20
Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous le sigle CNRS, est le plus grand organisme public français de recherche scientifique. Juridiquement, c'est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la tutelle administrative du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Fondé par le décret-loi du 19 octobre 19391, afin de « coordonner l’activité des laboratoires en vue de tirer un rendement plus élevé de la recherche scientifique », le CNRS fut réorganisé après la Seconde Guerre mondiale et s'orienta alors nettement vers la recherche fondamentale. En 2009, il employait environ 30 000 personnes2 : 26 100 permanents (11 700 chercheurs et 14 400 ingénieurs, techniciens et administratifs), ainsi que 4 000 contractuels. Son budget annuel est d'environ 3,4 milliards d'euros dont 800 millions de ressources propres3. Le CNRS exerce son activité dans tous les domaines de la connaissance à travers 1100 unités de recherche et de service labellisés2 dont la plupart sont gérées avec d'autres structures (universités, autres EPST, grandes écoles, industries, etc.) pour quatre ans sous la forme administrative d'« unités mixtes de recherche ». Le CNRS figure au huitième rang mondial4 et au premier rang européen selon le classement mondial « Webometrics », qui mesure la visibilité sur le web des instituts de recherche. Le CNRS figure au premier rang mondial5 selon l'institut Scimago qui intègre institutions de recherche et universités dans son classement fondé entre autres sur la production scientifique, le nombre de citations, la collaboration internationale, à partir de la base Scopus6 intégrant plus de 18 000 revues

Le Centre National de La Recherche Scientifique

Embed Size (px)

DESCRIPTION

centre nationale de cercetare franceze

Citation preview

Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous le sigle CNRS, est le plus grand organisme public franais de recherche scientifique. Juridiquement, c'est un tablissement public caractre scientifique et technologique (EPST) plac sous la tutelle administrative du ministre de l'ducation nationale, de l'Enseignement suprieur et de la Recherche.Fond par le dcret-loi du 19 octobre 19391, afin de coordonner lactivit des laboratoires en vue de tirer un rendement plus lev de la recherche scientifique , le CNRS fut rorganis aprs la Seconde Guerre mondiale et s'orienta alors nettement vers la recherche fondamentale.En 2009, il employait environ 30 000 personnes2 : 26 100 permanents (11 700 chercheurs et 14 400 ingnieurs, techniciens et administratifs), ainsi que 4 000 contractuels. Son budget annuel est d'environ 3,4 milliards d'euros dont 800 millions de ressources propres3. Le CNRS exerce son activit dans tous les domaines de la connaissance travers 1100 units de recherche et de service labelliss2 dont la plupart sont gres avec d'autres structures (universits, autres EPST, grandes coles, industries, etc.) pour quatre ans sous la forme administrative d' units mixtes de recherche .Le CNRS figure au huitime rang mondial4 et au premier rang europen selon le classement mondial Webometrics , qui mesure la visibilit sur le web des instituts de recherche. Le CNRS figure au premier rang mondial5 selon l'institut Scimago qui intgre institutions de recherche et universits dans son classement fond entre autres sur la production scientifique, le nombre de citations, la collaboration internationale, partir de la base Scopus6 intgrant plus de 18 000 revues scientifiques. Il figure au deuxime rang des contributeurs la revue Nature en 20107.Selon un sondage8 ralis par Sofres pour Sciences Po, le CNRS bnficierait auprs des Franais d'un niveau de confiance de 90 %, bien avant la police (71 %), le Gouvernement (31 %), le prsident de la Rpublique (35 %) ou les partis politiques (23 %), et second seulement aprs la famille (97 %).HistoriqueLe CNRS est n le 19 octobre 1939, de la fusion entre une agence de moyens, la Caisse nationale de la recherche scientifique et une grande institution de laboratoires et de chercheurs, le Centre national de la recherche scientifique applique9.Cette fusion a t prpare par Jean Zay avec l'aide des sous-secrtaires d'tat la recherche, Irne Joliot-Curie puis Jean Perrin. Le dcret organisant le CNRS est sign par le prsident de la Rpublique en exercice, savoir Albert Lebrun, le prsident du Conseil, douard Daladier, le ministre de lducation nationale Yvon Delbos succdant Jean Zay10, et le ministre des Finances Paul Reynaud. La cration du CNRS prtendait coordonner lactivit des laboratoires en vue de tirer un rendement plus lev de la recherche scientifique ; et, selon les termes de Jean-Franois Picard, de fondre en un organisme unique, en quelque sorte laboutissement logique du jacobinisme scientifique et centralisateur .La fusion est favorise par la Seconde Guerre mondiale : les autorits franaises, ne souhaitant pas reproduire les erreurs commises lors de la Premire Guerre mondiale (tous les scientifiques avaient t mobiliss, souvent comme cadres dans l'infanterie ou l'artillerie, ce qui aboutit la disparition d'une forte proportion de jeunes savants), affectent des chercheurs au CNRS. Cette fusion ne suscita donc aucun cho dans la presse11. Au commencement, une partie des recherches taient menes pour les besoins de l'arme franaise. Menac par le Rgime de Vichy qui finalement le maintient confirme sa tte le gologue Charles Jacob12, le CNRS est rorganis la Libration. Frdric Joliot-Curie en est nomm directeur et le dote de nouvelles Allocations de recherche13.L'arrive de De Gaulle au pouvoir en 1958 ouvre une priode qualifie d' ge d'or de la recherche scientifique et du CNRS : le budget du CNRS double entre l'exercice de 1959 et 196214.En 1966 sont cres des units associes, anctres des UMR. Il s'agit de laboratoires universitaires, soutenus par le CNRS, grce ses moyens humains et financiers. En 1967 est fond l'Institut national d'astronomie et de gophysique, qui deviendra en 1985 l'Institut national des sciences de l'univers (INSU). L'Institut national de physique nuclaire et de physique des particules (IN2P3) est cr son tour en 1971.Dans les annes 1970 s'opre un changement de rgime de sciences en socit : le CNRS s'interroge sur son ambition, ses modes d'action. Les premiers programmes interdisciplinaires sont lancs et des contrats globaux avec l'industrie signs (le premier avec Rhne-Poulenc en 1975).En 1982, la loi du 15 juillet, dite loi Chevnement de programmation des moyens de la recherche publique, dcrte que les personnels chercheurs, ingnieurs techniciens et administratifs passent sous le rgime de la fonction publique : ils deviennent fonctionnaires, avec, pour les chercheurs, un statut semblable celui des matres de confrences et des professeurs des universits.Rle et organizationLe CNRS est class comme tablissement public caractre scientifique et technologique (EPST) et plac sous la tutelle administrative du ministre de l'Enseignement suprieur et de la Recherche ; il est actuellement rgi par les articles L. 321-1 L. 321-6 du code de la recherche et par le dcret no 82-993 du 24 novembre 1982, modifi en dernier lieu par le dcret no 2007-195 du 2 fvrier 2007.

D'aprs le dcret portant organisation et fonctionnement du Centre national de la recherche scientifique, le CNRS a pour missions :d'valuer, d'effectuer ou de faire effectuer toutes recherches prsentant un intrt pour l'avancement de la science ainsi que pour le progrs conomique, social et culturel du pays ;de contribuer l'application et la valorisation des rsultats de ces recherches ;de dvelopper l'information scientifique, en favorisant l'usage de la langue franaise ;d'apporter son concours la formation la recherche et par la recherche ;de participer l'analyse de la conjoncture scientifique nationale et internationale et de ses perspectives d'volution en vue de l'laboration de la politique nationale dans ce domaine.Pour l'accomplissement de ces missions, le Centre national de la recherche scientifique peut notamment :crer, grer et subventionner des units de recherche ;contribuer au dveloppement de recherches entreprises dans les laboratoires relevant d'autres organismes publics de recherche, des universits et autres tablissements d'enseignement suprieur, des entreprises nationales, des entreprises et des centres de recherche privs ;mettre en uvre des programmes de recherche et de dveloppement technologique ;recruter et affecter des personnels de recherche dans la limite des emplois autoriss par la loi de finances ;prendre en charge des dplacements et des sjours de personnels en tout lieu o les appellent les missions du centre ;construire et grer, le cas chant, dans le cadre d'accords nationaux ou internationaux, des grands quipements de recherche ;constituer des filiales et prendre des participations ;participer, notamment dans le cadre des groupements d'intrt public, des actions menes en commun avec des services de l'tat, des collectivits locales ou d'autres organismes publics ou privs, franais ou trangers ;participer l'laboration et la mise en uvre d'accords de coopration scientifique internationale et de coopration pour le dveloppement;assurer l'laboration et la diffusion de la documentation scientifique et la publication des travaux.On peut distinguer trois rles fondamentaux du CNRS dans la recherche :Financement du fonctionnement de la recherche: Le CNRS finance 1170 laboratoires de recherche, dont 98 units propres et 1072 units mixtes de recherche (UMR), partages avec un tablissement d'enseignement suprieur, un autre organisme de recherche, une fondation ou une entreprise. Le CNRS participe leur budget et leur dotation en personnel, parfois leurs locaux. Le Comit national du CNRS value tous les quatre ans ces units de recherche, cette valuation conditionne son apport financier, et peut donner lieu la rorganisation ou la rupture du contrat d'association avec l'unit.Emploi et gestion de personnels de recherche:Le CNRS rmunre des chercheurs, ingnieurs et techniciens, qui travaillent en rgle gnrale dans les units de recherche du CNRS ou dans les units qui y sont associes. Les chercheurs sont valus par le Comit national tous les deux ans. Selon l'article 10 du dcret n83-1260 du 30 dcembre 1983 et l'article 3 du dcret n84-1185 du 27 dcembre 1984, les chercheurs sont tenus de fournir chaque anne un compte rendu de leur activit (campagnes CRAC ou RIBAC). Certains peuvent tre galement mis disposition d'un autre tablissement dans le cadre d'un projet de recherche.Financement de projets de recherche : le CNRS slectionne et finance des projets de recherche spcifique, auquel des chercheurs de tous statuts sont habilits prendre part.Ce triple rle contribue la difficult de dfinir la part du CNRS dans la recherche en France. En pratique, un chercheur du CNRS travaille trs souvent dans un laboratoire d'une universit, n'importe o en France : ceci conduit gnralement une complication et un manque de lisibilit des affiliations dans les publications des chercheurs franais15. Il faut aussi distinguer la recherche finance par le CNRS, et celle des chercheurs du CNRS. Enfin, du fait en particulier de l'intgration du CNRS et de la recherche universitaire, les rsultats de la recherche seront souvent le fruit d'une collaboration entre chercheurs du CNRS et d'autres organismes, ou universitaires. Ces dernires annes, la politique suivie a t d'augmenter la part des associations entre le CNRS et les universits, ce qui a contribu accrotre la confusion des rles et a entran une certaine pression corporatiste de la part des professeurs d'universit. L'habilitation diriger des recherches, dlivre par les universits, tend devenir un point de passage oblig dans la promotion des chercheurs du CNRS.Dcoupage administrativeLe CNRS comporte dix instituts dont trois nationaux :Institut de chimie (INC)Institut cologie et environnement (INEE)Institut de physique (INP)Institut national de physique nuclaire et de physique des particules (IN2P3)Institut des sciences biologiques (INSB)Institut des sciences humaines et sociales (INSHS)Institut national des sciences mathmatiques et de leurs interactions (INSMI)Institut des sciences informatiques et de leurs interactions (INS2I)Institut national des sciences de l'univers (INSU)Institut des sciences de lingnierie et des systmes (INSIS)Chaque institut gre la politique scientifique de son domaine.Dlgations regionalsLe CNRS compte galement 19 dlgations rgionales qui assurent des missions de reprsentation au sein des diverses instances locales impliques dans la recherche et lenseignement suprieur, de gestion de proximit des laboratoires et des personnels et d'accompagnement des projets scientifiques locaux.

le-de-FranceParis A (01)Paris B (02)le-de-France Est (03)le-de-France Sud (04)le-de-France Ouest et Nord (05)Paris Michel-Ange (16)Dlgation Alsace StrasbourgGrand-EstCentre Est (06)Alsace (10)Nord-OuestCentre-Limousin-Poitou-Charentes (08)Bretagne et Pays de la Loire (17)Nord, Pas-de-Calais et Picardie (18)Normandie (19)Sud-EstRhne Auvergne (07)Alpes (11)Provence et Corse (12)Cte d'Azur (20)Sud-OuestLanguedoc Roussillon (13)Midi-Pyrnes (14)Aquitaine (15)

Comit national de la recherche scientifiqueC'est l'instance du CNRS charge de l'valuation de la recherche scientifique des units de recherche finances par le CNRS, ainsi que, individuellement, de chaque chercheur rmunr par le CNRS. Il est galement charg du recrutement de nouveaux chercheurs, bien que dans les rgles rgissant le CNRS, la liste de candidats accepts n'est qu'une indication qui doit tre valide par la direction du CNRS.Il est divis en 40 sections, plus 7 sections interdisciplinaires, focalises sur des domaines de recherche17. Chaque section est compose de 21 membres, qui sont spcialistes du domaine scientifique concern, et viennent de diffrents horizons (chercheurs au CNRS, dans d'autres EPST ou EPIC, dans le secteur priv, enseignants-chercheurs, chercheurs trangers). Un tiers d'entre eux est nomm par le ministre de la Recherche, deux tiers sont lus par l'ensemble des personnels de recherche du domaine (chercheurs, enseignants-chercheurs et ingnieurs, personnels techniques et dadministration des organismes publics et universits franais), pour une priode de 4 ans, afin de permettre un contrle des orientations scientifiques et de garantir l'indpendance de la recherche. Il n'existe pas de code dontologique et mthodologique de l'valuation professionnelle au CNRS ; chaque section du Comit national de la recherche scientifique publie lors de son renouvellement les critres qui seront employs pour mener l'valuation des chercheurs et des laboratoires18. Les mots-cls frquemment rencontrs comprennent la production scientifique, l'adquation des recherches entreprises avec le contexte scientifique, leur rayonnement national et international, le rle dans la formation de docteurs, l'animation et la valorisation scientifique. Les critres bibliomtriques (nombre de publications dans des revues ou chez des diteurs considrs comme pertinents) sont galement utiliss, mais en regard de ces aspects qualitatifs.Chaque section du Comit national tudie les besoins des diffrents laboratoires dans son domaine de comptence. S'il apparat que certains laboratoires ont rapidement besoin d'un Charg de Recherche, ces postes sont dits "flchs" et font partie d'un concours particulier (environ 4 postes sur 10). Les candidats peuvent s'inscrire un de ces postes flchs mais aussi un poste libre , donc non attribu une thmatique particulire. Chaque candidat doit faire 3 choix dans l'ordre de ses prfrences et le rglement du CNRS fait qu'un bon candidat devrait tre recrut mme si ce n'est pas dans son laboratoire de prdilection. Dans les faits, il y a tellement de candidats l'heure actuelle (2014) qu'aucun candidat n'est accept dans un autre laboratoire que celui qu'il/elle a choisi en premier choix.Pour les postes flchs , si aucun des candidats ne rpond aux exigences du Comit national, alors le poste n'est pas pourvu. Pour les postes libres (c'est--dire non flchs ), les candidats sont classs dans un ordre qui correspond environ 2 fois la quantit de postes disponibles : la liste principale + la liste complmentaire.Units de recherche et de servicesLe CNRS possde 98 laboratoires de recherche, dits units propres de recherche (UPR) ou units de service et de recherche (USR). Il participe galement au financement et la dotation en personnels de 1 223 laboratoires de recherche associs des tablissements d'enseignement suprieur (pour 90 % d'entre eux) ou d'autres organismes de recherche, sous diffrents types de contrat dassociation :association en tant qu'unit mixte de recherche (UMR) ;association en tant qu'unit de recherche associe (URA) ;association en tant que formation de recherche en volution (FRE)19.association en tant qu'quipe d'accueil (EA)association en tant que jeune quipe (JE)association en tant qu'quipe postulante (EP)association en tant qu'unit propre de recherche de l'enseignement suprieur associe (UPRESA)Plusieurs UMR ou EA peuvent tre regroupes au sein d'une fdration de recherche (FR) dans le but de mutualiser les moyens20. Les groupements de recherche (GDR) permettent de regrouper autour d'un mme objectif scientifique diffrentes units (UMR, URA, FRE ou ERL) en totalit ou en partie, qu'elles relvent ou non du CNRS, et ce pour une dure de quatre ans maximum afin de mettre en commun les moyens21.Par ailleurs, il existe des units de service qui regroupent des moyens de soutien la recherche, par exemple des services administratifs communs, des centres de calcul, voire des bibliothques, etc. :des units propres de service (UPS) ;des units mixtes de service (UMS).On fait peu ou pas du tout de recherche dans les units de service, et en consquence le personnel de ces units comporte trs peu de chercheurs, voire aucun, mais plutt des personnels ingnieurs, techniciens et administratifs. Parmi ces units figure l'Institut de l'information scientifique et technique, spcialis dans la conservation et la diffusion de publications scientifiques, y compris via internet.Chaque unit est munie d'un code numrique unique. Ainsi, UMR 1234 dsigne une UMR prcise, UMS 3456 une UMS prcise.Chaque structure dpend d'un (ou parfois plusieurs) dpartement scientifique.Certaines structures dpendent aussi de l'un des deux instituts du CNRS :l'Institut national de physique nuclaire et de physique des particules (IN2P3) ;l'Institut national des sciences de l'univers (INSU), qui est notamment muni d'une division technique charge de l'laboration ou de la maintenance de diffrents matriels exprimentaux de terrain, allant du navire scientifique la sonde spatiale.Prix NobelPlusieurs des prix Nobel franais ont t employs par le CNRS, notamment en dbut de carrire, et la plupart ont travaill dans des laboratoires universitaires associs au CNRS, mais un seul a effectu toute sa carrire au CNRS.Parmi ceux qui en ont t salaris un moment de leur carrire :Prix Nobel de physique1966 : Alfred Kastler, cole normale suprieure (directeur de recherche au CNRS de 1968 1972)1991 : Pierre-Gilles de Gennes, Collge de France, cole suprieure de physique et de chimie industrielles1992 : Georges Charpak, cole suprieure de physique et de chimie industrielles et CERN (chercheur du CNRS de 1948 1959)1997 : Claude Cohen-Tannoudji, Collge de France et cole normale suprieure (attach de recherches du CNRS de 1960 1962)2007 : Albert Fert, Unit mixte de physique CNRS/Thales, en commun avec Peter Grnberg (physicien allemand)2012 : Serge Haroche, Collge de France (administrateur), Universit Paris-VI (de 1975 2001), CNRS (de 1967 1975)Prix Nobel de physiologie ou mdecine2008 : Luc Montagnier, Professeur mrite l'Institut Pasteur, Unit d'Oncologie Virale, directeur de recherches honoraire au CNRS27 et membre des Acadmies des Sciences et de Mdecine. Prix en commun avec Franoise Barr-Sinoussi et Harald zur Hausen28.2011 : Jules Hoffmann, Directeur de Recherches mrite, Institut de biologie molculaire et cellulaire (universit de Strasbourg).Prix Nobel de chimie1987 : Jean-Marie Lehn, universit de Strasbourg29 et Collge de France (chercheur du CNRS de 1960 1966)Rpartition suivant les branches d'activits et les corpsBAPNb d'agentsge moyen% de femmesIngnieurs (IR, IE, AI)Techniciens (T, AJT)

A (Sciences du vivant)1 94344,2 ans70,3%1 144799

B (Sciences chimiques et sciences des matriaux)1 06743,4 ans43,3%852215

C (science de l'ingnieur et instrumentation scientifique)2 89544,1 ans10,4%2 195700

D (Sciences humaines et sociales)1 59752,4 ans58,3%1 5907

E (Informatique et calcul scientifique)1 86743,4 ans24,4%1 676191

F (Documentation, dition, communication)1 25048,3 ans43,6%819431

G (Patrimoine, logistique, prvention)72445,1 ans21,5%155569

H (Gestion scientifique et technique des EPST)3 95444,3 ans86,5%1 2922 662

Rformes et polmiquesBien qu' la pointe de la recherche mondiale, le CNRS est rgulirement la cible de critiques manant notamment de certains milieux conomiques et spcialistes de gestion publique.La loi dite Chevnement de 1982 fonctionnarisant le personnel du CNRS, eut ses partisans et ses adversaires :les favorables considrent que les chercheurs vont ainsi bnficier d'une stabilit propice aux recherches fondamentales et que la recherche ne sera plus dpendante de la grande industrie et des financements privs, ni des phnomnes d'engouement qui suscitent des variations abruptes de politique scientifique dcides par les gouvernements successifs.les opposants noteront que la machine administrative ainsi cre ne peut encourager les bons chercheurs, qui seraient dmotivs par la permanence de chercheurs mdiocres qui, dans une certaine mesure41, avancent au bnfice de l'ge.En 2001, la Cour des comptes reprochait au CNRS son absence de stratgie et notait que les dcoupages en secteurs scientifiques constituent un frein majeur la capacit interdisciplinaire de l'tablissement. La cour note galement la rigidit thmatique, la faiblesse des opportunits d'expression des jeunes talents, le recrutement endogamique (40 50 % des recrutements dans le laboratoire de prparation du doctorat), le faible impact de l'valuation des chercheurs sur leur carrire et les primes distribues sans lien avec la qualit des services effectus42En 2002, Olivier Postel-Vinay, directeur de la rdaction du magazine La Recherche , publiait son livre Le grand gchis - splendeur et misre de la science franaise, ouvrage dnonant ce qu'il nomme les rats de l'institution. Ainsi, l'auteur notait que le CNRS emploie onze mille chercheurs environ, mais ne parvient en licencier qu'un ou deux chaque anne et que, souvent, ils sont annuls par le tribunal administratif (les chercheurs du CNRS, tant fonctionnaires, ne dpendent pas de la juridiction des prud'hommes). Il a aussi t reproch la Direction du CNRS de ne pas diriger grand-chose . Le phnomne semble moins li des causes organisationnelles qu'au mode de recrutement des responsables (cooptation de scientifiques au profil essentiellement acadmique, qui ne sont pas des managers).L'hebdomadaire L'Express du 2 fvrier 2004, citant un rapport de l'Inspection gnrale des finances sur le CNRS, note les dfauts suivants : Mauvaise rpartition des moyens, doublons, absence de contrles, statut rigide des chercheurs, et surtout une direction qui ne dirige pas grand-chose. L'Inspection des Finances suggrait qu'il faudrait rduire le rle du comit national du CNRS (valuation par les pairs) au profit d'une autorit plus hirarchique.L'ancien ministre de la Recherche Claude Allgre dfraya la chronique en engageant une rforme importante du CNRS, ce qui conduisit des manifestations de la part de chercheurs franais (2004). Ces polmiques se sont ensuite poursuivies dans un contexte de fronde de l'ensemble de la recherche publique contre le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, accus de coupes importantes dans les crdits de la recherche. Plus rcemment, ces rformes ont t prsentes comme galement lies une volont de reprise en main politique de la stratgie scientifique d'un organisme juge par trop indpendant.De nombreuses critiques ont t mises par la Cour des comptes et l'Inspection gnrale des finances sur le fait que les laboratoires du CNRS seraient rarement, voire jamais, valus de manire indpendante [rf. ncessaire]. Ces institutions notent que la plupart de ces laboratoires rpugneraient utiliser la bibliomtrie comme critre d'valuation, contrairement aux organismes anglo-saxons. Or le syndicat SNCS-FSU s'oppose la gnralisation de la bibliomtrie. En 2005, le syndicat de chercheurs SNCS-FSU demande plus de postes statutaires (fonctionnaires) au sein de l'institution et refuse la gnralisation de l'valuation individuelle, laquelle il prfre l'valuation des recherches mais pas de faon bibliomtrique. Outre le caractre collectif de toute recherche (voir les rgles du CERN rgissant les personnes ayant droit de signer tel ou tel article, les expriences du CERN engageant des centaines d'individus), il considre en effet improbable la tentative soi-disant scientifique de donner une note aux chercheurs afin d'valuer leurs comptences de chercheurs sur une chelle numrique (en fonction, par exemple, du facteur-h qui corrle nombre de publications dans certaines revues scientifiques et nombre de citations, considr par ses promoteurs comme mesure lgitime de la productivit d'un chercheur).La bibliomtrie est une mesure quantitative de la productivit en termes de publications scientifiques. Elle est souvent difficile mettre en uvre, car un usage inconsidr peut mettre sur le mme plan des publications peu importantes scientifiquement, et d'autres beaucoup plus importantes. Elle ne prend pas en compte les dimensions officiellement mises en avant par la commission europenne, le ministre franais de la recherche et la direction du CNRS elle-mme, savoir la dissmination, la formation, et la communication de leur savoir par les chercheurs, qui sont plus difficilement quantifiables. Le dbat porte donc en fait principalement sur le degr de bibliomtrie acadmique utilis [rf. ncessaire].La loi sur la recherche a t dbattue au parlement le 7 mars 2006. Elle semble loin de rpondre aux demandes des chercheurs du CNRS et des autres organismes de recherche publique en particulier ceux du collectif Sauvons la recherche . La cration de l'Agence d'valuation de la recherche et de l'enseignement suprieur (AERES, valuation) et l'Agence nationale de la recherche (ANR, financement) a profondment modifi l'organisation gnrale de la recherche franaise, et certains, tels le Prix Nobel Albert Fert43,44, s'inquitent des consquences que cette rorganisation pourrait avoir terme sur le CNRS, une part des fonctions de ses structures propres (CoNRS et direction) pouvant paratre redondante avec les fonctions de ces nouvelles structures[rf. ncessaire].En fvrier 2008, la Cour des comptes estime que le CNRS n'a pas de stratgie suivie dans la dure et dplore que son organisation nait pas vritablement chang depuis un quart de sicle 45. Cependant, la Cour des comptes souligne que Mais il est vrai galement que, si le contrat a pu tre perdu de vue par les nouvelles quipes dirigeantes, cest quil prsentait des lacunes. En premier lieu, le contrat daction pluriannuel ntait pas accompagn par une programmation des moyens financiers du CNRS. Il ne permettait donc ni de donner une indication des moyens budgtaires que ltat souhaitait mobiliser en faveur du CNRS, ni de traduire concrtement les priorits dfinies par le contrat, ni enfin de dfinir les efforts demands au centre en matire de gestion. 46Plus rcemment, il a t question de transformer le CNRS en une Agence de moyens attribuant des financements des projets (et non des structures), et de raffecter tout ou partie des 26 000 employs du CNRS dans les universits : le candidat la prsidentielle, N. Sarkozy avait annonc Je transformerai donc nos grands organismes de recherche en agences de moyens, charges de slectionner et financer des quipes de recherche pour des projets dure dtermine . Une note de la Direction gnrale de la recherche et de l'innovation a empch le Conseil scientifique du CNRS les 9 et 10 octobre 2007 de rendre un avis sur le projet de plan stratgique du CNRS47. Ce plan CNRS - Horizon 2020 , lanc plus d'un an auparavant par la direction du CNRS a t report par le ministre charg de la Recherche, aprs qu'il a t valid en juin 2007 par le conseil scientifique du CNRS, puis modifi par la Direction gnrale de la recherche et de l'innovation (DGRI)48. Dans sa lettre de mission Valrie Pcresse, le Prsident de la rpublique lui demande de placer les universits au centre de l'effort de recherche, en confortant notamment leur responsabilit dans les laboratoires mixtes de recherche .Fin fvrier 2008, la Ministre a traduit ces orientations dans une feuille de route 49 qui confre au CNRS une responsabilit particulire, ct dautres organismes, dans la conception, la construction et la gestion des trs grandes infrastructures de recherche tout en lui reconnaissant le statut de principal organisme de recherche en France . Cette feuille de route prcise nombre d'objectifs, et particulirement de r-organiser le CNRS en grands instituts, sur le modle de l'INSU et de l'IN2P3 .Le 1er juillet 2008, le CA du CNRS a adopt son "Plan Stratgique 202050" aprs de longues ngociations avec sa tutelle et les organisations syndicales et associatives des personnels de la recherche. Ce plan prvoit entre autres, dans son introduction portant sur l'organisation, la transformation des actuels dpartements en instituts qui ont "tous vocation assumer des missions nationales". Le contour de ces missions devra tre ngoci avec les autres EPST ou tablissements uvrant dans les mmes champs (par exemple, avec l'Inserm pour les Sciences du Vivant, ou l'INRIA pour certains domaines d'application de l'informatique). Le "Contrat d'Objectifs" 4 ans qui doit tre sign avec le Ministre de tutelle avant la fin de l'anne prcisera l'ensemble de ces missions nationales et les contours prcis des diffrents instituts.En septembre 2012, l'acadmie des sciences a publi un rapport plutt critique sur le fonctionnement du CNRS51. Ce rapport note qu'entre 1960 et 2012, le nombre d'emploi dans les services centraux a t multipli par 9 lorsque le nombre de chercheurs ne faisait que quadrupler. La masse salariale du CNRS reprsentait, en 2010, 84 % de son budget, contre seulement 47 % en 1960. Les auteurs du rapport notent galement le poids grandissant de la bureaucratie au sein du CNRS52.http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_national_de_la_recherche_scientifique