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Volume 50, numéro 15 11 décembre 2014 Hugo Laporte, 23 ans, qui rêve un jour d’interpréter Figaro dans Le barbier de Séville de Rossini, remporte les grands honneurs du prestigieux Concours OSM Standard Life, dont le jury était présidé par Kent Nagano. p11 Un baryton à la voix d’or photo Marc Robitaille 2014 en images p8-9 Verte et électrisante p3

Le Fil 11 décembre 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 11 décembre 2014

Volume 50, numéro 15 11 décembre 2014

Hugo Laporte, 23 ans, qui rêve un jour d’interpréter Figaro dans Le barbier de Séville de Rossini, remporte les grands honneurs du prestigieux Concours OSM Standard Life, dont le jury était présidé par Kent Nagano. p11

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2le fil | le 11 décembre 2014actualités UL

en bref

La Ville de Québec, un nouveau partenaire du CFDDLe Centre de formation en développement durable (CFDD) peut désormais compter sur un nouvel allié, la Ville de Québec. Avec un appui de 125 000 $, la municipalité devient un partenaire majeur du projet et la première ville à y participer. « Ce programme innova-teur s’inscrit parfaitement dans notre vision et notre définition d’une ville intelligente, attrayante et performante », a déclaré Julie Lemieux, vice-présidente du comité exécutif responsable de l’aménagement du territoire.

Le CFDD offre une formule pédagogique in -teractive axée sur le partage d’expériences. Ce centre de formation souhaite que les partici-pants développent des aptitudes par une par-ticipation à des projets concrets, des confé-rences interactives et des études de cas. « Il ne fait aucun doute que le CFDD, qui offre un environnement d’apprentissage dynamique et un carrefour d’échanges multidisciplinaires, permet de consolider la position de l’Univer-sité Laval sur l’échiquier québécois et cana-dien dans le domaine du développement durable. Notre objectif est de rallier d’autres villes et municipalités à ce programme nova-teur », souligne André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie.

Pour plus de détails sur le CFDD : cfdd.ulaval.ca

L’Alliance Université de Bordeaux-Université Laval honoréeLors de la remise des 29e Prix d’excellence de l’administration publique du Québec, qui s’est tenue le 19 novembre au Centre des congrès de Québec, l’Alliance Université de Bordeaux-Université Laval (ABL) a reçu une mention spéciale dans la catégorie « Rayonnement international ». Cette catégorie vise tout projet qui contribue à accroître la pratique et la cul-ture internationales au Québec et qui assure à son organisation un rayonnement internatio-nal. L’ABL repose sur de grands axes de con-naissances tels la santé et le vieillissement de la population, les ressources naturelles et le développement durable, les sciences politi-ques ainsi que le droit international et euro-péen. À ce jour, quatre réseaux scientifiques d’envergure ont été mis sur pied grâce à cette alliance dans les domaines de l’optique-photonique et laser, de la nutrition, de l’eau, ainsi que du bois et de la forêt.

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Mélissa Côté, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Pierre-Luc Tremblay, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Q Pourquoi, en ces temps de compressions budgétai-res, le Conseil d’administra-tion s’est-il penché sur la question des conditions d’emploi des gestionnaires de l’Université ?R Il s’agit d’un exercice statu-taire obligatoire qui est inscrit dans les règlements de l’Uni-versité. Le conseil d’adminis-tration était tenu de réviser et éventuellement d’apporter des correctifs aux conditions.

Q Comment cette révision et les analyses dont elle découle ont-elles été effectuées et par qui ?R Cette révision a été effec-tuée par le Comité des res-sources humaines du Conseil d’administration, un comité composé exclusivement de mem bres indépendants sié-geant sur notre conseil. Le Comité fait une recommanda-tion à notre conseil qui, pour sa part, est formé d’une majo-rité de membres internes. Le Conseil en discute en l’absence des gestionnaires de l’institu-tion et décide. Dans le cas spé-cifique qui nous concerne, la décision a été adoptée après une analyse détaillée du dos-sier par une très forte majorité des membres du Conseil d’administration.

Q Qu’est ce qui est différent entre les conditions actuelles et celles qui existaient avant ?R Tout d’abord, nous avons reconduit les paramètres des conditions de réaffectation des membres de la direction lorsque leur mandat est ter-miné et qu’ils ne quittent pas l’Université. Ainsi, lorsqu’un membre est réaffecté ailleurs dans l ’organisation, son salaire ne doit pas être main-tenu et celui-ci doit décroître graduellement jusqu’à ce qu’il

atteigne la valeur du salaire de son nouveau corps d’emploi. Le règlement prévoyait une décroissance sur trois ans pour des membres ayant com-plété un mandat de cinq ans, mais aucune disposition n’était prévue pour des mem-bres ayant complété un man-dat de dix ans. Nous avons donc ajusté cette décroissance salariale pour qu’elle s’effec-tue sur une période de six ans plutôt que de trois ans, et ceci, par souci d’équité.

Q Est-ce que cette mesure va exercer une pression financière sur le budget de l’Université en ces temps de compressions où tout le monde est appelé à faire des efforts ?R Aucunement, car le coût de cette mesure est présentement nul et le sera pour plusieurs années à venir. En effet, non seulement le coût associé à cette extension de baisse de salaire après mandat ne sur-viendra pas avant plusieurs années, mais il dépendra, dans

une large mesure, du nombre de personnes concernées qui seront encore à l’emploi de l’Université. Par exemple, si on pose l’hypothèse que l’âge de la retraite des membres de la direction ne dépasserait pas 70 ans, plusieurs personnes, dont le recteur, ne bénéficie-ront pas de cette mesure et le coût additionnel moyen par membre de la direction sera d’environ 7000 $ par an du -rant la période concernée par la baisse de salaire. Il est im -portant de noter que, globale-ment et en prenant en compte les derniers ajustements enté-rinés par le Conseil d’adminis-tration, il est beaucoup plus économique d’avoir une équipe de direction en place pendant dix ans que d’en avoir deux différentes sur des pé -riodes de cinq ans chacune. En bout de piste, le Conseil a adopté une mesure qui favo-rise la réduction des dépenses en regardant le dossier dans sa globalité. Il est évident que le Conseil n’a aucune intention d’augmenter les dépenses en cette période d’austérité. Ceux et celles qui en concluent autrement font éminemment fausse route.

Q Est-ce-que cette approche de réduction salariale pro-gressive est chose commune à l’Université ou ailleurs ?R Non. En général, que ce soit pour un professionnel ou un cadre, le salaire est maintenu quelle que soit la réaffecta-tion. Il en est ainsi dans la fonction publique, dans le monde municipal ou encore dans les institutions universi-taires publiques du réseau de l’Université du Québec (UQ). Il est certain qu’une telle approche permettrait, si elle était élargie, d’aider à l’at-teinte des objectifs de com-pressions non seulement de l’Université, mais aussi du gouvernement.

Q Avez-vous l’intention de la proposer aux syndicats et au gouvernement ?R Puisque, dans le cas pré sent, on parle d’aspects concernant des employés

syndiqués qui sont conven-tionnés, des discussions préa-lables entre les gestionnaires et les syndicats s’avéreraient nécessaires.

Q Est-ce qu’il est vrai qu’on peut parler de bonification salariale pour les dirigeants de l’Université ?R En aucun cas. Les salaires des dirigeants de l’Université sont gelés par la politique salariale gouvernementale depuis de nombreuses années et nous n’avons pas l’intention de les augmenter.

Q Est-il vrai, comme le titrait récemment le journal Le Soleil, que les règles gou-vernementales en la matière n’ont pas été suivies ?R C’est absolument faux. Les règles ont été rigoureusement suivies, que ce soit celles du gouvernement ou celles de l’institution. La seule règle qui n’a pas été suivie est celle de la divulgation aux médias d’in-formations traitées en huis clos, bien que cette façon de faire soit en accord avec les bonnes pratiques de gouver-nance par un conseil d’admi-nistration. La communication de ces informations aux mé -dias constitue un manque-ment à l’éthique par certaines personnes et a, de ce fait, en -traîné une controverse basée sur une manipulation mal-veillante d’informations par-tielles et erronées.

Q Que se passe-t-il si un dirigeant quitte l’Université pour aller travailler ailleurs ?R Il ne bénéficiera pas de la mesure de baisse graduelle de salaire. Un membre de la di -rection de l’Université qui quitte l’institution a six mois de salaire pour se trouver un autre emploi. Si la personne se trouve un emploi avant la fin de la période de six mois, le montant qu’elle recevra sera coupé en conséquence.

À lire aussi : Précisions du président du C.A. de l’UL, 5 décembre 2014 à bit.ly/1vFL0Z2

Entrevue avec John R. Porter Les conditions d’emploi des membres de la direction : une approche axée sur la réduction des coûts et l’équitépar Claudine Magny

John R. Porter, président du Conseil d’administration de l’Université Laval et ex- professeur du Département des sciences historiques de l’Université Laval. photo Patrick Altman / MNBAQ

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L’électrification des véhicules est appelée à jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les gaz à effet de serre par Yvon Larose

Une voie d’avenir prometteuse et nécessaire

Au Québec comme ailleurs dans le monde, les voitures électriques représentent actuelle-ment moins de 1 % du parc automobile. D’ici 10 ans toutefois, en raison du progrès techno-logique rapide, notamment en ce qui concerne les batteries, la proportion de ces voitures devrait avoir augmenté de façon significative. C’est là un des faits saillants du rapport inti-tulé Électrification des transports : une pers-pective québécoise. Cette récente étude a été réalisée par une équipe d’étudiants et de pro-fesseurs de l’Université Laval rattachés au CIRRELT, au CRAD, au CRG et au REPARTI. Elle était au cœur de la conférence d’ouver-ture du colloque de l’Institut technologies de l’information et sociétés, tenu le 2 décembre. La rencontre avait pour thème « Présent et avenir des transports électrifiés, intelligents et interconnectés au Québec ». Elle s’est tenue à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

« Électrifier les transports apparaît comme une solution potentielle à un problème envi-ronnemental », a affirmé Audrey Durand, doctorante en génie électrique, durant la conférence d’ouverture. Elle a indiqué qu’au Québec, les transports sont responsables, à eux seuls, de 43 % des émissions totales de gaz à effet de serre.

Le moteur électrique offre plusieurs avan-tages sur le moteur classique à combustion interne. Son architecture est beaucoup plus simple. Il contient moins de pièces, sa durée de vie est supérieure, il est plus léger et son entretien coûte moins cher. « De plus, a ajouté Audrey Durand, de 80 à 85 % de l’énergie sert

réellement à la propulsion du véhicule. Dans l’autre type de moteur, la proportion n’est que de 17 à 21 %. »

Les particuliers hésitent à se procurer une voiture électrique pour deux raisons : un prix de vente élevé et une autonomie très relative de la batterie. Prenons le cas de la Mitsubishi i-MiEV. Elle est vendue 30 000 $ et son auto-nomie plafonne à 160 kilomètres. « À elle seule, a précisé l’étudiante, la batterie coûte 50 % du prix du véhicule. »

Quelque 3 000 autos électriques ont été vendues au Québec en 2014, soit la moitié des ventes canadiennes. Selon Audrey Durand, le Québec est favorisé, dans ce dossier, par l’hydroélectricité qu’il produit. Ainsi, dans l’hypothèse d’un parc automo-bile électrique de 300 000 unités, l’énergie requise annuellement pour l’alimenter corres-pondrait à seulement 0,5 % de la consomma-tion annuelle totale actuelle au Québec. « Ce résultat, a-t-elle soutenu, nous dit que les ins-tallations hydroélectriques devraient pouvoir produire suffisamment d’énergie pour ali-menter les véhicules électriques québécois dans l’avenir. »

Jean-François Rougès est inscrit au doctorat en sciences de l’administration. Prenant la parole à son tour, il a expliqué que dans 80 % des usages, l’autonomie des batteries des autos électriques actuelles ne constituait pas un problème. Ces véhicules sont, pour l’es-sentiel, utilisés pour de petits trajets. Il est possible de les recharger à domicile, au travail ou dans des lieux publics. « Le problème, a-t-il dit, survient si vous voulez sortir de la ville, en

particulier si vous souhaitez aller dans les zones où le réseau de postes de recharge est moins développé. »

L’électrification des transports concerne aussi les autobus et les camions. Mentionnons qu’au Québec, l’électrification des autobus devrait devenir une réalité dans le courant de la décennie 2020. « Les technologies existent, a souligné Jean-François Rougès. Plusieurs expériences sont en cours au Québec. Les exploitants de réseau de transport investis-sent pour le moment dans des bus hybrides. Cela dit, le mois dernier, la compagnie québé-coise Autobus Lion a sorti le premier auto-bus scolaire 100 % électrique au monde. »

Quant aux camions, ils sont confinés dans les zones intra et périurbaines en raison des limi-tations techniques des batteries. Comme so lution, le constructeur Siemens propose un con cept de recharge inspiré du principe du tramway. Des câbles électriques tendus au- dessus d’une voie autoroutière réservée per-mettent déjà d’alimenter les gros camions de marchandises électriques durant leur trajet. La firme allemande construit présentement, en Californie, une telle voie longue de trois kilomètres.

Pour plus d’information : bit.ly/1umXYGX

Le moteur électrique offre plusieurs avantages : il contient moins de pièces, sa durée de vie est supérieure, il est plus léger et son entretien coûte moins cher.

• Quelque 3 000 autos électriques ont été vendues au Québec en 2014, soit la moitié des ventes canadiennes

• Au Québec, les transports sont responsables, à eux seuls, de 43 % des émissions totales de gaz à effet de serre

Le 5 décembre 2013, l’Université s’associait officiellement au Circuit électrique avec l’installation de six bornes de recharge publiques sur le campus. Ces bornes desservent les véhicules élec-triques. Le Circuit électrique est une initiative majeure dans le déploiement, au Québec, de l’infra-structure de recharge nécessaire aux véhicules électriques rechargeables. Sur la photo, on recon-naît, à l’extrême droite, Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement et, à l’extrême gauche, Chantal Guimont, directrice – Planification stratégique et électrification des transports chez Hydro-Québec. photo Marc Robitaille

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en bref

Les gagnantes et les gagnants du Concours d’idées d’entreprises 2014, lors du gala du 27 novembre. photo Louise Leblanc

Gala du Concours d’idées d’entreprises Le 13e gala du Concours d’idées d’entreprises s’est tenu le 27 novembre à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Cette année, 118 membres de la communauté universitaire, provenant de 14 facultés, ont participé au concours. En tout, 104 projets ont été déposés et 21 bourses ont été remises aux gagnants. Vincent Goudreault, étudiant en informatique, a remporté le Grand Prix BMO Banque de Montréal, d’un montant de 1 000 $, pour son projet HoroBoros. Ce projet porte sur la planification automatisée des horaires des employés. Près de 200 personnes ont assisté au gala. Le concours visait à faire émerger de nouveaux projets d’entreprises dans les différentes facultés du campus. Il était orga-nisé par Entrepreneuriat Laval, en collabora-tion avec l’Université et le Regroupement des étudiants entrepreneurs de l’Université Laval.

Une épreuve réussie !Cette année, 56 étudiants qui terminent le pro-gramme de MBA Expertise comptable à l’Uni-versité Laval ont passé avec succès l’épreuve uniforme (EFU) de l’ordre des Comptables professionnels agréés (CPA) du Canada lors de leur première tentative. La réussite de cette épreuve est nécessaire pour obtenir le titre de CPA. Pour réussir l’EFU, les candidats doivent prouver, dans des examens qui s’échelonnent sur trois jours, qu’ils ont acquis les connais-sances et les compétences essentielles pour débuter une carrière de comptable.

Découvrez des femmes engagéesLes étudiants du séminaire Communication publique, citoyenneté et démocratie, dirigé par la professeure Florence Piron, ont lancé, le mardi 9 décembre, un livre intitulé Citoyennes. Portraits de femmes engagées pour le bien com-mun. Cet ouvrage met en valeur 31 femmes engagées, de différentes époques et nationali-tés. Ces citoyennes se sont donné comme mis-sion de transformer leur société pour la rendre plus juste ou plus libre. D’Olympe de Gouges, rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, à Laure Waridel, militante environnementaliste d’au-jourd’hui, découvrez des femmes ordinaires devenues exceptionnelles par leur engagement en faveur du bien commun. Le message que livre ce volume est que la politique n’est pas que l’affaire d’une élite; les citoyens doivent aussi y participer activement.

Pour acheter le livre en format imprimé ou numérique : bit.ly/1BaL6Iw

Il n’y a pas à dire, le contenu des grands travaux qui porteront la signature d’Alliance santé Québec (AsQ) se concré-tise. Pas surprenant lorsqu’on se rappelle qu’il y a à peine un an, une vingtaine de partenaires fondateurs décidaient d’unir leurs forces et d’agir ensemble pour accroître les retombées de la recherche et de l’innovation sur la santé des citoyens et des populations, de même que sur l’orga-nisation des soins de santé et sur l’écono-mie régionale. Des organismes tels les facultés de médecine et de sciences sociales ou le Centre hospitalier universi-taire de Québec entendent bien désormais considérer la santé sous tous ses aspects, dimension sociale et prévention incluses.

Le 3 décembre dernier, dans le cadre de la Semaine de l’innovation en santé, qui se tenait au Centre des congrès de Québec, l’AsQ tenait sa première Journée scienti-fique. Celle-ci portait plus précisément sur les conditions de mise en place d’un grand projet de recherche fédérateur cen-tré sur la santé de l’individu et in cluant

l’étude exhaustive de ses habitudes et conditions de vie. S’adressant aux cher-cheurs de tous les domaines et à tous les milieux preneurs des résultats de la recherche et de l’innovation en santé, mais aussi à des représentants des patients et de la population, cette Journée a tout compte fait donné l’occasion à près de 175 participants de réfléchir à un pro-jet de recherche commun innovateur.

Aux yeux du président d’Alliance santé Québec, Michel Clair, un aussi grand projet permet de mobiliser et de fédérer des collaborateurs en santé impliqués dans des recherches très diverses : « En rassemblant l’ensemble des acteurs clés du domaine de la santé et des services sociaux de la grande région de Québec, en mobilisant les expertises interdisci-plinaires en recherche et en innovation autour du concept de santé durable, en facilitant les partenariats, en favorisant l’implication des citoyens et en mettant en valeur les forces régionales, l’AsQ ouvre des perspectives nouvelles et glo-bales sur un écosystème complet de la santé à la fois créateur de bien-être et de richesse. »

Certains exemples de projets d’enver-gure récents réalisés dans le domaine de la santé et impliquant des études sur d’importantes cohortes révèlent de mul-tiples retombées tant pour les popula-tions, le réseau de la santé que pour l’économie. À ce sujet, les présentations de deux conférenciers internationaux, Frank B. Hu, professeur aux départe-ments de nutrition et d’épidémiologie de l’Université Harvard et Nick Wareham, directeur de l’Institut de science méta-bolique de l’Université de Cambridge, ont permis au public d’avoir un aperçu des répercussions de projets traitant la santé de façon holistique.

Par exemple, divers chercheurs de l’Uni-versité Harvard ont réalisé une étude sans précédent pour établir le profil de santé et les habitudes de vie de 200 000 infirmières

volontaires, disséminées à travers les États-Unis. Le projet, qui a donné lieu à près de 2 000 publications, a associé des spécialistes du cancer, du diabète, des maladies cardio-vasculaires et des cher-cheurs en alimentation et en sciences du comportement et de l’activité physique. En croisant leurs résultats, les chercheurs ont eu une idée beaucoup plus juste des répercussions de facteurs tels la sédenta-rité ou le mode de vie sur certaines maladies.

L’Université de Cambridge a, pour sa part, mené une étude auprès de 23 000 personnes du comté de Norfolk. Divers spécialistes, impliqués dans des recherches fondamentales, ont colla-boré avec des cliniciens ou des socio-logues pour comprendre l’incidence que ouvaient avoir le contexte socio- économique, l’environnement et le com-portement sur certains cancers. De plus, en disposant du profil génétique de toute une population, les généticiens ont pu découvrir de nouveaux gènes impliqués dans le développement de plusieurs maladies, permettant ainsi de découvrir de nouvelles cibles et, qui sait, de nouveaux traitements.

Pour Jean-Pierre Després, professeur au Département de kinésiologie et directeur de la science et de l’innovation de l’Al-liance santé Québec, ces études à grande échelle sont très inspirantes. « Comme chercheurs, il faut sortir de notre zone de confort et proposer à la population une approche multidisciplinaire différente. » Selon lui, il devient indispensable de conjuguer les connaissances des uns et des autres pour comprendre, par exemple, pourquoi les habitants d’un quartier de Québec n’ont pas la même espérance de vie que leurs voisins logés à quelques kilo-mètres. D’où la nécessité, dit-il, de bien écouter les demandes présentées par les patients et les citoyens. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs témoigné à l’occasion de la rencontre du 3 décembre afin que la recherche s’arrime davantage à leurs besoins. « Comme l’a précisé l’infectio-logue et professeur Michel G. Bergeron, il faut prendre le temps de bien faire les choses », conclut le directeur scien-tifique de l’AsQ, qui prédit d’ailleurs une année 2015 « très chargée » pour l’Alliance.

«Comme chercheurs, il faut sortir de notre zone de confort et proposer à la population une approche multidisciplinaire différente

Miser sur la recherche à grande échelle

Réunis à l’occasion de la première Journée scientifique de l’AsQ, des experts de tous les horizons se disent prêts à collaborer pour mieux comprendre la santé des populations par Pascale Guéricolas

Jean-Pierre Després, professeur au Département de kinésiologie et directeur de la science et de l’innovation de l’Alliance santé Québec

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5le fil | le 11 décembre 2014 recherche

La Rentrée UL

Mardi 13 janvier 2015De 9 h 30 à 17 h

Pavillons Alphonse-Desjardins et Maurice-Pollack

ulaval.ca/rentree

@RentreeUL#RentreeUL15

Se tenir debout exige beau-coup de travail. À partir d’in-formations provenant de la vue, de l’oreille interne, des muscles des membres infé-rieurs et des mécanorécep-teurs, le cerveau détermine la position du corps dans l’es-pace et corrige continuelle-ment les instabilités qu’il per-çoit en contractant savam-ment les muscles de la che ville. Cet exercice d’équilibrisme, heureusement inconscient, est plus laborieux pour les personnes qui trimbalent un surplus de poids, même si, intuitivement, on les croit mieux ancrées au sol. Les tra-vaux de deux chercheurs du Département de kinésiologie, publiés récemment dans la revue Gait & Posture, lèvent le voile sur l’une des causes de ce problème.

La raison communément acceptée pour expliquer la plus grande instabilité postu-rale des personnes ayant de l’embonpoint est que l’adipo-sité abdominale déplace leur centre de masse vers l’avant. Elles doivent donc produire un effort musculaire plus important pour contrôler leur équilibre. Cette explication un peu courte ne satisfaisait pas complètement les professeurs Martin Simoneau et Normand Teasdale, qui ont décidé d’ex-plorer plus à fond les causes du problème.

Les chercheurs ont donc invité dans leur laboratoire 14 personnes obèses, 14 per-sonnes souffrant d’obésité morbide et 16 personnes de poids normal. À tour de rôle, les sujets devaient se tenir debout, les pieds joints, pen-dant 30 secondes, sur une pla-teforme spéciale qui permet d’établir la position du centre de pression sous les pieds. « Lorsqu’on se tient debout, il y a toujours de légers mouve-ments du corps, explique

Martin Simoneau. Ces mou-vements déplacent notre centre de masse, ce qui nous force à apporter des correc-tions posturales en contrac-tant certains muscles. La pla-teforme que nous utilisons dans nos travaux enregistre les déplacements du centre de pression sous les pieds ce qui nous fournit une mesure de l’instabilité posturale. »

Les analyses des chercheurs ont révélé que les déplace-ments du centre de pression sont plus rapides chez les per-sonnes qui ont un surplus de poids. Elles doivent donc déployer plus de force muscu-laire que les personnes minces pour contrer le moment de force gravitationnelle qui les déséquilibre. « Si une personne utilise 60 % de la capacité de travail d’un muscle, l’effort musculaire déployé variera davantage que si elle en utilise 10 %. Nous croyons que cette variation constitue une partie de la réponse aux problèmes d’instabilité des personnes obèses. Le modèle neuromé-canique que nous avons déve-loppé appuie cette hypo-thèse », souligne le chercheur.

L’instabilité des personnes obèses n’est pas due à un manque de force musculaire de leurs membres inférieurs. Les chercheurs en ont fait la preuve en menant des tests avec des joueurs de ligne du club de football Rouge et Or. « Nous avons démontré que la force de leurs jambes est nettement plus élevée que celles des personnes obèses, mais qu’ils sont néan-moins aussi instables que ces

La difficile quête d’équilibreDes chercheurs lèvent le voile sur l’une des causes de l’instabilité posturale des personnes obèsespar Jean Hamann

Le père Noël et les personnes bien pansues sont aux prises avec le même problème : l’adi-posité abdominale déplace leur centre de masse vers l’avant, ce qui les oblige à produire un effort musculaire plus grand pour maintenir leur équilibre.

Pour le moment, il n’existe qu’une façon efficace pour contrer l’instabilité posturale des personnes obèses : perdre du poids

dernières », résume le profes-seur Simoneau.

D’autres facteurs pourraient contribuer à l’instabilité des personnes obèses. L’un d’eux est la saturation des récep-teurs de pression sous les pieds causée par la surcharge pondérale. « Si c’était le cas, les mécanorécepteurs pour-raient avoir de la difficulté à détecter les déplacements du centre de pression, et les com-mandes de correction postu-rale pourraient être inadé-quates », avance le chercheur, qui entend tester cette hypo-thèse prochainement.

Peu de solutions s’offrent aux personnes obèses qui craignent de chuter en raison de leur instabilité posturale. On envisage la mise au point de semelles (pour l’intérieur des souliers) dont le pourtour serait garni d’aspérités qui avertiraient la personne que son corps a atteint un angle précaire. On pense aussi à des capteurs qui détecteraient les instabilités trop prononcées du corps et qui déclenche-raient une vibration d’alerte dans les semelles. Pour le moment toutefois, il n’existe qu’une solution efficace et éprouvée : perdre du poids.

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6le fil | le 11 décembre 2014

Sur la reconnaissance du pont de Québec par l’UNESCO

Les discussions entre la Ville de Québec, le CN et les gouvernements du Québec et du Canada sur le partage de la facture des travaux d’entretien du pont de Québec sont dans une impasse. L’idée de faire ins-crire le pont de Québec sur la liste du patrimoine mon-dial de l’UNESCO pour faire débloquer le dossier est intéressante, mais il ne s’agit pas d’une solution magique au problème. Selon Claude Dubé, la démarche de la Ville peut aider à attirer l’attention sur l’état du pont, « mais l’UNESCO n’est pas le 9-1-1 du patrimoine. Ça aide à faire prendre cons-cience, mais il ne faut pas que ça devienne une arme. »

Sur la concurrence chinoise dans les secteurs à haute valeur ajoutée

Récemment, une société d’État chinoise remportait le contrat pour la construc-tion de 284 voitures desti-nées au métro de Boston. Selon Zhan Su, « il faut, s’attendre à une présence accrue des entreprises chinoises dans les services à haute valeur ajoutée au Canada en raison de l’aug-mentation des investisse-ments chinois dans l’écono-mie canadienne, notam-ment dans les ressources naturelles. » Cette concur-rence se fera sentir dans les secteurs des télécommuni-cations, de l’informatique, du transport, du design industriel et des services financiers.

Sur la tragédie de l’École polytechnique

Selon Josette Brun, les médias de l’époque ont eu du mal à reconnaître la nature misogyne et antifé-ministe de cet acte, dont le sens était pourtant d’une clarté exemplaire. « Ils ont posé comme diagnostic la folie, l’accès trop facile aux armes à feu, dit-elle. Comme marque de respect envers les victimes, ils ont prescrit le silence. Tout cela en valorisant la parole des hommes et en déclassant les points de vue féministes qui abordaient de front l’enjeu de la violence faite aux femmes. »

développement durableils ont dit...

Claude Dubé, École supérieure d’aménagement du territoire et de développe-ment régional

Le Soleil, 3 décembre

Zhan Su, Département de management

Les Affaires, 6 décembre

Josette Brun, Département d’information et de commu-nication

Le Devoir, 6 décembre

Sur le plan professionnel, le numérique offre une meil leure qualité d’images des dents et de la mâchoire des patients.

Depuis cet automne, la Faculté de médecine dentaire effectue la récupération de la cire usée dans son pavillon. Des contenants prévus à cet effet ont été installés dans divers laboratoires et clini-ques. Environ 180 kilos de ce matériau fort utile en dentis-terie prenaient chaque année la direction de l’incinérateur de Québec. Désormais, cette matière réutilisable est récu-pérée par un partenaire com-mercial qui la revend sur le marché.

La récupération de la cire usée n’est que l’exemple le plus récent du virage pris par la direction de la Faculté de médecine dentaire en matière de développement durable. Dans les deux dernières années, celle-ci a implanté l’imagerie numérique dans ses cliniques. Elle a égale-ment informatisé les dossiers des patients.

« Nous avons obtenu une subvention gouvernementale qui nous a permis de moderni-ser nos équipements, explique le doyen André Fournier. Nous avons pris un virage informatique important et nous avons pu acheter des

appareils différents. L’imagerie numérique et le dossier-patient informatisé ont amé-lioré de beaucoup la qualité de nos soins aux patients, de notre enseignement et de nos activités de recherche. »

Traditionnellement, les ra -diographies étaient dévelop-pées avec des produits tels que le sel d’argent et le plomb, des solutions chimiques et de l’eau. « Notre virage numé rique rend la radiographie beaucoup plus écologique, affirme le doyen. Nous avons cessé d’utiliser le film argentique et tous les produits nécessaires à son développement. »

Sur le plan professionnel, le numérique offre une meil-leure qualité d’images des dents et de la mâchoire des patients. L’accès aux images se fait rapidement et en temps réel. La gestion des banques d’images est plus facile. « Nous avons maintenant la possibilité de faire du traite-ment d’images, ajoute-t-il. Par exemple, si on suspecte la présence d’une lésion, on peut agrandir l’image et jouer avec les contrastes. Cela permet d’affiner notre dia-gnostic. Bref, les images

numériques aident à poser de meil leurs diagnostics. »

Selon André Fournier, la réaction des usagers a été extraordinaire. « Il n’y a pas une personne qui n’a pas apprécié, dit-il. Les étudiants qui ont connu les deux ma -nières de faire n’en revenaient pas. »

Les cliniques de la Faculté reçoivent chaque année plus de 20 000 visites de patients. Ces derniers sont accueillis dans environ 150 espaces de travail. La Faculté compte plus de 250 étudiants.

L’instauration du dossier-patient informatisé remonte à l’an dernier. Ce changement majeur a eu comme effet

d’éliminer le papier dans les cliniques de la Faculté et de standardiser les données. Des moniteurs permettent un ac -cès beaucoup plus facile à l’information. L’archivage est également simplifié. « Nous avons quelque 40 000 dossiers-patients, souligne le doyen. Il n’était pas simple de retrouver l’information ma nuellement. L’important, pour nous, est surtout le fait que l’informa-tion est beaucoup plus facile-ment réutilisable à des fins de recherche clinique. Par exemple, on peut vérifier la longévité d’une obturation. Dans l’ensemble, plus per-sonne ne voudrait revenir aux dossiers papier. »

Des gestes écoresponsablesLa Faculté de médecine dentaire poursuit son virage vertpar Yvon Larose

Les cliniques de la Faculté reçoivent chaque année plus de 20 000 visites de patients

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Q3

Deux chercheurs du Dépar-tement des sciences du bois et de la forêt ont découvert une méthode plutôt originale pour évaluer la virulence du cham-pignon causant la maladie hollandaise de l’orme : ils font appel à des Golden Delicious ! Cette pomme à pelure jaune produit une lésion brunâtre lorsqu’elle entre en contact avec le champignon. « Plus la surface attaquée est grande, plus la souche testée est viru-lente », explique le professeur Louis Bernier. Cette décou-verte, réalisée par la stagiaire postdoctorale Karine Plourde et le professeur Bernier, fait d’ailleurs l’objet d’un article dans un récent numéro de Plant Pathology.

Cette méthode peu con-ventionnelle offre une plus grande latitude aux cher-cheurs pour tester plus de sou ches de champignons. Traditionnellement, les essais de virulence s’effectuaient sur des plants d’orme. Or, cette méthode nécessite de grands espaces et beaucoup de temps pour cultiver les jeunes ar -bres. De plus, l’orme infecté ne développe des symptômes qu’au printemps et au début

de l’été. Les chercheurs sont donc limités à ces périodes pour effectuer des essais.

L’utilisation de la pomme Golden Delicious permet aux chercheurs de faire des tests à longueur d’année dans des installations qui exigent peu d’espace. Les chercheurs gagnent ainsi temps et argent. « Le recours aux pommes est 20 fois moins dispendieux que la méthode conventionnelle », estime le professeur Bernier. Par ailleurs, grâce à ce nouvel outil, les chercheurs peuvent faire une utilisation plus judi-cieuse des jeunes ormes. « On peut tester 50 souches diffé-rentes de champignons sur les pommes et sélectionner les plus intéressantes pour faire des essais sur les plants », explique le chercheur.

Mais pourquoi cette variété de pomme ? « La Golden Delicious est facile d’accès, explique-t-il. Nous n’avons qu’à appeler à l’épicerie pour en commander des boîtes à tout moment de l’année. » De plus, la pelure réagit de façon marquée au champignon et sa couleur fait bien ressortir les lésions, ce qui n’est pas le cas des autres pommes.

Le champignon au cœur des travaux de Louis Bernier est Ophiostoma novo-ulmi. Il cause la maladie hollan-daise de l’orme lorsqu’il est introduit dans le système vasculaire (responsable de la circulation de la sève) de l’arbre par le scolyte de l’or me, un petit insecte res-semblant à un scarabée. Cette maladie a déjà tué plus d’un milliard d’arbres depuis le début du 20e siècle.

Les coûts des études faites avec les pommes sont 20 fois moins élevés que ceux des tests réalisés à l’aide de jeunes plants d’ormes

Des chercheurs utilisent cette variété de pomme pour étudier la virulence du champignon qui cause la maladie hollandaise de l’ormepar Mélissa Côté

La Golden Delicious entre au labo

Le champignon de la maladie hollandaise de l’orme produit une lésion brunâtre sur la pelure de la pomme. « Plus la surface attaquée est grande, plus la souche est virulente. » photo Karine Plourde

Un grand rassemblement aura lieu à Washington D.C. le 13 décembre pour réclamer justice et dénoncer les déci-sions récentes de grands jurys de ne pas inculper les policiers blancs responsa-bles de la mort de Michael Brown à Ferguson et d’Eric Garner à Staten Island. L’opinion d’Alexandre Stylios, qui enseigne le droit criminel à la Faculté de droit.

Q Comment peut-on expliquer la déci-sion des grands jurys de ne pas accuser ces policiers qui semblent pourtant avoir fait usage d’une force excessive ?

R Le grand jury, procédure instaurée au 14e siècle en Angleterre pour protéger les personnes innocentes du zèle de la poursuite, existe au niveau fédéral amé-ricain et dans une vingtaine d’États encore. Ses fonctions consistent à en -quêter et à procéder à la mise en accusa-tion, soit l’inculpation. Manifestement, dans les deux cas qui nous intéressent, c’est la fonction « inculpation » qui a été mal remplie. La procédure explique peut-être le fait que les deux policiers n’aient pas été accusés. Il faut savoir que la preuve est présentée par le district attorney, autrement dit le procureur, et que le grand jury ne statue pas selon un standard de preuve hors de tout doute raisonnable. Le procureur demande au grand jury s’il faut accuser cette personne-là de ce crime-là selon des inculpations qu’il a lui-même choisies. Dans le cas d’Eric Garner à Staten Island, par exemple, le procureur a dé -cidé de poursuivre pour homicide plutôt que de considérer l’inculpation de mise en danger d’autrui par une négligence causant la mort. Il a jugé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour inculper les policiers et il ne les a donc pas proposées au grand jury. Vous savez, les services du procureur travaillent tous les jours avec la police…

Q Selon vous, faudrait-il revoir la structure du grand jury ?

R L’une des critiques formulées à l’en-droit du processus criminel américain, c’est qu’on assiste à une faillite de la démocratie locale. Les jurys ne sont pas

Sur le grand jury américainreprésentatifs de la communauté où a eu lieu le crime. Ce système ressemble à celui en vigueur au Sud des États-Unis au 19e siècle, où il y avait une surrepré-sentation des Blancs aux dépens des Noirs, la minorité négligée. Les mem-bres du grand jury sont choisis par tirage au sort à partir des listes électorales et les avocats n’ont pas droit à la récusa-tion. En général, la population blanche vit en banlieue, tandis que les Afro-Américains, des gens qui s’inscrivent moins sur les listes électorales, sont au centre-ville. Certains voudraient que le grand jury représente mieux la popula-tion qui habite près du lieu du crime, que les gens soient jugés par des personnes qui leur ressemblent. La classe moyenne bourgeoise ne connaît pas la réalité du Noir du centre-ville qui s’adonne au tra-fic de stupéfiants. Les Blancs le voient surtout comme une menace. Si les mem-bres du jury habitaient au moins dans le même quartier, ils comprendraient mieux ce que vit la personne en cause, et on aurait des résultats plus justes. Comment expliquer que 40 % des pri-sonniers soient des Afro-Américains alors qu’ils ne représentent que 12 à 13 % de la population aux Etats-Unis ? Le grand jury est un système censé pro-téger les personnes innocentes, mais, en même temps, on sait que le grand jury a l’inculpation facile. Selon l’expression consacrée à New York, il pourrait même inculper un club sandwich !

Q La polémique actuelle pourrait-elle conduire à une réforme du système judicaire ?

R Cela fait longtemps qu’on tire le signal d’alarme. William Stuntz, un ancien pro-fesseur de l’Université Harvard, plutôt conservateur, a écrit un merveilleux ou vrage à ce sujet, publié de façon posthume. Son livre The Collapse of American Criminal Justice a fait beau-coup de bruit. Il y dénonce les inégalités que subissent les Afro-Américains et la faillite du système judicaire. Faire des réformes se révèle, cependant, très com-pliqué. Par exemple, pour changer le grand jury, il faut modifier le Bill of Rights, la Déclaration des droits des Américains, car il s’agit du cinquième amendement. Cependant, il serait pos-sible de ne pas tout revoir et d’inclure une représentation de la famille de la victime dans le processus afin qu’elle puisse pré-senter sa preuve, tout comme le prévenu. Par ailleurs, cela fait longtemps que des porte-parole demandent une nouvelle lecture des procédures policières. Il faut que l’on puisse discuter sereinement de l’arrestation, de la mise en accusation, de la divulgation et de l’accès à la preuve. Lorsque cela se passe devant le grand jury, c’est le procureur qui présente sa version et qui fait un résumé de la preuve. Il dit ce qu’il veut puisqu’il agit comme conseiller juridique.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Alexandre Stylios

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21 janVieRLa Fondation de l’Université et Bell s’as-socient pour l’amélioration de la santé mentale en milieu universitaire. Au Canada, une personne sur cinq sera touchée par la maladie mentale au cours de sa vie.

FéVRieRDeux étudiants-athlètes, Alex Harvey (ski de fond) et Muncef Ouardi (patinage de vitesse longue piste), participent aux XXIIes Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, en Russie. photo Nordic Focus et Dave Holland/CSI Calgary

19 FéVRieRLa Faculté des sciences et de génie (FSG) crée, en collaboration avec sept parte-naires, la plupart du secteur privé, le Centre de formation en développement durable (CFDD). Trois mois plus tard, une entente de partenariat avec les Nations unies confirme son positionnement inter-national. Puis, en décembre, la Ville de Québec devient à son tour un partenaire majeur.

26 FéVRieRInauguration officielle des nouvelles infra-structures du Laboratoire audionumérique de recherche et de création (LARC) de la Faculté de musique. Ce studio permettra aux professeurs et aux étudiants de réa-liser des enregistrements de musique populaire et d’étudier le processus de création d’artistes de renommée inter-nationale. photo Marc Robitaille

MaRs L’Université Laval obtient l’accréditation « STARS – niveau or » pour la qualité de son engagement en matière de dévelop-pement durable, en se classant première au Canada et neuvième au monde parmi quelque 300 établissements d’enseigne-ment supérieur, dont certains très pres-tigieux. photo Marc Robitaille

12 MaRsInauguration du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables, à la Faculté de foresterie, de géographie et de géoma-tique, réunissant plus de 150 chercheurs et étudiants de la province.

14 MaRsLa gestion des services alimentaires des pavillons Alphonse-Desjardins et Maurice-Pollack est confiée à la CADEUL. photo Marc Robitaille

11 aVRiLDans le cadre du 16e Concours québécois en entrepreneuriat, niveau Université Laval, 86 jeunes entrepreneurs sont hono-rés par Entrepreneuriat Laval et ses par-tenaires. photo Louise Leblanc

17 aVRiL Une championne de vulgarisation scien-tifique parmi nous. Catherine Tremblay, étudiante au doctorat en génie méca-nique, remporte la finale du concours de l’ACFAS Ma thèse en 180 secondes.

22 aVRiLL’activité « Hommage aux innovations sociales » souligne l’engagement de 15 équipes de l’Université qui ont mené des projets ayant d’importantes retom-bées dans la société. Le programme « Cours ta réussite », qui met l’accent sur la persévérance scolaire, l’adoption de saines habitudes de vie et la pratique régulière d’une activité physique, en est un exemple.

23 aVRiLL’ingéniosité et la persévérance des 27 équipes qui ont obtenu un brevet d’invention en 2013 sont soulignées lors de l’activité « Hommage aux chercheurs-inventeurs ».

26 MaiInauguration du Centre de génomique du Centre de recherche du CHU de Québec. Doté d’équipements à la fine pointe de la technologie, celui-ci offre annuellement des services à plus de 300 équipes de chercheurs.

5 juin Le Réseau Aquitaine Québec – Optique, photonique et laser est né. L’Université Laval et l’Université de Bordeaux renfor-cent ainsi leur alliance.

7, 8, 14 et 15 juinLors des collations des grades, l’Uni-versité décerne des diplômes à plus de 11 000 finissants des trois cycles. Des doctorats d’honneur sont remis à dix per-sonnalités : le père Jean-Marc Boulé (posthume), Roméo Dallaire, Denis Forest, Elisabeth Gidengil, André Laurin, Fred Pellerin, André Perry, André Prüm, Patricia Scott Griffin et Andrés Felix Weintraub. photo Marc Robitaille

sePteMbReSécurité alimentaire en Haïti : depuis plus d’un an déjà, l’Université pilote dans ce pays un ambitieux projet pluridisciplinaire associant agriculture et nutrition. photo Patrice Dion

1er sePteMbRePublication du rapport annuel sur le déve-loppement durable de l’Université : l’année 2013-2014 s’est avérée faste en termes de réalisations et d’engagements en la matière.

11 sePteMbReLa forêt Montmorency voit sa superficie passer de 66 km2 à 412 km2 et devient la plus grande forêt universitaire d’ensei-gnement et de recherche au monde. photo forêt Montmorency

23 sePteMbReLe 2e étage de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant fait peau neuve : lumière naturelle et espaces de travail dégagés, aménagés en fonction des be soins des étudiants et des chercheurs caractérisent désormais l’endroit.

Une rétrospective des événements qui ont marqué l’année à l’Université Laval

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sePteMbReSécurité alimentaire en Haïti : depuis plus d’un an déjà, l’Université pilote dans ce pays un ambitieux projet pluridisciplinaire associant agriculture et nutrition. photo Patrice Dion

1er sePteMbRePublication du rapport annuel sur le déve-loppement durable de l’Université : l’année 2013-2014 s’est avérée faste en termes de réalisations et d’engagements en la matière.

11 sePteMbReLa forêt Montmorency voit sa superficie passer de 66 km2 à 412 km2 et devient la plus grande forêt universitaire d’ensei-gnement et de recherche au monde. photo forêt Montmorency

23 sePteMbReLe 2e étage de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant fait peau neuve : lumière naturelle et espaces de travail dégagés, aménagés en fonction des be soins des étudiants et des chercheurs caractérisent désormais l’endroit.

24 sePteMbReLe stade TELUS-Université Laval reçoit le prix d’excellence Cecobois. Un an plus tôt, le stade remportait deux prix presti-gieux aux Mérites d’architecture de la Ville de Québec. photo Marc Robitaille

25 sePteMbReL’Université rend hommage aux 13 nou-veaux professeurs émérites. C’est la plus haute reconnaissance pouvant être accor-dée à un professeur. photo Marc Robitaille

1er octobReLe supercalculateur de l’Université, appelé le Colosse, remporte le prix Pilier d’or dé -cerné par l’Association des gestionnaires de parcs immobiliers institutionnels (AGPI), qui salue la saine gestion d’un parc immobilier.

2 octobRePendant 4 jours, le PEPS accueille la 13e Coupe du monde de nage synchroni-sée FINA. Plus de 100 nageuses, prove-nant de 17 pays, prennent part à de nom-breuses épreuves en duo ou en équipe. L’étudiante en pharmacie Marie-Pier Boudreau-Gagnon est l’une des trois ambassadrices de l’événement.

10 octobReLe célèbre environnementaliste canadien David Suzuki, de passage sur le campus, s’adresse à plus d’un millier d’élèves du secondaire à l’occasion de sa Tournée bleu Terre. photo Fondation David-Suzuki

15 octobReL’Université Laval, l’Université McGill et l’Institut national de recherche scientifique confirment leur volonté de créer ensemble l’Institut nordique du Québec et s’en-gagent à fédérer les forces vives de la société pour y arriver. photo Doug Barber/IPY-CFL/ArcticNet

23 octobReDans le cadre des « Cours de maître en piano jazz », la Faculté de musique reçoit le célèbre pianiste de jazz Oliver Jones. photo Marc Robitaille

30 octobReLe recteur Denis Brière se voit décerner un doctorat honoris causa par la presti-gieuse Soka University, au Japon.

noVeMbReCinq équipes d’étudiants impressionnent vivement le jury lors d’un important con-cours international d’architecture. Le défi consistait à concevoir un ensemble archi-tectural socialement responsable compor-tant des bâtiments à haute performance énergétique sur un emplacement du South Bronx, un quartier défavorisé de New York.

4 noVeMbReL’Université accueille nul autre que le président de la France, François Hollande, à l’occasion d’une visite éclair à Québec. Celui-ci est accompagné de ministres de son cabinet, de chefs d’entreprise, de scientifiques et d’universitaires. La pré-sence à Québec de cette importante délégation française donne notamment lieu à la signature de deux nouvelles ententes ainsi qu’à la création d’une chaire. photo Marc Robitaille

9 noVeMbReVictoire historique de l’équipe féminine de soccer Rouge et Or : pour la première fois de son existence, l’Université Laval remporte la finale du championnat univer-sitaire canadien. photo Stéphane Gaudreau

10 noVeMbRe Neuf membres de la communauté univer-sitaire se voient décerner les Prix d’excel-lence en enseignement 2013-2014 qui honorent la qualité exceptionnelle de leur enseignement et leur contribution à l’amélioration continue de la formation.

18 noVeMbReL’Université accorde des bourses de leadership et développement durable à 103 chefs de file de demain. Une nouvelle catégorie s’ajoute cette année: l’entrepre-neuriat. photo Marc Robitaille

26 noVeMbReL’Université Laval annonce officiellement l’ouverture des inscriptions à son premier MOOC (Massive Open Online Course). Le contenu de cette formation en ligne, gra-tuite et ouverte à tous, portera sur le développement durable.

3 DéceMbReL’Alliance santé Québec tient sa première Journée scientifique dans le cadre de la Semaine de l’innovation en santé. Celle-ci portait plus précisément sur les conditions de mise en place d’un grand projet de recherche fédérateur centré sur la santé de l’individu et incluant l’étude exhaustive de ses habitudes et conditions de vie.

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Une influence paternelle durable ?Maintenant que de plus en plus d’études montrent que l’environnement maternel influence la destinée de l’ovule et la santé des enfants, une question s’impose : l’envi-ronnement paternel a-t-il un effet compara-ble ? C’est ce que tentera de déterminer, au cours des cinq prochaines années, une équipe internationale de chercheurs dirigée par Janice Bailey, du Département des sciences animales. Grâce à une subvention de 1,5 M$ provenant des Instituts de recherche en santé du Canada, les chercheurs étudieront l’effet de l’exposition à certains contaminants sur l’expression et l’atténuation des gènes des spermatozoïdes.

Les répercussions de ces effets épigénétiques sur la santé des enfants seront aussi exami-nées sur plusieurs générations. De plus, les chercheurs tenteront de déterminer si l’acide folique peut réparer les dommages causés par l’exposition à ces contaminants. Le projet sera mené en Afrique du Sud, où le DDT est toujours utilisé, ainsi qu’en Arctique, où les populations sont exposées à des concentra-tions élevées d’organochlorés. Les autres chercheurs principaux qui participent aux tra-vaux sont Hélène Jacques, de l’École de nutri-tion, Arnaud Droit, de la Faculté de médecine, Sarah Kimmins et Jacquetta Trasler, de l’Uni-versité McGill, Amanda MacFarlane, de Santé Canada, et Pierre Ayotte, de l’Institut national de santé publique du Québec. Une vingtaine de collaborateurs du Québec, du Canada, du Danemark, du Groenland, d’Afrique du Sud, d’Italie et de France sont associés aux travaux.

La méditation, une question d’équilibreVous sentez-vous bousculé par les impératifs de la vie universitaire – étude, examens, tra-vaux, horaire irrégulier – qui donnent trop souvent lieu à un rythme de vie effréné ? Pour contrer le stress et la fatigue et retrouver un équilibre au milieu de toutes les exigences universitaires, pourquoi ne pas essayer la méditation ? Le Cercle de méditation propose chaque semaine deux rencontres de pratique de la méditation selon différentes approches permettant de tenir compte des personnalités et des capacités de chacun. S’enracinant, quoique de manière non exclusive, dans une approche bouddhiste, le groupe souhaite devenir, pour tous les participants, un lieu de partage convivial où l’on vient se ressourcer et se redécouvrir.

Tous les mardis et les jeudis, jusqu’au 18 décembre, de 17 h 30 à 18 h 30, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux. Information : 418 656-2189 ou [email protected]

On savait que le cerf de Virginie faisait la vie dure au sapin sur Anticosti. Les quelque 160 000 chevreuils qui y vivent se régalent de cette essence, en particulier l’hiver, réduisant sa régénération à deux fois rien. Au cours des dernières décen-nies, les vénérables sapinières de l’île ont été progressivement remplacées par des peuplements d’épinettes blanches, une espèce sur laquelle le cerf lève le museau. On prédisait d’ailleurs que ces pessières allaient devenir le nouveau visage fores-tier de l’île. Des chercheurs du Dépar-tement des sciences du bois et de la forêt viennent toutefois de démontrer que les cerfs et les coupes forestières sont en voie de faire mentir cette prédiction. En effet, dans la dynamique actuelle, même les

peuplements d’épinettes blanches de l’île ne sont pas en mesure de se régénérer, démontrent les travaux publiés par cette équipe dans un récent numéro de la revue Forest Ecology and Management.

Martin Barrette, Louis Bélanger et Jean-Claude Ruel, du Département des sciences du bois et de la forêt, et Louis De Grandpré, du Service canadien des forêts, sont allés voir comment se portait la régénération dans les pessières d’Anti-costi. Les inventaires qu’ils ont réalisés dans des forêts qui avaient été coupées six ans plus tôt montrent qu’on y trouve environ 300 jeunes arbres à l’hectare, alors qu’il en faudrait au minimum entre 500 et 1000 pour assurer la régénération de la pessière.

Ce faible renouvellement n’est pas dû au passage de la machinerie forestière. En effet, des relevés effectués dans des pessières matures non coupées ont livré des résultats comparables. « Le niveau de régénération est si faible qu’on peut prédire une déforestation, avance Louis Bélanger. Des forêts-parcs, composées d’épinettes clairsemées entourées d’une strate herbacée, remplacent les pessières après une coupe. »

À quoi attribuer cette transformation? « Nous pensons que le sol des pessières n’est pas propice à la régénération des épinettes, poursuit le chercheur. Le lit de germination préféré des graines de cette espèce est le bois mort. Présentement, il n’y a pas suffisamment d’arbres morts au sol pour assurer un niveau adéquat de régénération. »

Selon Louis Bélanger, deux solutions s’offrent aux aménagistes forestiers pour recréer de véritables forêts d’épinettes sur Anticosti. « Dans l’immédiat, il fau-drait replanter de jeunes épinettes. À plus long terme, on pourrait recourir à des coupes partielles de façon à conser-ver une bonne réserve de semenciers ainsi que des arbres matures qui four-niront de bons microsites de germina-tion lorsqu’ils mourront dans quelques années. »

Présentement, il n’y a pas suffisamment d’arbres morts au sol pour assurer un niveau adéquat de régénération de l’épinette blanche

Transformation extrêmeLes cerfs et les coupes forestières sont en voie de créer des forêts-parcs sur Anticostipar Jean Hamann

Sur Anticosti, le broutage des cerfs transforme les sapinières en pessières. Lorsque ces peuplements d’épinettes atteignent la maturité et qu’ils sont coupés, ils se régénèrent en forêts-parcs très clairsemées. photo Louis-Philippe Lavoie

Au cours du dernier siècle, les pessières d’épinettes blanches ont progressivement remplacé les sapinières sur Anticosti, mais il faudra des aménagements forestiers pour assurer leur pérennité. photo R. Rancourt

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Vive les ventsL’Orchestre à vent de la Faculté de musique présente son concert de fin de session. Au programme, des œuvres de Georges Bizet, de Gustav Holst, de Philip Sparke et de Yosuke Fukuda. Le soliste invité est Olivier Fontaine à l’euphonium. L’Orchestre à vent se distingue par la qualité de ses interprétations, sa pré-sence dynamique sur le campus et les outils de perfectionnement qu’il offre aux écoles primaires et secondaires du Québec. Il sou-haite être un agent d’éducation et un ambas-sadeur de la Faculté et de l’Université auprès des différents publics qu’il côtoie.

Vendredi 12 décembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Coût d’entrée : 10 $ / 5 $ (étudiant). On peut se procurer des billets au bureau 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault pendant les heures de bureau et à la porte le soir du concert.

Exposition au quai des CageuxValoriser les paysages fluviaux et favoriser la connaissance des composantes patrimoniales qui font de Québec un endroit unique : tel était le but visé par le concours Paysages en dialogue, qui s’est terminé le 19 novembre. Destiné aux professionnels et aux étudiants en aménagement, en architecture et en design, le concours était organisé par la Commission de la capitale nationale du Québec. Chaque équipe devait soumettre une proposition, sous la forme d’un montage graphique, dans laquelle elle faisait connaître les points de vue retenus, la perspective d’ambiance créée, une représentation de la vue et du concept propo-sés et un plan d’implantation. Le tout était accompagné d’un court texte explicatif. Les prix sont décernés par un jury, mais les visi-teurs sont invités à voter pour leur concept préféré parmi les 43 propositions.

Jeudi et vendredi 11 et 12 décembre, de 12 h à 19 h, et samedi et dimanche 13 et 14 décembre, de 10 h à 17 h, au pavillon du quai des Cageux, sur la promenade Samuel-de-Champlain.

L’impro, c’est vendrediVenez encourager les vaillants improvisateurs de la Ligue universitaire d’improvisation (LUI), qui disputeront leur dernier match de la saison régulière. L’équipe des Cœurs y affrontera l’équipe des Carreaux.

Vendredi 12 décembre, à 20 h, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Coût : 6 $ pour les étudiants, 7 $ pour les autres. Choisi parmi 108 candidats, Hugo Laporte y a non seulement reçu plus de 20 000 $ en prix,

mais également une invitation à se produire avec l’Orchestre symphonique de Montréal. photo Marc Robitaille

Voix puissante, forte pré-sence et regard de velours : ainsi pourrait-on décrire en quelques mots Hugo Laporte, étudiant en chant à la Faculté de musique. Pour s’en con vain-cre, il suffit de se rendre sur le site concoursosm.com/fr, où on a un aperçu de la presta-tion de ce baryton de 23 ans qui, le 22 novembre à Mon-tréal, a remporté les grands honneurs du 75e Con cours OSM Standard Life, dont le jury était présidé par Kent Nagano . Cho i s i pa rm i 108 candidats, Hugo Laporte y a non seulement reçu plus de 20 000 $ en prix, mais éga-lement une invitation à se produire avec l’Orchestre symphonique de Montréal, le 14 avril. Il effectuera aussi, l’an prochain, un stage de perfectionnement à la Banff School of Music.

Et dire qu’il y a deux ans, ce jeune homme plutôt intro-verti s’interrogeait encore sur son avenir : était-il fait ou non pour la carrière de chanteur ? Grande question restée en sus-pens durant plusieurs années… et qu’il a résolue depuis. Cela dit, Hugo Laporte a toujours été passionné de musique. « La première fois que j’ai entendu jouer du violon, à 6 ans, j’ai tout de suite voulu suivre des cours, explique-t-il. Au secon-daire, j’ai joué un peu de clari-nette et de trompette et j’ai fait partie de l’harmonie de l’école. J’écoutais aussi beaucoup de musique classique, surtout Beethoven, mais également Chopin et Schumann. »

Après avoir tâté du piano l’espace de quelques mois, l’ado lescent a fini par se rendre à l’évidence : aucun instrument ne l’intéressait vraiment. C’est

sa professeure de solfège qui lui a mis la puce à l’oreille, si on peut dire, en lui soulignant qu’il possédait un beau timbre de voix. Sur ce, Hugo Laporte décide de s’inscrire en chant classique au cégep. Lui qui n’a jamais chanté en pu blic ré -colte quantité de commentaires favorables lors des classes d’en semble, non seulement de la part des professeurs, mais aussi des autres étudiants. À la Faculté de mu sique, c’est pourtant la musicologie qu’il choisit d’étudier, avant de plonger dans des études de chant, en janvier 2014.

Depuis cette date, le chan-teur a remporté le premier prix au Concours de musique du Canada 2014, a chanté en solo avec l’Orchestre symphonique de Québec, en plus de se joindre à plusieurs événements musicaux. I l continue à

Le bonheur est dans le chantLauréat du prestigieux Concours OSM Standard Life, Hugo Laporte a enfin trouvé sa « voix »par Renée Larochelle

«Hugo est un étudiant exceptionnel doué d’une voix de baryton d’une grande ri chesse de timbre. Mal gré son jeune âge, il montre une maturité vocale remarquable.

perfectionner son art avec Patricia Fournier, chargée de cours à la Faculté de musique, qui ne tarit pas d’éloges sur son élève. « Hugo est un étudiant exceptionnel doué d’une voix de baryton d’une grande ri -chesse de timbre, dit-elle. Mal-gré son jeune âge, il montre une maturité vocale remar-quable, tant par son intelli-gence musicale que par l’éga-lité de son registre. Je suis cer-taine qu’un brillant avenir dans le monde lyrique s’ouvre de -vant lui. »

Mais le talent ne suffit pas dans le monde de l’opéra, où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. « Il faut être persévérant et croire en soi, tout en étant ouvert à la critique », résume Hugo Laporte, qui dit être plu-tôt du genre à vivre le moment présent. Dans un proche avenir cependant, il aimerait aller étu-dier le chant en Allemagne, une destination exceptionnelle pour l’opéra, selon lui. Et s’il y a un rôle qu’il rêve de jouer un jour, c’est celui de Figaro, dans Le barbier de Séville de Rossini.

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Oubliez les bibliothèques obscures à l’ambiance monastique. On trouve maintenant à travers le Québec des édi-fices accueillants où il fait bon se dépla-cer, parler et échanger. « On parle de la bibliothèque comme étant le troisième lieu de vie, les deux autres étant la maison et le bureau de travail. Ces éta-blissements sont devenus des havres pour des gens venant y vivre une partie de leur journée », explique l’architecte et professeur Jacques Plante. Ce dernier nous propose de découvrir des projets

surprenants et novateurs dans l’exposi-tion Architectures de la connaissance au Québec. Photographies, textes et dessins architecturaux présentent 33 projets de Matane à Gatineau. On y trouve, entre autres, la Grande Biblio-thèque de Montréal, la bibliothèque municipale de Châteauguay, la biblio-thèque Jean-Gosselin, ainsi que la biblio-thèque Monique-Corriveau, qui soufflait récemment sa première bougie. Le contenu de l’exposition est tiré du livre du même nom, publié l’an dernier par le

professeur. Il prépare maintenant un autre ouvrage, Architectures d’expo-sition, qui traitera cette fois-ci des musées et des centres d’interprétation. L’ouvrage, qui est écrit en collaboration avec le professeur Nicholas Roquet de l’Université de Montréal, sera accompa-gné d’une nouvelle exposition. À voir en 2016. photo Alain Michon

Jusqu’au 12 décembre, au 4e étage de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.

La Bibliothèque accueille l’exposition Architectures de la connaissance au Québec

En 2008, l’Université Laval remettait un doctorat honoris causa à Jean Béliveau, légende du hockey et grand philan thrope décédé le 2 décembre dernier. « Il est le seul joueur profession-nel à l’avoir reçu », souligne le recteur Denis Brière. Les procé-dures pour choisir un candidat digne d’un doctorat honorifique sont très rigoureuses, rappelle-t-il. Jean Béliveau n’a donc pas reçu cet honneur uniquement pour ses performances sportives. L’ancien capitaine des Canadiens s’est également beaucoup impliqué dans des causes sociales. Rappelons-le, après une car-rière exceptionnelle dans la Ligue nationale de hockey, qui lui a permis de compter 507 buts et de remporter 10 coupes Stanley, il a créé la Fondation Jean-Béliveau, qui venait en aide aux

jeunes dans le besoin, dès 1972. Il a également mis sur pied un programme d’échanges culturels entre jeunes hockeyeurs. Jean Béliveau a récolté les plus grands honneurs au cours de sa vie. En 1972, il a été admis au Temple de la renommée du hockey. Il a également été nommé Grand Montréalais en 1986, Personnalité de l’année au Gala Excellence de 1993, Compagnon de l’Ordre du Canada en 1998 et Grand officier de l’Ordre national du Québec en 2010. photo Marc Robitaille

La communauté universitaire s’associe à toute la popula-tion du Québec pour témoigner sa grande sympathie à la famille et aux proches de M. Jean Béliveau.

À la mémoire de Jean Béliveauen brefVoeux pour le temps des Fêtes et invitation du recteurLe temps des Fêtes nous donne une fois de plus l’occasion de vous dire sincèrement merci. Nos souhaits les plus sincères, à vous et tous les vôtres, pour un très joyeux Noël et une bonne année !

J’en profite pour vous inviter aux traditionnels vœux de la nouvelle année, qui auront lieu le jeudi 8 janvier 2015, à 8 h 30, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. J’espère vous y retrouver en grand nombre !

Le recteur, Denis Brière

Participez à la simulation francophone des Nations unies Du 5 au 7 mars 2015, la simulation franco-phone des Nations unies aura lieu sur le cam-pus. Deux comités seront représentés qui se pencheront sur deux sujets distincts : le Con-seil de sécurité et la Troisième Commis sion de l’Assemblée générale. Chaque délégué repré-sentera un pays. Conférences, cocktail, prix de présence et plaisir seront au rendez-vous. Les sujets traités seront annoncés ultérieurement et des documents pertinents seront fournis. Des périodes de formation sur les procédures sont prévues un peu plus tard au cours de l’année.

La période d’inscription se déroule jusqu’au 23 janvier. Le coût de l’inscription est de 50 $. Pour de plus amples informations, consultez la page Facebook de l’Association de la simulation francophone des Nations unies à l’Université Laval : on.fb.me/1y8ga8t ou adressez-vous par courriel à [email protected]

Conférence « porto et chocolat »CIMAL-Laval vous convie à une soirée de réseautage-conférence qui portera sur le thème « Guerre et paix au Moyen-Orient : les perspectives d’avenir pour la Palestine et la Tunisie ». Les professeurs Jean-Pierre Derriennic et Francesco Cavatorta y aborde-ront plusieurs questions d’actualité liées au monde arabe. Tout en dégustant portos et chocolats fins, vous pourrez rencontrer des acteurs politiques ainsi que des gens d’affaires de la région. CIMAL-Laval est une association étudiante dont la mission est de promouvoir le leadership étudiant. Cette année, 13 étu-diants s’envoleront vers le Royaume-Uni pour participer à la prestigieuse Simulation de la Ligue des États arabes. Votre participation à la soirée de réseautage-conférence contribue directement au soutien et à la formation de ces décideurs de demain.

Vendredi 12 décembre, de 18 h 30 à 22 h, au Théâtre de la cité universitaire. Coût : 40 $ (20 $ pour les étudiants) en prévente; 50 $ à la porte. Pour réservation : Véronique Dulude au 450 365-5113 ou [email protected]

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Au cours des trois dernières années, le professeur Gérard Bélanger a régulièrement ali-menté de ses textes critiques le blogue de l’Association des économistes québécois ainsi que le journal en ligne Huffington Post. Cette pro-duction Web est maintenant accessible aux passionnés de la chose économique telle que vue par celui qui enseigne de puis plus de 45 ans à l’Université.

Les blogues d’un vieil écono-miste se présentent sous la forme d’un livre numérique gratuit de plus de 250 pages disponible sur le site du Dépar-tement d’économique. On y trouve 64 textes répartis en 11 chapitres. Les sujets traités vont de la science économique à la corruption, en passant par les politiques économiques, l’austérité, l’université, les soins de santé et la taxation.

« Je suis un peu iconoclaste, dit-il. J’aime bien aller à contre-courant de la pensée dominante. J’aime aussi ou -vrir la porte sur des perspec-tives inédites. »

Dans son texte intitulé La fin des hommes ?, Gérard Bélanger aborde la question du progrès relatif des femmes dans notre société. Pour lui, les indicateurs d’un recul mas-culin sont nombreux. Par exemple, le taux de décro-chage scolaire. Chez les jeunes Québécoises, ce taux est passé de 37 % à 13 % entre 1979 et 2008. Pendant ce temps, chez les garçons, la proportion pas-sait de 43 % à 23 %. Selon le professeur, il y a eu une amé-lioration plus grande de la situation des filles durant la période étudiée.

Un économiste sur le Web

Dans son récent ouvrage, Gérard Bélanger pose un regard critique sur une soixantaine d’éléments d’actualitépar Yvon Larose

Autre indicateur significa-tif : l’obtention de diplômes universitaires. En 1976, le taux d’obtention d’un bacca-lauréat était de 13 % chez les femmes. Cette proportion a grimpé à 40 % en 2008. Chez les hommes, elle est passée de 16 % à 25 %.

La féminisation des effectifs a été particulièrement rapide en médecine. En 1979, on comptait une femme sur neuf médecins. En 2009, on en comptait deux sur cinq.

« D’après moi, explique Gérard Bélanger, la société de demain sera très différente et défavorable aux hommes, les femmes ayant un niveau d’instruction supérieur. Si la tendance se poursuit, je suis également certain qu’elles auront des revenus plus éle-vés, en lien avec leur niveau d’instruction. En 1976, envi-ron 12 % des femmes vivant en couple gagnaient plus que leur conjoint. En 2008, cette proportion atteignait 29 %. »

Dans son texte La futilité des politiques natalistes, le professeur pose la question suivante : une augmentation de la natalité signifie-t-elle nécessairement une crois-sance de la population fu -ture ? Selon lui, le taux de natalité peut effectivement augmenter du fait de mesures favorables, comme l’amélio-ration des subventions pour les congés parentaux ainsi que de celles aux garderies. Un autre moyen d’accroître la population con siste à hausser les cibles an nuelles de l’immi-gration internationale. « Mais, poursuit-il, cela ne veut pas dire que les bébé nés de ces me sures vont de meurer au

Qué bec une fois adultes. Même chose pour les per-sonnes issues de l’immigra-tion. Si elles n’ont pas de possibilités d’emploi, elles partiront. Bref, la popula-tion va où sont les emplois. »

Gérard Bélanger croit que la politique la plus favorable à une hausse de la popu-lation au Québec en est une de croissance économique. Celle-ci permet de stimu-ler la de mande de main-d’œuvre et le nombre d’em-plois inté ressants. En con-séquence, elle permet de retenir les personnes qui cher cheraient à améliorer leur sort à l’ex térieur de la province. « L’éco nomie dy na mique de l’Alberta et l’économie stagnante des provinces ma ritimes il lus-trent cette thèse, souligne-t-il. C’est le développement économique qui a haussé le taux de croissance de la population de l’Alberta. »

Le livre numérique de Gérard Bélanger est dis-ponible en format PDF à l’adresse suivante : bit.ly/1DcsKvp

On peut faire croître la population, notamment en améliorant les subventions pour les congés parentaux. Mais cela ne veut pas dire que les enfants nés de ces mesures vont demeurer au Québec une fois adultes. Ils vont aller là où se trouvent les emplois.

L’ouverture aux étrangers, le droit de critique vis-à-vis des dogmes, la concur-rence des points de vue, la liberté de pen-sée et le libre exercice littéraire : tous ces aspects propres à la culture occidentale proviennent en droite ligne de l’Anti-quité. Or, on pense souvent – à tort – que la diversité moderne date de quelques années à peine, ou encore qu’elle émane exclusivement des Lumières, explique Jean-Marc Narbonne, professeur à la Faculté de philosophie et responsable du projet de partenariat « Raison et révéla-tion : l’héritage critique de l’Antiquité », qui a été lancé récemment.

« Quand Diderot, Voltaire ou Montes-quieu voulaient se rafraîchir les idées, ils se tournaient vers les Grecs, explique Jean-Marc Narbonne. La culture grecque a ensemencé la tradition occidentale et elle a continué à la marquer de son influence tout au cours de l’histoire. »

Réunissant à ce jour 28 chercheurs internationaux, le projet comporte trois thèmes. Le premier concerne le déve-loppement de l’esprit critique dans l’Antiquité (VIe–Ier siècle av. J.-C.), tan-dis que le second touche la naissance de la théo logie comme science (Ier–VIe siècle). Le troisième porte sur le rationalisme pluriel ou l’état de l’esprit critique à la fin de l’Antiquité (Ier– VIe siècle). Ce projet bénéficie d’une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada d’un montant de 700 000 $ répartis sur sept ans, somme qui s’élèvera à environ 1 300 000 $ en ajoutant les fonds investis par les différents partenaires.

Fruits de ces recherches, trois ouvrages portant sur chacun des thèmes du projet paraîtront aux éditions Les Belles Lettres, le premier étant prévu pour 2016. Chaque ouvrage comptera envi-ron 500 pages.

Comme le précise Jean-Marc Narbonne, la participation des étudiants sera large-ment mise à profit dans ce projet puisque plus de 50 % des fonds seront affectés à leur engagement. « Intégrer des étudiants au projet était un de nos leitmotivs », sou-ligne d’ailleurs le chercheur. « Il s’agit d’un projet interdisciplinaire auquel sont conviés des étudiants provenant non seu-lement de la Faculté de philosophie, mais aussi d’autres domaines comme l’histoire et la théologie, pour ne citer que ces exemples. »

Le projet piloté par Jean-Marc Narbonne compte 14 partenaires, dont les principaux sont l’École pratique des hautes études (EPHE) à Paris, Les Belles Lettres, éditions, également à Paris, de même que les deux universités suivan-tes : l’Université fédérale de São Paulo et l’Université de São Paulo. « Nous avions envie d’avoir trois points de vue diffé-rents, explique Jean-Marc Narbonne. Celui du Nouveau Monde est notam-ment représenté par l’Université Laval, tandis que l’Ancien Monde est personni-fié par la France. São Paulo, considérée actuellement comme la capitale intellec-tuelle de l’Amérique du sud, représente les pays émergents. »

Les 12 et 13 février, il y aura présenta-tion des différents aspects du projet de partenariat « Raison et révélation : l’héritage critique de l’Antiquité » aux étudiants de philosophie ainsi qu’à tous les étudiants intéressés. Pour plus d’information sur le projet : antiquite-critique.fp.ulaval.ca

Pleins feux sur l’Antiquité

Des chercheurs internationaux se pencheront sur les sources antiques de l’esprit des Lumières et de l’esprit critique propre à la modernité par Renée Larochelle

Au Québec, le taux d’obtention d’un baccalauréat chez les femmes est passé de 13 % à 40 % entre 1976 et 2008

Ce projet bénéficie d’une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada d’un montant de 700 000 $ répartis sur sept ans, somme qui s’élèvera à environ 1 300 000 $ en ajoutant les fonds investis par les diffé-rents partenaires.

Le projet, composé de 14 partenaires à l’international, impliquera largement la participation des étudiants

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La taekwondoïste Charlotte Brown est rentrée du Championnat du Commonwealth avec une médaille d’or au coupar Yvon Larose

Puissance et intelligence sur le tatami

À 21 ans, à la suite de ses succès au Championnat de taekwondo du Com-monwealth, tenu à la mi-novembre en Écosse, l’étu-diante en médecine dentaire Charlotte Brown se classe maintenant première au Canada dans sa catégorie. « Ma médaille d’or m’a aussi permis de me hisser au 28e rang du clas sement mondial », ajoute celle qui s’affirme comme l’une des taekwondoïstes les plus pro-metteuses de sa génération.

Cette étudiante-athlète de 1,65 mètre et de 52 kilos a remporté l’or dans la caté-gorie des moins de 53 kilos. Selon elle, le niveau de com-pétition était assez élevé. Ses deux premiers combats, elle les a livrés contre des An glai ses. Celles-ci présen-taient un dossier respectif de 14 victoires et 2 dé faites, et de 4 victoires et 2 défaites. La Québécoise a battu ces opposantes avant de se trouver en finale contre une Chypriote. « J’ai gagné 8 à 2 et j’ai dominé tout au long du combat », a déclaré Charlotte Brown après sa victoire.

Dire qu’elle a le taekwondo dans le sang serait un eu -phémisme. Depuis l’âge de 5 ans, elle pratique ce sport de combat avec passion. « Mes frères plus vieux

faisaient du taekwondo, raconte-t-elle. J’ai voulu faire comme eux. » D’ailleurs, ses parents et un de ses frères l’ont accompagnée au Cham-pionnat du Com monwealth. « Mes ancêtres sont écossais, indique-t-elle. Gagner l’or devant ma famille, et en Écosse de surcroît, m’a fait vraiment plaisir. »

Art martial coréen, le taek-wondo se caractérise par des frappes du pied au corps et à la tête. Avec ses attaques et contre-attaques, avec aussi une bonne dose de stratégie, ce sport fait penser, dans son essence, au jeu d’échecs.

cardio. Il faut aussi pouvoir recevoir des coups et conti-nuer, même si l’on a mal. Bref, être endurant. »

Sur le tatami, Charlotte Brown se démarque par sa rapidité d’exécution et sa grande souplesse. « Mais mon principal atout en combat est la puissance de mes coups, affirme-t-elle. Je frappe fort. » Au plan tactique, elle se bat avec intelligence. « Je suis mé thodique et je ne fais

« J’aime ce sport parce qu’il est individuel et parce qu’il peut arriver toutes sortes de situations, explique-t-elle. Il faut constamment s’ajuster à ce que fait l’adversaire et contre-attaquer. C’est un sport complet qui exige beau-coup de concentration. Une fois le combat en cours, on ne pense plus à rien et on agit. Ce sport de stratégie exige des qualités athlétiques indé-niables, comme un très bon

pas beaucoup d’erreurs », souligne-t-elle. Certaines de ses adver saires en compéti-tion ont ten dance à crier. « Je ne suis pas hystérique, dit-elle. Je suis fonceuse, mais posée. » Parmi ses oppo-santes, la quelle redoute-t-elle le plus ? « La Croate Ana Zaninovic, classée numéro un au monde, répond-elle. Elle est très bonne. Mais je n’ai pas peur de me battre contre elle. »

Comme objectif lointain, l’étudiante-athlète vise une participation aux Jeux olym-piques de Rio en 2016. Compte tenu de son âge, elle garde aussi un œil sur les Jeux de 2020. À plus court terme, elle participera à des épreuves du circuit mondial de taekwondo avec, dans sa mire, le Cham-pionnat du monde qui aura lieu en mai 2015 en Russie. À suivre…

Fêtez. Partagez. Joyeuses Fêtes!

suivez-nous

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La taekwondoïste Charlotte Brown, durant son combat de demi-finale contre l’Anglaise Nicole Huntington, lors du Championnat de taekwondo du Commonwealth, en novembre, à Édimbourg. photo Pascal Franssen, TaekopixCharlotte

Brown est maintenant classée première au Canada et 28e au monde

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en bref

Du basket au PEPS dans le temps des FêtesDès que seront passées les festivités de Noël, les équipes de basketball Rouge et Or repren-dront l’action à domicile lors d’un tournoi hors concours. Habituellement sur la route à cette période de l’année, les formations dirigées par Jacques Paiement Jr et Sonia Ritchie auront le plaisir d’accueillir au PEPS les équipes mascu-line et féminine des universités ontariennes de Nipissing et d’Algoma. Les gars joueront éga-lement une partie contre les Nomades du Collège Montmorency, tandis que les filles se mesureront aux Dynamiques du Cégep de Sainte-Foy. photo Mathieu Belanger

Le tournoi aura lieu du 28 au 30 décembre. Le calendrier complet est disponible sur le site rougeetor.ulaval.ca. Les billets pour ces rencontres sont déjà disponibles à la billet-terie du Rouge et Or.

Heures d’ouverture pendant les FêtesJusqu’au 23 décembre, le PEPS est ouvert selon l’horaire régulier, soit du lundi au dimanche de 6 h 30 à 23 h 30. La salle d’entraî-nement est ouverte du lundi au vendredi de 6 h 30 à 23 h et les samedi et dimanche de 8 h à 21 h. Durant la période des Fêtes, le PEPS fermera ses portes du 24 au 26 décembre et du 31 décembre au 2 janvier inclusivement. Du 27 au 30 décembre, le PEPS sera ouvert de 10 h à 18 h 30. Un horaire spécial a été prévu à la piscine. Pour le connaître, consul-tez le peps.ulaval.ca. Notez que des bains ré -créatifs avec matériel et jeux d’eau seront of -ferts deux fois par jour, soit entre 10 h et 12 h et entre 14 h et 16 h. La salle d’entraînement, quant à elle, sera ouverte de 10 h à 18 h 30. À partir du 5 janvier, le PEPS retrouvera son horaire régulier.

Nouvelle carte de bains pour la famillePour permettre aux familles de profiter plei-nement de ses nouvelles piscines, le PEPS a développé une nouvelle carte de bains. Pour seulement 100 $, une famille de deux adultes et de trois enfants pourra profiter de 10 pé -riodes de bains récréatifs (avec jeux d’eau, matériel récréatif, structure aquatique gon-flable, etc.), ce qui constitue une économie de près de 50 % par rapport à la tarification régulière. Il s’agit d’une belle option pour ceux qui veulent bouger à peu de frais. Les nouvelles cartes sont présentement en vente à la réception du PEPS et font d’excellentes idées-cadeaux pour les bas de Noël.

Pour en savoir plus sur les périodes de bains récréatifs, consultez le peps.ulaval.ca.

Campus dynamique

Profitez de la période des Fêtes pour découvrir, en famille, notre parc aquatique unique à Québec ! Bassin avec jeux d’eau, structures gonflables aquatiques, trottoir flottant, glissades, tout y est pour passer des heures de plaisir à jouer dans l’eau ! On vous attend du 27 au 29 décembre et les 3 et 4 janvier. Pour en savoir plus : peps.ulaval.ca. photo PEPS

La saison débute ces jours-ci, mais certains voient déjà plus loin… Quatre étudiants-athlètes de l’Université se ren-dront à Grenade, en Es pagne, pour participer aux 27e Uni-ver siades d’hiver, qui se tien-dront du 4 au 14 février 2015. Simon-Claude Toutant , Laurence Vallerand, Ève Routhier et Stéphanie Gould seront les représentants de l’Université Laval.

Pour l’entraîneur-chef du club de ski alpin et ancien

À l’assaut des pistes !Le club de ski alpin Rouge et Or a des fourmis dans les jambes. La saison de ski alpin universitaire est sur le point de commencer et tous les skieurs en ont assez d’attendre; ils veulent maintenant passer à l’action !par Pierre-Luc Tremblay

olympien François Bourque, il ne fait aucun doute que ces skieurs ne vont pas en Espagne pour jouer les touristes. « C’est vrai que le calibre est élevé et que la compétition est forte, mais nos skieurs peuvent bien faire. Simon-Claude est tou-jours performant et Ève a déjà une certaine expérience natio-nale et internationale. C’est certain qu’elle va en Espagne avec l’espoir de revenir avec une médaille au cou », révèle l’entraîneur.

En ce qui concerne le cham-pionnat québécois du RSEQ, François Bourque hésite à dévoiler ses objectifs. Il re -connaît que ses deux équipes sont inégales. « Du côté des gars, l’équipe est peut-être un peu moins forte cette année. Le calibre est bon, c’est cer-tain, mais je doute que l’on puisse rivaliser avec l’Univer-sité de Montréal. »

L’histoire est cependant tout autre chez les dames. Le Rouge et Or féminin souhaite

remporter la bannière québé-coise. Dans cette équipe, le talent ne fait aucun doute. On y compte d’ailleurs pas moins de trois athlètes pouvant re -partir avec les honneurs in -dividuels. Ève Routhier, qui arrive de l’équipe nationale, devrait être la chef de file du groupe. Stéphanie Gould, quant à elle, sort de l’équipe du Québec et Laurence Vallerand a, pour sa part, été sacrée championne québé-coise il y a deux hivers; il ne faut donc pas les sous-estimer. Il ne faut pas, non plus, oublier Patricia Turcotte (Équipe Québec) ni Amélie L’Heureux, qui pourra compter sur sa vaste expérience universitaire. « Nous avons de très bonnes chances de gagner la bannière chez les filles. Et ce sera notre objectif. Si tout se passe bien, si les trois locomotives se mo -tivent l’une l’autre et que les autres skient bien et avec constance, nous bataillerons jusqu’à la fin », lance avec confiance l’entraîneur. photo Jean-Baptiste Benavant

«C’est vrai que le calibre est élevé et que la compétition est forte, mais nos skieurs peuvent bien faire

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16 au fil de la semaine

Rendez-vous avec un auteur

Vous aimez la littérature éclatée ? Venez écouter l’auteur Daniel Canty dis-cuter de son œuvre, et plus particulièrement de son roman Wigrum (2011). « Fin octobre 1944. Sebastian Wigrum s’éclipse de son domicile londonien. Per-sonnage fuyant, voyageur des miroirs et des points de fuite, vivant à la frontière embrouillée de la fiction et des faits, il est une de ces figures d’exception douées du pouvoir de se dissimuler sous nos yeux », peut-on lire sur la quatrième de couverture. Ce roman, qui ressemble étrangement à un cabinet de curiosités, raconte l’histoire du prota-goniste et celle des objets qu’il a collectionnés. Dans une vidéoconférence, le romancier, reconnu pour ses livres aux formes gra-phiques complexes, vous entretiendra de sa vision de la littérature.

Jeudi 11 décembre, à 13 h, au local 1245 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Pour un panorama de l’Asie

Peut-on déjà parler de l’émer gence de l’Indonésie ? La Corée du Sud est-elle un acteur incontournable sur les plans régional et inter national ? Le système des castes en Inde est-il un mythe ou une réalité ? Vous aimeriez connaître la ré ponse à toutes ces ques-tions ? Venez assister au mini-colloque du GÉRAC. Les étudiants à la maîtrise inscrits au Séminaire pluri-disciplinaire sur l’Asie y pré-senteront les résultats de leurs recherches sur des sujets très variés touchant plusieurs pays asiatiques. Il y sera, entre autres, question des possibilités d’une guerre entre la Chine et le Japon, du système politique au Vietnam et de l’avenir des relations entre Taiwan et la Chine continentale.

Jeudi 11 décembre, de 12 h 30 à 16 h, au local 1609 du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre. Pour la pro-grammation : hei.ulaval.ca/mini-colloque-du-gerac--montee-en-puissance-de-asie-forces-et-vulnerabilites

La ruralité au Québec

La Chaire en développement international vous invite à la conférence « Ruralité et régions : devons-nous sa -crifier les territoires du Québec ? », qui sera pronon-cée par Claire Bolduc. En 2008, cette agronome de formation a été élue à la tête de Solidarité rurale du Québec. Sous son impul-sion, l’organisme a entrepris une réflexion globale sur l’avenir des territoires et de la ruralité. Trois événements en ont découlé : la signature en 2010 de la Déclaration de Shawinigan par une ving-taine d’acteurs socioécono-miques mobilisés autour du développement territorial, l’adoption en 2012 de la Loi pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires et la présentation en 2013 d’un projet de société durable pour les collectivités rurales.

Vendredi 12 décembre, à 11 h, à la salle 2102 du pavillon Paul-Comtois. Entrée libre, mais inscription obligatoire à [email protected].

En vélo du Portugal au Turkménistan

Charles Verreault Lemieux est parti du Portugal en vélo dans le but de réaliser une quête épique : détruire son anneau d’ingénieur dans le cratère de feu de Darvaza au Turkménistan, l’équiva-lent terrestre du Mordor. Pendant 7 mois, il a traversé 19 pays. Revivez avec lui son parcours ponctué d’embû-ches et de beaux moments. Il vous parlera des côtes impossibles de la Turquie, des meilleurs endroits où camper, des pâtes au ket-chup, des paysages post-soviétiques bizarres et, sur-tout, de la bonté des gens rencontrés sur la route. Cette discussion avec le cycliste, organisée par la Coop Roue-Libre de l’Uni-versité Laval, vise surtout à vous convaincre que partir à l’aventure en vélo n’est pas un rêve impossible. photo du cratère de feu de Darvaza par Tormod Sandtorv

Lundi 15 décembre, à 19 h, au café Fou ÆLiÉS du pavillon Alphonse- Desjardins. Entrée libre.

11/12 12/12 18/1211/12 15/12 20/12

Notre Chœur au Marché de Noël allemand

En Allemagne depuis le Moyen Âge existe la coutume du marché de Noël tenu à l’extérieur sur une place pu blique. Cette année encore, pour la septième fois, la Ville de Québec fait revivre la tradition allemande. Il y a présentement un petit village formé de charmants stands en bois, assemblés selon le style traditionnel, en plein cœur du centre-ville. Vous pouvez y trouver une grande quantité de produits délicieux comme du vin chaud, des gâteaux de Noël allemands, du pain d’épice, des saucisses grillées, des marrons chauds et des produits du terroir. De plus, on y offre de l’artisanat de haute qualité ainsi que des objets décoratifs fabriqués exclusive-ment pour la période des Fêtes. Des spectacles sont éga-lement présentés sur la place du Marché. Vous pourrez, entre autres, y entendre le Chœur de l’Université Laval. photo Marché de Noël allemand

À la place de l’Hôtel-de-Ville, dans le Vieux-Québec. Spectacles du Chœur de l’Université Laval à la place du Marché, le samedi 13 décembre à 13 h, à 14 h et à 15 h. Entrée libre. Pour la programmation complète du Marché : noelallemandquebec.com

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

L’importance de la recherche fondamentale

Les préoccupations écono-miques sont souvent em -ployées comme arguments pour orienter la majeure partie du financement vers la recherche appliquée, pou-vant offrir des retombées à court terme aux industries. Cette recherche a bien sûr ses mérites, mais elle ne doit pas être réalisée au détri-ment de la recherche fonda-mentale. Dans une confé-rence intitulée « Con-tributions essentielles de la recherche fondamentale (et quelques préoccupations sur la place actuelle de la science au Canada) », le pro-fesseur Louis Bernatchez, du Département de biologie, expliquera que l’innovation scientifique survient généra-lement de manière imprévi-sible. Cette conférence est présentée par l’Institut de biologie intégrative et des systèmes. photo George Hodan

Jeudi 18 décembre, à 12 h 15, à la salle Hydro-Québec du pavillon Charles-Eugène-Marchand. Entrée libre.

Revue de l’année 2014

Venez rire en regardant Régis Labeaume chercher du financement auprès de Séraphin Poudrier, et Ricardo Larrivée, Christian Bégin et Daniel Vézina par-ticiper à un souper presque parfait. Marie McNicoll et Edwige Morin, diplômées de l’Université, sont au nombre des 6 artistes qui présentent les numéros de chant et d’imitation de la première revue de l’année à Québec, Beu-Bye 14. L’Association des diplômés de l’Université Laval vous convie à une représentation, qui sera pré-cédée d’un 5 à 7 pendant lequel vous pourrez discuter avec les artistes. photo Théâtre de la Bordée

Samedi 20 décembre, à partir de 18 h, au Théâtre de la Bordée. Coût : 20 $ pour les détenteurs de la carte Partenaire de l’ADUL et 25 $ pour les diplômés et amis de l’Association. Pour se procu-rer des billets : 418 656-3242 ou adul.ulaval.ca. D’autres représentations du spectacle ont lieu à la Bordée. Pour plus d’info : bordee.qc.ca

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