration des produits et des emballages, de valeur ajoutée (labels, certification, bio, etc.).

Pays Situation Opportunités aquitaines

Inde

Fortes importations agricoles qui vont continuer à augmenter.

Secteur agricole local encore relativement traditionnel.

Fournitures de produits bruts ou transformés.

Apport de technologies, de semences, d’engrais et pesticides, de machines et équipements et sur les techniques d’entreposage et de conservation des aliments.

Fournir des compétences / nouer des partenariats internationaux dans le domaine de la géotechnologie (valorisation des forêts, de la ressource environnementale, de la biotechnologie et de l’agriculture).

Pologne Mode de vie et alimentation de la population qui s’occidentalise.

Fourniture de produits bruts : céréales (principalement blé dur, orge et maïs), fourrage pour animaux, porc et volaille (y compris abats), poisson et fruits de mer, huiles, fruits et noix.

Aliments ethniques, surgelés et plats cuisinés, produits de poissons et de fruits de mer et les aliments et ingrédients santé.

Hongrie

Agriculture relativement performante

Mode de vie et alimentation de la population qui s’occidentalise.

Produits à valeur ajoutée (bio), légumineuses, fruits et légumes, aliments santé.

Russie

2e marché mondial d'importation de

produits alimentaires transformés, derrière la Chine.

Présence d’une classe fortunée prêtes à acheter des produits haut de gamme

Perception très positive des produits de marque internationale.

Produits haut de gamme aquitains : vins fins, productions du terroir (caviar, filière gras, labels, etc.).

Turquie Hausse du revenu par habitant, nombre croissant de jeunes, urbanisation, tourisme florissant.

Fourniture de céréales, coton, huiles animales et végétales, tabac, légumes alimentaires, cacao, fruits et noix.

Source : Missions Economiques, traitement CCIR Aquitaine

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

…… DDAANNSS UUNN CCOONNTTEEXXTTEE MMOONNDDIIAALL MMEENNAAÇÇAANNTT

LLeess ppaayyss éémmeerrggeennttss :: ffuuttuurreess ppuuiissssaanncceess ééccoonnoommiiqquueess eenn eessssoorr

LES SECTEURS DE LA CONCURRENCE

IAA : PRESENCE MASSIVE DES PAYS SUD AMERICAINS ET ASIATIQUES

A titre d’exemple : deux leaders mondiaux : le Brésil et l’Argentine

Principales forces Brésil Argentine

Poids économique Plus de 6 % du PIB brésilien (2009). 9,2 % du PIB total argentin (2008).

20 % de la population active brésilienne.

Principales productions

Café, soja, blé, riz, maïs, canne à sucre, cacao, agrumes.

Bœuf.

Graines de tournesol, citron, soja, raisin, maïs, tabac, arachide, thé, blé, bétail.

Leadership mondiaux

4e producteur agricole et agroalimentaire

mondial. Un des principaux producteurs mondiaux de soja et de céréales.

Produit 40 % du volume de sucre mondial (dont 60 % servent à produire du bioéthanol).

1er

exportateur mondial de bœuf.

3e producteur mondial de maïs.

Important producteur de produits biologiques, dont 90 % destinés à l’export, à l'Union européenne et aux Etats-Unis.

Source : Ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire canadien, janvier 2011

En contrepartie, certaines pratiques sont discutables dans cette recherche d’une agriculture extensive jusqu’à l’outrance. Par exemple, la déforestation et la pression sur les terres exercées au Brésil pour produire toujours plus de canne à sucre, de soja pour l’alimentation animale ou encore l’utilisation massive d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) dans les cultures argentines (70 % du soja est OGM, 33 % du maïs est OGM).

En 2005, Goldman Sachs a introduit une autre expression, « Next Eleven » (ou « N-11 »), pour désigner onze pays qui selon elle ont le potentiel de devenir de nouveaux pays développés au 21

ème siècle : le Bangladesh,

l’Égypte, l’Indonésie, l’Iran, le Mexique, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines, la Corée du Sud, la Turquie et le Vietnam. Toutes les économies émergentes jouent, ou pourraient jouer dans les années à venir, un rôle sur la scène économique internationale.

En plus de représenter de nouveaux marchés attractifs pour les entreprises françaises et aquitaines, les économies émergentes sont aussi, de potentiels concurrents pour demain.

Le cas particulier des vins

Le marché mondial des vins est soumis aux fluctuations constantes de la demande mondiale, qui se diversifie au fur et à mesure que le vin devient un produit de « consommation courante » dans les économies émergentes (Chine, Japon, pays asiatiques, etc). Mais la France et l’Aquitaine voient globalement leurs parts de marché mondiales dans les vins et alcools diminuer, au profit d’autres pays de l’UE (Allemagne, Autriche, Italie, Espagne) et des pays tiers, notamment d’Amérique (Mexique, Argentine, Chili), l’Australie, etc.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

TIC : DES INDUSTRIES EN CROISSANCE La Russie va créer une "Silicon Valley russe" près de Moscou. Un financement de près de 3 milliards de dollars a été annoncé début 2011 pour financer son installation. Les recherches devraient porter notamment sur l'énergie, l'informatique, les télécommunications et les technologies biomédicales et nucléaires. L’Inde possède déjà deux pôles reconnus au niveau mondial sur les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), l’un situé à Bangalore et l’autre dans la dynamique ville de Hyderâbâd.

ENERGIE ET ELECTRICITE / ENVIRONNEMENT : DES BESOINS MAIS SURTOUT DES POTENTIELS

L’Inde effectue des investissements massifs dans sa production énergétique. Le 12e plan quinquennal (2012-2017) vise à accroître ses capacités de production de 100 000 mégawatts. Elle souhaite par ailleurs investir dans les énergies renouvelables : elle est à ce jour la 4e industrie mondiale dans l’énergie éolienne et veut produire 20 000 mégawatts d’énergie solaire d’ici à 2022. La Russie a, par ailleurs, annoncé le développement programmé des Cleantech sur son territoire.

Le Brésil cherche quant à lui à conserver son leadership sur les biocarburants. Même si certaines pratiques restent peu respectueuses de l’environnement (déforestation, construction de barrages gigantesques), pratiquement la moitié de son énergie provient de sources renouvelables.

CHIMIE SANTE PHARMACIE

La zone Asie : de sérieux concurrents

Les fournisseurs de la zone Asie (Hong-Kong, Japon, Corée, Taiwan et Chine) sont de plus en plus compétitifs sur le marché mondial. Initialement perçus comme des fournisseurs de produits à bas prix et bas de gamme, ils ont aujourd’hui atteint un niveau de technologie et d’innovation qui leur permet de devenir partenaires des leaders mondiaux des cosmétiques. Les pays de l’Est : problème de la contrefaçon de médicaments

Les pays d’Europe de l’Est sont de gros fournisseurs de produits pharmaceutiques, avec un problème de taille : la contrefaçon de médicaments. La Roumanie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et l'Ukraine réfléchissent actuellement aux moyens d’enrayer ce problème.

L’Inde est un concurrent en croissance sur la recherche et l’ingénierie médicale. L’Inde est aujourd’hui de plus en plus performante en matière de R&D dans certains domaines scientifiques dont celui de la santé (santé oculaire, microbiologie). Elle possède notamment un pôle d’influence mondiale situé à Hyderâbâd dans le domaine des biotechnologies (la Genome Valley).

LE CHIFFRE Asie : 1ère zone de production

chimique dans le monde depuis 2005 (Source : UIC, 2010)

LE CHIFFRE Marché de la contrefaçon

de médicaments en Europe de l’Est : près de 54 milliards d’euros

en 2010

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

AERONAUTIQUE, SPATIAL, DEFENSE

Dans ce secteur, les pays industrialisés, qui doivent déjà composer avec les entreprises brésiliennes, devront faire face à une concurrence chinoise beaucoup plus forte à partir de 2020. L’Inde est également spécialisée en R&D aérospatiale et défense (région de Andhra Pradesh).

De manière générale tous les pays émergents sont de potentiels concurrents pour les sous-traitants de l’aéronautique, notamment ceux à coûts de main-d’œuvre bas et situés en zone dollar.

BOIS ET PRODUITS DERIVES

La Chine possède un marché intérieur énorme, ce qui en fait l’un des plus gros importateurs mondiaux de grumes. Elle est en même temps l’un des plus gros exportateurs mondiaux de meubles. En matière de bois tropical, l'Asie est la principale zone productrice mondiale : Brésil, Inde, Indonésie, Malaisie et Chine. Le Brésil, le Chili et la Nouvelle-Zélande, exportent de grandes quantités de bois, notamment des matières premières bois, de la pâte à papier, mais aussi des sciages. Cependant l’exploitation intensive et parfois illégale dans certains pays réduit progressivement les capacités d'exportation, en particulier au Brésil, en Malaisie, en Indonésie et en Birmanie. Le Brésil est devenu un leader mondial de la pâte à papier grâce à une politique de plantation intensive de variétés génétiquement modifiées, associée à une usine de pâte à papier d’envergure mondiale. Cette pâte est aujourd’hui l’une des moins coûteuses du marché.

La Russie exporte aujourd'hui relativement peu de bois mais pourrait à terme surpasser tous ses concurrents.

LA CONCURRENCE DE L’IMMATERIEL : ATTIRER LES « CERVEAUX »

Les émergents ont la volonté d’attirer des chercheurs étrangers dans leurs laboratoires et d’ouvrir des centres conjoints avec les grandes universités internationales (ex. : le CNRS en Chine). L’Académie des Sciences de Chine vient de lancer deux programmes conséquents de recherche destinés à des chercheurs et des doctorants. Objectif : 200 recrutements par an pour des durées de 6 mois à 2 ans. Des clusters technologiques vont être implantés dans les universités. 500 000 étudiants étrangers sont attendus d’ici à 2020 en Chine. Le Brésil, l’Inde et la Russie suivent la même voie. Jusqu’à ce jour, les étudiants attirés vers ces pays sont pour la majorité issus des pays limitrophes, mais la tendance pourrait s’inverser dans les années qui viennent (Source : EGIDE, Centre français pour l’accueil et les échanges internationaux, avril 2009).

LE CHIFFRE Sur les marchés des Etats-Unis et

d'Europe, les importations de produits en bois transformé en Chine ont

augmenté de 700 % à 900 % entre 1997 et 2005

LE CHIFFRE La Russie possède 22 % de la surface

des forêts mondiales

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

COMMENT OPTIMISER LES ATOUTS AQUITAINS SUR LE MARCHE INTERNATIONAL ?

LA QUALITE ET L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES

L’Aquitaine a tout intérêt à valoriser la qualité de ses produits. C’est le cas notamment pour les secteurs à haute valeur ajoutée, dans l’agroalimentaire par exemple, avec la filière gras, les huîtres, le caviar d’Aquitaine, etc. La demande en hausse dans les émergents favorise également le développement de l’industrie agroalimentaire biologique et plus largement des produits placés sous le signe du naturel et de la santé.

Les produits aquitains profiteront pleinement de la politique d’influence menée actuellement par la France pour afficher/imposer une marque « sans OGM ». La définition européenne de la notion étant encore trop floue, la France est en train de réfléchir à sa propre définition. La Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a produit début 2011 un projet de texte législatif en cours de validation.

LA TECHNOLOGIE, L’INNOVATION

La présence de leadership technologiques et de grands donneurs d’ordres d’envergure internationale sont autant d’atouts à exploiter pour l’Aquitaine. L’objectif est d’attirer les entreprises à fort potentiel, en mettant en avant les atouts naturels de la région.

RENFORCER LES POSITIONS A L’INTERNATIONAL

L’Aquitaine devra défendre ses positions de leadership à l’export, comme le vin ou les produits pharmaceutiques, tout en se diversifiant afin de ne plus dépendre en grande partie de l’Europe (Espagne) et des Etats-Unis.

AQUITAINE

1ère région française en superficie plantée en vignes AOC ;

1ère région française pour le nombre de productions labellisées : près de la moitié des exploitations agricoles bénéficient d’une AOC ;

14 % de ses produits sous signes de qualité ou d’origine.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLaa ccrriissee aaffffeeccttee eennccoorree lleess ppaayyss eeuurrooppééeennss,, pprriinncciippaauuxx

ppaarrtteennaaiirreess ddee ll’’AAqquuiittaaiinnee

UNE GEO-SPECIALISATION TROP EUROPEENNE EST POTENTIELLEMENT DANGEREUSE

57 %

19 %

10 %

8 %

5 %2 % 0,4 %

Union européenne

Amérique

Asie

Europe hors UE

Afrique

Proche et Moyen-Orient

Divers

Source : Douanes

L’Europe est une zone majeure pour le commerce international de l’Aquitaine, à l’export comme à l’import. L’Espagne est ainsi le premier client de l’Aquitaine avec 15 % des exportations suivi de l’Allemagne avec 10 % des exportations.

Cette dépendance est risquée, surtout dans le contexte de crise économique encore non terminée.

Les prévisions de l’OCDE font ainsi état pour 2011 d’un ralentissement de la croissance mondiale sous l’effet du tassement des pays développés, mais aussi des pays émergents.

Premiers pays clients de l’Aquitaine en 2010 (millions d’euros)

2010 Part dans le total

régional (%) 2009/2010 (%)

Espagne 2 036 15 + 8

Etats-Unis 1 897 14 - 9

Allemagne 1 289 10 + 13

Italie 1 066 8 + 28

Royaume-Uni 1 008 8 + 8

Suisse 601 5 + 1

Belgique 528 4 - 6

Chine 295 2 + 69

Pays-Bas 280 2 - 34

Hong-Kong 268 2 + 113

Pologne 209 2 + 33

Source : Douanes

47

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Deux pays clients de l’Aquitaine constituent une spécificité par rapport à la moyenne française :

les Etats-Unis qui sont un client majeur pour les vins aquitains (les exportations aquitaines vers ce pays représentent près de 9 % des exportations totales de la France) ;

l’Espagne, partenaire majeur de l’Aquitaine sur divers secteurs (les exportations aquitaines vers ce pays représentent plus de 7 % des exportations totales de la France) ;

Depuis de nombreuses années, le commerce extérieur de l’Aquitaine est marqué par deux caractéristiques géographiques : plus de la moitié des exportations aquitaines trouvent leurs débouchés dans les pays de

l’Union Européenne, dont 16 % en Espagne pour 2009 ;

les Etats-Unis figurent toujours parmi les trois premiers pays clients de l’Aquitaine quelles que soient les années, en grande partie grâce aux exportations de vins aquitains vers cette destination ;

la région est donc positionnée sur des marchés pour la plupart matures dans lesquels la

croissance n’est pas la plus dynamique.

LE CAS DE L’ESPAGNE, PREMIER PARTENAIRE DE LA REGION

Présentée comme un modèle de développement économique depuis quelques années, l’Espagne est aujourd’hui au cœur d’une grave crise économique et financière. La principale cause de ces difficultés est liée à sa spécialisation dans un secteur ultra-dominant dans son économie : la construction et l’immobilier. Ce choix de développement a permis de relancer l’emploi, la croissance, mais était fondé sur l’endettement fort, voire excessif des ménages espagnols. Une fois prise dans la crise mondiale, l’Espagne et sa population ont donc dû faire face à une chute brutale des prix de l’immobilier, à la chute de la croissance et donc à l’incapacité des ménages à faire face à leurs emprunts. Les conséquences pour les opérateurs d’Aquitaine travaillant avec les Espagnols sont : des difficultés à maintenir les débouchés commerciaux en Espagne ;

la mise en difficultés des entreprises ayant des relations avec les entreprises espagnoles, sur la question des délais de paiement notamment.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

D’après une récente étude du cabinet Altares (Retards de paiement en Europe, Bilan 2010), l’Espagne est l’un des plus mauvais payeurs de la zone euro (avec le Portugal). La moyenne annuelle des pays européens en 2010 en matière de délais de paiement est de 14 jours de retard, et cette même moyenne est de 22 jours pour l’Espagne.

Premiers produits aquitains exportés vers l’Espagne en 2010

Produits sidérurgiques 310 779

Produits de la culture et de l’élevage 267 040

Produits pharmaceutiques 219 332

Produits chimiques de base, azotés, plastiques 152 561

Déchets industriels 129 618

Pâte à papier, papier et carton 108 786

Source : Douanes

La proximité géographique et industrielle de l’Aquitaine avec l’Espagne a permis d’établir un ensemble d’échanges commerciaux sur le long terme autour des secteurs de l’agroalimentaire, la chimie-pharmacie et la forêt-bois-papier. Les exportations aquitaines de produits sidérurgiques sont en grande partie liées à l’activité transfrontalière du groupe d’origine espagnol CELSA, implanté sur le port de Bayonne (64). Cet industriel fabrique des composants en acier destinés principalement au marché de la construction, en difficultés sévères dans son pays d’origine, actuellement. Sur certains secteurs, les difficultés de l’Aquitaine se ressentent, avec une contraction de la compétitivité des produits agroalimentaires. La France, tout en restant le deuxième exportateur mondial de céréales après les États-Unis, cède depuis quelques années du terrain face aux pays émergents à bas coûts de production (Russie, Ukraine, Vietnam, Inde, Brésil).

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLaa hhaauussssee ddeess pprriixx ddeess mmaattiièèrreess pprreemmiièèrreess ggrrèèvvee llaa

ccoommppééttiittiivviittéé ddeess eennttrreepprriisseess

CAUSES PRINCIPALES

forte croissance des pays émergents donc

demande en forte hausse ; risque géopolitique, au départ lié à la hausse

forte des prix des matières premières dans certains pays en développement, combinée à une volonté d’émancipation et de démocratisation des peuples, dans le monde arabe notamment («printemps arabe») ;

conditions climatiques combinées dans les pays producteurs mondiaux (Australie, Canada, Russie, Inde, Pakistan, etc.) qui ont entraîné des tensions sur les marchés ;

conflits d’usage entre agroalimentaire et biocarburants, dans un contexte de hausse forte des prix du pétrole qui joue directement aussi sur les prix des biocarburants ;

la faiblesse du dollar : la plupart des producteurs mondiaux de matières premières (pétrole, céréales, métaux précieux et industriels, etc.) sont sur les marchés en dollars, dont la faiblesse entraîne une baisse de leur pouvoir d’achat et donc une hausse de leurs prix de vente.

QUELLES CONSEQUENCES POUR LES ENTREPRISES ?

La hausse des prix des matières premières est un obstacle à la compétitivité de beaucoup d’entreprises industrielles puisqu’elle influe sur les prix de production. Un chiffre : la hausse des prix du pétrole pourrait grever de 4 % l’excédent brut d’exploitation (bénéfice avant impôt et frais financiers) des industries françaises en 2011 (source : Euler Hermes, Etude de conjoncture industrielle, mars 2011). Dans les biens d’équipements, la hausse des prix des matières premières et surtout des minerais (cuivre, fer, etc .) a des conséquences négatives pour les entreprises. Une nuance : la bonne tenue de l’euro contrebalance dans une certaine mesure cette situation, parce que les orientations françaises de biens d’équipements se font pour plus de la moitié en zone UE et que la hausse du cours de la monnaie euro a permis d’amortir la hausse des prix des matières premières. Dans les industries agroalimentaires, deux cas de figure se présentent : les céréaliers profitent de la hausse des prix des matières premières agricoles tandis que les éleveurs ont des dépenses plus élevées. Les groupes industriels connaissent quant à eux des problèmes sur leurs emballages, dont la plupart sont issus de dérivés de pétrole et dont les coûts augmentent aussi.

LE CHIFFRE En France : + 26 % entre 2010 et 2011 pour les prix

des matières premières industrielles. + 21 % pour les prix des matières

alimentaires. (Source : OMC)

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Pour les biens de consommation en général, la hausse des prix sera répercutée sur les consommateurs. En ce qui concerne le prix du pétrole : la flambée des prix de cette matière première touche l’industrie pétrolière mais plus globalement de multiples industries qui utilisent comme entrants des produits dérivés du pétrole. C’est le cas du marché du caoutchouc par exemple, dont 60 % sont représentés par du caoutchouc synthétique. Entre 5 % et 10 % de hausse des matières premières plastiques. L’approvisionnement est de plus en plus tendu, ce qui renforce encore l’augmentation des coûts. Les relations entre la filière chimique, qui fournit les matières premières plastiques, et l’industrie de la plasturgie sont également difficiles. La filière textile connaît une des plus fortes hausses de ses matières premières : + 38 % pour le prix du coton en un an. Les stocks continuent par ailleurs à diminuer à grande vitesse. Quelles solutions ?

favoriser l’approvisionnement local ;

développer l’organisation d’approvisionnements groupés ;

promouvoir les outils financiers de couverture contre les risques pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;

accroître la transparence des acteurs, surtout des fournisseurs pour éviter la spéculation ;

mettre en place dans les PME des systèmes de contrôle des risques liés aux matières premières.

Solution de long terme : changer les mentalités et les pratiques en allant vers plus d’énergies alternatives et de technologies vertes (biocarburants). Impacts sur la mobilité : la hausse des prix du transport liée à celle des prix du pétrole risque de pénaliser les déplacements et les transports de biens et marchandises. Cela est d’autant plus vrai que cette problématique est en lien avec les inégalités démographiques et d’infrastructures, les zones les plus enclavées vont se retrouver encore plus écartées des flux économiques et sociaux.

DES OPPORTUNITES POUR L’AQUITAINE ?

Pour les producteurs de matières premières agricoles, la hausse des prix peut être considérée

aussi comme une aubaine, avec un pouvoir sur les marchés internationaux renforcé, surtout grâce à l’appréciation de l’euro.

La hausse globale du coût de l’énergie représente également une opportunité de plus pour la

filière de la construction bois et plus globalement pour l’habitat durable. Ils sont le symbole d’un nouveau mode de vie, de travail et de consommation qui permet de dépasser les limites des matières premières non renouvelables et de s’affranchir de leurs coûts toujours en hausse, pour adopter un modèle viable économiquement et respectueux de l’environnement.

Opportunité pour les énergies nouvelles, qui se développent en partie en Aquitaine (complexe de

Lacq, recherches sur les biocarburants, etc.).

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLaa ccoonnttrraaccttiioonn ddeess ffiinnaanncceess ppuubblliiqquueess :: uunn ccoonntteexxttee dd’’aauussttéérriittéé

L’environnement économique et financier est actuellement marqué par l’austérité. Aux plans mondial et européen, les politiques monétaires et financières visent toutes à restaurer un minimum d’équilibre dans les finances publiques et donc à réduire les dépenses. Au plan national, l’Etat français s’est engagé depuis quelques années dans une politique globale de restriction des dépenses publiques : la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP).

UNE ENVELOPPE « FONDS EUROPEENS REGIONAUX » REDUITE

La phase de programmation 2007-2013 des fonds européens a été élaborée à partir des priorités de la « Stratégie de Lisbonne renouvelée » et repose dorénavant sur trois piliers :

deux piliers en faveur d'un renouveau économique et social, surtout destiné à l’innovation ;

un pilier environnemental.

Elle est orientée vers la création d’emplois, le soutien de la croissance par l’innovation et la promotion du développement durable. Cette programmation a été synonyme pour les régions françaises d’une diminution des fonds accordés, priorité étant donnée aux régions les plus défavorisées, dont beaucoup sont situées dans les nouveaux pays entrants (voir détails et carte des crédits alloués en annexe n°2). Cette politique a entraîné la diminution de 21 % des crédits affectés en France entre 2000-2006 et 2007-2013. L’Aquitaine reste cependant parmi les régions les plus dotées (6e région hors DOM-TOM), avec 507,3 millions d’euros, soit une baisse de 23 % des crédits par rapport à la période 2000-2006. En outre, Bruxelles prépare déjà la future programmation 2013-2020 qui devrait renforcer encore la logique actuelle de priorité aux régions les plus nécessiteuses. Le Gouvernement français s’est quant à lui prononcé (rapport de février 2011) pour une diminution des recettes européennes accordées aux régions une fois atteint le niveau moyen européen.

APERÇU DES POLITIQUES DE RIGUEUR MENEES EN FRANCE

la réforme des collectivités territoriales (votée en décembre 2010) va modifier les rôles et missions des différents échelons des collectivités, qui ne recevront plus d’impôts mais des compensations en provenance de l’Etat. Cette réforme créé notamment le statut de « conseiller territorial », anticipe sur la future répartition des compétences et organise les différentes sources de financement pour éviter les croisements.

Elle impacte tous les champs du développement économique qui relèvent du niveau régional, tels que l’aménagement du territoire et les infrastructures, la formation, le soutien au développement des entreprises.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

la réforme de la taxe professionnelle, devenue la Cotisation Economique Territoriale (CET), a bouleversé le financement des collectivités territoriales. Elle a été remplacée par deux cotisations : l’une territoriale (Cotisation Locale d’Activité) et l’autre sur la valeur ajoutée (la Cotisation Complémentaire) ;

la Réforme Générale des Politiques Publiques (RGPP) a pour but de réduire les dépenses budgétaires de l’Etat. Schématiquement, on peut dire que cette réforme s’applique à deux niveaux : au niveau national, avec des démarches de mutualisation et d’économies d’échelles dans tous les services publics et ministères ; au niveau local, dans tous les services déconcentrés de l’Etat. D’après un bilan effectué début 2011, l’Etat estime à 7 milliards d’euros les économies déjà réalisées entre 2009 et 2011.

CONSEQUENCES POTENTIELLES POUR LES ACTEURS ECONOMIQUES AQUITAINS

Globalement, on assiste à un changement de paradigme dans la distribution des financements publics à deux niveaux : la logique de subvention et de fonctionnement qui prévalait est remplacée par une logique

d’avances remboursables, de prêts, d’investissements ; l’attribution des fonds est orientée vers des projets structurants pour les territoires et les

entreprises, capables d’avoir un effet de levier sur leur développement, là où auparavant les pratiques de financement étaient ponctuelles et diverses (« saupoudrage »).

pour les entreprises :

Allègement global de la fiscalité des entreprises, qui profite surtout au secteur industriel (automobile et construction).

Barème progressif de la cotisation sur la valeur ajoutée (augmente en fonction du chiffre d’affaires de 0 % à 1,5 %) favorise les PME.

Fonds nationaux et européens de moins en moins disponibles et certainement de plus en plus difficiles à obtenir (critères renforcés sur les aspects écologiques, sociaux, etc).

?

Miser sur une répartition des investissements au plus juste par exemple en priorisant les investissements sur le durable (pour devenir moins dépendants du pétrole, par exemple). Porteur d’incertitude car c’est un modèle encore en développement et les impacts économiques de l’investissement socialement et environnementalement responsables sont méconnus.

pour les collectivités :

? Charges renforcées mais marges de manœuvre réduites = quel soutien en faveur des entreprises et des territoires ?

L’application de la CET qui remplace la taxe professionnelle risque d’entraîner (ou renforcer) des déséquilibres entre territoires, ceux qui possèdent des entreprises tertiaires étant plus avantagés que ceux qui sont de nature industrielle (les industries bénéficient d’exonérations).

CET : système de financement très complexe difficile à appréhender pour les acteurs économiques de tous types, surtout en termes :

- d’évolution, - d’effet de levier pour financer les politiques publiques.

pour les CCI :

? Quel rôle à jouer, entre pourvoyeurs de fonds, collectivités et entreprises ?

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

UNE CHANCE A SAISIR : LES GRANDS PROJETS POUR L’AQUITAINE

Malgré la raréfaction des finances publiques, les pouvoirs publics affichent une volonté de soutenir le développement de l’avenir, à travers : le financement de grands projets, la politique des «investissements d’avenir » (loi de finances rectificative votée en février 2010),

Cette initiative représente une chance pour l’Aquitaine, en termes de financement, mais également de positionnement au cœur de la façade atlantique (avec pour lien essentiel la Ligne à Grande Vitesse traversant les régions Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées). En termes de montants investis, l’Aquitaine est à ce jour la 3e région française hors Ile-de-France.

De grands projets d’infrastructures et d’équipements sont prévus :

LGV-Sud Europe Atlantique et Grands Projets du Sud-Ouest, pour environ 14 milliards d’euros ;

A 63 Salles-Saint Geours de Maremnes, pour environ 1 milliard d’euros ; desserte du Béarn (LGV), pour environ 1,4 milliard d’euros après 2020 ; routes nationales et rocades d’agglomération, pour environ 350 millions d’euros d’ici 2014.

Concernant les « investissements d’avenir », des appels à projets nationaux ont été lancés et des investissements sont programmés dans plusieurs domaines économiques pour les années à venir (2011-2020), dont notamment en Aquitaine :

pour le financement des entreprises, plus de 3 milliards d’euros au niveau national vont être dédiés au financement de projets d’entreprises pour les accompagner dans leur développement, vers l’innovation ou l’international. OSEO et la Caisse des Dépôts et Consignations sont les deux opérateurs majeurs chargés de la sélection et du suivi des projets d’entreprise dans les domaines suivants :

Source : Portail du gouvernement français, http://investissement-avenir.gouvernement.fr/content/action-projets/les-programmes/financements-des-entreprises-1

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Au 1er avril 2001, 20 dossiers aquitains ont déjà été déposés dans ce cadre.

pour le volet scientifique, 5 projets ont été retenus dans l’appel « Équipements d’excellence (Equipex) » du Programme National (ils sont détaillés dans la partie de ce rapport « Une économie de la connaissance source de compétitivité ») ;

les universités aquitaines sont aussi privilégiées : dans le cadre de l’appel Instituts hospitalo-universitaires (IHU), le projet bordelais

LIRYC (L'Institut de RYthmologie et modélisation Cardiaque) est lauréat. Il est mené par l'Université de Bordeaux et sa fondation, en partenariat avec le CHU, l'INSERM, le CNRS, l'INRIA, la région Aquitaine et des industriels de santé, pour 45 millions d’euros ;

dans le cadre de l’appel Initiatives d'excellence (IdEx), l'Université de Bordeaux fait partie du palmarès des sept sites retenus à l'issue de la première phase de présélection. La sélection finale interviendra à l’été 2011 ;

dans le cadre de l’appel Laboratoires d'excellence (LabEx), l'Université de Bordeaux est lauréate avec cinq projets, parmi les huit déposés : AMADEus, BRAIN, COTE, LaScArBx et TRAIL. Elle est également partenaire de quatre autres LabEx lauréats ;

autres projets ou partenariats en biotechnologies, infrastructures de recherche, etc. Ces résultats sont encore partiels car de nouveaux appels d’offres pour les projets d’avenir seront lancés en 2011 puis 2012. Les entreprises devraient notamment bénéficier de retombées dans les activités de fournitures et de sous-traitance pour la réalisation de ces grands projets. A moyen terme, les avancées de la recherche représenteront également de potentiels produits et procédés à fabriquer et à vendre.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

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ddee llaa rrééggiioonn AAqquuiittaaiinnee

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Avec ses forces mais aussi ses faiblesses, l’économie aquitaine va devoir s’insérer dans les cinq prochaines années dans un environnement national, européen et mondial très incertain.

Pour mesurer le potentiel régional à faire face à ces mutations socio-économiques, une matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) de l’Aquitaine a été utilisée. Cet outil d’analyse permet de faire apparaître à la fois les axes forts sur lesquels la région peut consolider sa croissance économique, ainsi que ses fragilités à court et moyen terme.

La logique de la matrice repose sur le croisement des forces et faiblesses de l’Aquitaine avec les opportunités et les menaces de l’environnement économique global. Elle fait apparaître quatre zones distinguées par des couleurs (cf. matrice ci-dessous) et synthétisées par quatre mots clefs :

la zone supérieure gauche (en vert : Attractivité) fait apparaître les axes forts à consolider ou développer pour profiter pleinement des opportunités offertes par l’environnement économique dans les prochaines années. Plus cette zone est vaste, plus le potentiel de développement économique de l’Aquitaine est important ;

la zone inférieure droite (en rouge : Adaptation) révèle les faiblesses structurelles qui exposent la région aux menaces de l’environnement. L’importance de cette zone renvoie à des risques économiques importants à court terme ;

les zones supérieure droite et inférieure gauche (en orange : Compétences et Diversification) s’avèrent moins stratégiques à court terme. La seconde de ces deux zones renvoie aux forces qui protègent en partie des menaces de l’environnement. La première renvoie aux freins qui ne permettent pas de pleinement saisir les opportunités de l’environnement. Ces deux zones ne constituent donc pas des enjeux de court terme, mais plutôt de moyen terme.

L’analyse SWOT permet de dégager les enjeux stratégiques régionaux ainsi que leur degré d’urgence. Il s’agit d’une analyse préparatoire à la formulation concrète de la stratégie régionale.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LL’’AAqquuiittaaiinnee aauu ccœœuurr ddee llaa ccrrooiissssaannccee :: uunnee aattttrraaccttiivviittéé mmuullttiippllee

L’attractivité de l’Aquitaine devrait lui permettre de surfer sur les opportunités de l’environnement économique global.

L’ATTRACTIVITE DES POPULATIONS

Deux types d’attractivité sont porteurs de croissance à ce niveau. La première renvoie au tourisme, la seconde à la fixation de populations en Aquitaine.

Les forces du tourisme aquitain résident en partie sur ses ressources naturelles et son patrimoine, deux caractéristiques qui seront de plus en plus recherchées. Avec le développement durable les attentes des touristes évoluent. Le succès du tourisme vert et rural (taux de croissance supérieur à la moyenne selon l’Organisation mondiale du tourisme) doit profiter à l’Aquitaine, notamment aux territoires enclavés. Le tourisme de plus grande proximité (lié au développement durable) favorisera les flux touristiques du reste de la France et de l’Europe. D’ici deux décades, la pénurie d’énergie raréfiera les déplacements lointains, l’Aquitaine disposant de toutes les qualités pour devenir un lieu de destination domestique privilégié, renforcé par l’arrivée du TGV. Enfin, la croissance des marchés émergents et notamment de la Chine va conduire sur le marché touristique toute une nouvelle frange de la population mondiale. Ce mouvement qui débute à peine constitue un réservoir de croissance très important à terme pour l’Aquitaine, notamment car les Chinois sont fascinés par Bordeaux et l’univers du vin (les ventes de Bordeaux en Chine le prouvent).

Le solde migratoire positif de l’Aquitaine répond à une logique similaire. La douceur de vivre est citée en premier lieu dans les motifs d’une installation dans la région (cf. sondage du journal Sud Ouest, avril 2011). Ici encore l’évolution lente vers une société plus sensible à la qualité de vie, devrait se confirmer.

L’attractivité résidentielle et touristique sont de fait des facteurs majeurs pour la croissance du secteur tertiaire aquitain (commerce, habitat, services de proximité, etc.).

L’ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES

Elle dépend de nombreux facteurs qui diffèrent suivant le type d’entreprises. Les grandes industries sont dans l’ensemble relativement peu mobiles. En revanche l’Aquitaine peut largement profiter à plusieurs titres des opportunités de l’environnement global.

Les entreprises dans l’économie de la connaissance recherchent avant tout des lieux mêlant qualité de vie (ex. de la Californie dans le secteur informatique ou de Nice-Sophia-Antipolis) et proximité de compétences (biotechnologie, TIC, etc.). Forte de ses pôles de compétences variés et de ses grands centres universitaires, la région a un potentiel d’attractivité très important pour des entreprises du tertiaire supérieur moins sensibles aux grandes infrastructures que les entreprises industrielles. En cela, le développement de l’économie de la connaissance peut être une chance pour l’Aquitaine qui la rendra compétitive pour des pays comme la Chine et l’Inde en recherche de ces compétences pointues.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Avec une demande des consommateurs qui va continuer à s’orienter vers l’économie verte, les caractéristiques « durables » de la région (ex. de la forêt landaise qui constitue une formidable source d’énergie verte via la biomasse) pourront séduire nombre d’entreprises soucieuses de répondre à ces attentes et d’exploiter cette dimension du territoire. Outre son offre liée à la nature, l’image verte (premier plan climat de France en termes de budget) et les compétences vertes que développe peu à peu la région, pourront également à terme attirer des entreprises sensibles au développement durable. D’autant que des zones dédiées au développement durable émergent déjà.

Enfin, l’Aquitaine possède un potentiel d’attractivité pour des capitaux venant des pays émergents. En particulier, la Chine est attirée par deux types de secteurs sur lesquels elle tente de sécuriser ses approvisionnements en investissant et en cherchant des partenariats. Le premier concerne le secteur primaire dans son ensemble (l’Aquitaine est particulièrement bien dotée grâce à son agriculture-agroalimentaire, son bois et ses vins notamment). Le second secteur concerne les hautes technologies. La Chine cherche des partenariats lui donnant accès aux technologies de pointe. Une politique d’attraction de projets émanant de pays émergents pourrait être payante au regard de la confrontation des demandes de ces pays et de l’offre disponible en aquitaine.

Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone verte porteuse de croissance à terme)

FORCES

Attractivité du territoire

Ressources naturelles

Diversification sectorielle

Grands pôles de compétence

OP

PO

RTU

NIT

ES

Economie de la connaissance

Migration d’entreprises à haute valeur ajoutée Migration de population active CSP+

Développement de savoir-faire spécifiques (viticulture, bois, etc.)

Diversité des compétences de pointe (médical, laser, high-tech, etc.)

Pôles et universités de pointe dans des secteurs porteurs clés

Economie verte Migration d’entreprises vertes Tourisme

Potentiel DD du territoire (eau, biomasse, espace image, etc.)

Emergence de pépinières vertes (Bordeaux, Pau, etc.)

Pôles et laboratoires orientés DD (bois, etc.)

Croissance des pays émergents

Afflux d’IDE dans secteurs primaire et technologique Tourisme

Ressources fortement demandées dans les émergents

Palette large d’activités à proposer

Attractivité technologique et débouchés vers les émergents

Enjeux : consolider la valorisation du territoire à l’échelle tant nationale qu’internationale afin de profiter au mieux des opportunités de croissance

renforcer l’attractivité auprès des populations actives de CSP supérieures et dans les secteurs porteurs (économie verte, économie de la connaissance) et attirer des retraités français et étrangers à pouvoir d’achat très élevé ;

renforcer les partenariats avec les pays émergents.

Mot clef : attractivité (liée à la géographie–localisation et ressources ; liée à des secteurs

d’excellence dans plusieurs domaines d’activité)

60

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLaa ppeerrssiissttaannccee ddee ffrreeiinnss àà llaa ccrrooiissssaannccee :: ddeess ccoommppéétteenncceess

iinnssuuffffiissaanntteess eett mmaall rrééppaarrttiieess

Le territoire aquitain souffre de limites structurelles qui pourraient freiner son potentiel de croissance et sa capacité à pleinement profiter des opportunités de l’environnement global. Ces principaux freins tiennent à la structuration du territoire et au tissu économique.

REPARTITION TRES INEGALE DE LA POPULATION (ACTIVE NOTAMMENT)

Certaines zones (rurales ou de villes moyennes) sont marquées par le déclin et le vieillissement de leur population. Il est clair qu’une population vieillissante est d’autant moins encline au changement et à l’adoption d’innovations. Surtout, elle ne sera pas une force motrice de ce changement. Les environnements plus jeunes et urbains sont de fait plus propices à l’adoption mais aussi à l’éclosion d’innovation. Dès lors, le risque est que les zones au potentiel de croissance via l’innovation et l’économie verte restent circonscrites aux grandes zones urbaines. Le potentiel global de l’Aquitaine s’en trouve limité et l’inégalité démographique sera auto-entretenue avec une concentration toujours plus grande de population dans les agglomérations et sur les littoraux qui ont leur attractivité propre.

Ces inégalités démographiques sont d’autant plus difficiles à réduire qu’elles sont liées à des infrastructures de transport insuffisantes. Cet enclavement relatif joue aussi bien sur les populations d’individus, notamment les actifs et parmi eux les cadres et cadres supérieurs, que d’entreprises. Les infrastructures apparaissent dès lors comme un frein majeur à la mobilité et donc à l’attractivité.

Enfin, la capacité à innover dans l’économie de la connaissance ou l’économie verte dépend largement des compétences disponibles sur le territoire. Malgré ses universités, le niveau moyen de qualification reste insuffisant au regard de ces secteurs. L’Aquitaine n’arrive pas à fixer les étudiants de haut niveau qu’elle forme et connaît une formation continue largement lacunaire. La qualification reste globalement insuffisante aussi pour faire face à une demande des pays émergents portée vers des biens à fort contenu en technologie et savoir-faire. Les compétences sont à ce jour concentrées dans un nombre trop restreint de domaines et sur des bassins d’emplois très limités. Une nette inégalité territoriale existe donc également à ce niveau.

TISSU ECONOMIQUE PRESENTANT DES FAILLES

La taille critique des entreprises aquitaines est insuffisante pour profiter des opportunités de croissance. L’engagement dans l’économie verte10 ou l’économie de l’innovation requiert à la fois des ressources et des compétences que l’on ne trouve généralement pas dans les TPE (l’essentiel du tissu économique aquitain). En effet, ces activités par nature nouvelles, réclament des investissements de R&D conséquents que ne peuvent se permettre des petites entreprises sous-capitalisées et avec une trésorerie limitée. Le retour sur investissement de la R&D étant long et incertain, un financement extérieur (banques) de cette activité est compliqué à négocier.

10 Par exemple pour la mise en place de systèmes de management environnementaux (SME) type AFAQ

1000NR ou ISO 14000.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Cette problématique touche également la question de la conquête des marchés internationaux et plus particulièrement des marchés émergents. L’activité de prospection internationale est coûteuse, longue, exige des compétences particulières et son retour est incertain. Les TPE ne peuvent donc se le permettre et souvent se contentent de stratégies a minima vers les pays limitrophes. Or, la croissance se fait dans les pays lointains en émergence.

Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone orange : freins à la croissance)

FAIBLESSES

Déséquilibre démographique

Qualification insuffisante

Infrastructures de transport

Taille des entreprises

Diversification des exports

OP

PO

RTU

NIT

ES

Economie de la connaissance

Vieillissement réduit la capacité d’adoption au changement

Bassin d’emplois qualifiés limité

Enclavement d’espaces qui resteront peu attractifs pour CSP+

Faible capacité à la R&D

Economie verte

Faible capacité à accueillir l’innovation dans certaines zones

Manque de capacité d’innovation verte

Enclavement pour des activités industrielles

Faible capacité à la R&D

Croissance des pays émergents

Performance réduite dans les secteurs de pointe demandés par les BRIC

Difficultés logistiques

Capacité réduite à gérer les problèmes de propriété intellectuelle

Manque de ressources-compétences pour l’internatio-nalisation

Enjeux : accroître les ressources-compétences des entreprises sur l’ensemble du territoire aquitain

en réduisant les obstacles à l’attractivité du territoire (levier de croissance externe) grâce à

un effort sur les infrastructures et la hausse de la qualification dans le tissu économique

(i.e. conserver les compétences en Aquitaine, en multipliant les partenariats universités-PME,

par exemple ; levier de croissance interne) ;

en favorisant les ressources et la compétitivité des entreprises aquitaines à deux niveaux

principaux :

accroissement du niveau de compétences à l’international pour les PME/PMI ;

favoriser une recapitalisation des entreprises aquitaines, permettant d’envisager

une stratégie d’innovation et de conquête de marchés (émergents), à l’aide de

partenariats avec des apporteurs de capitaux (cf. les liens des PME allemandes avec

les caisses d’épargne régionales, ou les nombreuses sociétés de capital-risque aux

Etats-Unis).

Mot clef : compétences (frein à l’attractivité et donc à la croissance externe ; frein à la

compétitivité des entreprises aquitaines et donc à la croissance interne)

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLeess ddaannggeerrss àà ccoouurrtt tteerrmmee :: uunnee rrééggiioonn iinnaaddaappttééee aauuxx ggrraannddeess

mmeennaacceess ccoonnjjoonnccttuurreelllleess

L’Aquitaine est mal armée pour faire face à des menaces immédiates de l’environnement

économique national et international. Le manque de compétitivité de ses entreprises (et de sa main

d’œuvre), ainsi qu’une orientation vers des destinations déclinantes de ses exportations posent en

effet problème.

UN MANQUE GLOBAL DE COMPETITIVITE DU A TROIS FAIBLESSES CLEFS

La compétitivité dépend soit des prix, soit de l’innovation. La faible taille, en moyenne, des

entreprises aquitaines pose dès lors doublement problème :

elles n’atteignent pas la taille critique qui leur permettrait d’exploiter des économies

d’échelle suffisantes afin d’être compétitives en prix. Notamment par rapport à une

concurrence agressive des pays émergents dans des secteurs clés pour l’Aquitaine ;

elles sont sous-dimensionnées pour innover, avoir une politique performante de R&D

et notamment sous-capitalisées pour avoir une capacité à prendre des risques. Ce

dernier point limite des investissements importants dans une R&D au retour incertain et

progressif. L’innovation est pourtant le meilleur moyen d’être compétitif à l’échelle

internationale en gardant une longueur d’avance sur les concurrents émergents.

Cette difficulté à innover est en outre accentuée par le niveau moyen insuffisant de

qualification de la main d’œuvre locale. L’incapacité à conserver les jeunes diplômés sur le

territoire est un problème circulaire : le manque d’entreprises innovatrices explique le départ

de ses jeunes, mais leur départ explique aussi le manque d’entreprises innovatrices.

Enfin, pour une partie importante du territoire aquitain, la situation d’enclavement est

également un frein net à la compétitivité. Ce que ne va pas arranger les tendances lourdes à

la hausse du prix des carburants et de l’énergie.

Cette faible compétitivité est particulièrement inquiétante pour l’avenir du tissu économique

aquitain car l’environnement global évolue vers une concurrence accrue sur les prix. La conjoncture

économique maussade en Europe risque de réduire le pouvoir d’achat et de renforcer la concurrence

en prix. Or l’Aquitaine n’est préparée ni pour le low-cost, ni pour une production de pointe, les

deux secteurs qui devraient se développer à terme. La situation de croissance faible et

d’endettement public très lourd, suite à la crise, hypothèque l’aptitude des pouvoirs publics à

l’échelle tant européenne, que nationale ou locale, à aider sensiblement les entreprises à réaliser

des gains de compétitivité.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

ORIENTATION DANGEREUSE DES EXPORTATIONS

Pour croître, les entreprises doivent se porter en priorité vers les marchés en forte croissance. Or la

structure des exportations de la région montre une très nette orientation vers des pays à faible

croissance et en situation latente de crise économique. En particulier, le premier pays vers lequel

l’Aquitaine exporte est l’Espagne. Cette situation est bien peu propice à une croissance des

entreprises de notre région. Certes il est naturel de faire du commerce avec son plus proche voisin,

mais le risque de voir ce pays s’enfoncer dans une crise économique de grande ampleur est très

élevé et pourrait être très coûteux pour la région.

Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone rouge : dangers pour la croissance)

FAIBLESSES

Déséquilibre démographique

Qualification insuffisante

Infrastructures de transport

Taille des entreprises

Diversification des exports

MEN

AC

ES

Concurrence des pays émergents

Danger pour l’industrie traditionnelle Difficulté à innover

Frein à compétitivité-prix de l’ensemble du territoire

Economies d’échelle trop faibles pour la compétitivité-prix Capacité trop limitée à se différencier via l’innovation

Manque de diversification pour échapper à une concurrence agressive

Crise non terminée en Europe

Freins à l’investissement public

Manque de fonds propres des entreprises pour absorber une nouvelle crise

Forte exposition sur des pays à croissance faible ou en crise latente

Hausse des prix secteur primaire

Tendance renforcée à la métropolisation / littoralisation (renforcement des inégalités de poten-tiel de croissance)

Réduction de la mobilité de la main d’oeuvre

Frein à la compétitivité-prix

Frein aux exportations lointaines

Contraction des finances publiques

Réduction des ambitions en termes d’aménagement territorial

Réduction des budgets formation

Réduction des investissements publics

Difficulté accrue d’accéder à des soutiens locaux

Réduction de l’aide publique de soutien à l’international

Enjeux : résister à la concurrence des pays émergents dans les secteurs clefs (IAA, bois, pharmacie,

etc.) et réorienter les exportations vers les zones en croissance soutenue.

Par la formation professionnelle en entreprise pour accroître le niveau moyen de

compétences dans les PME, en particulier dans l’appréhension des marchés internationaux.

En ciblant des actions vers les secteurs aquitains clefs soumis à la concurrence des pays

émergents (accentuer le travail entamé dans le cadre des grands pôles).

Mot clef : adaptation (à la concurrence des pays émergents ; adaptation de la structure des

exportations à l’évolution de la demande mondiale)

64

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

LLeess ffaacctteeuurrss ddee rrééssiissttaannccee aauuxx mmeennaacceess :: uunnee ééccoonnoommiiee aaqquuiittaaiinnee

qquuii rreessttee ddiivveerrssiiffiiééee

La diversification sectorielle de l’Aquitaine vient en partie tempérer les menaces à court terme

énoncées plus haut. En effet, la diversification économique reste le principal rempart contre la crise

et la concurrence des pays émergents.

LA DIVERSIFICATION : UN REMPART CONTRE LA CRISE

L’observation des conséquences de la crise mondiale de 2008-2009 dans les principaux pays

européens révèle clairement que les plus touchés furent ceux dont l’économie était basée sur un

nombre très restreint de secteurs. Les exemples typiques étant ceux de l’Espagne, de l’Irlande, de

l’Islande (duo construction/banque, dans les trois cas) ou encore de la Grèce (tourisme). En

revanche, les pays les moins frappés furent ceux ayant un large portefeuille d’activités économiques

(typiquement l’Allemagne, mais aussi la France). L’économie aquitaine s’inscrit dans cette logique

d’activités variées avec un nombre élevé d’entreprises dans différents secteurs. Les points forts,

illustrés par les grands pôles de compétences et les grappes d’entreprises montrent d’ailleurs cette

variété avec une ventilation tant sur les secteurs primaire que secondaire et tertiaire. Il est rare que

l’ensemble des activités économiques soient également touchées par les variations de la

conjoncture. Dès lors, on peut anticiper, au moins à court terme, une certaine résilience de

l’Aquitaine à cette crise (sans que cela n’exempte la région des adaptations nécessaires à moyen

terme).

CONCURRENCE DES EMERGENTS ENCORE LIMITEE

Ce n’est donc pas l’ensemble du tissu économique aquitain qui est soumis à cette pression

concurrentielle. De nouveau la diversification apparaît comme une protection. C’est particulièrement

évident lorsqu’on compare l’Aquitaine à des régions qui étaient très spécialisées sur des activités

traditionnelles, comme le textile par exemple (cf. Nord de la France ou le territoire autour de

Romans).

La diversification sectorielle s’appuie également sur la présence de ressources naturelles variées.

Notamment, une agriculture et un secteur agroalimentaire puissants, sont aussi des atouts face à un

renchérissement du prix de l’énergie. Ils peuvent favoriser la réduction des circuits logistiques et

une économie de la proximité profitable tant aux consommateurs qu’aux producteurs. De plus, la

hausse du prix des ressources primaires et notamment agricoles profitera aux producteurs aquitains.

De ce point de vue la multiplicité des grands pôles de compétence, qui découle de la diversité des

ressources du territoire aquitain, représente une possibilité indiscutable pour résister aux

évolutions prévisibles de l’environnement économique. Toutefois, cette protection ne sera solide à

moyen et long terme que si les adaptations nécessaires sont entreprises pour accroître la

compétitivité du tissu économique régional.

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L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone orange : facteurs de résistance)

FORCES

Attractivité du territoire

Ressources naturelles

Diversification sectorielle

Grands pôles de compétence

MEN

AC

ES

Concurrence des pays émergents

Ressources variées permettant la diversification sectorielle

Large portefeuille d’activités non toutes soumises à la concurrence des émergents

Emergence de secteurs à fort contenu technologique (avance sur les émergents)

Crise non terminée en Europe

Ressources variées permettant la diversification sectorielle

Diversification permettant une meilleure résistance à la crise

Secteurs phares pour consolider la reprise

Hausse des prix du secteur primaire

Favorise les circuits courts et la relocalisation d’activités ou les localisations de proximité

Potentiel de ressources renouvelables de substitution Meilleure valorisation des ressources locales

Existence d’une économie de la proximité moins affectée, voire avantagée

Construction d’avantages concurrentiels dans les secteurs de substitution (bois, etc.)

Contraction des finances publiques

Hausse des rentrées fiscales liées aux nouvelles installations (TLA, etc.)

Secteurs prioritaires au plan national peu touchés par la dégradation des comptes publics

Enjeux : consolider la diversification des activités afin de résister aux fluctuations de

l’environnement économique global.

En approfondissant les logiques de grands pôles et de clusters déjà entamées dans des

activités variées.

En soutenant la dynamique de création d’entreprise importante en Aquitaine.

En profitant des spécificités plurielles du territoire aquitain (richesse et diversité des

différentes composantes du territoire).

En favorisant les circuits courts et une économie de la proximité.

Mot clef : diversification (des activités économiques dans la région)

66

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

SSyynntthhèèssee ffiinnaallee ddee ll’’aannaallyyssee sswwoott ::

Les enjeux stratégiques issus du croisement des caractéristiques propres au territoire aquitain et des

évolutions prévisibles de l’environnement économique global durant les cinq prochaines années

peuvent être synthétisés à travers les quatre mots clefs précédemment mis en lumière.

L’Aquitaine doit consolider l’attractivité de son territoire, facteur majeur de croissance, en

haussant le niveau moyen de compétences de sa main d’œuvre et de ses entreprises. Dans

ce dernier, les lacunes en matière de compétences sont intimement liées à la taille des

entreprises et affectent très directement la compétitivité du tissu économique aquitain. Le

manque global de compétences, s’il est un frein à la croissance régionale, pourrait à terme

empêcher l’adaptation nécessaire de la région à la nouvelle donne de l’économie mondiale

(déclins des marchés traditionnels, nouvelle concurrence, etc.). Car aujourd’hui, si

l’économie aquitaine résiste à la conjoncture économique morose, elle le doit en grande

partie à sa diversification sectorielle qui a joué un rôle de tampon dans la crise. La

consolidation de cette diversification ne protègera cependant pas à long terme contre les

menaces de l’environnement global.

En définitive, l’ensemble des enjeux stratégiques s’articule autour du renforcement et de la

création de compétences et d’infrastructures. Ces éléments sont en effet nécessaires :

à l’approfondissement de l’attractivité dans les nouveaux secteurs (développement

durable, économie de la connaissance, etc.) ;

à l’accroissement de la compétitivité des entreprises ;

à l’adaptation du tissu économique à la nouvelle donne de la concurrence mondiale ;

au développement des différents secteurs d’activité dans une logique de

diversification.

67

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

AAAnnnnnneeexxxeeesss

68

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011

ANNEXE 1 : Tableau croisé des partenaires stratégiques de l’Aquitaine

Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros)

Principaux produits exportés Secteurs porteurs Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages

2011

Risque pays (COFACE)

2006 2010 Note pays

Note environ.

des affaires

Premiers pays clients de l’Aquitaine

Espagne 2700 2 036

Produits sidérurgiques

Sous-traitance : infrastructures, aménagement, bâtiment (même si crise)

-0,1 0,5 0,7 A3 A1

IAA (Produits de la culture et de l’élevage, viandes, produits laitiers) Traitement des eaux usées

Chimie (Produits pharmaceutiques et chimie de base)

Equipements médicaux et hôteliers

Déchets industriels Energie

Filière bois (bois, papiers-cartons) TIC / Télécoms

IAA

Etats-Unis 2278 1 897

Construction aéronautique et spatiale Energie

2,8 2,7 2,9 A2 A1

Équipements pour automobiles Transports, aéronautique

Instruments à usage médical, optique et dentaire IAA

Chimie (produits pharmaceutiques et chimiques, chimie de base) TIC

Vins Santé-biotechnologies

Filière bois (bois, papiers-cartons) Biens de consommation (luxe, cosmétiques)

Allemagne 1271 1 289

Équipements pour automobiles Biotechnologies

3,7 2,4 1,6 A2 A1

Pâte à papier, papier et carton Energies renouvelables (surtout éolien)

Chimie (Produits chimiques et chimie de base) Aéronautique et spatial

Construction aéronautique et spatiale Niches IAA (vins, aliments pour animaux)

IAA (Produits de la culture et de l’élevage, vins, produits laitiers) Mécanique

Instruments à usage médical, optique et dentaire Plasturgie

Articles d'habillement Aéronautique et naval

Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros)

Principaux produits exportés Secteurs porteurs Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages

2011

Risque pays (COFACE)

2006 2010 Note pays

Note environ.

des affaires

Italie 715 1 066

Construction aéronautique et spatiale Aérospatial

1,1 1 0,6 A3 A2

Chimie (produits pharmaceutiques et chimiques, chimie de base, plastiques) TIC

Filière bois (bois, papiers-cartons) Mécanique

IAA (produits de la culture et de l’élevage, viandes, produits laitiers, etc.) Chimie

Pharmacie-biotechnologies-nanotechnologies

Royaume-Uni

1148 1 008

IAA (produits de la culture et de l’élevage, vins, fruits et légumes transformés) Biotechnologies-pharmacie

1,7 1,3 0,3 A3 A1

Construction aéronautique et spatiale Produits alimentaires

Pâte à papier, papier et carton Aéronautique

Biens de consommation (articles d'habillement, équipements de communication) TIC

Chimie (produits chimiques, chimie de base, plastiques, cosmétiques) Environnement-énergie

Suisse 414 601

Construction aéronautique et spatiale Biens d’équipements

2,9 1,8 1,2 A1 A1

IAA (vins, viandes) Instruments de précision

Produits chimiques de base Chimie –biotechnologies

-

pharmacie

Pâte à papier, papier et carton IAA (plats préparés)

Articles d'habillement Electronique (TIC)

Construction

Belgique 545 528

IAA (Produits de la culture et de l’élevage, vins, fruits et légumes transformés, viandes) Chimie-biotechnologies

2,1 1,7 1,5 A2 A1 Chimie (produits pharmaceutiques, chimie de base) Aéronautique-armement

Papiers et cartons IAA

Téléphones et équipements de communication

Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros)

Principaux produits exportés Secteurs porteurs Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages

2011

Risque pays (COFACE)

2006 2010 Note pays

Note environ.

des affaires

Chine 136 295

Vins Traitement des eaux et des déchets

10 9,5 A3 B Produits chimiques de base Infrastructures

Déchets industriels Equipements médicaux

Machines et équipements industriels Hôtellerie-tourisme

Pays-Bas 427 280

Produits chimiques de base Biotechnologies

1,7 1,5 0,7 A2 A1 Papiers et cartons Aéronautique et le spatial

Matériaux de construction TIC

Bois, articles en bois Technologies de l'eau et des nouvelles énergies

Hong-Kong 51 268

Vins IAA haut de gamme

6,7 5,2 A1 A2 Les autres produits sont exportés en quantité très modeste

Biens de consommation (luxe, cosmétiques)

Pologne 124 209

Chimie (produits pharmaceutiques, produits chimiques de base) Sous-traitance mécanique

3,4 3,7 A3 A3 Produits électroniques Industrie du bois et du meuble

Produits de la culture et de l'élevage Plasturgie-emballage

IAA

Electronique et TIC

Pays clients émergents

Japon 223 184

Vins Biens de consommation (luxe, cosmétiques)

3,3 1,5 A1 A1

Instruments à usage médical, optique et dentaire IAA

Produits chimiques de base TIC (logiciels, jeux vidéos)

Matériaux de construction Nano et biotechnologies

Environnement

Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros)

Principaux produits exportés Secteurs porteurs Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages

2011

Risque pays (COFACE)

2006 2010 Note pays

Note environ.

des affaires

Turquie 85 173

Construction aéronautique et spatiale Architecture, génie civil et construction

7 4,5 A4 A4 Produits pharmaceutiques

Biens de consommation (mode, matériel informatique, cosmétiques)

Papiers et cartons Energie

Environnement

Télécoms et TIC

Equipements médicaux

Matériels agroalimentaires

Russie 115 137

Construction aéronautique et spatiale Métallurgie

4 4 B B

IAA (produits de la culture et de l’élevage, vins) Transports

Produits pharmaceutiques TIC

Energie

Brésil 59 112

Préparations pharmaceutiques IAA

7,5 4,5 A3 A4

Autres produits chimiques organiques Energie-Environnement

Parties et accessoires pour véhicules automobiles

Machines et équipements industriels

Vins Santé-pharmacie

Machines pour les industries textiles TIC

Produits pharmaceutiques Aéronautique

Construction

Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros)

Principaux produits exportés Secteurs porteurs Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages

2011

Risque pays (COFACE)

2006 2010 Note pays

Note environ.

des affaires

Inde 50 93

Construction aéronautique et spatiale Gestion de l'eau et des déchets

6,7 5,2 A3 A4

Produits chimiques de base Biotechnologies-pharmacie

IAA

TIC

Immobilier et BTP

Hongrie 67 39

Céréales (sauf riz), légumineuses et oléagineux

Machines et matériels de transports

1 2 A4 A2

Préparations pharmaceutiques Electronique

Produits électroniques grand public Energie

Autres produits chimiques inorganiques

Pharmacie Pesticides et autres produits agrochimiques

ANNEXE 2-Programmation européenne 2007-2013 : carte des crédits alloués aux régions françaises

Source : Institut Supérieur des Métiers, Observatoire des aides aux petites entreprises et du développement économique,

http://www.aides-entreprises.fr/bibliotheque_electronique/politiques_europeennes_pa2.html

Chambre de Commerce et d’Industrie de Région

Aquitaine

185 Cours du Médoc – BP 143

33042 BORDEAUX CEDEX