16
Volume 49, numéro 23 13 mars 2014 L’Université Laval obtient l’accréditation STARS de niveau or pour la qualité de son engagement en matière de développement durable, se distinguant ainsi parmi quelque 300 établissements. p3 Matériaux renouvelables : les forces vives regroupées p8-p9 Un coq de chez nous ! p5 1 re au Canada, 9 e au monde ! photo Marc Robitaille

Le Fil 13 mars 2014

  • Upload
    le-fil

  • View
    232

  • Download
    1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Le journal de la communauté universitaire

Citation preview

Page 1: Le Fil 13 mars 2014

Volume 49, numéro 23 13 mars 2014

L’Université Laval obtient l’accréditation STARS de niveau or pour la qualité de son engagement en matière de développement durable, se distinguant ainsi parmi quelque 300 établissements. p3

Matériaux renouvelables : les forces vives regroupées p8-p9 Un coq de chez nous ! p5

1re au Canada, 9e au monde !

ph

oto

Mar

c R

ob

itai

lle

Page 2: Le Fil 13 mars 2014

2le fil | le 13 mars 2014actualités UL

en bref

Colloque sur les conflits en Afrique Les Hautes Études internationales (HEI) organisent le colloque international « Analyse contemporaine des conflits en Afrique » du 20 au 22 mars. La Faculté de droit et le Département de science politique seront très actifs lors de ces trois jours qui permettront de faire ressortir les types de conflits qui mar-quent le continent ainsi que les recherches récentes tout en redonnant sa place à l’étude de l’Afrique aujourd’hui. Le jeudi 20 mars, le colloque s’ouvrira sur le lancement du Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient (CIRAM) en présence du recteur Denis Brière. Le colloque permettra d’approfondir l’origine et la diversification des conflits en Afrique (21 mars en avant-midi), les acteurs des conflits (21 mars en après-midi) et la recherche de la paix (22 mars).photo CICR\Gassman,Thierry

Pour s’inscrire et consulter le programme : www.colloqueafrique.hei.ulaval.ca.

Des forces en devenirForces AVENIR est un organisme qui fait la promotion de l’engagement étudiant afin de contribuer à la formation de citoyens conscients, responsables et actifs. Si vous êtes vous-même une étudiante ou un étudiant engagé dans un projet qui vous tient à cœur, vous pouvez poser votre candidature. Vous pourriez ainsi recevoir une des nombreuses bourses offertes et voir votre contribution sociale reconnue dans une des catégories existantes : arts, lettres et culture; entraide, paix et justice; entrepreneuriat, affaires et vie économique; environnement; santé; sciences et applications technologiques; personnalité 1er, 2e et 3e cycles. Vous avez jusqu’au 31 mars pour vous inscrire. Comment? Soit en com-muniquant avec Catherine Paradis, du Bureau de la vie étudiante, au poste 12759, ou encore en vous inscrivant sur le site www.forces- avenir.qc.ca. Les candidats qui représenteront l’Université seront dévoilés lors du Gala de la vie étudiante le 17 avril. Bonne chance!

Cinq jours pour l’itinéranceDepuis le 9 jusqu’à demain vendredi 14 mars, des étudiants relèvent un défi très particulier : vivre à la façon des sans-abri, de jour comme de nuit, en face du pavillon Charles-De Koninck. Ils veulent ainsi sensibiliser la popu-lation étudiante et les employés de l’Univer-sité à l’itinérance tout en amassant des dons pour la Maison Dauphine. Il s’agit d’un mou-vement universitaire national universitaire qui a permis de récolter près d’un million de dollars. Plus près de nous, ce sont deux étu- diantes en communication publique qui ont décidé de se joindre à ce mouvement inspi-rant : Catherine Duval Morales et Caroline Martel.

Pour en savoir plus et faire un don en ligne : www.5days.ca.

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Mathieu Tanguay, Pierre-Luc Tremblay, Julie TurgeonCollaborateur au Web : Thierry MellonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesJohanne Côté 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Les gens qui cèdent réguliè-rement à l’appel nocturne du frigo pourraient mettre leur santé en péril. C’est ce que suggère une étude portant sur le syndrome de fringale noc-turne menée auprès de plus de 600 personnes par une équipe canado-américaine de chercheurs. Les résultats de cette étude, à laquelle ont participé Annette Gallant, Vicky Drapeau et Angelo Tremblay, de l’Université Laval, sont publiés dans un récent numéro de la revue Eating Behaviors.

Le syndrome de fringale nocturne ou syndrome d’hy-perphagie nocturne est un

Fringale dévastatriceDes chercheurs établissent un lien entre le syndrome de fringale nocturne et une mauvaise santé métaboliquepar Jean Hamann

problème qui touche 1 à 2 % de la population adulte et environ 10 % des personnes obèses. Ce trouble alimen-taire, qui figure dans la cin-quième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, se caractérise par l’ingestion de plus de 25 % de l’apport calorique quotidien après le repas du soir ou par la consommation nocturne de nourriture deux fois ou plus par semaine.

Les personnes atteintes éprouvent parfois un désir intense de manger et elles sont persuadées qu’il leur sera impossible de trouver

le sommeil si elles n’ingèrent pas de nourriture. Plusieurs d’entre elles doivent compo-ser avec des troubles du som-meil ainsi qu’une anorexie matinale qui peut se prolon-ger jusqu’en milieu de jour-née. Les cycles hormonaux qui régissent le sommeil et l’appétit sont déphasés de 1 à 12 heures chez les personnes qui souffrent de ce syndrome.

L e s c h e r c h e u r s o n t demandé à 310 femmes et à 305 hommes présentant un surplus de poids de remplir un questionnaire portant sur 14 manifestations comporte-mentales ou psychologiques du syndrome de fringale noc-turne. Les répondants de- vaient coter sur une échelle de 0 à 4 la gravité de chacun de ces symptômes, ce qui a permis de calculer pour cha-cun d’eux un score reflétant l’intensité du problème.

Les chercheurs ont ainsi établi que plus l’indice de masse corporelle des sujets est élevé, plus les symp- tômes de fringale nocturne sont prononcés. Chez les hommes, le score obtenu est en lien direct avec le tour de taille et le taux de triglycéri-des, deux facteurs de risques de maladie cardiovasculaire.

Par ai l leurs , deux des principaux symptômes de ce trouble alimentaire – le besoin pressant de manger le soir ou la nuit et l’anorexie matinale – étaient plus mar-qués chez les sujets atteints du syndrome métabolique que chez les autres partici-pants. Le syndrome méta-bolique, qui se manifeste par des taux élevés d’insuline, de glucose et de cholestérol ainsi que par l’hypertension, est un signe avant-coureur de dia-bète, de problème cardiovas-culaire et d’accident vascu- laire cérébral.

« Le syndrome de fringale nocturne s’exprime davan-tage chez les personnes qui ont un indice de masse cor-porelle élevé et chez celles qui ont une mauvaise santé métabolique, résume la doc-torante Annette Gallant.

Pour le moment, nous ne savons pas si ce syndrome est la cause ou l’effet d’un dérèg lement métabo l i -qu e . M ê m e l e s é t u d e s hormonales ne sont pas concluantes à ce sujet. On ne sait pas si les différences dans les taux des hormones sont dues au fait que les gens man-gent la nuit ou si ce sont ces différences qui les poussent à manger la nuit. » Le suivi de sujets enclins aux fringales nocturnes, mais exempts de problèmes métaboliques et le suivi de sujets présentant un tableau clinique inverse devraient permettre aux cher-cheurs de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à ce trouble alimentaire.

L’article publié dans Eating Behaviors est signé par Annette Gallant et Vicky Drapeau, du Département d’éducation physique, Angelo Tremblay, du Département de kinésiologie, et leurs col-laboratrices Kelly Allison, de l’Université de Pennsylvanie, Marie Lambert (décédée depuis), du CHUM, Jennifer O’Loughlin, de l’Univer-sité de Montréal, et Jennifer Lundgren, de l’Université du Missouri. «Le syndrome de fringale nocturne s’exprime davantage chez ceux qui ont un indice de masse corporelle élevé et qui ont une mauvaise santé métabolique

Le syndrome de fringale nocturne touche 1 à 2 % de la population adulte et environ 10 % des personnes obèses.

Page 3: Le Fil 13 mars 2014

3le fil | le 13 mars 2014 actualités UL

Première de classe au pays. Neuvième sur quelque 300 univer-sités à l’international. Voilà l’excel-lent résultat que vient d’obtenir l’Université Laval pour la qualité de sa démarche en développe-ment durable. L’accréditation STARS (Sustainability Tracking Assessment and Rating System) de niveau or lui a été décernée par un organisme international indépendant situé aux États-Unis voué à la promotion du dévelop-pement durable : l’Association for the Advancement of Sustainability in Higher Education. Celle-ci regroupe plus d’un millier d’univer-sités de par le monde. Il est à noter qu’avec un score de 73,3 %, l’Uni-versité se retrouve devant des éta-blissements universitaires parmi les plus prestigieux au monde, tels que Yale, Princeton, Stanford, Duke et Notre Dame, qui ont eux aussi ter-miné le processus d’évaluation.

« Je suis très content, et la com-munauté universitaire a toutes les raisons d’être très fière de ce classement », soutient Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au

Développement durable : un niveau en or !

L’Université Laval se voit décerner l’accréditation « STARS – niveau or » en développement durable et obtient la meilleure performance au Canada par Yvon Larose

développement. Ce dernier est por-teur du dossier du développement durable à l’Université. Selon lui, cette neuvième position représente une importante reconnaissance internationale du leadership exercé par l’Université Laval. « Ce classe-ment, dit-il, montre l’efficacité de l’engagement de notre commu-nauté en ce domaine. Lorsqu’une communauté aussi diversifiée et aussi productive que la nôtre s’enli-gne sur un objectif commun, c’est incroyable ce que l’on peut faire. Cette neuvième position nous assure d’être sur la bonne voie et nous motive à faire encore mieux. »

L’évaluation STARS se base sur quelque 150 critères portant sur la performance et les résultats concrets en matière de développe-ment durable. Elle tient compte des avancées dans une multitude de domaines : formation, recherche, planification organisationnelle, gestion des ressources humaines, gestion de l’eau, du transport et des déchets, et retombées de l’établisse-ment universitaire dans la société. « Il faut comprendre que l’on évalue

non seulement le nombre des réa-lisations, mais également la qua-lité de celles-ci, souligne le vice- recteur. On ne considère pas la volonté de faire quelque chose, mais ce que ça a donné. »

Le niveau or est le deuxième plus élevé de l’accréditation STARS. Parmi les universités canadiennes évaluées à ce jour, seule Laval le détient. L’Université a obtenu cette reconnaissance entre autres pour ses efforts visant à atteindre la car-boneutralité, pour l’engagement de sa communauté dans des causes sociales et humanitaires, et pour la

centaine de chaires, de centres et de regroupements de recherche dont le domaine d’études est lié au déve-loppement durable.

« La formation avec l’axe dévelop-pement durable est un autre élément important, indique Éric Bauce. On parle ici, entre autres, du profil en développement durable et des pro-grammes du premier cycle qui intè-grent des contenus en ce domaine. Quant à l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société, il constitue une extra- ordinaire plateforme d’échanges sur le développement durable. »

Les évaluateurs ont tenu compte de l’originalité des réalisations à l’Université Laval. Ils ont égale-ment considéré celles qui repré-sentaient des défis importants. Par exemple, la gestion de l’énergie ou bien la gestion des approvision-nements responsables. Le vice- recteur insiste sur le fait que Laval, avec ses 17 facultés, est une univer-sité complète sur le plan du savoir. « Cette réalité amène une multitude d’idées et la possibilité d’aborder le développement durable d’un point de vue multidisciplinaire, affirme-t-il. Au lieu de s’additionner entre elles, les forces et les connaissan-ces que nous avons mises en branle vont se multiplier pour créer cet effet. »

Pour souligner l’obtention de l’accréditation STARS de niveau or, une photo de nombreux mem-bres de la cité universitaire a été prise mardi midi, le 11 mars, à l’amphithéâtre-gymnase du PEPS. Pour remercier la communauté, la direction de l’Université souhaite faire aménager un lieu commé-moratif ou commander la réalisa-tion d’une œuvre d’art. Tous sont invités à voter pour le projet de leur choix à l’adresse suivante : https://fr.surveymonkey.com/s/PMJ2JZQ.

Pour plus d’information sur l’accréditation STARS niveau or : ulaval.ca/STARS

« Cette neuvième position sur quelque 300 universités nous assure d’être sur la bonne voie et nous motive à faire encore mieux », affirme le vice-recteur exécutif et au développement Éric Bauce, accompagné ici du recteur Denis Brière.

L’Université a obtenu l’accréditation STARS notamment pour ses efforts visant à atteindre la carboneutralité et pour l’engagement de sa communauté dans des causes sociales et humanitaires. photos Marc Robitaille

L’Université se retrouve devant des établissements universitaires parmi les plus prestigieux au monde, tels que Yale, Princeton, Stanford, Duke et Notre Dame

Page 4: Le Fil 13 mars 2014

4le fil | le 13 mars 2014communications

en brefFestival du film ethnographique

Le 11e Festival inter-national du film ethnographique du Québec (FIFEQ) débute aujourd’hui, jeudi 13 mars, par un 5 à 7 pour se pour- suivre jusqu’à dimanche 16 mars au Cinéma Cartier.

Organisé par des étudiants en anthropologie des universités Laval, de Montréal, McGill et Concordia, le festival projettera pas moins de 40 films de cinéastes d’ici et d’ailleurs, héri-tiers de la tradition d’anthropologie visuelle et du documentaire à caractère social. Tous ont été produits après le 1er janvier 2012. Le FIFEQ se veut un lieu d’échange et de diffu-sion et une activité qui célèbre l’anthropologie visuelle qui fait de l’image un outil privilégié des cultures et des sociétés.

Pour plus d’information : www.fifeq.ca

Colloque de relations industriellesLe 33e Colloque de relations industrielles se déroulera le 17 mars prochain au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Cette activité, entièrement réalisée par des étudiants, leur donnera la chance de découvrir l’étendue des options qui les attendent sur le marché du tra-vail dans un domaine en constante évolution. Outre des conférences sur les secteurs d’acti-vité en relations industrielles, les étudiants pourront échanger avec des professionnels, prendre connaissance des affichages de poste et de stage grâce au Service de placement et assister à des conférences animées par des professionnels provenant de divers syndicats ou encore de la fonction publique, d’Hydro-Québec et de Proxima Centauri qui raconte-ront leur cheminement de carrière.

Lundi 17 mars, de 8 h 30 à 19 h 30, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Coût d’entrée : 10 $ (étudiants) et 15 $ (grand public). Information : www.colloque-ri. ulaval.ca.

Sylviculture et transformation du thuya occidental Jean-Claude Ruel, professeur de foresterie, et Charles Tardif, vice-président au développe-ment des affaires et de l’approvisionnement à Maibec, présenteront aujourd’hui une confé-rence sur le thuya occidental. Cette espèce est présente dans le nord-est des États-Unis et dans la partie mitoyenne du Canada où elle se présente à la fois en peuplements purs et mixtes de feuillus ou de résineux. Les recher-ches sur la sylviculture de cette espèce étant relativement rares et ne couvrant que certains types précis de peuplements, une initiative de recherche collaborative a été lancée en 2003. La présentation portera notamment sur la mise en place de cette initiative, les principaux projets réalisés et le contenu d’un nouveau guide sylvicole.

Jeudi 13 janvier, à 10 h 30, au Centre de fores-terie des Laurentides (1055, rue du PEPS).

« Dans le monde de la communication, on assiste à un changement de paradigme; on est passé du mode diffusion, où on avait le contrôle du message, au mode réception, où on recueille de l’information avant de la diffuser en tenant compte des besoins et des aspirations des gens », explique Francine Charest, directrice de l’Observatoire des médias sociaux en relations publiques.

Il fut une époque pas si lointaine où le communiqué de presse « papier » était la voie par excellence dont se servaient les professionnels en relations publi-ques d’une entreprise pour faire con- naître une activité. C’était avant Internet, qui a marqué un avant et un après dans nos façons de communi-quer. Depuis une dizaine d’années, les médias sociaux comme les blogues, Facebook, You Tube, Twitter, pour ne citer que ces exemples, constituent d’extraordinaires plateformes pour propager un message. C’est là qu’entre en jeu le rôle de gestionnaire de médias sociaux, ce professionnel de la com-munication qui crée des contenus, gère l’information, anime des communau-tés, en somme, participe à la notoriété d’une entreprise ou d’une activité.

« Dans un plan de communication et de stratégie d’une entreprise, les médias sociaux représentent un outil de plus, une autre façon de continuer à communiquer, en somme, dit Francine Charest, directrice de l’Observatoire des médias sociaux en relations publi-ques. En collaboration avec l’Univer-sité de Lyon, en France, cette profes-seure au Département d’information et de communication a organisé un Webinaire, association du mot Web avec séminaire. Cette réunion interac-tive à laquelle participeront une dizaine de spécialistes se tiendra simultané-ment en salle et en ligne le 18 mars au local 3632 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Le thème : « Usages des médias sociaux et pratiques professionnelles en relations publiques dans la gestion

Tous en ligneQuelle est l’importance de l’usage des médias sociaux en relations publiques dans la gestion d’événements ? C’est ce à quoi tentera de répondre un Webinaire franco-québécois.par Renée Larochelle

d’événements ».« Dans le monde de la communica-

tion, on assiste à un changement de paradigme, explique Francine Charest. On est passé du mode diffusion, où on avait le contrôle du message, au mode réception, où on recueille de l’infor-mation avant de la diffuser en tenant compte des besoins et des aspirations des gens », explique Francine Charest, qui propose l’exemple suivant. À six mois d’un congrès international, ses organisateurs décident d’annoncer l’activité sur leur page Facebook, invi-tant les conférenciers à mettre en ligne leurs exposés, à poser des questions sur les conférences déjà en ligne, etc. « Avec le résultat que, dès leur arrivée au congrès, les participants se connais-saient déjà, souligne Francine Charest. Les échanges ont été plus riches, plus productifs, et cela a permis d’aller plus loin dans les connaissances scientifi-ques. » Du côté des activités sociales, les organisateurs avaient prévu une partie de golf. Après consultation sur Facebook, ils ont réalisé que la partie de golf n’intéressait que 10 % des partici-pants, mais que 90 % étaient cependant intéressés par une randonnée à vélo. En bout de course, le congrès s’est soldé par un succès sur toute la ligne.

Faire des relations publiques sur les médias sociaux fait donc gagner du temps et de l’argent étant donné tous les moyens qu’ils offrent et les avan- tages qu’ils comportent. Quant à savoir si le processus est vraiment essentiel à la bonne gestion des événements, « c’est un peu comme si on se demandait aux

gens s’ils pourraient se passer de cour-riels, de souligner Francine Charest. Il y a des points de non-retour et je pense qu’on est arrivé à ce point-là. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas raffiner nos usages; dans ce domaine, comme dans d’autres, on est encore en mode apprentissage. »

Bien qu’il soit ouvert à tous, ce Webinaire s’adresse principalement aux gestionnaires des médias sociaux, animateurs de communauté, profes-sionnels et étudiants en communica-tion publique et en relations publiques.

L’inscription est obligatoire. Pour plus d’information : www.omsrp.com. ulaval.ca.

«Dans un plan de communication et de stratégie d’une entreprise, les médias sociaux représentent un outil de plus, une autre façon de continuer à communiquer

Page 5: Le Fil 13 mars 2014

5le fil | le 13 mars 2014 animation

CONCOURS 2013-2014 PRIX D’EXCELLENCE EN ENSEIGNEMENTL’appel de candidatures est maintenant lancé !

32 000 $ en fonds de développement pédagogiqueDépôt des candidatures au plus tard le vendredi 9 mai 2014 à 16 h

ulaval.ca/excellence

Tous les mat ins depuis sept ans, les habitants de Saint-Victor se font tirer du lit par le coq du maire. Exaspérés, ils décident de le troquer contre l’âne pares-seux d’un village voisin. Voici la prémisse du Coq de St-Victor, une comédie déso-pilante réalisée par Pierre Greco et produite par Nancy Florence Savard, de la boîte 10e Ave. Plusieurs personna-lités ont prêté leur voix à ce

Réveil au chant du coq

Avec Le coq de St-Victor, Pierre Greco signe le premier long métrage d’animation francophone entièrement réalisé à Québecpar Matthieu Dessureault

film d’animation, dont Guy Jodoin, Anne Dorval, Gaston Lepage , Guy Nadon et Mariloup Wolfe. L’histoire est tirée d’un roman de l’auteure jeunesse Johanne Mercier, conjointe du réalisateur avec qui elle a écrit le scénario.

Coloré et ludique, Le coq de St-Victor est destiné au jeune public, mais plaira aussi à leurs parents. Tous appré-cieront la signature visuelle du film, résultat de plusieurs

Le réalisateur a toutes les raisons de célébrer. En salles depuis le 21 février, son film a reçu le prix du public au FIFEM de Montréal et le prix de la meilleure réalisation au Festival de cinéma pour enfants de Québec.

le considérer comme une étape importante. Quand on fait un story-board, les scènes se précisent, chan-gent ou même se transfor-ment complètement. C’est étonnant le nombre de gags que l’on peut trouver à cette étape ! »

Son métier, le volubile Pierre Greco pourrait en parler pendant des heures. Son ancien étudiant Sylvain Karpinski, aujourd’hui pigiste dans le milieu de l’animation, se souvient d’un professeur passionné et très intense. « Il mettait beau-coup d’énergie dans ses pré-sentations. Sa flamme et son enthousiasme font en sorte que ses cours étaient tout à fait captivants. On sent qu’il a un bon bagage et une fine connaissance du cinéma. »

La prochaine année s’an-nonce chargée pour Pierre Greco. Dès son retour de vacances, il travaillera à l’élaboration d’un second film d’animation, Mission Katmandou, qu’il coréali-sera cette fois avec Nancy Florence Savard.

www.lecoqdestvictor.com

Pierre Greco n’est pas un novice dans le milieu; il a touché à l’animation, à la fiction, à la publicité, au documentaire et au reportage

Doté d’un budget de trois millions de dollars, le projet a mobilisé une centaine d’artistes, dont les Guy Jodoin, Anne Dorval, Gaston Lepage, Guy Nadon et Mariloup Wolfe qui ont prêté leurs voix. image Productions 10e Ave

mois de travail avec le studio FrimaFX. Doté d’un budget de trois millions de dollars, le projet a mobilisé une cen-taine d’artistes. Ils ont réussi le pari de faire un film 100 % québécois, à Québec de sur-croît, pouvant rivaliser avec les mégaproductions de Disney ou Pixar. « La chose la plus importante que j’ai apprise est que la contrainte peut être un excellent moteur de création. Plusieurs scè-nes ont dû être simplifiées pour des raisons de produc-tion, mais le résultat est de loin supérieur à ce qui avait été prévu », dit Pierre Greco, joint en République domini-caine où il prend une pause du tourbillon médiatique entourant la sortie du film.

Il faut dire que Pierre Greco n’est pas un novice dans le milieu. Au fil de sa carrière, il a touché autant à l’animation qu’à la fiction, la publicité, le documentaire et le reportage. Sa filmographie compte la série W, diffusée à Télétoon et vendue dans plusieurs pays, et le long métrage Un petit vent de panique. Depuis trois ans, il transmet ses connaissances du scénarimage (story-board) comme chargé de cours à l’École de design. Un travail qu’il ne quitterait pour rien au monde. « C’est important pour moi d’enseigner, dit-il, car la connaissance est la base sur laquelle nous développons nos passions. Le story-board est le meilleur moyen pour écrire un dessin animé. Il faut

Pierre Greco photo Elias Djemil

Page 6: Le Fil 13 mars 2014

6le fil | le 13 mars 2014

Sur la possibilité de voter là où on étudie

Afin de stimuler la parti-cipation des jeunes aux élections, Québec permet-tra aux étudiants majeurs de voter pour un candidat de leur circonscription d’origine à partir de leur lieu d’études. Cette mesure peut accroître le nombre de votes, mais elle ne changera pas l’issue des élections, estime François Gélineau. « Dans la littérature, on n’observe aucune différence notable au chapitre des pré-férences partisanes selon les groupes d’âge, du moins pour les grands partis. Cela dit, certains petits partis, Québec solidaire par exem-ple, semblent particulière-ment populaires auprès des jeunes plus scolarisés. »

Sur les communicateurs et les artistes comme candidats

La professeure Dominique Payette est candidate péquiste dans Charlesbourg en vue du scrutin du 7 avril. La comédienne Sylvie Legault et la directrice du TNM, Lorraine Pintal, ten-tent également leur chance à Montréal. Recruter des communicateurs et des artistes, pour les partis poli-tiques, viserait à contrer un certain scepticisme dans la population, explique Thierry Giasson. « Les ar- tistes jouissent d’un capital de sympathie alors qu’il y a un bris de confiance envers les politiciens de carrière et les gens issus de [...] la construction, du syndica-lisme, des affaires. »

Sur le monde des affaires au féminin

Selon une étude réalisée par Hélène Lee-Gosselin auprès de femmes entrepre-neures, celles-ci auraient une vision particulière du succès en affaires. « Ce succès, elles ne le mesurent pas [...] à l’augmentation des parts de marché, au profit et à la croissance, elles le mesurent au fait de durer, d’offrir des emplois stables, de bien servir leurs clients. De plus, à cause d’une vie compliquée et de cet équilibre précaire [...], elles prennent des décisions prudentes qui ne compro-mettent pas l’équilibre [...] et les emplois qu’elles ont créés. »

médecineils ont dit...

François Gélineau, professeur au Département de science politique

La Presse, 5 mars

Thierry Giasson, professeur au Département d’information et de communica-tion Le Journal de Montréal, 4 mars

Hélène Lee-Gosselin, titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant - Femmes, Savoirs et Sociétés

Le Devoir, 8 mars

Votre alimentation et vos habitudes de vie laissent à désirer, mais parce que vous êtes jeune et que vous n’avez pas d’embonpoint, vous vous croyez immunisé contre les maladies qui frappent les qua-dragénaires rondouillards ? Une étude publiée dans la revue Atherosclerosis par des chercheurs de la Faculté de médecine pourrait troubler votre belle insouciance.

L’équipe dirigée par le pro-fesseur Éric Larose a scruté 425 personnes de 18 à 35 ans, non obèses et apparemment en bonne santé, sous diffé-rentes coutures : mesures anthropométriques, pression artérielle, profil lipidique et taux de glucose. Ces indica-teurs, couramment utilisés par les médecins pour éta-blir le risque de diabète ou de maladie cardiovasculaire d’un patient, étaient en deçà des limites normales pour tous les participants. « Selon ces paramètres, nos sujets

Jeunes, minces et en mauvaise santé ?

Une technique d’imagerie médicale met en lumière des problèmes cardiovasculaires latents chez de jeunes adultes apparemment en bonne santépar Jean Hamann

présentaient un risque car-diométabolique faible », sou-ligne le professeur Larose.

Les chercheurs ont creusé l’affaire un peu plus loin en quantifiant l’abondance de tissus adipeux dans diffé- rentes parties du corps des participants grâce à un appa-reil d’imagerie par résonance magnétique. Le portrait qui en est ressorti laisse entre-voir des lendemains qui déchantent pour certains. Les données montrent que l’abondance de tissu adipeux viscéral est en lien direct avec les marqueurs de risque cardiométabolique, même chez les jeunes sans surplus de poids.

Les graisses viscérales sont le fruit de mauvaises habitu-des alimentaires et de séden-tarité. Cette adiposité viscé-rale « cachée » ne se manifeste pas nécessairement sur le pèse-personne, mais elle pro-voque une élévation « sub-clinique » des marqueurs de

risque. « Comme médecin, on voit ces jeunes et on ne détecte rien. De leur côté, ils ont l’impression que tout va bien, même s’ils n’ont pas une saine alimentation et qu’ils ne font pas les 150 minutes d’activité physique prescri-tes par semaine. Notre étude montre qu’ils accumulent de l’adiposité viscérale et que le risque qui pèse sur eux augmente. »

L’étude a été menée par Elianne De Larochellière, Julie Côté, Karine Bibeau, Marie-Kristelle Ross, Véronique Dion-Roy, Philippe Pibarot, Jean-Pierre Després et Éric Larose, de la Faculté de méde-cine et du Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, et par Guillaume Gilbert, de Philips Healthcare Canada.

Éric Larose : « Comme médecin, on voit ces jeunes et on ne détecte rien. De leur côté, ils ont l’impression que tout va bien, même s’ils n’ont pas une saine alimentation et qu’ils ne font pas les 150 minutes d’activité physique prescrites par semaine ». photo Marc Robitaille

L’adiposité viscérale « cachée » ne se manifeste pas nécessairement sur le pèse-personne, mais elle provoque une élévation « subclinique » des marqueurs de risque

Page 7: Le Fil 13 mars 2014

7le fil | le 13 mars 2014 société

Q3

La tension monte au Venezuela en proie depuis le début février à d’in- tenses manifestations qui ont déjà fait une vingtaine de morts. La situation économique catastrophique de ce pays semble jouer un rôle important dans cette crise comme l’explique François Gélineau, un professeur au Département de science politique qui connaît bien la région.

Q Quelles sont les motivations des manifestants qui s’opposent à leur gouvernement ?

R Pour mieux comprendre, il faut re- venir sur les événements des 18 der-niers mois. Rappelons-nous les résul-tats de l’élection présidentielle de l’automne 2012, que Chavez a rempor-tée avec 55,1 % des suffrages. Il meurt quelques mois après et son dauphin, jusqu’alors vice-président, Nicolas Maduro, remporte l’élection avec 50,6 % des voix. Troisième cycle électoral en 2013 avec les élections municipales : le parti du gouvernement remporte 72 % des municipalités, mais avec seulement 49 % des suffrages. Cela illustre la pro-fonde division politique du Venezuela. D’autre part, le pays vit une grande crise économique. Son inflation était évaluée à environ 56 % en 2013, soit la plus haute parmi les pays de la région. Pendant ce temps, le Venezuela est aux prises avec une pénurie de produits de base, notamment dans les magasins d’État mis en place par Hugo Chavez. Certains services, comme l’aqueduc et l’électricité, connaissent plusieurs inter-ruptions, ce qui provoque beaucoup d’insatisfaction dans la population. S’ajoute à toutes ces difficultés une insé-curité croissante depuis la fin des années 1990, surtout dans la capitale, Caracas, alors que la situation s’améliore dans les pays voisins.

Q Le régime politique en place peut-il survivre à la disparition d’Hugo Chavez ?

La valorisation de l’effort et la capacité de se projeter à long terme dans un métier ou une profession : voilà des facteurs qui seraient à la base de la réussite scolaire chez les cégépiens. Bien plus que les qualités de pédagogue du professeur ou encore la réputation de l’établissement d’enseignement fréquenté, c’est en effet le système de valeurs de l’étudiant qui joue-rait le plus grand rôle dans ses chances de succès. Voilà la conclusion à laquelle arrive Jacques Roy dans sa thèse de doctorat en sociologie super-visée par Daniel Mercure.

Aux fins de son étude, le chercheur, qui a lui-même enseigné une vingtaine d’an-nées au Cégep de Sainte-Foy, a analysé les réponses aux questionnaires remplis par 4 289 étudiants provenant de 51 établissements collé-giaux, tant publics que pri-vés. Il a également mené des entrevues auprès de quelque 200 étudiants issus de son large échantillon. « Par exem-ple, une jeune fille qui sou-haite devenir architecte et qui garde le cap sur le but qu’elle s’est fixé a plus de chances de réussir au collégial qu’une autre plus hésitante et moins enracinée dans son choix », affirme Jacques Roy.

La vie devant soiAu cégep, des valeurs person- nelles comme l’effort et la capacité de se projeter dans l’avenir prédisposeraient à la réussite scolaire par Renée Larochelle

« Dans les cours, les filles sont plus disciplinées et plus conformistes que les garçons, alors que ces derniers sont davantage dans un mode ludique où s’affirmer et avoir du plaisir prennent beaucoup de place », affirme Jacques Roy.

À l’instar d’autres cher-cheurs, l’ex-enseignant a constaté qu’en général les filles réussissaient davantage que les garçons au cégep et qu’elles étaient également plus persévérantes. À cet égard, indique-t-il, les motifs d’abandon diffèrent selon le sexe : un garçon va ainsi son-ger à laisser ses études par manque d’intérêt, alors que la fille va plutôt invoquer le sentiment d’être dépassée par l’ampleur de la charge de tra-vail. D’autres différences ont été constatées sur le plan de l’attitude adoptée en classe.

« Dans les cours, les filles sont plus disciplinées et plus

conformistes que les gar-çons, en ce sens qu’elles ont plus tendance à s’attacher aux règles et à les respecter, dit Jacques Roy. Il semble donc que leurs valeurs s’har-monisent davantage avec le système d’éducation et ses exigences. Les garçons, eux, sont davantage dans un mode ludique où s’affirmer et avoir du plaisir prennent beaucoup de place. »

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les étu-diants qui occupent un emploi à l ’extérieur ne réussissent pas moins bien que les autres. Ainsi, 72 % des participants à l’étude travaillaient en moyenne 17 heures par semaine, ce qui ne semblait pas nuire à leurs études. « Les étu-diants avaient développé des stratégies pour conci-lier leur emploi avec les exi-gences scolaires », souligne Jacques Roy.

Si ce chercheur avait un conseil à donner aux parents, quel serait-il? Ne jamais sous-estimer le sou-tien qu’ils peuvent accorder à leur enfant, et ce, même si ce dernier a atteint l’âge de la majorité. À preuve, les résultats de l’étude révèlent qu’il existe un lien entre la persévérance scolaire et le soutien des parents. On comprend donc qu’un jeune bien accompagné, à qui on a inculqué depuis l’enfance l’idée que les efforts et la persévérance mènent loin, a en mains toutes les condi-tions gagnantes pour réussir ses études et… gagner son indépendance.

Les résultats de l’étude révèlent qu’il existe un lien entre la persévérance scolaire et le soutien des parents

François Gélineau sur la crise au Venezuela

R Certains semblent penser que, comme en Égypte ou en Ukraine plus récem-ment, il suffit de mettre de la pression sur le gouvernement pour qu’il tombe. Cependant, l’opposition est divisée dans l’approche à suivre pour lutter contre le pouvoir en place. D’un côté, le candidat défait à l’élection de 2013, Henrique Capriles, illustre la modéra-tion : il a toujours appelé ses troupes à éviter la confrontation, tandis que Leopoldo Lopez a adopté la ligne dure. Il est d’ailleurs en prison depuis quel-ques semaines. Il faut savoir aussi que le président Maduro n’a pas le charisme d’Hugo Chavez et qu’il a durement réprimé les manifestants. L’ampleur de cette répression, au début, en a incité plus d’un à sortir dans la rue pour appuyer le mouvement. Cependant, le pouvoir ne repose pas seulement sur Maduro, et le projet chaviste a eu le temps de s’enraciner dans plusieurs seg-ments de la société. On parle beaucoup de Diosdado Cabello comme successeur possible, un personnage très coloré qui préside l’Assemblée nationale. Au lende-main de l’élection présidentielle de 2013, il a usé de son pouvoir pour exclure les députés qui ne voulaient par reconnaître les résultats du scrutin.

Q Comment expliquer l’effondrement actuel de l’économie d’un pays qui dispose de revenus pétroliers aussi importants ?

R Le Venezuela se prive de revenus en subventionnant le carburant pour ses citoyens : faire le plein ne coûte que quel-ques centimes là-bas. De plus, il exporte son pétrole à bas prix dans des pays amis comme Cuba ou la Chine. La situation ressemble un peu à celle en vigueur dans l’ancien bloc soviétique, où les gens fai-saient la queue pour obtenir des biens de base même si les pays étaient très riches, mais mal gérés. Sans oublier l’existence du patronage politique et un manque de transparence effroyable. On ne sait pas où vont les profits du pétrole. En plus, le gouvernement alimente l’inflation en contrôlant les devises. Certains impor-tateurs de biens de consommation béné-ficient d’un taux préférentiel, tandis que les gens qui ont un peu de capital le pla-cent à l’étranger. Cela a un effet spécu-latif sur la devise qui fait augmenter les prix. Pour l’instant, il est difficile de pré-voir l’avenir. Tant et aussi longtemps que le gouvernement pourra compter sur l’appui de l’armée, Maduro va rester au pouvoir, car les pays voisins n’intervien-dront pas. L’Organisation des États amé-ricains a plaidé pour la discussion, mais sa constitution lui interdit d’aller plus loin. Tout repose donc sur les épaules du président. Nicolas Maduro doit éva-luer la situation et jauger jusqu’à quel point il doit réprimer ou encore montrer de l’ouverture.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

François Gélineau

Page 8: Le Fil 13 mars 2014

8le fil | le 13 mars 2014

Il y avait de la fébrilité dans l’air, hier le 12 mars, au pavillon Gene-H.-Kruger. Et pour cause : on y inaugurait le Centre de recherche sur les matériaux renouvelables (CRMR). Le centre a été créé l’an dernier grâce à une impor-tante contribution financière du Fonds de recherche du Québec – Nature et techno-logies (FQRNT) de l’ordre de 881 000 $ sur deux ans. Sa mission consiste à mettre au point de nouveaux produits de bois massif, des produits composites à base de bois, de fibres de bois ou d’autres fibres d’origine végétale, ainsi

que des coproduits à valeur ajoutée.

« Le CRMR a une por-tée beaucoup plus large que celle de l’ancien Centre de recherche sur le bois », explique le professeur Alain Cloutier, du Département des sciences du bois et de la forêt et directeur du CRMR. Selon lui, les travaux de recherche iront plus loin que le maté-riau bois traditionnel. « On peut, dit-il, imaginer d’autres matériaux renouvelables, par exemple à partir de plantes agricoles ou de boues résiduelles provenant d’usines papetières. »

La nouvelle infrastruc-ture de formation et de re- cherche a vu le jour à l’ini-tiative de la Faculté de fores-terie, de géographie et de géomatique. La Faculté en assure la coordination.

Le CRMR se distingue par l’ampleur et la diversité de ses expertises. Ses cher-cheurs proviennent de quatre universités, soit l’Univer-sité Laval et les universités du Québec à Trois-Rivières (UQTR) , à Ch i cou t im i (UQAC) e t en Abi t ib i -Témiscamingue (UQAT). D’autres viennent de deux cégeps (Trois -Riv ières , Rimouski), de deux minis-tères (Ressources naturelles du Québec, Ressources naturelles Canada), d’un centre de recherche privé (FPInnovations) et du centre d’expertise Cecobois. « Le centre compte actuellement une quarantaine de cher-cheurs et une centaine d’étu-diants aux cycles supérieurs, dont des postdoctorants,

précise le directeur. Cette masse critique représente une grande partie des forces vives du Québec en recherche sur le bois et ses dérivés. »

Pour la première fois au Québec, des chercheurs et des étudiants travaillant sur les matériaux renouvelables, dont le bois, ont accès à une grande variété de labora-toires dotés d’équipements scientifiques modernes, com-plémentaires et très spécia-lisés. Ces équipements sont répartis dans les six pôles de recherche du CRMR. Ils incluent un banc d’essai pour les structures de bois de grandes dimensions aménagé au pavillon Gene-H.-Kruger. Très stable, cet équipement permet de tester, entre autres, la force du vent latéral sur un bâtiment en bois. À lui seul, ce pavillon comprend dix-huit laboratoires.

Dans un bâtiment utilisé à la fois par l’UQTR et le Cégep de Trois-Rivières se trouve une machine à papier pilote,

semblable aux machines industrielles, en plus de tous les équipements nécessaires à la préparation des fibres. L’UQAT, pour sa part, pos-sède un laboratoire servant à la conception de biomaté-riaux faits de bois ou d’autres fibres et de plastique. Le Cégep de Rimouski dispose, à Amqui, d’un laboratoire destiné à la transformation du bois. Quant à l’UQAC, elle possède des équipements spécialisés pour la modifica-tion thermique du bois.

« Cette mise en commun permet de maximiser l’usage d’appareils et d’équipe-ments coûteux qui ne sont pas disponibles partout, souligne Alain Cloutier. Elle crée une infrastructure de calibre international de très haut niveau, une base pour la recherche et la créa-tion de produits innovants faits à partir de matériaux renouvelables. »

Le CRMR s’oriente claire-ment vers l’élaboration de

projets communs. « Chaque pôle de recherche a une expertise précise, indique le directeur. On se complète bien les uns les autres et on travaille bien ensemble. La nouvelle structure permet à chacun des pôles d’être plus performant et plus efficace. »

Les projets de recherche en cours au CRMR portent notamment sur les papiers d’emballage bioactifs, la fabrication de nanofibres et la conception de structures en bois, ainsi que les peintures et vernis avec nanoparticules.

Enfin, la dimension for-mation est majeure dans le mandat du CRMR. « Le cen-tre, affirme Alain Cloutier, a surtout pour mandat d’offrir une formation de qualité aux étudiants, notre matière première pour l’industrie forestière du futur. Je suis convaincu que la mise en commun de nos expertises et de nos équipements consti-tue une formule gagnante. L’avenir le dira ! »

Un regroupement de calibre international est né

Le Centre de recherche sur les matériaux renouvelables réunit plus de 150 chercheurs et étudiants de la province ayant accès à une grande variété d’équipements scientifiques très spécialiséspar Yvon Larose

De nombreux professeurs, étudiants et partenaires ont assisté à l’inauguration du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables. Étaient également présents le recteur Denis Brière, au centre et, à sa gauche, Robert Beauregard, doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. photo Marc Robitaille

Page 9: Le Fil 13 mars 2014

9matériaux renouvelables

1. Mohamed-Mokhtar Hadidane, étudiant à la maîtrise à l’UQAT, utilisant un dispositif de mesure des propriétés électriques et diélectriques du bois et des matériaux composites. photo Mathieu Dupuis 2. L’étudiant au doctorat à l’Université Laval Jedi Rosero Alvarado et un rugosimètre. En physique du bois, cet appareil est utilisé pour mesurer la variabilité de la surface de la pièce en fonction de son épaisseur afin d’évaluer la performance des outils de coupe. photo Normand Paradis

La mission : mettre au point de nouveaux produits de bois massif, des produits composites à base de bois, de fibres de bois ou d’autres fibres d’origine végétale, ainsi que des coproduits à valeur ajoutée

21

Cette infrastructure verte, qui se trouve à l’intérieur du pavillon Gene-H.-Kruger, a été conçue en bois d’ingénierie. photo Martine Lapointe

Page 10: Le Fil 13 mars 2014

le fil | le 13 mars 2014

10 scienceen bref

Victoire aux Jeux miniers L’équipe de l’Université s’est classée première lors de 24es Jeux miniers canadiens qui se sont déroulés sur le campus du 6 au 9 mars. Elle a remporté, en tout, 5 des 25 épreuves à caractère intellectuel et pratique qui ont eu lieu à cette occasion. Il s’agit de la deuxième fois de son histoire que l’Université rem-porte la palme d’or dans cette compétition. L’Université Queen’s (Ontario) s’y est classée deuxième et l’Université McGill, troisième. Ces jeux regroupaient 160 étudiants pro-venant des 10 universités canadiennes qui offrent le programme de génie minier.

De gauche à droite, les étudiants et membres du comité organisateur Daniel Deschênes, Olivier Dion, Jean-Félix Lepage, Guillaume Maltais et André-Michel Maheux. photo Réjean Gariépy

Café des IRSC sur l’obésité Comment savoir si les nombreux traitements contre l’obésité sont efficaces? Quels sont les effets réels des traitements? Les médicaments offrent-ils une solution à nos mauvaises habi-tudes de vie? C’est à toutes ces questions, et à bien d’autres posées par le grand public, que répondront deux chercheurs experts, le car-diologue Paul Poirier, professeur à l’Univer-sité, ainsi que Marie-France Langlois, endo-crinologue et professeure à l’Université de Sherbrooke, et trois professionnels de la santé lors du prochain Café des Instituts de recher-che en santé du Canada (IRSC). Toutes et tous sont invités à venir prendre connaissance des plus récentes recherches sur le traitement de l’obésité dans une ambiance décontractée.

Mardi 25 mars, de 19 h à 20 hso3030 30 au Jardin des Décanats du pavillon Ferdinand-Vandry. Réservation : 1 800 267-8337 poste 15241 ou encore [email protected].

Éthique et innovation socialePour combattre les inégalités sociales et éco-nomiques, plusieurs acteurs fondent beau-coup d’espoir sur l’innovation sociale. Lors de la conférence « L’éthique et l’innovation sociale : esquisse d’une perspective dialogi-que », le professeur au Département de mana-gement Luc Audebrand rappellera que cette notion est difficile à cerner et qu’elle rend compte de réalités différentes qui se manifes-tent dans tous les secteurs de la société. Après avoir présenté quelques pistes de réflexion sur l’innovation, le professeur Audebrand s’attar-dera à son potentiel de transformation sociale pour ensuite aborder l’éthique de l’innovation sociale dans une perspective dialogique.

Mercredi 19 mars, de 12 h à 13 h 30, au local 312 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Pseudomonas aeruginosa est une bactérie ubiquiste qui cause de sérieux problèmes aux personnes dont le sys-tème immunitaire est affaibli. Dans la longue et triste liste de ses victimes figurent les gens qui souffrent de fibrose kystique. « Les infections pul-monaires causées par P. aeru-ginosa sont la cause de décès d’environ 95 % des personnes atteintes de cette maladie », signale le professeur Roger Levesque, de la Faculté de médecine, qui étudie la bête depuis 30 ans. En 1996, une souche de P. aeruginosa particulière-ment virulente a été décou-verte chez des enfants atteints de fibrose kystique qui étaient traités dans un hôpital de Liverpool en Angleterre. Cette souche présente une autre particularité. Alors qu’on croyait jusque-là que les infections à Pseudomonas étaient toujours causées par des bactéries de l’environne-ment, cette souche s’est révé-lée capable de se transmet-tre d’un patient à un autre. Dans un récent numéro de PLOS ONE, l’équipe de Roger Levesque apporte une nouvelle inquiétante aux

Une bactérie, mille génomesLa génomique laisse entrevoir des traitements mieux adaptés contre une bactérie qui accable les personnes atteintes de fibrose kystique par Jean Hamann

Canadiens atteints de fibrose kystique et à leurs médecins : des bactéries quasi identiques à la souche de Liverpool ont été trouvées au pays. En effet, la comparaison des génomes de trois souches de Liverpool et de quatre souches isolées chez des patients de la région d’Ottawa montre qu’il est pratiquement impossible de distinguer les deux groupes.

Au moins deux hypothèses peuvent expliquer la pré-sence de cette souche de part et d’autre de l’Atlantique, avance Roger Levesque. La première : la souche épidé-mique de Liverpool a pu être apportée au Canada par des malades qui ont voyagé entre les deux pays. La seconde : cette souche existait déjà dans les deux pays et les trai-tements répétés aux antibio-tiques, qui soulagent tempo-rairement les malades, ont créé une pression sélective propice à la prolifération de cette souche très résistante.

C’est pour répondre à des questions de ce genre que le professeur Levesque a mis sur pied un consortium interna-tional de 35 chercheurs dont l’objectif est de séquencer des souches de P. aeruginosa

provenant d’une trentaine de pays. Financé par Fibrose kystique Canada, le Projet des 1000 génomes consiste à brosser un portrait pano-ramique du génome de l’es-pèce afin d’en dresser l’arbre généalogique et de cartogra-phier ses gènes de résistance et de virulence. Au cours des deux prochaines années, les chercheurs vont séquencer 500 souches isolées chez des personnes atteintes de fibrose kystique, 300 souches isolées

chez des personnes souffrant d’autres problèmes de santé, notamment des grands brû-lés, et 200 souches isolées chez des animaux ou préle-vées dans l’environnement.

Cette recherche fondamen-tale aura des retombées sur le traitement des malades aux prises avec une infection causée par P. aeruginosa. « Nos résultats seront ren-dus publ ics sur l e s i te Pseudomonas.com, sou- ligne le professeur Levesque. Les médecins pourront les consulter pour déterminer si la souche qui frappe leurs malades est résistante ou non à un antibiotique. Il sera alors possible de faire de l’antibiothérapie ciblée plu-tôt que de procéder de façon empirique. » Le potentiel de ce projet n’a pas échappé à Fibrose kystique Canada qui a décerné au chercheur le prix Robbie. Cette distinction est remise annuellement au res-ponsable du nouveau projet jugé le plus prometteur.

L’article paru dans PLOS ONE est signé par Julie Jeukens, Brian Boyle, Irena Kukavica-Ibrulj, Myriam Ouellet, Steve Charette et Roger Levesque, de l’Insti-tut de biologie intégrative et des systèmes de l’Univer-sité Laval, Shawn Aaron, de l’Université d’Ottawa, Joanne Fothergill et Craig Winstanley, de l’Université de Liverpool, et Nicholas Tucker, de l ’Univers i té de Strathclyde.

Pseudomonas aeruginosa vue au microscope électronique à balayage. Certaines souches de cette bactérie endommagent gravement les poumons des personnes souffrant de fibrose kystique. photo CDC/Janice Haney Carr

«Les médecins pourront consulter nos données en ligne pour déterminer si la souche qui frappe leurs malades est résistante ou non à un antibiotique

Page 11: Le Fil 13 mars 2014

le fil | le 13 mars 2014

11artsen bref

Concours d’œuvres d’art L’eau, la biodiversité, les changements climati-ques, les villes et territoires, la gouvernance de l’environnement et du développement du- rable : tels sont les différents thèmes ayant ins-piré des étudiants en arts visuels et plastiques de plusieurs universités québécoises, à l’occa-sion du Concours d’œuvres d’art organisé par l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (Institut EDS). Il en résulte une dizaine d’œuvres qui incitent à la réflexion. Le public est invité à voter sur place pour son coup de cœur.

Jusqu’au 21 mars à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Le prix du public sera remis lors de la soirée de clôture du 10e Colloque étudiant de l’Institut EDS, le 20 mars à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins.

Laisse ta trace dans les souterrainsLe couloir souterrain principal menant au pavillon Alphonse-Desjardins prendra de nouvelles couleurs dès le 20 mars, alors que d’immenses peintures murales y seront réa-lisées par des équipes d’étudiants. Chaque œuvre représentera un des 15 cafés étudiants du campus. En préparation du concours, une formation à la peinture murale a été offerte aux équipes par une professionnelle qui a les a aidées à élaborer un croquis. Les équipes auront 24 heures pour faire leur murale. Les gagnants seront récompensés ultérieure-ment, lors d’un 5 à 7 au Pub universitaire. L’événement est organisé par la Coop des Cafés.

Les jeudi et vendredi 20 et 21 mars, sous le pavillon Alphonse-Desjardins.

Festival du film étudiant de QuébecC’est sur le thème de l’identité qu’aura lieu le 12e Festival du film étudiant de Québec (FFEQ). Le programme comprend près de 80 courts-métrages qui se distinguent par leur originalité et leur créativité. Que ce soit par la fiction, le documentaire, le vidéoclip ou l’expérimentation, les festivaliers devraient en avoir plein la vue. Fondé en 2003 par des étudiants de l’Université Laval, le FFEQ a pour mission d’encourager le talent des jeunes cinéastes d’ici et d’ailleurs en leur offrant dif-férents moyens de diffusion et les ressources nécessaires pour réaliser leurs projets.

Soirée d’ouverture : le vendredi 14 mars, dès 19 h, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Les samedi et dimanche 15 et 16 mars au cinéma Le Clap. Pour plus d’in-formation : www.ffeq.ca.

Femme de lettres accomplie, Sylvie Nicolas est poète, écrivaine pour la jeu-nesse, traductrice littéraire et critique de théâtre pour Le Devoir. Éternelle pigiste qui souscrit à une vision communautaire et sociale de la poésie, elle anime des ateliers littéraires ou encore participe à des projets audacieux comme Apprentis poètes, qui a permis à des jeunes du quartier Saint-Sauveur de s’initier à la poésie. Mais voilà que, au cours de cette vie tout entière dédiée à l’écriture, une question a fini par l’obséder : pourquoi, au juste, noircir des pages? N’est-ce pas futile, inutile? Plutôt que de tourner le dos à cette activité qu’elle jugeait vaine, Sylvie Nicolas s’est inscrite en toute humilité à la maîtrise en études litté-raires pour comprendre d’où lui venait, bien malgré elle, ce besoin d’écrire. Le fruit de ce travail en recherche-création, intitulé Les variations Burroughs, est paru en février chez Druide.

« C’était devenu impératif pour moi de réfléchir à ma pratique. J’avais besoin d’être éclairée. J’ai beaucoup appris et réfléchi », avoue Sylvie Nicolas qui approfondit au doctorat la piste féconde qui s’est ouverte à elle au cours de ses études. Croyant son écriture incomplète parce qu’elle était incapable de rendre à terme un roman ou une histoire, la poète a découvert, au fil de ce récit fragmenté que sont les Variations, qu’il n’était pas

Au cours de sa maîtrise en études littéraires, la poète Sylvie Nicolas est retournée aux origines de ce qui la pousse, bien malgré elle, à écrire par Anne-Marie Lapointe

nécessaire d’écrire dans la continuité. Et surtout qu’il existait un lien étroit entre son besoin d’écrire et le bris de langage avec sa mère.

Récit int imiste, Les variations Burroughs explore l’indéfectible fil qui lie la vie de la narratrice à l’écriture. Naviguant de l’enfance à l’âge adulte, celle-ci revient sur les événements mar-quants de son enfance qui s’entrelacent avec son quotidien de femme mûre vivant une rupture amoureuse. Elle y dépeint sa découverte des livres lorsque son frère, « ce petit chevalier d’épouvante sans épée, sans lance et sans monture », lui ramène d’une de ses nombreuses tournées des poubelles du quartier

Saint-Roch, une boîte remplie des œuvres de Hugo, Shakespeare , Rimbaud, Maupassant, etc. Ou son amour de la mer gaspésienne, qui la comblera « de cette certitude d’être au monde, sauvageonne et vibrante », qu’elle développera au cours de ses séjours chez sa grand-mère. Il y a aussi cette mère, insaisissable, à peine pré-sente, qui ne la comprend pas et qui reste plongée des heures durant dans des romans. « Pour moi, l’amour se situait entre les lignes des livres que ma mère lisait », précise-t-elle.

Si elle déclare ne pas croire à grand-chose, Sylvie Nicolas est néanmoins persuadée aujourd’hui qu’il existe, à l’origine de l’écriture des femmes, cette difficile communication mère-fille. « Lori Saint-Martin a commencé à explorer cette thématique dans le livre Le nom de la mère : mères, filles et écri-ture dans la littérature québécoise au féminin. Or il faut pousser cette idée plus loin », insiste-t-elle. C’est d’ailleurs ce qu’elle se promet de faire au cours de son travail de doctorat.

Sylvie Nicolas continuera donc d’étu-dier afin d’agrandir son territoire litté-raire et identitaire qu’elle a commencé à baliser tout au long de l’écriture des Variations. Poète de l’intériorité, elle définit sa vision de l’écriture et de la vie comme étant à l’autre bout du spectre de celle de William S. Burroughs, le plus sombre des trois anges de la beat gene-ration dont faisaient partie Jack Kerouac et Allen Ginsberg. Cet écrivain qui, sous l’effet de la drogue, a tué sa femme, est porté aux nues par l’ex-ami de cœur de la narratrice dans les Variations. « Si Burroughs a beaucoup apporté à la modernité, dont le principe du copier-coller en littérature, il est aussi à l’ori-gine de ce qui nous anime aujourd’hui : la spectacularisation, déplore-t-elle. On demande aujourd’hui à la littérature de se justifier : il faut que ça saigne, que ça crache. Quant à moi, j’aime être derrière les mots des autres », avoue la poète pour qui la traduction est une histoire d’amour, comme le dit si bien l’écrivain Jacques Poulin.

Sur ce, cette femme déterminée et éloquente s’empresse de retourner aux nombreuses activités qui l’appellent, dont le Mois de la poésie. Elle y organise la rencontre « Qui sommes-nous? » qui rassemblera une dizaine de poètes trop peu entendus, le 19 mars, à 20 h, au Café Babylone. Elle sera également à la Nuit de la poésie, avec d’autres complices, le 21 mars, à 20 h, au Studio P.Sylvie Nicolas photo SAF

Le Pilier, de Françis Ouellet photo Patrick Fortin

«L’écriture est en moi comme une enfant infirme, maintenue dans l’obscurité. Elle ne sait pas marcher. Ne sait pas parler. Elle est sourde, aveugle et muette. (extrait des Variations Burroughs)

L’écrivaine qui marchait dans le noir

Page 12: Le Fil 13 mars 2014

le fil | le 13 mars 2014actualités UL12

Faculté des sciences sociales

Nomination d’un doyen par intérim

En vertu de l’article 56 des Statuts de l’Uni-versité Laval, le recteur Denis Brière a nommé Jacques Mathieu, professeur émérite à la Faculté des lettres, doyen par intérim de la Faculté des sciences sociales à compter du 5 mars jusqu’à ce que la vacance du poste soit comblée par le Conseil d’administration.

Donner n’a jamais été aussi facile! Il existe toutes sortes de façons de donner à la campagne Communauté universitaire de La Fondation de l’Université Laval. Du 10 au 24 mars, lorsque vous prendrez un repas au Pub, 1 $ de votre facture sera versé au Fonds d’aide financière aux étudiants. Si vous accompagnez votre repas d’une bière Rousse et Or brassée à l’Université, 50 ¢ sera versé dans ce même fonds. De plus, jusqu’au 21 mai, vous pourrez ajouter 1 $ à votre fac-ture lorsque vous achetez au dépanneur Chez Alphonse, aux cafés L’équilibre, à la Boutique Rouge et Or du PEPS et à Coop Zone. Ce don ira alors entièrement à l’amélioration des services offerts aux étudiants. Ces activités de financement sont possibles grâce à l’appui de Coop Zone et de la CADEUL.

www.ful.ulaval.ca

Fête des semences et de l’agriculture urbaine : un succès !Près de 3000 personnes étaient au rendez-vous de la Fête des semences et de l’agri-culture urbaine de Québec qui s’est tenu le 2 mars au pavillon Alphonse-Desjardins. Pour l’occasion, 15 conférences ont eu lieu, 23 organismes travaillant en agriculture urbaine ont tenu un kiosque et 12 semenciers sont venus d’un peu partout au Québec. Il a notamment été question de démarrage des semis, des pollinisateurs en milieu urbain, de fabrication de bacs de jardinage, de pré-servation des semences et de compostage sur balcon. Un sondage rempli par plus de 400 visiteurs a permis d’apprendre que plus de 50 % des visiteurs participaient à la fête pour la première fois. Au cours des prochaines semaines, la majorité des conférences seront disponibles sur le site Web du Réseau d’agri-culture urbaine de Québec : www.agricultu-reurbaine.net. Le 26 février, plus de 300 personnes étaient réunies au

Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack pour la Cérémonie annuelle de remise des prix et bourses d’excellence de la Faculté de médecine. À cette occasion, près de 80 bourses cumulant 121 000 $ ont été décernées à des étudiants du 1er cycle en ergothérapie, kinésiologie, médecine, physio-thérapie, sciences biomédicales ainsi qu’à la maîtrise en

orthophonie. La bourse Alain-Cloutier-Leadership clinique a été remise pour la première fois à deux étudiants au doctorat en médecine qui ont organisé un projet d’intervention pour une clientèle diabétique au cours de leur stage au Honduras à l’été 2013. La soirée s’est terminée avec la remise du Prix du doyen qui a été décerné au Groupe de perfectionnement d’habiletés cliniques. photo Jean-François Rivard

Prix et bourses à la Faculté de médecine

Ils sont partis pour la Caroline du Nord le cœur rempli d’espoir. Ils en sont reve-nus avec les grands honneurs. Vincent St-Amant et Jérôme Santerre sont ins-crits au baccalauréat en administration des affaires. Ce sont aussi deux experts de la balle au mur. Du 19 au 23 février, ils ont participé, à Raleigh, à un prestigieux tournoi, les USHA National Collegiate Championships. Ils ont côtoyé quelque 150 étudiants-athlètes, adeptes de ce sport rapide, technique et spectacu-laire, en provenance de 40 universités et collèges des États-Unis, du Canada et de l’Irlande. En bout de piste, les deux Québécois ont remporté le titre de champions de la classe A en double.

« Nous étions très fiers, rappelle Vincent St-Amant, d’autant plus que nous étions les seuls à représenter le Canada. »

Des immigrés irlandais ont introduit ce sport en Amérique du Nord vers 1880. La balle au mur se joue en simple ou en double sur un terrain à un mur, trois murs ou quatre murs. Le jeu consiste à s’échanger une petite balle bondissante d’environ cinq centimètres de diamètre en la frappant avec l’une des deux mains. On peut frapper la balle de côté, par-dessus ou par-dessous. Les gants et les lunettes protectrices sont obliga- toires. De nos jours, la ville de New York compterait 25 000 joueurs de balle au mur. On observe un engouement pour ce sport dans différents pays en Europe. Au Canada, il y aurait actuellement plus de 500 joueurs, au Québec plus de 100. La région de Québec compte plus de 50 joueurs actifs. Parmi eux, Jérôme Santerre, l’actuel champion canadien individuel de la classe B.

« La balle au mur est un sport pur, affirme-t-il. Sur un terrain, il n’y a que toi et la balle pour affronter un adver-saire. La balle au mur est aussi un sport de stratégie. Il y a plein de services dif-férents : rapide, lent, en z, avec la balle qui tourne… »

La passion de la balle au mur

Deux étudiants-athlètes remportent un important tournoi aux États-Unispar Yvon Larose

Selon Vincent St-Amant, il n’y a pas que la balle qui voyage vite. « Il faut aussi pen-ser vite, dit-il. Avec l’adversaire derrière toi, envoies-tu la balle à sa gauche ou à sa droite ? Le fais-tu reculer en envoyant une balle forte? Envoies-tu une balle basse ou tentes-tu un kill shot? »

La pratique de ce sport exige des réflexes aiguisés, une bonne coordination œil-main, ainsi que de la précision dans les coups. Le joueur doit avoir une bonne capacité de concentration et beaucoup d’anticipation pour prévoir les coups de l’adversaire. Il doit aussi pouvoir effectuer des départs rapides et des arrêts secs.

Leur principale force comme athlètes? Pour Vincent St-Amant, c’est le contrôle de ses émotions. « Il faut demeurer calme et concentré, même si on vient de rater quelques balles, souligne-t-il. Commencer à penser, se dire que l’on joue mal vont faire en sorte d’affecter notre jeu. Comme le receveur de passes au football qui échappe le ballon, il faut pou-voir oublier ce qui vient de se produire. » Jérôme Santerre, lui, mentionne sa

capacité à pouvoir capter des balles presque hors d’atteinte.

C’est au sous-sol du PEPS que les deux étudiants-athlètes s’entraînent régulière-ment. Ils partagent des terrains à quatre murs avec les adeptes du racquetball. Ils jouent ensemble depuis environ deux ans. « Il y a beaucoup de communication et de confiance dans notre jeu, explique Vincent St-Amant. On se complète bien. » Leur encadrement est assuré par deux pionniers de la balle au mur au Canada : leur entraîneur Donald Côté et Danny Bell, classé pendant 28 ans parmi les 16 meilleurs au monde.

Si la passion de Vincent St-Amant pour son sport est relativement récente, celle de Jérôme Santerre remonte à l’enfance. « J’ai grandi avec la balle au mur, dit-il. J’ai pratiqué plusieurs sports, mais j’ai tou-jours continué la balle au mur. »

En mai prochain, les deux étudiants- athlètes participeront au championnat canadien de balle au mur à Montréal. Un tel tournoi existe depuis 1916. Il y a deux ans avait lieu en Irlande le cham-pionnat mondial trisannuel de ce sport. L’événement a attiré plus de 2 000 joueurs d’une vingtaine de pays. Jérôme Santerre en était.

Vincent St-Amant et Jérôme Santerre à l’entraînement au PEPS. Ce dernier est l’actuel champion canadien individuel de la classe B. photo Marc Robitaille

Page 13: Le Fil 13 mars 2014

le fil | le 13 mars 2014 santé mentale 13

ISBN : 978-2-7637-1779-1

726 pages • 60 $

Un ouvrage colossal et convainquant sur l’histoire

de la Yougoslavie

ww

w.p

ula

va

l.c

om

RENÉO LUKIC

Presses de l’Université

Laval

La désintégration de la Yougoslavie et l’émergence de sept États successeurs

La desintegration Yougoslavie (Fil événements).indd 1 14-02-27 14:57

Les adolescents vivant avec un parent ayant un trouble men-tal n’ont pas toujours la vie facile. En effet, le regard des autres sur soi peut peser lourd et les sorties en famille s’avé-rer très compliquées, quand elles ne sont pas carrément annulées pour cause de crise de panique du parent tou-ché. Mais tout n’est pas noir dans ce tableau aux teintes sombres; les ados peuvent même ressortir grandis de l’expérience.

C’est l ’une des conclu-sions à laquelle arrive Léonie Bélanger-Michaud, dans son mémoire de maîtrise en service social dirigé par Myreille St-Onge. Aux fins de son étude, Léonie Bélanger-Michaud a mené des entre-vues auprès de 5 jeunes, 4 filles et 1 garçon, âgés de 14 à 18 ans. Tous bénéficiaient d’un suivi psychosocial en lien avec le trouble mental du parent, en l’occurrence la mère, dans cette recherche. Les troubles de l’humeur, d’anxiété, de la personna-lité et d’abus de substance (alcoolisme) constituaient les problèmes de santé men- tale rencontrés.

« Lorsque je leur ai demandé de nommer des aspects posi-tifs liés à leur situation, les jeunes ont d’abord trouvé la chose difficile, dit Léonie Bélanger-Michaud. Puis, ils m’ont confié que l’état de leur mère les avait sensibilisés au

Une expérience qui fait grandirVivre avec un parent aux prises avec un problème de santé mentale peut contribuer à forger la personnalitépar Renée Larochelle

fait de prendre soin de leur santé mentale, d’avoir une vie saine et de ne pas consommer de drogues. Ils rapportaient également être plus ouverts d’esprit face aux personnes ayant une malade mentale et être moins enclins à les juger selon leur apparence ou leur attitude. Sans compter qu’ils avaient appris à gérer leur propre anxiété. »

Il n’en demeure pas moins qu’au quotidien, les ados ne l’avaient pas facile et devaient naviguer entre l’irritabilité de leur mère, ses comportements autodestructeurs (mutila-tions, tentatives de suicide), la dépression, la surprotection, sans compter toute l’instabi- lité familiale générée par la situation. « Une participante m’a expliqué que lorsque sa mère manifestait de l’anxiété, elle se sentait anxieuse à son tour et qu’elle allait jusqu’à annuler une soirée prévue avec des amis pour rester avec sa mère, rapporte Léonie Bélanger-Michaud. El le vivait de la culpabilité à l’idée de sortir. »

Dans cette foulée, certains avaient tendance à réconfor-ter leur mère lors de crises ou encore à s’acquitter des tâches ménagères afin de lui rendre la vie plus facile. Ils pouvaient aussi adopter ce que Léonie Bélanger-Michaud appelle « l’attitude caméléon » : ma mère a besoin de parler à quelqu’un? Je me mets en

Les troubles de l’humeur, d’anxiété, de la personnalité et d’abus de substance (alcoolisme) constituaient les problèmes de santé mentale rencontrés.

«L’état de leur mère les avait sensibilisés au fait de prendre soin de leur santé mentale, d’avoir une vie saine et de ne pas consommer de drogues

mode écoute. Ma mère a besoin de se reposer ? Je me mets en mode repos. Tout cela n’empêchait évidemment pas la colère ou le ressentiment de remonter à la surface à cer- taines occasions. En ce cas, les ados pouvaient se reti-rer physiquement ou encore décider de se « couper de leurs émotions », en regardant une émission de télé, par exemple.

Étonnamment , malgré toutes leurs difficultés, à peu près tous les ados de l’étude ont affirmé avoir une bonne relation avec leur mère, disant pouvoir s’y fier en cas de besoin, soulignant par

exemple que leur mère prenait bien soin d’eux dans la mesure de ses capacités. « Elle essaie d’en faire beaucoup pour nous, a dit une répondante. Quand elle est le moindre-ment capable, elle va le faire. »

Invités à donner des conseils à d’autres jeunes vivant la même situation, les ados ont insisté sur l’importance de ne pas prendre toute la respon-sabilité de la santé mentale du parent sur ses épaules. En fait, leurs suggestions pourraient se résumer ainsi : parler à des gens en qui on a confiance, ne pas se laisser décourager… et faire du sport.

Page 14: Le Fil 13 mars 2014

le fil | le 13 mars 2014

14

Est-ce que les changements climatiques contribueront à modifier nos habitudes de consommation ? Voilà l’une des réflexions qui interpelle particulièrement François Anctil, directeur de l’Insti-tut Hydro-Québec en envi-ronnement, développement

et société (Institut EDS) et professeur au Département de génie des eaux. Celui-ci sera conférencier au 10e Forum EDS qui aura lieu du 19 au 21 mars au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Cette activité vise à encourager le dialogue entre

les étudiants et les profes-seurs qui s’intéressent aux questions d’environnement et de développement durable tout en leur permettant de présenter leurs recherches.

François Anctil s’intéresse aux effets des changements climatiques sur la demande en eau. Une perspective très peu explorée jusqu’à présent, estime le chercheur. « L’eau prélevée sert essentielle-ment à des fins domestiques, agricoles ou industrielles, mais ces usages ne sont pas égaux », explique-t-il. Ainsi, 90 % de l’eau prélevée à des fins domestiques sera

renvoyée à la rivière et réu-tilisée en aval à la suite du traitement. Par contre, 90 % de l’eau prélevée dans un contexte agricole, pour l’irri-gation notamment, retour-nera dans l’atmosphère par évapotranspiration. Cette eau ne peut donc pas être réu-tilisée et son impact sur l’en-vironnement est plus lourd. De plus, l’augmentation de la température ambiante résul-tant des changements clima-tiques provoque une hausse de la demande en eau pour l’irrigation, particulièrement l’été, au Québec, durant les périodes chaudes et sèches.

Quelle est la meilleure façon de se prémunir contre ces changements ? « Il faut changer notre relation avec la Terre », affirme François Anctil. « Un élément primor-dial à surveiller reste l’irri-gation agricole, mais aussi l’arrosage de nos pelouses! Tôt ou tard, des sanctions devront être mises en place. »

C’est un fait connu : l’eau est une ressource abondante pour les Québécois. Nous disposons d’une importante marge de manœuvre en vertu de notre faible densité de population. Toutefois, François Anctil estime que nous devrons tôt ou tard changer nos habitudes même si, à son avis, nous ne man-querons jamais d’eau compte tenu que la province reçoit plus d’un mètre de précipi-tations par année et que son taux d’évaporation est fai-ble en raison de ses hivers rigoureux. « Il faut cepen-dant explorer la possibilité de rationner l’eau dans certaines régions densément peuplées en saison estivale », précise l’expert. Bref, si l’on manque d’eau, ce sera en raison d’une mauvaise planification. Et qui dit planification dit gou-vernance publique, ajoute François Anctil.

GouVeRnance cLiMatique uRbaineEmiliano Scanu, étudiant au doctorat en sociologie, sera lui aussi conférencier au 10e Forum EDS. Sa recherche porte sur la gouvernance cli-matique urbaine, c’est-à-dire le rôle des villes, incluant tous ses acteurs, dans la lutte contre les change-ments climatiques. Aux yeux d’Emiliano Scanu, il n’y a pas de doute : les villes jouent un rôle primordial à ce sujet. Elles sont responsables d’une grande part du CO2 émis glo-balement, elles sont vulné-rables aux dérèglements cli-matiques – surtout les villes

côtières – et, par-dessus tout, elles ont la capacité politique pour « gouverner le climat ».

Selon lui, une option pro-metteuse pourrait être celle de mettre sur pied des cadres d’action nationaux. À titre d’exemple, au Québec, le pro-gramme Climat municipali-tés, qui a pris fin le 31 décem-bre 2012, s’inscrivait dans la mise en œuvre du Plan d’ac-tion 2006-2012 sur les chan-gements climatiques et visait la réduction des émissions de GES et l’adaptation aux changements climatiques.

Pour Emiliano Scanu, « la part de l’action citoyenne, notamment étudiante, est nécessaire au processus décisionnel ». Cependant, la plupart du temps, ce sont les autorités locales qui démar-rent les projets et les citoyens s’impliquent par la suite. Or il n’en est pas toujours ainsi. La mobilisation au sujet d’un laissez-passer universel de transport en commun pour les étudiants mis de l’avant par l’ÆLIÉS et la CADEUL est un bon exemple de mobi-lisation en faveur du climat. Les deux associations ont déposé un mémoire lors des audiences publiques sur le Plan de mobilité durable de la Ville de Québec paru en 2011. Celles-ci affirmaient qu’un service de transport en commun gratuit ou presque pour les étudiants serait une contribution importante à la réduction des gaz à effets de serre et une occasion, pour la ville, de projeter une image verte. D’ailleurs, l’ÆLIÉS, la CADEUL, le Réseau de trans-port de la Capitale (RTC), la Société de transport de Lévis (STLévis) et l’Université col-laborent présentement à la réalisation d’un sondage auprès des étudiants sur leurs habitudes de transport.

Pour plus d’information sur le Forum EDS : www.ihqeds.ulaval.ca.

S’adapter aux changements climatiques

Trois étudiantes de l’association Univert Laval nous présentent une chronique verte hebdomadaire. Cette semaine, projecteurs sur le 10e Forum EDS.par Laurence Bonin

Quatre-vingt-dix pour cent de l’eau prélevée dans un contexte agricole, pour l’irrigation particulièrement, se perd dans l’atmosphère par évapotranspiration.

Rendez-vous sur la gestion intégrée de l’eauDu 7 au 9 mai, l’Université sera l’hôte du 3e Rendez-vous international sur la gestion inté-grée de l’eau. Plus de 500 personnes sont atten-dues à cette activité qui mettra la région métropo-litaine de Québec au centre des discussions mon-diales sur la gestion intégrée de l’eau par bassin versant. Il y sera question des enjeux de la gestion des eaux transfrontalières dans un contexte de changements climatiques. Les étudiants sont invités à participer, d’ici le 28 mars, à un concours d’affiches qui valorisera leurs travaux. Les partici-pants courent ainsi la chance de remporter un des trois prix d’une valeur totale de 1 500 $.

Détails et formulaire au : rv-eau.ca/concours_affiches_etudiantes.

Page 15: Le Fil 13 mars 2014

15le fil | le 13 mars 2014 sports

en bref

Début des séries en soccer intérieurLa saison de soccer intérieur arrive à son point culminant avec les séries éliminatoires qui s’amorcent cette fin de semaine. Le Rouge et Or est champion en titre, ayant remporté la bannière masculine et féminine l’an dernier. Après un calendrier régulier au terme duquel ils ont terminé au troisième rang grâce à une fiche de trois gains, deux échecs et une nulle, les hommes de Samir Ghrib doivent passer par les quarts de finale. Les Patriotes de L’UQTR seront les visiteurs au stade TELUS-UL dimanche à 15 h 30. Du côté féminin, la troupe d’Helder Duarte a un laissez-passer en demi-finale en vertu de son deuxième rang et connaîtra, au terme de la fin de semaine, son adversaire lors du duel du 23 mars au PEPS.photo Yan Doublet

Ski de fond : vers le sommet nationalLes succès obtenus cette saison par le club de ski de fond Rouge et Or laissent entrevoir de bons résultats lors des Nationaux de ski Haywood 2014, qui se tiendront du 14 au 22 mars dans la ville de Corner Brook à Terre-Neuve-et-Labrador. Au total, 10 étudiants-athlètes d’ici feront le voyage. Le Rouge et Or n’a jamais raflé le titre national chez les hom-mes, mais la venue cette année d’une recrue de haut calibre, l’ex-membre de l’équipe cana-dienne Frédéric Touchette, donne quelques espoirs. En effet, Touchette a inscrit son nom dans l’histoire du Rouge et Or en devenant le premier skieur de l’Université à grimper sur le podium lors d’une course du circuit EISA de la NCAA, exploit qu’il a d’ailleurs réalisé à deux reprises en 2014. Quant à l’équipe féminine, qui avait pris le deuxième rang l’an dernier, elle a également des chances de se hisser parmi les trois premières positions.

Pour plus de détails sur les compétitions : www.skinationals2014.com

Atelier de yoga duoLe samedi 22 mars de 16 h à 18 h, le PEPS vous propose un atelier de yoga duo. Pendant 120 minutes, offrez-vous un moment de défi à deux! Le yoga duo est un mélange d’étire-ments et de massages simples. Venez explorer l’équilibre, la force et la souplesse dans un esprit d’équipe. Présence à soi, à l’autre, bien-être à s’offrir, tout est là pour vous amuser et pour vous détendre. Samuel et Sandra, deux professeurs enthousiastes, animeront cette fin de journée en tandem. Le coût est de 20 $ pour les étudiants membres, 25 $ pour les membres et 30 $ pour les non-membres. Pour vous inscrire, il suffit d’appeler au 418 656-PEPS.

Tous les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants. Et ce mieux, c’est bien souvent l’activité physique! Le Service des activités sportives sou-haite faciliter leur vie en leur donnant la possibilité d’inscrire leurs enfants à ses camps sport pour l’été à venir. Cette année, plus de 20 camps sont proposés aux jeunes de 6 à 17 ans.

Le PEPS possède 40 ans d’expertise en la matière, ce qui lui permet d’offrir des activités qui répondent aux besoins des familles de la région. En plus des camps qui reviennent d’une année à l’autre, de nouveaux sont créés tous les ans et 2014 n’y échappe pas.

Parmi les nouveautés, on trouve : sports et drumline (percussion); sports et découvertes culinaires; sports et arts martiaux. De plus, le PEPS pro-pose une toute nouvelle formule pour les camps de tennis qui sont toujours très populaires.

Durant plusieurs de leurs activités, les groupes de jeunes sont accompagnés par des athlètes du Rouge et Or qui viennent rehausser la qualité de leur initiation ou de leur perfectionnement sportif. Au cours de l’été, les participants trouve-ront un mélange parfait d’enseignement

L’été c’est fait pour jouer !Les camps sport du PEPS sont de retour et offrent aux jeunes de s’initier ou de se perfectionner dans plusieurs disciplines sportivespar Pierre-Luc Tremblay

Depuis plus de 40 ans, le PEPS fait vivre aux jeunes de 6 à 17 ans des camps sport variés et de grande qualité. photo Pascal Clément

et de plaisir qui leur permettra de déve-lopper l’amour de l’activité physique et du sport. Que ce soit l’escalade, le tennis, le trampoline, le badminton, le soccer ou même les sciences, tous les jeunes trou-veront le camp qui leur plaira vraiment.

Rappelons que la force des camps esti-vaux du PEPS réside dans la façon dont sont classés les enfants puisqu’il existe des différences importantes entre les camps d’initiation, de développement et de perfectionnement. Ceux d’initiation s’adressent aux participants qui veulent connaître une nouvelle discipline et en apprendre les bases. Ceux de dévelop-pement visent à améliorer les aptitudes et les habiletés qu’un jeune possède déjà dans une activité qu’il pratique à l’occa-sion. Enfin, les camps élites ou inter-médiaires conviennent davantage aux jeunes qui pratiquent régulièrement une discipline et qui désirent en perfection-ner les techniques.

Pour en savoir davantage, il faut consulter les programmes et les horaires complets sur le site www.peps.ulaval.ca. Les prix varient de 175 $ à 250 $ par semaine en fonction des camps sélec-tionnés. Chaque camp inclut deux col-lations par jour et un chandail souvenir.

Le service de garde, à partir de 7 h 30 le matin et jusqu’à 17 h 30 le soir, est gratuit et assuré par des surveillants.

La période d’inscription se poursuit jusqu’au vendredi 22 août à 16 h. Il est possible de s’inscrire en ligne ou de télé-charger le formulaire qui se trouve sur le site du PEPS. Les inscriptions par la poste sont acceptées si elles sont accom-pagnées du paiement complet.

Les enfants y trouveront un mélange parfait d’enseignement et de plaisir qui leur permettra de développer l’amour de l’activité physique

Page 16: Le Fil 13 mars 2014

le fil | le 13 mars 2014

16 au fil de la semaine

Une élection africaine

Le Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient orga-nise un débat autour de la projection du documen-taire An African Election de Jarreth Merz (2012). Ce film aborde les élections présidentielles en 2008 au Ghana et présente les coulisses de l’appareil politique complexe d’une jeune démocratie qui lutte pour sa légitimation. En s’attachant aux pas des acteurs politiques clés pendant trois mois, le réa-lisateur dévoile les forces politiques, économiques et sociales en présence au Ghana. Quatre membres de la communauté uni-versitaire débattront après la projection, dont Marie Brossier, professeure au Département de science politique, et Julia Grignon, professeure à la Faculté de droit

Jeudi 13 mars, de 18 h à 20 h, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck.

Bazar-famille

Vous cherchez des arti-cles à bons prix pour vos tout-petits ? L’Association de parents étudiant ou travaillant à l’Université Laval (APETUL), un réseau d’échange et d’entraide, organise le Bazar famille samedi qui vient, de 9 h à 15 h, au pavillon Alphonse-Desjardins. Un coin amé-nagé pour les petits, avec jeux et maquillage, leur per-mettra de s’amuser pendant que vous chinez.

Samedi 15 mars, de 9 h à 15 h, à la cafétéria ouest du pavillon Alphonse- Desjardins. Pour informa-tion : 418 208-0981 ou www.apetul.asso.ulaval.ca

L’apport de Charles Khan aux Dialogues de Platon

Le livre écrit par le pro-fesseur de philosophie Charles Khan, Plato and the Socratic Dialogue : The Pilosophical Use of a Literary Form (1996), a fait date. Qualifié de magistral, le livre renouvelle le cou-rant d’interprétation dit « littéraire » de Platon en mettant l’accent sur son talent d’écrivain. Ainsi, selon Khan, bien que Platon ait repris la forme littéraire du dialogue socratique, il est le seul à en avoir fait une forme artistique majeure. Lors d’un midi du Laboratoire de philosophie ancienne et médiévale de la Faculté de philosophie, la doctorante Philippa Dott mettra en évidence les thèses originales de l’auteur et leur contribution à la lecture platonicienne tout en les critiquant et en expo-sant les limites de cette voix interprétative.

Lundi 17 mars, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

La maladie mentale et moi

À l’annonce d’un diagnostic de maladie mentale, le choc est grand et tout s’effondre pour la personne atteinte et ses proches. Lors du « Tête-à-tête sur la santé mentale : du choc à l’espoir » organisé par l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, Josée Masson, chargée de cours à l’École de service social ainsi que travailleuse sociale et directrice de Deuil-Jeunesse, parlera des pertes et de la nécessaire acceptation qui s’ensuit pour avoir une vie riche, pleine et satisfaisante. Caroline Thibault, pair-aidante à l’Institut, témoignera pour sa part de son parcours difficile et de sa volonté de s’en sortir.

Mardi 18 mars, à 18 h 30, à la salle Marie-Renouard de l’Institut universitaire en santé mentale du Québec (2601, chemin de la Canar-dière).

13/03 17/03 18/0315/03 18/03 20/03

La ville que nous voulons

« Demain Québec, je clique et je m’implique » est une enquête Internet maintenant terminée qui a été menée par le Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues (GIRBa) de l’Université. Lancée au printemps 2011 dans la foulée des grands projets d’équipement public et de transport dans la région de Québec – tram-way, amphithéâtre et écoquartiers –, cette enquête visait à constituer une banque de données documentant les profils, les aspirations et les choix résidentiels ainsi que les déplacements des 715 000 habitants du vaste territoire de Québec. La principale auteure de l’enquête, Carole Després, professeure d’architecture, viendra livrer les résultats attendus de cette enquête lors de la conférence- midi « Qu’avons-nous appris de l’enquête sur les rési-dents de la Communauté métropolitaine de Québec ? Dix leçons à retenir… ». Il s’agit d’une activité de l’École supérieure d’aménagement et de développement régional (ESAD) et du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD).

Vendredi 14 mars, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Le secret de leur succès

Aimez-vous le commerce de détail et la bière de micro-brasserie ? Si oui, allez faire un tour du côté du Théâtre de la cité universitaire mardi prochain. L’entrepreneur André Dion et Robert Charlebois – a-t-il besoin de présentation ? –, cofonda-teurs d’Unibroue, viendront parler de leur aventure dans l’univers brassicole interna-tional lors de la conférence « Unibroue – Brasseur qué-bécois de bières de prestige. Boire moins, boire mieux ! ». Cette activité, organisée par la Faculté des sciences de l’administration, vise entre autres à « mousser » son baccalauréat avec chemine-ment mixte en commerce de détail et à faire voir toutes les possibilités du domaine.

Mardi 18 mars, de 11 h 30 à 12 h 20, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Inscription obligatoire à : [email protected].

L’avenir est dans le troc

L’association étudiante VIA Agro-Écologie présente une activité de financement ori-ginale et écoresponsable : le Troc-O-Thon. Jusqu’au 19 mars, vous êtes invité à vous départir de vos objets (appareils, livres, bijoux, etc.) et de vos vêtements usagés en les déposant devant la porte de l’asso-ciation. Le 20 mars, vous pouvez venir y chercher les jeans, le chemisier ou le livre qui vous manquaient pour une fraction du prix. VIA Agro-Écologie est composée d’étudiants à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimenta-tion et vise à faire la promo-tion des avenues et solutions écologiques pour un monde sain.

Jeudi 20 mars, de 9 h à 17 h, à l’étage 0 du pavillon Paul-Comtois, tout près du local 0120.

14/03