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Volume 50, numéro 6 2 octobre 2014 L’Université Laval rendait hommage, le 25 septembre dernier, aux 13 nouveaux professeurs émérites, soit la plus haute reconnaissance que l’établissement peut accorder à l’un de ses professeurs p8-9 photos Marc Robitaille Des professeurs d’exception Pic et pic et colegram ! p2 Coupe du monde au PEPS p3

Le Fil 2 octobre 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 2 octobre 2014

Volume 50, numéro 6 2 octobre 2014

L’Université Laval rendait hommage, le 25 septembre dernier, aux 13 nouveaux professeurs émérites, soit la plus haute reconnaissance que l’établissement peut accorder à l’un de ses professeurs p8-9

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Des professeurs d’exception

Pic et pic et colegram ! p2 Coupe du monde au PEPS p3

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2le fil | le 2 octobre 2014actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrices-réviseures : Mélanie Darveau, Manon PlanteAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Am, stram, gram / pic et pic et colegram : les jeunes enfants adorent les comp­tines et les parents les ado­rent aussi, bien au fait que ces innocentes petites rimes ont le pouvoir magique de calmer les jeunes esprits tout en détendant l ’at­mosphère en cas de « sur­chauffe ». Jonathan Bolduc, lui, se sert de ces chanson­nettes dans un but, disons, plus pédagogique. Pour ce directeur du laboratoire Mus­Alpha à la Faculté de musique, ces comptines, et de façon globale la musique, sont un moyen en or pour stimuler et développer le langage chez les enfants.

« On sait que les enfants qui font de la musique très tôt vont être plus à même de développer leur mémoire », dit ce professeur agrégé en éducation musicale au pré­scolaire et au primaire, dont le rôle consiste à former les futurs enseignants en musi­que. « Or, le développement

de la mémoire facilite l’ap­prentissage de la lecture, explique­t­il. Avec ses ac ­cents toniques, la musique est proche du langage. »

Chaque semaine, des di ­zaines d’enfants d’âge pré­scolaire ou de maternelle (parfois même plus âgés) fréquentent le laboratoire Mus­Alpha, situé au pavillon Louis­Jacques­Casault. Ils y viennent avec leur éduca­trice ou leur enseignante pour une durée d’environ 60 minutes. Tel un chef d’or­chestre, Jonathan Bolduc dirige ce petit monde qui s’en donne à cœur joie dans ce laboratoire pas comme les autres, tapant sur des

instruments à percussion, jouant des maracas, scan­dant la rime et chantant en chœur. Différents styles musicaux figurent au pro­gramme : musique du monde, musique classique, berceuse, etc. « Nous essayons de va ­rier le plus possible le réper­toire », indique Jonathan Bolduc, qui insiste sur l’as­pect ludique de l’exercice : « Il ne s’agit pas de musico­thérapie. L’important est de mettre les enfants en contact avec la musique et que l’expérience soit positive pour eux. »

Inévitablement, l’on en vient à demander à ce spécia­liste de l’éducation musicale

si les jeunes qui présentent des troubles du déficit de l’at­tention peuvent tirer béné­fice de ces séances. « Parmi eux, il y a des enfants qui peuvent présenter des trou­bles langagiers, dit Jonathan Bolduc. Nous les référons alors à des orthophonistes ou à des spécia listes en psycho­logie du développement, le cas échéant. Il nous arrive de recevoir des enfants qui ont des réticences avec la lecture, par exemple. L’idée n’est pas de catégo riser l’enfant, mais de lui permettre de découvrir le langage autrement. »

Sous des dehors légers, les recherches que réalise Jonathan Bolduc dans son

laboratoire visent un objec­tif des plus sérieux : docu­menter les effets de l’éduca­tion musicale sur le dévelop­pement global de l’enfant et sur sa réussite scolaire. Dans son équipe, Jonathan Bolduc compte ainsi plu­sieurs étudiants de la Fa ­culté de mu sique, eux aussi convaincus que le contact avec la mu sique ouvre bien des portes.

« Certains matins, des en ­fants arrivent aux séances l’air un peu bougon, constate Jonathan Bolduc. Mais ils repartent toujours avec le sourire. De les voir heu­reux, c’est notre plus belle récompense. »

Notes positivesLa mission du laboratoire Mus-Alpha de la Faculté de musique est de permettre aux enfants d’intégrer le  monde du langage et de la lecturepar Renée Larochelle

«On sait que les enfants qui font de la musique très tôt vont être plus à même de développer leur mémoire. Or, le développement de la mémoire facilite l’ap-pren tissage de la lecture.

Chaque semaine, des dizaines d’enfants d’âge préscolaire ou de maternelle (parfois même plus âgés) fréquentent le laboratoire Mus-Alpha, situé au pavillon Louis-Jacques-Casault. photos Jean-François Bolduc

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3le fil | le 2 octobre 2014 actualités UL

L’événement est prestigieux : il ne revient qu’aux quatre ans et a lieu pour la toute première fois au Canada. Du 2 au 5 octobre, le nou­veau centre aquatique du PEPS abritera la 13e Coupe du monde de nage synchronisée FINA.

Provenant de 17 pays, plus de 100 nageuses prendront part à de nombreuses épreuves en duo ou en équipe dans lesquelles elles livre­ront des performances enlevantes : « Cette compétition fait partie des plus importantes au calendrier du circuit », précise l’une des trois ambassadrices de l’événement, Marie­Pier Boudreau­Gagnon, éga­lement étudiante en pharmacie.

Marie­Pier sait de quoi elle parle. Ex­nageuse synchronisée olym­pique, membre de l’équipe cana­dienne, celle­ci a participé à de mul­tiples compétitions interna tio­nales – dont les Jeux olympiques de Pékin en 2008 et ceux de Londres en 2012 –, récoltant au total une quinzaine de médailles internatio­nales en solo, en duo et en équipe.

Selon l’ex­olympienne, la com­pétition présentée au PEPS de ­meure un incontournable tant pour les athlètes que pour les spec­tateurs. « C’est une chance à ne pas

manquer, assure la jeune femme. D’abord, parce que les compétitions de nage synchro sont rares. Ensuite, parce que vues en personne plutôt qu’à la télé, elles offrent une dy ­namique complètement différente. La hauteur de propulsions, par exemple, est beaucoup plus impres­sionnante ! » Il s’agira aussi d’une occasion pour découvrir la plus récente épreuve inscrite sur le cir­cuit : l’équipe acrobatique. Très spectaculaire, chaque programme d’une durée de 2 minutes 30 compte au moins 4 poussées acrobatiques exécutées par toutes les nageuses de la formation.

Et les pays à surveiller cette fin de semaine ? L’Ukraine, le Japon, la Chine et, bien sûr, le Canada, déclare la jeune ambassadrice. Rappelons que, lors de la dernière Coupe en 2010, à Changshu, en Chine, le Canada avait remporté une médaille d’ar gent et trois de bronze. « Les canadiennes sont très fortes dans les poussées acrobatiques. De plus, le duo composé de Karine Thomas, présente aux Jeux olympiques de Londres, et de la nouvelle recrue Jacqueline Simoneau a de bonnes chances de monter sur le podium », affirme l’ex­nageuse.

Âgée de 31 ans, Marie­Pier a eu la piqûre pour la nage synchro à l’âge de 7 ans. « Dans ma famille, la pra­tique d’un sport était obligatoire, raconte l’étudiante. C’est en regar­dant Sylvie Fréchette – laquelle est d’ailleurs présidente d’honneur de l’événement – aux Jeux olympiques de Barcelone, où elle a remporté une médaille d’or en 1992, que j’ai trouvé ce que je voulais faire. »

Très vite, l’étincelle est devenue une passion. Au point où, à 13 ans, Marie­Pier quittait sa ville natale,

Rivière­du­Loup, pour poursuivre son entraînement à Québec. Ce qui l’a séduite dans la nage synchro ? Puissance, aérobie, endurance, flexi­bilité : « C’est un sport complet et très physique, raconte l’athlète qui s’entraînait jusqu’à 7 heures par jour. Faites du vélo durant 30 secondes en augmentant vos pulsations car­diaques au maximum, sans respirer et en souriant, et répétez l’exercice durant 3 à 4 minutes, ça vous don­nera une idée de notre sport ! »

Au long de ses 22 années de pra­tique, la vétérane a vu évoluer le sport de façon spectaculaire. « Il y a dix ans et aujourd’hui, c’est le jour et la nuit, assure­t­elle. Les mouvements sont plus complexes, l’exécution est plus rapide, les poussées sont plus explo­sives. Ça donne des performances d’un niveau très relevé. »

À la retraite depuis deux ans, Marie­Pier travaille maintenant à

relever un autre défi : celui de deve­nir pharmacienne. « Ce sont les Olympiques dans les livres », blague­t­elle. Ce qui lui plaît à l’idée d’exercer ce métier ? La proximité de ce professionnel de la santé avec les patients. Aussi, la possibilité d’aider les autres.

Cela dit, même si elle a accroché son maillot, elle garde un contact serré avec la nage synchronisée. C’est avec plaisir qu’elle transmet ses connaissances et qu’elle agit comme consultante auprès des plus jeunes athlètes. Elle souhaite égale­ment faire davantage connaître au public ce sport qui la passionne, mais qui, selon elle, est encore trop peu connu.

Désireux d’y assister ? Rendez-vous à la billetterie du PEPS ou achetez vos billets en ligne : finasynchroquebec2014.com

Le PEPS accueille, dès ce jeudi 2 octobre, la 13e Coupe du monde de nage synchronisée FINA par Brigitte Trudel

Les meilleures au monde

Marie-Pier Boudreau-Gagnon, ex-nageuse synchronisée olympique et étudiante en pharmacie, est l’une des trois ambassadrices de l’événement

Provenant de 17 pays, plus de 100 nageuses prendront part à de nombreuses épreuves en duo ou en équipe. photo Synchro Canada

La Coupe en bref…

PReMièRe CouPe Du MonDe De nage synChRonisée Fina au CanaDa

• Budget opérationnel : 1,8 M $

• Retombées économiques anticipées : 2,9 M $

• Plus de 100 nageuses parmi les meilleures au monde

• Plus de 100 entraîneurs et membres du personnel de soutien

• 17 pays inscrits (Australie, Autriche, Bélarus, Brésil, Canada, Chine, Égypte, France, Grèce Italie, Japon, Kazakhstan, Mexique, République tchèque, Slovaquie, Suisse et Ukraine)

• Plus de 350 bénévoles

• Présidente d’honneur : Sylvie Fréchette

• Ambassadrices : Marie-Pier Boudreau-Gagnon, Élise Marcotte et Valérie Welsh

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4le fil | le 2 octobre 2014recherche

en bref

Le droit en environnement, ça vous intéresse ? La Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement vous invite cordialement à assister à ses conférences­midi. Deux sont encore à venir cet automne. La première sera offerte par François Guy Trébulle, directeur de l’École doctorale de droit de la Sorbonne. Le conférencier fera part de ses réflexions sur le sens d’une évolution très lourde qui place l’information au cœur des évolutions du rap­port aux choses et aux droits, particulière­ment dans une perspective de droit privé de l’environnement. La seconde, donnée par Bonnie Campbell, professeure au Dépar te­ment de science politique de l’UQAM, fera ressortir les défis d’une régulation environne­mentale dans le secteur minier et présentera une série d’initiatives qui illustrent qu’il existe en ce moment un renouvellement des ap ­proches afin de surmonter certaines barrières conceptuelles à la prise en compte des rap­ports de pouvoir qui informent les processus politiques et la mise en valeur des ressources dans ce secteur.

Conférence « L’Information environ nemen-tale et ses implications pour les particuliers et les entreprises » : jeudi 16 octobre, de 11 h 30 à 13 h, à la salle 2419 du pavillon Charles-De Koninck.

Conférence « Droits humains et activité éco-nomique : asymétrie des relations et enjeux de régulation et de légitimité dans le secteur minier à l’échelle internationale » : jeudi 20 novembre, de 11 h 30 à 13 h, à la salle 3A du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est libre.

L’islam politique et l’EuropeRégulièrement, l’actualité nous interpelle sur la visibilité grandissante de l’islam dans l’espace public européen (affaire du voile, polémique du niqab, votation contre les mi ­narets, attentats, etc.). Certains attribuent ce phénomène à l’activisme d’une organisation islamiste con sidérée comme la plus impor­tante du monde : les Frères musulmans. Dans le cadre d’une conférence organisée par le Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT), Samir Amghar, post doctorant au CÉLAT­Université du Québec à Chicoutimi, tentera de rendre compte de la réalité politique, religieuse et sociale d’un mouvement.

Mercredi 8 octobre de 11 h 30 à 13 h, à la salle 5172 du pavillon Charles-De Koninck. celat.ulaval.ca

La solution verte pour élimi­ner la végétation qui fait com­pétition aux arbustes dans les plantations forestières existe, en théorie du moins. Moins toxique que les herbicides chimiques et moins polluante que les débroussailleuses mé ­caniques, elle requiert peu de main­d’œuvre, elle contribue à la fertilisation des sols et, en prime, elle produit une savou­reuse biomasse animale. Cette solution a pour nom mouton et une étude publiée par des chercheurs de l’Uni­versité dans la revue scienti­fique Agroforestry Systems montre qu’elle peut même accélérer la croissance en hauteur des arbustes.

En 2005 et 2006, des cen­taines de moutons ont été conduits dans des sites fores­tiers récemment coupés de Fort St. James, dans le centre de la Colombie­Britannique, pour des séjours de quel­ques jours. Les moutons en pro fitaient pour se délecter des végétaux qui abondent sur les sites après une coupe

forestière, notamment des épilobes, pissenlits, cor­nouillers, rhododendrons et fougères. Moins appétis­sants que les plantes herba­cées, les jeunes conifères, plantés après les coupes fo ­restières, sont boudés par les moutons.

Rut Serra et Damase Khasa, du Département des sciences du bois et de la forêt, et leur collègue Christopher Opio, de l’University of Northern British Columbia, ont eu l’idée de comparer la croissance des arbustes qui poussaient dans les sites broutés par les mou­tons à celle de sites témoins de la même région. Les données qu’ils ont recueillies en 2011 indiquent que la croissance en hauteur des plants de pins et d’épinettes dépasse celle des sites témoins à partir du deuxième passage du trou­peau. Après 10 années de croissance, la différence est d’environ 20 % entre les ar ­bustes des 2 sites. « Les jeunes conifères ont profité de la réduction de la compétition

végétale entraînée par le brou­tage des moutons, avance Damase Khasa. Par ailleurs, il se peut que leur crottin ait enrichi le sol et favorisé la croissance des arbustes. »

En théorie, rien n’empê­cherait le recours aux mou­tons dans les plantations fores tières du Québec, pour­suit le professeur. En pratique toutefois, il y a quelques em bûches. « D’abord, il faut une bonne expertise des moutons pour guider un trou­peau de plusieurs centaines de têtes dans de vastes aires coupées. Pour notre étude, la personne responsable de ce travail était un berger austra­lien établi en Colombie­Britannique. Ensuite, il faut des moyens logistiques consi­dérables pour déplacer tous ces moutons d’un site de coupe à l’autre. Mais, considé­rant les avantages environne­mentaux du mouton et l’ac­ceptabilité sociale de cette approche, il s’agit d’un sys­tème pastoral qu’il vaudrait la peine de tester ici. »

Une expérience de broutage par les moutons avait été réa­lisée dans la forêt modèle du Bas­Saint­Laurent en 1993. Malgré des résultats encoura­geants, l’étude n’avait pas eu de suites.

En théorie, rien n’empêcherait le recours aux moutons dans les plantations forestières du Québec

Dessine-moi un désherbeur bio

Le mouton peut réduire la compétition végétale et favoriser la croissance des jeunes conifères dans les plantations forestièrespar Jean Hamann

Les moutons se délectent de la végétation qui envahit les sites après une coupe forestière. Moins appétissants que les plantes herbacées, les jeunes plants de conifères sont épargnés par les bêtes. photo USDA/NCRS

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5le fil | le 2 octobre 2014 société

Ce fonds est destiné aux professeurs réguliers de toutes les disciplines. Cinq subventions totalisant 50 000 $ seront accordées pour la période 2014-2015.

Un pas de plus vers le progrès

Depuis la création de la Clinique de droit international pénal et humanitaire, en 2008, quelque 300 stagiaires ont collaboré avec des organismes tels que Peace and Justice Initiative, Avocats sans frontières et Amnistie internationale.

En 2013, l’étudiante Sophie Lemelin-Guimond participait à l’école d’été de l’Institut du patrimoine culturel à Saint-Jean-Port-Joli. La formation axée sur le tourisme créatif lui a permis de se familiariser avec le métier de boulanger artisanal avec l’artisan boulanger Thibaud Sibuet. photo Judith Douville

Faire du tourisme créatif, vous y avez déjà pensé ? C’est désormais possible à Saint­Jean­Port­Joli, où l’on peut créer des œuvres en collaboration avec des artistes. Cette munici­palité située dans la région de Chaudière­Appalaches propose des parcours où les créa­teurs ouvrent volontiers leur porte au public. Ce projet, une première au Canada, provient d’un partenariat entre le Musée de la mémoire vivante de Saint­Jean­Port­Joli et l’Institut du patrimoine culturel de l’Université Laval (IPAC). Une vingtaine d’étudiants y ont con­tribué, sous l’égide du professeur et directeur de l’IPAC, Habib Saidi.

Concept fort populaire en Europe, le tou­risme créatif apporte de nombreux avantages, selon lui. Il le voit d’ailleurs comme une voie d’avenir pour le tourisme culturel. « Saint­Jean­Port­Joli est un village d’artistes, de sculpteurs surtout. Les visiteurs peuvent vivre une expérience authentique et originale. La cocréation d’une œuvre permet l’apprentis­sage d’un certain savoir­faire. Elle élargit le champ du patrimoine en tant qu’objet de ville touristique. »

Cette initiative d’Habib Saidi fait partie des quinze projets qui ont été honorés lors de l’Hommage aux innovations sociales en avril dernier. Cette activité visait à souligner le rayonnement de membres de la communauté universitaire en collaboration avec des milieux utilisateurs. Devant le succès de

l’événement, l’Université a décidé de créer un fonds spécifiquement dédié à l’innovation sociale.

Ce nouveau programme offre un soutien financier pour la réalisation d’activités de mobilisation et de transfert d’expertise dont l’objectif est de favoriser l’appropriation par une organisation d’une solution innovante qui répond à un problème social. Il vise, de plus, à encourager la soumission de projets plus ambitieux auprès des grands organismes subventionnaires. Ce fonds est destiné aux professeurs réguliers de toutes les disciplines. Cinq subventions totalisant 50 000 $ seront accordées pour la période 2014­2015. « Depuis qu’elles existent, les universités contribuent de façon exceptionnelle au progrès de notre société. À l’Université Laval, nous avons sou­haité être des pionniers dans la reconnais­sance de cette contribution. Très peu d’orga­nisations ou de programmes financent l’inno­vation sociale. C’est pourquoi nous avons créé ce fonds », explique Sophie D’Amours, vice­rectrice à la recherche et à la création.

Fannie Lafontaine, dont le projet a été honoré lui aussi au printemps dernier, se réjouit de l’initiative. Cette professeure de la Faculté de droit est à la tête de la Clinique de droit international pénal et humanitaire. Il s’agit d’un organisme qui offre gratuitement des services de recherche et de rédaction juri­diques à des avocats, des organisations non

gouvernementales et des victimes de violation des droits humains. Depuis sa création en 2008, quelque 300 stagiaires ont apporté leur contribution à des dossiers juridiques impor­tants. Ils ont collaboré avec des organismes tels que Peace and Justice Initiative, Avocats sans frontières et Amnistie internationale. « Les professionnels obtiennent un soutien très précieux de la part de ces étudiants. De leur côté, les étudiants gagnent une expé­rience pratique unique. Ce modèle que nous

avons adopté est particulier. Qu’il soit reconnu à titre d’innovation sociale par l’Université Laval, nous en sommes très fiers et très contents », souligne la professeure.

Date limite de dépôt d’une demande : 12 décembre 2014. Pour plus d’information sur les modalités du Fonds de soutien à l’innovation sociale : www2.ulaval.ca// la-recherche/financement/fonds-de-soutien-a- linnovation-sociale.html.

L’Université crée un nouveau fonds de soutien qui vise à encourager les projets porteurs d’innovations socialespar Matthieu Dessureault

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6le fil | le 2 octobre 2014

Sur la précarisation du travail

Les 30 dernières années ont vu un écart se creuser entre la rému né ration des jeunes travail leurs et celle de leurs aînés, révèle une étude du Conference Board du Canada. Selon François­Bernard Malo, l’étude montre que le travail est devenu plus précaire et que les conditions de travail se détériorent. « Les entrepri­ses, pour être plus efficaces et plus efficientes, ont ten­dance à couper dans les con­ditions de travail et dans les avantages sociaux, explique­t­il. À moyen et à long terme, c’est clair que ça entraîne surtout un appauvrisse­ment des plus jeunes. »

Sur le retour des pluies acides au Canada

Dans les années 1980, les pluies acides étaient le pro­blème environnemental numéro 1 au Canada. Des polluants industriels se retrouvaient dans l’atmo­sphère, puis retombaient avec les pluies, acidifiant les sols et les cours d’eau. Les mesures de con trôle de ces polluants ont fonctionné, mais les pluies acides pour­raient faire un retour en raison de la croissance de l’exploitation du gaz et du pétrole, croit Rosa Galvez. « À elle seule, l’exploitation des sables bitumi neux a en ­traîné une hausse de 6 à 8 % des émissions canadiennes de SO2 et de NO2. Il faudrait adopter une réglementation pour cette industrie, comme on l’avait fait pour les alumi neries au Québec. »

Sur la force de l’imagePour dénoncer l’insensibi­lité du gouvernement Harper à la disparition de femmes autochtones, une campagne en ligne baptisée AmINext (Suis­je la pro­chaine ?) a été mise sur pied et publie des photos des victimes. Pour se faire entendre aujourd’hui, il faut se faire voir, dit Christian Desîlets. « Avec une image, on s’assure d’at­tirer un peu plus l’attention. Cela fonctionne pour un billet de blogue, un article de journal, des contenus partagés sur les réseaux sociaux, dont le taux de lec­ture est supérieur lorsqu’il y a une illustration. Et cela fonctionne aussi pour les revendications sociales. »

actualités ULils ont dit...

François-Bernard Malo, Département des relations industrielles

Le Soleil, 24 septembre

Rosa Galvez, Département de génie civil et de génie des eaux

Radio-Canada, L’heure du monde, 24 septembre

Christian Desîlets, Département d’information et de communication

Le Devoir, 26 septembre

Un professeur peut­il publier un article de journal sur le site Internet de son cours ? Un chercheur a­t­il le droit d’uti­liser l’image ou le graphique d’un tiers dans son étude ? Un étudiant peut­il insérer dans son mémoire un diagramme trouvé sur le Web ou dans un livre ? Pas facile de comprendre les droits d’auteur, particulièrement pour ceux qui ne sont pas au courant de la récente réforme dans le domaine. En effet, le Canada a adopté, en juin 2012, la Loi sur la moder­nisation du droit d’auteur. L’Université, pour aider étudiants et chercheurs enseignants à trouver des réponses à leurs questions sur le sujet, a donc créé en juin dernier le Bureau du droit d’au ­teur, dont les locaux sont situés au 4e étage de la Bibliothèque du pavillon Jean­Charles­Bonenfant.

« L’Université Laval a toujours accordé une grande importance au respect de la Loi sur le droit d’auteur et nous tenons à assurer l’ensemble de la communauté universitaire du maintien de son haut niveau d’engagement envers la valorisa­tion et la sensibilisation de l’œuvre d’au­trui, affirme Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque. C’est d’ailleurs dans une démarche de ré flexion et dans un souci d’assurer une saine gestion que l’Université a adopté une nou velle approche, soit une politique et des direc­tives des plus rigoureuses, qui tiennent compte du cadre législatif de la moderni­sation du droit d’au teur au Canada, de l’évolution des technologies de l’infor­mation et de l’accessibilité aux res­sources pédagogiques numériques. »

« Le nouveau cadre juridique donne plus de latitude aux établissements d’en seignement quant à l’utilisation d’une œuvre à des fins pédagogiques »,

rapporte Dominique Lapierre, gestion­naire du Bureau. Il est maintenant pos­sible, pour des fins éducatives, de repro­duire, représenter ou exécuter en public des œuvres protégées, sans obtenir d’au­torisation, mais ce, dans un con texte d’uti lisation responsable. « L’uti lisation doit par contre être appropriée, précise­t­elle. Ainsi, la reproduction d’un ma ­nuel complet n’est pas permise. » Il faut rappeler que, au Canada, seul l’auteur d’une œuvre littéraire, musicale, artis­tique ou dramatique peut la reproduire et l’utiliser pour divers usages. Cepen­dant, un utilisateur pouvait faire usage d’une œuvre sans obtenir d’au torisation pour cinq usages particuliers, qu’on qua­lifiait d’exceptions : la recherche, l’étude privée, la critique, le compte­rendu et la communication de nouvelles. Depuis 2012, l’éducation est devenue une sixième exception.

Le 1er juin 2014, l’Université a mis fin à son entente avec la Société québécoise de gestion collective des droits de repro­duction, mieux connue sous le nom de COPIBEC, qui s’occupait d’administrer le paiement des redevances aux auteurs. L’équipe du Bureau du droit d’auteur, sous la responsabilité de la Bibliothèque, a pris le relais et a pour objectifs de mettre en application la politique insti­tutionnelle, de s’assurer que l’Université Laval se conforme à ses obligations en matière de droit d’auteur et d’offrir un service­conseil et le soutien nécessaire à l’ensemble du personnel enseignant et des étudiants pour les questions rela­tives à la mise en œuvre de la Loi sur le droit d’auteur au regard des activités d’enseignement, d’apprentissage et de communication savante. « Nous don­nons plusieurs formations auprès des départements, des professeurs et des étudiants afin de faire connaître la nou­velle politique, signale la gestionnaire. Nous agissons également comme audit afin de vérifier de façon volontaire ou par échantillonnage les sites Web de cours ou les recueils de notes et gérons la libération des droits auprès des édi­teurs et des auteurs. De plus, le Bu reau offre au personnel enseignant un service de numérisation en fonction des règles établies dans la politique afin de s’assu­rer d’un certain ni veau de qualité. »

Par ailleurs, afin d’éviter que la notion d’« utilisation équitable » de l’œuvre puisse faire l’objet de diverses interpréta­tions, l’Université a établi sa propre norme administrative en se basant sur la politique d’utilisation équitable de l’As­sociation des universités et collèges du Canada (AUCC). Chargés de cours, pro­fesseurs et chercheurs peuvent utiliser de courts extraits d’une œuvre dans le cadre de leurs cours, recherche et étude privée, soit jusqu’à 10 % d’une œuvre protégée par droit d’auteur (œuvre littéraire, par­tition musicale, enregistrement sonore, etc.), un chapitre d’un livre, un article de périodique, une œuvre artistique comme une carte ou une peinture dans sa forme intégrale, une page ou un article complet d’un journal. « Nous exigeons cependant que la source soit mentionnée afin de respecter les droit moraux des auteurs », ajoute Dominique Lapierre.

En adoptant ce nouveau mode de ges­tion des droits d’auteurs, l’Université s’inscrit dans la tendance canadienne qui consiste à favoriser l’application des dispositions de la nouvelle loi de 2012 et à privilégier une structure interne de gestion du droit d’auteur. « Il est certain que les sociétés de gestion collective ont encore leur place, et nous demeurons prédisposés à collaborer et à travailler ensemble si elles manifestent une ouver­ture quant à l’évolution de leurs modèles d’affaires, à la lumière des nouvelles pré­dispositions de la loi, du virage numé­rique déjà bien entamé par plusieurs institutions et de la transformation imminente de l’édition savante », de conclure Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque.

Pour prendre connaissance de la politique universitaire, des formations et des divers outils proposés par le Bureau du droit d’auteur, visitez le site bda.ulaval.ca.

Démystifier le droit d’auteurLe tout nouveau Bureau du droit d’auteur encadre la gestion et l’utilisation du matériel pédagogique et offre un service-conseil par Nathalie Kinnard

Plusieurs formations auprès des départements, des professeurs et des étudiants sont offertes afin de faire connaître la nouvelle politique

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7le fil | le 2 octobre 2014 société

Q3

Le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a promis des économies de 220 millions de dollars en amor­çant une réforme de la santé qui abolit notamment les 18 agences de la santé et des services sociaux du Québec. Le regard de Carole Lalonde, professeure au Dépar­tement de management et cher­cheuse sur les consultants en santé (avec une expérience passée de 14 ans à la Fédération des CLSC du Québec), sur cette réorganisa­tion du système de la santé.

Q En 2003, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, créait les centres de santé et de services sociaux que Gaétan Barrette abolit aujourd’hui. Quelle est la cohérence de ces réformes proposées par le même parti politique ? R À l’époque, la réforme Couillard privilégiait une approche popu­lationnelle avec les CSSS, qui avaient la responsabilité de s’inté­resser aussi bien à la prévention qu’au curatif. Il a fallu pour cela fusionner des établissements, les CLSC et certains hôpitaux en ré ­gion, pour offrir un véritable ré seau de services. En créant des agences de santé, le ministre voulait aussi consolider leur pouvoir, car elles veillaient sur le sain financement et la bonne performance des établisse­ments. Aujourd’hui, plusieurs directions d’établissement ne sont sans doute pas si mécontentes de leur abolition, car ces instances étaient surtout perçues comme des structures générant beaucoup de rapports et de contrôles. D’autres volets définis dans la réforme Couillard, tels le soutien aux éta­blissements et la création de forma­tions pour les directions de res­sources humaines, ont d’ailleurs peut­être été négligés.

Q Qu’est-ce qui vous préoccupe dans le projet de loi 10 ? R Je trouve que l’argument du ministre Barrette, « moins de bureaucratie, plus de services »

Sur la réforme de la santé

ressemble un peu à un slogan popu­liste. Selon cet énoncé, éliminer des structures permet de fournir plus de services aux gens. Or, à ce jour, cette démonstration n’a jamais été faite. Au contraire, la recherche montre que l’abolition de structures crée à l’interne des paliers supplé­mentaires. Par exemple, lors des fusions, on a assisté à une explosion du nombre de cadres dans les éta­blissements et dans les agences. Un cadre a un rôle : il supporte son équipe, il veille à ce que ses em ­ployés travaillent comme il faut, il les ac compagne. L’argument de Gaétan Barette ressemble donc à une équation strictement comp­table, désincarnée, qui ne tient pas compte des coûts de transition, ni des imprévus, ni de données que l’on oublie. Souvenez­vous de la mise à la retraite massive de person­nel lorsque le gouvernement de Lucien Bouchard luttait pour at ­teindre le déficit zéro et cherchait par tous les moyens à se donner une marge de manœuvre. À titre d’exemple, les infirmières d’expé­rience étant parties, une très grande proportion d’entre elles sont finale­ment revenues après avoir pris leur retraite. C’était la donnée inconnue qui n’avait pas été chiffrée dans la réforme et qui a contribué à la pour­suite du déficit.

Q Que pensez-vous de la place grandissante que prend le ministre dans l’organisation du système de santé ? R Cette centralisation éloigne la prise de décision de l’élément le plus important, soit la livraison du service, surtout dans une grosse structure comme le réseau de la santé. Ceux qui sont au sommet décident des choses sans connaître la réalité du terrain. En plus, les changements déterminés par les grands leaders sont mis en œuvre par les paliers intermédiaires. S’ils ne savent pas comment s’y pren­dre, ou s’ils ne sont pas d’accord, c’est là que ça dégénère. Comme consultante dans le réseau de la santé pendant les fusions, j’ai constaté que la réalité sur papier et la réalité humaine d’un organi­gramme revu par un directeur étaient souvent bien différentes. Tout simplement parce que les gens ne perçoivent pas le sens de la réforme de la même façon. En période de changement, il faut donc absolument avoir un dia­logue entre le terrain et les pre­neurs de décision. J’espère que des discussions vont avoir lieu au­delà des prises de position publiques. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Carole Lalonde

Deux activités étudiantes de l’Université Laval sont ressorties grandes gagnantes de leur catégo­rie respective lors du 16e Gala universitaire de Forces AVENIR. L’événement s’est déroulé le 17 septembre au Théâtre Capitole de Qué bec. Les projets lau­réats sont « Jeux photoniques » (sciences et applications techno­logiques) et « Sexperts » (santé). Organisme à but non lucratif, Forces AVENIR vise à reconnaître l’engagement étudiant.

Les Jeux photoniques auront lieu le 30 octobre sur le campus. Les organisateurs attendent près de 200 élèves de 5e secondaire de la région de Québec. Depuis leur création en 2008, les Jeux ont attiré environ 530 jeunes.

« La photonique est abordée pour la première fois en 5e secon­daire », souligne la présidente des Jeux photoniques 2014, l’étu­diante Audrey Veillette, inscrite au baccalauréat en génie physi­que. Selon elle, il s’agit d’un mo ­ment décisif dans le choix de car­rière des élèves. « Ils doivent choi­sir s’ils continuent en sciences et gé nie, et s’ils font des études su ­pé rieures, explique­t­elle. Notre but premier est donc de montrer aux jeunes à quoi sert la physique

et de leur faire voir que c’est un domaine intéressant. »

Dans cette activité d’animation scientifique, les participants doivent réussir diffé rentes épreu­ves visant à faire connaître les propriétés de la lumière. Le pro­gramme comprend notamment le mini­putt optique, le labyrinthe laser et la course de bolides so ­laires. Cette course consiste, pour de très petites voitures équipées d’un panneau solaire sur le toit, à parcourir le plus vite possible un trajet déterminé. Les élèves doi­vent essayer de focaliser la lu ­mière provenant de deux lampes chauffantes. Si le panneau solaire est suffisamment éclairé, le véhi­cule se mettra à avancer.

Audrey Veillette rappelle que, dans leur cours de physique, les élèves apprennent que la lumière est une forme d’éner gie. Mais cette notion est dure à concevoir à leur âge. « En faisant déplacer les voitures avec cette source d’énergie, poursuit­elle, ils voient le phénomène en ac tion, ce qui rend la compréhension plus facile. »

Pour sa part, le groupe Sexperts a vu le jour en 2006. Il réunit près de 150 étudiants en méde­cine, en pharmacie et en sciences

infirmières. Par leur action basée sur l’éducation et la responsabi­lisation, ces bénévoles ont comme objectif de freiner les infections transmissibles sexuellement et par le sang chez les adolescents et les jeunes adultes. Chaque an ­née, ils ren dent visite à environ 2 500 élèves de 2e et de 3e secon­daire de la région de Québec.

« Ces jeunes de 15 à 16 ans sont très ouverts et posent toutes les questions qui leur passent par la tête, explique le coresponsable de Sexperts, l’étudiant au docto­rat en médecine Marc­Antoine Pigeon. Les adolescents sont attentifs à ce que nous leur di ­sons. Ils demeurent très ou verts et le message passe bien. »

Les présentateurs de Sexperts s’adressent aussi aux cégépiens de Québec ainsi qu’aux étudiants universitaires qu’ils approchent lors de journées d’information, comme lors de la Semaine du dépistage de la chlamydia. Très souvent, les universi taires ac ­cueillent les membres de Sexperts avec des regards in terrogateurs. « Ils ont une attitude d’évitement, sou ligne Marc­Antoine Pigeon, car, pour la grande majorité, ils pensent en savoir déjà assez. »

Être membre du groupe Sex­perts et promouvoir la santé sexuelle s’avèrent valorisants à plus d’un titre. Les étudiants développent des habiletés de vul ­garisation. Ils acquièrent aussi de nouvelles con nais sances à la suite de certaines questions qui leur sont posées. Sexperts pré­voit étendre son rayon d’action dans la région de Rimouski en 2015.

Deux activités étudiantes originales se distinguent au Gala universitaire de Forces AVENIRpar Yvon Larose

La photonique et la santé sexuelle

Chaque année, le groupe Sexperts rend visite à quelque 2 500 élèves du secondaire

Une partie des quelque 150 étudiants en médecine, en pharmacie et en sciences infirmières qui agissent comme bénévoles pour Sexperts. photo groupe Sexperts

Le groupe d’étudiants bénévoles des Jeux photoniques de 2013. photo Étienne St-Michel Martel

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Le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, et le vice-recteur aux ressources humaines, Michel Beauchamp, en compagnie des 13 nouveaux professeurs émérites honorés lors de la soirée du 25 septembre dernier. photos Marc Robitaille

La plus grande distinctionLe 25 septembre se tenait, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince, la cérémonie en hommage aux 13 nouveaux professeurs émérites de l’Université. par Renée Larochelle

Le titre de professeur émérite est la plus haute reconnaissance que l’Université peut accorder à l’un de ses professeurs

See Leang Chin Faculté des sciences et de génieChef de file mondial en science et technologie du laser ultrarapide et intense, See Leang Chin a contri­bué à faire de l’Université et de la ville de Québec un pôle incontour­nable sur la scène internationale dans les domaines de l’optique et de la photonique, notamment avec la création de l’Institut national d’optique (INO). Il a aussi lancé diverses initiatives visant à stimu­ler l’esprit entrepreneurial des étu­diants, ce qui a favorisé le dévelop­pement d’une grappe industrielle en optique dans la région de Québec.

Maurice Carel Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentationSpécialiste du développement rural, Maurice Carel a eu une influence majeure sur la moderni­sation de la gestion des entre prises agricoles au Québec, dans les années 1960. Son souci de renfor­cer et de multiplier les liens entre les milieux ruraux, les organisa­tions intervenant dans le dévelop­pement et l’enseignement su ­périeur l’a conduit à effectuer de nombreuses missions de recherche et d’enseignement dans une tren­taine de pays, dont 16 pays afri­cains. Il a aussi dirigé le réputé programme de 2e cycle en déve­loppement rural intégré.

Andrée Boisclair Faculté des sciences de l’éducationEn élaborant un modèle avant­ gardiste d’intervention développe­mentale auprès des jeunes sourds et malentendants, une clientèle habituellement sous­scolarisée, Andrée Boisclair a permis à de nombreux enfants d’intégrer avec succès le milieu scolaire et de faire des études avancées, contribuant ainsi à changer leur vie. Elle est la fondatrice de l’École oraliste de Québec pour enfants sourds, un lieu de formation et de re cherche en pédagogie et en adaptation scolaire d’envergure internationale.

La plus grande distinction

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9professeurs émérites

La plus grande distinction

Pierre Déry Faculté de médecineLe docteur Pierre Déry a enseigné la pédiatrie et l’infectiologie pé ­diatrique à plusieurs générations d’étudiants, d’externes et de rési­dents entre 1973 et 2011, formant ainsi de nombreux professionnels de la santé qui pratiquent aujour­d’hui aux quatre coins du Québec. Il a aussi joué un rôle déterminant dans le développement de la pédia­trie hospitalière dans la région de Québec. Ainsi, c’est en grande par­tie grâce à sa détermination que le Centre mère­enfant, implanté au CHUL, a vu le jour au début des années 2000.

Marcel Lebel Faculté de médecineFigure marquante de la néphrologie dans le domaine de l’hypertension artérielle au Québec, le docteur Marcel Lebel a œuvré pendant 38 ans au sein du Départe ment de médecine, où il a contribué à la formation de nombreux étudiants en recherches clinique et fondamen­tale. À l’Hôtel­Dieu de Québec du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ), il a établi le pre­mier laboratoire de recherche en hypertension et en néphrologie de la capitale. Il y a mené d’intenses activités de recherche sur l’hyper­tension artérielle primaire et secondaire.

Louis-Jacques Dorais Faculté des sciences socialesChercheur en anthropologie lin­guistique, Louis­Jacques Dorais est un pionnier des études inuites au Québec. Dès le début de sa car­rière, il a encouragé la recherche sur la langue et les communautés inuites en fondant, avec deux émi­nents collègues, l’Association Inuksiutiit Katimajiit. Cette asso­ciation, qui exerce depuis quatre décennies un leadership mondial, a posé les fondements des études inuites à l’Université Laval et au Québec. Ce spécialiste des ques­tions identitaires est aussi mon­dialement réputé pour ses travaux sur la diaspora vietnamienne.

Claude Poirier Faculté des lettres et des sciences humainesCofondateur du Trésor de la langue française au Québec, lin­guiste réputé, Claude Poirier s’est occupé de la description du fran­çais québécois et de son histoire pendant plus de 35 ans. Avec son équipe, il a constitué à l’Université le fonds d’archives sur le français le mieux documenté en Amérique du Nord. Associé à 11 projets de dictionnaires, au Québec et en France, il est surtout reconnu pour la réalisation lexicographique du Dictionnaire historique du français québécois (1998).

Janel Gauthier École de psychologiePionnier de la psychologie de la santé au Québec et architecte de la Déclaration universelle des prin­cipes éthiques en psychologie, Janel Gauthier est reconnu pour son apport au développement de la psychologie comme science et profession. Il a été l’un des pre­miers au Canada à promouvoir le modèle du « savant­praticien », modèle qui est devenu un cadre de référence pour la formation en psychologie clinique. Il préside l’Association internationale de psychologie depuis juillet 2014.

Michel Roy Faculté de médecinePionnier nord­américain des méthodes chirurgicales minimale­ment invasives, le docteur Michel Roy a été le premier gynécologue­oncologue à pratiquer la trachélec­tomie radicale du col utérin assis­tée par laparoscopie, une techni­que qui permet de traiter certains cancers tout en préservant la ferti­lité des femmes. Il a également apporté une contribution remar­quable à la prévention du cancer du col utérin en participant très activement aux travaux de comités nationaux visant l’instauration d’un programme organisé de dépistage et celle d’un registre central dans la province.

Ella Hermon Faculté des lettres et des sciences humainesAu début des années 1980, Ella Hermon est devenue l’unique pro­fesseure du Département d’histoire responsable de l’histoire romaine, un champ majeur de l’historiogra­phie. En 2003, elle a été nommée titulaire de la Chaire de recherche du Canada (niveau 1) en interac­tions société­environnement natu­rel dans l’Empire romain. Sous son leadership, la Chaire a été à l’ori­gine de publications et de colloques qui ont largement contribué à l’avancement de la science et à la reconnaissance de l’Institut d’études anciennes de l’Université.

Jean Sexton Faculté des sciences socialesPionnier des relations industrielles au Québec, Jean Sexton est un expert des relations de travail dans l’industrie de la construction. Au début des années 1970, il a été appelé à siéger au sein de la pres­tigieuse commission Cliche sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction. Tout au long de sa carrière, il a conseillé de nombreuses organi­sations publiques, syndicales et patronales ainsi que plusieurs ministères des gouvernements du Québec et du Canada.

René Lamontagne Faculté de médecineLe docteur René Lamontagne est considéré comme l’un des pion­niers de l’enseignement de la médecine familiale au Québec. Dès 1971, avant même que les unités de mé decine familiale n’existent, il a contribué à la for­mation des tout premiers résidents dans le domaine. Gestionnaire aguerri, il a joué un rôle de pre­mier plan lors de l’im posant pro­jet de rénovation et d’agran dis­sement du pavillon Ferdinand­Vandry. C’est aussi sous son égide que la philanthropie a pris son essor au sein de la Faculté de médecine.

Marcel Viau Faculté de théologie et de sciences religieusesDès son arrivée à la Faculté en 1984, Marcel Viau a piloté la création du certificat en pastorale, un programme encore considéré comme une des plus grandes réa lisations de l’Université hors campus. Il est aussi à l’origine du premier programme de doctorat professionnel en théologie pra­tique dans le monde francophone. Lancé en 2001, ce programme innovateur a positionné l’Univer­sité comme chef de file dans ce domaine, au Canada comme à l’étranger.

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10 scienceen bref

Libérez les livres ! Le lecteur prend un livre qui l’intéresse, l’apporte chez lui, puis le libère dans la nature s’il le souhaite… Tout se fait sans nécessité d’échange ou de retour. Et le service est entiè­rement gratuit ! Tel est l’objectif premier du mouvement Libérez les livres. Dans la der­nière année, pas moins de cinq lieux dédiés à la libération des livres ont été créés sur le cam ­pus. Pour continuer à faire progresser ce mou­vement, voilà que le Bureau de la vie étudiante (BVE) entend former un comité composé d’étudiants et d’employés de l’Université. Ce comité aura notamment pour mandat de créer plus d’endroits de libération des livres sur le campus et de respecter nos grands principes de développement durable (un livre qui trouve de nouveaux lecteurs est un livre en moins au recyclage ou à la poubelle !).

Désireux de faire partie de ce comité ? Écrivez à [email protected]. Pour en savoir plus sur le mouvement : liberezleslivres.com

5 jours pour l’itinéranceEn mars 2015, cinq étudiants vivront l’expé­rience de la rue afin de récolter des fonds pour la cause de l’itinérance. Peut­être avez­vous aperçu l’an dernier l’équipe composée de cinq valeureux étudiants ? Vêtus de gilets orange, ceux­ci ont campé pendant cinq jours près des portes du pavillon Charles­De Koninck et ont amassé 2 000 $. L’argent a ensuite été remis à la Maison Dau phine, dont la raison d’être est de venir en aide aux jeunes de la rue. Partants pour la cause ? Veuillez transmettre une courte lettre de motivation ainsi que votre CV à [email protected] d’ici le 6 octobre, 18 h.

facebook.com/5jours

Moi, j’organise une activité parascolaire !Afin de favoriser les initiatives étudiantes et d’appuyer les étudiants dans leurs projets parascolaires, le Bureau de la vie étudiante gère, chaque année, un programme de soutien financier. Pour déposer une demande de sou­tien financier, il suffit de remplir le formulaire électronique disponible sur le site bve.ulaval.ca. Sont admissibles à ce soutien les associations étudiantes et parascolaires de l’Université ainsi que tous les étudiants qui souhaitent mettre sur pied un projet parascolaire lié à la vie étudiante. Pour plus de détails sur les cri­tères d’évaluation des projets, veuillez consul­ter l’onglet « procédure » sur le site Web. Le comité d’évaluation des demandes de soutien financier se réunira le 23 octobre pour analy­ser les demandes soumises avant le 15 octobre.

Pour information 418 656-2765 ou [email protected]

La publication d’articles scientifiques sur la prise de décision partagée a le vent dans les voiles. Au cours des 15 der­nières années, le nombre d’articles publiés sur le sujet dans les revues médi­cales a augmenté de façon exponen­tielle, révèle une étude publiée dans BMC Medical Informatics and Decision Making par une équipe à laquelle est associée France Légaré, professeure à la Faculté de médecine.

La prise de décision partagée est une approche en vertu de laquelle un méde­cin et son patient prennent ensemble une décision en tenant compte des don­nées scientifiques et des préférences du patient. Elle vise à remplacer l’ap­proche traditionnelle en médecine, la prise de décision par l’expert, de façon à encourager le patient à prendre sa santé en main.

La vitalité de ce champ d’études est manifeste, si on en juge par les données compilées par France Légaré et ses col­lègues suisses. Le nombre d’articles scientifiques publiés annuellement sur le sujet dans les 15 plus grandes revues médicales a grimpé en flèche, passant de 46 en 1996 à 165 en 2011. La proportion d’articles sur la décision partagée dans l’ensemble des articles publiés est encore modeste, 1,2 %, mais elle a quadruplé en 15 ans.

« Plusieurs facteurs ont pu contribuer à cette hausse, analyse la professeure Légaré. Il se peut qu’il y ait plus de tra­vaux sur le sujet et que les éditeurs de revue soient plus ouverts au domaine.

L’intérêt que les décideurs de nombreux pays et le public portent à la question a aussi contribué à cet essor. »

Malgré une plus grande dissémination du concept, la prise de décision partagée tarde à faire des adeptes sur le terrain, constatent les auteurs de l’étude. « Ce n’est pas exclusif à la prise de décision partagée, souligne France Légaré. Les chercheurs en transfert de connais­sances ou en médecine fondée sur les données probantes font face au même problème. D’où mon intérêt à com­prendre comment implanter efficace­ment ces approches en milieu clinique », précise la titulaire de la Chaire de recher­che du Canada en implantation de la prise de décision partagée dans les soins primaires.

Une autre étude qu’elle vient de publier dans Cochrane Database of Systematic Reviews a tenté de percer le secret des programmes d’implantation réussie de prise de décision partagée. Conclusion ? Il n’y a pas de solution miracle, mais les programmes qui s’adressent à la fois aux patients et aux médecins donnent de meilleurs résultats, résume la cher­cheuse. « Pour faciliter l’adoption de cette approche, il faudra offrir aux médecins des formations en lien avec leurs intérêts cliniques, proposer des outils d’aide à la décision aux patients et mener des campagnes de sensibilisa­tion pour le grand public comme en Australie et au Royaume­Uni, où on invite les patients à poser des questions à leur médecin. »

Et il faudra, bien sûr, continuer à dissé­miner l’idée par l’entremise des revues médicales. France Légaré fait sa part à ce chapitre puisqu’elle a déjà signé ou cosi­gné 82 articles sur la prise de décision partagée et qu’elle a d’autres manuscrits en chantier.

Le nombre d’articles sur la décision partagée publiés annuellement dans 15 grandes revues médicales a plus que triplé entre 1996 et 2011

Le grand fosséEn médecine, la science de la prise de décision partagée progresse à grands pas, mais sa mise en pratique tire de la pattepar Jean Hamann

France Légaré a contribué à l’essor des publications sur la prise de décision partagée. Elle a signé ou cosigné 82 articles sur le sujet dans des revues scientifiques. photo Marc Robitaille

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le fil | le 2 octobre 2014 artsen bref

Étoiles éclatéesSimon Laprise, étudiant en arts visuels, pré­sente une exposition qui sort des sentiers bat­tus et qui a pour titre Pop Stars. Composée de tableaux, d’estampes et d’interventions réali­sées sur des affiches et des panneaux publici­taires, l’exposition dévoile une panoplie de portraits inspirés de la culture populaire et de trophées tribaux. Alliant une gestuelle spontanée à un traitement réaliste de la forme, combinant différents médiums et une grande va riété de supports, le corpus propose une réflexion portant sur la surabondance de la publicité, le rapport à l’image et l’abstraction résultant de la marchandisation des concepts. Converse All stars, photo Simon Laprise

Du 29 septembre au 17 octobre, à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Du lundi au vendredi de 9 h à 19 h et le samedi de 12 h à 16 h.

Beau coup pour le LARCBonne nouvelle pour le Laboratoire audionu­mérique de recherche et de création (LARC) de la Faculté de musique : la chanteuse Tanya Tagaq, qui a mixé son album Animism au LARC en septembre 2013, a remporté le prestigieux prix Polaris 2014 pour cet album, lors d’une soirée qui a eu lieu récemment à Toronto. Tanya Tagaq est une interprète de chant guttural originaire du Nunavut. Les finalistes au prix de musique Polaris sont jugés uniquement sur le mérite artistique et la créa­tivité, sans égard au genre musical. Le jury est composé de journalistes culturels, de diffuseurs, de blogueurs et de programma­teurs canadiens.

La musique dans les camps« Trois compositeurs juifs de Croatie : la tra­gédie des camps de concentration », tel est le thème du récital­conférence qu’offrira la pia­niste Tamara Jurki Sviben. Au programme de cet émouvant récital figurent des œuvres pour piano des compositeurs croates Žiga Hirschler, Rikard Schwarz et Alfred Schwarz. Tout au long de ce concert, Tamara Jurkić Sviben parlera de ces compositeurs qui ont vécu la difficile expérience des camps de concentration, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Mercredi 8 octobre à 16 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

L’École d’architecture de l’Université Laval abrite depuis un an une infrastruc­ture d’enseignement et de recherche avant­gardiste : le laboratoire de fabrication numérique, également appelé « fab lab ». Géré par des étu­diants en architecture, le laboratoire a été fondé et est supervisé par un professeur spécialisé en conception numérique, Samuel Bernier­Lavigne. Celui­ci donne éga­lement le cours de maîtrise Atelier numérique.

« Implanter un laboratoire numérique dans une école d’architecture s’inscrit dans une tendance mondiale, explique­t­il. Du jour au len­demain, les idées de l’étu­diant, qui restent trop souvent à l’écran d’ordinateur ou sur papier, deviennent con crètes, matérielles. » Selon lui, les équipements sophistiqués du laboratoire, telles une impri­mante 3D, une découpeuse au laser et une fraiseuse capable de se déplacer sur des axes en X, Y ou Z pour la soustraction de matière, permettent de fabriquer et de tester, à petite ou à échelle réelle, des parties du bâtiment imaginé par l’étu­diant. « Con fronter ses idées à une certaine réalité, poursuit­il, cela bonifie le travail de l’étudiant. Je pense que cela est bien apprécié par les étu­diants, ainsi que par les pro­fesseurs qui peuvent tout de suite juger de la pertinence matérielle d’un projet. »

L’étudiant Jean­Nicolas Bouchard, inscrit à la maî­trise en architecture et pré­sident du laboratoire, abonde dans le même sens. Selon lui, les images à l’écran d’ordi­nateur font perdre contact avec la matière. En revanche, les maquettes physiques

produites au laboratoire per­mettent de voir, même de découvrir, des textures et une qualité lumineuse qu’on ne peut pas voir sur le modèle numérique à l’écran. « Les outils de fabrication nu ­mérique, affirme­t­il, per­mettent un retour au contact de la matière dans la boucle de conception. Une maquette peut être prise, explorée du regard et stimule les sens d’une façon beaucoup plus profonde

et physique que l’écran d’ordi­nateur. Elle donne des idées. Après on dessine et on re ­tourne à l’ordinateur pour enrichir le projet. »

Le laboratoire s’inscrit dans un nouveau courant de de ­sign, celui des « makers ». Cette approche encourage la collaboration et peut se résu­mer par l’accès à des ma chines de fabrication numérique pour tous et par tous. Dans cet esprit, le laboratoire met graduellement en place des collaborations avec certains laboratoires du campus. Ceux du pavillon Gene­H.­Kruger, en sciences forestières, sont un exemple. Le Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture, au pavillon Louis­Jacques­Casault, en est un autre. Ce laboratoire pos­sède des numériseurs 3D à très haute résolution.

Avec ses équipements de pointe, le laboratoire de fabri­cation numérique n’a rien à

envier aux autres écoles d’ar­chitecture du Québec et du Canada. Selon Jean­Nicolas Bouchard, ces ma chines per­mettent d’envisager et de tes­ter de nouvelles façons de construire, qu’il s’agisse de l’enveloppe, de la structure, de la fondation, du toit ou du mur d’un bâtiment.

Cette année, un de ses pro­jets de recherche menés au laboratoire a consisté à fabri­quer, avec l’étudiante Armelle La Chance et au moyen de l’imprimante 3D, un objet tri­dimensionnel qui s’inspire directement de la nature. « Cet objet, indique­t­il , reprend l’algorithme de crois­sance du corail. Le corail constitue un modèle de par­fait équilibre entre la solidité, l’efficacité et la beauté. » À partir de cette structure d’al­lure futuriste, Jean­Nicolas Bouchard a exploré la réalité d’un concessionnaire auto­mobile du 21e siècle avec des installations pour la recharge des batteries électriques et la location de voitures. « J’ai voulu voir, par exemple, s’il était possible de faire entrer le mouvement des voitures à travers le bâtiment pour faire en sorte de contenir le son. »

Le laboratoire s’inscrit dans un nouveau courant de design, celui des « makers »

Bienvenue à l’ère de l’impression 3DLe laboratoire de fabrication numérique permet aux étudiants en architecture d’explorer de nouvelles formes et de confronter leurs idées aux contraintes physiques des matériauxpar Yvon Larose

Une partie de l’équipe du laboratoire de fabrication numérique de l’École d’architecture. photo James Brillon

Cet objet d’allure futuriste, qui s’inspire de la forme du corail, est la maquette physique du modèle numérique conçu par Jean-Nicolas Bouchard pour son projet de concessionnaire automobile du 21e siècle. Il a été fabriqué à l’aide de l’imprimante 3D du laboratoire. Cette machine numérique ajoute en alternance de fines couches de poudre de plâtre et de fines couches d’adhésif. photo Jean-Nicolas Bouchard

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en bref

Marché de Noël  Le Marché de Noël responsable est un événe­ment qui vise à sensibiliser la communauté universitaire à la consommation responsable durant le temps des Fêtes, tout en permettant à des associations ou groupes de l’Université d’amasser des fonds pour leurs activités. L’an dernier, la vente de biscuits, pâtisseries, cactus, thé et café équitables, billets pour les Treize et forfaits à la forêt Montmorency avaient permis de financer plusieurs projets étudiants. Cette année, le Marché aura lieu le mardi 2 dé cem­bre, de 10 h à 15 h 30, à l’atrium du pavillon Charles­De Koninck. Désireux de vendre des produits locaux et écoresponsables pour financer vos activités ? Remplissez avant le 17 octobre le formulaire disponible sur le site Dévelop pement durable (onglet « Implication ») au www2.ulaval.ca/developpement­durable.

Pour information : 418 656-2131 poste 8381 ou [email protected]

L’Antiquité sous toutes ses couturesSous la responsabilité de Jean­Marc Narbonne, professeur à la Faculté de philo­sophie, 28 chercheurs provenant notamment d’éta blissements de la France, du Brésil et des États­Unis se regrouperont, dès le début d’oc ­to bre, pour amorcer un partenariat internatio­nal. Le projet « Raison et révélation. L’héritage critique de l’Antiquité », qui est à la base de ce regroupement, entraînera la tenue d’une série d’activités, et ce, jusqu’en 2021. Plus précisé­ment, l’étude de l’héritage critique antique (libre expression, libre pensée, droit de cri­tique vis­à­vis des dogmes et des lois, accès pluriel et non conflictuel au divin, etc.) et son incidence sur le développement ultérieur de la culture occidentale seront au cœur des ren­contres. Le projet de partenariat sera officiel­lement lancé ce jeudi 2 octobre, avec la venue de deux co chercheurs, Olivier Boulnois et Philippe Hoffmann de l’École pratique des hautes études de Paris. Le premier présentera une conférence à 11 h 30 au local 813 du pa villon Félix­Antoine­Savard, alors que le second offrira une communication à 17 h au local 5242 du pavillon Charles­De Koninck. Ces conférences sont ouvertes à tous.

Formation continueVous souhaitez développer vos compétences professionnelles tout en conciliant études, tra­vail et vie personnelle ? Pourquoi ne pas envi­sager de vous inscrire à l’un des programmes offerts à la Direction générale de la formation continue ? Axés sur la pratique, ces pro­grammes vous permettent d’appliquer vos nouvelles connaissances dans votre milieu de travail dès le début de votre formation.

Pour en savoir plus sur ces programmes: dgfc.ulaval.ca

La huitième session extraor­dinaire de la Commission mondiale d’éthique des con­naissances scientifiques et des technologies (COMEST) de l’UNESCO s’est ouverte hier sur le campus. Organisée par la Commission de l’éthique en science et en technologie du Québec, cette rencontre de deux jours, qui se déroule pour la première fois en

Amérique du Nord, réunit des experts en éthique, des scientifiques et des représen­tants de pays membres de l’UNESCO. Leurs échanges portent sur la révision de la Recommandation de 1974 concernant la condition des chercheurs scientifiques, sur l’éthique des technologies convergentes et ses consé­quences sur le développement

durable ainsi que sur les iné­galités dans la gouvernance éthique de la science et des technologies. Dans la foulée de cette rencontre, un sympo­sium international sur les défis de la sécurité de l’eau et leurs dimensions politique, technique et éthique aura lieu le vendredi 3 octobre au Grand Salon du pavillon Maurice­Pollack.

L’événement est organisé par l’Institut Hydro­Québec en environnement, développe­ment et société de l’Université Laval.

Pour information : ethique.gouv.qc.ca et ihqeds.ulaval.ca. De plus, pour lire l’article du Fil portant sur le sym-posium international : bit.ly/1v0Hy87

Le 24 septembre, lors du Gala des prix d’excellence Cecobois présenté à Québec, le stade TELUS­Université Laval s’est vu attribuer le prix d’excel­lence de la catégorie Bâtiment institu­tionnel de plus de 1000 m2. Cecobois souligne entre autres l’intégration habile des structures en arches à

l’architecture. Les 13 arches en bois lamellé­collé à inertie variable de ce bâtiment durable atteignent une portée libre de 68,5 mètres entre les appuis, et la structure, laissée apparente, crée une ambiance chaleureuse. L’équipe du projet comprend ABCP Architecture, Coarchitecture avec la collaboration

de HCMA, BPR+, Consortium Génivar et Cima+, Pomerleau ainsi que Nordic Structures Bois. En décembre dernier, le stade avait également remporté le Prix édifices publics et institution­nels et le Prix spécial du jury aux Mérites d’architecture de la Ville de Québec.

La COMEST sur le campus

Un prix d’excellence au stade TELUS-Université Laval

photo Marc Robitaille

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Un trop jeune âge, des problèmes de consommation ou de santé mentale et le suicide d’un parent sont au nombre des circonstances évoquées

Les mères dont l’enfant biolo­gique est adopté ou placé de façon permanente en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse passent par toute une gamme d’émotions – on s’en doute – assez négatives. Perdre la garde de son enfant repré­sente un véritable deuil. À cette souffrance s’ajoutent la culpabilité et la honte liées au sentiment d’être une mauvaise mère. La baisse d’estime de soi causée par l’impression de ne pas être une « vraie femme » ou encore une « vraie mère » est un autre aspect mentionné par les 12 parti cipantes inter­viewées par Julie Noël qui, dans son mémoire en service social, s’est penchée sur le vécu de ces femmes.

Âgées en moyenne de 32 ans, les répondantes avaient eu de 1 à 4 enfants, dont l’âge variait entre 20 mois et 24 ans. La plu­part de ces enfants étaient pla­cés ou avaient été placés en famille d’accueil jusqu’à leur majorité. Deux enfants avaient été adoptés. Si cer taines mères n’avaient plus de contact avec leur enfant, d’autres possé­daient des droits de visite.

Interrogées sur les circons­tances les ayant menées à perdre la garde de leur enfant, les femmes ont évoqué leur trop grande jeunesse au moment de tomber enceintes, des problèmes de consomma­tion ou de santé mentale, le suicide d’un parent ou encore des attentes trop élevées de la part de la Direction de la pro­tection de la jeunesse. « Il

semble que ce soit une série d’événements qui ont fait qu’elles n’étaient pas capa­bles de reprendre le dessus, résume Julie Noël. La plupart des femmes comprenaient pourquoi on leur avait retiré la garde de leur enfant, sauf deux qui étaient très en colère. La première estimait

qu’elle aurait pu garder son enfant si on lui avait fourni de l’aide, tandis que la seconde, mère d’un enfant plus vieux dont elle avait la garde, ne comprenait pas qu’on lui ait permis de garder cet enfant et non l’autre. »

Certaines femmes, qui avaient deux ou trois enfants placés de façon permanente, ont indiqué qu’elles espé­raient bien avoir la chance de vivre un jour l’expérience d’être mère jusqu’au bout, en d’au tres termes, qu’on les juge suffisamment capables de s’occuper de leur enfant. « Elles étaient convaincues que la maternité était essen­tiellement une question d’amour, alors qu’on sait que les enfants ont aussi besoin de soins, ce que pour toutes sortes de raisons ces femmes ne sont pas en mesure de leur accorder, souligne Julie Noël. On doit comprendre que ces femmes n’ont souvent pas d’autre reconnaissance sociale que le fait d’être mère. »

Malgré toutes les difficultés, certaines femmes arrivent à reprendre le contrôle de leur vie. C’est le cas de celles qui admettent que leur situation n’est pas facile à vivre, mais qu’il faut l’accepter. D’au tres intègrent le marché du travail ou participent à un pro­gramme d’insertion profes­sionnelle. Le fait d’avoir une intervenante de la Di rection de la protection de la jeunesse avec laquelle on se sent en confiance aiderait également à consolider une identité haute­ment fragilisée. Cela dit, toutes les participantes ont aimé pou­voir raconter l’histoire de leur vie, comme si, en en parlant, elles en recollaient quelques morceaux.

La honte et la culpabilité sont le lot des femmes qui perdent la garde de leur enfant par Renée Larochelle

On ne naît pas mère

La moitié des mammographies pro­duites il y a dix ans dans des cliniques québécoises de dépistage du cancer du sein ne satisfont pas aux critères de qua­lité de l’Association canadienne des radiologistes (ACR). Le principal élé­ment qui pose problème est le position­nement du sein dans l’appareil d’image­rie médicale, révèle une étude dirigée par des chercheurs de la Faculté de médecine, qui paraît dans le dernier numéro du Canadian Association of Radiologists Journal.

Marie­Hélène Guertin, chercheuse à l’Institut national de santé publique du Québec et étudiante au doctorat à l’Uni­versité Laval, son directeur de thèse, Jacques Brisson, professeur au Dé par­tement de médecine sociale et préven­tive, et 9 autres chercheurs ont choisi au hasard 197 mammographies effectuées entre 2004 et 2005 dans des cliniques participant au programme québécois de dépistage du cancer du sein. Les cher­cheurs ont soumis ces images à l’œil avisé de deux radiologistes expérimen­tés, qui devaient déterminer si elles répondaient aux critères de qualité utili­sés par l’Association canadienne des radiologistes pour accréditer les clini­ques de mammographies.

Leur verdict : 50 % de ces mammogra­phies n’obtiennent pas la note de pas­sage. Dans l’ensemble, 37 % des mam­mographies sont jugées de qualité insa­tisfaisante en raison d’un positionnement inadéquat du sein. Par exemple, l’image ne permet pas de voir clairement tous les tissus mammaires ou elle inclut trop de replis de peau. Certaines caractéristi­ques des patientes influencent égale­ment la qualité des images. Ainsi, les mammographies des femmes ayant un indice de masse corporelle de 30 ou plus sont insatisfaisantes dans 68 % des cas.

« Les images que nous avons étudiées ont été faites il y a dix ans et, depuis, la technologie de la mammographie est passée au numérique, souligne Marie­Hélène Guertin. Il y a peut­être eu une amélioration du côté du positionnement du sein effectué par les technologues, mais ça demeure encore aujourd’hui le défi majeur de cet examen. »

Il ne faut pas conclure que les images jugées insatisfaisantes ne peuvent ser­vir à poser un bon diagnostic, souligne la chercheuse. D’ailleurs, le taux de détection de cancer du sein au Québec se compare avantageusement à ce qui est observé dans les autres provinces canadiennes. « Nos résultats indiquent plutôt que les images s’éloignent par­fois de l’idéal à atteindre. Il faut dire que les critères de qualité de l’ACR sont très élevés. Même les meilleurs techno­logues n’obtiendraient pas une note parfaite. Parfois, en raison des caracté­ristiques physiques des patientes, le bon positionnement est pratiquement impossible à obtenir. De l’avis même des technologues, la mammographie est l’un des examens radiologiques les plus difficiles à réaliser. »

La chercheuse tentera maintenant de déterminer s’il existe un lien entre la qualité des mammographies et la détec­tion des cancers. Elle évaluera égale­ment comment les caractéristiques des technologues – notamment leur formation pratique et théorique, leur expérience et le volume d’examens mammographiques – influencent la qualité des images.

Un examen à améliorer

Le bon positionnement du sein demeure le défi majeur de la mammographiepar Jean Hamann

Plus du tiers des mammographies ne répondent pas aux critères de qualité de l’Association canadienne des radiologistes en raison d’un positionnement inadéquat du sein. photo Bill Branson/NCI

Perdre la garde de son enfant représente un véritable deuil. À cette souffrance s’ajoutent la culpabilité et la honte liées au sentiment d’être une mauvaise mère.

Il ne faut pas conclure que les images jugées insatisfaisantes ne peuvent servir à poser un bon diagnostic, mais plutôt qu’elles s’éloignent d’un idéal à atteindre

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L’étudiant Alexandre Genois rentre d’Italie où il a fait la plus longue et la plus difficile course d’endurance au mondepar Yvon Larose

Un athlète hors du commun

Dimanche dernier, le 28 septembre, les ama­teurs de courses de longue distance de par le monde ont tourné leur attention vers les villes de Montréal et de Berlin, où se déroulait leur marathon annuel. Mais pour un coureur de très longues distances comme l’étudiant en droit Alexandre Genois, l’épreuve classique de 42,2 kilomètres, reconnue pendant long­temps comme le summum de la course d’en­durance, est loin de constituer un défi. « Des marathoniens vont dire qu’ils ont “frappé un mur” au 32e kilomètre et qu’ils ont eu de la difficulté à continuer, explique­t­il. Mais dans une course de 330 kilomètres comme le Tor des Géants, en Italie, on “frappe plusieurs murs” ! Ça va moins bien, on a le goût d’aban­donner mais on trouve la motivation pour continuer. »

Alexandre Genois a 24 ans. Ce remarquable athlète de 1,95 mètre et 90 kilos fait de la course de compétition depuis l’âge de 16 ans. Particulièrement endurant, il se spécialise dans les courses d’ultralongue distance depuis 2006.

Le Tor des Géants est reconnu comme la plus exigeante des courses à pied en milieu naturel. Cette course se déroule sur une très longue distance dans un environnement très accidenté, mais combien grandiose, la vallée alpine d’Aoste, au nord de l’Italie. Dans ce décor à couper le souffle, le parcours en forme d’anneau traverse une trentaine de villages et de hameaux. Le Tor comprend une série de montées et de descentes de 25 cols de plus de 2 000 mètres d’altitude chacun. Pour tenir le coup durant ce défi quasi surhumain, les athlètes ont accès à des postes de ravitaille­ment. Tous les 50 kilomètres, ils peuvent s’ar­rêter dans des « bases de vie » pour dormir quelques heures.

Le 7 septembre, 760 participants ont pris le départ à Courmayeur. Ils avaient 150 heures pour terminer l’épreuve, ce qu’ont réussi à faire 444 d’entre eux. L’étudiant en droit du Québec a complété sa course en 128 heures, au 209e rang. « Je suis très satisfait, soutient­il. D’autant que j’y allais avec l’objectif de finir la course. C’était ma première participation et j’affrontais des coureurs expérimentés. Je l’ai fait jusqu’au bout. C’est du parcours ! On va au bout de soi­même. »

Alexandre Genois a perdu 10 kilos durant sa très longue course. Il dormait entre deux et trois heures par nuit. Son périple a été ponctué de deux grosses périodes d’orages. « Après avoir marché deux heures dans la boue, souligne­t­il, j’étais bien content de trouver un refuge. » Il s’est parfois retrouvé seul sur les sentiers de montagne pendant des périodes de quatre ou cinq heures. Il devait aussi s’ajuster à de grandes variations de température. « Au bas d’un col il faisait 15 degrés, raconte­t­il. Une fois au sommet, le mercure était descendu sous zéro. » Durant les ascensions, l’écosystème se modifiait graduellement du tout au tout : d’abord des arbres, ensuite des plantes, enfin de la roche. Et les ennuis de santé ? « Je n’ai pas eu de problèmes aux pieds ni aux genoux, répond­il. Tout a bien été. C’est rare. En Martinique, en 2013, j’ai failli aban­donner parce que j’avais trop d’ampoules aux pieds. »

En guise de préparation au Tor des Géants, Alexandre Genois a effectué une randonnée de 900 kilomètres durant un mois, cet été, en Espagne, avec un sac de 25 kilos sur son dos. En temps normal, son entraînement com­prend de la course à pied, de la natation et du ski de fond l’hiver. « Tout tourne autour des sports d’endurance, explique­t­il. Par exem­ple, faire des sorties de quatre ou cinq heures en ski de fond, j’aime ça ! »

Selon lui, d’autres épreuves extrêmes comme le Tor des Géants devront naître afin de lui permettre de repousser encore plus ses limites. « Sinon, dit­il, je créerai différents défis pour me permettre d’exploiter au maxi­mum mes ressources athlétiques. » Plus que jamais son objectif consiste à se rendre le plus loin possible, tant physiquement que men­talement. « Je veux aller voir plus loin, affirme­t­il. Je veux tester les limites d’endurance du corps humain, lesquelles semblent très, très élevées. »

Rien ne semble effectivement freiner Alexandre Genois, qui se distingue aussi par sa grande polyvalence. En février dernier en Floride, il prenait part à un ultratriathlon, ou double Ironman. C’était sa première expé­rience du genre. Il a d’abord terminé troi­sième aux 7,6 kilomètres de nage, puis sixième aux 360 kilomètres de vélo. En fin de soirée, il entamait les 84 kilomètres de course à pied au programme. « Au sixième tour de la boucle, le froid et la fatigue m’ont envahi », raconte­t­il. Après un repos d’une vingtaine de minutes, il se voit incapable de repartir. Il s’agissait de son premier abandon sur une épreuve de 30 heures ou plus. Mais le len­demain midi, il reprenait la course et ter­minait le parcours à 19 h. « Les gens sur place avaient un peu de mal à croire à ce qui venait d’arriver, rappelle­t­il. C’était la première fois qu’un athlète faisait un retour aussi significatif, selon le directeur de la course. »Alexandre Genois à son arrivée à Courmayeur après cinq jours et huit heures d’efforts dans les

Alpes italiennes lors du Tor des Géants. photo Alexandre Genois

En février 2014 en Floride, Alexandre Genois a terminé sixième aux 360 kilomètres de vélo lors d’un ultratriathlon, ou double Ironman. photo Katie Riston

«Je veux tester les limites d’endurance du corps humain, lesquelles semblent très, très élevées

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en bref

Vivement l’entraînement !Saviez­vous que les étudiants inscrits à 12 cré­dits à l’Université bénéficient d’un tarif spécial sur l’abonnement à la salle d’entraînement ? Avec plus de 100 stations cardiovasculaires, dont plusieurs sont munies d’écrans tactiles qui permettent un accès à Internet, 75 appa­reils de musculation et une section aménagée spécialement pour les femmes, il va sans dire qu’un abonnement de 8 mois à 13,50 $/mois est une véritable aubaine pour les étudiants ! En plus, la salle est fenestrée sur deux étages et répond aux attentes les plus élevées dans le domaine de l’entraînement à Québec. Les membres de la salle ont aussi droit à plusieurs privilèges, dont celui d’obtenir un programme d’entraînement complet élaboré par un kiné­siologue et celui de consulter au besoin un nutritionniste. Bref, tout est en place pour favoriser la motivation et l’entraînement tout au long de l’année ! photo PEPS

Pour vous inscrire : 418 656-PEPS. Pour connaître tous nos tarifs, consultez le peps.ulaval.ca.

Football : duel d’équipes invaincuesCe sont deux formations invaincues qui s’af­fronteront sur le terrain du stade TELUS­Université Laval dimanche après­midi. D’un côté, le Rouge et Or, qui vise une 23e victoire consécutive et une 68e de suite sur son terrain, 2 records nationaux qu’il tentera de prolonger. De l’autre, les Stingers de Concordia, qui n’avaient pas remporté un seul match l’an der­nier mais qui, après un changement d’entraî­neurs, ont le vent dans les voiles cette saison. Ce duel permettra de déterminer quelle équipe trônera seule en tête de la ligue universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Le botté d’envoi est prévu pour 13 h.

Les billets sont disponibles au 418 656-3668.

Samedi 4 octobreCross-country | Invitation Rouge et OrPlaines d’Abraham | 12 h

Dimanche 5 octobreFootball | ConcordiaStade TELUS­Université­Laval | 13 h

Vendredi 10 octobreVolleyball | Ryerson (hors­concours)PEPS | 19 h 30

Samedi 11 octobreRugby | MontréalStade TELUS­Université­Laval | 13 h

Campus dynamique

Le mardi 23 septembre dernier, plus de 200 personnes se sont donné rendez-vous pour l’activité Les escaliers ça marche organisée par Mon équilibre UL. Malgré une température incertaine, les participants, membres du personnel et étudiants de l’UL, ont gravi 606 757 marches. Bravo et à l’an prochain ! photo PEPS

C’est du moins ce que souhaite l’entraîneur­chef du Rouge et Or Félix­Antoine Lapointe. Son équipe de cross­country s’élancera sur les plaines d’Abraham, sa medi, pour la troisième compétition provin­ciale de la saison. Si son espoir se concrétisait, il s’agirait du deuxième doublé sur le circuit québécois de l’histoire du club, l’autre ayant eu lieu en 1986.

Le Rouge et Or vise un doublé en cross-country

Dominante sur le circuit universitaire québécois la saison dernière, la formation masculine de cross-country du Rouge et Or pourrait bien devoir partager les honneurs avec l’équipe féminine cet automnepar Stéphane Jobin

« C’est excitant cette année parce que notre al igne­ment féminin nous permet d’as pirer aux grands hon­neurs au niveau provincial », explique­t­il.

Parmi les nouvelles venues, Va l é r i e B é l a n g e r, u n e étudiante­athlète qui repré­sentait auparavant l’Univer­sité de Sherbrooke, mais qui a choisi notre université pour

compléter sa résidence en médecine, se distingue parti­culièrement. Retirée du cir­cuit provincial lors des deux dernières années, la jeune femme n’en conserve pas moins un beau palmarès : elle a terminé troisième au cham­pionnat SIC 2009 à Kingston, ce qui lui a permis de partici­per au championnat mondial universitaire en 2010.

Chez les garçons, le noyau de l’équipe demeure le même que l’an dernier. L’équipe avait alors compté 13 coureurs en tête du championnat RSEQ, du jamais vu. « Les athlètes ont tous progressé dans la der­nière année. L’ob jectif de ­meure une médaille au cham­pionnat national », avoue l’en­traîneur. En plus, Tommy Lecours s’ajoute à l’équipe. Membre du Rouge et Or lors de ses débuts au niveau uni­versitaire, il ef fectue un retour à l’Université Laval après un séjour de trois ans chez les Gryphons de Guelph.

Cette année, les champion­nats provincial et national auront tous deux lieu sur des parcours inconnus des athlètes du Rouge et Or. Le championnat du RSEQ tien­dra sa compétition finale à Grand­Mère, sur un terrain de golf, alors que celui du SIC se déroulera pour la première fois à Saint­Jean de Terre­Neuve et sera organisé par l’Université Memorial.

Parmi les nouvelles venues, Valérie Bélanger, une étudiante en médecine se distingue par ticuliè rement

Cette année, les championnats provincial et national auront tous deux lieu sur des parcours inconnus des athlètes du Rouge et Or. photo Yan Doublet

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16 au fil de la semaine

Protection de l’eau potable

L’enjeu de la protection des sources est de première importance pour sécuriser l’alimentation en eau po table des diverses com­munautés ainsi que pour pérenniser les sources d’ap­provisionnement en eau potable. C’est pourquoi Catherine Mercier Shanks, du ministère du Dévelop­pement durable, de l’Envi­ronnement et de la Lutte contre les changements cli­matiques, viendra présen­ter, lors d’une conférence­midi de l’École supérieure d’aménagement du terri­toire et de développement régional, les récents déve­loppements touchant les règlements sur la protec­tion des sources destinées à l’alimentation en eau potable au Québec. Elle décrira également les dé ­marches d’analyse de la vulnérabilité des sources.

Vendredi 3 octobre, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour infor-mation : [email protected]

Des poux au service de l’archéologie

Connaissez­vous l’archéo­entomologie ? Il s’agit de l’étude des insectes fossiles dans le but de reconstituer les activités humaines pas­sées. L’Université Laval a contribué à la formation d’une spécialiste dans le domaine, Véronique Forbes, aujourd’hui professeure à l’University of Aberdeen, au Royaume­Uni. Dans le cadre des archéo­vendredis, elle présentera une confé­rence intitulée « Les coléop­tères, poux et puces prove­nant du site Yup’ik de Nunalleq en Alaska et le potentiel de l’archéoento­mologie dans l’étude des modes de vie des peuples autochtones de l’Arctique ». Les fossiles analysés per­mettent à la chercheuse d’émettre des hypothèses sur le mode de vie des ha bitants de l’Alaska entre les 14e et 17e siècles avant Jésus­Christ.

Vendredi 3 octobre, de 15 h 30 à 16 h 30, à la salle 320 du pavillon Camille-Roy (Vieux- Québec). Entrée libre.

Parcours du développement durable

Depuis 2007, l’Université a mis en place une démarche de développement durable afin de devenir un établisse­ment modèle en ce domaine. Si vous souhaitez avoir un aperçu des différents projets sur le campus qui s’ins­crivent dans cette démarche, pourquoi ne pas participer au « Parcours du développe­ment durable » ? Ce tour guidé d’environ une heure, animé par un étudiant, vise à faire découvrir les points d’intérêt de l’Université en la matière. Vous en appren­drez davantage sur les toits verts, la Coop Roue­Libre, les espaces verts et les boi­sés, etc.

Mardi 7 octobre, de 11 h 30 à 12 h 30. Le départ a lieu dans le vestibule (près de la cafétéria) du pavillon Alexandre-Vachon. Aucune inscription requise. Pour information : [email protected]

Après l’affaire Snowden

Le centre pour la sécurité internationale des HEI accueille le conférencier Didier Bigo, professeur au King’s College, pour une rencontre sous le thème « Sécurité, renseignement, surveillance et obéissance après Snowden ». Le confé­rencier évoquera dans sa communication quatre con­troverses actuelles : la sur­veillance à grande échelle dans le recueil des données, la justification des logiciels de profilage au regard des motifs traditionnels invo­qués par les États (comme la lutte contre l’antiterrorisme), les normes éthiques des régimes démocratiques qui doivent marquer une diffé­rence entre les démocraties et les régimes totalitaires et, finalement, les échanges transnationaux de données qui ont un effet sur la sécu­rité nationale des États.

Mercredi 8 octobre, de 11 h 45 à 13 h, à la salle 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Inscription obligatoire : [email protected]

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Safari d’observation de l’orignal

La forêt Montmorency vous propose de venir rencontrer le plus grand cervidé de la planète dans son milieu natu­rel. L’activité comprend une petite présentation de l’ori­gnal, une randonnée guidée dans une sapinière à bouleau blanc avec le guide naturaliste Pierre Vaillancourt, qui en profite pour vous faire découvrir la faune et la flore de l’endroit, et une période d’affût dans un mirador d’une durée minimum d’une heure pour l’observation de l’ani­mal. Le taux de succès d’observation de l’orignal s’élève à 80 %. D’autres espèces peuvent être observées durant la randonnée : castors, porcs­épics, renards, sauvagine et oiseaux de proie. Des jumelles et des télescopes sont prê­tés. Les longs déplacements sur le territoire s’effectuent en minibus, mais il faut être en mesure de par courir de 2 à 3 kilomètres à pied en sentier et hors piste.

Tous les jeudis jusqu’au 30 octobre, départ en minibus à 14 h devant les résidences (13 h 30 à partir du 10 octobre). Coût : 54 $ (plus taxes), membres UL : 50,60 $ (plus taxes). Durée : environ 7 heures. La même activité est offerte, sans transport, les vendredis, samedis et dimanches, à 15 h 30, à la forêt Montmorency. Coût : 35 $ (plus taxes), membres UL : 31,50 $ (plus taxes).

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Travailler à l’étranger

Vous rêvez de vivre une expérience de travail en Australie ou au Chili ? Ce rêve est peut­être à votre portée. L’atelier « L’emploi à l’international : première expérience à l’étranger ? Faites les bons choix et préparez­vous à partir » s’adresse aux personnes désireuses d’en apprendre davantage sur les principaux programmes de stage et d’em ploi à l’étranger. Pré­senté conjointement par le Centre d’aide aux étudiants et le Service de placement, cet atelier vous présentera les différentes étapes à sui­vre pour obtenir un emploi et bien profiter d’une expé­rience de travail ailleurs dans le monde.

Mercredi 8 octobre, de 11 h 30 à 13 h, au local 3105 du pavillon Maurice-Pollack. Entrée libre. Pour informa-tion : aide.ulaval.ca

Énergie et société

Les enjeux associés à la tran sition énergétique en ­traînent toute une série de questions et de réflexions sur l’importance des mouve­ments de la société civile dans le choix des énergies employées par une nation. Dans sa conférence « La tran ­sition énergétique à l’épreuve de la société ? », Stéphane La Branche, chercheur asso­cié au Laboratoire du CNRS Pacte et coordonnateur de la Chaire Planète Énergie Climat à l’Institut d’études politiques de Grenoble, s’in­téressera particulièrement à la notion de la métagouver­nance climatique et à sa mise en œuvre dans les sociétés occidentales.

Mercredi 8 octobre, à 16 h 30, à la salle 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Entrée libre. Pour informa-tion : [email protected]

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