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Volume 50, numéro 8 16 octobre 2014 Le réputé communicateur scientifique et écologiste David Suzuki, qui parcourt le pays dans le cadre de sa Tournée bleu Terre, était de passage à l’Université, le 10 octobre. p3 Pour un environnement sain photo Fondation David Suzuki Le génie dans la peau p2 Aphrodite, Hermès et Athéna p8-9

Le Fil 16 octobre 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 16 octobre 2014

Volume 50, numéro 8 16 octobre 2014

Le réputé communicateur scientifique et écologiste David Suzuki, qui parcourt le pays dans le cadre de sa Tournée bleu Terre, était de passage à l’Université, le 10 octobre. p3

Pour un environnement

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Le génie dans la peau p2 Aphrodite, Hermès et Athéna p8-9

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2le fil | le 16 octobre 2014actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Pour mieux soigner leurs patients, les médecins pour­ront compter, d’ici cinq ans, sur une plus grande variété d’organes cultivés en labo­ratoire, qui ressembleront davantage aux organes na turels et qui exigeront moins de temps de fabrica­tion. Voilà ce que prédit Lucie Germain, titulaire de la Chaire de recherche sur les cellules souches et le génie tissulaire, dont le lan­cement officiel a eu lieu sur le campus le 10 octobre.

Les prédictions de la pro­fesseure Germain ne sont pas tirées d’un chapeau; elles reposent sur 30 années d’expérience dans le do ­maine. Physicienne de for­mation (U. Laval, 1983), elle a bifurqué vers le promet­teur domaine du génie tis­sulaire dès ses débuts en re cherche. « Au bac, j’ai tou­jours été attirée par les ap ­plications médicales de la physique. À la maîtrise, j’ai vu le potentiel qui s’annon­çait du côté des cellules sou­ches du foie, alors que plu­sieurs doutaient de leur exis­tence. L’art de la culture et de l’utilisation des cellules souches est devenue la ligne de force de ma carrière. »

Après un postdoctorat à McGill, Lucie Germain revient à l’Université Laval en 1989 où elle joint ce qui allait devenir le Centre de recherche en organogénèse expérimentale (LOEX). « À l’époque, le seul autre cher­cheur du laboratoire était François Auger. Il menait des travaux sur la culture de peau destinée au traite­ment des grands brûlés. » La double expertise de la pro­fesseure Germain en phy­sique et en biologie des tis­sus humains lui permet de piloter rapidement des pro­jets qui mettent à contribu­tion des chercheurs et des étudiants­chercheurs de plusieurs horizons.

Dans les années qui sui­vent, le Centre met au point la méthode qui a fait sa re ­nommée : l’auto­assemblage. « Nous parvenons à recons­truire des tissus et des or ­ganes en utilisant unique­ment des cellules et des

produits naturels, résume la chercheuse. Lorsque les cel­lules sont placées dans de bonnes conditions de crois­sance, elles se multiplient et s’organisent par elles­mêmes. » Contrairement à d’autres centres, le LOEX n’intègre aucun biomatériau à ses tissus, ce qui réduit les risques de réaction inflam­matoire et de rejet.

Grâce à cette approche, les chercheurs du LOEX ont multiplié les prouesses tech­niques. Ils parviennent à fabriquer de l’épiderme, de la peau bilamellaire (derme et épiderme), des vaisseaux san­guins, des cornées, des ves­sies, des ligaments, des neu­rones et des valves cardia­ques. Trois de ces innovations servent déjà à soigner des patients. C’est le cas de l’épi­derme et de la peau, qui sont couramment utilisés pour traiter les grands brûlés. Quant à la cornée, elle fait l’objet d’un essai clinique sur 15 patients et les résultats préliminaires sont qualifiés de très encourageants.

« Dans les cinq prochaines années, je crois que la vessie pourrait être utilisée en clini­que, ajoute la directrice

scientifique du LOEX. Les cellules souches adipeuses pourraient aussi avoir des applications dans les soins aux patients. Enfin, nous espérons réduire le temps requis pour fabriquer la peau et en améliorer la pigmenta­tion. L’une des priorités de la Chaire est d’assurer le trans­fert de nos innovations vers les soins aux patients. »

C’est cette dimension des travaux du LOEX qui fait que la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brû­lés soutient depuis longtemps ses recherches. L’organisme vient de réitérer cet appui en s’engageant à verser 1 M$ au cours des cinq prochaines années pour soutenir les tra­vaux de la chaire dirigée par Lucie Germain. « C’est un apport essentiel qui permet le

développement de nos tra­vaux sur la peau, mais aussi sur les autres tissus. En plus, ces fonds nous permettent de tester des idées grâce aux­quelles nous pouvons par la suite obtenir des fonds d’au­tres sources. »

Le LOEX a beaucoup changé depuis l’arrivée de Lucie Germain, il y a 25 ans. Il compte aujourd’hui 16 cher­cheurs réguliers, 24 cher­cheurs associés, 64 étudiants et 34 professionnels de re ­cherche. L’objectif de la pro­fesseure et de toute l’équipe est cependant resté le même. « Nous continuons de cher­cher de meilleures solutions pour réparer, remplacer ou régénérer des tissus et des organes absents ou malades et, ainsi, soulager les souffran­ces des patients. »

La recherche dans la peauLucie Germain et son équipe profiteront d’un appui de 1 M$ de la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés pour perfectionner la culture in vitro des tissus humainspar Jean Hamann

«L’une des priorités de la Chaire est d’assurer le transfert de nos innovations vers les soins aux patients

Lucie Germain, avec la cornée in vitro développée au LOEX. La maîtrise de la culture et de l’utilisation des cellules souches est la ligne de force de ses 30 années de carrière en recherche.

La peau fabriquée par les chercheurs du LOEX contient un épiderme (en rouge) et un derme (en bleu). Comme elle sécrète des molécules qui activent les mécanismes naturels de la guérison, on envisage son utilisation pour traiter certains types de plaies.photo LOEX

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« Nous croyons que chaque Cana­dien devrait avoir le droit de vivre dans un environnement sain, de res­pirer un air pur, de boire de l’eau pure et de manger des aliments pro­duits par des sols propres. Et nous voulons que ce droit soit inscrit dans la Constitution. » C’est là l’es­sentiel du message qu’a livré le célèbre environnementaliste cana­dien David Suzuki, le vendredi 10 octobre, dans l’amphithéâtre­gymnase du PEPS, devant plus d’un millier d’élèves du secondaire, à l’occasion de sa Tournée bleu Terre.

Le conférencier a pris la parole après avoir été accueilli par un audi­toire debout et des applaudisse­ments nourris. Dans son exposé, il a insisté sur le fait que les agressions sur la nature, comme les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère ou les pesticides épandus sur les champs cultivés, ont des répercus­sions directes sur l’humain. « Ce que nous faisons à l’air, à l’eau et aux sols cultivables, nous le faisons à nous­mêmes, a­t­il dit. Ils sont en nous. Nous sommes l’air, l’eau et la terre. Et ces éléments sont sacrés. Ils nous maintiennent en vie et en santé. » Citant Santé Canada, le conférencier a souligné que la moi­tié des Canadiens vivent dans des secteurs où la toxicité de l’air se situe au­dessus des niveaux ac ­ceptables. « Chaque jour au Canada, a­t­il expliqué, on compte au moins un millier d’avertissements recommandant de faire bouillir

l’eau du robinet avant de la boire. »Communicateur hors pair, David

Suzuki anime depuis des décennies la populaire émission de vulgarisa­tion scientifique The Nature of Things, un accomplissement remar­quable qu’a tenu notamment à sou­ligner l’Université Laval en 2011, en lui décernant un doctorat honori­fique en communication.

Sa visite à Québec survient quel­ques jours après la publication d’un rapport accablant du Fonds mondial pour la nature. Entre 1970 et 2010, la moitié des populations mondiales d’espèces sauvages vertébrées a disparu. « C’est terrifiant ! », s’est ex ­clamé l’activiste écologiste durant l’entrevue qu’il accordait au Fil. « Les

abeilles sont en train de disparaître, les grenouilles également, a­t­il poursuivi. Pour quelles raisons croyons­nous être différents ? Si la biosphère ne peut faire vivre des abeilles, des oiseaux ou des mammi­fères, elle ne nous soutiendra pas. »

La prise de conscience écologiste de ce généticien remonte au début des années 1960 à la lecture de l’es­sai de la biologiste américaine Rachel Carson sur les problèmes causés par l’utilisation des pesti­cides. « Ce livre a causé toute une commotion sur la planète, a rap­pelé David Suzuki. Il n’existait pas de ministères de l’environnement à cette époque. Soudain, quelqu’un disait : “Un instant ! Vous pensez

peut­être que les pesticides sont merveilleux, mais ils tuent des pois­sons et ils rendent des oiseaux sté­riles.” C’est comme cela qu’est né le mouvement écologiste mo derne et je fus emporté par la vague, comme plusieurs autres. »

À ses débuts comme activiste, le bilan de santé de la Terre était « très bon comparé à ce qu’il est aujour­d’hui ». « Je trouve choquant que la planète continue à subir une dégra­dation radicale en dépit de toutes les actions, pendant tant d’années, du mouvement environnementaliste et malgré la sensibilisation de très nom­breux citoyens », a­t­il dénoncé.

Plus de 85 % des humains vivent aujourd’hui dans de grandes villes. Dans cet environnement créé par l’hu main, nous ne pensons pas avoir besoin de la nature. « La na ture ne fait pas partie de nos vies de citadins, a expliqué David Suzuki. Nous n’avons pas l’impression qu’être au contact de la nature soit une expé­rience qui compte. » Il a rappelé que l’enfant canadien moyen ne passe que huit minutes par jour à l’exté­rieur. « En com paraison, il passe plus de six heures par jour devant la télé ou l’ordinateur, a­t­il indiqué. C’est fou ! Parce que nous savons maintenant que nous avons besoin

de la nature pour notre santé. »Selon lui, les problèmes environ­

nementaux sont causés en grande partie par le système économique. Celui­ci est construit autour de l’idée de la croissance permanente, donc de l’utilisation toujours plus grande des ressources. Or, ces ressources ne sont pas illimitées. « On ne peut pas changer la nature, mais on peut changer les choses que nous avons inventées, comme l’en­treprise, la monnaie ou la Bourse, a­t­il affirmé. Il nous faut imaginer un nouveau système économique. »

David Suzuki ne se dit pas opti­miste en ce qui concerne l’avenir de la vie sur Terre. « Mais, a­t­il ajouté, je garde espoir. » Son espérance se fonde sur le fait que la nature, si on lui donne une chance, pourrait se rétablir. Mais si ce scénario se réa­lise, les résultats se feront attendre longtemps. « Tant d’experts nous disent que, même si nous arrêtions du jour au lendemain de brûler les carburants fossiles, il y a déjà telle­ment de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que la planète conti­nuerait à se réchauffer pendant encore 200 ans. »

Pour plus d’information : latourneebleuterre.ca

David Suzuki milite en faveur de l’inscription, dans la Constitution canadienne, du droit de chacun de vivre dans un environnement sainpar Yvon Larose

« L’air, l’eau et la terre sont sacrés »

Entre 1970 et 2010, la moitié des populations mondiales d’espèces sauvages vertébrées a disparu

« Je trouve choquant que la planète continue à subir une dégradation radicale en dépit de toutes les actions, pendant tant d’années, du mouvement environnementaliste et malgré la sensibilisation de très nombreux citoyens », affirme David Suzuki. photo Fondation David Suzuki

Le célèbre environnementaliste canadien s’est adressé, le 10 octobre dernier, dans l’amphithéâtre-gymnase du PEPS, à plus d’un millier d’élèves du secondaire, à l’occasion de sa Tournée bleu Terre. photo Louise Leblanc

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4le fil | le 16 octobre 2014recherche

en bref

Énergies propres et renouvelables : conférence et expositionDu 20 au 22 octobre, l’Université Laval ac cueillera l’International Conference & Exhibition on Clean Energy, une rencontre in ­ternationale et multidisciplinaire sur la produc­tion, l’application et l’utilisation de l’énergie propre. C’est la troisième fois que se tiendra cet événement qui s’adresse plus spécifique­ment aux chercheurs, scientifiques, ingé nieurs et représentants de sociétés de production et de distribution de l’énergie. L’objectif premier de ce forum de discussion est de partager l’in­formation la plus récente, de diffuser les résul­tats des recherches dans le domaine et de faire la promotion des avancées les plus intéres­santes dans le développement des énergies propres et renouvelables.

Pour plus d’information : iaemm.com/ICCE2014

Activités du CÉLATLe Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions reçoit deux conférenciers cette semaine. La première con­férencière, Helga Bories­Sawala, professeure d’études françaises à l’Université de Brême, discutera des souvenirs douloureux chez d’an­ciens requis de travail forcé de la Deuxième Guerre mondiale en quête d’une reconnais­sance par la mémoire collective française. Le second invité, Jean Caune, professeur en sciences de la communication à l’Université Stendhal­Grenoble 3, viendra discourir de la médiation culturelle comme outil de politique culturelle. Sa conférence portera surtout sur la genèse de la notion de médiation culturelle et sur les conditions sociales de ses usages.

Causerie avec Helga Bories-Sawala : lundi 20 octobre, à 12 h 30. Conférence de Jean Caune : mercredi 22 octobre, à 11 h 30. Les deux activités ont lieu à la salle 5172 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Les Toxiques affrontent les Biologiques Ça y est ! La saison de la Ligue d’improvisa­tion dangereuse de l’Université Laval est amorcée ! Celle­ci vous invite à assister à son tout premier match de l’année. Une soirée palpitante où toutes les équipes vous seront présentées selon une formule bien spéciale. Venez rencontrer les nouveaux joueurs et découvrir votre équipe préférée. Du plaisir garanti !

Le match aura lieu ce mercredi 15 octobre, dès 20 h, à la Dérive du pavillon Alexandre-Vachon. Gratuit et ouvert à tous. Information : [email protected]

Que ce soit dans la presse écrite ou électronique, les scientifiques sont très sollicités à se prononcer, à titre d’ex­perts, sur des questions tou­chant les milieux politiques, législatifs et judiciaires. Plu­sieurs d’entre eux trouvent cependant la tâche lourde à porter et craignent, par exem­ple, que leurs propos soient déformés ou en core que les citoyens n’aient pas le bagage nécessaire pour bien com­prendre les enjeux scienti­fiques. Ces inquiétudes des experts conjuguées au fait que le commun des mortels n’a pas toujours confiance en ces ex pertises scientifiques se ­raient pourtant le signe d’un modèle de communication plutôt désuet, selon deux cher­cheuses de l’Université. Dans de nombreux cas, en effet, les citoyens font la démonstration qu’ils sont aptes non seule­ment à comprendre des enjeux complexes, mais aussi à propo­ser des solutions pertinentes.

C’est à partir de ce cons­ tat que Chantal Pouliot,

pro fesseure en didactique des sciences à la Faculté des sciences de l’éducation et cher­cheuse au Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES), et Julie Godbout, chercheuse post­doctorale en génomique fores­tière à l’Université et au Centre de foresterie des Laurentides, suggèrent d’intégrer, dans les programmes de formation aux études supérieures, les do ­maines Public Understanding of Science (PUS) et Science and Technology Studies (S&TS). Chantal Pouliot et Julie Godbout développent d’ail leurs cette idée dans un article publié dans EMBO Reports, une revue importante dans le domaine de la biologie moléculaire. Le titre de leur article est Thinking Outside the Knowledge Deficit Box.

« Il ne s’agit pas de forma­tion en vulgarisation scienti­fique, où l’accent est mis sur la clarté des propos, précise Chantal Pouliot, mais plutôt de formation visant à inciter les chercheurs à prendre part

à des enjeux de société et à y participer activement. » L’af­faire de la poussière métal­lique dans Limoilou constitue un exemple con vaincant de ce que pourrait être une « copro­duction de savoirs » élaborée à la fois par des scientifiques et des ci toyens, indique la chercheuse. À l’automne 2012, Véronique Lalande, une militante écologiste, aperçoit de la poussière rouge sur les voitures du quartier. Au fil de ses investigations, elle arrive à la conclusion que la source de pollution provient du port de Québec et elle rend public le résultat de ses recherches. L’analyse des échantillons de retombées de poussière par des géochimistes de l’Univer­sité confirment ses soupçons. On voit alors des scientifiques et des citoyens accorder des entrevues aux médias sur la question et rendre, par leurs propos, le débat encore plus intéressant et instructif.

« Les citoyens et citoyennes concernés ont montré qu’ils étaient loin de ce fameux “modèle du déficit” qui pré­suppose que les gens sont à éduquer, dit Chantal Pouliot. Ce que nous proposons dans EMBO Reports, c’est que la connaissance du modèle de coproduction des savoirs pourrait enrichir la vie profes­sionnelle des scientifiques et faire avancer bien des débats. »

Expertises renouvelées L’intégration des champs d’études Public Understanding of Science et Science and Technology Studies dans les programmes de formation aux études supérieures permettrait une interaction efficace entre scientifiques et citoyenspar Renée Larochelle

Chantal Pouliot, pro fesseure en didactique des sciences à la Faculté des sciences de l’éducation et chercheuse au Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES), et Julie Godbout, chercheuse post doctorale en génomique forestière à l’Université et au Centre de foresterie des Laurentides, suggèrent d’intégrer une formation visant à inciter les chercheurs à prendre part à des enjeux de société et à y participer activement. photo Marc Robitaille

Dans de nombreux cas, les citoyens font la démonstration qu’ils sont aptes non seulement à comprendre des enjeux complexes, mais aussi à proposer des solutions pertinentes

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5le fil | le 16 octobre 2014 recherche

Si jamais un pays voulait créer par sélection génomique des athlètes format géant pour dominer des sports comme le basketball ou le volleyball, ses scientifiques auraient à ré ­soudre un méga­casse­tête. En effet, une équipe internationale de chercheurs, à la ­quelle sont associés trois professeurs de l’Uni­versité, vient de répertorier près de 700 varia­tions génétiques qui ont un effet significatif sur la taille humaine adulte. Et toutes ces variations n’expliquent que 20 % des diffé­rences génétiques observées pour ce carac­tère, précisent­ils dans les pages de Nature Genetics.

Ces chiffres sont tirés d’une étude qui a mis à contribution un groupe de 446 chercheurs provenant d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Australie. En 2011, les instigateurs du projet ont contacté des équipes qui avaient déjà effectué des études d’association pangéno­mique d’envergure pour les inviter à mettre leurs données en commun afin de répondre à différentes questions nécessitant un grand nombre de participants. La réponse a été... de taille puisqu’ils ont ainsi constitué un échan­tillon de plus de 253 000 sujets de descen­dance européenne.

C’est en vertu de son association avec l’Étude des familles de Québec que Louis Pérusse, du Département de kinésiologie, a été contacté. Ce projet, initié sur le campus en 1978, a permis de constituer une volumineuse banque de données sur 2000 membres de 475 familles de la région. La cueillette de don­nées s’est terminée en 2002, mais les cher­cheurs s’y réfèrent toujours pour étudier l’effet de l’hérédité et de l’environnement sur différentes composantes de la santé. C’est ainsi que l’ADN de 950 personnes provenant de 200 familles de la région a été intégré à

l’échantillon international pour déterminer dans quelle mesure les variations génétiques courantes – celles dont la fréquence dans la population est d’au moins 5 % – influencent la stature chez l’adulte normal.

« On savait que la taille humaine est un caractère pour lequel 80 % de la variation est génétique et que ce trait est influencé par un grand nombre de gènes, rappelle le professeur Pérusse. Les plus récentes études avaient signalé que 180 loci (emplacements d’un gène sur un chromosome) étaient impliqués, mais ils n’expliquaient toutefois que 12 % de la

variabilité génétique. Dans notre étude, nous avons repéré 697 variations génétiques dans 423 loci et, encore là, elles n’expliquent qu’un cinquième de la variabilité génétique. La taille humaine est un caractère qui dépend d’un très grand nombre de gènes, probablement quel­ques milliers au total. »

L’exercice aura tout de même permis de repérer des gènes qu’on ne soupçonnait pas d’intervenir dans la stature humaine. « Le fait de disposer d’un énorme échantillon permet d’expliquer une partie de ce que nous appe­lons “la variabilité génétique manquante”. Il

faut des méga­études pour trouver des varia­tions génétiques qui ont de mini­effets », résume le chercheur.

Après avoir fait cette preuve de concept avec la taille humaine, le consortium inter­national entend maintenant s’attaquer aux déterminants génétiques de paramètres ayant une portée plus immédiate. « Les études en cours portent sur l’indice de masse corporelle et le rapport de la circonférence taille/hanche, précise Louis Pérusse. Ces deux indicateurs d’obésité et de répartition de la graisse corporelle ont d’importantes répercussions sur la santé. »

Les deux autres chercheurs de l’Université qui cosignent l’étude de Nature Genetics sont André Marette, de la Faculté de méde­cine, et Marie­Claude Vohl, du Département des sciences des aliments et de nutrition.

Une étude de tailleDes travaux qui ont mis à contribution 446 chercheurs et 253 000 sujets livrent de nouvelles informations sur la génomique de la stature humaine par Jean Hamann

Des cas exceptionnels de gigantisme, comme celui de Robert Wadlow, un Américain qui mesurait 2,72 m (8’11’’) au moment de son décès à l’âge de 22 ans, dépendent parfois d’une mutation dans un seul gène. Chez l’adulte normal, toutefois, des milliers de gènes interviennent dans la détermination de la stature.

«Il faut des méga-études pour trouver des variations génétiques qui ont de mini-effets

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6le fil | le 16 octobre 2014

Sur la pratique du sexto chez les ados

Environ 15 % des adoles­cents québécois s’adonne­raient au sexto, c’est­à­dire un échange de textos ou de photos à caractère sexuel. Cette pratique inscrit la sexualité dans une logique qui est plus près de la por­no graphie que du roman­tisme, observe Francine Lavoie. « La personne est amenée ici, dans ce genre d’échange, à l’état d’un objet. Sa description se limite aussi à des dimen­sions physiques. C’est un peu triste, finalement. »

Sur l’explosion de la demande de soins de longue durée

D’ici 2030, la demande en soins de longue durée, au Québec, devrait exploser. Le nombre de patients, de lits et de membres du per­sonnel médical dans ce domaine devrait doubler. Selon Jean­Yves Duclos, le financement ne pourra venir uniquement des fonds publics. « On s’en va certai­nement vers un régime hybride. On va encou rager le secteur privé. Les per­sonnes les mieux nanties devront contribuer davan­tage pour une place dans un CHSLD privé. »

Sur l’avenir de Pierre Karl Péladeau

Dominique Payette estime que le député de Saint­Jérôme, Pierre Karl Péladeau, doit se départir de ses actions s’il aspire à devenir chef du Parti qué­bécois. « Une personne qui dirige un parti, qui est pre­mier ministre ou ministre tout court ne peut pas être propriétaire d’un empire médiatique », dit­elle. Cependant, les médias ont une réaction « simpliste » quant à la vente des actions de Québecor. « Pour toutes sortes de raisons, les con­ditions économiques sont très difficiles pour la presse écrite et toutes les transac­tions qui peuvent avoir lieu vont viser vraisem­blablement à réduire en ­core plus la concurrence. Est­ce qu’on peut laisser Québecor être vendu au plus offrant ? Est­ce que c’est ça qu’on veut comme société ? »

actualités ULils ont dit...

Francine Lavoie, École de psychologie

Le Devoir, 8 octobre

Jean-Yves Duclos, Département d’économique

Le Soleil, 11 octobre

Dominique Payette, Département d’information et de commu nication

Le Soleil, 7 octobre

L’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures, communément appelée ÆLIÉS, démar­rera sous peu une campagne de préven­tion contre le plagiat. Cette campagne vise à sensibiliser les étudiants aux écueils et aux conséquences d’un phé­nomène qui va à l’encontre de l’excel­lence, du savoir et de l’éthique. Elle se poursuivra tout au long de l’année uni­versitaire. La première phase se dérou­lera du 20 au 24 octobre. Des membres de l’ÆLIÉS animeront deux kiosques d’information, les 20 et 21, aux pavil­lons Ferdinand­Vandry et Charles­ De Koninck. D’autres placarderont des affiches sur l’ensemble du campus. « Dès le vendredi 17 octobre, nous tiendrons à la Bibliothèque une activité de forma­tion sur le plagiat, indique le président de l’ÆLIÉS, Christian Djoko. Nous expliquerons les formes qu’il revêt habi­tuellement et comment l’éviter. »

L’ÆLIÉS représente l’ensemble des étudiants inscrits aux 2e et 3e cycles d’enseignement, soit plus de 11 000 me m­bres. Selon son président, le problème du plagiat est complexe. « Nous faisons

l’hypothèse que beaucoup d’étudiants maîtrisent mal le règlement disci plinaire sur le sujet. » Par exemple, de bonne foi, un extrait de texte peut être intégré à leur travail sans qu’ils en identifient l’auteur.

La campagne comprendra notamment une distribution de dépliants et des ate­liers présentés en collaboration avec des partenaires. Il y aura aussi des capsules vidéo diffusées sur les réseaux sociaux ainsi que des courriels envoyés aux étudiants. « Notre action sera continue, affirme le pré sident de l’ÆLIÉS. D’ailleurs, elle a commencé dès la ren­trée universitaire. Nous avons inséré les dispositions du Règlement des études relatives au plagiat dans nos agendas remis aux étudiants. »

Christian Djoko insiste sur le volet « prévention » de la campagne. « Nous ne sommes vraiment pas dans une approche négative, souligne­t­il. La campagne ne vise pas à stigmatiser, mais à sensibiliser et à dissuader. » L’ÆLIÉS a associé diffé­rents collaborateurs à sa démarche, comme la CADEUL, le Bureau du secré­taire général, le Bureau des services pédagogiques, la Direc tion des commu­nications, le Syndicat desprofesseurs et professeures et la Bibliothèque. « Nous voulons que notre initiative concerne l’ensemble de la communauté universi­taire », soutient Christian Djoko.

«Nous ne sommes vraiment pas dans une approche négative : la campagne ne vise pas à stigmatiser, mais à sensibiliser et à dissuader

Ma note, ma fierté !L’ÆLIÉS lance une campagne de prévention sur un phénomène qui va à l’encontre de l’éthiquepar Yvon Larose

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7le fil | le 16 octobre 2014 société

Q3

Dès l’annonce de la mort de Jean­Claude Duvalier en Haïti au début d’octobre, les victimes de l’ex­didacteur se sont inquié­tées. Son décès met­il fin au combat juri­dique engagé contre lui et son régime ? L’opinion de Fannie Lafontaine, profes­seure à la Faculté de droit, qui a mis sur pied la Clinique de droit international pénal et humanitaire et qui s’implique depuis plusieurs années dans cette cause judiciaire aux côtés du Collectif contre l’impunité et d’Avocats sans frontières.

Q Comment peut-on continuer la procédure judiciaire alors que le principal accusé est décédé ?

R La poursuite n’a jamais visé une seule personne, mais plutôt Jean­Claude Duvalier et consorts, les autres accusés. Évidemment, l’ex­didacteur étant au sommet de la hiérarchie, il représentait la tête d’affiche de la poursuite, et son dé part cause de grands changements. Cependant, les poursuites contre le sys­tème mis en place par sa dictature et, conséquemment, contre les autres mem­bres du régime impliqués dans les exac­tions continuent. Les noms des autres coaccusés ont été mentionnés dans les plaintes reçues par le juge d’instruction. Selon le système haïtien, c’est ce juge qui doit amorcer les poursuites contre tous ces gens suspectés d’avoir commis des crimes contre l’humanité. Il dispose des témoignages des victimes et des témoins directs ayant assisté aux événements ainsi que des dépositions de personnes détenant des informations. Le juge d’instruction a également le de voir de trouver des renseignements dans les journaux et dans les archives, qu’il s’agisse de celles des gouvernements en Haïti ou de celles conservées ailleurs dans le monde. Le travail des avocats, quant à lui, consiste à établir la responsa­bilité des acteurs jusqu’aux plus hauts sommets. Il faut remonter toute la chaîne de commandement pour comprendre qui était responsable des violations des droits de la personne, depuis le gardien de prison jusqu’au ministre de l’Intérieur qui ordonnait les mauvais traitments, en passant par les responsables des trois prisons où l’on commettait la torture et par les agents de renseignement. C’est un processus très long, très complexe, mais indispensable pour déterminer la

Sur les poursuites contre Jean-Claude Duvalier

responsabilité des personnes impliquées dans les exactions. Le ministère public — dans ce cas­ci peu actif — le procureur, les victimes, les parties civiles, en fait tout le monde, contribuent à l’instruc­tion du juge.

Q Quels moyens pourrait utiliser le Collectif contre l’impunité si jamais le gouvernement haïtien mettait fin à la poursuite ?

R Théoriquement, c’est au juge d’instruc­tion de décider s’il continue l’instruction. Toutefois, la poursuite, en plus de réunir des arguments juridiques, doit maintenir une constante pression sur le gouverne­ment. Ainsi, depuis la mort de Duvalier, on a vu des associations comme Avocats sans frontières­Canada et le Collectif contre l’impunité insister pour que la jus­tice ne meure pas avec le dictateur, d’autant plus que le procès ne portait pas tant sur lui que sur son régime. Si jamais l’instruction s’arrête malgré tout, une organisation internationale, comme la Commission interaméricaine des droits de l’homme, pourrait agir. Elle rappelle­rait à Haïti son devoir d’enquêter sur les personnes responsables des graves viola­tions des droits de l’homme, en vertu du droit international et de la Constitution haïtienne. Elle l’a déjà fait il y a quelques années en invoquant les exactions com­mises. Il ne faut pas oublier qu’Haïti a ratifié des traités internationaux dans ce sens. Les droits fondamentaux de la per­sonne et le droit d’enquêter font donc partie de la Constitution et du système juridique haïtiens.

Q De quelle expertise disposent les avocats québécois pour participer à cette poursuite haïtienne ?

R D’une part, nous partageons avec les Haïtiens une grande proximité linguis­tique ainsi qu’une longue histoire sociale commune puisqu’une importante com­munauté haïtienne habite ici. Il existe donc une solidarité naturelle entre les avocats québécois et leurs consœurs et confrères haïtiens. D’autre part, de nom­breux juristes québécois sont compé­tents en litige stratégique, qu’il s’agisse d’un conflit entre voisins ou de victimes qui tentent d’obtenir des réparations devant un État. Depuis l’avènement de la Charte des droits de la personne en 1982, nous disposons également d’une longue expérience concernant l’avance­ment des droits de la personne devant les tribunaux, notamment le droit des femmes, des handicapés et des minori­tés. Or, le cas de l’affaire Duvalier et consorts requiert aussi bien des connais­sances dans ce domaine qu’en matière de droit national haïtien ou de droit international. Il ne faut pas oublier non plus que le droit des crimes contre l’hu­manité, développé ici depuis les années 1990 avec la mise en place des tribunaux internationaux, a un rôle à jouer dans cette affaire.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Fannie Lafontaine

Si c’était à refaire, 89 % des étudiants finissants au bac­calauréat à l ’Université Laval reviendraient à leur alma mater. Par ailleurs, 84 % des mêmes finissants jugent « bonne » ou « excel­lente » leur expérience éduca­tive dans l’établissement. Au Canada, ces deux pourcen­tages sont respectivement de 79 % et 80 %. « En général, nos étudiants de la première année et de la dernière année du baccalauréat sont pas mal satisfaits de la qualité de leur expérience universitaire et ils reviendraient à l’Université Laval en plus forte propor­tion que dans la moyenne des autres universités, au Québec comme du Canada », explique Luc Simon, agent de recherche et de planification au Bureau de planification et d’études institutionnelles (BPEI).

Ces données sont tirées d’une vaste enquête réalisée en 2014 par des chercheurs de l’Université d’Indiana auprès de 114 000 étudiants de pre­mière année et de finissants au baccalauréat dans 70 col­lèges et universités au Canada. Globalement, les chercheurs américains ont colligé les don­nées fournies par plus de 473 000 répondants de 716 éta­blissements au Canada et aux États­Unis. Cette année, 3 860 étudiants de l’Univer­sité Laval ont répondu au questionnaire en ligne.

L’enquête, à laquelle l’Uni­versité participe à tous les trois ans, porte le nom de National Survey of Student Engagement (NSSE). Elle

Un nombre élevé de finissants du premier cycle disent avoir apprécié leur expérience universitairepar  Yvon Larose

Des étudiants pas mal satisfaits

vise à mesurer l’engagement des étudiants du baccalauréat dans leurs études, à quel point chacun s’investit et comment ils perçoivent les efforts faits par leur établisse­ment pour les encadrer.

Le rapport indique que les répondants de l’Université Laval apprécient particulière­ment la qualité des interac­tions sur le campus. « Le ni ­veau de satisfaction de leurs rapports avec les autres étu­diants, les enseignants, les professionnels et les em ployés de soutien est plus élevé qu’ail­leurs, souligne Luc Simon. Et cela se maintient année après année. C’était déjà le cas dans l’enquête NSSE de 2006. » Ces finissants montrent égale­ment un degré de satisfaction presque aussi élevé pour trois autres indicateurs : les straté­gies d’apprentissage, l’appren­tissage collaboratif ainsi que le soutien pédagogique et l’encadrement.

Luc Simon présentait hier, le mercredi 15 octobre, les faits saillants du volet

« Université Laval » de l’en­quête NSSE 2014 aux di ­recteurs de programme de premier cycle. Selon lui, une participation régulière à cette méga­recherche présente deux avantages. Première ment, le corpus de données s’enrichit de fois en fois, ce qui permet de mieux comprendre la réalité des étudiants et de mieux inter­veni r. Deuxièmement , depuis 2011, l’Université fait partie d’un groupe d’une quarantaine d’établisse­ments canadiens qui colla­borent étroitement entre eux sur la base des données de la NSSE. « Cela, dit­il, permet la réalisation d’ana­lyses conjointes plus pous­sées que celles fournies par l’Université d’Indiana. Elles permettront de creuser pra­tiquement au niveau de cha­cun des programmes de baccalauréat. »

C’est en 2015 que le BPEI aura les résultats des pre­mières analyses compara­tives entre l’Université et ses consœurs canadiennes. « Ces analyses, affirme Luc Simon, permettront d’établir des diagnostics beaucoup plus fins. On contribuera ainsi aux efforts des directions qui visent à identifier certaines façons d’intervenir pour l’amélio­ration continue de leurs programmes. »

La présentation du 15 oc ­tobre a également porté sur les faits saillants d’une en ­quête de type « relance » menée en 2013 par le même groupe d’universités auprès de leurs diplômés du bacca­lauréat. Sur les quelque 21 000 répondants ayant accédé au marché du travail six ou sept ans auparavant, plus de 1 900 avaient étudié à l’Université Laval. Pour résumer les réponses obte­nues, 93 % des répondants ont déclaré travailler à temps plein. Les trois quarts occupaient un emploi forte­ment ou assez en lien avec leurs études. Et la plupart avaient vu le niveau de leur engagement social augmen­ter durant leur séjour à l’uni­versité, en particulier en ce qui concerne la notion d’ap­prentissage tout au long de la vie. « Ces résultats positifs viennent confirmer nos chif­fres sur le taux d’emploi de nos diplômés au bout de cinq ou six ans, explique Luc Simon. Ils sont pas mal tous casés. »

Les répondants de l’Université apprécient particulièrement la qualité de leurs interactions avec les autres étudiants, les enseignants, les professionnels et les employés de soutien. photo Marc Robitaille

Près de 4 000 étudiants au baccalauréat ont participé à une méga-enquête canado- américaine

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Zeus, Arès, Cronos, Œdipe, Narcisse, Athéna, Thanatos, Vénus… Les mythologies grecque et romaine comportent une pléthore de dieux, déesses, héros et autres personnages, à tel point qu’il est parfois difficile de s’y retrou­ver. Leurs récits ont été racontés de diffé­rentes façons selon les versions littéraire et iconographique. Bref, même si on peut iden­tifier les dieux ou les héros, la symbolique des images peut différer selon l’épisode du récit dans lequel les représentations des person­nages se trouvent. « Les images sont un monde en soi, avec un langage particulier. Il faut des clés pour déchiffrer ce langage. Ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air », explique l’archéologue Thierry Petit, auteur d’un ouvrage sur le sujet.

Depuis près de trente ans, celui­ci dirige un vaste chantier de fouilles sur l’île de Chypre. Ce travail a permis de mettre à jour de nombreux artefacts du palais d’Ama­thonte, une cité antique en bord de mer. Il y retournera pour une énième fois l’été pro­chain avec ses étudiants. « Si je fouille, dit­il, ce n’est pas pour trouver; c’est pour com­prendre. Je rêve de comprendre complète­ment ce site. »

Le professeur a donné un aperçu de ses recherches sur la mythologie lors d’une com­munication offerte dans le cadre d’une série de conférences organisée par le Musée de la civilisation. Cette activité est présentée en marge de l’exposition Les maîtres de l’Olympe, qui raconte le règne des douze dieux de l’Olympe à l’aide d’une sélection de pièces antiques provenant des Musées d’État de Berlin. Au total, ce sont plus de 160 arte­facts qui y sont présentés : statues, sculptures, céramiques, bijoux, etc. Chaque mois, un conférencier est invité à aborder un sujet en lien avec la mythologie gréco­romaine. « Cette série de conférences permet d’aller au­delà de l’exposition. On part d’un thème général, qu’on déborde pour montrer diffé­rents points de vue et expliciter d’autres ave­nues de recherche », explique Pierre­Luc Collin, chargé de projets culturels au Musée de la civilisation.

Ce diplômé en études anciennes n’a pas eu de difficulté à trouver des spécialistes de la mytho­logie du côté de son alma mater. « L’Université Laval possède une solide expertise sur l’Anti­quité. Son programme d’études anciennes est très bien développé. On retrouve une concen­tration conséquente de spécialistes qui abordent d’une façon ou d’une autre la ques­tion de la mythologie dans leurs recherches. »

Françoise Lucbert, professeure d’histoire de l’art au Département des sciences historiques, s’intéresse à la mythologie dans l’art moderne et contemporain. Sa conférence, qui aura lieu le 10 décembre, sera suivie quelques semaines

plus tard de celle du professeur de langue et littérature anciennes Alban Baudou. Les recherches de ce dernier portent sur l’héritage de la culture antique dans le monde d’au­jourd’hui. « La mythologie demeure très pré­sente dans notre vie quotidienne, que ce soit dans les expressions que nous utilisons, le cinéma, la publicité, les journaux et même le nom de certaines compagnies. Alban Baudou abordera cette question », dit Pierre­Luc Collin, impatient d’en apprendre davantage.

Pierre Bonnechere, Pierre Filteau, Marcel Gaumond et Georges Leroux, respectivement professeur en histoire des religions à l’Univer­sité de Montréal, historien de l’art, psychana­lyste et professeur de philosophie ancienne à l’Université du Québec à Montréal, complè­tent le programme. Leurs conférences porte­ront sur des sujets aussi variés que la significa­tion des rites, la renaissance des mythes dans l’art européen, le cinéma comme véhicule du monde mythique et les liens entre mythe et philosophie.

D’ici là, Thierry Petit invite les passionnés de mythologie à découvrir l’exposition du Musée de la civilisation, pour laquelle il a fait plusieurs visites guidées. « Les pièces sont exceptionnelles, surtout cette sculpture intitulée La danseuse. Nous avons beaucoup de chance de les avoir à Québec. Elles sont aérées; on peut tour­ner autour, ce qui n’est pas toujours le cas dans les musées. L’ex position a été très bien réalisée. »

Les conférences se déroulent jusqu’au 18 mars à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. Des tarifs préférentiels sont offerts aux étudiants et aux abonnés des musées. On peut réserver sa place au 418 643-2158. Pour plus de renseignements : mcq.org. Pour consulter l’article récent du Fil portant sur le vaste chantier de fouilles dirigé par le profes-seur Thierry Petit sur l’île de Chypre : bit.ly/1s9Hhjh

Le Musée de la civilisation de Québec propose, jusqu’en mars 2015, une série de conférences sur la mythologie gréco-romaine, à laquelle participent trois professeurs de l’Universitépar Matthieu Dessureault

L’Olympe démystifié

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1. La danseuse, d’après La danseuse de Berlin, marbre, Italie, 2e siècle apr. J.-C., d’après un original de 120 à 100 av. J.-C. Une jeune femme s’élance dans un mou ve-ment tourbil lonnant qui fait glisser son vête-ment. Il s’agirait d’une ménade ou bacchante, suivante de Dionysos. 3. Diverses divinités (de gauche à droite) : Satyre dansant, Artémis, La danseuse, d’après La danseuse de Berlin, Aphrodite dans le style de la Vénus Capitoline, Satyre à l’outre de vin. 5. Relief d’une Victoire sacrifiant un taureau, marbre, provenance inconnue, 1er siècle av. J.-C. Niké, personni-fication de la Victoire au combat, s’abat sur un taureau vigoureux et le contraint à ployer l’échine. Il s’agit du choix d’une victime à sacrifier avant ou après la victoire.crédit Collections du Musée des antiquités de Berlin. photos Jessy Bernier, Perspective

2. Montée vers l’Olympe, avec, en avant-plan, Tête dans le style de l’Aéra Farnèse, marbre, Italie, 1er siècle apr. J.-C., d’après un original, vers 450 av. J.-C. Cette tête ornée d’un diadème s’apparenterait à celle de la statue d’Héra au sanctuaire d’Argos. Elle fit l’objet de répliques, dont la plus célèbre ap partient à la collection Farnèse du Musée de Naples. 4. Vue générale de l’exposition avec, en avant-plan, Pilier hermaïque de Dionysos, marbre, Italie, fin du 1er siècle au début du 2e siècle apr. J.-C. Ce type de buste de Dionysos, coiffé de rubans et d’une guirlande de fleurs, était jadis adapté à un pilier en pierre et faisait partie de la décoration des maisons et jardins romains.

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9mythologie

La mythologie demeure très présente dans notre vie quotidienne, que ce soit dans les expressions que nous utilisons, le cinéma, la publicité, les journaux et même le nom de certaines compagnies

L’Olympe démystifié

2. Montée vers l’Olympe, avec, en avant-plan, Tête dans le style de l’Aéra Farnèse, marbre, Italie, 1er siècle apr. J.-C., d’après un original, vers 450 av. J.-C. Cette tête ornée d’un diadème s’apparenterait à celle de la statue d’Héra au sanctuaire d’Argos. Elle fit l’objet de répliques, dont la plus célèbre ap partient à la collection Farnèse du Musée de Naples. 4. Vue générale de l’exposition avec, en avant-plan, Pilier hermaïque de Dionysos, marbre, Italie, fin du 1er siècle au début du 2e siècle apr. J.-C. Ce type de buste de Dionysos, coiffé de rubans et d’une guirlande de fleurs, était jadis adapté à un pilier en pierre et faisait partie de la décoration des maisons et jardins romains.

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10 scienceen bref

Deux nouveaux experts se joignent aux HEI Les Hautes études internationales de l’Université Laval pourront compter sur les com pétences de deux nouveaux experts pour accroître la portée et la profondeur des re cherches qu’elles chapeautent. Patrice Dallaire et Georges Beaudoin se joignent à l’équipe, qui comprend déjà une soixantaine de membres. Patrice Dallaire était jusqu’à tout récemment sous­ministre adjoint au ministère du Conseil exécutif du gouvernement du Québec. Il a vécu de nombreuses années en Chine puisqu’il a occupé les postes de représentant du Québec à Pékin et de vice­président et directeur général de la filiale chinoise de la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Il contribuera aux travaux des HEI sur le commerce inter na tional et l’in vestissement à l’étranger. Georges Beaudoin, quant à lui, est professeur au Département de géologie et de génie géo­logique. Il est un spécialiste de la métal­logénie des gîtes minéraux. Il participera aux recherches des HEI sur les ressources naturelles, particulièrement celles sur les ressources minières.

hei.ulaval.ca

La théorie des humeursLes Midis des études anciennes accueillent bimensuellement un spécialiste étranger de passage à Québec. Cette semaine, l’in­vité est Vincent Barras, directeur de l’Insti­tut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé de l’Université de Lausanne. Dans une conférence intitulée « La doc­trine mé dicale des tempéraments : prin­cipes antiques et continuités contem­poraines », il expliquera la théorie des humeurs, popularisée entre autres par les Écrits hippocratiques, qui a longtemps dominé dans le savoir médical. Dans cette théorie, chaque corps est composé de quatre humeurs qui déterminent quatre tempéraments fondamentaux : le bilieux, l’atrabilaire, le flegmatique et le sanguin. Cette théorie antique a eu une longue et importante influence sur le développement de la science, des arts et de la littérature, une influence qui perdure encore un peu aujourd’hui.

Lundi 20 octobre, à 11 h 30, au local 5242 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Renseignements : [email protected]

Des chercheurs viennent de découvrir de nouveaux gènes de résistance aux antibiotiques chez une bactérie qui cause d’importants dommages dans les piscicultures du Québec. Ces gènes sont situés sur des plasmides, des molécules surnuméraires d’ADN que se passent les bactéries en s’accolant les unes aux autres. « Cet échange de gènes de résis­tance n’est pas une bonne nouvelle pour les pisciculteurs québécois », résume le responsable de l’étude, Steve Charette, du Département de biochimie, micro­biologie et bio­informatique.

La bactérie en question, Aeromonas salmonicida, sous­espèce salmonicida, cause la furonculose, une maladie qui entraîne une infection généralisée chez les truites et les saumons. Dans les pisci­cultures, les hautes densités de poissons et les conditions d’élevage favorisent sa propagation. « Jusqu’à 90 % des jeunes truites mouchetées d’un élevage peu­vent mourir à la suite d’un épisode de furonculose », précise le professeur Charette.

Dans une récente édition de Anti-microbial Agents and Chemotherapy, le chercheur et ses collaborateurs décri­vent quatre nouveaux plasmides portant des gènes de résistance dans des isolats de cette bactérie provenant de piscicul­tures québécoises. Deux de ces plas­mides sont des variants de plasmides présents chez d’autres espèces bacté­riennes, notamment un pathogène humain. « Nos données suggèrent éga­lement la présence de nombreux au ­tres plasmides portant des gènes de

résistance aux antibiotiques, souligne Steve Charette. Le transfert de matériel génétique qui confère cette résistance est possible et sans doute fréquent entre A. salmonicida et les bactéries parta­geant le même habitat. »

L’apparition de souches bactériennes multirésistantes réduit les options qui s’offrent aux propriétaires de piscicul­tures frappées par la furonculose. Il existe bien un vaccin, mais l’injecter à plusieurs dizaines de milliers de truites constitue une opération coûteuse et un défi logistique considérable. Quant au recours aux antibiotiques, non seule­ment peut­il s’avérer inutile si la souche

en cause est résistante au produit, mais il peut même envenimer le problème. « Nos données suggèrent que les régions où les pisciculteurs recourent le plus aux antibiotiques sont celles où la résistance aux antibiotiques est la plus répandue », note le chercheur.

Pour traiter le problème efficacement, il faut d’abord savoir quelle souche de bactérie cause l’épisode de furonculose. « Avec les tests actuels, il faut cinq jours pour obtenir une réponse. Nous tra­vaillons à la mise au point d’une trousse diagnostique qui réduira ce délai de moi­tié. Elle permettra aux pisciculteurs d’in­tervenir plus rapidement et elle leur in ­diquera à quels antibiotiques la bactérie est sensible. »

Cette trousse n’est pas la solution fi ­nale au problème, reconnaît toutefois le chercheur. Au rythme où la résistance progresse, la filière antibiotique pourrait « frapper un mur » d’ici quelques années. La recherche de nouvelles molécules antibiotiques est anémique et aucun produit véritablement nouveau n’a été mis en marché au cours des deux der­nières décennies. C’est pourquoi lui et son collègue Nicolas Derome, du Dépar­tement de biologie, envisagent une autre stratégie : le recours à des bactéries pro­biotiques pour renforcer les mécanismes naturels de défense des poissons contre A. salmonicida. « Ça peut sembler ésoté­rique aujourd’hui, reconnaît le cher­cheur, mais, dans 20 ans, la solution pourrait se trouver de ce côté. L’un des grands avantages des micro­organismes probiotiques est qu’ils évoluent et s’adaptent continuellement, ce qu’un antibiotique ne fait pas. »

L’étude publiée dans Antimicrobial Agents and Chemotherapy est signée par Antony Vincent, Mélanie Trudel, Valérie Paquet, Brian Boyle, Katherine Tanaka, Stéphanie Dallaire­Dufresne, Rana Daher, Michel Frenette, Nicolas Derome et Steve Charette.

«Le recours à des bactéries probiotiques pour renforcer les mécanismes naturels de défense des poissons contre les pathogènes peut sembler ésotérique aujourd’hui, mais, dans 20 ans, la solution pourrait se trouver de ce côté

Des probiotiques pour les truites ?

Des chercheurs explorent de nouvelles avenues pour contrer une bactérie résistante aux antibiotiques qui s’attaque aux élevages de salmonidéspar Jean Hamann

La forte densité de poissons et les conditions d’élevage dans les piscicultures favorisent la propagation de la bactérie qui cause la furonculose chez les salmonidés. photo Maine Fisheries and Wildlife

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11artsen bref

Mercredi musico-poétiqueLes amateurs de musique et de poésie sont in ­vités à assister au mercredi musico­poétique, une activité qui, comme son nom l’indique, consiste en un délicieux alliage de notes et de vers. Organisée et animée par Chantal Masson­Bourque, professeure à la Faculté de musique, et Denyse Noreau, chargée de cours au Département des littératures, cette activité propose une heure de poèmes et de pièces musicales, joués, dits ou chantés par des étu­diants en musique, en théâtre ou provenant d’autres disciplines.

Jeudi, 22 octobre, à 16 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

Festival de théâtreAmateurs de théâtre, préparez­vous à vivre une expérience des plus enrichissantes avec la tenue du premier Festival de théâtre de l’Université Laval. Au programme : spectacles professionnels et étudiants, conférences avec des artistes de renom, ateliers, tables rondes et soirées festives. L’événement est organisé par l’Association générale des étudiantes et étudiants en théâtre de l’Université Laval. L’objectif est de créer une plate­forme de partage et d’offrir au public une expérience unique et stimulante. Jean­Nicolas Marquis, comédien et professeur au Conservatoire d’art dramatique de Québec, est le porte­parole du festival.

Les 6, 7 et 8 novembre, sur le campus. Pour info : facebook.com/FestivalUL

D’écho en écho « Qu’est­ce qui vous fait croire que je puisse m’occuper de cet endroit ? » C’est le titre pour le moins intrigant de la nouvelle exposition qui se déroule à la Galerie des arts visuels. Avec cinq complices artistes et commissaires, Sophie Bélair Clément a élaboré un projet iné­dit dans un processus dialogique, où les pro­positions sonores, vidéographiques, photogra­phiques, graphiques et textuelles se font écho. Toutes ces personnes partagent une même volonté de questionner le fait même d’exposer et la responsabilité partagée dans la mise en œuvre de l’exposition. La collaboration devient ici le mode de production.

Du 16 octobre au 16 novembre, à la Galerie des arts visuels, 295, boulevard Charest Est.

Dana Andrews et Gene Tierney dans Laura (1944). photo Twentieth Century Fox Film Corp

Il fait nuit, il pleut, les rues de la ville sont à peine éclairées par des lampadaires. L’am­biance est glauque à souhait. Bienvenue dans l’univers du film noir qui, comme son nom l’indique, ne donne pas dans la couleur et la joie de vivre. Il s’agit d’un genre cinémato­graphique ayant eu cours à Hollywood du commence­ment des années 1940 à la fin des années 1950. « On s’en­tend généralement pour dire que le film Le faucon maltais (The Maltese Falcon), tourné en 1941 et considéré comme l’archétype du genre, marque les débuts du film noir », ex ­plique Mathieu Garant, qui a analysé le phénomène dans son mémoire en cinéma.

Mathieu Gallant a identifié quatre types de films noirs. Le premier type est celui du film de gangster. Comparé aux gangsters de la décennie des années 1930 qui présentaient une image d’antihéros sym­pathiques, de rebelles cools,

le gangster de la pé riode noire est beaucoup plus pathétique et échoue cons tamment dans ses enquêtes. « Ce change­ment de cap, précise Mathieu Gallant, s’explique par l’ap­plication du code Hays sur la production cinéma togra­phique de 1934 à 1966, un code qui interdisait aux ci ­néastes de rendre sympa­thique au public un person­nage à la moralité douteuse ».

Second type de film noir : le film de détective, où le pro­tagoniste fait preuve de droi­ture et d’honnêteté. En même temps, il n’hésite pas à déso­béir aux autorités pour mener à bien son enquête.

Autre caté gorie : les amours impossibles ou destructrices. Ca rac téri sées par la présence d’une femme fatale, ces his­toires d’amour ne se termi­nent ja mais par une union heureuse, mais plutôt par la mort, l’emprisonnement ou la trahison d’un des membres du couple.

Enfin, des films mettent de l’avant un destin fatal ou un passé trouble qui empêchent le protagoniste de trouver le bon­heur. Le héros ne contrôle pas la situation; dans certains cas, il s’en sort, tandis que le destin a raison de lui dans d’autres situations.

L’un des personnages les plus marquants du film noir est celui du détective privé. Dans The Maltese Falcon, le personnage de Sam Spade, in terprété par Humphrey Bogart, séduit Brigid O’Shaughnessy (Mary Astor) pour la forcer à avouer son implication dans une af faire criminelle. Une fois la con fes­sion obtenue, il lui an nonce son intention d’ap peler la po lice pour qu’elle soit em prisonnée. La femme fatale constitue l’autre personnage phare du film noir. Dotée d’une grande beauté, faussement naïve, par­fois vulgaire et violente, elle uti­lise à son profit le désir qu’elle suscite chez les hommes.

« De la même façon que le détective du film noir con stitue une figure contre­ culturelle étatsunienne par sa qualité d’antihéros, la femme fatale rompt avec le stéréotype de la bonne épouse ou de la bonne mère, souligne Mathieu Garant. Elle est active et non passive, et s’oppose ainsi au modèle féminin dans les films holly­woodiens de l’époque. » Parmi des ac trices célèbres ayant joué les femmes fa tales figurent Lana Turner (Le facteur sonne toujours deux fois , 1946), Lauren Bacall (Le grand som-meil, 1946), Barbara Stanwyck (Assurance sur la mort, 1944) et Ava Gardner (Les tueurs, 1946).

Du côté masculin, l’acteur Humphrey Bogart est sans con tredit l’emblème du détec­tive « noir ». D’autres grandes étoiles du cinéma, comme Kirk Douglas (L’emprise du crime, 1946), sont nées avec le film noir qui s’essouffle et finit par s’éteindre avec La soif du mal, du grand Orson Welles, en 1958.

Sombres destinsDans les années 1940 et 1950, le film noir a marqué de son empreinte le cinéma américainpar Renée Larochelle

Du côté masculin, l’acteur Humphrey Bogart est sans contredit l’emblème du détective « noir »

Humphrey Bogart dans The Maltese Falcon (1941). photo Warner Bros

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le fil | le 16 octobre 2014actualités UL12

Avis officiel

CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 22 octobre 2014

ORDRe Du jOuR1. Ouverture de la séance

2. Ordre du jour

3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 24 septembre 2014

4. Communications du président et du recteur

5. Questions des membres

Sur consentement des membres

6. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er juillet au 31 août 2014

− Recommandation du Comité exécutif

7. Renouvellement de la convention collec-tive des membres de l’Association des sauveteurs et des moniteurs du PEPS de l’Université Laval : entente de principe

8. Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) – Rapport d’activités 2013-2014

− Recommandation du Comité exécutif

9. Rapport annuel de suivi 2013-2014 sur les principales entités liées de l’Université

Huis clos (pts 10 à 12)

ORDRe Du jOuR cOuRant13. Ombudsman : rapport des activités pour

l’année 2013-2014 et suivi des recom-mandations pour l’année 2012-2013

14. Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement (CPIMH) : rapport annuel 2013-2014

15. Contrat d’entretien sanitaire pour les bâti-ments du campus (sauf les résidences) : autorisation de lancer le processus d’appel d’offres pour un contrat de 5 ans

− Recommandations du Comité exécutif

16. Rapport au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, et de la Science (MESRS) 2013-2014 en appli cation du premier alinéa de l’ar-ticle 4.1 de la Loi sur les établissements d’enseignement de niveau universitaire

− Recommandation du vice-recteur exécutif et au développement

17. Clôture de la séance

CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 21 octobre 2014

ORDRe Du jOuR1. Ouverture de la séance

2. Ordre du jour

3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 23 septembre 2014

4. Communication du président

5. Questions des membres

6. Comité exécutif : rapport au Conseil universitaire pour la période du 1er janvier au 30 juin 2014

7. Programme de baccalauréat en enseignement secondaire : évaluation périodique

− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales

− Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences de l’éducation

8. Programme de baccalauréat intégré en économie et politique : évaluation périodique

− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales

− Plan d’action de la doyenne de la Faculté des sciences sociales

9. Programme de maîtrise en santé com- munautaire : augmentation du nombre de crédits et changement d’appellation

− Présentation par le doyen de la Faculté de médecine

− Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales

10. Programme de maîtrise en pédagogie universitaire des sciences de la santé : création

− Présentation par le doyen de la Faculté de médecine

− Avis de la Commission des études

− Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales

11. État de développement des micro-programmes de premier et de deuxième cycles

− Rapport 2013-2014 du vice-recteur aux études et aux activités internationales

12. Commission de la recherche de l’Université Laval : rapport des activités pour l’année 2013-2014

13. Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF-Ulaval) : évaluation périodique

− Avis de la Commission de la recherche

− Recommandations de la vice-rectrice à la recherche et à la création

14. Mandat du Comité des doctorats d’honneur : révision

15. Procédure relative à la sélection des candidatures au doctorat d’honneur : révision

16. Clôture de la séance

en bref

Développement durable : en route vers les objectifs !L’Institut Hydro­Québec en environnement, développement et société, en collaboration avec la Chaire en développement inter national, orga­nise pour la 3e fois l’Université d’automne, les 30 et 31 octobre. Cette formation sous le thème « En route vers les objectifs de développement durable » permettra notamment aux participants de mieux comprendre les différentes dimensions de ce type de développement dans le con­texte actuel de la coopération internationale. Bien que cette formation gratuite s’adresse en priorité aux étudiants inscrits dans un programme d’études supérieures et dont les travaux sont dirigés par un membre chercheur de l’Institut EDS, toute autre personne intéressée pourra aussi s’inscrire, sous réserve de places disponibles.

Du jeudi 30 octobre, à 8 h 30, au vendredi 31 octobre, à 16 h, à la salle 1211 du pavillon Ferdinand-Vandry. Contact : [email protected]. Page Web : bit.ly/1sIjUPd

Vidéo en ligne : migrations internationalesVous avez manqué la conférence que Catherine Wihtol de Wenden a présentée le 16 septembre dernier à l’Université ? Vous pouvez désor­mais la visionner en ligne. La communication « Mondialisation : vers une gouvernance globale des migrations », d’une durée de 30 minutes, ainsi que la période de questions qui l’a suivie, d’une durée de 40 mi ­nutes, sont maintenant accessibles sur You Tube. Dans cette vidéo, la conférencière présente les grandes lignes des migrations internatio­nales ainsi que les politiques mises en place par les États. Elle conclut qu’il est vain d’essayer d’empêcher les migrations et propose de pro­mouvoir les trois B : Bénéfice pour les migrants, Bénéfice pour le pays de sortie et Bénéfice pour le pays d’accueil.

Pour consulter la vidéo : bit.ly/1tujGxu

Vivre et écrire l’itinéranceLes ateliers Triptukhos, organisés par le Cercle d’écriture de l’Univer­sité Laval (CEULa), présentent cet automne des ateliers sous le thème « Galoches et baluchon ». La prochaine activité aura lieu lors de la Nuit des sans­abris. Les participants sont invités à se joindre aux activités spéciales qui se tiendront, pour cette occasion, dans le quartier Saint­Roch avant de rédiger une œuvre littéraire en lien avec ce qu’ils auront vu ou vécu.

Vendredi 17 octobre, à 17 h, sur la place de l’Université-du-Québec. Coût : 3 $ pour les non-membres. Information : on.fb.me/ZEDjW5

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Les hommes gais règneraient­ils en maîtres dans la presse gaie ? La réponse est oui, si on se fie aux résultats préliminaires obtenus par Amélie Charbonneau dans son mémoire en communication pu ­blique portant sur les représenta­tions sociales des lesbiennes dans la presse gaie au Québec. L’étu­diante a divulgué récemment le résultat de ses recherches, à l’oc casion du séminaire de la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture

d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN), qui porte cette année sur « La parole dans la cité ».

Aux fins de son étude, cette bache­lière en service social et détentrice d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en études féministes a analysé le contenu de plusieurs numéros de sept publications disant s’adresser à la communauté LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et trans­genres) : 2 B magazine, Entre elles, Être, Fugues, RG, le Guide gai du Québec et Sortir . Après avoir

analysé la répartition des articles recensés selon les personnes dont il était question dans les textes, la chercheuse en vient à la conclusion que les lesbiennes sont le parent pauvre de la presse gaie.

« Les articles traitant exclusi­vement des lesbiennes ne comp­taient que pour 7 %, révèle Amélie Charbonneau. Plus de 20 % des arti­cles traitaient des hommes gais et 18 % des LGBT. » Très peu d’articles étaient spécifiquement consacrés à d’autres groupes comme les « trans », les « queers » et les « bisexuels ». En ­fin, la plus grande proportion des articles (40 %) s’adressaient à des personnes sans orientation sexuelle précise et contenaient des sugges­tions de sorties, des critiques de res­taurants et de spectacles, etc.

Par ailleurs, les hommes gais étaient majoritairement le sujet des entrevues et étaient le plus souvent inconnus du grand public. Quant aux rares lesbiennes interviewées, elles étaient des personnalités con­nues provenant du monde du spec­tacle ou des arts en général. Des 237 entrevues analysées, près de 40 % avaient ainsi été faites avec des hommes gais, comparativement à 10 % avec des lesbiennes. « C’est comme si, pour faire l’objet d’une en trevue, il suffisait d’être un homme gai », dit Amélie Charbonneau.

À la lumière de ces données, existerait­il une certaine forme de discrimination envers les les biennes à l’intérieur même de la commu­nauté LGBT ? « Comme elle ne vit pas en vase clos, la communauté

LGBT est traversée par les mêmes systèmes d’oppression que le reste de la société, répond la jeune femme. Les constructions sociales de ce que doivent être les hommes et les femmes sont extrêmement rigides dans notre société et l’ex­pression de la masculinité et de la féminité passe encore obligatoire­ment par l’hétérosexualité. Je crois qu’une partie de la communauté LGBT craint, d’une certaine façon, de lutter contre le sexisme et le sys­tème des genres. Pour certains hommes gais, cela signifierait avoir à abandonner certains privilèges, comme le pouvoir décisionnel dans les organismes LGBT, et, pour d’autres, ce serait s’accoler l’éti­quette de féministes qui, elle, n’a pas bonne presse. »

La presse gaie consacre une faible proportion de ses articles aux lesbiennespar Renée Larochelle

Laissées pour compte ?

Les rares lesbiennes interviewées étaient des personnalités connues provenant du monde du spectacle ou des arts en général

Des 237 entrevues analysées, près de 40 % avaient été faites avec des hommes gais, comparativement à 10 % avec des lesbiennes.

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« À ma connaissance, nous sommes la seule radio uni­versitaire au Canada à pos­séder ce type d’ententes », se réjouit son directeur général Jean­Philippe Duphily. En poste depuis près de trois ans, l’étudiant au certificat en administration ne cache pas que ces droits étaient convoités par CHYZ.

Ce sont finalement les organisations du Rouge et Or et des Remparts qui ont approché la station étu­diante, l’été dernier, en vue d’un partenariat. Parmi les éléments qui ont joué en faveur du 94,3, il y a, selon son directeur, la diffusion dans un rayon assez large (80 km), la flexibilité du con­tenu supérieure aux ra dios privées, mais, surtout, le pro ­fessionnalisme montré jus­qu’ici par CHYZ dans la cou ­verture des matchs du Rouge et Or football. « Nos rela­tions positives existent de ­puis 2004. Elles ont servi de “passeport” pour faciliter cette entente qui reconnaît la valeur de notre travail », croit Jean­Philippe Duphily.

Le directeur général est fier de cette reconnaissance

qui, à son avis, accroît la cré­dibilité de sa station : « Elle fait mentir l’étiquette “ama­trices” trop souvent accolée aux radios étudiantes, dit­il. Au contraire, les 150 béné­voles de CHYZ, dont 25 aux sports, sont formés et enca­drés. C’est une station de grande qualité. »

En plus d’un gain en crédi­bilité, le nouveau statut de diffuseur exclusif permet à CHYZ d’élargir son audi­toire. « En un mois, les cotes d’écoute des matchs à do ­micile du Rouge et Or ont doublé, note avec enthou­siasme le directeur des sports Guillaume Piedboeuf. On remarque aussi une forte aug­mentation de l’activité sur nos comptes Twitter et Facebook. J’observe les effets de cette visibilité sur le terrain, aux conférences de presse ou dans les discussions avec les amateurs. Ça fait du bien à CHYZ de rayonner et d’être pris au sérieux », renchérit l’étudiant au baccalauréat en communication.

Ce dernier se réjouit du sur croît de travail auquel il fait face depuis septembre. En plus d’analyser les huit

rencontres de la saison ré ­gulière et celles des séries éliminatoires du Rouge et Or football, il anime l’émission quotidienne Conduite anti-sportive ainsi que la Tribune d’après match des Remparts, laquelle se traduit par plus de 80 rendez­vous en fin de soirée avec les auditeurs.

Quant à la description de parties de hockey, c’est l’ani­mateur Raymond Cloutier du

FM93 qui, en vertu d’une entente spéciale, continuera de s’en charger : « Sa noto­riété nous a garanti, dès le départ, l’attention d’une ma ­jorité d’amateurs de sport, croit Guillaume Piedboeuf. Sa présence au sein de l’équipe et ses connaissances contribuent à offrir une belle occasion d’apprentissage pour les bénévoles. D’ail­leurs, il est très généreux avec nous. »

Enfin, note Jean­Philippe Duphily, signer avec des orga­nisations sportives de renom permet à CHYZ de revoir son contenu publicitaire. « Nous avons de nouveaux revenus, qui sont très bienvenus, après des années de vaches mai­gres », indique le directeur. Le marché lui apparaît d’autant plus prometteur que la grille la plus lucrative à ce jour était celle occupée par les rencon­tres du Rouge et Or football.

Si l’ajout d’événements sportifs à son agenda s’avère un atout pour le 94,3, il a né ­cessité des ajustements, con­vient Jean­Philippe Duphily. « On a dû réagir rapidement, quitte à modifier brutalement la programmation habituelle, en particulier celle des ven­dredis soirs. Mais tous ont compris que le jeu en valait la chandelle », soutient­il, rappelant que ces remanie­ments à la radio du campus

s’inscrivent dans un courant de restructuration plus large. « C’est une grosse année pour CHYZ », convient le direc­teur, qui précise qu’un logo et un site Web remodelés de ­vraient être dévoilés dans les prochains jours.

« Les récents changements à CHYZ correspondent en tout point au mandat de la station, qui consiste à cimenter les liens qui unissent la popula­tion du campus, tout en créant des ponts avec les citoyens », conclut le directeur.

La station universitaire CHYZ est devenue, cet automne, l’unique radiodiffuseur du Rouge et Or football, mais aussi des matchs des Remparts de Québec et de la Coupe Memorial 2015 par Brigitte Trudel

Dans la cour des grands

Le directeur des sports et étudiant au baccalauréat en communication, Guillaume Piedboeuf, se réjouit du sur croît de travail auquel il fait face depuis septembre. photo Marc Robitaille

Le directeur général de CHYZ et étudiant au certificat en administration, Jean-Philippe Duphily, et le directeur des ventes, Fabrice Coulombe. photo Marc Robitaille

«En un mois, les cotes d’écoute des matchs à do micile du Rouge et Or football ont doublé

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en bref

Place aux séries en rugbyLe Rouge et Or amorcera les séries élimina­toires de rugby féminin au stade TELUS­Université Laval, ce samedi à 13 h, en recevant la visite des Stingers de Concordia. Le Rouge et Or, qui possède une fiche de six victoires et une défaite dans la ligue universitaire du RSEQ cette saison, a déjà affronté Concordia cette année. C’était il y a deux semaines à Montréal, lors d’un match, au pointage serré de 27 à 25, qui s’est soldé par une victoire du Rouge et Or. L’Université Laval tentera de venger un revers de 38­3 subi en demi­finale l’an dernier contre les Stingers. Les deux équipes ont croisé le fer à huit occasions en séries éliminatoires. Concordia a remporté cinq de ces duels, Laval, trois. Le Rouge et Or est en quête du quatrième titre provincial de son histoire et d’un premier depuis 2011. photo Stéphane Gaudreau

Vendredi 17 octobre

Soccer | SherbrookePEPS | 18 h (f), 20 h (m)Volleyball | Dalhousie (F), Équipe Canada (M)PEPS | 18 h (f), 20 h (m)

Samedi 18 octobre

Rugby | Concordia (demi­finale RSEQ)Stade TELUS­UL | 13 hVolleyball | Dalhousie (F), Équipe Canada (M)PEPS | 18 h (f), 20 h (m)

Dimanche 19 octobre

Football | Bishop’sStade TELUS­Université Laval | 13 h

Vendredi 24 octobre

Soccer F | Bishop’sPEPS | 18 h

Vendredi 24 oct. – Dimanche 26 oct.

Basketball | Tournoi Rouge et OrPEPS

Samedi 25 oct. – Dimanche 26 oct.

Badminton | Compétition par équipe F & MPEPS

Dimanche 26 octobre

Soccer | ConcordiaPEPS | 13 h (m), 15 h (f)

Campus dynamique

Le cardio-vélo offert en séance à la pièce représente une option d’entraînement très efficace puisque, chaque semaine, six séances se trouvent à l’horaire. En plus, les séances sont animées par des intervenants d’expérience, ce qui permet de vous dépasser ! Pour en savoir plus : peps.ulaval.ca photo PEPS

La formation féminine croi­sera à nouveau le fer avec les Tigers. Les deux équipes ont terminé la dernière sai­son l’une contre l’autre au Championnat canadien uni­versitaire lors du match pour la médaille de bronze. Le Rouge et Or avait alors gagné en quatre manches. « Seu le­ment une joueuse partante de leur équipe 2013­2014 ne fait plus partie de la formation. Ça devrait donc être un bon test pour débuter la saison », a lancé l’entraîneur­chef

Dalhousie et le Canada au menu

Les Tigers de l’Université Dalhousie et l’équipe canadienne de développement seront les adversaires du Rouge et Or lors du 23e Challenge SSQauto de volleyball les 17 et 18 octobre au PEPSpar Stéphane Jobin

du Rouge et Or, Olivier Caron.

L’Université Dalhousie a complété la dernière saison avec une fiche de douze vic­toires et quatre défaites, ce qui lui a conféré le premier rang de Sport universitaire de l’Atlantique. Les Tigers sont en quête d’un troisième sacre consécutif dans les Maritimes.

Les hommes, quant à eux, affronteront l’équipe natio­nale de développement, qui sera au PEPS pour disputer deux matchs. Cette formation

canadienne est composée d’athlètes qui ont connu de brillantes carrières universi­taires, mais qui n’ont pas encore de contrat profession­nel. « Cette équipe possède un très bel alignement. Ça de ­meure pour nous un bon défi », estime l’entraîneur­chef du Rouge et Or, Pascal Clément.

L’équipe nationale de déve­loppement n’en est pas à sa première visite au PEPS, elle qui a affronté le Rouge et Or à quatre reprises au cours des trois dernières années.

Chaque fois, l ’équipe du Canada l’a em porté. « Ce qui est intéressant dans la formule du challenge, c’est la possibi­lité de pouvoir jouer un deu­xième match. Jusqu’à mainte­nant, quand l’équipe cana­dienne venait, on ne jouait qu’une ren contre. On aura maintenant la possibilité de faire les ajustements néces­saires, selon le ré sultat du pre­mier affrontement», analyse Pascal Clément.

Les billets pour le 23e Challenge SSQauto de volleyball sont disponibles à la billetterie du Rouge et Or. Coût : à partir de 7 $ pour les étudiants et de 13 $ pour les adultes. Admission gratuite pour les enfants de 12 ans et moins. Réservation : 418 656-7377

L’attaquant Bruno Lortie, de l’équipe de volleyball du Rouge et Or, en pleine action. photo Yan Doublet

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16 au fil de la semaine

La marche cosmique

Créée au milieu des années 1980, la Marche cosmique vise à susciter le sentiment d’émerveillement qui jaillit lorsqu’on prend conscience de la beauté, de la gran­deur et de la créativité de l’Univers. Le rituel associé à cette activité invite à vivre une expérience ori­ginale où l’on célèbre l’his­toire de la Terre, celle de l’humanité et surtout le ca ­ractère important de chaque événement, si petit soit­il, qui a conduit à notre exis­tence actuelle. Il s’agit en ­fin de s’arrêter un moment pour apprécier toutes les étapes de l’évolution qui ont conduit de l’émergence de l’Univers à l’ap parition de la vie moderne. Venez vivre cette expérience unique et cosmique !

Jeudi 16 octobre, de 19 h à 20 h 30, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux. Activité gratuite. Pour en savoir plus sur l’activité : 418 656-2131 poste 2189 ou [email protected]

Des films d’animation japonais

Le Club Animé Québec, une association étudiante de l’Université vouée à la diffusion et au partage de la culture japonaise, organise la projection de séries ou de films d’animation nippons, souvent parmi les plus ré ­cents, en version originale japonaise sous­titrée en anglais. Que vous soyez amateur de mangas ou que vous souhaitiez découvrir cet univers, venez assister à la prochaine rencontre, où seront diffusés, entre autres, des épisodes de Kyoukai no Kanata, de Kimi no Iru Machi et de Genshiken Nidaime.

Vendredi 18 octobre, de 18 h 30 à 23 h, au local 1-A du pavillon Charles- De Koninck. Coût : 2 $ pour les non-membres. Gratuit pour les membres. Pour l’ho-raire complet de la soirée : clubanimequebec.ca

Petite histoire de la dette

L’Association Cinéma Politica de l’Université Laval vous convie à la présenta­tion du documentaire La dette de Jennifer Baichwal. Ce film, inspiré du livre de Margaret Atwood Comptes et légendes : la dette et la face cachée de la richesse, explore la façon dont le con ­cept de dette est con struit et comment cette construction influence les relations entre les individus, les sociétés et leurs structures gouvernan­tes. La réalisatrice Jennifer Baichwal s’est rendue dans les montagnes de l’Albanie et dans les champs de to ­mates de la Floride pour illustrer les liens entre cré­diteur et endetté dans une variété de contextes et de lieux. La projection sera suivie d’une discussion.

Lundi 20 octobre, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Entrée libre. Pour info : cinemapolitica.org/ulaval

La rencontre avec l’islam

Un des premiers témoi­gnages relatifs à la rencontre de l’islam et du christia­nisme est donné par Jean Damascène au 8e siècle. Le professeur Georges Leroux, de l’UQAM, lors d’une acti­vité organisée par la Chaire La philosophie dans le monde actuel, viendra dis­courir sur cette première rencontre entre les deux grandes religions. Dans son exposé, il s’intéressera no ­tamment au contexte his­torique de la rencontre, à l’œuvre de Jean Damascène (676­749) ainsi qu’aux thèmes essentiels de la première polémique avec l’islam (l’au thenticité de la révéla­tion faite à Mahomet, la question théologique de la divinité du verbe et la pro­phétologie comparée de Jésus et de Mahomet). peinture représentant Jean Damascène

Mardi 21 octobre, à 19 h 30, à l’auditorium du pavillon La Laurentienne. Entrée libre. Pour obtenir davan-tage d’information, commu-niquez avec le secrétariat de la Faculté de philosophie : 418 656-2244.

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Qui étaient les officiers de plume ?

« Procurer la paix, le repos et l’abondance », écrivait le ministre Colbert à Jean Talon, l’un de ses premiers repré­sentants au Canada. Cette recommandation illustre bien la mission donnée aux 476 officiers, dits de la Plume, qui veillèrent à l’intendance des territoires français en Amérique, qui allaient de Terre­Neuve à la Guyane. Qui étaient ces hommes choisis par le roi ? Quelle adminis­tration ont­ils façonnée ? Céline Melisson répondra à ces questions lors d’une conférence organisée par le Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ). Elle ex pli quera comment leurs compétences et leurs fonctions ont évolué entre les débuts de l’administration française (1669­1712), le développement de l’état colonial (1713­1739) et la fin de l’« empire français d’Amérique » (1740­1765), qui marque aussi la fin de l’officier de plume. photo Garitan : statue de Jean Talon

Jeudi 16 octobre, à 12 h, à la salle 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour information : [email protected]

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Vers le musée 2.0

Dans le cadre des Ren con­tres du numérique, l’Institut technologies de l’informa­tion et sociétés (ITIS), en collaboration avec l’Institut canadien de Québec, orga­nise une rencontre avec Dominique Gélinas sur le thème « Vers le musée 2.0 : comment les technologies transforment la mise en va ­leur du patrimoine ». Cette étudiante au doctorat en ethnologie et patrimoine viendra partager ses recher­ches sur les perspectives des musées de demain et sur les compétences de ceux qui les animeront. L’intensification de l’utilisation des technolo­gies aux fins de diffusion du patrimoine culturel obligera les muséologues à ne pas faire du « copier­coller » d’an ciens paradigmes dans la conception d’expositions, mais les contraindra à s’ou­vrir à de nouvelles défini­tions de leur rôle. photo Jean-Pierre Dalbéra

Jeudi 23 octobre, de 19 h à 20 h 30, à la salle Gérard-Martin de la Bibliothèque Gabrielle-Roy (360, rue Saint-Joseph Est). Pour infor-mation : [email protected]

Soirée dansante de l’Halloween

Vous avez envie de festoyer un peu ? Revêtez votre plus beau costume de sorcière ou votre plus horrible déguise­ment de zombie et venez vous amuser à la soirée dansante sous le thème de l’Halloween organisée par le Regroupement des asso­ciations d’étudiantes et étu­diants en sciences de la santé de l’Université Laval (RAÉSSUL). Cette soirée est ouverte à tous. Vous pour­rez ainsi fraterniser avec des étudiants de toutes les facul­tés. Un concours sera orga­nisé pour récompenser les costumes les plus originaux ou remarquables. C’est un rendez­vous à ne pas man­quer ! photo William Warby

Jeudi 23 octobre, à 21 h, au Grand Salon du Pavillon Maurice-Pollack. Coût : 5 $.

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