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Volume 50, numéro 4 18 septembre 2014 La population ainsi qu’une centaine de spécialistes de l’eau provenant des municipalités, des ministères et des firmes de génie-conseil se donnent rendez-vous lors d’un symposium international sur la sécurité de l’eau. p3 Hors des sentiers battus p8-9 Cher Tintin ! p5 Un trésor à partager

Le Fil 18 septembre 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 18 septembre 2014

Volume 50, numéro 4 18 septembre 2014

La population ainsi qu’une centaine de spécialistes de l’eau provenant des municipalités, des ministères et des firmes de génie-conseil se donnent rendez-vous lors d’un symposium international sur la sécurité de l’eau. p3

Hors des sentiers battus p8-9 Cher Tintin ! p5

Un trésor à partager

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2le fil | le 18 septembre 2014actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ? Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrices-réviseures : Anne-Marie Lapointe, Manon PlanteAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

La Société royale du Canada compte 90 membres de plus, dont trois professeurs de l’Université Laval. Il s’agit de Jean-Yves Duclos, du Département d’économi-que, Michel Fortin, du Département des sciences historiques et Guy Laforest, du Département de science politique. C’est par voie de communiqué que la Société en a fait l’annonce le 9 sep-tembre. Ledit communiqué mentionne qu’être élu à la Société constitue le plus grand honneur qui puisse être accordé à un universi-taire œuvrant dans les do -maines des arts, des lettres ou des sciences. La Société compte plus de 2 000 mem-bres. Les nouveaux seront présentés lors de l’assem-blée générale annuelle de la Société, qui se tiendra en novembre au Fairmont Le Château Frontenac à Qué bec. Fondée en 1882, la Société royale du Canada a également pour mission de conseiller les gouverne-ments et de promouvoir une culture du savoir.

Jean-Yves Duclos a obtenu son doctorat en économique de la London School of Economics and Political Science. Il est reconnu comme l’un des grands spécialistes internationaux de l’analyse distributive et redistributive. Ses recherches ont porté notamment sur la pauvreté, l’équité et les effets des politi-ques publiques sur la réparti-tion du bien-être. « Un des faits saillants de ma carrière, explique-t-il, a été ma partici-pation à un vaste programme de recherche sur les politiques publiques, couvrant les thèmes d’équité et d’efficaci té, et portant sur les pays déve-loppés et en développement. »

Selon lui, les microdonnées sur les familles et les indi-vidus sont devenues, grâce aux développements techno-logiques, plus abondantes et plus facilement utilisables.

Comme enseignant, Jean-Yves Duclos apprécie les dis-cussions avec ses étudiants sur ce qu’ils pensent, par exemple, de la justice sociale ou des politiques publiques. Dans le cours de sa carrière, certaines personnes l’ont influencé. « Certains, dit-il, m’ont enseigné le plaisir et la satisfaction qu’il y a à partager ses connaissances en dehors des milieux universitaires. »

Dans le milieu de l’archéo-logie, le nom de Michel Fortin est associé de près à la région du Proche-Orient, plus préci-sément à la Syrie. Ce cher-cheur de réputation interna-tionale y a œuvré pendant toute sa carrière. Ses recher-ches sur le terrain ont con-tribué à une meilleure compré-hension de certains aspects du processus d’urbanisation

en Mésopotamie septen-trionale ainsi qu’au nord du Levant. Michel Fortin a aussi contribué à développer des applications des sciences géomatiques pour les chan-tiers de fouilles et la prospec-tion. Entre 1995 et 2000, ce dernier a également collaboré

comme conseiller scientifique à une exposition d’envergure internationale sur la Syrie au Musée de la civilisation de Québec.

« Un des éléments marquants de ma carrière, affirme-t-il, a été l’obtention d’un permis pour fouiller en Syrie, où j’ai pu mener sur le terrain mes recherches depuis 1985 jusqu’à ces dernières années. » Lui qui adore enseigner consi-dère les activités de recherche « comme un passe-temps, tant c’est distrayant pour l’esprit ».

Le politologue Guy Laforest compte trois décennies d’en-seignement et de recherche à son actif. Son approche, origi-nale, combine pensée poli tique et histoire intellectuelle. Ses champs d’étude sont le fédéra-lisme, le nationalisme et les politiques constitution nelles au Canada. Ce chercheur est reconnu interna tionalement pour ses travaux sur les fédéra-lismes et les nationalismes comparés. « J’appartiens à une

école de pensée qui se situe un peu à la périphérie du courant dominant de la science poli-tique, explique-t-il. Cette école étudie la politique en s’ap-puyant sur l’histoire et la philosophie. »

À l’Université Laval, les pro-fesseurs Louis Balthazar et Jean-Pierre Derriennic ont laissé une empreinte durable sur le jeune étudiant de science politique. Son doctorat, il l’a fait à l’Université McGill auprès de Charles Taylor et de James Tully. « Ils m’ont donné, dit-il, la passion de la pensée politique. » En début de car-rière, Guy Laforest est entré non sans émotion à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. « Cette faculté, rappelle-t-il, a été fon-dée par le père Georges-Henri Lévesque. Léon Dion et Fernand Dumont, qui y ont enseigné, lui ont donné ses let-tres de noblesse. Je suis très heureux de me situer dans la continuité de cette filiation. »

Rencontres avec des professeurs remarquablesJean-Yves Duclos, Michel Fortin et Guy Laforest figurent parmi les nouveaux membres de la Société royale du Canadapar Yvon Larose

La Société royale du Canada reconnaît l’excellence des réalisations d’éminents intellectuels et chercheurs

Jean-Yves Duclos, professeur au Département d’économique. photo Marc Robitaille

Michel Fortin, professeur au Département des sciences historiques. photo Guillaume D. Cyr

Guy Laforest, professeur au Département de science politique.

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3le fil | le 18 septembre 2014 actualités UL

Le vendredi 3 octobre, l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (EDS), en collaboration avec l’UNESCO, pré-sentera le symposium international « Les défis de la sécurité de l’eau et leurs dimensions politique, tech-nique et éthique ». L’eau sera évi-demment au cœur des discussions, mais les organisateurs veulent orienter les échanges sur un terrain autre que celui de la technique. « Nous voulons lancer une ré flexion globale sur les relations entre les êtres humains et la ressource eau, incluant les dimensions éthiques de la question », explique François Anctil, directeur de l’EDS et profes-seur au Département de génie civil et de génie des eaux.

Ce symposium, qui aura lieu dans le cadre de la 8e Rencontre extraor-dinaire de la Commission mondiale d’éthique, des connaissances scien-tifiques et des technologies de l’UNESCO, devrait rassembler entre 100 et 150 participants. Les organisateurs attendent un fort contingent de spécialistes de l’eau provenant des municipalités, des min i stères e t des f i rmes de

génie-conseil, mais ils comptent également sur la présence de repré-sentants de groupes impliqués dans la protection des bassins versants et des lacs ainsi que dans la conserva-tion de la nature. « La réflexion sur une ressource aussi vitale que l’eau

ne peut être laissée exclusivement aux spécialistes. Elle doit aussi repo-ser sur la participation de citoyens informés et responsables », souligne le professeur Anctil.

Pour jeter les bases de la discus-sion, les organisateurs ont fait appel à trois conférenciers de renom. Il s’agit de Bianca Jiménez-Cisneros, directrice de la Division des sciences de l’eau à l’UNESCO, Chris Buckley, de l’Université de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, et Gérard Payen, président de la Fédération interna-tionale des opérateurs privés de ser-vices d’eau (AquaFed) et membre du Conseil pour l’eau du secrétaire général des Nations Unies. Chaque conférencier disposera d’une heure pour exposer ses idées en profon-deur. « Compte tenu de la nature de l’événement, cette formule nous apparaissait plus intéressante qu’un programme comportant de nom-breuses présentations très courtes », précise François Anctil.

Deux tables rondes suivront. La première, qui portera sur le transfert de connaissances, mettra à profit l’expertise de deux professeurs du Département de génie civil et de génie des eaux, Caetano Dorea et Amaury Tilmant, et celle du prési-dent du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, Robert Michaud. La seconde table ronde abordera la question de l’éthique de l’eau

comme guide vis-à-vis les change-ments globaux. Bianca Jiménez-Cisneros , Raymond Jost , du Secrétariat international de l’eau, et Marie-Hélène Parizeau, profes-seure à la Faculté de philosophie, présenteront leur point de vue sur le sujet.

L’apparente abondance de l’eau sur notre planète, et particulière-ment au Québec, est trompeuse, rappelle François Anctil. En effet, l’eau douce constitue à peine 2,5 % de toutes les ressources aquatiques de la Terre et une bonne partie n’est pas accessible aux populations

humaines. Encore aujourd’hui, une personne sur six n’a pas droit à une eau salubre. « Les pays bien pourvus en eau doivent prendre conscience de leur privilège et de leur responsa-bilité envers la pérennité de cette ressource. L’eau ne connaît pas de frontières et il est dans l’intérêt com-mun de travailler collectivement à la conservation de cette ressource par-tagée. Notre symposium se veut un effort en ce sens. »

L’inscription est gratuite pour tous. Pour en savoir plus : ihqeds.ulaval.ca

Penser l’eau autrement Un symposium international veut susciter la réflexion sur les liens qui unissent les êtres humains et « la ressource eau » par Jean Hamann

Encore aujourd’hui, une personne sur six n’a pas droit à une eau salubre sur la planète.

L’eau douce constitue à peine 2,5 % de toutes les ressources aquatiques de la Terre et une bonne partie n’est pas accessible aux populations humaines.

«L’eau ne connaît pas de frontières et il est dans l’intérêt commun de travailler collectivement à la conservation de cette ressource partagée. Notre symposium se veut un effort en ce sens.

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4le fil | le 18 septembre 2014recherche

en bref

Messieurs, lisez Contact !À quelques semaines de la campagne Movember, qui fera pousser la moustache de plusieurs collègues, le débat qui entoure le dépistage du cancer de la prostate refait sur-face. Plusieurs avancées scientifiques permet-tront sous peu d’améliorer le diagnostic et le traitement de ce cancer, sans toutefois gommer tous les questionnements, montre un article du dernier numéro de Contact. Un article qui intéressera les hommes... et celles qui les ai -ment ! Ce numéro présente aussi cinq façons de mesurer la cyberdépendance ainsi qu’un portrait de Cyril Simard, diplômé et créateur des économusées, en plus de proposer une visite à la forêt Montmorency et une réflexion sur le travail des enfants.

Publié par la Direction des communications, Contact paraît deux fois par année et est destiné aux diplômés et sympathisants de l’Université. contact.ulaval.ca

Un cocktail de bienvenue  Le 15 septembre s’est tenu le cocktail de bienvenue des nouveaux étudiants étrangers, organisé par la Direction des services aux étu-diants. Ils étaient plus de 650 à participer à cette activité qui vise à tisser des liens entre les étudiants étrangers de l’Université Laval provenant des quatre coins du monde. Plusieurs prix de présence ont été tirés au grand plaisir des étudiants, qui ont égale-ment pu rencontrer des membres de leur propre faculté.

Que penser du conflit israélo-palestinien ?La position du Canada sur les opérations israéliennes à Gaza a été approuvée par cer-tains et décriée par d’autres. Pourtant, tous utilisent dans leur argumentaire des notions classiques de la réflexion morale sur la guerre : le droit de légitime défense, la proportionnalité entre menace et riposte, l’obligation de proté-ger les civils et le rapport entre intentions et responsabilités. Dans sa conférence « Gaza, Israël et nous », le professeur au Département de science politique Jean-Pierre Derrienic expliquera qu’il est possible de clarifier la fa -çon dont ces notions s’appliquent en partant du principe que les décisions politiques doi-vent être évaluées selon leurs conséquences.

Mardi 30 septembre, à 12 h 15, à la salle Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Pour information et inscription : [email protected]

Des chercheurs de l’Université Laval pourraient avoir découvert pourquoi les personnes atteintes de diabète risquent davantage de souffrir d’alzheimer. Selon l’étude qu’ils publient dans la revue Diabetes, l’alzheimer et le diabète se nourrissent l’un de l’autre, et la clé de cette boucle serait l’insuline.

Pour en faire la démonstration, le pro-fesseur Frédéric Calon, de la Faculté de pharmacie, et ses collègues du Centre de recherche du CHU de Québec, ont eu recours à des souris transgéniques qui expriment trois gènes humains associés à l’alzheimer. Ces gènes interviennent dans les principales manifestations céré-brales de la maladie, soit la formation d’enchevêtrements neurofibrillaires et l’accumulation d’un peptide, la bêta-amyloïde, sous forme de plaques. Ces symptômes apparaissent à mesure que les animaux vieillissent et ils se réper-cutent sur leurs performances à des tests de mémoire.

Les chercheurs ont découvert que l’ex-pression de ces gènes est suivie par l’ap-parition d’une résistance à l’insuline dans tout l’organisme, une condition qui précède le diabète. Ils ont aussi observé une accumulation de bêta-amyloïde dans le pancréas des souris. « Ce pep-tide, qui est surtout produit dans le cer-veau, migre jusqu’au pancréas où il interférerait avec la production d’insu-line », avance le professeur Calon.

Lorsque les chercheurs ont soumis ces souris à un régime alimentaire riche en

graisses, typique de celui qu’on retrouve dans les pays occidentaux, ils ont observé une hausse de la quantité de bêta-amyloïde soluble dans le cerveau des animaux, une augmentation de la résistance à l’insuline et une diminution de la mémoire. Fait étonnant, l’injection d’une seule dose d’insuline a provoqué des résultats spectaculaires. « En cinq minutes à peine, l’insuline a annulé les effets néfastes engendrés par neuf mois de diète riche en graisses sur l’abondance de bêta-amyloïde soluble dans le cerveau. Les résultats aux tests de mémoire se sont aussi améliorés », résume Frédéric Calon. L’explication la plus probable est que l’insuline entraî-nerait une plus faible production et/ou une meilleure élimination de la bêta-amyloïde soluble du cerveau, ce qui bri-serait le cercle vicieux liant l’alzheimer et le diabète.

Le chercheur croit toutefois que l’effet spectaculaire engendré par l’insuline s’émousserait avec le temps et qu’il ne faut pas miser sur cette hormone pour guérir les personnes qui souffrent déjà d’alzheimer. D’ailleurs, l’insuline n’a pas eu d’effet sur les plaques de bêta-amyloïde des souris. Cette étude a tout de même des retombées pratiques, poursuit-il. « Nos résultats suggèrent que tout ce qui prévient le diabète de type 2, qu’il s’agisse d’une perte de poids, d’une bonne alimentation ou de l’exer-cice physique, peut aussi avoir un effet protecteur contre l’alzheimer. »

L’article paru dans Diabetes est signé par Milène Vandal, Phillip J. White, Cyntia Tremblay, Isabelle St-Amour, Geneviève Chevrier, Vincent Émond, Dominique Lefrançois, Jessica Virgili, Emmanuel Planel, Yves Giguère, André Marette et Frédéric Calon.

Le diabète et la maladie d’Alzheimer se nourrissent l’un de l’autre par l’intermédiaire de l’insulinepar Jean Hamann

Deux tristes compagnons

C’est grâce à cette lignée de souris transgéniques, qui expriment trois gènes humains liés à l’alzheimer, que les chercheurs ont mis en lumière le mécanisme qui lie cette maladie au diabète de type 2. photo Isabelle St-Amour

«Nos résultats suggèrent que tout ce qui prévient le diabète de type 2, qu’il s’agisse d’une perte de poids, d’une bonne alimentation ou de l’exercice physique, peut aussi avoir un effet protecteur contre l’alzheimer

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«Un auteur a dit que Tintin est un héros de roman policier doté d’une conscience politique; je suis bien d’accord avec cela.

Tintin et les opprimés

« Au Québec avec Tintin » retrace, à partir des mots de diverses personnalités d’ici (auteurs, bédéistes, comédiens, scénaristes, journalistes, etc.), le parcours de l’indémodable héros à la houppette. photo Écho Média Productions

Pierre Skilling a rédigé, en 2002, son mémoire de maîtrise en science politique sur l’évolution idéologique de Tintin, devenant ainsi le premier au Québec à faire un travail universitaire sur le grand ami du capitaine Haddock. photo Marc Robitaille

Deux tristes compagnons

À peu près tout le monde connaît le person-nage de Tintin, ce jeune reporter belge né de l’imagination fertile de Georges Remi, dit Hergé, et qui ravit depuis plus de 80 ans des centaines de milliers de jeunes de 7 à 77 ans. Pour l’avoir étudié de près, certains lecteurs le connaissent cependant plus que d’autres. C’est le cas de Pierre Skilling qui, en 2002, a rédigé son mémoire de maîtrise en science politique sur l’évolution idéologique de Tintin, devenant ainsi le premier au Québec à faire un travail universitaire sur le grand ami du capitaine Haddock. Il n’en fallait pas plus pour que ce docteur en sociologie et diplômé de l’Univer-sité Laval soit invité à s’exprimer sur son idole de jeunesse lors du documentaire « Au Québec avec Tintin », diffusé récemment à Télé-Québec. Ce documentaire retrace, à partir des mots de diverses personnalités d’ici (auteurs, bédéistes, comédiens, scénaristes, journalistes, etc.), le parcours de l’indémodable héros à la houppette.

« J’ai un lien affectif très fort avec Tintin, dit Pierre Skilling. Un auteur a dit que Tintin est un héros de roman policier doté d’une conscience politique; je suis bien d’accord avec cela. Il défend souvent la veuve et l’orphelin, tous ceux et celles dont les droits sont bafoués par les puissants et les riches, en somme. »

Les exemples abondent. Dans l’album Le lotus bleu, Tintin prend la défense du jeune conducteur de pousse-pousse qui se fait battre par un passant mécontent. Même

compassion pour Zorrino, le petit marchand d’oranges victime d’intimidation dans Le temple du soleil : quand Tintin se fâche, les rustres n’ont qu’à bien se tenir. Dans Les cigares du pharaon, le maître de Milou chasse et traite de lâches les hommes qui fouettent une femme gisant sur le sol. Les Tzi-ganes qui campent aux abords du château de Moulinsart dans Les bijoux de la Castafiore et les Africains victimes de trafic humain dans Coke en stock figurent également au nombre des « protégés » de Tintin. Même un album controversé comme Tintin au Congo, parfois qualifié de raciste, recèle sa part d’humanité : le jeune aventurier réussit à démythifier le sorcier du village qui maintient les habitants sous son pouvoir et finit par débarrasser la population de ce charlatan par ailleurs aco-quiné avec des bandits.

Tintin ne fait pas que défendre les exploités de ce monde, il s’intéresse aussi à des pays qui vivent sous la férule d’autres puissances, d’in diquer Pierre Skilling. C’est le cas de Tintin au Tibet où, en évoquant un pays qui n’existe pas officiellement, Hergé le fait en quelque sorte exister en tant que pays souve-rain. « Dans cet ordre d’idées, on aurait sou-haité qu’Hergé écrive Tintin au Québec, ajoute ce politologue passionné de bandes dessinées. En 1979, alors qu’il était âgé de 12 ans, Pierre Skilling a lancé une bouteille à la mer : il a écrit une petite lettre à Hergé pour lui dire toute son admiration à l’occasion du

50e anniversaire de la sortie du premier album, Tintin au pays des Soviets, publié en 1929. Une dizaine de jours plus tard, il recevait un petit mot signé du dessinateur belge, accom-pagné d’un dessin. Cet envoi extraordinaire, l’homme le conserve précieusement pour sa fille de huit ans, à qui il souhaite transmettre sa passion.

« Tout le monde peut s’iden tifier à Tintin », affirme Pierre Skilling, qui a participé à

plusieurs colloques « tintinologues » depuis ses études de maîtrise. De son mémoire, il a même fait un essai intitulé Mort aux tyrans ! Tintin, les enfants, la politique », publié en 2002 aux éditions Nota bene. S’il a lu et relu tous les Tintin au cours de sa vie, l’un d’eux a toutefois sa préférence : L’île noire, dont l’ac-tion se déroule en Écosse. Au mo ment où cette nation s’apprête à décider de son avenir par référendum, il s’agit là d’une preuve sup-plémentaire de l’actualité toujours renouve-lée de Tintin, selon Pierre Skilling.

Pour revoir le documentaire « Au Québec avec Tintin » diffusé récemment sur les ondes de Télé-Québec : bit.ly/1uBMhiu

Le sort réservé aux pauvres et aux laissés-pour-compte incite souvent Tintin à faire preuve de compassion, estime le « tintinologue » Pierre Skilling par Renée Larochelle

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Sur les chances de succès de l’opération contre l’État islamique

La semaine dernière, le pré-sident américain Barack Obama a annoncé son plan de lutte contre le groupe terroriste État islamique en Irak et en Syrie. Selon Sté-phane Leman-Langlois, les buts de l’opération sont suf-fisamment élastiques pour être atteignables. « Les objectifs sont de détruire ou de diminuer les capacités de l’État islamique. À ce moment-là, ça devient très subjectif et on peut déclarer une victoire dès qu’on a fait un certain dommage. Si l’objectif était de neutraliser l’organisation, ce serait une autre paire de manches et ça deviendrait beaucoup plus difficile. »

Sur les ventes croissantes d’automobiles

Au cours des trois premiers trimestres de 2014, il s’est vendu un nombre record de 1,2 million de véhicules au Canada. Les consommateurs aiment de plus en plus les véhicules utilitaires sport, coûteux et grands consom-mateurs d’essence. Selon Philippe Barla, peu de con-ducteurs saisissent le coût social d’une automobile. « L’auto mobile a un im pact sur la production de gaz à effet de serre et sur les réseaux d’infrastructures, dit-il. Il y a aussi la conges-tion routière qui s’accentue, entraînant une énorme perte de temps et de carburant. »

Sur le référendum en ÉcosseCeux qui voudront orga-niser des référendums au Canada ont beaucoup à apprendre de ce qui se passe entre l’Écosse et la Grande-Bretagne, soutient Guy Laforest. Une question référendaire claire et un accord sur ce qu’est une véritable majorité figurent parmi les leçons à retenir. Cela dit, le contexte est dif-férent, notamment sur le plan du potentiel de tension existant entre les parties. « Au Canada, il arrive qu’on doute que le Québec soit une nation. En Grande- Bretagne, tout le monde reconnaît que l’Écosse est une nation et qu’elle a le droit de décider de son avenir; ça contribue à rendre le débat moins acrimonieux. »

actualités ULils ont dit...

Stéphane Leman-Langlois, École de service social

Radio-Canada, 11 septembre

Philippe Barla, Département d’économique

Le Devoir, 15 septembre

Guy Laforest, Département de science politique

Le Journal de Québec, 14 septembre

Depuis 2007, l’Université Laval a réussi à maintenir son équilibre budgétaire. Elle l’a fait malgré un dé-financement gouvernemental chronique qui l’a forcée à compresser, chaque année, ses budgets et à demander aux membres de sa com-munauté des efforts considérables.

En juin 2014, le nouveau gouverne-ment a ajouté, dans le cas de l’Université Laval, un autre manque à gagner récur-rent de 42M$ pour l’année 2014-2015. Il s’agit là de la plus importante compres-sion budgétaire gouvernementale de l’histoire de l’Université Laval. C’est un désengagement gouvernemental dans l’enseignement supérieur équivalant, en moyenne, à 1 200 $ de moins par étu-diant à temps plein par année, ce qui représente environ 42 % des revenus provenant des droits de scolarité.

Compte tenu de l’objectif d’assainisse-ment des finances publiques, l’Univer-sité Laval a proposé au cours des der-niers mois une série d’approches contri-buant à l’atteinte des cibles budgétaires. Dans ce contexte, le ministère de l’En-seignement supérieur, de la Recherche et de la Science a fait preuve d’ouverture et de souplesse quant à certaines solu-tions proposées, ce qui a permis à l’Uni-versité de faire des choix budgétaires en lien avec les attentes gouvernementales de transfert du déficit de l’État dans les comptes des universités.

Toutefois, le Conseil du trésor est venu anéantir tous les efforts consentis pour contribuer à l’équilibre budgétaire. Ainsi, contre toute attente, le Conseil du trésor a refusé un élément clé du plan de l’Université. L’Université Laval propo-sait, à coût nul pour l’État, de reporter certains investissements immobiliers (rénovation de parements extérieurs de certains pavillons, travaux de climatisa-tion, signalisation, etc.), de façon à déga-ger 10 M $ par année pour, entre autres, couvrir des dépenses en infrastructures technologiques et en achats de volumes de la Bibliothèque. Ce faisant, cette solu-tion corrigeait une décision du Conseil du trésor très discutable prise dans les années 2000 et qui force les universités à payer certaines dépenses d’investisse-ment (infrastructures technologiques, volumes de la Bibliothèque, mobilier et équipement, etc.) à même leur budget de fonctionnement. Pour les autorités de l’Université, il semblait pourtant logique d’équilibrer les coupures gouverne-mentales demandées entre les sommes d’argent disponibles pour le fonctionne-ment de l’institution et celles associées aux infrastructures de façon à privilégier la mission universitaire plutôt que des investissements moins prioritaires dans le béton.

Au-delà du fait que le refus de la solu-tion proposée par l’Université Laval soit étonnant, car elle ne coûtait rien à l’État et respectait les règles comptables, la raison invoquée pour justifier la non-acceptation de cette solution « gagnant-gagnant » est difficile à comprendre. En

effet, pour le Conseil du trésor, les temps ne sont pas à la flexibilité et le fait de permettre à une université de réduire et de moduler, dans le temps, ses inves-tissements en infrastructures – pour pré-server sa mission – a été considéré comme une façon d’éviter les coupures gouvernementales. Pourtant, au contraire, l’Université Laval travaillait à planifier des coupures de l’ordre de 42 M $ dont 32M$ dans son budget de fonctionnement.

En plus de fixer des cibles budgétaires qui accélèrent le dé-financement chro-nique des universités et fragilisent la réa-lisation de leur mission, le Conseil du trésor fixe des règles spécifiques aux uni-versités qui nuisent à l’atteinte de

l’équilibre budgétaire. L’Université Laval comprend mal pourquoi la solu-tion qu’elle propose, laquelle ne de -mande aucune somme additionnelle gouvernementale, est rejetée. Le manque de flexibilité du Conseil du trésor, l’inef-ficacité du mode de financement des universités et les innombrables règles administratives imposées au fil des années mettent à risque non seulement la qualité de la formation universitaire, mais aussi l’accessibilité aux études supérieures de même que la capacité d’innovation du Québec, si essentielle à la santé de son économie et de son développement.

Éric Bauce

Compressions historiques de 42 M $ à l’Université Laval : le Conseil du trésor s’obstine à favoriser le béton au détriment de la formation et de la recherche

Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement. photo Marc Robitaille

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7le fil | le 18 septembre 2014 société

Q3

Le 1er avril, Caroline Sigouin a appris une merveilleuse nou-velle : elle est récipiendaire d’une bourse d’études supé-rieures du Canada Vanier. À ce titre, elle recevra 50 000 $ par année pendant trois ans pour continuer ses études de doctorat en linguistique. Sur 159 candidatures soumises par les universités cana-diennes cette année, seule-ment une cinquantaine de bourses Vanier ont été remises. Caroline Sigouin a terminé au 3e rang. Les parents et amis à qui elle s’est em pressée d’annoncer la chose ont d’abord cru qu’il s’agissait d’un poisson d’avril imaginé par la jeune femme. Mais tout était bien réel, ce qui n’em pêche pas Caroline Sigouin de penser qu’elle vit une sorte de rêve. « Encore aujourd’hui, j’ai du mal à me rendre compte de tout ce que représente cette bourse sur les plans de l’argent, de la recon-naissance et du prestige, explique cette native de Rouyn-Noranda. Cela prouve qu’il ne faut jamais baisser les bras, même quand les choses nous apparaissent impos-sibles. Il faut dire que, tradi-tionnellement, le programme a tendance à favoriser les étu-diants qui font de la recherche appliquée, alors que je fais de la recherche fondamentale. C’est donc plutôt surprenant d’avoir reçu cette bourse ! »

Sur le site Web du pro-gramme de bourses d’études supérieures du Canada Vanier, il est spécifié que ce pro-gramme « vise à recruter et à garder au Canada les meilleurs étudiants au doctorat du monde ». Pas de problème

Caroline Sigouin décroche une bourse de 150 000 $ pour étudier la différence entre les accents régionaux au Québec par  Renée Larochelle

La langue de chez nous

pour Caroline Sigouin qui compte rester à demeure ici au cours des prochaines années, sa recherche portant sur la variété d’accents régionaux au Québec. Pour réa liser son pro-jet, elle se rendra aux quatre coins de la province afin d’y enregistrer et comparer les divers accents, du Saguenay-Lac-Saint-Jean à la Gaspésie en passant par la Beauce et les grandes villes comme Québec et Montréal.

« Les méthodes de re cherche dans le domaine ont beau-coup évolué depuis quelques années, souligne Caroline Sigouin. Avant, on écoutait les personnes parler (en direct ou sur des enregistre-ments) et on prenait des notes. Aujourd’hui, les cher-cheurs effectuent une des-cription chiffrée de la varia-tion régionale présente dans le signal sonore de la parole. Par exemple, on peut détecter de combien de hertz diffère la prononciation de la même voyelle dans deux régions dif-férentes. » Les nouveaux sa-voirs résultant de la recherche permettront des développe-ments en orthophonie, en

«Il ne faut jamais baisser les bras, même quand les choses nous apparaissent impossibles

didactique des langues et même en criminalistique.

Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en lin guis-tique de l’Université du Québec à Chicout imi , Caroline Sigouin a com-mencé en septembre dernier son doctorat au Département de langues, linguistique et traduction. Malgré les appa-rences, il n’y pas que les études dans sa vie. En té -moigne son engagement auprès de divers groupes étudiants et communau-taires à Saguenay, autrefois Chi coutimi : Journées lin-guistiques accueillant des étudiants en phonétique de partout dans le monde, Forum social régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean, etc. Sans compter qu’elle a été candidate pour Québec Solidaire dans la circonscrip-tion d’Abitibi-Ouest aux élections de 2007. C’est en lisant Bien commun recher-ché écrit par Françoise David que la jeune femme de 29 ans dit avoir ressenti le déclic pour ce parti, dont elle confie partager les valeurs d’égalité et de partage.

Mais revenons à la question plus générale de l’accent. « La notion d’accent est quelque chose de très relatif, dit-elle. Pour les Français, les Qué-bécois ont un accent et vice-versa. Même chose pour les habitants du Saguenay-Lac-Saint-Jean par rapport aux Madelinots. On a toujours un accent pour l ’autre, en somme. » Et qu’en-est-il du par ler québécois ? Les Québécois parlent-ils mal le français ? « Pas du tout, répond Caroline Sigouin. Surtout que le français est probablement la langue la plus normée au monde. En France, les gens utilisent de très nombreux anglicismes. Il faut assumer la façon dont on parle le français au Québec », insiste la nouvelle boursière Vanier.

Sur 159 candidatures soumises par les universités canadiennes cette année, seulement une cin quantaine de bourses Vanier ont été remises. Caroline Sigouin a terminé au 3e rang. photo Marc Robitaille

Rien ne paraît arrêter la foudroyante épi-démie d’Ebola, qui a fait plus de 2 400 morts en Afrique, notamment au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée, au Nigeria et maintenant au Congo. Équipes médica-les, travailleurs humanitaires et chercheurs mènent une véritable course contre la montre pour endiguer ce virus qui pro-voque des fièvres hémorragiques et trouver un vaccin. L’avis du docteur Marc Ouellette, directeur scientifique de l’Institut des maladies infectieuses et immunitaires et professeur à la Faculté de médecine.

Q Quel est le risque potentiel de voir ce virus arriver au Canada et d’y faire des ravages ?

R Le risque d’importation du virus est faible mais possible avec les voyages de ressortissants du Canada ou d’Afrique de l’Ouest dans les régions touchées par Ebola. Tout le monde est cependant alerté; si un passager à bord d’un avion présentait des manifestations symptoma-tiques correspondant au virus, il serait certainement arrêté à l’aéroport. Par ail-leurs, même si Ebola pénètre au Canada, il y a très peu de risques qu’il s’étende. Ce virus se transmet uniquement par le contact avec des liquides corporels conta-minés comme le sang ou les sécrétions. En cas de doute, on mettra en place un protocole d’isolement d’une personne suspectée d’avoir cette maladie. À la diffé-rence des régions très pauvres dans les pays africains où l’épidémie sévit actuel-lement, on peut « se payer le luxe » au Canada d’isoler un patient suspecté d’avoir Ebola. Le personnel soignant por-tera des gants, un masque, des lunettes pour se protéger contre une éventuelle transmission, et les tests diagnostiques des anticorps ou des récepteurs de cel-lules T (TCR), une technique classique d’amplification de l’ADN, permettent en quelques heures de déceler la présence du virus Ebola. Le laboratoire de l’Agence de santé publique de Winnipeg effectue ce genre de test, en plus de travailler sur un vaccin contre Ebola.

Q Dans certains pays comme le Liberia, les autorités, débordées par cette épidémie, ont recours à la mise en quarantaine de quartiers ou de village entiers. Qu’en pensez-vous ?

Sur le virus EbolaL’isolement de personnes infectées est une des façons consacrées de limiter la transmission de la maladie, mais il va fal-loir vérifier l’efficacité de ce type d’isole-ment pour une population entière. On a peu de points de repère sur ce genre d’approche, car cela a rarement été testé à des échelles aussi importantes. Nous assistons actuellement à une prise de conscience mondiale de l’ampleur de cette crise humanitaire, grâce notam-ment à l’Organisation mondiale de la santé et à Médecins sans frontières. La proportion de gens infectés dépasse ce qu’on avait vu jusqu’à présent dans les cas d’Ebola, surtout parce que l’épidé-mie sévit dans des villes densément peu-plées, dont les infrastructures sont loin d’être au même niveau qu’en Occident. Il manque actuellement de travailleurs humanitaires et de spécialistes de la santé, car beaucoup ont été infectés par le virus. Selon les prévisions effectuées par des modèles mathématiques, cette crise pourrait provoquer 10 000 morts d’ici quelques mois, en particulier en Afrique de l’Ouest. À titre de comparai-son, le sida tue encore davantage sur ce continent. (Selon ONUSIDA, 1,1 million d’Africains sont morts des suites du sida en 2013, ndlr).

Q Un vaccin pourrait-il être disponible bientôt ? R Pour l’instant, les essais menés chez les primates semblent assez concluants. Reste maintenant à faire les expériences chez les humains. Elles ont d’ailleurs démarré au Centre de recherche Walter Reed de l’armée américaine sur la côte est américaine pour tester l’innocuité de deux vaccins, dont l’un a été développé par le Laboratoire national de microbio-logie de Winnipeg. Ici, au Canada, les essais cliniques sur de petits échantillons d’une quarantaine de volontaires pour-raient débuter dans quelques semaines. Avec un échantillon plus important, cela permettrait d’affiner les essais et de mesurer l’impact de certains paramètres, comme l’âge ou le sexe, sur les résultats. Nous travaillons sur ce dossier avec les Instituts de recherche en santé du Canada en collaboration avec l’Agence de santé publique afin de déterminer, dans un premier temps, si le vaccin est sécuritaire. Par la suite, les autres essais vérifieront si le vaccin permet de fabri-quer des anticorps. Les experts cana-diens se mobilisent donc pour collabo-rer à cette recherche internationale. Une importante réunion, sous l’égide de la Commission européenne, aura d’ailleurs lieu à Montréal le 30 septembre pro-chain, pour permettre à des organismes de financement de la recherche et des chercheurs de plusieurs pays membres du GloPID-R, le réseau mondial pour la recherche et la collaboration sur les maladies infectieuses négligées, de coordonner leurs actions dans la lutte contre Ebola.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Le docteur Marc Ouellette

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« Les gens aiment visiter la Gaspésie ou la Côte-Nord, mais c’est rare qu’ils pen-sent à aller dans le Nord-du-Québec, soutient l’étudiante Catherine Laplante, inscrite à la maî trise en agroforesterie. Pour tant, c’est tellement différent ! Les paysages sont merveilleux et les gens sont fantastiques ! »

De toute évidence, Catherine Laplante a particulièrement aimé son excursion de deux semaines à la baie James et à la baie d’Hudson, en août dernier. Ce cours intensif sur le terrain, axé sur les milieux nordiques, mettait un terme à son baccalauréat en géogra-phie. Huit autres étudiants inscrits au même programme, ainsi qu’un autre à la maîtrise, faisaient partie de l’excur-sion dirigée par les professeurs Najat Bhiry et Martin Lavoie ainsi que le directeur associé des programmes de 1er cycle au Département de géogra-phie, Yves Brousseau. Six étudiants de

l’UQAR et de l’UQAM complétaient le groupe.

Le Centre d’études nordiques de l’Uni-versité Laval a collaboré à l’organisation du voyage.

En Abitibi-Témiscamingue, à la porte de la baie James, les participants ont visité quelques sites d’intérêt. Ils ont notamment vu les installations de la minière Canadian Malartic dans la municipalité du même nom. Une fois en Jamésie, ils ont exploré la région près de Radisson, s’initiant aux impacts du cli-mat sur la faune et la flore locales. Ils ont aussi eu un aperçu du fonctionne-ment des écosystèmes nordiques.

Le matin, les étudiants faisaient des présentations orales. Ensuite, ils pouvaient rencontrer des conférenciers locaux. L’après-midi était consacré à des activités de terrain. Le même pro-gramme les attendait dans la région de la baie d’Hudson, encore plus au nord.

« Durant le voyage, plusieurs conféren-ciers nous ont parlé de leur vie de pêcheur ou de chasseur, rappelle Catherine Laplante. Je ne sentais pas d’opposition entre leurs activités tradi-tionnelles et leur vie moderne. En Hudsonie, certains conférenciers inuits pouvaient nous entretenir sur leur conception mythologique de la création du monde et nous parler de géomorpho-logie la minute d’après. »

En Jamésie, les étudiants ont visité les barrages hydroélectriques du complexe La Grande 2. Ils ont vu la rivière Rupert dont une partie du débit a été dérivée pour alimenter les centrales. « Nous nous sommes aussi rendus dans une forêt de pins gris dévastée par l’incendie majeur de l’été 2013, raconte l’étudiante Gabrielle Filteau. C’était près de Radisson. À cet endroit, nous avons étu-dié l’impact du feu et la régénération de la végétation. On a vu au sol beaucoup de pousses de thé du Labrador. »

En Hudsonie, le groupe a séjourné quelques jours à Whapmagoostui-Kuujjuarapik. À cet endroit situé au sud-est de la baie d’Hudson, un village amé-rindien cri coexiste avec un village inuit. « Écoles, services de santé, services de

Dix étudiants en géographie ont séjourné deux semaines à la baie James et à la baie d’Hudsonpar Yvon Larose

Au pays des aurores boréales

21. Dans une tourbière, l’étudiante Catherine Laplante examine le niveau de décomposition d’un échantillon de tourbe. 2. À l’été 2013, près de la baie James, cette forêt de pins gris a subi les assauts d’un important incendie. 3. Une partie du débit de la rivière Rupert a été dérivée pour alimenter les centrales hydroélectriques du complexe La Grande. 4. Troisième à partir de la gauche, debout et portant un chandail rouge, la professeure Najat Bhiry donne des explications sur une formation rocheuse du secteur Whapmagoostui-Kuujjuarapik. photos Yves Brousseau

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9géographie

Au pays des aurores boréales

police, ils ont tout en double parce qu’ils sont de culture différente, explique Catherine Laplante. Malgré certaines frictions, les deux communautés, qui totalisent un millier d’habitants, ont une ressource en commun : un congélateur communautaire. Les habitants y mettent certains produits de la chasse et de la pêche à l’intention de ceux qui ont des besoins en nourriture. »

Les tourbières ont été l’objet d’une attention particulière lors de ce voyage. Pour les voir, il fallait d’abord rouler et ensuite marcher quelques centaines de mètres en forêt. En Hudsonie, toutefois, le groupe a dû en une occasion marcher huit kilomètres sous la pluie battante avant d’arriver à destination. « Ce qui est particulier avec les tourbières à palses, ce sont les tapis végétaux, souligne l’étu-diante. Ces tapis peuvent paraître soli-des, mais ils ne le sont pas toujours. On peut caler jusqu’à mi-cuisses ! » Sur le même site, les étudiants ont fait une coupe stratigraphique à l’aide d’une pelle. Ils ont ainsi pu voir la stratigraphie du sol jusqu’à l’argile.

A u t o u r d e W h a p m a g o o s t u i -Kuujjuarapik, les étudiants ont exa-miné les paysages typiques de l’endroit. Les sommets des montagnes sont dé nudés et sans végétation à cause des vents. Les épinettes blanches se retrouvent dans de petites vallées en contrebas. « Peu d’espèces peuvent vivre dans cet environnement, indique Gabrielle Filteau. Les hivers sont plus longs et il vente beaucoup. Les grandes quantités de mousses et de lichens qu’on y trouve sont caractéristiques du Nord québécois en général. »

Dans la même région, les étudiants se sont penchés sur des formations rocheuses très anciennes sur lesquelles ils ont observé de fines cannelures peu profondes consécutives au passage des glaciers. « En classe, on entend parler de dynamiques, de processus, mais cela reste théorique, soutient Catherine Laplante. La présence de trois ensei-gnants nous a permis de varier les disci-plines à l’étude et de vraiment intégrer ce qu’on a vu en classe. »

L’observation de spectaculaires au -rores boréales dans le ciel nordique res-tera parmi les plus beaux souvenirs des deux étudiantes. « À Radisson, raconte Catherine Laplante, on se couchait entre 22 et 23 heures. Mais il y en avait tou-jours un qui sortait pour regarder le ciel et crier : “Aurore boréale !” Nous sortions tous aussitôt, nu-pieds et en pyjama. »

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65. Étudiants et professeurs posent devant un énorme inukshuk dans le village inuit de Kuujjuarapik. 6. Un paysage typique de la région de la baie d’Hudson avec ses sommets dénudés et ses épinettes blanches. photos Yves Brousseau

Les étudiants se sont initiés aux impacts du climat sur la faune et la flore locales

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10 scienceen bref

Plateforme de production de cellules souches humaines Les chercheurs et les cliniciens du Québec disposent maintenant d’un service de produc-tion de cellules souches humaines. Offert par des chercheurs de l’Université Laval et du CHU de Québec, ce service permet de fabri-quer n’importe quel type de cellules humaines à partir d’un échantillon de peau ou de muscle ou encore de cellules sanguines. La plate-forme utilisera une technique mise au point au cours des dernières années par le professeur Jack Puymirat de la Faculté de médecine. À Québec seulement, une douzaine de groupes de recherche recourent à des cellules souches humaines pour leurs travaux sur le cerveau et les maladies neuromusculaires. Une subven-tion de 300 000 $ provenant du Fonds de re -cherche du Québec – Santé, de la Fondation Marigold et de Brain Canada a permis la mise sur pied de cette plateforme. photo Antoine Carbonell Bornay

Histoire des pouvoirs et des résistancesPouvoir, politique et résistance : ce sont ces trois thèmes ainsi que les rapports qu’ils entre-tiennent entre eux que l’Institut d’histoire de l’Amérique française a choisi d’approfondir lors de son 67e congrès annuel. Les confé-renciers y partageront leurs réflexions sur un pouvoir politique qui se décline autant comme une structure gouvernementale que comme un système de régulation des rapports sociaux et privés. On y réfléchira, dans une perspec-tive historique, aux remises en cause et aux résistances auquel s’est heurté le pouvoir en Amérique française.

Du 16 au 18 octobre, à l’hôtel Château Laurier (1220 place George-V Ouest). Pour la programmation : congresihaf2014.cieq.ca

Rencontre avec un auteur jeunesseCet automne, la Didacthèque organise une série de quatre rencontres consacrées à la littérature jeunesse. Lors de la première de ces rencontres, Yves Nadon, enseignant au primaire, auteur jeunesse et directeur de la collection Carré blanc aux éditions Les 400 coups, discutera de la relation entre la lecture et l’écriture chez l’enfant ainsi que des bienfaits de la littérature jeunesse pour l’apprentissage de l’écriture. Cette activité est ouverte à tous, mais une invitation spéciale est lancée aux étudiants en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire.

Jeudi 18 septembre, de 16 h 30 à 18 h, au local 1C du pavillon Charles-De Koninck.

De 2 à 4 % des patients qui reçoivent une transfusion de plaquettes sanguines ont des réactions inflammatoires. La plupart des cas sont bénins, on parle de coloration cutanée ou de fièvre, mais on observe oc casionnellement des pro-blèmes de rythme cardiaque et même de rares décès. Une hypothèse souvent avancée pour expliquer cette réponse immunitaire est que les sacs de plaquettes contiendraient des bactéries qui ont échappé au dépistage. Fausse piste, suggè-rent les travaux de chercheurs de la Faculté de médecine dans un article publié par la revue Blood.

En effet, les efforts déployés jusqu’à maintenant pour mettre la main au collet des bactéries coupables se sont soldés par des échecs. Pour-tant, les réactions physiologi-ques et biochimiques des patients éprouvés sont typi-ques de ce qui est observé lors d’une infection bactérienne. L’équipe internationale dont font partie les chercheurs de

la Faculté de médecine et d’Héma-Québec pourrait bien avoir trouvé la cause de cette méprise. L’inflammation serait due à des mitochon-dries – des structures micros-copiques faisant office de centrale énergétique dans la cellule – qui proviennent des plaquettes elles-mêmes et qui ont de nombreux points com-muns avec les bactéries.

Éric Boilard et ses collabo-rateurs ont étudié 74 patients qui ont eu une réaction in -flammatoire après avoir reçu une transfusion de plaquet-tes. Ils ont découvert que les sacs de plaquettes utilisés pour les traiter contenaient beaucoup de mitochondries libres et que leur concentra-tion était liée à la prévalence des symptômes in flamma-toires des patients. « Les mé -thodes utilisées pour mettre les plaquettes en sac seraient en cause, avance le profes-seur Boilard. Certaines tech-niques endommagent les pla-quettes et provoquent la libé-ration des mitochondries. »

Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont isolé des mitochondries provenant de souris et ils les ont ensuite transfusées à d’autres souris. Résultat ? Une inflammation en règle a suivi. « Les mito-chondries ont une taille, une membrane cellulaire et un génome comparables à ceux des bactéries, souligne Éric Boilard. Elles seraient les des-cendantes d’une bactérie (Rickettsia prowazekii) qui s’est intégrée aux cellules d’autres organismes il y a environ 2 milliards d’années. Lorsque les mitochondries se trouvent à l’extérieur de la cellule, le système immuni-taire y réagit comme s’il s’agissait de bactéries. »

Cette découverte vient jeter un pavé dans la mare des autorités médicales. En effet, afin de prévenir les réactions inflammatoires causées par les transfusions de plaquet-tes, plusieurs pays européens exigent, depuis l’an dernier, l’ajout d’un agent antibacté-rien aux sacs de plaquettes. Cette mesure est présente-ment à l’étude aux États-Unis et au Canada. « Dans les pays occidentaux comme le nôtre, qui disposent d’un bon sys-tème de dépistage des micro-organismes dans les produits sanguins, cette mesure pour-rait être inutile, estime le pro-fesseur Boilard. Elle pourrait même être néfaste au bon fonctionnement des pla-quettes puisqu’elle détruirait les mito chondries qu’elles con tiennent. Ce n’est pas ce genre de plaquettes dont ont besoin les malades à qui l’on fait des transfusions. »

Le chercheur propose une solution simple et moins coûteuse au problème : un test de dépistage des mito-chondries libres dans les échantillons de plaquettes. « S’il y en a trop, le sac devrait être détruit plutôt que de ser-vir à une transfusion qui ris-que de provoquer une ré -ponse inflammatoire. On tra-vaille là-dessus avec nos collègues d’Héma-Québec. »

L’ a r t i c l e pub l i é dans Blood est signée par Luc H. Boudreau, Anne-Claire Duchez, Nathalie Cloutier, Denis Soulet, Alexandre Paré, Matthieu Rousseau, Tania Lévesque, Cynthia L a f l a m m e , G e n e v i è ve Marcoux, Marc Pouliot, Steve Lacroix et Éric Boilard, de la Faculté de médecine, Nicolas Martin et Helga Guderley, du Département de biologie, et 11 autres chercheurs du Canada, des États-Unis, de France et du Royaume-Uni, d o n t L o u i s T h i b a u l t , d’Héma-Québec.

Des suspects inattendusOn soupçonnait les bactéries de causer les réactions inflam matoires qui suivent parfois les transfusions de plaquettes. Mauvaise cible, avancent des chercheurs de médecine.par Jean Hamann

Une plaquette sanguine et ses mitochondries (en vert). Ces structures cellulaires seraient les descendantes d’une bactérie qui s’est intégrée aux cellules il y a environ 2 milliards d’années. Lorsque des mitochondries se trouvent à l’extérieur de la cellule, le système immunitaire y réagit comme s’il s’agissait de bactéries. photo Luc Boudreau et Denis Soulet, CHUQ/CHUL

L’ajout d’un antibactérien aux sacs de plaquettes pourrait être néfaste au bon fonctio nne ment des plaquettes parce qu’il endommage leur ADN mitochondrial

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11artsen bref

Lignes et profilsAndréanne Jacques et Nathalie Vanderveken, finissantes à la maîtrise à l’École des arts vi -suels, explorent toutes deux la ligne, le trait, le tracé et le plan dans des œuvres graphiques. Chez Andréanne Jacques, le trait sur papier, la ligne filante du tissage et le fil à broder com-posent sur la feuille ou la toile des espaces mo -biles. Ce geste donne lieu à des champs graphi-ques toujours en devenir éclairant le processus qui leur a donné forme. Pour sa part, Nathalie Vanderveken explore les pa trons de couture. Les lignes et profils devant mener à la concep-tion du vêtement adoptent une autre échelle, se transforment bientôt en esquisses architec-turales, en tracés d’autoroutes improbables ou en plans de territoires imaginaires. photo Michel Boucher, École des arts visuels

Jusqu’au 12 octobre, à la Galerie des arts visuels. Heures d’ouverture : du mercredi au dimanche, de 12 h à 17 h. arv.ulaval.ca

L’automne en musiqueLa Faculté de musique reprend ses activités. Pour le premier concert de la session, la Série des diplômés présente le Duo Novalis, formé de la chanteuse Brigitte O’Halloran et du pia-niste Mickaël Lipari-Mayer. Au programme de la soirée, des œuvres de Schubert, Schumann, Wolf et Berg. Connue pour sa voix alliant puis-sance et délicatesse, Brigitte O’Halloran est une chanteuse aux origines acadienne et irlan-daise, passionnée des répertoires de l’opéra, du lied et du folklore. Pour sa part, Mickaël Lipari-Mayer a obtenu de nombreux premiers prix dans des concours nationaux et internationaux.

Jeudi 18 septembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre, mais une contribution volontaire est appréciée.

Concours de photos et de vidéosComme étudiant étranger, vous avez envie de partager des moments mémorables de votre séjour au Québec ou de montrer vos talents de photographe et de vidéaste ? Participez au concours de photos et de vidéos « À travers votre lentille : expérience étudiante à l’inter-national ! ». Plus de 350 $ en prix à gagner. Les œuvres sélectionnées seront exposées les 10 et 11 novembre à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck, et le 13 novembre à l’atrium Jean-Guy-Paquet, du pavillon Alphonse-Desjardins.

La date limite pour soumettre photos et vidéos est le 26 octobre. Pour participer : contactcosmopolite.ulaval.ca

Des suspects inattendus

L’œuvre Soleil, un dispositif interactif d’immersion audiolumineuse, créée par l’artiste Jean-Ambroise Vesac, sera abordée dans le cadre de la conférence « La subjectivité machinique à l’œuvre en art numérique ». photo Jean-Ambroise Vesac

Que l’on parle de littérature, de musique, de théâtre ou de design, les technologies imposent de nouveaux modes de créa-tion. René Audet, professeur au Dé -partement des littératures et directeur du Centre de recherche interuniversi-taire sur la littérature et la culture québé-coises, en sait quelque chose. Le cher-cheur suit de près l’évolution de la créa-tion littéraire dans le contexte du numérique. Librairies virtuelles, publi-cations en ligne, blogues, réseaux sociaux et tablettes bouleversent l’acte d’écrire. Que retire-t-il de cette révolu-tion ? « Le numérique ne fait pas qu’ap-porter une dimension d’interactivité un peu facile, avec des bébelles et des bou-tons. La façon dont les auteurs s’appro-prient le territoire numérique fait en sorte que leur écriture évolue et se retrouve dans des situations où la frag-mentation est de plus en plus impor-tante. Ils vont intégrer des hyperliens qui amènent le lecteur à naviguer dans des labyrinthes. »

René Audet fera part de ses recherches sur le sujet lors d’une demi-journée de conférences organisée par l’ITIS, le 3 octobre prochain. Inti tulée « La tech-nologie au service de la créa tion artis-tique », cette activité s’adresse à l’en-semble de la communauté universitaire. Les participants peuvent s’attendre à faire de fascinantes découvertes. « L’inter-section entre technologies et création artistique est parfois inattendue. Ces

conférences demandent une certaine ouverture d’esprit. Elles peuvent donner le goût à des étudiants portés vers les sciences, mais qui ont un intérêt pour la création, d’aller voir ce qui se fait dans ce domaine », souligne Sylvie Daniel, direc-trice par intérim de l’ITIS.

L’organisation réunit plus de 150 cher-cheurs s’intéressant aux technologies de l’information. Son Carrefour numéri-que, qui se tiendra pour la seconde fois, vise à croiser les savoirs autour d’une même thématique dans une perspective multidisciplinaire. De tels événements de rencontres sont essentiels à une

Le prochain Carrefour numérique de l’Institut technologies de l’information et sociétés (ITIS) propose des conférences portant sur la création artistique en lien avec la technologiepar  Matthieu Dessureault

Quand la techno bouscule l’art

meilleure compréhension du monde, selon le conférencier Aaron Liu-Rosenbaum. « La société est de plus en plus technologisée. Les enjeux sont nombreux; on se doit d’être informé pour prendre des décisions éclairées. »

Les recherches de ce professeur en technologies musicales portent sur l’im-pact des sons générés par des appareils tels que les cellulaires, les tablettes et les ordinateurs. En collaboration avec le Musée de la civilisation de Québec, il prépare une installation interactive qui plongera les spectateurs dans différents univers sonores numériques. « Des cap-teurs de mouvements modifieront les sons afin qu’ils puissent les expérimen-ter comme s’ils écoutaient avec les oreilles de quelqu’un d’autre. Par exem-ple, un bébé n’entend pas le monde de la même façon qu’une personne handica-pée. Ces différents modèles d’audition seront reproduits dans l’installation », explique-t-il.

Plusieurs autres projets concrets seront abordés lors du Carrefour numé-rique. On y parlera notamment du caste-let électronique du Laboratoire des nou-velles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS), qui permet moult possibilités dans les arts de la scène, ainsi que des créations du docto-rant Jean-Ambroise Vesac. Cet artiste a reçu plusieurs distinctions importantes, dont un prix OCTAS pour son œuvre Migration numérique, créée en collabo-ration avec l’École de design et le Laboratoire de muséologie et d’ingénie-rie de la culture (LAMIC).

L’activité se déroulera le vendredi 3 octobre, de 8 h 30 à 12 h 30, au local 2320 du pavillon Alphonse-Desjardins. L’entrée est libre. Réservation possible : [email protected].

Librairies virtuelles, publications en ligne, blogues, réseaux sociaux et tablettes bouleversent l’acte d’écrire

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le fil | le 18 septembre 2014actualités UL12

Avis officiel

CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 24 septembre 2014

ORDRe Du jOuR1. Ouverture de la séance2. Ordre du jour3. Procès-verbal de la séance extraordinaire du 11 juin 20144. Communications du président et du recteur5. Questions des membresSur consentement des membres6. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 30 avril 2014 − Recommandation du Comité exécutif7. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 mai 2014 − Recommandation du Comité exécutif8. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 30 juin 2014 − Recommandation du Comité exécutif9. Politique de création et d’administration des fonds issus de dotations ou de partenariats et de fonds d’investissement étudiant à l’Université Laval : rapport annuel de la situation des fonds et chaires 2013-201410. Évolution de la réserve pour perte sur les activités de recherche : rapport annuel au 30 avril 201411. Évolution et rendement des placements : rapport 2013-201412. Rapport sur les emprunts à court terme effectués sur le marché monétaire du 1er mai 2013 au 30 avril 201413. Institution d’un régime d’emprunts à long terme auprès du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science (MESRS) : autorisation14. Fonds commun de placement des régimes de retraite de l’Université Laval : rapport annuel 201315. Rapport concernant les agrégations et les titularisations au 1er juin 201416. Composition du Conseil de la Faculté de médecine : modifications17. Calendrier des séances du Conseil d’administration pour l’année 2017 : adoption18. Assemblée générale annuelle des membres de l’Université Laval : date

Huis clos (pts 19 à 26)

ORDRe Du jOuR cOuRant27. Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation : création d’une École de nutrition− Recommandations du Comité exécutif28. Auditeurs indépendant pour l’exercice financier 2014-2015 : désignation29. États financiers de l’Université Laval au 30 avril 2014 et transferts interfonds effectués au cours de l’exercice financier 2013-2014 : adoption et approbation30. Service des immeubles – Projet de mise aux normes et rénovation du pavillon Charles-De Koninck : acceptation de principe de la phase 5, halls et auditoriums de l’aile 100 − Recommandations du Comité exécutif31. Alliance santé Québec − Plan stratégique 2014-2017− Déclaration d’engagement32. Clôture de la séance

CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 23 septembre 2014

ORDRe Du jOuR1. Ouverture de la séance2. Ordre du jour3. Procès-verbal de la séance extraordinaire du 3 juin 20144. Procès-verbal de la séance ordinaire du 10 juin 20145. Communications du président6. Questions des membres7. Discours de la rentrée8. Programme de baccalauréat en enseignement de l’anglais, langue seconde : évaluation périodique− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales − Plan d’action du doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines9. Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE-Ulaval) : évaluation périodique− Avis de la Commission de la recherche− Recommandation de la vice-rectrice à la recherche et à la création10. Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale chez l’enfant (GRIP-Ulaval) : évaluation périodique− Avis de la Commission de la recherche− Recommandation de la vice-rectrice à la recherche et à la création11. Commission des études : rapport des activités pour l’année 2013-201412. Commission des affaires étudiantes : rapport des activités pour l’année 2013-201413. Réflexion de la Commission de la recherche sur les phases d’évolution des centres de recherche de l’Université Laval14. Rapport concernant les agrégations et les titularisations au 1er juin 201415. Faculté des sciences et de génie – Département de génie mécanique : critères de promotion16. Déclaration des droits des étudiants et des étudiantes de l’Université Laval− Rapport 2013-2014 de la secrétaire générale17. Calendrier des séances du Conseil universitaire pour l’année 2017 : adoption18. Clôture de la séance

en bref

Vivement l’autobus ! À l’occasion de la Semaine des transports collectifs et actifs (STCA), le recteur Denis Brière a utilisé les services du Réseau de transport de la Capitale (RTC). La STCA vise à sensibiliser les citoyens et les déci-deurs à la nécessité de changer les habitudes de déplacement à la fois pour l’environnement et la qualité de vie en ville. Pour ce faire, des activités de toutes sortes et pour tous les goûts sont organisées depuis déjà 22 ans afin de faire connaître aux citoyens de tous âges et de tous milieux les avantages de l’utilisation des transports alternatifs à l’auto-solo et de les inviter à passer à l’action. Spectacles, animations de rue, activités cyclistes, concours, rallyes, conférences, etc. ne sont que quelques-unes des activités organisées dans le cadre de cette belle semaine ! photo Marc Robitaille

78 nouveaux administrateurs de sociétés Le Collège des administrateurs de sociétés (CAS) de la Faculté des sciences de l’administration a honoré les 78 finissants du programme de certification universitaire en gouvernance de sociétés à l’occasion de la 9e cérémonie officielle de remise des diplômes. Le vice-recteur aux études et activités internationales, Bernard Garnier, et le doyen de la Faculté des sciences de l’administration, Michel Gendron, ont remis les diplômes aux finissants qui ont défilé un à un sur la grande estrade. Présenté le jeudi 11 septembre dernier à l’hôtel Château Lau-rier de Québec, l’événement a réuni près de 150 invités venus célébrer la plus importante communauté d’administrateurs formés en gouver-nance de sociétés au Québec qui, avec les nouveaux diplômés, réunit maintenant 664 administrateurs certifiés. photo Marc Robitaille

La méditation, une question d’équilibreVous sentez-vous bousculé par les impératifs de la vie universitaire – étude, examens, travaux, horaire irrégulier – qui donnent trop sou vent lieu à un rythme de vie effréné ? Pour contrer le stress et la fatigue et retrouver un équilibre au milieu de toutes les exigences uni versitaires, pourquoi ne pas essayer la méditation ? Le Cercle de méditation propose chaque semaine deux rencontres de pratique de la méditation selon différentes approches permettant de tenir compte des personnalités et des capacités de chacun. S’enracinant, quoique de manière non exclusive, dans une ap proche bouddhiste, le groupe souhaite devenir, pour tous les participants, un lieu de partage con-vivial où l’on vient se ressourcer et se redécouvrir.

Tous les mardis et les jeudis, de 17 h 30 à 18 h 30, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux. Information : 418 656-2189 ou [email protected]

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Une vingtaine d’étudiants de différentes disciplines préparent un parcours lumineux qui aura un impact social dans le quartier Vanierpar  Matthieu Dessureault

Un quartier tout en couleur

L’éclairage du Château Frontenac, réalisé il y a déjà quinze ans, ainsi que celui en rouge de la tour Eiffel lors de l’année de la Chine en France, en 2004, figurent parmi les prestigieuses réalisations d’Alain Guilhot.

Le pavillon Louis-Jacques-Casault était plutôt désert en ce samedi matin. Au quatrième étage, cepen-dant, des étudiants en communica-tion, en architecture, en arts visuels, en design et en musique étaient réunis pour discuter d’« écriture lumière ». Alain Guilhot, considéré comme le pionnier français en la matière, s’était déplacé pour donner une classe de maître. En près de 40 ans, ce grand passionné a orches-tré plus de 3 000 projets de mise en lumière pérennes ou événementiels à travers le monde. L’éclairage rouge de la tour Eiffel, c’était lui. Celui des tours Petronas, de Kuala Lumpur en Malaisie, aussi. À Québec, il est sur-tout connu pour avoir illuminé le Château Frontenac et le Cap Diamant. Il était de retour chez nous pour rencontrer des étudiants qui réaliseront cinq à sept installa-tions lumineuses dans le quar-tier Vanier.

Ce projet extrascolaire, qui s’inti-tule In vivo, est une initiative de Judith Balland, la fondatrice du CIEL (Comité internat ional

d’éthique de la lumière). Cette Française qui vit maintenant à Québec est derrière de nombreux plans de lumière, dont celui de la 3e Avenue du quartier Limoilou. Le projet In vivo, qu’elle dirige avec le professeur en publicité sociale Christian Desîlets, se fera avec trois cohortes d’étudiants d’ici 2017. À terme, il vise une installation perma-nente. L’objectif est de donner à vivre et à voir une nouvelle image du quartier Vanier grâce à l’implication et à la complicité des résidents et des acteurs locaux. « Les sociolo-gues parlent d’un phénomène de réappropriation affective d’un quar-tier. Le thème paraît pompeux, mais ça marche vraiment, observe Alain Guilhot. La lumière devient une écriture qui permet de redonner un sentiment de fierté et d’apparte-nance. Elle a ce don de nous faire chanter, de nous faire danser, de nous faire rêver. »

Inspirée par ce qu’elle a vu lors du Festival des lumières l’hiver dernier, l’étudiante en communication publique Valérie Beaudoin a sauté à

pieds joints dans le projet. « Je trouvais intéressant d’aborder un média que je ne connais pas beau-coup, di t -el le. J ’ai hâte d’en ap prendre plus et de voir quel genre d’installation peut être possible dans le quartier. »

Situé dans l’arrondissement des Rivières, le quartier Vanier demeure méconnu des citoyens de Québec. Comparativement à Limoilou ou à Saint-Roch, peu d’initiatives ras-sembleuses y sont proposées. « Il

s’agit d’un quartier très intéressant que les gens de la région sont portés à bouder. Il est enclavé; ce n’est pas facile d’y entrer ou d’en sortir. Mais c’est un quartier très riche sur le plan social. On y retrouve toutes sortes de gens, des immigrants de l’Afrique francophone aux réfugiés népalais », souligne le professeur Desîlets.

Les étudiants ont été invités à se balader dans le quartier à diffé-rentes heures de la journée afin de

s’imprégner de son atmosphère. Déjà, ils ont pu parler à quelques résidents et cerner des endroits possibles d’intervention. Pour plu-sieurs, il s’agissait d’une première visite de familiarisation. Sacha Lauzier Bonnette, lui, connaît un peu le quartier pour y avoir tra-vaillé comme moniteur dans un camp d’été. « Chacun s’inspire de ce qu’il a vu ou vécu dans ce quar-tier. Ce qui se dégage de mon côté, c’est mon expérience avec des enfants et leurs parents. Je vais sûrement articuler mes recherches autour de cet axe », explique cet étudiant au baccalauréat en publi-cité sociale.

Ses acolytes et lui ont carte blan-che. Projections architecturales, dispositifs multimédias, créations immersives : les limites de leurs projets n’ont d’égales que celles de leur imagination. « Soyez insolents et audacieux », leur a conseillé Judith Balland, qui verra par la suite à la faisabilité des concepts et à l’aspect didactique des œuvres.

Les étudiants ont jusqu’au mois de décembre pour lui soumettre leurs propositions. Les installa-tions seront réalisées au printemps en collaboration avec différents professionnels de la lumière.

La lumière devient une écriture qui permet de redonner un sentiment de fierté et d’appartenance

Le professeur en publicité sociale Christian Desîlets en compagnie de trois de ses étudiants participant au projet In vivo. photo Marc Robitaille

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Il existe des petits rites de passage dans la vie qui mar-quent une étape : passer son permis de conduire, partir en voyage seul ou, encore, faire l’amour pour la pre-mière fois. Et puis il y a les grands rites qui entourent la naissance, la vie en couple et la mort, comme le baptême, le mariage et les funérailles.

Des passages personnalisésLes rites entourant la naissance, la vie conjugale et la mort sont recomposés et réactualisés, soutient l’ethnologue Martine Roberge par Renée Larochelle

Dans son ouvrage ayant pour titre Rites de passage au 21e siècle. Entre nouveaux rites et rites recyclés, paru aux PUL, Martine Roberge, professeur d’ethnologie au Département des sciences historiques, montre que ces rites ne disparaissent pas, mais qu’ils sont plutôt réac-tualisés et recomposés.

« Les gens sont attachés aux rites classiques, mais ils les personnifient afin de mieux se les approprier. Par exem-ple, ils souhaitent des céré-monies intimes, mais ils veu-lent aussi que leur engage-ment soit public et mis en spectacle, en quelque sorte », dit Martine Roberge. Aux fins de son étude, elle a réalisé des

entrevues auprès de 35 per-sonnes (21 femmes et 14 hom-mes), de 2008 à 2012. Les rites sélectionnés devaient remonter tout au plus à 1998.

La naissance : si les baptê-mes classiques ont de moins en moins la cote au Québec, tous les participants concer-nés ont parlé de l’importance de souligner officiellement la venue au monde de leur en -fant. Par exemple, lorsque les parents optaient pour une fête de bienvenue en dehors du cadre religieux, la cérémo-nie comportait quand même un déroulement type, comme

la présentation de l’enfant par les parents aux invités, un repas, la remise de cadeaux, la présence de symboles comme les cierges et les chandelles, etc. D’autres couples ont choisi d’organiser une fête lors du premier anniversaire de l’enfant avec, par la même occasion, une rencontre des deux familles des parents.

En ce qui concerne l’engage-ment conjugal, les choses changent également. Alors que les fiançailles étaient autrefois un passage obligé avant le mariage, cette céré-monie est presque tombée en désuétude, dans sa forme clas-sique du moins. Encore une fois, ce changement dans les usages ne signifie pas l’absence de rites, souligne Martine Roberge. Des couples vont ainsi montrer leur engagement lors d’un repas familial plus solennel que d’habitude, par exemple. D’autres vont pendre la crémaillère en guise d’enga-gement, l’important étant de rendre officielle leur décision de vivre ensemble.

Ceux et celles qui décident de se marier vont procéder dans les règles de l’art, qu’il s’agisse d’un mariage reli-gieux ou civil. On se marie moins à l’église ou au palais de justice, mais on se marie quand même dans la cour de la résidence familiale, dans une auberge ou dans la forêt. Le célébrant est souvent un ami ou encore un membre de la famille. Malgré cette per-sonnalisation de la cérémo-nie, les « classiques » que sont la robe de mariée et les al -liances font toujours partie du registre symbolique du mariage, même si on se marie à la façon médiévale, note Martine Roberge. « Les can-didats au mariage vivent dans une perpétuelle tension entre créer une fête à leur image, pour le plaisir, et l’obligation sociale de réussir cette grande fête, qui rend légitime en quelque sorte l’avenir du cou-ple », soutient la professeure.

Les rites de mort n’échap-pent pas à ce désir de réinven-ter les règles. La décoration, la musique, les chants, les photographies et les diapora-mas multimédias concourent ainsi à personnaliser les funé-railles que l’on souhaite fi -dèles aux volontés du défunt. Qu’elles soient religieuses ou profanes, toutes les cérémo-nies qu’a observées Martine Roberge dans son étude célé-braient davantage la vie que la mort et étaient un hom-mage à la personne et à ses réalisations.

Malgré la personnalisation des cérémonies, les « classiques » que sont la robe de mariée et les alliances font toujours partie du registre symbolique du mariage.

On se marie moins à l’église ou au palais de justice, mais on se marie quand même dans la cour de la résidence familiale, dans une auberge ou dans la forêt

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en bref

Soccer : deux programmes doubles à domicileCe weekend, les deux équipes de soccer du Rouge et Or profiteront d’un congé dans leurs déplacements puisqu’elles disputeront cha-cune deux parties au PEPS. Les équipes feront tout d’abord face aux joueuses et aux joueurs de McGill, habituellement très performants. Les filles fouleront le terrain dès 18 h, alors que les garçons suivront à 20 h. Dimanche, les équipes du Rouge et Or recevront celles des Citadins de l’UQAM. Le match des hommes est prévu à 13 h et sera suivi de celui des dames à 15 h. Le Rouge et Or est au premier rang de la ligue universitaire chez les hommes et figure au deuxième rang du classement féminin, à seulement un point des Carabins. photo Stéphane Gaudreau

En quête d’un record nationalL’équipe de football du Rouge et Or tentera d’égaler un record national, samedi, en ren-dant visite aux Gaiters de Bishop’s. L’équipe sera en effet en quête d’une 21e victoire d’affi-lée, une prouesse déjà réalisée par les Marau-ders de McMaster en 2011 et 2012. C’est juste-ment le Rouge et Or qui, lors de la finale de la Coupe Vanier disputée à Toronto en 2012, avait mis fin à cette série de succès de l’équipe ontarienne Le Rouge et Or a, pour sa part, amé-lioré son propre record, samedi dernier, en dé -faisant le Vert et Or de Sherbrooke par 43 à 1, ce qui con stituait un 20e gain consécutif. La meil leure séquence de victoires de l’équipe remontait à 2004 et 2005; l’équipe avait alors obtenu sans interruption 19 victoires.

Vendredi 19 septembreSoccer | McGillPEPS | 18 h (F) | 20 h (M)

Samedi 20 septembreRugby | Bishop’sStade TELUS-UL | 13 h

Dimanche 21 septembreSoccer | UQAMPEPS | 13 h (M) | 15 h (F)

Samedi 27 septembreFootball | McGillStade TELUS-UL | 13 h

Dimanche 28 septembreSoccer | MontréalPEPS | 13 h (M) | 15 h (F)

Dimanche 28 septembreRugby | CarletonStade TELUS-UL | 13 h

Campus dynamique

Avec ses 120 stations cardiovasculaires, ses 80 appareils musculaires, sa section réservée aux femmes et un programme d’entraînement personnel, la salle d’entraînement du PEPS sait plaire à tous ! Les étudiants inscrits à 12 crédits ne paient que 13,50 $/mois (pour 8 mois) pour un abonnement. Bref, s’entraîner au PEPS, c’est un choix brillant ! photo PEPS

C’est pendant l’heure du dîner que les intéressés sont invités au stade pour gravir des marches et se dépasser. Deux départs sont prévus, à 11 h 15 et à 12 h 15, et l’activité est gratuite pour tous ! L’an der-nier, lors de sa première pré-sentation, l’événement avait affiché complet. Il avait alors accueilli plus de 200 partici-pants, qui avaient gravi près de 560 000 marches en 60 minutes. Les gens avaient répondu à l’invitation avec beaucoup d’enthousiasme.

Les escaliers, ça marche !

Le 23 septembre prochain se tiendra pour la deuxième fois l’événement « Les escaliers, ça marche » au stade TELUS–Université Laval. Pas moins de 600 participants, membres du personnel et étudiants de l’Université Laval, y sont attenduspar Julie Turgeon

Pour la deuxième année, la coordonnatrice du pro-gramme Mon équilibre UL, Carolle Leclerc, qui organise l’activité en collaboration avec le PEPS, s’attend à un taux de participation encore plus élevé : « Les gens ont grandement apprécié, ils nous faisaient des pouces en l’air pendant l’activité, ils nous disaient se sentir bien et avoir beaucoup de plaisir. On sentait qu’ils souhaitaient une répétition de l’événement. » Cette année, on s’attend à

accueillir 300 personnes à chaque départ.

« Les escaliers, ça marche » est une activité qui consiste à suivre un parcours entre les paliers des estrades du stade de football. Tout au long du trajet, des exercices élaborés par un kinésiologue sont pro-posés afin de donner un léger répit à certains participants ou d’augmenter le niveau de difficulté pour d’autres. L’objectif est de gravir le plus de marches possible en un temps chronométré de 30 minutes. Aucune condi-tion physique particulière n’est exigée, il faut seulement être en mesure de reconnaître ses limites.

À divers endroits du par-cours, il y aura des points de ravitaillement en eau et des bénévoles pour guider les participants. À la fin de l’acti-vité, les organisateurs recueil-leront les données afin de compiler le nombre de mar-ches gravies, puis une colla-tion santé sera servie. Des kinésiologues et nutrition-nistes seront présents pour superviser le bon déroule-ment de l’activité et pour répondre aux questions des participants.

Encore cette année, l’événe-ment se veut écoresponsable. Les gens sont tout d’abord invités à se rendre sur place en utilisant un autre moyen que la voiture. De plus, plu-sieurs éléments sont mis en place pour répondre concrè-tement aux valeurs du déve-loppement durable.

Vous êtes intéressé par cette activité ? Consultez le www.peps.ulaval.ca/promo-medias/les-escaliers-ca-marche/ pour remplir le formulaire d’inscription. Les places sont limitées.

Deux départs sont prévus, à 11 h 15 et à 12 h 15, et l’activité est gratuite pour tous

L’an dernier, l’événement, qui en était à sa première présentation, avait affiché complet, Il avait accueilli plus de 200 participants, qui avaient gravi près de 560 000 marches en 60 minutes. photo PEPS

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16 au fil de la semaine

Apprendre à mieux s’exprimer

Vous aimeriez avoir un discours plus clair ou devenir plus convaincant ? La formation donnée par Alexandre Motulsky-Falardeau, doctorant en droit, est peut-être pour vous. Intitulée « Intro duc-tion à la rhétorique ou l’art de la persuasion », cette formation vise à exposer les bases de la rhétorique, qui sont les fondements de l’argumentation moderne. Il ne faut pas l’oublier, la rhétorique, c’est l’ensemble des procédés techniques réglant l’art de s’exprimer de manière nette, efficace et cohérente. photo Marc Robitaille

Vendredi 19 septembre, de 13 h 30 à 15 h, à la salle 3A du pavillon Charles-De Koninck. Gratuit pour les étudiants. Inscription : fd.ulaval.ca/formulaire-19-septembre-2014. Information : alexandre.motulsky-falardeau.1@ ulaval.ca

Un festival de cinéma sur le vélo

À l’instar d’une trentaine de villes dans le monde, Québec sera l’hôtesse du Bicycle Film Festival, un événement cul turel fort original. Pour la deuxième année, ce festival, au quel participe la Coop Roue-Libre de l’Université Laval, projettera plus de 40 courts-métrages consacrés au vélo lors de 4 séances au contenu différent. Au même moment, la rue Saint-Joseph accueil lera diverses activités touchant le cyclisme : dé -monstrations de vélo-polo et de cycle-balle, spectacles de cirque, exposition de vélos modifiés, atelier « Pimp ton vélo », kiosques sur le vélo hivernal et la prévention des blessures, etc. Voilà une belle façon de célébrer la culture cycliste. photo Renaud Philippe

Samedi 20 septembre, à l’église désacralisée La nef (160, rue Saint-Joseph). Quatre séances de projection : 14 h, 16 h, 18 h et 20 h. Coût : 6,50 $ par séance ou 20 $ pour la journée. Animation dans la rue de 12 h à 17 h. Information : 418 648-1242 ou communications@ transportsviables.org

Journée sans voiture

Pour terminer en beauté la Semaine des transports collectifs et actifs, les cy clistes, piétons, usagers de l’autobus et membres de Commu nauto auront droit à plusieurs surprises lors de cette Journée inter-nationale sans voiture. Musique, dégustations, cadeaux, animations, arts, massages, mini-golf et autres découvertes leur se ront pro-posés, que ce soit dans les autobus, sur le ré seau cycla-ble, ou encore dans les voi-tures Commu nauto. La Coop Roue-Libre en pro-fitera pour organiser une fête du vélo. Vous êtes invité à aller à la rencontre de leurs experts du vélo et de la sécurité routière, dans leur roulotte, pour gagner des prix et célébrer les moyens de transport actifs.

Lundi 22 septembre, dans toute la ville et à la roulotte de la Coop Roue-Libre, située en face du pavillon Alphonse-Desjardins.

Les images astronomiques qui ont changé le monde

C’est mercredi que débute le cycle de conférences « Arts, sciences et philosophie », organisé, entre autres, par deux de nos facultés (Philo-sophie et Sciences et génie). Ces rencontres invitent des ar tis tes, des scientifiques et des philosophes à discuter des rapports entre les décou-vertes scientifiques et la créa-tion artistique. La première con férence, offerte par Robert Lamontagne, directeur gé -néral de l’Observatoire du Mont-Mégantic, portera sur le rôle des images astronomi-ques dans l’histoire. En rai-son de leur beauté, elles ont donné lieu à des pra tiques artistiques et sociales, parfois très éloignées de leur voca-tion scientifique. Robert Lamontagne présentera des exemples de ces images qui ont changé le monde. photo NASA/STEREO/Ciel et Espace

Mercredi 24 septembre, à 19 h, à l’auditorium du Musée des beaux-arts. Coût : 10 $ (membres : 9 $, étudiants : 5 $). Réservation obligatoire au 418 643-2150.

19/09 22/09 25/0920/09 24/09 25/09

Quelles figures pour les dieux antiques ?

Une série de conférences démarre mercredi au Musée de la civilisation. Intitulée « En direct de l’Olympe », cette série s’intéresse à l’origine des mythes antiques ainsi qu’à leur survivance et leur réinterprétation dans notre quoti-dien. Le mercredi 24 septembre, Thierry Petit, professeur d’archéologie au Département des sciences historiques, donnera une conférence sur l’image des dieux antiques. Qu’ils soient sous forme humaine, animale ou mons-trueuse, ces dieux, dont les images ne se sont fixées que progressivement au cours des siècles, jouent un rôle cen-tral dans l’iconographie antique. Thierry Petit abordera donc les origines et l’évolution de ces représentations au cours de l’Antiquité.

Mercredi 24 septembre, à 14 h et à 17 h 30, à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. Coût : 10 $ (abonné et étudiants : 6 $). Réservation obligatoire au 418 643-2158.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Soirée sur le documentaire politique

Dans quel format aimez-vous écouter un documen-taire ? Jeudi, l’Association Cinéma Politica de l’Univer-sité Laval pose la question à ses invités, Moïse Marcoux-Chabot, cinéaste et journaliste indépendant, et Marie-Laurence Rancourt, animatrice de l’émission « L’alternative économique » sur les ondes de CKIA FM. Lors de cette soirée de ré -flexions créatives, qui sou-ligne aussi le deuxième anniversaire de l’Association, le public est invité à venir discuter des avantages et des inconvénients du cinéma, de la radio et du théâtre pour amener une réflexion politique et sociale. Les échanges seront ponc-tués de projections afin d’offrir une soirée interac-tive et enrichissante.

Jeudi le 25 septembre, à 19 h 30, au Bar-Coop l’AgitéE (251, rue Dorchester). Coût : 5 $.

Oktoberfest

Qui dit rentrée, dit automne et, à l’Université, ça se célèbre avec l’Oktoberfest. Organisé pour la sixième année par le Bureau voyages Le Transit, cet événement extérieur vous donnera l’occasion de déguster des bières du monde entier et de socialiser avec des étu-diants provenant de toutes les facultés, tout en man-geant des hot-dogs géants. Les prestations musicales des groupes Irish Moutarde et The Hoarse Choir rehaus-seront l’atmosphère et deux voyages d’une fin de se -maine à New York seront tirés. Venez célébrer Das Oktoberfest Auf Laval Universität.

Jeudi 25 septembre, à 16 h, dans le Grand Axe. Les billets sont au coût de 13 $ en prévente et de 17 $ à l’entrée et comprennent un « buck souvenir » d’un litre, un remplissage de bière et les spectacles. On peut se les procurer au local 2225 du pavillon Maurice-Pollack, entre 9 h 30 et 15 h.

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