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Volume 49, numéro 26 10 avril 2014 Une nouvelle chaire de recherche en droit aura pour mission de promouvoir la recherche et la diffusion des connaissances juridiques sur la sécurité alimentaire. p3 La science en vedette p2 Trois étudiantes, premier bouquin ! p8-p9 Cap sur la diversité et la sécurité

Le Fil 10 avril 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 10 avril 2014

Volume 49, numéro 26 10 avril 2014

Une nouvelle chaire de recherche en droit aura pour mission de promouvoir la recherche et la diffusion des connaissances juridiques sur la sécurité alimentaire. p3

La science en vedette p2 Trois étudiantes, premier bouquin ! p8-p9

Cap sur la diversité et la sécurité

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2le fil | le 10 avril 2014actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateur au Web : Thierry MellonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

L’Universi té Laval ac- cueillera, les 15 et 16 avril, la 4e Assemblée annuelle des Chaires d’excellence en recherche du Canada. À cette occasion, les 19 titu-laires de ces prestigieuses chaires seront présents sur le campus. Les professeurs Marcel Babin et Younès Messaddeq, qui dirigent les deux chaires d’excellence présentes à l’Université Laval, ont voulu donner une couleur particulière à cette rencontre qu’ils orga-nisent avec leur équipe et le Vice-rectorat à la recher-che et à la création. « Les étudiants des trois cycles sont le public cible de cette activité, souligne le profes-seur Babin. C’est à eux que nous voulons nous adresser en priorité. »

L a n c é e n 2 0 0 8 , l e Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada finance, pour une période de sept ans, les travaux de chercheurs de calibre international établis dans une université cana-dienne. Les professeurs Babin et Messaddeq, de la Faculté des sciences et de génie, figuraient parmi les candidats retenus au terme du premier concours qui s’est conclu en 2010. Le bud-get de ces deux chaires, en

Rencontre au sommetLes titulaires de chaire d’excellence en recherche veulent parler science avec les étudiantspar Jean Hamann

Les travaux de Younès Messaddeq et de son équipe de la Chaire sur l’innovation en photonique dans le domaine de l’information et des communications portent, entre autres, sur la conception de nouveaux matériaux de verre destinés à améliorer la fibre optique. photo David Cannon

Les professeurs Marcel Babin et Younès Messaddeq dirigent une chaire d’excellence en recherche du Canada. Leur budget total, en espèces et en nature, dépasse 60 M$.

Marcel Babin dirige la Chaire sur la télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada. Avec son équipe, il met au point de nouvelles technologies d’observation et de meilleurs modèles numériques des écosystèmes arctiques afin de mieux documenter leur variabilité et leurs réponses aux changements climatiques. photo Louise Leblanc

espèces et en nature, dépasse 60 M$.

Depuis 2011, les titulaires de chaires d’excellence se réunissent une fois l’an pour échanger sur leur programme d’activités et sur leurs défis respectifs. « Les trois pre- mières rencontres, qui se sont déroulées devant un auditoire restreint, ont duré une journée ou moins de sorte que chaque titulaire disposait de très peu de temps pour sa présenta-tion, explique le professeur Babin. Cette année, la réu-nion s’étend sur deux jours et demi, dont les deux premiers sont ouverts à tous. Nous avons demandé aux titulaires de chaire d’aller plus loin que la simple présentation de leur équipe et de leur programme de recherche. Ils discuteront des grands enjeux scientifi-ques de leur domaine et vont présenter les résultats de leurs travaux. »

Même si les communi-cations couvrent un large éventail de disciplines scien-tifiques – la photonique et la physique quantique, l’océa-nographie, la santé, les res-sources naturelles et l’énergie –, tout le monde y trouvera son compte, assure Marcel Babin. « La plus grande par-tie de chaque exposé sera vulgarisée de façon à être

comprise par les étudiants et les chercheurs de tous les domaines. Les titulaires de chaire ont l’habitude de prendre la parole devant des auditoires variés. »

Tous les membres de la communauté universitaire sont invités à assister gratui-tement à cette rencontre. Le nombre de places est limité et il faut réserver dès main-tenant. Pour connaître les modalités d’inscription et pour consulter le programme complet de l’activité, rendez-vous à l’adresse ulaval.ca/assemblee-cerc.

La dernière demi-journée de l’assemblée annuelle se déroulera à huis clos. Les chercheurs et les respon-sables du programme dis-cuteront de sujets relevant de l’administration et du fonctionnement des chai-res. « La plupart des titu- laires sont rendus à mi-mandat, souligne le pro-fesseur Babin. Il est donc très probable que nous

abordions le sujet du renou-vellement des chaires. Pour l’instant, cette question est en suspens. »

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3le fil | le 10 avril 2014 actualités UL

C’est une annonce plutôt remarquée qu’a faite le rec-teur Denis Brière, le 8 avril, au Fairmont Le Château Frontenac, lors d’un forum international sur l’agricul-ture familiale en Amérique du Nord. En après-midi, il a annoncé le lancement d’une chaire de recherche en droit sur deux domaines chers aux producteurs agricoles : la diversité et la sécurité ali-mentaires. « La création de la chaire, a-t-il indiqué, s’inscrit dans le contexte de l’expertise de pointe développée à l’Uni-versité Laval au cours des dernières années en matière de sécurité alimentaire. Elle aura pour effet de structurer le domaine du droit agro- alimentaire au niveau local, national et international et de favoriser les maillages entre le milieu universitaire, le secteur agroalimentaire et l’appareil gouvernemental. »

La chaire sera le lieu pour réfléchir de manière cohé-rente et en continu à l’élabo-ration du droit de l’agroali-mentaire dans une perspec-tive de sécurité alimentaire durable. Celle-ci voit le jour grâce à la contribution de 1 M$ sur 5 ans de trois leaders de l’industrie agroalimentaire

Objectif : la sécurité alimentaire mondiale durable

L’Université lance la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentairespar Yvon Larose

du Québec : l’Union des pro-ducteurs agricoles (UPA), F inanc ière agr ico le du Québec – Développement international (FADQDI) et la Coalition GO5.

Sa création survient au moment où le milieu agro- environnemental fait face à d’importants défis. Parmi eux, la perte de l’agrobiodi-versité, l’accaparement des terres arables, le défi de la réciprocité des normes et la difficulté à assurer la péren-nité de certaines productions.

« Pour assurer une sécu-rité alimentaire mondiale durable, il est impératif de s’interroger sur les moyens juridiques de promotion et de protection de la diversité des produits et des modes de production agricoles et alimentaires », a expliqué Geneviève Parent, profes-seure à la Faculté de droit et titulaire de la chaire. Grâce à la contribution des parte- naires financiers et de l’équipe de la professeure Parent, des outils juridiques nationaux et internationaux seront élabo-rés. Ils favoriseront l’enrichis-sement de connaissances qui seront rapidement diffusées auprès des spécialistes et du grand public.

Rattachée à la Faculté de droit, la chaire en deviendra une composante stratégique. Son programme de recherche et de formation pourra comp-ter sur l’important réseau de collaborateurs et de parte- naires mis sur pied par la titu-laire. Les principaux objec-tifs de la chaire consisteront, notamment, en l’étude de régimes juridiques et en l’élaboration de nouveaux instruments juridiques. On fédérera aussi la recherche universitaire et les collabora-tions internationales dans le domaine. La chaire permettra d’accroître les connaissances,

La chaire permettra de réfléchir de façon cohérente et continue à l’élaboration du droit de l’agro- alimentaire

d’exercer un leadership en matière de développements juridiques et de former la relève dans un secteur peu développé.

Selon le président général de l’UPA, Marcel Groleau, les travaux de la chaire s’ins-criront « dans la mouvance de plusieurs initiatives inter-nationales pour la cohérence dans l’élaboration du droit ». Pour le président-directeur général de La Financière agri-cole du Québec et président du conseil d’administration de Financière agricole du Québec - Développement internatio-nal, Robert Keating, les outils

juridiques qui seront élaborés par la chaire « favoriseront la protection de la diversité des modes de production et, ainsi, la viabilité des systèmes de gestion des risques agrico-les ». Enfin, le porte-parole de la Coalition GO5, Denis Morin, vice-président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, a déclaré que la chaire contribuera « à enrichir la réflexion juri- dique sur la spécificité des aliments et de l’agriculture, une caractéristique essen-tielle à la sécurité alimentaire qui est négligée par le droit du commerce ».

La création de la chaire survient au moment où le milieu agroenvironnemental fait face à d’importants défis, comme la perte de l’agrobiodiversité et la difficulté à assurer la pérennité de certaines productions.

De gauche à droite : Sophie D’Amours, vice-rectrice à la recherche et à la création, Denis Morin, vice-président de la Fédération des producteurs de lait du Québec et porte-parole de la Coalition GO5, Denis Brière, recteur, Geneviève Parent, titulaire de la chaire, Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles, Eugénie Brouillet, doyenne de la Faculté de droit, et Robert Keating, président-directeur général de La Financière agricole du Québec et président du conseil d’administration de Financière agricole du Québec - Développement international. photo Marc Robitaille

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4le fil | le 10 avril 2014recherche

en bref

En route vers l’immortalité? Vivre pour toujours sur terre ou dans l’au-delà. Un rêve qui hante sans doute les esprits depuis la nuit des temps. À l’Université comme ailleurs, des scientifiques poursuivent cette quête, notamment en cherchant à déco-der les secrets de l’ovule, cellule immortelle. Mais avant tout, ils explorent des avenues permettant d’augmenter encore la longévité humaine, alors que d’autres étudient plutôt la capacité de la société à s’adapter aux chan-gements démographiques que cela implique : au dernier recensement, le Canada comptait près de 6000 centenaires, surtout des femmes, et on estime que ce chiffre atteindra 80 000 en 2061. Cela, sans parler des intrépides qui pro-posent d’autres façons de vivre éternellement. Le dernier dossier Web de Contact présente l’immortalité sous toutes ses coutures : www.contact.ulaval.ca/en-route-vers-limmortalite.

Le U15 s’associe au réseau mondial des universités de rechercheLe U15, le Regroupement des universités de recherche du Canada, dont fait partie l’Uni-versité Laval, se joint à l’important réseau mondial des grandes universités de recherche d’Amérique, d’Europe, d’Asie et d’Australie afin de relever les défis posés aux établisse-ments à vocation de recherche dans le monde. Le U15 s’associe donc à la Ligue européenne des universités de recherche (LERU), l’Asso-ciation of American Universities (AAU), au Russell Group, au Consortium China 9 Research Universities (C9) et au Group of Eight Australia (Go8) qui forment le réseau mondial des universités de recherche. Les universités membres de U15 sont associées à 80 % de l’ensemble des projets de re- cherche universitaire concurrentiels au Canada. Celles-ci contribuent pour près de 36 milliards de dollars à l’économie cana-dienne chaque année et remettent plus de 75 pour cent de tous les doctorats décernés au Canada.

Les étudiants de la FSA récompensésLe mardi 8 avril, la Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval) a rendu hom-mage à ses boursiers au Théâtre de la cité universitaire. En tout, elle a remis 172 bour-ses d’admission, d’études et de mobilité à des étudiants des trois cycles, pour un total de 325 000 $. Ces bourses reconnaissent la réussite scolaire, l’initiative et le leadership d’étudiants exceptionnels. Elles proviennent de fonds publics et privés, d’entreprises ou d’organismes et s’inscrivent dans la tradition de la Faculté de créer et d’entretenir des liens étroits avec le milieu des affaires. La cérémo-nie annuelle est une occasion privilégiée pour les étudiants de remercier de généreux inves-tisseurs et d’élargir leur réseau professionnel.

Certains problèmes osseux, notamment ceux causés par les maladies parodonta-les, pourraient un jour être résolus grâce aux dents de sagesse! En effet, des cher-cheurs de la Faculté de méde-cine dentaire ont réussi à produire en laboratoire du tissu osseux à partir de cel-lules souches provenant de la pulpe dentaire. Dans un récent numéro du Journal of Biomaterials Applications, Adil Akkouch, Ze Zhang et Mahmoud Rouabhia, du Groupe de recherche en éco-logie buccale (GREB), expli-quent comment ils y sont par-venus en cultivant, dans des conditions qui reproduisent l’environnement naturel de l’os, des cellules souches pro-venant de dents de sagesse.

Les traumatismes, anoma-lies congénitales, résections de tissus cancéreux et mala-dies parodontales sont autant de problèmes qui nécessitent des greffes de tissus osseux. Prélever un morceau d’os sur un patient pour le greffer sur une autre partie de son corps pose toutefois de nom-breux problèmes qui pour-raient être évités en produi-sant du tissu osseux in vitro.

De la dent à l’osDes chercheurs mettent au point une nouvelle méthode pour synthétiser du tissu osseux in vitropar Jean Hamann

« Notre objectif est de créer un équivalent d’os qui peut être greffé sur un patient, qui peut favoriser la proliféra-tion des cellules productrices de tissu osseux – les ostéo- blastes – et qui peut ensuite se résorber pour faire place au tissu osseux natif », résume Mahmoud Rouabhia.

La première étape de cette recette consiste à trouver une matrice qui convient aux besoins des ostéoblastes. Tout comme l’os, ce matériau doit être poreux et accueillant pour les cellules responsables de l’ossification. Les essais menés jusqu’à présent avec le copolymère PLCL donnaient des résultats encourageants à un détail près : les ostéo- blastes n’avaient pas d’affinité pour ce matériau. L’équipe du GREB a eu l’idée d’y ajouter deux composés qui se trou-vent dans l’environnement naturel de l’os : le collagène et de l’hydroxyapatite.

Autre détail important à régler : où se procurer les cel- lules souches à l’aide des-quelles on ensemence cette matrice ? « Il y a des cellules souches génératrices d’ostéo- blastes dans les cordons ombi-licaux, le tissu adipeux, les

muscles, le cœur, le derme et la moelle osseuse, souligne le professeur Rouabhia, mais nous avons eu l’idée de tester une autre source potentielle : la pulpe dentaire. On trouve là une population très homogène de cellules qui peuvent être dif-férenciées en ostéoblastes plus rapidement que les cellules souches d’autres provenan-ces. C’est une caractéristique qui pourrait être avantageuse lorsque l’état d’un patient exige une intervention rapide. »

Six personnes qui s’étaient fait enlever une dent de sagesse ont consenti à ce que celles-ci soient utilisées aux fins de cette étude. Les tests in vitro menés à l’aide de la matrice conçue par les chercheurs montrent que les cellules souches de la pulpe dentaire se différencient en ostéoblastes, s’installent rapidement sur la matrice, y adhèrent bien et envahissent ses pores.

De plus, les chercheurs ont découvert que ces cellules expriment certains gènes associés à la production d’os et qu’elles synthétisent les constituantes de base du tissu osseux. « Notre modèle fonctionne in vitro, constate le professeur Rouabhia. La prochaine étape consiste à démontrer que le tissu osseux ainsi produit peut favoriser la réparation et la régéné-ration de l’os dans un mo- dèle animal. »

Les cellules souches présentes dans la pulpe dentaire se différencient rapidement en cellules productrices de tissu osseux, ce qui pourrait s’avérer un avantage lorsque l’état d’un patient exige une intervention rapide

La matrice de PLCL, à laquelle les chercheurs ont ajouté du collagène et de l’hydroxyapatite, offre un milieu accueillant pour les cellules qui produisent le tissu osseux. En médaillon, une coupe transversale de cette matrice en révèle la structure poreuse, semblable à celle de l’os. photo Mahmoud Rouabhia

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5le fil | le 10 avril 2014 actualités

L’esprit visionnaire de Mgr François de Laval anime toujours l’Université qui porte le nom de celui qui arrive en Nouvelle-France en 1659 pour édifier une église canadienne. Bien décidé à transmettre sa foi dans le Nouveau Monde, le premier évêque de Québec fonde le Séminaire de Québec en 1663. Un établissement qu’il voit à la fois comme un lieu de formation des prê-tres, mais aussi comme la possibilité d’enseigner les arts et les lettres aux adolescents dans un esprit chrétien. Inspirés par ce même besoin d’éduquer les jeunes, ses successeurs fonderont la première université francophone au Canada en 1852. Pour mieux souligner le lien avec le fondateur du Séminaire, l’Université emprunte d’ailleurs le nom de Mgr de Laval, ainsi que les couleurs et le blason de sa famille qui se retrou-vent sur le drapeau de l’établissement.

Même si, formellement, l’Université Laval n’entretient plus de liens admi-nistratifs ni juridiques depuis 1971 avec le Séminaire de Québec, l’intérêt mar-qué de François de Laval pour l’éduca-tion constitue un lien puissant avec le passé. Lui-même élève des meilleures écoles françaises, ce descendant d’une vieille famille noble considère l’édu-cation comme une valeur essentielle. « Dès le 16e siècle, la France s’intéresse à nouveau à la formation de la jeunesse, comme ont pu le faire leurs prédéces-seurs durant l’Antiquité, note Gilles

Deux saints qui ont fait école

Le 3 avril, le pape François a procédé à la canonisation de Mgr de Laval, le premier évêque de la Nouvelle-France dont l’Université porte le nom, ainsi qu’à celle de Marie de l’Incarnationpar Pascale Guéricolas

Routhier, doyen de la Faculté de théo-logie et de sciences religieuses. Selon moi, l’identité de notre université reste marquée aujourd’hui par cet héritage humaniste. Sa culture est pétrie de cet esprit. »

Raymond Brodeur, qui se consacre depuis 20 ans à l’étude de Marie de l’Incarnation à la Faculté de théolo-gie, considère lui aussi la fondatrice du Monastère des Ursulines, partie de France en 1659 pour un aller simple, comme une femme très moderne. Le professeur retraité, qui collabore au Centre d’études Marie-de-l’Incarnation, constate que notre époque a beaucoup de ressemblances avec celle en pleine effervescence dans laquelle évoluait cette

femme passionnée. « Contemporaine de Descartes, Marie de l’Incarnation naît juste avant la période moderne, à un moment où les gens s’interrogent beau-coup, fait remarquer Raymond Brodeur. Elle tente de trouver des réponses sans dogmatisme et sans se soumettre aveu-glément à l’autorité. Profondément pieuse, elle recommande de se fier à son inspiration. »

Trois cent soixante-quinze ans après sa naissance, les chercheurs connaissent la fondatrice du monastère essentielle-ment par ses échanges épistolaires avec son fils bénédictin resté en France. Ses lettres dépeignent une femme ouverte aux autres, prête à apprendre les langues amérindiennes pour mieux compren-dre les Hurons et les Iroquois. Comme directrice du Monastère des Ursulines qui instruit les jeunes amérindiennes, elle refuse d’ailleurs qu’on les francise de force. Marie de l’Incarnation est considérée par plusieurs experts comme la femme à l’écriture la plus puissante du 17e siècle et sa correspondance est étudiée dans plusieurs départements universitaires tant aux États-Unis qu’en Europe. «

L’identité de notre université reste marquée aujourd’hui par cet héritage humaniste. Sa culture est pétrie de cet esprit.

en bref

Une campagne en plein élan Ayant franchi le cap de mi-parcours, la cam-pagne Communauté universitaire 2014 se poursuit dans le but d’atteindre son objectif de 1,9 M$. La Fondation peut compter sur ses nombreux bénévoles. Son équipe de télémar-keting, formée exclusivement d’étudiants, a pris le relais pour solliciter ceux et celles qui n’ont pas répondu à l’appel. Les dons recueillis grâce à cette campagne sont versés entière-ment à l’un ou l’autre des quelque 600 fonds qui permettent de combler des besoins récur-rents importants comme l’offre de bourses, l’organisation d’activités d’enseignement et de recherche, l’achat d’équipement spécialisé, de livres et de périodiques. La clôture de la cam-pagne se fera le 21 mai. D’ici là, vous pouvez toujours contribuer en ligne au www.ful. ulaval.ca ou par téléphone au 656-3292.

C’est la Semaine des diplômés  !Du 5 au 12 avril, l’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL) organise la Semaine des diplômés. Qu’ils habitent en Abitibi, au Saguenay, à Montréal, à Québec, au Manitoba ou en France, tous sont invités à participer aux diverses activités pour se ras-sembler et célébrer leur appartenance. Plus d’une centaine de diplômés ont accepté de devenir des ambassadeurs de la semaine dans leur milieu de travail. Quelque 130 organisa-tions y participent, dont CGI (Québec), la Ville de Trois-Rivières, Creaform (Lévis) et Louis Garneau Sports (Saint-Augustin). Pour consul-ter la liste des activités : www.adul.ulaval.ca/sgc/site/adul/pid/1651.

Création d’un programme de maîtrise en droit notarialLa Faculté de droit offrira un nouveau pro-gramme de maîtrise en droit notarial. Ce programme verra le jour une fois reçues les approbations usuelles du Bureau de coopéra-tion interuniversitaire et du ministère de l’En-seignement supérieur. Le nouveau programme remplacera le diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en droit notarial offert par la Faculté de droit. La formation sera plus avancée et approfondie, et organisée autour de situations professionnelles. Ce programme de 54 crédits durera quatre sessions. Il a été conçu par la Faculté de droit, en partenariat avec trois universités et la Chambre des no- taires du Québec.

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6le fil | le 10 avril 2014

Sur la sous-représentation des femmes en politique

Lors des élections qué-bécoises de 2008 et 2012, moins de 30 % des candi-dats des trois principaux partis étaient des femmes. Lors de la dernière cam-pagne, ce taux était de 29 %, ce qui confirme la tendance au plafonne-ment. Diane Lamoureux estime que cette situation est choquante, mais pas surprenante. « Les gens qui recrutent sont majoritaire-ment des hommes. Ils n’ont pas une imagination débri-dée en ce qui concerne où recruter. Ça reste largement un monde d’hommes. »

Sur la dette publique du Québec

En 2000-2001, la dette brute du Québec s’élevait à 120 G$, soit 52,3 % du PIB. Au 31 mars 2013, elle était de 192 G$, ce qui équiva-lait à 53,6 % du PIB. Selon Jacques Saint-Pierre, la tra-jectoire de la dette publique est « inexorablement ascen-dante » et la responsabilité incombe à tous les partis politiques, gouvernement après gouvernement. « Les effets prévisibles de ce can-cer financier sont notam-ment l’appauvrissement généralisé, la dégradation des soins de santé, la dété-rioration du système édu-catif, la dépréciation des infrastructures et l’exode du capital intellectuel. »

Sur la laïcité après les élections

Pour l’avenir des démocra-ties pluralistes, la laïcité est devenue un incon-tournable, estime Gaston Marcotte. « Si elles ne se protègent pas contre l’intégrisme religieux, elles risquent d’imploser sous les tensions générées par le dogmatisme religieux qui débouchent souvent sur le fanatisme et le ter-rorisme […] Il ne faudrait pas qu’après les élections le débat sur la laïcité tourne en queue de poisson, comme ce fut le cas de la Commission Bouchard-Taylor. »

sciences forestièresils ont dit...

Diane Lamoureux, professeure au Département de science politique

Le Journal de Montréal, 30 mars

Jacques Saint-Pierre, profes-seur associé au Département de finance, assurance et immobilier

Huffington Post Québec, 1er avril

Gaston Marcotte, pro-fesseur associé à la Faculté des sciences de l’éducation Le Journal de Québec, 6 avril

Des chercheurs en sciences forestières ont trouvé une façon de déterminer, avec une étonnante précision, l’âge d’une forêt à partir d’un avion. Pour ce faire, ils ont fait appel à un système de télédétection par laser, appelé lidar, qu’ils ont testé en survolant la forêt Montmorency, le laboratoire forestier de l’Université Laval situé dans la réserve faunique des Laurentides.

« L’une des règles de base en aménagement écosysté-mique des forêts est de main-tenir une diversité dans l’âge des peuplements, explique l’étudiant-chercheur Étienne Bellemare-Racine. Cela per-met non seulement d’assu-rer un approvisionnement continu pour l’industrie, mais aussi de maintenir la diversité des habitats qui correspon-dent à chaque stade de vie d’une forêt. C’est la raison pour laquelle il est important de déterminer avec le plus de précision possible l’âge des peuplements forestiers pour concevoir des plans d’aména-gement adéquats. »

Au Québec, l’âge des peu-plements forestiers est établi à partir de photographies aériennes qui sont analy-sées par des spécialistes du domaine. Selon cette appro-che, les arbres sont regrou-pés par classes de 20 ans et l’âge limite qu’il est possible d’estimer est de 120 ans. « L’image actuelle que nous avons de l’âge des peuple-ments forestiers est impré-cise, de sorte qu’il y a une perte d’information sur la forêt et une simplification de son aménagement », résume l’étudiant-chercheur.

C’est dans l ’espoir de trouver mieux qu’Étienne Bel lemare-Racine, Jean B é g i n , p r o f e s s e u r a u Département des sciences du bois et de la forêt, Nicholas Coops, de UBC, et Benoît St-Onge, de l’UQAM, ont eu l’idée de recourir au lidar. Cet appareil émet un fais-ceau laser en direction d’une cible, capte l’onde réfléchie et construit une image 3D de l’objet. « À partir du nuage de points qu’on obtient, on peut

établir la hauteur des arbres et certaines caractéristiques physiques du milieu comme la topographie et l’humidité du site. Grâce à ces informa-tions, on peut déduire l’âge du peuplement », explique le doctorant.

Le hic consiste à associer les données obtenues à l’aide du lidar à leur significa-tion physique sur le terrain. Pour y arriver, un système Lidar a été installé à bord d’un avion qui a survolé 158 placettes échantillons de 400 mètres carrés situées dans la forêt Montmorency. « Nous connaissions l’âge exact de 1640 arbres de 8 à 179 ans qui poussaient sur ces sites (déterminé à l’aide des anneaux de croissance sur des carottes prélevées des troncs) et nous avions des données sur la hauteur et l’état de santé des arbres, ce qui nous a permis de calibrer notre sys-tème », explique l’étudiant- chercheur. Les résultats, publ iés dans un récent numéro de la revue Forest Research, indiquent qu’à l’aide du modèle qu’ils ont élaboré, les chercheurs par-viennent à prédire avec une erreur inférieure à 10 ans l’âge d’un peuplement forestier.

Ce n’est pas demain la veille que le lidar remplacera les bonnes vieilles photographies aériennes au Québec, recon-naît l’étudiant-chercheur.

Cette photo prise à la forêt Montmorency montre des peuplements forestiers à différents stades de maturité. Le modèle mis sur pied par les chercheurs permet de déterminer avec exactitude l’âge respectif de ces peuplements.

L’âge des forêtsGrâce à un système lidar aéroporté, des chercheurs parviennent à établir l’âge de peuplements forestiers avec une précision inférieure à 10 anspar Jean Hamann

« Un lidar coûte moins cher qu’il y a quelques années, mais on parle tout de même de 100 000 $ par appareil. Toutefois, si les prix conti-nuent de baisser, c’est une technologie qui pourrait être envisagée pour raffi-ner la carte écoforestière du Québec. » «L’image actuelle que nous avons de l’âge des peuplements forestiers est imprécise, de sorte qu’il y a une perte d’information sur la forêt et une simplification de son aménagement

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7le fil | le 10 avril 2014 société

Q3

Une étude de l’Observatoire de la culture et des communications de Québec de l’Institut de la statistique met en lumière l’essoufflement de la croissance dans les ventes du numérique dans le marché de la musique québécoise. L’avis de Aaron Liu-Rosenbaum, professeur en techno-logies musicales et directeur du certifi-cat en réalisation audionumérique à la Faculté de musique

Q Comment expliquer le retard que semble accuser le Québec ?R Je pense qu’il faut considérer les différentes phases de développement de la progression des ventes, sans se limiter aux résultats année après année. Par exemple, de 2002 à 2004, il y a eu une relative croissance dans ce domaine, puis un déclin de 2005 à 2008, avant de remonter légèrement. Il faut prendre conscience que le Québec n’a pas encore développé son marché numé-rique autant que d’autres pays, puisqu’il s’établit ici à environ 27 % contre 40 % environ aux États-Unis. C’est un proces-sus encore en développement en partie à cause de certains facteurs techniques. La diffusion numérique ne se limite pas à la vente de fichiers sur les sites Web. On assiste actuellement à une véri-table explosion de la diffusion, que ce soit avec les radios satellites ou encore avec l’écoute en mode continu à par-tir de sites auxquels on s’abonne. Or, le Canada a un des taux de pénétration du sans-fil parmi les plus faibles des pays de l’OCDE. Par conséquent, cela limite l’audience en mode continu. Comme Américain installé depuis quelques années au Québec, je constate aussi que le service Internet est moins développé ici qu’aux États-Unis. C’est d’ailleurs moins rapide et plus cher. Autant d’élé-ments qui freinent la diffusion numé- rique de la musique.

Q Peut-on vivre de sa musique au Québec alors que le public se tourne de plus en plus vers les téléchargements gratuits?R La création et la diffusion musicales connaissent une véritable démocratisa-tion. On peut enregistrer un album sans

Près de la moitié des Québécois âgés de 18 à 34 ans sont fortement ou plutôt en désac-cord avec l’idée que le Québec devienne un pays. Seuls 13 % des électeurs anglophones appuient l’interdiction du port de symboles religieux aux employés de l’État. Et le tiers des électeurs de Québec croient que le gou-vernement devrait consacrer moins d’argent aux arts et à la culture.

Ces données sont tirées de la Boussole élec-torale 2014, un outil d’éducation politique conçu par des universitaires et visant à stimu-ler l’intérêt des citoyens pour les campagnes électorales. Elles ont été prélevées à différents moments de la campagne qui vient de prendre fin au Québec. La Boussole a aidé des citoyens à se situer sur le plan politique, à trouver leurs repères et à éclairer leur choix. Cette activité originale en était à sa deuxième édition. La fois précédente remonte à 2012, alors que le Parti québécois avait pris le pouvoir.

Le soir du scrutin du 7 avril, à la ferme-ture des bureaux de vote, l’indicateur de la Boussole, hébergé par le site Web de la Société Radio-Canada, indiquait plus de 471 000 visi-tes. En 2012, le nombre d’utilisations s’éle-vait à environ 550 000. « Nous sommes très contents du résultat », souligne le profes-seur François Gélineau, du Département de science politique. Avec ses collègues François Pétry, Éric Montigny et Marc-André Bodet, de même que Patrick Fournier de l’Université de Montréal, il forme le comité scientifique de la Boussole. Ensemble, ils en ont élaboré le questionnaire. Selon François Gélineau, l’uti-lisation de la Boussole a dépassé les attentes. « Fondamentalement, dit-il, les enjeux étaient semblables à ceux de 2012. L’actualité n’a pas changé à ce point. On aurait donc pu s’atten-dre à un désintérêt de la part de l’électorat. Mais je pense que nous avons réussi à relever le défi. »

Une des nouveautés cette année : l’ajout de la question du jour. À un moment de la cam-pagne, les répondants se sont fait demander s’ils préféraient un gouvernement minoritaire ou majoritaire. Une autre fois, la Boussole les a questionnés sur leur opinion à propos des politiciens au cours de la campagne. À une autre occasion, la question portait sur l’enjeu, comme la Charte de la laïcité ou l’intégrité des partis, qui aurait le plus d’influence sur le vote des utilisateurs.

Le questionnaire, quant à lui, contenait plu-sieurs questions audacieuses. L’une d’elles portait sur le nombre d’immigrants que le Québec devrait admettre. Une autre deman-dait si le gouvernement devait privatiser Hydro-Québec. Ou encore : devrait-on inter-dire aux élèves des écoles francophones l’ac-cès aux cégeps anglophones ?

Pour éclairer le choix du citoyenDurant la campagne électorale provinciale, la Boussole électorale a été utilisée à plus de 471 000 reprisesYvon Larose

« Par nos questions, nous voulions que les électeurs se polarisent, explique François Gélineau. Cela prend des questions qui provoquent, qui donnent une saveur à la Boussole et qui représentent des enjeux ali-mentés par les partis. »

Comme en 2012, les questions de la Boussole 2014 se répartissaient en dix caté-gories. À la question relative à l’exploitation du pétrole au Québec, 16 % des hommes estimaient que l’on devrait l’interdire, contre 27 % des femmes. Les réponses révèlent que les électrices se souciaient plus d’enjeux sociaux comme l’éducation et la santé. Les hommes, eux, se préoccupaient davantage d’économie et de constitution. Dans la région de Montréal, les électeurs penchaient plus à gauche sur les questions économiques et sociales que ceux de la région de Québec. Peu importe leur groupe d’âge, les utilisa-teurs de la Boussole considéraient l’écono-mie, suivie de la santé, comme les deux prin-cipaux enjeux. À la question « il faut équili-brer le budget du Québec coûte que coûte », 69 % ont répondu par l’affirmative. Enfin, un dernier constat : durant la campagne, on a observé un pourcentage d’indécis de 20 % chez les 18-34 ans. Chez les 55 ans et plus, la proportion s’élevait à 7 %.

Peu importe leur groupe d’âge, les utilisateurs de la Boussole considéraient l’économie, suivie de la santé, comme les deux principaux enjeux

Aaron Liu-Rosenbaum sur la baisse des ventes de la musique québécoise

aller dans un studio professionnel, en le montant, en l’éditant chez soi avec un logiciel de code source ouvert, puis en vendant les fichiers en ligne. Je viens d’enregistrer un album avec l’Ensem-ble Lagoya, un duo d’accordéon et de guitare classique, qui a réussi à trouver sa niche en vendant sa musique sur un site Web et en se produisant en specta-cle. D’autres artistes se regroupent. À Québec, certains ont ouvert un espace de diffusion, le complexe coopératif Pantoum, sur la rue Saint-Vallier dans le quartier Saint-Sauveur. Ils accueillent des prestations de musiciens et enregis-trent des albums qui sont vendus ensuite sur leur site. Des centres d’artistes en art audio, comme Avatar, permettent aussi d’accroître la diffusion numérique grâce à des événements comme le Mois Multi. Je pense que si les services Internet se développaient davantage, cela permet-trait de créer plus de compagnies audio-numériques qui diffuseraient de la musi-que. Les commerçants pourraient aussi mieux utiliser le commerce en ligne pour élargir leur clientèle. Contrairement à des villes comme New York, par exemple, peu de boutiques au Québec possèdent une interface pour vendre sur Internet.

Q Pensez-vous que la création musi-cale québécoise se distingue ?R Je suis très impressionné par la vie musicale au Québec. Les racines irlan-daises, françaises et anglaises consti-tuent une très riche source d’inspiration et finissent par donner une unité orga- nique à cette musique. Par exemple, on entend davantage ici des instruments comme l’accordéon, souvent associé à la musique folk en Europe. Les paro-les, la poésie occupent aussi une place importante dans la création musicale, une influence, je pense, provenant de la chanson française, mais aussi de chanteurs folk comme Bob Dylan. La musique québécoise a une voix unique selon moi, et elle doit trouver sa place dans le marché mondial. Mes étudiants font une musique très intéressante, que ce soit de la musique rock indépendante ou autre. Par contre, je constate qu’au Québec il existe très peu de programmes pour apprendre la réalisation et l’enre-gistrement audionumériques compara-tivement aux États-Unis. Cela constitue donc une barrière pour les jeunes musi-ciens. Dans le cadre de notre certificat, nous utilisons notamment les instal-lations du Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS). Actuellement, ce pro-gramme ne dure qu’un an, mais je pense que nous pourrions le bonifier en bacca-lauréat, en maîtrise et en doctorat.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Aaron Liu-Rosenbaum

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La fin de l’hiver a été une saison faste pour les écrivains de l’Université. Outre les romans d’Alain Beaulieu (Le festin de Salomé) ou encore de Gérard Duhaime (Sorray, le retour au monde), sur lesquels nous revien-drons, trois œuvres de fiction signées par Sara Lazzaroni, Miléna Babin et Cassie Bérard sont apparues dans les librairies. Petite incursion dans leur univers.

Patchouli (Leméac) – SaRa LazzaRoni« Maman est morte. Je n’ai plus de père, plus d’amis, pas d’amant, pas d’enfants, pas de chien. J’ai vingt-quatre ans. C’est tout ce que j’ai. » Voilà le dur constat que fait Patchouli, l’héroïne de ce tout petit roman. Née de l’union d’une mère et d’un père beatnik et trimballée jusqu’à ses 12 ans sur les routes de l’Ohio, la jeune femme, de retour d’une longue bohème de 5 ans sur les routes du monde en solitaire, revient à Québec où sa mère se meurt du cancer. Désorientée, elle cherche à s’enraciner. C’est en se dénichant un emploi au Dolce Chiara, un res-taurant tenu par un sympathique couple italien et autour duquel gra-vite une faune colorée, qu’elle trouve sa famille d’adoption. En apprenant l’italien, en s’abreuvant à la culture cinématographique de ce pays et en s’attachant à ses nouveaux colocs, elle parviendra à un certain équilibre dans un monde en perte de valeurs.

Les phrases courtes et l’écriture sans fioriture, bien que lyrique, de Sara

Jeunes auteures dans le ventTrois étudiantes ont publié, en février et mars, leur premier roman. Le Fil profite du Salon international du livre de Québec pour s’attarder à ces œuvres de jeunesse qui ne sont pas passées inaperçues. par Anne-Marie Lapointe

Lazzaroni, servent ce récit qui carbure à la nostalgie. Si Patchouli emprunte quelques traits à sa créatrice, il n’en reste pas moins que la jeune écrivaine semble beaucoup plus déterminée que son héroïne. « Je me suis lancée dans Patchouli à 17 ans, confie l’étudiante au baccalauréat en anthropologie qui en compte 20 aujourd’hui. « J’ai entamé toutes sortes de projets d’écriture en parallèle, mais il y avait toujours le désir d’achever celui-là. » Disant écrire de façon très intuitive, elle compte bien s’adonner à cette activité toute sa vie et raconte avoir déjà envoyé un autre manuscrit à son éditrice. Ce qui l’ins-pire? « J’aime ce qui sort de l’ordinaire : le trash, l’hétéroclite, les auteurs qui savent exprimer des choses parfaite-ment ordinaires d’une façon nouvelle et surprenante! ». L’auteur-compositeur-interprète Jean Leloup en est, à ses yeux, le parfait exemple.

les fantômes fument en cachette (XYz) – miLéna BaBinC’est un autre récit de jeune femme vivant à Québec que nous sert ici Miléna Babin. Également en manque de repères, Maeve vit sous l’emprise d’un amour fusionnel d’adolescence qui ne semble pas vouloir mourir. La jeune femme forme, avec Loïc et Fred, un trio aux liens ambigus et disten-dus étant donné que Fred parcourt le monde et que Loïc partage sa vie avec une autre femme. Une rencontre avec Max, un guitariste, laisse entrevoir que Maeve pourrait bien se détacher de ses fantômes et ainsi accéder à l’âge adulte, comme le souhaite Murielle,

la vieille octogénaire qui vit au-dessus d’elle et qui ne manque pas de la ser-monner : « Vous n’avez pas trente-six mille vies à vivre, ma chère. Et vous n’êtes pas éternelle non plus. » Il est question, dans ce livre très jeune de facture, de musique, de sexe, d’un petit peu d’amour et… de cigarette.

Cette histoire, et surtout les person-nages, habite Miléna Babin depuis 10 ans. « Je me sentais littéralement hantée par eux; c’est d’ailleurs là que l’idée des fantômes m’est venue », raconte l’étudiante au baccalauréat en langue française et rédaction qui a profité de ses années d’université pour rédiger son premier manuscrit. C’est sous le parrainage littéraire de François Dompierre, un écrivain qu’elle admire, qu’elle a mené ce pro-jet d’écriture à terme. Chef de pupitre de la section arts du journal Impact Campus, la jeune auteure dit sou-haiter poursuivre sur sa lancée, mais affirme que, dans un monde idéal, elle pratiquerait à la fois le métier d’écri-vaine, de blogueuse, de chroniqueuse et de journaliste. « J’ai besoin de me prononcer sur des sujets bien réels », confie-t-elle.

Miléna Babin sera au Salon du livre de Québec pour des séances de signa-tures le jeudi 10 avril de 17 h 30 à 19 h, le vendredi 11 avril de 12 h à 13 h, le samedi 12 avril de 12 h à 13 h et le dimanche 13 avril de 15 h à 16 h au stand des éditions XYZ.

D’autres fantômes (DRuiDe) – caSSie BéRaRDS’il est aussi question de fantômes dans ce livre, nous sommes loin de l’univers de Miléna Babin. Cassie Bérard, doctorante en études litté- raires et chargée de cours en création littéraire, s’est plutôt glissée dans la peau d’un père de famille, Albert, dont la vie bascule après qu’il ait vu une femme se suicider dans le métro de Paris, place Trocadéro. Obnubilé par cette morte, il délaisse compagne,

enfants et boulot pour se mettre en quête de son identité. De fausses pis-tes en fausses pistes, il en vient à dou-ter de tout. Tandis qu’il tente de faire la lumière sur le passé de la morte, sa propre enfance lui revient, dominée par la figure d’un père colérique et trop rarement éclairée par la présence d’une sœur partie trop vite et d’un grand-père affectueux qui lui répétait « qu’on ne meurt jamais par manque de mer-veilles, mais uniquement par manque d’émerveillement ».

Ce roman complexe, tout en méan-dres, dominé par le monologue intérieur

Les écrivaines Miléna Babin, Sara Lazzaroni et Cassie Bérard. photo Marc Robitaille

d’un personnage en quête de vérité, a été maintes fois remanié par son auteure et a exigé trois ans de réécriture. Cassie Bérard s’est notamment inspirée de Romain Gary, pour le mythe du double, et de Michel Butor, dont le personnage principal, dans le roman L’emploi du temps, se perd dans la ville qui l’accueille ainsi que dans ses souvenirs. « Comme je ne suis pas partie de moi pour créer cet univers, cet univers est devenu une partie de moi, estime-t-elle. Placer cette quête dans un lieu où je ne vis pas et la confier à un homme que je ne suis pas donnait à mon imagination toutes les libertés, et

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9littérature

Jeunes auteures dans le ventSalon international du livre de Québec

Voici une liste non exhaustive des membres de la communauté universitaire qui partici-peront à cette grande fête du livre qui débute aujourd’hui jeudi pour se poursuivre jusqu’au dimanche 13 avril au Centre des congrès de Québec.

JeuDi 10 aVRiL

À 16 h, Sylvie Nicolas (Les variations Burroughs), doctorante en études littéraires, participera à une rencontre d’auteurs à l’Es-pace Tandem.

À 16 h, Miléna Babin (Les fantômes fument en cachette) participera à une rencontre d’auteurs à l’Espace jeunesse Desjardins.

VenDReDi 11 aVRiL

À 18 h, Gérard Duhaime (Sorray, le retour au monde), professeur au Département de socio-logie, participera à une rencontre d’auteurs à l’Espace Tandem.

À 18 h, Annie Cloutier (Aimer, materner et jubiler), doctorante en sociologie, sera une des invitées de la table ronde « La mère dans tous ses états : écrire sa joie et son désarroi » à la Grande Scène Archambault.

SameDi 12 aVRiL

À 15 h, Jocelyn Létourneau (Je me sou-viens?), professeur au Département des scien-ces historiques, donnera son point de vue lors de la table ronde « Avoir 20 ans au Québec : on se raconte quelle histoire? » à la Grande Scène Archambault.

Dimanche 13 aVRiL

À 12 h, Louis Balthazar (Nouveau bilan du nationalisme au Québec), professeur retraité du Département de science politique, partici-pera à une rencontre d’auteurs qui se tiendra à la Grande Scène Archambault.

À 12 h 30, Serge Payette (Flore nordique du Québec et du Labrador), professeur au Département de biologie, et Henri Dorion (De Trois-Rivières à Percé. Des noms entre évidence et apparence), chargé de cours au Département de géographie, participeront à une rencontre d’auteurs à l’Espace Tandem.

À 13 h 30, Sophie Létourneau (L’été 95), pro-fesseure au Département des littératures, par-ticipera à une rencontre d’auteurs à l’Espace Tandem.

Pour en savoir plus sur la programmation du Salon international du livre de Québec : silq.ca/programmation.

Les écrivaines Miléna Babin, Sara Lazzaroni et Cassie Bérard. photo Marc Robitaille

Les œuvres de fiction signées par les trois étudiantes sont présentement en librairie

d’un personnage en quête de vérité, a été maintes fois remanié par son auteure et a exigé trois ans de réécriture. Cassie Bérard s’est notamment inspirée de Romain Gary, pour le mythe du double, et de Michel Butor, dont le personnage principal, dans le roman L’emploi du temps, se perd dans la ville qui l’accueille ainsi que dans ses souvenirs. « Comme je ne suis pas partie de moi pour créer cet univers, cet univers est devenu une partie de moi, estime-t-elle. Placer cette quête dans un lieu où je ne vis pas et la confier à un homme que je ne suis pas donnait à mon imagination toutes les libertés, et

à mes personnages, une portée univer-selle. » L’écriture de ce premier roman a permis à la doctorante de prendre conscience des pouvoirs esthétiques de l’écriture et de la complexité de la fic-tion. Elle souhaite, pour la suite des cho-ses, forger une œuvre à la hauteur de ses aspirations littéraires.

Cassie Bérard sera présente au Salon du livre pour des séances de dédica-ces le vendredi 11 avril de 18 h 30 à 19 h 30, le samedi 12 avril de 17 h à 18 h, et le dimanche 13 avril de 15 h à 16 h au stand des éditions Druide.

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10 scienceen bref

Colloque annuel de la Chaire Anticosti Le colloque annuel de la Chaire de recherche industrielle CRSNG en aménagement intégré des ressources de l’île d’Anticosti aura lieu le vendredi 25 avril, de 9 h à 12 h, à l’auditorium du pavillon d’Optique-photonique. Sept étudiants-chercheurs associés à la chaire pré-senteront leurs travaux. Les relations entre le cerf de Virginie et les plantes de l’île d’Anti-costi seront au cœur des discussions. Le col-loque est ouvert à tous et aucune inscription n’est nécessaire, mais on demande de confir-mer sa présence en écrivant à sonia. [email protected]. photo Vanessa Viera

Le polimètre HarperÀ ce jour, le gouvernement conservateur du Canada a réalisé, en tout ou en partie, 82 % de ses promesses électorales. C’est le résul-tat auquel sont parvenus les chercheurs du Centre d’analyse des politiques publiques de la Faculté des sciences sociales à l’aide d’un outil d’analyse et d’information appelé polimètre. « C’est plus que ce à quoi l’opinion publique s’attendait », soutient le professeur François Pétry, du Département de science politique. Selon lui, le pourcentage continuera probablement d’augmenter d’ici les pro- chaines élections en 2015. « Plusieurs promes-ses, dit-il, sont encore en suspens aujourd’hui et leur réalisation est attendue. » Les cher-cheurs ont analysé 141 promesses électorales. Leur classement s’appuie sur une analyse des communiqués de presse du gouvernement, des articles de loi et d’autres sources officielles ou journalistiques. Les résultats du polimètre sont régulièrement mis à jour et accessibles au www.poltext.org/polimetre.

Création d’un baccalauréat intégré en informatique et gestionLe mardi 1er avril, les membres du Conseil universitaire réunis en séance ordinaire ont donné le feu vert à la création d’un baccalau-réat intégré en informatique et gestion. Le projet doit maintenant obtenir l’approbation du ministère de l’Enseignement supérieur. Le Comité exécutif de l’Université fixera ensuite la date de son implantation. Le programme de 90 crédits sera rattaché à la Faculté des scien-ces et de génie (FSG). Il a été élaboré conjoin-tement par le Département d’informatique et de génie logiciel de la FSG et le Département des systèmes d’information organisationnels, de la Faculté des sciences de l’administration. Le programme viendra répondre aux besoins croissants des secteurs public et privé, notam-ment en ce qui concerne les défis que repré-sente la virtualisation des marchés.

Les opérateurs d’un réseau d’eau po- table dans de petites municipalités sont pris dans un étrange dilemme. D’une part, leurs propres données sont insuffi-santes pour bien suivre les variations de la qualité de l’eau potable dans tout leur réseau et pendant toute l’année. D’autre part, les données que les autorités gou-vernementales leur fournissent sur leur eau sont si abondantes et si complexes qu’ils parviennent difficilement à les interpréter. Résultat ? Les petites muni-cipalités ne disposent pas d’un portrait global de la qualité de leur eau pota-ble. La chose pourrait toutefois chan-ger grâce aux travaux d’une équipe du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD).

En effet, l’étudiante-chercheuse Anna Scheili et les professeurs Manuel Rodriguez et Rehan Sadiq ont mis au point un outil qui génère un indice de la qualité globale de l’eau potable d’un réseau à partir de données facilement mesurables par les opérateurs. Les détails de ce projet ont été présentés lors du colloque annuel du CRAD qui se déroulait le 28 mars sur le campus.

Pour mettre au point cet outil, les cher-cheurs ont travaillé de concert avec les opérateurs d’un réseau d’eau potable dans une des 25 petites municipalités du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador. À chaque endroit, 20 paramètres physi-ques, chimiques et microbiologiques de l’eau ont été mesurés, sur une période de

Pour y voir plus clair dans l’eau potable

Le travail des opérateurs d’un petit réseau d’eau potable pourrait être simplifié grâce à un outil conçu par des chercheurs du CRAD par Jean Hamann

L’indice de qualité globale de l’eau potable est calculé à partir de variables facilement mesurables. Même les petites municipalités disposant de peu de moyens pourraient y avoir recours. photo Anna Scheili

Les opérateurs d’un petit réseau d’eau potable pourront utiliser cet outil pour repérer les périodes de l’année et les sections du réseau exigeant une attention particulière de leur part

deux ans, à différents moments de l’an-née et à différents points des réseaux.

Les chercheurs ont utilisé ces données pour concocter un indice de qualité glo-bale de l’eau potable. « Nous avons tra-vaillé à partir de l’indice pour l’eau brute élaboré par le Conseil canadien des ministres de l’environnement, explique Anna Scheili. Au départ, j’espérais pou-voir produire un outil universel, mais en cours de route, j’ai réalisé qu’il fallait l’adapter aux caractéristiques du réseau de chaque municipalité. Nos analyses indiquent que notre indice parvient à

bien décrire la variabilité temporelle et spatiale de la qualité de l’eau potable dans un petit réseau. Cet indice repose sur huit variables facilement mesura-bles, ce qui constitue un élément impor-tant étant donné que les petites muni-cipalités disposent de moyens finan- ciers limités. »

L’étudiante-chercheuse présentera bientôt cet outil aux municipalités qui ont collaboré au projet. « Les opéra-teurs pourront l’utiliser pour repérer les périodes de l’année et les sections de leur réseau qui exigent une attention particulière de leur part, explique-t-elle. L’étape suivante consistera à créer un outil d’aide à la décision qui guidera les opérateurs dans les actions qu’ils doivent mener pour atteindre les objec-tifs de leur municipalité en ce qui a trait à la qualité de l’eau potable. »

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11artsen bref

La maison d’Herman « Quelle serait la maison rêvée pour quelqu’un qui vit dans une cellule de 6 pi X 9 pi? » C’est la question qu’a posée l’artiste Jackie Sumell à Herman Wallace, ce membre des Black Panthers qui a été interné pendant plus de 40 ans à la prison d’Angola, le pénitencier d’État de la Louisiane. Amorcé en 2001, ce projet a pris la forme d’une correspondance qui a duré plusieurs années entre l’artiste et le prisonnier. Après la mort d’Herman Wallace à l’automne dernier, le projet s’est poursuivi et demeure un lieu de questionnement fonda-mental sur les droits humains. Il touche tant les questions politiques et raciales que l’archi-tecture de l’imaginaire et l’art relationnel.photo Renée Méthot/Galerie des arts visuels

Jusqu’au 20 avril, à la Galerie des arts visuels de l’édifice La Fabrique (295, boul. Charest Est).

Jazz à l’honneurLes amateurs de jazz vocal ne voudront pas manquer la soirée présentée par les grands ensembles Les voix du jazz dirigés par Rémy Tremblay. Deux grands ensembles occupe-ront tour à tour la scène pour interpréter des chansons de Sting, Bruno Mars, Adele, les Backstreet Boys, Anders Edenroth, Bill Evans, Scott Leonard, John Lennon, Paul McCartney et Laurent Voulzy.

Mardi 22 avril, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Coût d’entrée : 10 $ pour le grand public et 5 $ pour les étudiants. On peut se procurer des billets au bureau 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault aux heures de bureau ou à la porte le soir du concert.

Chœurs et cinémaC’est sur le thème « Chœurs et cinéma » qu’aura lieu le concert du Chœur de l’Uni-versité Laval. La soirée promet avec, au programme, des airs pour chœur provenant de véritables petits chefs-d’œuvre cinémato-graphiques comme Amadeus, La vie est belle, Le prodige (Shine), Les Choristes, 1492 - La conquête du paradis, etc. Plus de 70 chanteurs seront sur scène, sous la direction musicale et artistique de Guy Lavigne.

Samedi 12 avril, à 20 h, à l’église Saint-Thomas-d’Aquin (2125, rue Louis-Jolliet). Billets en vente au coût de 25 $ (régulier) et 15 $ (étudiant), ou à la porte le soir du concert au coût de 30 $ (régulier) et 15 $ (étudiant). On peut se les procurer au local 3548 du pavillon Alphonse-Desjardins. Réservation : 418 656-3242.

Les finissants de la concen-tration en dramaturgie et mise en scène du programme de baccalauréat en théâtre concoctent chaque année un spectacle dont on ne ressort jamais indemne. La présente cohorte ne fait pas exception à la règle avec une relecture surprenante d’une pièce de l’auteur roumain Matei Visniec. Son titre, Théâtre décomposé ou L’homme pou-belle ou Les Laveurs de cer-veaux, laisse présager le pire, entendu dans le sens de com-plètement éclaté. Pour rester dans le ton, les 12 finissants ont baptisé leur collectif Cercle de la Bête non iden-tifiée ou Les décompilateurs

ou La solution. S’agit-il de science-fiction, de fantasti-que, d’horreur ? Aucun de ces genres. Il y est plutôt question de sentiments d’ab-surdité et d’oppression, de mal-être, mais aussi de poé-sie, d’amour et de passion avec, à la clé, une interroga-tion essentielle : qu’est-ce qui relie les êtres humains ?

« L’écriture de Visniec est teintée des expériences qu’il a vécues lors de du régime totalitaire en Roumanie sous Nicolae Ceausescu, dit Cassandra Duguay, finis-sante en théâtre et codirec-trice de production. « Il a été influencé par Kafka, Ionesco et Beckett, ajoute-t-elle. En

fait, ses personnages sem-blent toujours fuir quelque chose. Parce qu’ils sont pri-vés de points de repère, ils se réfugient dans l’imaginaire. »

Il est difficile sinon impos- sible de raconter ou de résu-mer ce spectacle au pro-pos éclectique. Traversée notamment par une folle au tricot, un illusionniste, une dresseuse d’animaux et un mangeur de viande, la pièce ne cesse de rebon-dir, fracassant les miroirs de l’illusion. Il revient à cette galerie de person- nages de sortir de leur zone de confort et de se reconstruire au fil de ces fragments de vie éparpillés. Concrètement, la pièce est divisée en 24 mo- dules pouvant tous être joués de manière indépendante. Les étudiants se sont particu-lièrement intéressés au lien qui unissait ces différents tableaux.

Liberté absolueLes finissants en théâtre jouent d’audace avec une pièce peuplée de personnages à reconstruire par Renée Larochelle

Les finissants ont plongé tête première dans l’univers onirique de Matei Visniec. Au premier plan : Gabrielle Girard (la folle). photo Marc Robitaille

« Comme le prescrit Matei Visniec dans Théâtre décom-posé, la seule contrainte à respecter lorsqu’on monte ses monologues est la liberté absolue », explique Robert Faguy, professeur de théâtre au Département des littéra-tures qui épaule les étudiants dans ce projet, en collabora-tion avec Liviu Dospinescu, également professeur de théâtre. Le défi consiste donc à recomposer l’univers oni-rique de l’auteur, tout en y ajoutant une touche person-nelle visant à faire vibrer les cordes sensibles du public.

À quoi ce public peut-il d’ailleurs s’attendre ? « À une pièce qui sort de l’ordi-naire », répond modestement Cassandra Tremblay. Mais à voir évoluer les étudiants en répétition, à quelques jours de la première, il faut s’atten-dre à un spectacle résolument excentrique, dans lequel des jeunes passionnés de théâtre mettent tout leur cœur et toute leur âme.

Le programme de bac-calauréat en théâtre existe depuis 10 ans. La finalité de la concentration dramaturgie et mise en scène est la créa-tion d’une pièce et la prise en charge de tous les éléments de la production par les finis-sants, soit la mise en scène, l’éclairage, le son, la scéno-graphie, les costumes et le jeu.

Les 15, 16 et 17 avril, à 20 h, au Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS), au local 3655 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Billets au coût de 12 $ en prévente et de 14 $ à la porte. Nombre de places limité. Réservations : [email protected]

Traversée par une folle au tricot, un illusionniste, une dresseuse d’animaux et un mangeur de viande, la pièce ne cesse de rebondir

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le fil | le 10 avril 2014actualités UL12

Avis officielDirecteur général du premier cycle Renouvellement du mandat du directeur

Avis est par la présente donné, conformément aux articles 11 et 182 des Statuts de l’Université Laval, que le mandat du directeur général du premier cycle se terminera le 30 juin 2014.Le Conseil d’administration devra donc, sur présentation du vice-recteur aux études et aux activités internationales, renommer pour quatre ans le titulaire en poste, ce dernier ayant indiqué qu’il sollicitera un renouvellement de mandat, ou procéder à la nomination d’un nouveau titulaire. Le présent avis a pour objet de solliciter l’avis des membres de la communauté universitaire sur l’opportunité de renommer le titulaire de ce poste.Le vice-recteur aux études et aux activités interna-tionales invite toute personne de la communauté universitaire qui le désire à lui formuler son avis à ce sujet au plus tard le 30 avril 2014, aux coor-données suivantes : Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales, pavil-lon des Sciences de l’éducation, bureau 1534, Université Laval, tél. : 418 656-2591, télécopieur : 418 656-5131, courriel : [email protected].

Ceci n’est pas un avis de concours.

Monique Richer, Secrétaire générale

Conseil d’administration Séance ordinaire du 16 avril 2014

ordre du jour1. Ouverture de la séance2. Ordre du jour3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 26 mars 20144. Communications du président et du recteur5. Questions des membresSur consentement des membres- Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 janvier 20146. Recommandation du Comité exécutif- Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 28 février 2014- Recommandation du Comité exécutif7. Amendement no 9 au Règlement du Régime complémentaire de retraite de l’Université Laval (RCRUL)8. Autorisation des emprunts à court terme pour l’année 2014-2015Huis clos (pts 10 et 11)Ordre du jour courant9. Enjeux de la recherche à l’Université Laval (information - suite)10. Budget 2014-2015 : approbationClôture de la séance

La cérémonie en hommage aux récipiendaires des bourses d’excellence Hydro-Québec s’est tenue le 3 avril au pavillon La Laurentienne. Cette année, plus de 80 étudiants des trois cycles d’enseignement provenant d’une dizaine de facultés ont reçu une bourse Hydro-Québec pour un montant total de 285 000 $. Les montants des bourses s’échelonnent de 1 250 $ à 15 000 $. Il s’agit notamment de bourses entre-preneuriales, d’admission, de recrutement, de leadership et développement durable, de mobilité internationale ou

encore de bourses de l’Institut Hydro-Québec en environne-ment, développement et société.

La cérémonie était organisée par le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales sous la présidence d’honneur de Gina Savard, chef régionale des relations avec le milieu à Hydro-Québec, et de François Pothier, vice- recteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite.

Les membres de l’Association pour la simulation des Nations unies de l’Université (ASNUUL) sont reve-nus enchantés de leur séjour à New York qui s’est déroulé du 30 mars au 3 avril. Le groupe de 30 étudiants, qui représentait l’Égypte, y a décroché la mention Délégation remarquable

(Outstanding Delegation), qui consti-tue la plus importante des quatre men-tions attribuées par les organisateurs de la simulation. Vingt-quatre autres délégations l’ont obtenue. De plus, les déléguées Éva Renaud et Lysandre Rousseau-Théberge ont remporté une mention d’honneur pour la rédaction

de leur exposé de principes (position paper) ainsi que pour leur perfor-mance sur leur comité, le Fonds des Nations unies pour l’enfance.

Plus de 5000 étudiants provenant de 30 pays participent à cette simulation des Nations unies qui est la plus impor-tante au monde.

Une simulation des Nations unies réussie

Hydro-Québec remet 285 000 $ en bourses

Les délégués 2014 de l’Association pour la simulation des Nations unies de l’Université affichant fièrement, à New York, leur mention «Déléguation remarquable».

Plus de 80 étudiants des trois cycles d’enseignement provenant d’une dizaine de facultés ont reçu une bourse Hydro-Québec cette année. photo Jacques Beardsell

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« Cette crainte de se laisser approcher… C’est une chose de dire que je suis capable d’aimer, c’est autre chose de dire que je suis capable de me laisser aimer. » La phrase provient de Jeanne (nom fic-tif) dont le père est décédé alors qu’elle n’avait que 4 ans. Cette épreuve lui a appris très jeune qu’une personne qu’on aimait de tout son cœur pou-vait disparaître du jour au lendemain. Inconsciemment peut-être, Jeanne a toujours maintenu une certaine dis-tance avec les autres, par peur de voir ceux qu’elle aimait lui être enlevés un jour. Même chose pour Lucie (nom fic-tif) qui a perdu très jeune son frère et pour qui s’inves-tir auprès de nouvelles per- sonnes et créer des liens dura-bles n’a jamais été facile. La peur de revivre des émotions

Un grand videChez l’enfant, la mort d’un parent proche a des répercussions sur toute la viepar Renée Larochelle

douloureuses liées à la perte est inscrite en elle, à vie.

« Le deuil vécu dans l’en-fance laisse des traces indé-lébiles, un peu comme un tatouage sur la peau », dit Justine Mc Hugh, dont le mémoire de maîtrise en ser-vice social porte sur l’in-fluence du deuil chez des adultes ayant connu cette épreuve. Aux fins de son étude, la travailleuse sociale a rencontré 6 hommes et 6 femmes endeuillés avant l’âge de 12 ans, que ce soit d’une mère, d’un père, d’une sœur ou d’un frère.

À côté des personnes qui vont craindre de s’attacher ou de s’engager, d’autres vont plutôt valoriser les rela-tions humaines dans leur vie à cause justement de sa fragilité, rapporte Justine Mc Hugh. « Les gens sont

précieux, on ne sait pas ce qui peut arriver demain », confie une répondante. Chez d’autres encore, l’immense besoin d’affection va entraî-ner un désir d’exclusivité, que ce soit sur le plan amical ou amoureux, de même qu’une recherche de sécurité. Ce qu’ils n’ont pas eu dans leur enfance, ils vont tenter de le trouver à l’âge adulte.

Le deuil influence égale-ment le parcours scolaire, mais pas toujours négative-ment. Par exemple, une jeune

femme endeuillée de sa mère à l’âge de 9 ans a souligné que l’expérience l’avait incitée à mettre les bouchées doubles à l’école. Adolescente, elle avait entendu son entourage soulever des doutes sur ses capacités à continuer d’obte-nir de bons résultats en rai-son de l’épreuve vécue. Ces commentaires ont agi sur elle comme un véritable coup de fouet. Quant au choix d’une profession, plusieurs répon-dants ont mentionné que leur besoin de trouver des

Aux fins de son étude, la travailleuse sociale a rencontré 6 hommes et 6 femmes endeuillés avant l’âge de 12 ans, que ce soit d’une mère, d’un père, d’une sœur ou d’un frère.

réponses à la vie et à la mort les avait peut-être incités « à placer l’humain au centre de leur travail ».

Par ailleurs, la plupart des participants ont le sen-timent d’avoir été mis de côté lors de la mort de leur proche. Le flou maintenu autour des circonstances du décès ou encore l’absence d’explication sur la mort ou le deuil a contribué à alimenter la confusion. « On sous-estime grande-ment l’effet que peut avoir la mort d’un proche sur un enfant, dit Justine Mc Hugh, travailleuse sociale à Deuil-Jeunesse. Contrairement à l’adulte, il ne comprend pas totalement ce qui lui arrive. Il peut continuer à jouer, à faire comme s’il n’était pas affecté, alors qu’à l’intérieur, il vit beaucoup d’émotions. En tant qu’adulte, il ne faut pas avoir peur de lui parler et de l’inciter à parler de ce qu’il ressent. »

Justine Mc Hugh révèle que plusieurs personnes ont trouvé difficile de grandir avec le « souvenir raconté » de la petite sœur ou du petit frère décédé. « Comme elles ne l’avaient pas connu, elles ne pouvaient s’appuyer sur rien, dit-elle. D’où la sen-sation de grand vide qui les envahissait parfois. »

«On sous-estime grandement l’effet de la mort d’un proche sur un enfant. Contrairement à l’adulte, il ne comprend pas totalement ce qui lui arrive.

Il a écrit les best-sellers La Galaxie Gutenberg et Pour comprendre les médias. Il est également l’auteur d’une métaphore fameuse « le village planétaire » et d’une formule- choc « le médium, c’est le message ». Ceux et celles qui s’intéressent aux techniques modernes de la communi-cation et à leur incidence sur la société auront tout de suite reconnu Marshall McLuhan. Ce professeur d’université canadien, décédé en 1980, était à la fois histo-rien et analyste des médias. Intellectuel inclassable, il procédait par intuition. Il fut qualifié en son temps de visionnaire.

« Cet “homme de l’ im- primé”, comme il aimait se définir, a démontré une acuité étonnante, affirme le professeur Jean Mercier, du Département de science

McLuhan le visionnaireDès les années 1960, le célèbre penseur canadien entrevoyait le 21e sièclepar Yvon Larose

politique. Dès les années 1960, il imaginait les contours d’Internet et de Google. Il voyait la télévision comme une technologie très impor-tante qui allait se métamor-phoser et s’unir à d’autres technologies de l’information et de la communication. »

Ce soir, le jeudi 10 avril, à compter de 19 h, le profes-seur Mercier donnera une conférence à la bibliothèque Gabrielle-Roy sur le thème « Le 21e siècle selon Marshall McLuhan : entre imaginaire et réalité ». Cette présentation s’inscrit dans les Rencontres du numérique de l’Institut Technologies de l’informa-tion et Sociétés.

Selon lui, le fameux théo-ricien des communications avait vu juste. « Le monde d’aujourd’hui est intime-ment interconnecté, explique Jean Mercier. Comme dans

un village, on se rapproche les uns des autres grâce à ces images électroniques qui nous arrivent de partout de façon instantanée et qui nous font voir notamment les ten-sions et les conflits. Les rap-prochements entre le monde et notre quotidien sont vécus de façon intense. »

Pour McLuhan, l’important n’était pas le contenu véhi-culé par un média, presse écrite comme télévision, radio comme cinéma, mais plutôt comment un média véhicule et façonne son contenu. Il affirmait que les médias transforment notre façon de percevoir les messa-ges et qu’ils influencent l’hu-main autant sinon plus que le contenu lui-même.

« On attache beaucoup d’importance au contenu d’un message, souligne Jean Mercier. Mais, derrière, il y a le médium sous la forme d’une lettre, de paroles, d’Internet qui joue sur notre incons-cient, qui le conditionne. »

L e s m é d i a s m o d e r -nes, McLuhan les classait en médias « chauds » ou

« froids ». La presse écrite appartient à la première catégorie, le téléphone, à la seconde. Les médias chauds transmettent un flux impor-tant d’information. Ils sont complets en eux-mêmes. En comparaison, les médias froids demandent à l’indi-vidu de compléter l’infor-mation pour comprendre le message qui lui est transmis. C’est le cas d’une conversa-tion téléphonique alors que la personne ne voit pas son interlocuteur.

Jean Mercier a connu Marshall McLuhan durant les années 1970, lorsqu’il étudiait en France. Leur première rencontre a eu lieu durant un congrès inter-national sur l’information. Lors d’un échange, le cé- lèbre théoricien lui explique que l’écriture d’un roman est le rêve de nombreux journalistes. « Ne réalisent-ils pas, disait-il, qu’ils sont déjà profondément dans la fiction? Le journalisme est un roman collectif. »

Selon le professeur, ce commentaire peut s’inter-préter par le fait que les médias ont rendu plus émo-tif le lien du citoyen avec ceux qui font l’actualité. « La vie privée du politicien nous intéresse, soutient-il, un peu comme un roman qu’on se crée, un roman collectif qu’on suit comme un feuilleton; on vibre avec ça. »

Marshall McLuhan chez lui, à Toronto, en 1972, entouré de livres et d’un téléviseur allumé. photo CP Robert FlemingUne simulation des Nations unies réussie

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« J’ai le regret de vous annoncer que le jury n’a pas retenu votre candidature pour ce projet […] Veuillez agréer nos salutations distin-guées ». Des lettres de refus de ce genre, qui représen-tent chaque fois une petite

Le revers de la médaille

Avec « Vente d’inventaire », Hélène Matte propose une réflexion insolite sur la vie d’artiste par Renée Larochelle

fin du monde pour un artiste, Hélène Matte en a reçues des dizaines au cours des dernières années. Certains auraient jeté ces missives à la poubelle, tandis que d’autres les auraient enfouies au fond d’une armoire. Pas Hélène

Matte. Au contraire, cette doctorante en littérature et arts de la scène et de l’écran a non seulement conservé ces lettres, mais elle a décidé de les exposer à la face du monde, plus précisément à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Sur les murs, le visiteur peut aussi admirer une centaine d’œu-vres réalisées par cette artiste de talent.

« L’idée de ce projet m’est venue en réfléchissant sur la

condition précaire que vivent les artistes », explique Hélène Matte, titulaire d’un bac-calauréat et d’une maîtrise en arts visuels. « On ne voit jamais la somme de travail qui se cache derrière une œuvre et on connaît très mal les conditions de pratique artis-tique, assure-t-elle. J’ai voulu faire une étude de cas en me servant de ma propre expé-rience. En fait, ma réflexion tourne autour d’une ques-tion : que valent la culture

et l’art dans notre société? » Sur le mode de l ’auto- dérision, l’étudiante a inti-tulé son exposition « Vente d’inventaire ».

On y trouve des dessins, des tableaux, des affiches, des photos, beaucoup de choses intéressantes, en somme, pour qui souhaite acquérir une œuvre unique. Tout est à vendre, à des prix défiant toute compétition. Chaque vente sert à éponger une partie de ses dettes d’étu-des, souligne avec franchise et humour cette jeune femme dans la mi-trentaine qui n’a pas la langue dans sa poche. Un encan aura d’ailleurs lieu à la salle d’exposition (au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins) aujourd’hui, jeudi, à 17 h 30. L’exposition se termine le lendemain 11 avril, en fin d’après-midi.

Pour illustrer à quel point les artistes ont la vie dure dans notre société, Hélène Matte a intégré à son expo des statistiques qui portent à réfléchir. Par exemple, en 2010, 20 % des artistes en arts visuels n’avaient tou-ché aucun revenu de créa-tion, 36 % en avaient tiré un revenu inférieur à 5 000 $, 28 %, un revenu allant de 5 000 $ à 19 999 $ et 16 %, un revenu de 20 000 $ et plus. Alors, pourquoi continuer, demande-t-on à la princi-pale intéressée? La réponse fuse, vibrante. « Il me semble que je n’aurai jamais assez de temps pour répondre à cette question, affirme-t-elle.

Hélène Matte espère que sa vente d’inventaire fera réfléchir le public sur les conditions de vie souvent difficiles des artistes.

C’est peut-être pour cela que je continue... J’aime ce que je fais, même si je connais des revers. Et mon interdis-ciplinarité me rend libre et polyvalente. »

Hélène Matte compte à son actif plusieurs expositions de dessins, ainsi que des perfor-mances visuelles et littéraires. Elle a présenté des specta-cles au Québec, au Canada, en Amérique du Nord et en Europe. Elle donne aussi des ateliers de poésie, écrit des articles sur l’art et organise des événements culturels. Et, malgré les déceptions qui jon-chent sa route, elle demeure persuadée de suivre la bonne voie. La sienne. «On ne voit jamais la somme de travail qui se cache derrière une œuvre

Récemment, une femme de ménage employée dans une galerie d’art italienne a cru bien faire en jetant à la poubelle des morceaux de carton, de papier journal et des miettes de biscuits qui jonchaient le sol. Malheureusement, ces « ordures » étaient une installation de l’artiste new-yorkais Paul Branca pour l’exposition « Display Mediating Landcape ». Même méprise pour un appariteur lors de la Biennale de Venise en 1978 qui a décidé de repeindre ce qui lui apparaissait comme une simple porte. C’était en fait une œuvre de Marcel Duchamp, artiste majeur du 20e siècle et inventeur du ready-made, qui consiste à choisir un objet manufacturé et à le désigner comme une œuvre d’art.

Des exemples frappants qui interrogent la définition même d’œuvre d’art, Jocelyn Maclure et Patrick Turmel en ont donné plusieurs le 2 avril, lors d’une conférence

Qu’est-ce que l’art aujourd’hui et quelle est sa place dans la société actuelle ? Voilà des questions qui ont été débattues lors d’une conférence donnée par la Faculté de philosophie.par Renée Larochelle

Art et désenchantement

prononcée au Musée national des beaux-arts du Québec. Ces deux professeurs à la Faculté de philosophie avaient intitulé leur exposé « L’art dans un monde désen-chanté », titre qui annonçait les couleurs des réflexions qui allaient suivre : où va donc l’art aujourd’hui ?

Au cœur de ce processus de désenchante-ment, il y a eu l’essor de la science, ont expli-qué les conférenciers. Alors qu’au Moyen Âge, l’art avait une fonction pédagogique et servait à raconter les moments forts du récit biblique aux fidèles, c’est l’imitation de la réalité qui a guidé les artistes « classiques ». Au début du 20e siècle, des artistes comme Picasso ont rejeté la figuration pour créer leur propre univers. Le processus d’autonomie de l’art s’est pour-suivi avec l’art contemporain. Aujourd’hui, c’est l’artiste qui décide de ce qui est de l’art ou non, souligne Patrick Turmel, citant le contro-versé artiste britannique Damien Hirst pour

qui « tout est de l’art » et qui est connu pour son œuvre « décadente » comprenant entre autres cadavres d’animaux et crânes humains constellés de diamants.

Toutes ces questions en ont soulevé une autre, cruciale : est-ce à l’artiste de décider du rôle qu’il doit jouer ? Sans doute, mais on doit distinguer le rôle de l’artiste de la mission du musée. Et quel devrait être le rôle d’un musée en 2014 ? Selon Jocelyn Maclure, le musée doit offrir un espace de réflexion plutôt qu’un espace de gratifica-tion. Il ne doit donner ni dans l’élitisme ni dans l’hermétisme, mais être un lieu ouvert au plus grand nombre.

Faut-il fournir des outils au visiteur afin qu’il évite de juger une œuvre selon les concepts de beauté ou de laideur? C’est là qu’entre en jeu le travail du conserva-teur muséal. Par exemple, si une personne ne retient de Guernica de Picasso – qui dénonce le bombardement de la ville de Guernica lors de la guerre d’Espagne – qu’il s’agit d’un tableau « pas mal beau » ou « pas mal laid », il y a un problème, de signaler Jocelyn Maclure. Dans ce tableau, la beauté (ou la laideur) demeure en effet un critère superficiel. Pourquoi cette œuvre m’est-elle présentée ? Voilà la question à se poser.

En conclusion, Patrick Turmel et Jocelyn Maclure ont cité les propos du philosophe et collectionneur d’art américain Nelson Goodman : « Les rapports qui ont été faits sur les musées suggèrent qu’ils ressemblent parfois à un stade, où ce qui compte est l’abondance du public qui passe les portes. D’un autre côté, il peut être possible qu’un musée ressemble plus à un hôpital : l’im-portant n’est pas le nombre de patients qui y entrent, mais ce qui leur arrive quand ils y sont. »

« Le musée doit offrir un espace de réflexion plutôt qu’un espace de gratification », estime Jocelyn Maclure, professeur à la Faculté de philosophie. image Nick Kenric

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en bref

Cinq athlètes d’ici au Défi Est-Ouest Cinq représentants du Rouge et Or participe-ront au 12e Défi Est-Ouest de Sport interuni-versitaire canadien (SIC) le 10 mai à London, en Ontario, match regroupant des athlètes qui seront admissibles au repêchage 2015 de la Ligue canadienne de football (LCF). Le porteur de ballon Christophe Normand, les joueurs de ligne offensive Karl Lavoie et Danny Groulx, le joueur de ligne défensive Brandon Tennant et le secondeur Mathieu Masseau prendront part à la classique annuelle, qui rassemblera près de 90 étudiants-athlètes. Pour une quatrième année consécutive, l’entraîneur-chef du Rouge et Or Glen Constantin pilotera la formation de l’Est lors du match. Il s’agira d’une huitième présence pour Constantin au Défi Est-Ouest, dont une septième à titre d’entraîneur-chef.

photo Yan Doublet

Pour des jeunes actifs !Faites bouger votre marmaille durant les matinées de la fin de semaine. Le PEPS offre à la session printemps-été plusieurs activités s’adressant aux enfants de 2 à 17 ans. Les tout-petits auront l’occasion d’apprendre à nager ou à perfectionner leurs habiletés lors des cours de natation du programme de la Croix-Rouge. Les 6 à 17 ans pourront s’exercer à développer ou à découvrir des activités phy-siques et sportives telles que le badminton, le basketball, le cheerleading, le judo, l’escalade, le golf, la zumba et bien d’autres activités. Vos ados? Ils adoreront s’éveiller au rythme du cardio-vélo, du kendo, du trampoline, de la natation, etc. Le club de sauvetage junior leur apportera des émotions fortes en les initiant à l’autosauvetage et à la formation de sauveteur. Inscrivez-les en ligne dès maintenant au peps.ulaval.ca.

Cours offerts aux employés Encore ce printemps, les employés de l’Uni-versité bénéficient d’un programme de cours qui leur est réservé. Le Comité sur la santé globale, en collaboration avec le Service des activités sportives, propose quatre cours : la marche sportive (lundi 12 h 10-13 h 30), la zumba (mardi 12 h 10-13 h), le Pilates au sol (mercredi 12 h 10-13 h 10) ainsi que le yoga (jeudi 12 h 15-13 h 15). Les inscriptions débu-tent le mardi 15 avril par téléphone au 418 656-PEPS ou sur place à la réception du PEPS de 9 h à 21 h.

Performant autant sur les pistes d’ath-létisme que sur les parcours de cross-country, Charles Philibert-Thiboutot a été nommé étudiant-athlète de l’année du programme d’excellence sportive Rouge et Or hier soir, 9 avril, lors du 63e Gala du mérite sportif Rouge et Or qui se tenait dans le nouvel amphithéâtre- gymnase du PEPS.

Champion provincial et athlète de l’année du RSEQ en cross-country l’automne dernier, Charles Philibert-Thiboutot avait raflé le bronze au championnat de SIC, aidant le Rouge et Or à monter sur la troisième marche du podium. Cet hiver, il a ajouté deux médailles aux nationaux d’athlétisme, dont une première d’or en carrière sur 1500 m. Charles Philibert-Thiboutot avait auparavant été élu athlète de la ren-contre lors du championnat provincial remporté par le Rouge et Or et athlète de l’année du réseau RSEQ. Une année bien remplie, à laquelle s’ajoute une par-ticipation aux Jeux de la Francophonie de Nice, et aux Mondiaux FISU de cross-country en Ouganda.

Les récipiendaires des huit prix majeurs du programme sportif de l’Université ont été dévoilés devant près de 600 convi-ves lors de ce 63e Gala, qui se déroulait sous la présidence d’honneur de Manon Fortin, directrice des opérations de l’Hô-tel Universel Québec. L’athlète de l’an-née était choisi parmi les gagnants des quatre catégories principales. Charles Philibert-Thiboutot faisait partie du lot, lui qui avait été élu étudiant-athlète par excellence en sport individuel plus tôt dans la soirée.

RecRue PaR eXceLLence Marie-Colombe St-Pierre a pris les grands moyens pour qu’on retienne son nom dès sa première saison avec le club

Charles Philibert-Thiboutot, athlète de l’année

d’athlétisme. La coureuse ne s’est pas contentée du titre de recrue de l’année du RSEQ, elle a également été nommée Athlète féminine par excellence, en plus d’être l’auteure de la performance de l’année sur piste grâce à ses résultats sur 300 m. C’est d’ailleurs son épreuve de prédilection, elle qui a grimpé sur la troi-sième marche du podium lors du cham-pionnat canadien.

PRiX Jean-maRie De KonincK Du méRite acaDémiqueLa première saison de la fondeuse Camille Pépin au sein du Rouge et Or s’est amorcée par une sélection au sein de l’équipe canadienne qui a participé aux Universiades de Trentino en Italie. Elle a ensuite démontré son grand potentiel grâce à une neuvième place lors du sprint du Carnaval de l’Université du Vermont, une course du circuit NCAA. Pépin a conclu sa campagne par une neuvième position lors des nationaux, remportant au passage une médaille d’argent lors du sprint par équipe. Tout ça en maintenant une moyenne de 4,08 dans ses études en psychologie.

étuDiante-athLète PaR eXceLLence en SPoRt inDiViDueLAprès avoir participé aux Universiades à Kazan en Russie, la joueuse de badmin-ton Stéphanie Pakenham a maintenu une fiche parfaite en simple de 20-0 sur le circuit provincial et national, en route vers le titre de championne canadienne. Cette victoire lui assure une partici-pation aux mondiaux universitaires à Cordoba en Espagne l’été prochain. Son tableau de chasse 2013-2014 inclut également le titre d’athlète féminine par excellence du RSEQ, de championne provinciale en simple et de médaillée de bronze en double mixte.

étuDiante-athLète PaR eXceLLence en SPoRt coLLectiF Esther Gilbert s’est avérée une menace constante comme attaquante du club de volleyball cette année, comme en fait foi sa moyenne de points par manche de 3,23, la cinquième au Québec. Sélectionnée sur la deuxième équipe d’étoiles canadiennes et la première au Québec, Esther Gilbert a conclu sa saison par une présence dans la formation étoilée du tournoi natio-nal, où elle a aidé le Rouge et Or à finir troisième.

étuDiant-athLète PaR eXceLLence en SPoRt coLLectiFÀ sa quatrième saison, le défenseur du club de soccer Nafi Dicko-Raynauld a pris place parmi la première équipe d’étoiles du RSEQ ainsi que parmi la deuxième formation étoilée de SIC, sans compter l’équipe d’étoiles du championnat canadien. Nafi Dicko-Raynauld y a joué un rôle important dans la conquête de l’argent remporté par le Rouge et Or, étant notamment choisi joueur du match de la demi-finale. Cette deuxième place couron-nait une année de rêve sur le terrain pour le joueur de soccer qui a éga-lement porté les couleurs canadien-nes lors des Universiades de Kazan en Russie.

équiPe De L’annéeSeule formation championne au niveau national parmi les finalistes, c’est sans surprise que le club de football Rouge et Or a été élu équipe de l’année. Après avoir remporté une 11e Coupe Dunsmore consécutive, symbole de la suprématie au Québec, l’équipe a poursuivi son chemin jusqu’à la grande finale de la Coupe Vanier, qu’elle a rem-portée sur son propre terrain en défai-sant les Dinos de Calgary 25 à 14. Le Rouge et Or améliorait ainsi son pro-pre record de SIC avec une huitième Coupe Vanier.

Le 63e Gala du mérite sportif Rouge et Or a consacré les meilleurs athlètes de l’annéepar Mathieu Tanguay

Le coureur est arrivé bon premier au terme du parcours de 7,5 km de l’Invitation Rouge et Or qui s’est tenue sur les Plaines en octobre dernier. photo Yan Doublet

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le fil | le 10 avril 2014

16 au fil de la semaine

En quoi les jeunes croient-ils ?

Il y a 25 ans, Alain Bouchard, sociologue des religions et chargé de cours à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, avait mené une enquête auprès des étudiants du Cégep de Sainte-Foy. L’exercice avait révélé que, en 1988, 63 % d’entre eux disaient croire en Dieu, 71 % à la télépathie et 65 % aux rêves prémonitoires. Et qu’en est-il en 2014 ? Les 2076 répondants d’aujourd’hui adhèrent beaucoup moins à la nébuleuse ésotérique que leurs prédécesseurs et ils sont 47 % à ne revendi-quer aucune identité reli-gieuse alors qu’ils n’étaient que 9 % à le faire en 1988. Sans compter que plus de la moitié d’entre eux ne s’associent à aucun parti politique et qu’ils sont peu nombreux à croire en la nécessité d’une Charte de la laïcité.

Jeudi 10 avril, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 813 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

La face cachée de la dune

En plus d’être un élément-clé des Îles-de-la-Madeleine et de couvrir 30 % de son territoire, les dunes rem-plissent de nombreux rôles écologiques en lien avec la réduction de l’érosion et la recharge de la nappe phréatique. Lors de la conférence « La face cachée de la dune », la doctorante à l’Institut de recherche en biologie végétale (UQAM) Alice Roy-Bolduc expliquera comment, grâce à la biologie moléculaire, il est possible d’étudier la diversité fon- gique des dunes des Îles-de-la-Madeleine et de mieux comprendre cet écosystème tout aussi fascinant que fragile. Elle parlera notam-ment des champignons micorhiziens qui aident les végétaux des dunes à acqué-rir plus de nutriments et à résister à la sécheresse, à l’ensablement, à la salinité et aux pathogènes. Cette communication est présen-tée par le Centre d’étude de la forêt.

Jeudi 10 avril, à 14 h, au local 1210 du pavillon Charles-Eugène-Marchand.

Le Maghreb en fête

Qui dit fin de session dit partys à la tonne. En voici un, organisé par l’Asso-ciation des Marocaines et Marocains et l’Association des Tunisiens de Québec, qui promet un dépaysement culturel assuré pour tout Québécois de souche ! La troupe folklorique maro-caine Dakka Marrakchiya viendra faire un tour accom-pagnée d’un joueur de mezoued, un instrument à vent traditionnel de Tunisie. Le prix un peu cher de l’ac-tivité peut se justifier si l’on considère le buffet concocté par les Grillades Torino ainsi que des prix de présence alléchants. Les deux asso-ciations en profiteront pour rendre hommage à trois femmes de la communauté qui se sont démarquées.

Samedi 19 avril, à 19 h, au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 30 $ pour les étudiants et 40 $ pour le grand public. On peut se procurer des billets auprès d’Idriss Zerghouni (581 888-4149) ou de Rita El Otmani (418 653-0002).

Home sweet home

Quels sont les facteurs qui conditionnent les préfé- rences et les choix rési-dentiels des ménages de la région métropolitaine de Québec ? C’est ce que l’on saura lors de la prochaine conférence-midi de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de dévelop-pement régional (ESAD) qui sera prononcée par Jean-Yves Tellier, chargé de cours à l’ESAD, et Frédéric Brie, économiste à la Ville de Québec. Tous deux se pencheront sur les résultats de la plus vaste enquête sur le sujet dans la Capitale-Nationale menée auprès de 2500 répondants en 2010. On y apprendra quels sont les types de logements les plus prisés, les emplace-ments les plus recherchés, les échelles de prix ainsi que les caractéristiques d’aménagement privilégiées selon l’âge, le statut, la com-position et le revenu des ménages.

Vendredi 11 avril, à midi, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

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Une violoniste et lauréate avec orchestre

C’est lundi soir que l’on pourra entendre le fruit du travail accompli toute l’année par les étudiants de l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique et de leur chef, Andrei Feher. On pourra également appré-cier le savoir-faire de la lauréate du Concours solo avec Orchestre, la violoniste Audrey Michaud. Durant ce programme, l’orchestre interprétera la Sérénade nº1 en ré majeur, op. 11, de Johannes Brahms, le premier mou-vement du Concerto pour violon en mi mineur, op. 64, de Mendelssohn, qui mettra en vedette Audrey Michaud, ainsi que La Moldau, un poème symphonique de Bedrich Smetana. L’Orchestre de la Faculté a pour mission de préparer les instrumentistes aux exigences d’interpré-tation du répertoire à un niveau professionnel en plus d’accompagner les productions de l’Atelier d’opéra.

Lundi 14 avril, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Coût : 10 $ pour le grand public et 5 $ pour les étudiants. Des billets sont en vente au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault ou encore à la porte le soir du concert.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Dans la peau d’une réfugiée

Connaissez-vous le comité d’Entraide Universitaire Mondiale du Canada à l’Université Laval (EUMC-Laval) ? Celui-ci organise des campagnes et des acti-vités qui visent à promou-voir le droit à l’éducation, l’égalité des sexes et la lutte contre la pauvreté. Demain vendredi, le comité organise un party « dans le noir » afin de financer la campagne Mettre en lumière d’EUMC qui consiste à acheter des lampes solaires pour que des jeunes filles réfugiées, notamment au Kenya, puis-sent étudier en soirée et suivre des cours de rattra-page. Les braves qui assiste-ront à l’activité ne pourront se déplacer qu’au moyen d’accessoires fluorescents et auront peut-être l’occasion de se mettre quelque chose sous la dent si le hasard le veut bien !

Vendredi 11 avril, dès 21 h, au local 2300 du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 7 $. Information : [email protected]

Expédition en vélo solaire jusqu’au Kazakhstan

Le prochain 5 à 7 cycliste de la Coop Roue-Libre au café Le Fou ÆLIÉS ne sera pas piqué des vers. En effet, on y présentera l’aventure vécue par une trentaine d’aventuriers à vélo solaire qui ont traversé l’Europe d’est en ouest pour atteindre Astana, la capitale du Kazakhstan. Anick-Marie Bouchard, seule nord- américaine à participer en solo à l’aventure, animera une causerie après la projec-tion d’un long métrage sur ce rallye époustouflant de 8 200 kilomètres. La présen-tation débute à 19 h, mais tous sont invités à arriver avant pour jaser et boire une des nombreuses bières de microbrasserie du Fou ÆLIÉS.

Mardi 15 avril, 5 à 7 suivi de la présentation à 19 h, au café Le Fou ÆLIÉS du pavillon Alphonse- Desjardins. On con- firme sa présence au : www.facebook.com/events/449228185223922.

14/04