Le chemin de fer au cœur de l'âge industriel, l'exemple de la ligne Livron - La Voulte - Privas

I) La naissance du chemin de fer

1) D'où vient ce nom de "chemin de fer" ? Pour quel usage est-il créé ? Où est-il

inventé?▼

2) Comment sont tractés les premiers wagons?

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1a/Ch_de_fer_Lyon_StEtienne.

png

3) Quelle invention remplace la traction animale? Précise le pays d'origine. ▼

4) Où et quand est créée la première ligne de chemin de fer française? Précise pour

quel usage elle est construite. ▼

5) Quelle ingénieur met au point les premières locomotives françaises ? ▼ Précise son

lieu de naissance. Cite une autre de ses réalisations toujours visible. ▼

6) Comment évolue le réseau ferroviaire français au XIXe siècle ? A partir de quel

période Privas est raccordée ? ▼ puis ▼et ▼

II) La ligne Privas-La Voulte-Livron

1. En quoi le chemin de fer favorise-t-il le développement

économique du bassin privadois ? 1. Quelle activité industrielle se développe dans le bassin privadois au XIXe s. ? ▼

2. Où est transformée la production privadoise ?

3. En quelle année le maximum de production est-il atteint ? Comment évolue la

production par la suite ? ▼

4. En quoi le chemin de fer Livron-Privas répond-t-il aux besoins de cette industrie ? ▼

5. Pourquoi est-ce une nécessité pour la population locale ? ▼

Rédige sur ta fiche une synthèse de quelques lignes qui réponde au titre

2. Un défi technologique et financier 1. Qui est chargé de construire et d'exploiter la ligne Privas - Livron ? Quand est-elle mise

en service ? ▼

2. Relevez les différents types d'aménagements qui sont réalisés pour la construction de

la ligne. Pourquoi de tels aménagements sont-ils nécessaires ? ▼

3. Quelles difficultés techniques se posent ?

4. Étant donné la complexité technique, l'importance des aménagements à construire,

du matériel à utiliser (locomotives, wagons...) et le nombre de personnes qu'il faut

salarier, construire et exploiter une voie ferrée demande énormément d'argent.

Comment réunit-on les capitaux (l'argent) nécessaires à la construction et à

l'exploitation ? ▼

5. A quel est autre usage affecte-t-on la ligne pour augmenter sa rentabilité ? ▼

Rédige sur ta fiche une synthèse de quelques lignes qui explique les enjeux (défis)

technologiques et financiers de la construction de la ligne

3. Des modes de vie transformés 1. Comment le chemin de fer transforme-t-il la vie des populations ? ▼

2. Quelle nouvelle activité se développe avec le chemin de fer ? ▼

Rédige une synthèse de quelques lignes qui explique la transformations des modes de

vie liés à l'usage du chemin de fer

4. Un héritage oublié ? 1. Quand la ligne est-elle mise hors service ? Pour quelle raison ? ▼

2. Quelles traces reste-t-il du passé industriel et ferroviaire de Privas ?▼

A l'aide de tes réponses, rédige une petite synthèse qui réponde au titre du chapitre

Documents :

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Le « chemin de fer »C'est en Angleterre, au XVIIIe siècle, que l'emploi des rails en bois se généralise pour faire circuler les chariots dans les mines de houille*. Cependant, le poids des chariots lourdement chargés de minerai détériorait rapidement le bois. Aussi, on chercha à perfectionner le système : dès 1740, on commence à recouvrir les rails de plaques de fonte** pour en limiter l'usure ; vers 1760, on utilise les premiers rails entièrement métalliques et on équipe les chariots de roues également métalliques en fonte. Enfin, à partir de 1810 apparaissent les premiers rails véritablement en fer***.* Houille : charbon

** Fonte : métal fabriqué à partir de minerai de fer et de charbon

**Fer : ce métal contient moins de carbone que la fonte et est à la fois plus souple et plus résistant

Mines de l'Horme, carte postale du début du XXe siècle

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Les mines de PrivasEn 1837, des prospections révèlent la présence de minerai de fer au sud-Ouest de Privas (aujourd’hui St Priest, quartier des « mines »).Avec le développement des mines de houille et de la métallurgie dans la région de St Etienne, les maîtres de forges stéphanois (c'est comme ça que l'on appelle les propriétaires des hauts fourneaux qui produisent du fer et de la fonte) et quelques gros financiers (des riches banquiers par exemple), décident d'investir dans l'exploitation des mines de fer privadoises. La première mine ouvre à Veyras en 1843, bientôt suivie de plusieurs autres dans les secteurs de St Priest et du Lac à Privas.La production se développe rapidement. Le minerai extrait était ensuite transporté par chariots tractés par des chevaux. Les chariots descendent par la route de Flaviac jusqu'au Pouzin ou La Voulte où le minerai est transformé en fer et en fonte dans les hauts fourneaux de ces deux villes.

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La question du transportLes mines ont besoin de quantité importante de houille pour fournir l'énergie nécessaire aux machines d'extraction et de traitement du minerai. La houille, qui provient de la région stéphanoise (St Etienne), est acheminée par le Rhône ou par le train (par la compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée créée en 1857) jusqu'au Pouzin. Elle est ensuite chargée sur des chariots (des « tombereaux ») tirés par des chevaux qui remontent la route de l'Ouvèze (Flaviac, st Julien) jusqu'à Privas.Une fois le minerai de fer extrait des mines privadoises, il est acheminé en sens inverse jusqu'au Pouzin ou La Voulte, où il est transformé en métal avant d'être ensuite transporté et vendu dans toute la France.Ce trafic se révèle lent, coûteux et entraîne des nuisances importantes pour la population.Dès les années 1850, on envisage de créer une ligne de chemin de fer entre Privas et la vallée du Rhône pour approvisionner plus rapidement les mines privadoises en houille et pour exporter le production de fer jusqu'aux hauts fourneaux du Pouzin et de La Voulte.

Le problème du passage des chariotspar Privas et la route de l'Ouvèze

" Se rend-on compte de ce qu'était le passage même par Privas [des chariots de minerai] ? En 1861, la ville est traversée en entier par 155 000 tonnes de minerai, 75 000 chariots de 2 tonnes, plus de 200 par jour ". Elie REYNIER, les voies ferrées dans la région privadoise, p 30 in REYNIER Élie, Mines, métallurgie et voies ferrées de la région privadoise, Imprimerie Habauzit, Aubenas, 1943 p 30

Délibération municipale de la mairie de Privas du 21 août 1853" […] les immenses files de voitures pesamment chargées de minerai, qui à chaque instant de la journée encombrent ses boulevards, rendent sur ce point la circulation dangereuse et chaque jour de plus en plus impraticable à tout autre qu'aux énormes équipages… "

Délibération municipale du 16 mars 1857. " La poussière rouge qui s'échappe des tombereaux détériore tout sur leur passage: les façades des maisons en sont teintes, elle pénètre dans les appartements les mieux clos, salissant tout ce qui s'y trouve, de telle sorte que le commerce à dû abandonner les abords de la grande route Les récoltes même en sont endommagées; enfin la circulation quotidienne de 550 à 600 voitures chargées outre mesure (car les 275 ou 300 tombereaux qui descendent chacun au Rhône en moyenne 2 tonnes de minerai par jour, reviennent avec un chargement de charbon ou d'autres marchandises pesantes) dégradent la route impériale [de l'Ouvèze] à ce point que, dans l'hiver de 1855, elle est restée plusieurs mois impraticable. les voitures des voyageurs mettaient 12 heures pour franchir (ces) 14 km ; le transport des denrées était devenu impossible, et l'alimentation de la ville ainsi que des communes voisines qui s'y approvisionnent s'est trouvée compromise."

La naissance d'une ligne

Cette création est directement liée à la prospérité de l'exploitation des mines de fer de Saint-Priest et de Veyras et répond aux problèmes de transport par la route. Désormais le minerai de fer pourra être transporté de manière plus rapide et en plus grande quantité vers les fonderies du Pouzin et de La Voulte.

Combien faut-il de temps pour rejoindre Privas de Livron en train ?Comparez avec les durées indicatives de transport en diligence

Date Moyen de transport Durée du voyage (variable selon l'état des routes et de la navigation)

vers 1830 Service de diligence Aubenas-Privas-Valence

Valence-Privas : 9 hAubenas-Valence : 14h

Privas-Aubenas : 6 hvers 1850 De Lyon à Valence par le service

régulier de bateaux-vapeur du RhôneSelon le sens du courantLyon-Valence : 5 heures

Valence-Lyon : 10h à 12h

La transformation des modes de vie

L'arrivée du chemin de fer dans les campagnes bouleverse les modes de vie. Il devient possible d'acheminer rapidement des marchandises venues de régions plus ou moins lointaines. On peut désormais acheter et consommer des produits frais (fruits, légume, viandes, poissons) loin des régions productrices. Le régime alimentaire se diversifie ainsi de plus en plus.Le courrier et les journaux circulent beaucoup plus vite ; on s'intéresse à ce qui se passe dans les autres régions qui ne semblent plus si lointaines.Surtout, il devient possible de se déplacer sur des longues distances pour un coût relativement modeste. On visite alors de plus en plus ses parents éloignés, les villes de la région deviennent alors rapidement accessibles. Les gens bougent, les choses changent. Chacun peut rêver d'un autre destin. Beaucoup d'enfants de paysans pauvres tentent leur chance à la ville et deviennent "homme de peine" ou "bonne à tout faire". Le chemin de fer accélère ainsi l'exode rural (le transfert massif des populations des campagnes vers les villes)Pour les plus riches, le tourisme balnéaire (bord de mer) ou montagnard se développe.

Affiche publicitaire de la compagnie Paris – Lyon – Méditerranée

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Une réalisation éphémèreLa ligne Privas-Livron était directement liée à la prospérité de l'exploitation des mines de fer de la région privadoise. Or, depuis les dernières années du XIXe, la production de fer est en déclin à cause de l'épuisement des filons et de la concurrence des mines de Lorraine (Nord-Est de la France). En 1928, la fonderie du Pouzin ferme définitivement et en 1950 le dernier puits privadois cesse toute activité.Le transport des voyageurs est interrompu le 5 décembre 1938. Cette année là, le réseau du chemin de fer était nationalisé et la Société Nationale des Chemins de Fer Français (SNCF) se substituait aux compagnies concessionnaires existantes. Les derniers wagons de marchandises circulent dans les années 1980 et dans les années 1990 la voie commence à être démantelée par tronçons.

Aujourd'hui, l'Ardèche est le seul département français sans aucune ligne de chemin de fer voyageur (une voie ferrée réservée aux transports de marchandises longe le Rhône et la RN 86).

Un système financier capitaliste

La construction d'un réseau ferré nécessite l'utilisation de produits industriels diversifiés (métal, bois, charbon, pierre...) et met en œuvre des solutions techniques nouvelles (viaduc, tunnels...). Elle crée des milliers de nouveaux emplois. La somme d'argent nécessaire à l'investissement est donc colossale.Pour réunir les capitaux (l'argent) nécessaires à la construction et à l'exploitation des lignes, les compagnies de chemin de fer émettent des actions et des obligations que les banques ou les particuliers achètent et revendent. Plus la compagnie réalise de bénéfices, plus ses actions ou obligations prennent de la valeur. Celui qui en possède peut alors les revendre avec un bénéfice. Le chemin de fer contribue ainsi à la naissance d'un système financier mondial (basé sur l'accumulation de capital dans le but de réaliser du profit): le capitalisme.

Les aménagements de la ligne Privas-Livron(attention, plusieurs documents sur 4 pages)

A la différence des routes, le chemin de fer ne peut utiliser de fortes pentes (la traction ou le freinage des convois est difficile voire impossible si la pente est trop forte). Le tracé doit

donc s'affranchir des contraintes du relief en construisant des aménagements qui permettent de franchir montagnes et vallées, ruisseaux et fleuves. Ce sont de nombreux

nouveaux défis techniques que doivent alors surmonter les ingénieurs du XIXe siècle. Voici quelques uns des ouvrages d'art (c'est comme ça qu'on appelle ces équipements)

de la ligne Privas – Livron et de son extension ultérieure jusqu'à Aubenas.

ci-dessous : train sur le viaduc d'Alissas, photo prise vers 1930

Le pont de chemin de fer de La Voulte : projet des cintres et échafaudages pour la pose des arches en fonte. Compagnie PLM en date du 6 juin 1860

Carte postale du pont de La Voulte, début XXe siècle

Croisement, tunnel et réservoir d'eau de La Voulte

Inauguration du tunnel de l'Escrinet en 1910

La descente vers Aubenas après l'Escrinet, 1910

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Que reste-t-il du chemin de fer Livron – Privas aujourd'hui ?Attention : ensemble de documents

La gare début XXe siècle

Le site de la Gare en 2006

Le site de la gare aujourd'hui ▼

Ancien tunnel ferroviaire sous la route départementale rues de Privas dans la montée à l'Escrinet

Le site des mines de l'Horme ▼, le viaduc des mines aujourd'hui ▼ , celui d'Alissas ▼et celui de la Payre près du Pouzin ▼

Repérez le tracé de la voie de chemin de fer sur cette vue aérienne actuelle de Privas

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