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Volume 48, numéro 24 21 mars 2013 L’Université s’est entendue avec le gouvernement du Québec pour atténuer les effets des coupes budgétaires. À sabrer : 9 M$ en deux ans. p3 Un nouvel ouvrage célèbre le Nord, terre austère et ensorcelante. p13 Entente sur les compressions photo Guillaume D. Cyr

Le Fil 21 mars 2013

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 21 mars 2013

Volume 48, numéro 24 21 mars 2013

L’Université s’est entendue avec le gouvernement du Québec pour atténuer les effets des coupes budgétaires. À sabrer : 9 M$ en deux ans. p3

Un nouvel ouvrage célèbre le Nord, terre austère et ensorcelante. p13

Entente sur les compressions

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2 actualités ULen bref

Conférence du ministre de la JusticeLe Bureau d’information juridique de l’Univer-sité enchaîne les bonnes nouvelles depuis qu’il a célébré son 25e anniversaire. Voilà qu’il orga-nise une conférence-midi avec nul autre que le ministre québécois de la Justice. Me Bertrand St-Arnaud partagera ses réflexions sur l’enjeu collectif que constitue l’accessibilité à la jus-tice. Il se penchera notamment sur les mesures implantées afin de faciliter le recours au sys-tème judiciaire pour tous les citoyens. Service d’information gratuit offert à la population de Québec, le Bureau est tenu de façon béné-vole par les étudiants de la Faculté de droit. L’an dernier, il a été finaliste dans la catégorie Professionnel en devenir au Gala de la relève en or, présenté par la Coop Zone.

Jeudi 28 mars de 11 h 30 à 12 h 20, au local 2D du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Coop Zone lauréate au gala des FidéidesLa Coop Zone a remporté le Fidéide de la caté-gorie « Commerce de détail ». Les entreprises lauréates ont été dévoilées le 14 mars lors d’un gala organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. Plus de 700 per- sonnes de la communauté d’affaires de la région ont assisté à cette 30e soirée des Fidéides au Centre des congrès de Québec. Coop Zone, qui compte 70 000 membres et 10 succur- sales dans la ville de Québec, s’est démarquée de ses compétiteurs par son offre de services diversifiée et sa nature coopérative. Notons que l’entreprise avait remporté ce prix une pre-mière fois en 2006. Elle a reçu de nombreuses reconnaissances ces dernières années, notam-ment en étant nommée librairie universitaire canadienne numéro 1 par le Globe and Mail.

Bienvenue à Expo-sciencesEn fin de semaine se tient sur le campus la finale d’Expo-sciences Hydro-Québec pour les régions de Québec et Chaudière-Appalaches. Organisé par la Boîte à science, cet événement annuel permet à des jeunes de 12 à 20 ans de partager avec le public le fruit de leurs découvertes et discuter des sujets scientifiques qui les passionnent. Plus de 15 000 jeunes y présentent des projets d’expérimentation, de conception ou de vulgarisation dans des domaines aussi variés que l’environnement, l’ingénierie, la chimie et les sciences de la santé. La cérémonie de remise des prix se tiendra le samedi à 20 h au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins.

Du 22 au 24 mars, dans l’atrium du pavillon Alphonse-Desjardins.

Le ministre Bertrand St-Arnaud photo Commission des services juridiques

Irina Bokova lors de la réception de son doctorat honorifique, le 7 mars. photo Marc Robitaille

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Josée Sauvageau, directrice des communications par intérim

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Clémence Cireau, Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Catherine Lévesque, Dave O’Farrell, Brigitte TrudelRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

L’UNESCO parrainera le 81e

congrès de l’Acfas, qui se tien-dra du 6 au 10 mai à l’Univer-sité. Irina Bokova, directrice générale de l’organisation, en sera la présidente d’honneur. Une alliance pour défendre le savoir dans le monde.

« Dès 1923, l’Acfas a fait le choix stratégique de miser sur l’intelligence et la science comme piliers du développe-ment. C’est le pari que nous devons faire aujourd’hui pour relever les défis du dévelop-pement humain. L’UNESCO s’y engage, avec toute la force de son mandat », précise la dirigeante, en parlant du patronage accordé, en colla-boration avec la Commission canadienne pour l’UNESCO.

En effet, l’Acfas et l’Orga-nisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture misent sur l’intelligence et la science comme source de dévelop-pement au Québec et dans le monde. Le mandat du congrès « Savoirs sans fron-tières » est clair. Dépasser les frontières entre les disci-plines. Faire rayonner la re- cherche dans la Francophonie et à l’échelle internationale.

L’Acfas et l’UNESCO s’allient pour le savoir

Le programme se précise pour le congrès qui se déroulera à l’Université début maipar Clémence Cireau

Favoriser le dialogue science et société.

Pour cela, le congrès réu-nira 6000 participants, dont 500 chercheurs étrangers issus de plus de 30 pays, constituant ainsi le plus grand rendez-vous scientifique de la francophonie. Près de 4000 communications libres et plus de 200 colloques thé-matiques auront lieu sur le campus, couvrant la diversité de la recherche universitaire.

Parmi les nombreux par-ticipants, les chercheurs de l’Université Laval, hôte du congrès et première univer-sité francophone d’Amérique, soulèveront des questions multiples. La reconstruc-tion de tissus vivants par le génie tissulaire a-t-elle un futur prometteur au Québec? Comment faire avancer la gestion de l’éducation au-delà des frontières? Quelle place peut encore avoir la théo-logie de nos jours? Les pro- grammes de formation artisti-que laissent-ils place à la créa-tion? Quels sont les rites des adolescents d’aujourd’hui? Qu’en est-il du libre accès à la science? Quelles sont les der-nières avancées concernant

les matériaux renouvelables à l’ère d’une économie verte ?

Des activités de découverte seront également propo-sées. Pour ceux qui préfèrent apprendre tout en prenant l’air, un parcours pédestre à la découverte des œuvres d’art public sera organisé sur le campus. Un 5 à 7 sur « La peur d’avoir peur… risque et criminalité » offrira la possibi-lité de débattre avec Stéphane Leman-Langlois, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la surveillance et la construction du risque. Une exposition mettra en valeur la science grâce aux photographies gagnantes

du concours La preuve par l’image.

La présidente de l’Acfas, Louise Dandurand, s’est réjouie que l’événement soit endossé cette année par un grand organisme interna-tional. « Par ce geste de sou-tien, l’UNESCO reconnaît la convergence entre ses valeurs, celles de l’Univer-sité Laval et celles de l’Acfas. Une éducation de qualité pour tous et la diffusion des savoirs constituent les clés de l’établissement d’une société du savoir inclusive. »

Programme du congrès : www.acfas.ca.

ConVention CoLLeCtiVe PouR Les PRoFessionneLs De ReCheRCheLe 13 mars, le vice-recteur aux ressources humaines, Michel Beauchamp, et la présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche, Rachel Lépine, ont signé la convention collective intervenue entre l’Université et le Syndicat. Cette entente, qui vient à échéance le 29 mars 2016, com-porte quelques changements importants par rapport aux conventions antérieures. Notons entre autres une restructuration des échelles salariales échelon-née jusqu’à 2016, une hausse de l’âge maximal de cotisation au régime de retraite, une augmentation du nombre de jours de vacances et l’introduction d’un congé sans traitement. Sur la photo : Renée Bellemare, Boris Mayer-St-Onge, Denyse Lamothe, Luc-André Lévesque, Guy Allard, Claude Paradis, Michel Beauchamp, Rachel Lépine et Réal Policar. photo Marc Robitaille

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le fil | le 21 mars 2013

3actualités UL

Le mardi 12 mars, les membres du Conseil d’administration se sont réunis en séance extraordi-naire. L’objet de cette activité inha-bituelle ? Le dépôt, par la haute direction de l’Université, d’une entente négociée avec le gouverne-ment du Québec. Cette entente est relative aux compressions budgé-taires majeures annoncées en dé- cembre par le ministre de l’Enseigne-ment supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne. Dans une volonté d’équi-librer ses finances, le gouvernement demande au réseau universitaire québécois de couper 125 M$ dans ses budgets de fonctionnement pour l’exercice en cours. À l’Université Laval, cela représente une somme de 18 M$. Un montant identique est éga-lement exigé pour l’année 2013-2014.

L’entente approuvée par le Conseil d’administration vient adoucir les effets de ces mesures d’austérité. L’Université devra épargner environ 3 M$ d’ici la fin avril. Pour l’exer-cice 2013-2014, elle devra couper environ 6 M$. Les 27 M$ restants seront absorbés par les réinvestisse-ments que fera le gouvernement dans le réseau universitaire, soit 1,7 G$ sur sept ans, à partir de 2014-2015. À long terme, ces 27 M$ ne devraient pas avoir d’effet sur le déficit accu-mulé de l’Université.

« Selon nous, il était tout à fait impossible, pour l’Université Laval, d’effectuer des compressions de 36 M$ sur deux ans sans affecter de façon significative l’intégrité et la mission de notre établissement, explique le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce. Dès décembre, le Conseil d’administra-tion a donc mandaté la haute direc-tion pour négocier une entente indi-viduelle avec le gouvernement. »

Les représentants de l’Université Laval se sont entretenus plusieurs fois avec les autorités gouverne-mentales. Les rencontres ont eu lieu notamment au cabinet de la première ministre Pauline Marois, au minis-tère de l’Enseignement supérieur, au Conseil exécutif, au Conseil du trésor et au ministère des Finances. « Nous avons fait des propositions techni-quement réalisables et acceptables basées sur une variante du principe du compte à recevoir que nous avions proposée en décembre dernier, in- dique Éric Bauce. Nos interlocuteurs ont montré une grande ouverture. »

Ces négociations, qui s’accom-pagnaient d’une forte pression par médias interposés, ont porté des

Pétrus, Romanée-Conti, Château d’Yquem, Mondavi Rothschild, Krug, Dugat-Py… Ces grands crus portent des noms qui font rêver. Et ils sont maintenant à la portée des gourmets de la région. Des millésimes des trois dernières décennies seront bientôt vendus aux enchères grâce à un généreux mécène, diplômé de l’Université, qui a sorti ces bouteilles de sa cave à vin qui offre des conditions idéales de conservation.

Nommé Québec Millésima, cet encan de vins rares se déroulera le 3 avril dans le hall du Musée national des beaux-arts du Québec. Les participants pourront acquérir 55 lots d’une valeur approximative allant de 150 $ à 1000 $, et quelques lots exceptionnels qui pourraient atteindre 6000 $. C’est l’occa-sion de garnir son cellier, la plupart de ces nectars étant très rares sur le marché. Cette soirée d’exception sera agré-mentée par des dégustations de vins d’importation privée, mariées aux créations de Julien Dumas, chef du restau-rant Panache. Cet événement rarissime est organisé à la fois par la Fondation de l’Univer-sité Laval et la Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec.

Québec Millésima est une première pour la Fondation de l’Université Laval, qui n’organise que rarement des événements caritatifs. « Tenue en collaboration étroite avec le donateur et la Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec, cette soi-rée s’arrime à notre volonté de nous rapprocher des

diplômés et de la population de Québec. C’est une belle occasion pour les participants d’allier philanthropie, plaisir et bonne chère », affirme Yves Bourget, président-directeur général de l’organisme situé sur le campus.

Le prix du billet est de 200 $, mais un reçu de charité pour usage fiscal de 130 $ sera remis après l’événement. À noter que les achats seront libres de taxes et de com-missions. Dans le respect du choix du mécène, les fonds amassés seront dirigés en parts égales vers la Faculté de médecine et la campagne pour l’agrandissement du Musée national des beaux-arts du Québec.

Inscription et programme au www.QuebecMillesima.ca.

Les participants pourront acquérir 55 lots d’une valeur approximative allant de 150 $ à 1000 $

Accord sur le budgetL’Université conclut avec le gouvernement une entente qui atténuera l’impact des compressions budgétairespar Yvon Larose

Le vice-recteur exécutif et au dévelop-pement Éric Bauce.

Quelques-uns des grands crus à l’encan. photo Dave O’Farrell

Un verre pour les philanthropes

Un donateur anonyme cède des bouteilles de grande valeur pour aider notamment la Fondation de l’Université Lavalpar Dave O’Farrell

L’Université devra épargner environ 3 M$ d’ici la fin avril, et 6 M$ pour l’exercice 2013-2014

fruits, poursuit l’administrateur. La haute direction de l’Université disposait d’un argument de poids : l’excellence de son historique budgé-taire. Depuis 2008-2009, l’établisse-ment a réduit de 13 % sa capacité de dépenser, ce qui s’est traduit par des économies de 64 M$. Ces efforts lui ont permis de maintenir l’équilibre budgétaire. « Nous sommes d’accord pour contribuer au rééquilibrage des finances publiques, soutient le vice-recteur, pourvu que l’effort exigé soit réaliste et raisonnable. »

Un certain nombre d’éléments per-mettront à l’Université d’atteindre sa cible de compression ponctuelle en 2012-2013. Parmi eux, un recru-tement plus élevé d’étudiants que prévu et une grande prudence des unités dans leurs dépenses.

L’effort budgétaire consenti pour 2013-2014 entraînera le ralentisse-ment de certains projets de dévelop-pement et la réduction de création de postes administratifs. Des inves-tissements stratégiques devront être reportés, comme l’ouverture d’un certain nombre de postes supplémen- t a i r e s d e p r o f e s s e u r s . À l a Bibliothèque, le budget d’acquisi-tion de livres continuera de croître, mais à un rythme inférieur à ce qui était prévu. D’un autre côté, l’effort budgétaire se verra adouci par des prévisions à la hausse des effectifs étudiants, la compensation gouver-nementale pour l’annulation de la hausse des droits de scolarité, et l’in-dexation de 3 % de ces mêmes droits.

Bonne nouvelle : il n’y aura pas de réduction de l’offre de cours, de fer-meture de postes ni de réduction des heures d’ouverture de la Bibliothèque ou du PEPS. Toutes ces possibilités, un temps considérées, sont désor-mais choses du passé. « Nous avons mis tous ces scénarios de côté depuis que nous avons réussi à négocier une entente qui, croyons-nous, tient la route », affirme Éric Bauce.

La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec a suivi avec intérêt la démarche de l’Université Laval. Pour une bonne raison puisque l’entente conclue ici a été uniformisée afin qu’elle puisse éventuellement s’appliquer à l’en-semble des établissements. « Avec leur conseil d’administration respec-tif, explique-t-il, les autres universités du réseau doivent maintenant déci-der d’implanter ou non cette entente dans leur établissement. »

Selon Éric Bauce, l’Université Laval ressort gagnante de la dé- marche individuelle qu’elle a entre-prise. « Nous avons tissé des liens avec le gouvernement et l’appareil gouver-nemental, dit-il. Ils ont maintenant une meilleure compréhension du rôle de notre établissement et de ses grands défis en matière de finances et de développement. »

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4le fil | le 21 mars 2013hommage aux inventeurs

en brefGagnants du concours CogitoL’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) a sélectionné les trois gagnants de la deuxième édition de l’émission de vulgarisation Cogito. Joëlle Lavoie, étudiante au doctorat en neuro-biologie à la Faculté de médecine, a remporté le premier prix pour sa communication sur l’électrorétinogramme comme biomarqueur des maladies psychiatriques. Tegwen Gadais, étudiant au doctorat en psychopédagogie, édu-cation physique et santé à la Faculté des sciencesde l’éducation, s’est classé deuxième avec sa recherche examinant le succès d’une stratégie d’intervention (le Pentathlon en équipe) sur le niveau d’activité physique des jeunes participants. Le troisième prix est allé à Philippa Dott, étudiante au doctorat à la Faculté de philosophie, au sujet du sens de l’existence dans Anna Karénine de Tolstoï. L’ÆLIÉS a remis aux gagnants des bourses d’études d’une valeur de 1500 $, 1000 $ et 500 $.

Le premier épisode de la série Cogito 2013 est en ligne sur www.ulaval.tv. Les quatre autres seront ajoutés progressivement chaque lundi.

Conférence sur le dopage cérébralPour être toujours plus productifs, des étu-diants et des travailleurs tentent d’accroître leur concentration et leur performance en stimulant leur cerveau avec des psychotropes. Ces drogues sont faciles d’accès, comme les boissons énergisantes. L’association étudiante ÆLIÉS présente une table ronde sur les consé-quences physiques et mentales de ces produits ainsi que des enjeux sociaux et éthiques qui y sont liés. Le professeur de pharmacie Frédéric Calon participera à la discussion avec le profes-seur de théologie Bernard Keating et Johanne Collin, chercheuse à l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal. Le modérateur sera Chaher Mohamed, animateur de la série Cogito au Canal Savoir.

Mercredi 3 avril de 19 h à 21 h, au Cercle situé au 4e étage du pavillon Alphonse-Desjardins.

« Obtenir un brevet, c’est bien, mais la partie la plus difficile du travail commence. Vous devez maintenant trouver un partenaire d’affaires pour votre innovation et prouver sa rentabilité. Et le temps est compté. Entre l’idée et la per-cée d’un produit sur le mar-ché, il doit s’écouler au plus 10 ans. Après, il sera proba-blement trop tard. »

Voilà le message stressant mais avisé qu’a l ivré, le 19 mars, le professeur Jean Caron lors d’une cérémonie organisée par le Vice-rectorat à la recherche et à la création (VRRC) en l’honneur des chercheurs de l’Université qui ont déposé une demande de brevets en 2012.

Jean Caron en connaît un bout sur les aléas du transfert technologique. Le professeur du Département des sols et de génie agroalimentaire détient de nombreux brevets, une vingtaine, croit-il, mais il ne tient plus le compte. Quelques-unes de ses inno-vations dans le domaine hor-ticole ont été adoptées par

Entre l’idée et la percée commerciale d’une innovation technologique, le temps est compté, rappelle le chercheur-inventeur Jean Caronpar Jean Hamann

Tout se joue avant 10 ans

des entreprises. Il a même démarré une compagnie, Hortau, pour commercialiser le système d’irrigation auto-matisé qu’il a mis au point.

« Faire du transfert tech-nologique exige beaucoup d’énergie et de persévérance. Ça ajoute de 10 à 15 heures de travail aux semaines de 40 à 50 heures que je fais déjà à l’Université, mais ça vaut la peine, assure-t-il. Comme chercheur universitaire, c’est fantastique de penser que ce que nous faisons a des appli-cations sur le terrain. Hortau est en train de changer la ges-tion de l’irrigation. »

Son aventure dans le monde du transfert technologique en horticulture n’a pas tou-jours été un jardin de roses. À preuve, le parcours sinueux qui a conduit à la commer-cialisation de son matelas capillaire, un produit qui assure une meilleure gestion de l’eau dans les serres et les pépinières. « J’ai commencé la recherche en 1991, la décla-ration d’invention a eu lieu en 1996 et les démarches de

financement ont commencé aussitôt. Dans les quatre années qui ont suivi, deux partenaires qui s’étaient ma- nifestés se sont retirés, un autre a fait faillite, il y a eu deux rachats d’entreprises avec réorientation des activi-tés et une poursuite judi-ciaire pour contrefaçon. Finalement, une première licence de commercialisation a été accordée en 2002. Le produit a fait ses preuves, et l’Université vient de signer une nouvelle entente de 10 ans avec la firme Soleno. »

Le professeur Caron a choisi une autre avenue pour commercialiser son système automatisé d’irrigation. « Ça faisait deux ans que je faisais des démarches pour trouver des investisseurs, sans suc-cès. Le jour de mes 42 ans, un peu par dépit, j’ai décidé de démarrer ma propre entre-prise avec mon étudiant Jocelyn Boudreau. » Hortau a été créée en 2002, elle est venue près de la faillite à deux reprises, et le profes-seur Caron a dû se porter personnellement endosseur. Aujourd’hui, la compagnie navigue en eaux plus calmes. Elle compte 25 employés, dont 5 aux États-Unis, et son chiffre d’affaires augmente de plus de 35 % par année.

En transfert technologique, le temps est critique, insiste l’entrepreneur. « Si le délai

est trop long, les investisseurs vont vous laisser tomber. C’est pourquoi il faut com-mencer à penser à la mise en marché même si la re- cherche n’est pas terminée. Il ne faut pas hésiter à deman-der conseil, notamment au VRRC, pour obtenir de l’in-formation sur la protection de la propriété intellectuelle, les programmes de finance-ment et la recherche de par-tenaires d’affaires. »

Le jeu en vaut-il la chan-delle ? « Faire de la recherche et partager ses résultats en publiant des articles scienti-fiques est louable, répond-il. Par contre, si on souhaite que nos travaux, financés avec des fonds publics, rapportent quelque chose à l’économie du pays, il faut protéger les innovations et faire du trans-fert technologique. Les entre-prises en profitent, l’écono-mie en profite et la recherche universitaire en profite », ajoute le chercheur qui, faute de temps, doit maintenant refuser des collaborations avec l’industrie.

24 nouVeLLes teChnoLoGiesCes conseils pourront guider les 24 équipes des facultés de sciences et de génie, de médecine et de pharmacie qui ont déposé des demandes de brevets en 2012. « La plupart de ces projets concernent au moins un étudiant de 2e ou 3e cycle, souligne Mouhsine El Abboudi, conseiller en gestion de la recherche au VRRC. Celui-ci se trouve sensibilisé à l’importance des brevets et peut appliquer ses connaissances en indus-trie par la suite. Ce trans-fert de savoir-faire est aussi important que le transfert des technologies. »

Le portefeuille d’innova-tions de l’Université renferme présentement 248 technolo-gies brevetées. D’une année à l’autre, ce nombre reste sta-ble, mais la composition du portefeuille évolue. Comme la protection d’une technologie engendre des frais, les brevets qui ne trouvent pas preneur sont abandonnés après quel-ques années pour faire place à de nouvelles technologies.

À l’heure actuelle, 120 tech-nologies font l’objet d’une entente de commercialisa-tion avec des entreprises. En 2012, ces licences ont rapporté 1,1 M$ à l’Univer-sité. Le montant des rede-vances représenterait toute-fois à peine 2 à 3 % de l’en- semble des retombées géné-rées par des technologies bre-vetées dans l’économie d’une région. L’essentiel provient de la création d’emploi, des profits et de l’activité écono-mique qu’elles créent.

Pour consulter la nou-velle page de l’Université à ce sujet : www.ulaval.ca/hommageinventeurs.

Le professeur Jean Caron commercialise un système novateur d’irrigation pour les serres et les pépinières. photo Marc Robitaille

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5le fil | le 21 mars 2013 droit

La saison des concours de plaidoirie bat son plein à la Faculté de droit. Depuis la mi-février, une vingtaine d’étudiants du baccalauréat ont pris part à cinq concours au Québec et au Canada, mais aussi en Thaïlande et à Hong Kong. L’ultime compé-tition de la session aura lieu en Roumanie fin avril.

Les 1er et 2 mars, quatre d’entre eux ont par-ticipé au concours Laskin. La rencontre a eu lieu dans un hôtel du centre-ville d’Edmonton, en Alberta. Dix-huit facultés étaient représen-tées. « Ce concours bilingue de droit public porte sur le droit administratif et constitu-tionnel, explique l’étudiante Claire Durocher. Chaque équipe doit présenter une plaidoirie écrite et orale. Mes coéquipiers plaidaient en français, et moi, en anglais. »

Claire Durocher et son coéquipier Gabriel S. Gervais ont atteint la finale, se classant parmi les deux meilleurs duos d’appelants (ceux qui portent en appel un jugement). L’étudiante a également reçu le prix remis au deuxième meilleur plaideur. Ces excellents résultats s’inscrivent dans la continuité. À plusieurs reprises dans le passé, les équipes de l’Université Laval ont remporté ce con-cours, récoltant en plus de multiples distinc- tions individuelles.

Les plaidoiries se sont déroulées devant des juges en exercice qui composaient une cour fictive : la Cour canadienne de justice. Selon Claire Durocher, le Laskin est un con-cours de questions. « Pour avoir des points,

Comme un vrai avocat

Chaque année, des étudiants en droit s’inscrivent à un concours de plaidoirie, audace qui peut rapporter des prix et prépare au métierpar Yvon Larose

précise-t-elle, il faut bien saisir la question du juge et y répondre correctement. Cela peut amener un beau dialogue. Parfois, un juge peut insister, s’acharner sur nous. »

Claire Durocher et Gabriel S. Gervais représentaient la firme King & Coe Importing Inc. L’intimée était une Acadienne. Celle-ci alléguait être victime de discrimination de la part de son employeur en raison de ses origi-nes. Des principes de droit administratif et constitutionnel étaient en jeu.

En construisant leur argumentaire, les appe-lants se sont servis d’une décision rendue en 2011 dans un cas semblable par la Cour suprême. Le jugement disait, pour l’essentiel, qu’on ne peut aller devant un second tribunal lorsqu’on a perdu une cause en litige. « Ma plaidoirie était axée sur l’impossibilité pour l’intimée d’amener sa cause devant plusieurs tribunaux. »

Les quatre étudiants de l’Université Laval ont passé six mois ensemble, à raison d’une vingtaine d’heures chaque semaine. Ils ont fait des recherches sur chacun des points de droit et élaboré leur pensée quant au problème soumis. Ils ont entrepris la rédaction de leur mémoire d’appel. Deux plaideurs profession-nels les ont supervisés.

Participer à un concours de plaidoirie per-met de développer la concision et la clarté de la pensée. « Si une idée se communique bien en cinq mots, il est inutile d’en utiliser quinze », affirme Claire Durocher. Cette dernière recommande fortement ce type

Marc-Étienne Vien-Desbiens a remporté la coupe Lavery, remise au troisième meilleur plai-deur au concours Pierre-Basile-Mignault.

Claire Durocher s’est classée au deuxième rang des meilleurs plaideurs au concours Laskin, en Alberta. photo Marc Robitaille

d’expérience qui permet « de se sentir comme un vrai avocat ».

L’étudiant Marc-Étienne Vien-Desbiens a lui aussi beaucoup apprécié sa participation à un concours de plaidoirie. Cela s’est passé du 15 au 16 février au pavillon Charles-De Koninck dans un local aménagé, pour la cir-constance, en tribunal. Ouvert au public, le concours Pierre-Basile-Mignault opposait les six facultés de droit civil au Canada. Marc-Étienne Vien-Desbiens a reçu le prix remis au troisième meilleur plaideur. Ses coéqui- piers Antoine Sarrazin-Bourgoin et Guillaume Gendreau-Vallée ont quant à eux obtenu le prix du deuxième meilleur mémoire. Au final, la délégation de l’Université Laval a raflé la deuxième place.

Attiré par le droit commercial sans plai-doirie, Marc-Étienne Vien-Desbiens s’était

inscrit au concours afin de mieux comprendre la branche du droit que l’on appelle le litige. « Cette expérience était une première pour moi, comme pour mes collègues, explique- t-il. J’ai eu la piqûre. »

Les plaidoiries du tribunal-école Pierre-Basile-Mignault se fondent sur des jugements fictifs rendus par un tribunal de première instance en matière de droit civil. Cette année, le jugement porté en appel concernait un con-trat signé par les anciens propriétaires de deux terrains contigus. Ce contrat portait sur une promesse de servitude de puisage dans une source d’eau.

« Nous avons consacré au moins 20 heures par semaine à ce projet, raconte Marc-Étienne Vien-Desbiens. Nous avons reçu un enca-drement exceptionnel du professeur Pierre Rainville et de l’avocate Geneviève Cotnam. »

Cyber Pearl Harbor. L’ex- pression, qui fait allusion à l’attaque surprise de l’aviation japonaise sur la flotte améri-caine du Pacifique en 1941, a été employée pour la pre-mière fois, en octobre dernier, par le secrétaire à la défense américain. Dans un discours, Leon E. Panetta soulignait la vulnérabilité croissante du pays face aux pirates informa-tiques de l’étranger capables, selon lui, de perturber des secteurs stratégiques comme l’électricité, les transports et les banques.

Pour Stéphane Leman-Langlois, professeur à l’École de service social et expert en sécurité informatique, il ne fait pas de doute que

Il n’y a pas de « cyber Pearl Harbor »

Personne n’a encore démontré que les grands systèmes informatiques sont aussi vulnérables qu’on le ditpar Yvon Larose

les incidents cybernétiques majeurs survenus depuis quelques années dans le monde sont à prendre au sérieux. « Mais les analo-gies avec le 11-Septembre ou Pearl Harbor sont exa-gérées, nuance-t-il. Je pense que la réaction des gouverne-ments dépasse de beaucoup le niveau de risque encouru. L’extrême vulnérabil i té des grands systèmes infor-matiques n’est pas du tout démontrée. »

Ce matin, le jeudi 21 mars au pav i l lon A lphonse -Desjardins, le professeur Leman-Langlois prononcera un discours dans le cadre de la Quatrième Rencontre inter-nationale Université-Défense

de Québec. Ce colloque est organisé par le Programme Paix et sécurité internatio-nales des Hautes Études internationales. Il a pour thème « La cyberdéfense : un défi crucial, une prise en compte indispensable ».

La cybercriminalité cible les réseaux informatiques pour accomplir des actes d’espion-nage, de destruction ou de vol de secrets industriels. On observe une sophistication croissante de ces méfaits. En février 2011, à Ottawa, une cyberattaque complexe a réussi à paralyser les réseaux informatiques du Conseil du trésor et du ministère des Finances du gouvernement fédéral. L’élimination du virus informatique a pris plu-sieurs semaines.

Les autorités sont donc poussées à agir pour proté-ger la société. En 2012, les pays membres de l’OTAN ont débloqué 58 millions

d’euros pour la mise sur pied d’un dispositif centralisé de protection des réseaux infor-matiques de l’Organisation. « Plusieurs personnes croient que ce sera la ligne Maginot du 21e siècle, affirme-t-il. Par contre, la ligne de for-tifications française n’a pas résisté à la Blitzkrieg alle-mande. C’est pourquoi les partisans de la cyber contre-attaque, ou de l’attaque pré-ventive, voient le modèle de la “ défense ” comme périmé. »

Stéphane Leman-Langlois déplore le recours à une ter-minologie guerrière lorsqu’on parle de cybersécurité. C’est que le gouvernement amé-ricain en particulier pousse pour une mil i tarisat ion croissante en ce domaine. « La quantité d’argent et de personnel vouée à la cyber-défense dans ce pays me font dire qu’ils font plutôt de la cyberoffensive, de la cyber contre-attaque. » En

février dernier, le Pentagone a annoncé qu’il ferait passer de 900 à 4 000 le nombre

d’employés affectés à cette mission. Pour le professeur, cette façon de penser est dan-gereuse. « Aux États-Unis, poursuit-il, la doctrine offi-cielle donne le droit au gou-vernement, en cas d’une cyberattaque d’envergure, de répondre avec les moyens militaires classiques tels que les bombardements ou l’invasion. »

Le professeur croit que confier la lutte aux cyber-menaces aux forces armées est une mauvaise idée. Cela favorise, selon lui, une esca-lade des cyberattaques et de « cyberarmes », comme le ver informatique Stuxnet. Apparu en 2010, ce logiciel malveillant a eu pour effet de ralentir le développement des centrifugeuses nucléaires iraniennes. Stéphane Leman-Langlois recommande plutôt la création d’un traité inter-national visant à encadrer la lutte à la cybercriminalité.

Confier la lutte aux forces armées favorise une escalade des cyberattaques

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Sur les cures alimentaires et leurs effets

Lors des changements de saison, plusieurs per- sonnes sont tentées de suivre une cure pour éli-miner les toxines de leur organisme. Cette pratique peut parfois se révéler plus néfaste que bénéfique, considère Olivier Barbier. « Si, toute l’année, vous faites le plein avec une essence non purifiée et que, deux fois par année, vous utilisez plutôt de l’essence purifiée, votre moteur sera momentanément nettoyé, mais sa durée de vie sera réduite. Si on a des problè-mes de santé, ce n’est pas une cure qui va les régler. Parfois, ça ne fait que les aggraver. »

Sur la popularité grandissante des marges de crédit

Les marges de crédit sont souvent offertes par les ins-titutions financières à leurs clients sans qu’ils en fassent la demande. Par exemple, les nouveaux contrats hypothécaires sont presque tous assortis de marges de crédit, un phénomène qui contribue à l’endettement des ménages, selon Marie Lachance. « Ces produits sont tellement intégrés dans les mœurs que bien des gens considèrent la limite sur leur marge de crédit comme un revenu disponible pour n’importe quelle dépense. »

Sur la publicité et l’alcool« Imaginons notre réaction si on lisait des publicités comme celles-ci : “ Samedi, le 2 février, tous les grat-teux seront à rabais de 20 %, jusqu’à l’épuisement des stocks.” Ou encore : “ Pour chaque tranche de 100 $ misée dans les appa-

reils de loterie vidéo, vous recevrez 10 $ addi-tionnels. ” Ce serait non seulement inacceptable, nous en serions outrés. » Ancien dirigeant du Centre québécois d’excellence pour la prévention et le trai-tement du jeu de hasard et d’argent, Robert Ladouceur dénonce le nombre élevé de publicités portant sur les boissons alcoolisées. À son avis, la Société des alcools du Québec devrait adopter une attitude plus respon- sable envers ce produit.

médecineils ont dit...

Olivier Barbier, professeur à la Faculté de pharmacie

La Presse, 14 mars

Marie Lachance, professeure au Département des sciences de la consommation

La Presse, 16 mars

Robert Ladouceur, pro-fesseur à l’École de psychologie

Le Soleil, 17 mars

La technique chirurgicale adoptée à l’Institut universi-taire de cardiologie et de pneu-mologie de Québec (IUCPQ) pour t ra i ter les obèses morbides avait la réputation d’être plus risquée que les autres interventions du genre. Selon une méta-analyse effectuée en 2004, le taux de mortalité de cette opération était de 1,1 % alors que les autres approches affichaient un taux de 0,3 %. Les choses ont changé pour le mieux depuis, démontrent des chercheurs de la Faculté de médecine associés à l’IUCPQ dans un récent numéro de la revue Surgery for Obesity and Related Diseases.

Les chercheurs ont compilé des données sur le taux de mortalité dans un groupe de 1000 patients qui ont subi une chirurgie bariatrique entre 2006 et 2010 dans cet hôpi-tal. La technique chirurgicale

Tout bien pesé…La chirurgie bariatrique mise au point par des professeurs de la Faculté de médecine est aussi sécuritaire que les autres interventions visant une perte colossale de poidspar Jean Hamann

perfectionnée par les profes-seurs de la Faculté de méde-cine comporte deux volets. D’une part, l’ablation d’une partie de l’estomac réduit l a quan t i t é d ’ a l iment s que le patient peut con- sommer. D’autre part, la déri-vation des enzymes diges- tives produites par le foie et le pancréas réduit l’assimila-tion de la nourriture. Comme les aliments et les enzymes digestives entrent en contact plus loin dans l’intestin, à peine 30 % des calories ingé-rées sont assimilées par l’or-ganisme. Résultat de cette double stratégie : les patients absorbent environ deux fois moins de calories après leur opération.

L’efficacité de cette ap- proche n’a jamais été mise en doute, et le suivi des 1000 patients confirme la chose. En trois ans, les sujets ont perdu 80 % de leur excès

de poids. Côté sécurité, les analyses révèlent que le taux de mortalité a chuté à 0,1 %. L’introduction, en 2006, d’une version lapa-roscopique de la chirurgie – le patient n’est pas opéré à « ventre ouvert », mais à l’aide d’instruments insé-rés dans la cavité abdomi-nale –, expliquerait en partie cette amélioration.

« De plus, le nombre de chirurgies bariatriques pra-tiquées à l’IUCPQ est pro- gressivement passé d’une centaine à environ 500 cas par an, de sorte que le per- sonnel médical et soignant a plus d’expérience, ajoute Laurent Biertho, le premier auteur de l’étude. À cela, il faut ajouter une sélection plus serrée et une meilleure préparation des patients. »

La technique préconi-sée à l ’IUCPQ est util i-sée dans moins de 1 % des 344 000 chirurgies bariatri-ques pratiquées annuelle-ment dans le monde. Sa faible popularité ne serait pas étran-gère au fait qu’elle est plus complexe que l’installation d’un anneau gastrique, par exemple. L’étude démon-trant sa sécurité pourrait-elle changer la donne ? « Difficile à dire, répond le professeur Biertho, mais de plus en plus

Les gens qui souffrent d’obésité morbide peuvent perdre 80 % de leur excès de poids en trois ans grâce à la technique chirurgicale mise au point par des professeurs de l’Université. photo Yale Rudd Center

de chirurgiens canadiens et étrangers viennent apprendre notre technique. »

Le nombre de chirurgies bariatriques pratiquées à l’IUCPQ est passé d’une centaine à environ 500 cas par an

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7le fil | le 21 mars 2013 société

Q3Caroline Bouchard sur la pertinence d’envoyer des enfants de 4 ans à la maternelle

En septembre prochain, le gouverne-ment du Québec veut ouvrir les classes de maternelle aux enfants de 4 ans dans plusieurs écoles situées en milieu défa-vorisé. Le plan ne fait pas l’unanimité. Pour Caroline Bouchard, professeure experte dans l’enseignement présco-laire à la Faculté des sciences de l’édu-cation, il faut surtout veiller à fournir aux enfants un lieu de développement et d’apprentissage de qualité.

Q Plusieurs responsables de centres de la petite enfance (CPE) s’inquiètent du projet d’offrir la maternelle à des petits de 4 ans. Pourquoi ?R Même si, traditionnellement, la scolarisation appartient plus à l’école, les CPE ont aussi une mission édu- cative : préparer les enfants à l’entrée en classe. Certains craignent qu’on les sco-larise trop précocement sans prendre en compte leurs besoins sur tous les plans de leur développement. Les tout-petits, notamment ceux issus de milieux défavorisés, qui n’ont pas forcément bénéficié des mêmes expériences que les autres, doivent fréquenter un milieu éducatif de qualité. La formation ini-tiale du personnel enseignant joue un rôle majeur pour favoriser le dévelop-pement et l’apprentissage des enfants et accueillir leur vulnérabilité. À l’Uni-versité, il serait souhaitable d’ajouter de nouveaux cours consacrés à la mater-nelle 4 ans au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire. Pour l’instant, seulement 6 crédits des 100 crédits du bac sont dévolus à l’édu-cation préscolaire.

Q Existe-t-il une corrélation entre la scolarisation précoce et la réussite scolaire ?R Les résultats des grands examens internationaux comme le PISA mon-trent que la France, dont les enfants sont scolarisés très jeunes sur le modèle de l’enseignement systématique, obtient des résultats moins intéressants que le Québec. Difficile cependant d’établir un lien direct entre les deux. Par contre, on sait que le décrochage scolaire est très lié à la motivation à apprendre, une

donnée à connotation affective. Dès la petite enfance, il faut donner au petit le goût d’aller à l’école et faire en sorte qu’il acquière le plaisir d’apprendre. La maternelle constitue le socle de tout le parcours scolaire, d’où l’importance de partir sur des bases solides. En mater-nelle, l’enfant a notamment besoin de manipuler et d’emboîter des objets pour se développer. Le jeu est la façon par excellence pour y parvenir, comme l’a rappelé le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada en publiant une déclaration sur le sujet, l’été dernier. En interrogeant les enfants ou en leur apportant du nouveau matériel pendant une séance de jeu symbolique mature, l’enseignante stimule les scénarios qu’ils inventent. S’ils sont embarqués dans une navette spatiale, par exem-ple, elle peut retourner une table pour faire une tour de contrôle et profiter de l’occasion pour explorer avec eux le sys-tème solaire. Quand l’enfant joue aux blocs, il sollicite sa motricité manuelle et globale, sa pensée (pour éviter que la tour ne tombe) et sa capacité à dia- loguer (pour convaincre l’autre que c’est comme ça qu’il faut la construire). C’est donc bien différent de l’asseoir dans une classe pour lui montrer les lettres l’une après l’autre, sans égard à son activité spontanée. Souvent, à 4 ans, il n’est pas prêt à ce type d’apprentissage, car il lui manque les bases pour lui permettre de réfléchir à des contenus abstraits.

Q De quelles expériences menées au Québec en maternelle 4 ans peut-on s’inspirer ?R Certaines commissions scolaires, comme celle des Premières-Seigneuries, à Québec, ont fait le choix du programme Passe-Partout, où les parents ont une place très importante. Les enfants fré-quentent leur futur milieu scolaire en compagnie d’éducatrices, ce qui facilite la transition graduelle vers l’école. À la Commission scolaire de la Capitale, certaines écoles ont actuellement des maternelles à mi-temps pour les enfants de 4 ans. La familiarisation avec l’écrit peut se faire, par exemple, à partir du message du matin que l’enseignante écrit au tableau, du prénom de l’enfant ou de la lecture d’albums de littérature jeunesse. Ces activités sont signifiantes pour l’enfant, branchées sur son quoti-dien et son vécu. Pour cela, il faut dis-poser d’enseignants avec une formation étoffée auprès de la clientèle préscolaire, comme le recommandait le dernier avis du Conseil supérieur de l’éducation. Peut-être faudrait-il créer des profils de formation distincts pour les étudiants. Dans les maternelles 4 ans, va-t-on don-ner le droit à l’enfant d’être un enfant ? Il faut bien sûr le préparer aux apprentis-sages, mais aussi à la vie…

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Pour régaler ses enfants au retour du ski, Anne décide de faire un gâteau. La recette qu’elle suit lui cause cepen-dant un certain nombre de problèmes. Entre autres ingrédients, on demande d’utiliser « 20 cl de crème fleu-rette » et « 120 g de farine type 45 ». Avant de mettre la pâte au four, elle doit la recouvrir d’une « feuille de papier sulfu-risé ». Une fois cuit, le gâteau devra être enveloppé d’un « film alimentaire ». Spatule à la main et sueur au front, Anne se dit qu’elle aurait dû utiliser sa bonne vieille ency-clopédie de la cuisine cana-dienne signée Jehane Benoît, au lieu de ce livre français mal adapté à la réalité québécoise.

En résumé, c’est le genre de difficultés rencontrées par les Québécois qui achètent des livres de cuisine provenant d’ailleurs qu’au Québec, a expliqué Étienne Lehoux-Jobin lors des 27es Journées de linguistique, qui a eu lieu récemment sur le campus. La conférence de cet étudiant à la maîtrise en traduction por-tait sur l’adaptation des livres de cuisine dans la franco- phonie. Son corpus était com-posé de versions originales, d’ouvrages écrits en anglais et

Il est souhaitable d’adapter les livres de cuisine européens pour les Québécois, mais l’aventure serait risquée dans l’autre senspar Renée Larochelle

Crème 15 % ou crème fleurette ?

traduits pour le marché fran-cophone, ainsi que de livres portant la mention « adapté pour le Québec » bien en vue sur leur page couverture.

À son avis, le cas de Michel Montignac, créateur du régime du même nom, est un bon exemple de l’adapta-tion brouillonne. Que ce soit dans La Méthode Montignac expliquée et illustrée ou dans Recettes et menus, tous deux parus chez Flammarion Québec, les exemples de tour-nures peu usitées au Québec sont légion.

« En phase 1, vous pouvez boire quotidiennement deux verres de 10 cl par repas », peut-on ainsi lire dans l’un des ouvrages. Par ailleurs, des recettes recommandent d’utiliser telle quantité de « cuillerée à thé », tandis que d’autres suggèrent tout bon-nement la « cuillerée à café », unité de mesure un peu floue au Québec. On met aussi le lecteur en garde contre la glucide connection, une catégorie alimentaire à évi-ter. Si la mention « adapté pour le Québec » représente un bon argument de vente, elle ne remplit pas toujours ses promesses, souligne ainsi Étienne Lehoux-Jobin.

D’autres livres sont bien adaptés sans en faire tout un plat, bref, sans mentionner la chose sur leur page couver-ture. C’est le cas de The Meat Free Monday Cookbook publié chez Kyle Books. Traduit de l’anglais en France, il a été ensuite adapté au Québec par la maison d’édition Modus Vivendi, à Montréal, sous le titre Une journée sans viande. « La réviseure ne s’est pas contentée de trouver des équi-valences d’appellation et de disponibilité pour les ingré-dients et d’adapter les unités de mesure au Québec, ex- plique Étienne Lehoux-Jobin. Elle a aussi adapté le texte de présentation du livre à la réa-lité québécoise en citant des statistiques sur la consom-mation de viande rouge et de légumineuses des habitants, par exemple. »

Cela dit, le jeu de l’adapta-tion en vaut-il la chandelle ? Du point de vue du consom-mateur québécois, l’adap-tation des livres de cuisine européens est certainement souhaitable, croit Étienne Lehoux-Jobin. Mais il estime que l’aventure serait risquée dans l’autre sens, par ex- emple, si on décidait d’adap-ter les livres de José di Stasio et de Ricardo. « Les coûts liés à l’adaptation seraient pro-bablement supérieurs aux éventuels bénéfices, dit l’étu-diant. Là-bas, ces vedettes de la télévision sont pratique-ment inconnues. Et puis, en France, on ne manque pas de grands chefs… »

Si la mention « adapté pour le Québec » représente un bon argument de vente, elle ne remplit pas toujours ses promesses

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La Bibliothèque présente une exposition sur l’Encyclopé-die de Diderot et d’Alembert. L’occasion est belle d’admirer plusieurs volumes et plan-ches de la première édition ainsi que des artéfacts de la recherche scientifique de l’époque. « Monument des progrès de l’esprit humain » : c’est ce que disait Voltaire de cette œuvre. Sans elle, les wikis et compagnie exis-teraient-ils aujourd’hui ? Thierry Belleguic, profes-seur au Département des littératures et commissaire de l’exposition, explique son influence.

« La poésie est le désir de rencontrer l’être qui est en nous. L’inspiration pro-fonde est un désir d’existence et non pas un souhait d’exprimer nos petites bibit-tes, même si, lorsqu’on débute, elles ont beaucoup d’importance. »

Discuter de poésie avec Jean-Noël Pontbriand, c’est écouter un passionné des mots. Auteur de 11 recueils, il a fait partie du comité chargé de mettre sur pied le programme de certificat en créa-tion littéraire, de même que la maîtrise et le doctorat en études littéraires. De 1971 jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite en décembre dernier, à l’aube de ses 80 ans, il a nourri les réflexions de générations d’étudiants. Sous son égide, plusieurs auteurs chevronnés ont appris les rudi-ments du métier, dont Esther Croft, Jean Désy et Hélène Dorion.

C’est pour cette raison que les organisa-teurs du Printemps des Poètes ont choisi de lui rendre hommage lors de la Journée mondiale de la poésie, le 21 mars, au complexe Le Cercle. Ils tenaient à plébis-citer le rôle primordial qu’il a joué dans le milieu de la poésie au Québec.

Pour le principal intéressé, ne s’impro-vise pas auteur qui veut. Devenir poète requiert passion, aptitude et, surtout, travail. « Plusieurs pensent qu’avoir du talent et être écrivain, c’est pareil. Mais il faut acquérir entre les deux un métier. En arrivant, les étudiants sont uniquement préparés à une écriture de dissertation, jamais à une écriture d’expression. »

Entre deux éclats de rire, l’écrivaine Isabelle Forest se souvient de sa pre-mière rencontre avec le professeur. « Je suis partie de son cours en claquant la porte et je n’ai pas terminé la session! Ce n’est que deux ans plus tard que j’ai com-pris que mon écriture avait évolué grâce à lui. Je suis retournée à l’université en m’inscrivant aux deux seuls cours qu’il donnait. » Aujourd’hui coordonnatrice pour le Printemps des Poètes, elle réalise

L’ancêtre de WikipédiaUne exposition sur le campus présente l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, ouvrage fondamental du Siècle des lumièrespar Brigitte Trudel

« Un désir d’existence »

Le Printemps des Poètes rend hommage au professeur de littérature Jean-Noël Pontbriand et lance un prix de poésie avec l’Universitépar Matthieu Dessureault

l’apport considérable de cet enseignant à sa carrière.

Le festival profitera également de l’oc-casion pour remettre un prix à une per-sonnalité s’étant illustrée par la création ou la diffusion de poésie. Cette récom-pense de la Ville de Québec est créée en association avec l’Université Laval. Une bourse de 1 000 $ du Vice-rectorat exé-cutif et au développement sera remise au lauréat. Le nom du premier gagnant, tout comme celui du prix, sera dévoilé le 21 mars.

Pour Alain Beaulieu, directeur du pro-gramme de création littéraire et vice-doyen aux études de la Faculté des let-tres, il était tout naturel de prendre part à l’événement. « On s’associe à cette acti-vité avec grand bonheur », s’exclame-t-il, rappelant du coup la contribution de Jean-Noël Pontbriand. « Il a laissé sa trace à l’Université à la fois comme pro-fesseur ayant fait naître des vocations en poésie, mais aussi comme créateur. »

Q Racontez-nous les débuts de l’Encyclopédie. R En 1745, l’idée de départ est de traduire un diction-naire anglais. Mais deux ans plus tard, sous Diderot, le mandat prend une tour-nure ambitieuse : produire un ouvrage qui divulguerait tous les savoirs de l’époque. Après 25 ans de travail de la part de 150 collaborateurs, dont Rousseau et Voltaire, paraît le Dictionnaire rai-sonné des sciences, des arts et des métiers en 28 volumes. Il traite des arts et des profes-sions en passant par l’histoire naturelle et l’anatomie. On s’y renseigne sur la vaccina-tion, des mots de vocabulaire, la façon détaillée de fabriquer la soie, etc.

Q Qu’est-ce qui rend cette œuvre unique ?R C’est la plus grosse entre-prise éditoriale du temps. De plus, elle ne relève pas d’un seul auteur, mais d’une collaboration entre philo- sophes, historiens, médecins, astronomes, illustrateurs, etc. Certains ont agi comme « reporters » auprès des gens de métier (agriculteur, cor-donnier, etc.) pour recueillir leur savoir. Sortir des connais-sances théoriques, admettre le pratico-pratique, c’est nou-veau. Comme la manière de transmettre l’information : en plus du classement alphabé-tique, l’Encyclopédie propose un système de renvois d’un sujet à l’autre. Et ses images ne font pas qu’illustrer le dis-cours. Elles renseignent de façon autonome, d’où l’idée novatrice que le savoir peut être transmis par l’image.

Q Pourquoi a-t-elle soulevé autant les passions ? R En raison des idées pro-gressistes, très représenta-tives du Siècle des lumières, sur lesquelles elle s’appuie. Un : tous doivent avoir accès au savoir. Deux : la connais-sance est le fruit du part-age de l’expertise des spé-cialistes comme des gens de métiers. Trois : l’être humain a la capacité et la liberté de penser par lui-même car il est placé au centre de l’Univers. L’Encyclopédie défend ces idées dans ses pages, mais subtilement, par un système codé, pour éviter la censure. Oui, la controverse l’entoure, mais son succès commer-cial est colossal : les revenus des libraires associés à sa vente sont estimés à plus de 4 millions de livres (280 livres équivalaient au salaire annuel d’un ouvrier parisien). Sans compter ses multiples réédi-tions et le nombre d’ouvrages qui s’en sont inspirés.

Illustration d’une puce vue au microscope dans la première édition du Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. photo Marc Robitaille

«Plusieurs pensent qu’avoir du talent et être écrivain, c’est pareil. Mais il faut acquérir entre les deux un métier

oDe à JaCk

Extrait du recueil de Jean-Noël Pontbriand Il était une voix/Jack Kérouac blues (Écrits des Forges, 1992).

nous sommes cet éclatant soleil qui inonde l’univers et pourchasse l’éternité mais personne n’ose se l’avouer chacun se contente de ce qu’on attend de lui chacun rêve de Billie mais personne ne se met en route pour la ren- contrer chacun l’attend en buvant de la bière pour se donner de l’appétit fumant de l’herbe pour chasser les soucis qui naissent comme si nous n’étions que des cafards traînant leur ennui dans les coins sombres et non des dieux sur qui repose le sort du monde

Jean-Noël Pontbriand

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9mot à mot

« Bonsoir Québec ! » lance d ’ u n e vo i x d e s t e n t o r Christian Vanasse. En ce 13 mars, le membre du groupe Les Zapartistes donne une conférence devant des étu-diants du Département de langues, linguistique et tra-duction. D’entrée de jeu, ceux-ci comprennent qu’ils assisteront davantage à un spectacle qu’à un exposé. Pendant presque deux heu-res, l’humoriste, qui évolue par ailleurs dans la Ligue nationale d’improvisation depuis 1998, ne lâchera pas la bride.

À l’instar des étudiants qui l’ont invité à l’Université, Christian Vanasse entretient des liens forts avec les mots. Les mots ont du pouvoir quand ils sont bien choisis. C’est alors qu’ils bouscu-lent les idées et suscitent la réflexion.

« À nos débuts, en 2001, les producteurs nous ont déconseillé de faire de l’hu-mour politique parce qu’ils croyaient que le public ne marcherait pas, dit-il. Mais en tant qu’indépendantistes, on voulait faire de l’humour engagé. » Les jeunes auteurs ont maintenu leur idée origi-nale. Pour décider d’un nom, ils se sont inspirés de celui des zapatistes, ce groupe de défense des autochtones du Chiapas au Mexique, et de l’Aparté, un café montréalais où ont eu lieu leurs premiers ébats humoristiques.

Les Zapartistes n’ont pas la langue dans leur poche. Et

L’ancêtre de WikipédiaQ Pourquoi a-t-elle soulevé autant les passions ? R En raison des idées pro-gressistes, très représenta-tives du Siècle des lumières, sur lesquelles elle s’appuie. Un : tous doivent avoir accès au savoir. Deux : la connais-sance est le fruit du part-age de l’expertise des spé-cialistes comme des gens de métiers. Trois : l’être humain a la capacité et la liberté de penser par lui-même car il est placé au centre de l’Univers. L’Encyclopédie défend ces idées dans ses pages, mais subtilement, par un système codé, pour éviter la censure. Oui, la controverse l’entoure, mais son succès commer-cial est colossal : les revenus des libraires associés à sa vente sont estimés à plus de 4 millions de livres (280 livres équivalaient au salaire annuel d’un ouvrier parisien). Sans compter ses multiples réédi-tions et le nombre d’ouvrages qui s’en sont inspirés.

Q L’Encyclopédie a-t-elle encore une influence aujourd’hui ?

R Les valeurs qui ont animé ses contributeurs définis-sent toujours notre façon d’aborder le savoir : le droit de parole, le droit de culte. L’idée également que les con-naissances n’appartiennent pas à une élite, mais peuvent être transmises par une com-munauté; l’intérêt accordé au savoir des artisans, à la parole citoyenne, à l’opinion publique. Enfin, comment ne pas voir un rapproche-ment entre l’accessibilité au savoir, si chère à Diderot, et les revendications qui ont motivé le mouvement étu- diant du printemps dernier ?

Q Que penserait Diderot de l’information à l’ère du Web ?

R Il en serait emballé. Avec le libre accès, la diffusion participative, les plate- formes collaboratives comme Wikipédia, on est en plein dans ce qui lui tenait à cœur. Ajoutez les hyperliens, forme avancée du système de ren-vois conçu par Diderot selon son intuition que le savoir procède par tissage. Également la force de l’image dans laquelle nous baignons. Tout cela se situe dans l’es-prit de l’Encyclopédie, qui, au fond, a peut-être semé les graines de cette culture numérique moderne.

À voir jusqu’au 25 octobre à la Bibliothèque des sciences humaines et sociales et à la Bibliothèque scientifique. Entrée libre.

Illustration d’une puce vue au microscope dans la première édition du Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. photo Marc Robitaille

Un membre du groupe humoristique Les Zapartistes partage ses réflexions sur le poids des motspar Renée Larochelle

Balzac n’est pas un sacre !

ce, même si tous leurs textes doivent être approuvés à l’unanimité par le groupe, formé de cinq gars et d’une fille (celle-ci, linguiste de profession, ne monte pas sur scène).

Jusqu’à tout récemment, ils commençaient leurs spec- tacles par la lecture d’un manifeste tordant, sorte de refus global moderne dans lequel ils se définissaient comme étant de gauche, antiracistes et féministes. Ils disaient s’opposer « à la corruption, à la culture du consensus, à la langue de bois, à la privatisation de nos ressources, à la débilité militaire pis à ben d’autres affaires » !

Du gars en bedaine qui fait griller son steak au bar-becue dans sa cour (« Les écologistes, moé, j’ai ben de la misère ») au Québécois moyen rempli de préju-gés (« C’est pas vrai qu’en Gaspésie, y a juste des alcoo-liques pis du monde violent. Y a des dépressifs aussi »), tout le monde y passe. Exemples à l’appui, le groupe montre que toutes les religions sont misogynes. Même le boud- dhisme, réputé plus conci-liant envers les femmes, ne passe pas l’examen. Mais le sketch égratigne aussi au pas-sage les non-croyants, qui ne sont pas non plus à l’abri de l’intégrisme.

« Après un spectacle, on aime bien quand les gens nous disent qu’ils n’ont pas aimé entendre ceci ou cela, explique Christian Vanasse. Tant mieux si nos propos créent un certain incon-fort. On souhaite susciter la réflexion. »

Très pointi l leux sur la qualité de la langue, Les Zapartistes dénoncent allé-grement l’utilisation effrénée des anglicismes. Ainsi, pour-quoi employer « bon matin », calque de l’expression good morning, alors qu’il existe un très beau mot dans la lan-gue française pour se saluer, « bonjour » ?

« Il n’y a rien de pire qu’une langue qui se détériore par la faute de ceux qui la parlent, estime Christian Vanasse. Arrêtons d’accuser les Anglais ! » Enseignant à l’École nationale de l’hu-mour, l’homme a déploré le manque de culture des jeunes humoristes lors de la période de questions qui a suivi la con-férence. « C’est pas mêlant, tu ne peux pas leur parler de Balzac, ils vont penser que tu sacres !

Christian Vanasse lors de la conférence donnée sur le campus le 13 mars. photo Marc Robitaille

«Il n’y a rien de pire qu’une langue qui se détériore par la faute de ceux qui la parlent

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en bref

Mythanalyse du numérique À l’âge du numérique, le code binaire nous per-met d’inventer de nouvelles métaphores et de créer une nouvelle image du monde. Comment appeler ce grand mythe nouveau de l’humanité planétaire interactive ? L’artiste et philosophe Hervé Fischer le nomme « l’hyperhumanité ». Hyper pour indiquer qu’elle se constitue par multiplication des liens numériques et pour souligner l’émergence d’une conscience aug-mentée en temps réel, provenant de cette masse réseautée d’êtres humains. Voilà les réflexions que proposera au Cercle Hervé Fischer, auteur de multiples ouvrages et essais, dont CyberProméthée, l’instinct de puissance (VLB Éditeur). Cette conférence est présentée par l’Institut Technologies de l’information et Sociétés et par le Département des littératures.

Mardi 26 mars à 19 h 30, au Cercle (228, rue Saint-Joseph Est). Entrée libre.

Démocratie et condition humaineLa démocratie ne serait-elle pas le lieu d’une révélation finale sur la condition humaine ? C’est à cette question que tentera de répondre Daniel Tanguay, professeur de philosophie à l’Université d’Ottawa, lors de la conférence qu’il prononcera sur le campus le 4 avril. Il s’attardera à l’œuvre du philosophe belge Robert Legros sous l’angle de la condition politique humaine et de l’expérience démo-cratique de l’humanité. Daniel Tanguay a écrit de nombreux articles sur le renouveau de la philosophie politique en France depuis 1975. Il a dirigé notamment un ouvrage qui paraîtra ce printemps chez Fides sous le titre : Une démo-cratie désenchantée ? Marcel Gauchet et la crise contemporaine de la démocratie libérale.

Jeudi 4 avril à 19 h 30, au local 1334 du pavillon La Laurentienne.

Comment changer le mondeLa Chaire de transfert de connaissances, édu-cation et prévention en santé respiratoire et cardiovasculaire de l’Université présente le 19 avril, à l’Aquarium de Québec, un sympo-sium sur l’apprentissage et les changements de comportement. Les conférenciers aborderont les questions touchant les mécanismes neuro-physiologiques de l’apprentissage, les stratégies pratiques favorisant l’acquisition de connais-sances, les déterminants du changement de comportement, la décision partagée avec les patients et les façons de motiver les gens à changer leurs habitudes de vie. L’événement cible tous les professionnels engagés dans l’éducation aux patients.

Information: rsr.chus.qc.ca

Chez le béluga, la connais-sance des routes migratoires serait transmise aux jeunes par leur mère et par d’autres membres de leur parenté. Cette transmission culturelle pourrait expliquer pour-quoi l’espèce peine à reco-loniser des habitats d’où elle a été balayée, avance une équipe de biologistes dans un récent numéro de la revue Proceedings of the Royal Society B.

Gabriel Colbeck, Pierre Duchesne et Julie Turgeon, du Département de biolo-gie de l’Université Laval, et leurs collègues de Pêches et Océans Canada, Lianne Postma, Véronique Lesage et Mike Hammill, arrivent à cette conclusion après avoir étudié la génétique des trois troupeaux de bélugas qui fré-quentent la région de la baie d’Hudson. Ces trois groupes ont des aires de reproduc-tion et d’hivernage com-munes dans les parages du détroit d’Hudson, de la baie d’Ungava et de la côte du Labrador. Ce chevauchement de leurs aires vitales assu-rerait un échange de gènes entre les trois populations.

Les bélugas voyagent en familleLa transmission culturelle des routes migratoires doit être prise en considération dans la gestion de ce mammifère marinpar Jean Hamann

Au printemps, les bélu-gas retournent à leurs aires d’estivage respectives en empruntant des routes migra- toires distinctes.

Les chercheurs ont analysé des échantillons d’ADN pro-venant de 1524 bélugas des trois populations récoltées par des chasseurs inuits à dif-férents moments de l’année. Leurs analyses révèlent que les mères et leurs descendants s’attroupent tout au long du cycle annuel. « C’est quelque chose qui était prévisible pour les mères qui allaitent leurs petits, mais cette associa-tion se poursuit même après le sevrage, qui a lieu vers l’âge de deux ans », souligne Julie Turgeon.

Une chose plus étonnante survient pendant les migra-tions : les attroupements se font entre proches, mais ils vont au-delà de la famille immédiate. Un réseau fami-lial élargi, qui comprend sur-tout des femelles, se formerait pendant ces périodes. « Les jeunes bélugas apprendraient les routes de migration de leur mère, leurs sœurs, leurs tantes ou leurs cousines, résume la professeure Turgeon. Ce

mode d’apprentissage des comportements migratoires existe chez l’humain et chez quelques espèces de baleine, mais ce n’est pas courant dans le reste du monde animal. »

Cette caractéristique expli-querait pourquoi les habi-tats autrefois fréquentés par d’abondantes populations

de bélugas restent inoc- cupés longtemps après que la chasse ait décimé celles-ci, même si les conditions sont propices à l’espèce. C’est le cas de la rivière Mucalic et de la Grande rivière de la Baleine, au Nunavik, et pro-bablement celui de la rivière Manicouagan sur la Côte-Nord. « Le rétablissement de ces populations se fait at- tendre même si leur dis-parit ion est survenue i l y a 150 ans » , constate Julie Turgeon.

La gestion du béluga doit tenir compte de cette particu-larité, poursuit la chercheuse. Par exemple, la population de l’est de la baie d’Hudson, qui ne compte que 3300 têtes, est désignée « en voie de dis-parition » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Une étude anté-rieure réalisée par la profes-seure Turgeon et ses collabo-rateurs a démontré que cette population est surreprésentée dans la récolte des chasseurs inuits. « Il faut tenir compte de cette vulnérabilité dans l’établissement des quotas de chasse pour cette région, estime la chercheuse. Si cette population est éliminée, les bélugas de l’ouest de la baie d’Hudson ne viendront pas prendre leur place. Les aires d’estivage de l’est de la baie pourraient rester vacantes, même si l’habitat est parfait pour l’espèce. »

Chez les humains comme chez les bélugas, les comportements migratoires seraient transmis culturellement par les proches parents.

«Les jeunes bélugas apprendraient les routes de migration de leur mère, leurs sœurs, leurs tantes ou leurs cousines

Œuvre de Hervé Fischer

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11le fil | le 21 mars 2013 arts

en bref

Les cordes sensiblesLa Société de guitare de Québec, en collabo-ration avec la Faculté de musique, recevra en concert jeudi prochain le guitariste russe de réputation internationale Vladimir Gorbach. Au programme, des œuvres de Domenico Scarlatti, Mauro Giuliani, Astor Piazzolla… Acclamé sur plusieurs scènes d’Europe, le musicien a remporté plusieurs premiers prix, le plus récent étant celui de la prestigieuse Guitar Foundation of America. Ce prix lui a valu une tournée de plus de 50 concerts aux États-Unis, au Mexique, au Canada et jusqu’en Chine.

Jeudi 28 mars à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Casault. Coût : 25 $ (20 $ étu-diant). Billets en vente au bureau 3312 du pavillon et à la porte le soir du concert.

Bons baisers de MarseilleSous le titre de « Répercussions », quatre finissantes au baccalauréat en arts visuels et médiatiques présentent des œuvres inspirées d’un séjour d’étude effectué en 2012 à l’École supérieure d’arts et de design Marseille-Méditerranée. Vanessa Dallaire-Lagacé pré-sente des images truquées de ses souvenirs de voyage. Elle tente de nous transmettre, de façon détournée, ce qu’elle a ressenti en tant qu’étrangère. Camille Rajotte explore quant à elle la notion d’équilibre. Avec sa sculpture grand format à la stabilité précaire, elle évoque une identité qui se construit malgré la perte de repères. De son côté, Josiane Roberge pro-pose une installation vidéo où l’omniprésence de l’eau sert à dépeindre des états intérieurs, qu’elle accompagnera d’une performance lors du vernissage. Enfin, Camille Nadeau poursuit sa recherche sur la mémoire collective par la mise en espace de mots tirés de l’expérience à l’étranger des exposantes.

Du 25 mars au 12 avril, à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Ouverture de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi. Vernissage le 28 mars à 18 h.

Talents de chez nousLaval en Spectacle est de retour pour sa 9e édi-tion sur le thème « D’airs en ères ». Il est temps de réserver son billet pour ce spectacle annuel présenté par des membres du personnel de l’Université. Cette année, on pourra décou-vrir le jazz de Vicky Bellehumeur et d’André Tchernoff, l’humour d’Alain Massot, le baladi de Julie Lajoie, le dialogue rap de Hugues Callières… Les profits servent à remettre une bourse de création à un membre du personnel. Des œuvres visuelles seront aussi exposées au 4e étage de la Bibliothèque, du 13 au 26 mai.

Vendredi 24 mai à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire. Billets en vente à 10 $ sur le site www.lavalenspectacle.ulaval.ca.

Madame Alexandra, une actrice cé- lèbre plus très jeune, a deux fils : Armand, véritable bourreau des cœurs, et Julien, humble pianiste en froid avec sa mère depuis des années. Or voici qu’après une longue absence, Julien réapparaît au théâtre en compagnie de Colombe, sa toute nouvelle jeune femme dotée d’une timidité maladive. Il la confie à sa mère pendant les deux ans que dure son ser-vice militaire. Accueillie à bras ouverts par Madame Alexandra et toute la troupe, Colombe prend son envol. Elle découvre le plaisir de jouer, de plaire, de s’amuser et d’être aimée. Cette ren- contre avec le milieu du théâtre va changer radicalement sa vie… et celle des autres.

Voilà en résumé l’histoire de Colombe, une pièce de Jean Anouilh écrite en 1951. Très jouée en France, l’œuvre n’a cepen-dant jamais été montée en Amérique du Nord. « C’est une comédie dramatique à l’image de la vie : triste et joyeuse à la fois ! » dit Geneviève Décarie, interprète de la douce Colombe et directrice de la production. Cette bachelière en commu-nication, présentement inscrite au certi-ficat en relations industrielles, est tom-bée amoureuse de ce texte en le lisant pour la première fois cet été. « C’est une histoire qui ressemble presque à un conte de fées ! »

L’enthousiasme contagieux de la jeune femme a convaincu Jennifer Gagnon Thibault d’assurer la mise en scène de cette œuvre dont l’action se déroule au tournant du 20e siècle. « Il y a des sujets qui vieillissent bien », affirme la jeune

La femme qui ouvrait les ailes

La troupe des Treize présente Colombe de Jean Anouilh, ou comment un oisillon se transforme en cygne fier et libre par Renée Larochelle

étudiante au baccalauréat en rédac-tion professionnelle. « Par exemple, Colombe est une femme qui découvre sa liberté par rapport aux hommes. Elle réussit à conquérir son indépendance. »

Dans le rôle de Julien, on trouve Guillaume Couture, étudiant en géo- graphie. À quelques jours de la première de Colombe, il est intarissable sur son personnage. « Julien, c’est vraiment le mal-aimé », dit ce passionné de théâtre qui aimerait bien faire carrière dans le domaine un jour. « Il tient à faire son service militaire dans un souci de fierté, mais son geste est incompris de la troupe. Personne ne le comprend, en fait. Il est éperdument amoureux de Colombe, mais il choisit quand même de la quitter. »

Pièce sur la condition féminine, l’émancipation, l’amour, la jalousie et la possession : Colombe est tout cela. « J’ai hâte de voir comment le public va réagir, dit Guillaume Couture. En atten-dant, on leur promet un bon spectacle. »

Le reste de la distribution est assurée par Stéphanie Jolicoeur, David Ouellet, Guy Langlois, Sophie Simard, Renaud Corbeil, Andy Cerquiera, Louis Vézina et Roxane Vallée.

Du 20 au 24 mars à 20 h, à l’amphi-théâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Prix d’entrée : 12 $ en prévente et 14 $ à la porte, les soirs de spectacle. Billets en vente au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Desjardins) ou à www.les-treize.org.

Pièce sur la condition féminine, l’émancipation, l’amour, la jalousie et la possession : Colombe est tout cela

La distribution de la pièce Colombe présentée par Les Treize.

Le guitariste russe Vladimir Gorbach

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un toit De Rebuts ?Une maison faite de déchet : des bou-teilles de plastique, des canettes de bière, des pneus. C’est ce qu’on trouve à Taos, au Nouveau-Mexique. Non, il ne s’agit pas d’un bidonville ! Les earthships sont ingé-nieux et inspirants. Par exemple, les bouteilles de verre encastrées dans un mur de ciment créent un décor coloré et lumineux. On dirait que les murs sont des vitraux. C’est cette mai-son écologique, écono-mique, autosuffisante et inspirante que présen-tera Francis Gendron, finissant de la Earthship Academy de Taos, lors d’une conférence organisée par Univert Laval. À voir ce jeudi 21 mars au local 1C du pavillon Charles-De Koninck. Lisez l’article de notre collaboratrice Léa Cullen-Robitaille au www.lefil.ulaval.ca.

le fil | le 21 mars 2013

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Avis officiel

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Séance ordinaire du

27 mars 2013

oRDRe Du JouR1. Ouverture de la séance2. Adoption de l’ordre du jour3. Communications du président et du recteur4. Questions des membresSur consentement des membres : Rapports et suivi5. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 janvier 20136. Recommandation du Comité exécutifSubventions et contrats de recherche : rapport 2011-2012Huis clos (points 7 à 8)Ordre du jour courant7. Projet du budget 2013-20148. Recommandations du Comité exécutif9. Projections budgétaires 2012-2013 sur la base des résultats au 31 janvier 201310. Recommandations du Comité exécutif11. Suivi des projets de technologies de l’information12. Centre de santé et de services sociaux du Nord de Lanaudière – Contrat d’affiliation : approbation13. Recommandation du vice-recteur aux étu-des et aux activités internationales14. Centre de santé et de services sociaux Rimouski-Neigette – Contrat d’affiliation : approbation15. Recommandation du vice-recteur aux étu-des et aux activités internationalesClôture de l’assemblée

> Date : Le mardi 16 avril 2013 > Heure : 17 h 15 > Lieu : Salle Le Cercle, 4e étage Pavillon Alphonse-Desjardins, Université Laval

Tous nos membres sont cordialement invités à y participer et à venir prendre connaissance des résultats de leur caisse.

418 656-2358www.desjardins.com/caisse-universitelaval

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INVITATION ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE À LA VIE

DÉMOCRATIQUECOOPÉRER> Date : Le mardi 16 avril 2013

> Heure : 17 h 15 > Lieu : Salle Le Cercle, 4e étage Pavillon Alphonse-Desjardins, Université Laval

Tous nos membres sont cordialement invités à y participer et à venir prendre connaissance des résultats de leur caisse.

418 656-2358www.desjardins.com/caisse-universitelaval

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INVITATION ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE À LA VIE

DÉMOCRATIQUECOOPÉRER

Aux membres de la Caisse populaire Desjardins de l’Université Laval Vous êtes, par la présente, convoqués à l’assemblée générale annuelle qui aura lieu :

› Date : Le mardi 16 avril 2013 › Heure : 17 h 15 › Lieu : Salle Le Cercle, 4e étage Pavillon Alphonse-Desjardins, Université Laval

ÉLections

Veuillez noter que, lors des élections, est éligible toute personne physique qui est membre de plein droit de la Caisse, pourvu qu’elle soit admise depuis au moins 90 jours, qu’elle ne soit pas inéligible en vertu de la Loi sur les coopératives de services financiers et qu’elle n’exerce pas une fonction incompatible en vertu du code de déontologie de Desjardins. Tout candidat devra consentir par écrit à une enquête de sécurité et de crédit le concernant et devra s’engager à développer les connaissances et compétences requises à l’exercice de la fonction de dirigeant. Une candidature ne pourra être soumise à l’assemblée que si un avis écrit, signé par un membre et contresigné par le candidat, a été remis avant la fermeture de la Caisse le 5 avril 2013. Des bulletins de mise en candidature sont disponibles à la Caisse.

Tous les membres de la Caisse sont cordialement invités à participer à cette assemblée.Les membres pourront prendre connaissance du rapport annuel et du rapport du conseil de surveillance, décider de la répartition des excédents annuels, de l’intérêt payable sur les parts permanentes et sur les parts de ristournes, statuer sur le versement de ristournes provenant de la réserve pour ristournes éventuelles, adopter un budget pour certains placements, élire les membres du conseil d’administration et du conseil de surveillance et traiter de tout autre sujet inscrit à l’ordre du jour. Deux périodes de questions sont également prévues, l’une destinée au conseil d’administration et l’autre destinée au conseil de surveillance.

Signé le 19 mars 2013 Hélène Lee-Gosselin, secrétaire

Caisse populairede l'Université Laval

Avis de convocAtion

Parents et amis ont participé le 7 mars à l’inauguration du nouveau Mur des bâtis-seurs de la Faculté de méde-cine. Installé au 4e étage du pavillon Ferdinand-Vandry, ce monument est constitué de plaques de bronze résu-mant l’implication de six grands visionnaires. Il illustre l’attachement envers ces per-sonnes qui ont marqué l’his-toire de la première faculté de médecine francophone au Canada.

« N o u s a v o n s c h o i s i l’espace le plus fréquenté par l’ensemble des membres du personnel et des visiteurs. Nous voulons que ces plaques de bronze nous rappellent

L’ex-professeur à la Faculté de médecine, Jean Blanchet, devant la plaque de son père Roméo Blanchet. photo Louise Leblanc

sur le campus

Bâtisseurs de la Faculté de médecineconstamment que de grands bâtisseurs sont passés avant nous et qu’ils ont construit une faculté solide, humaine et innovatrice, a souligné le doyen Rénald Bergeron. Ce mur saura rappeler notre mission d’enseignement et de recherche, qui a toujours été présente à l’esprit de ces gens. »

Lors de la cérémonie , l’apport de chacun de ces grands hommes a été souligné par une courte biographie. C’est avec reconnaissance et émotion que la fille du doyen Rosaire Gingras, Andrée, a remercié la Faculté pour cet hommage. « Je me rappelle que mon père travaillait sans

cesse pour la Faculté, car il y était profondément attaché, dit-elle. Je suis aussi heureuse de voir que le professeur

Roméo Blanchet est aussi honoré ce soir, car il était un grand ami de mon père. » Martine Frenette

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le fil | le 21 mars 2013 livres 13

« Le Nord demande qu’on le rêve plus que jamais », déclare Jean Désy au tout début du l ivre Object i f Nord. Le Québec au-delà du 49e parallèle. Cet ouvrage essentiel, paru en février aux éditions Sylvain Harvey, est une entreprise de séduc-tion qui marie la prose poé- tique et impressionniste de ce poète et médecin à celle d’un autre amoureux des contrées nordiques, l’anthropologue Serge Bouchard.

Avec des photos à couper le souffle et des textes d’une grande beauté sur la Boréalie, l’Eeyou Istchee (pays des Cris), le Nunavik, l’épinette noire ou la belle ennuyance des routes, le livre permet d’appréhender l’immensité, la beauté et la diversité de ce ter-ritoire. Les auteurs cherchent à nous faire aimer ces espaces septentrionaux mal connus et et peu appréciés qui forment pourtant les trois quarts du Québec. Ils y lancent aussi un cri du cœur : il faut éviter que le développement du Nord ne

Insurrection ou terrorisme ?Les événements du 11 sep-tembre 2001 ont exacerbé la confusion entre insurrec-tion et terrorisme. Les tacti-ques terroristes utilisées par les insurgés sont souvent perçues comme une fina-lité plutôt qu’une stratégie pour faire advenir un nou-vel ordre social. Or faire

l’économie d’une telle analyse revient à perdre de vue les guerres de légitimité au cœur des conflits. L’ouvrage collectif Terrorisme et insur-rection (Presses de l’Université du Québec), dirigé par les professeurs au Département de science politique Aurélie Campana et Gérard Hervouet, insiste sur l’importance d’appréhen-der les dimensions politiques et territoriales propres à chaque insurrection. La première partie du livre porte sur l’analyse de conflits qui sévissent dans plusieurs régions du monde : Amériques, Moyen Orient, Asie centrale, Caucase du Nord. La deuxième est consacrée aux doctrines et stratégies pour contrer la vio-lence de groupes d’insurgés.

La carte de MercatorLa Bibliothèque de l’Uni-versité a acquis, en 2010, un joyau : un exemplaire ori-ginal de Septentrionalium Terrarum descriptio, la carte de l’océan Arctique réalisée par le carto-graphe flamand Gérard Mercator, publiée en

1595. Pour mieux faire comprendre l’intérêt historique et géographique de celle-ci, le car-tothécaire Stéfano Biondo et le bibliothécaire Joë Bouchard ont étroitement collaboré avec Louis-Edmond Hamelin, inventeur du concept de nordicité. Ce travail minutieux a donné lieu à l’ouvrage L’apparition du Nord selon Gérard Mercator, tout juste paru aux Éditions du Septentrion. Magnifiquement illustré, le livre démontre à quel point cet homme de la Renaissance a su faire la synthèse d’un savoir en plein essor en dessinant notamment le détroit de Bering et le bassin hydrographique du Mackenzie, ou encore en utilisant la déri-vation latine de mots popularisés par Jacques Cartier : Canadenses et Saguenaiensium.

Polar savant Est-il possible que Thomas Durand, riche marchand d’art trouvé mort dans sa demeure du Vieux-Québec, ait été assassiné ? C’est ce que croit l’enquêtrice Crystal Markova lorsqu’elle vient annoncer la triste nouvelle à Pierre Cancer, meilleur ami de la victime

et professeur de philosophie à l’Université Laval. Celui-ci se lance, avec Markova, dans une quête de vérité qui fera appel à son érudi-tion apparemment sans limites : un tableau, des livres rares et des passages bibliques consti-tuent les clefs laissées par le présumé meurtrier. Au fil de l’investigation, Cancer en viendra à douter de l’intégrité de l’homme qu’il aimait tant. Guy Bonneau, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, signe Les clefs de la mort, polar un peu bavard paru récemment aux Éditions Baudelaire.

Le goût de l’immensitéL’ouvrage Objectif Nord est une ode au Québec septentrional qui foisonne de vie par Anne-Marie Lapointe

se fasse au détriment de ses gens, de ses bêtes et de ses paysages.

Médecin nomade au long cours, Jean Désy, chargé de sessions cliniques à l’Univer-sité Laval, a fait le constat de l’ignorance des Québécois envers les régions situées tout en haut de leur province. « Il y a une méconnaissance qui mène à un “non-amour” pour ces espaces, estime-t-il. Cette césure est récente et s’ex- plique peut-être par l’urbani-sation rapide des 50 dernières années. Au 19e siècle, le Nord était mieux habité : les cou-reurs des bois ont parcouru ce pays à l’amérindienne et l’ont profondément aimé. »

La clef pour un meilleur développement du Nord consiste selon lui à recon- naître ses valeurs culturelles et à en accepter le sens. Pour cela, il faut faire un effort spi-rituel et culturel pour se rap-procher des gens qui y vivent : les Cris, les Innus et les Inuits. « L’esprit autochtone n’est pas un esprit qui ferme

le pays, bien au contraire, avance-t-il. Les nomades qui habitent ce “pays” ont un grand sens de l’accueil. Or, les Sudistes [selon l’expres-sion du pionnier des études sur le Nord, Louis-Edmond Hamelin] abordent le Nord comme des sédentaires en voulant protéger à outrance certains territoires. »

en bref

sûr, mais aussi parce que j’aime rire. »

Sommes-nous cependant prêts, nous, gens du « petit Nord », à faire l’effort d’ap-privoiser ce territoire com-pris entre la baie James, la baie d’Hudson et la baie d’Ungava ? Le Nord n’est-il pas coûteux et difficile d’ac-cès ? « Les gens font bien des milliers de kilomètres pour aller en Floride, rétorque-t-il. Il est possible de se rendre à Blanc-Sablon sur le pouce! Havre-Saint-Pierre n’est pas moins le Nord que l’Ungava ; on y trouve la taïga. Il est même possible de se rendre jusqu’à Chisasibi [en Jamésie] en auto sur une route hallu-cinante ! Le pays est en train de s’ouvrir. »

Peut -ê t re n’ e st - i l pas donné à tous d’aimer ce pays exigeant et rude. Serge Bouchard et Jean Désy, eux, y on trouvé un environ-nement qui répond à leur quête spirituelle et à leur besoin d’introspection. Tout y est nourriture pour l’âme : immensité de l’horizon, fas-cinantes aurores boréales, pouvoirs mystérieux de l’épi-nette noire. Même les mou-ches noires trouvent grâce à leurs yeux !

Pour partir à la découverte de ces contrées qui sont nôtres, se plonger dans la lec-ture de ce livre et se perdre dans ses nombreux pay- sages est un pas dans la bonne direction.

Objectif Nord possède un prolongement cinématogra-phique et Web. Le portail objectifnord.telequebec.tv contient des trésors, dont le carnet de Boucar Diouf. On peut aussi voir une série documentaire, réalisée par Robert Cornellier, à : video.telequebec.tv/video/14471/objectif-nord.

Un de ces endroits méconnus des Québécois, un rivage de la baie d’Ungava au Nunavik, que l’on peut contempler dans Objectif Nord. photo Heiko Wittenborn

Jean Désy

«Au 19e siècle, le Nord était mieux habité : les coureurs des bois ont parcouru ce pays et l’ont profondément aimé

Ardent défenseur du métis-sage et du dialogue, il pré-sente et fait entendre, dans Objectif Nord, une dizaine de voix venues du froid. Celles, entre autres , de Naomi Fontaine, écrivaine innue ori-ginaire de la réserve d’Uashat- Maliotenam près de Sept-Îles, de la poète Emily Novalinga, de Puvirnituq au Nunavik, ou encore du député néodé-mocrate cri Roméo Saganash qui livre ici un récit poétique étonnant. « Il faut entendre l’humour qu’il y a là-dedans, le côté charnel aussi », dit Jean Désy à propos de l’écri-ture de Saganash. « L’humour autochtone est porteur de force. Ça fait 25 ans que je travaille chez les Cris : je le fais pour gagner ma vie, bien

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le fil | le 21 mars 2013bravo !14

Josée Audet Membre du Conseil de recherches en sciences humainesJosée Audet, professeure titulaire à la Faculté des sciences de l’administration et directrice du Département de management, qui est de plus responsable des agré-ments internationaux à la Faculté, vient d’être nommée membre du C. A. du Conseil de recherches en sciences humaines pour une durée de trois ans. La profes-seure aura pour mandat de conseiller le président afin de s’assurer que les priorités et les programmes du Conseil favorisent le développement d’une communauté solide et dynamique de chercheurs en sciences humaines.

Eugénie Brouillet Le choix de Pauline MaroisC’est à la doyenne de la Faculté de droit qu’échoit l’honneur d’être élue femme de la relève par la première ministre Marois, dans un dossier du journal La Presse. À 40 ans, Eugénie Brouillet est une juriste réputée : auteure de nombreux ou- vrages publiés en collabo-ration avec des spécialistes prestigieux, elle est reconnue dans le monde pour ses com-pétences de constitutionna-liste. Nommée vice-doyenne à l’âge de 27 ans seulement, elle n’est que la deuxième femme à accéder à la tête de la Faculté de droit et l’une des trois doyennes actuelle-ment en poste à l’Université Laval. Elle est aussi mère de trois jeunes enfants âgés de 8, 10 et 12 ans. De quoi ins-pirer les filles de la relève et leur mère !

Sophie Chavanel Médaillée du jubilé de diamant Elizabeth IIÉtudiante au doctorat en communication publique, Sophie Chavanel reçoit la Médaille du jubilé de dia-mant de la reine Elizabeth II. Cette médaille souligne depuis 2012 la contribution importante d’une personne à sa collectivité ou une réalisa-tion exceptionnelle. La jeune femme travaille à titre de coordonnatrice aux commu-nications de la Croix-Rouge dans des opérations de crise humanitaire à forte réso-nance internationale. Après un court séjour à Québec, elle réintégrera l’équipe de la Croix-Rouge en Indonésie pour trois ans. Elle y pour-suivra sa recherche doctorale tout en collaborant aux tra-vaux de l’Observatoire des médias sociaux en relations publiques.

Jacqueline Corbett Article primé à HawaiiJacqueline Corbett, pro-fesseure adjointe au Département des systèmes d’information organisa-tionnels, a remporté le prix pour le meilleur article pré-senté lors de la 46e édition de la Hawaii International Conference on System Sciences. Elle a obtenu cette distinction pour « The effects of green on IT/S projects : Recycling the garbage can model », coécrit avec des professeurs de l’Université Queen’s. S’inspirant de la théorie de la prise de déci-sion selon le « modèle de la poubelle », elle montre comment des considérations environnementales inter-viennent dans les projets en technologie de l’information.

Mathieu Gagnon Prix vert pour le Service des résidencesPour la deuxième année, le Service des résidences vient de se distinguer au concours du Partenariat jeunesse sur le développement durable de la Coalition Sierra. Le projet soumis par Mathieu Gagnon, directeur du Service, avec Marie-Josée Dallaire, Saïd Laayouchi et Claudia Victoria Alvarado Gonzalez, a remporté les honneurs de la catégorie Gestion durable. Il a devancé les participants des universités McGill et Concordia ainsi que du Cégep de Matane.

Samuel Vincent Guay Champion des étudiants entrepreneursÉtudiant au baccalauréat en administration des affaires, Samuel Vincent Guay vient de se voir décerner le titre de champion provincial des étudiants entrepreneurs par Enactus Canada, un orga-nisme à but non lucratif qui fait la promotion de l’esprit d’entreprise. Cet honneur récompense ses efforts pour allier la gestion de sa com-pagnie à la poursuite de ses études universitaires. Le jeune homme est proprié-taire d’une franchise Aki Sushi depuis l’âge de 19 ans. Il préside également le Regroupement des étudiants entrepreneurs de l’Univer- sité Laval.

Chloé Guillemette Prix Marcel-Tassé 2013

Décerné chaque année par la Chambre de l’assurance de dommages, le prix Marcel-Tassé a pour but d’encoura-ger la relève dans ce domaine mal connu. Cette année, 21 finissants étaient en lice. C’est une étudiante du Cégep Lévis-Lauzon, Chloé Guillemette, qui s’est démar-quée. Inscrite depuis janvier au baccalauréat en adminis-tration des affaires, concen-tration gestion des risques et assurance, la jeune femme – qui est aussi à l’emploi de la SSQ depuis quelques années – s’est donné pour mission d’intéresser le plus grand nombre de personnes aux métiers de l’assurance de dommages. photo IADQ Denis Bernier

Guy Laforest et François Côté Ordre de la PléiadeParmi les 11 personnali-tés décorées de l’Ordre de la Pléiade ce 19 mars, on compte non pas un, mais deux membres de la com-munauté universitaire. Professeur au Département de science politique, Guy Laforest devient Chevalier. Son collègue François Côté, professeur associé au Département de science politique et ancien secré-taire général de l’Assem-blée nationale, reçoit l’insigne du Commandeur. Créé en 1976, l’Ordre de la Pléiade reconnaît le mérite de personnalités qui se sont distinguées selon les idéaux de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. À ce jour, quelque 260 personnes ont été honorées.

Baccalauréat en génie industriel Cinq gagnants au Congrès canadien étudiant Cinq étudiants du bacca- lauréat en génie industriel, un programme créé il y a tout juste trois ans, se sont démar-qués au Congrès canadien étudiant de génie industriel. Laurence Isabelle, Louis-Philippe Noël, Marie-Anne Côté et Olivier Bouchard ont enlevé la première place au concours de cas : ils ont eu quatre heures pour élaborer une proposition afin d’amé-liorer un centre d’assemblage chez Méga-Bloc, proposition qu’ils ont dû défendre devant jury. De son côté, Zachary Montreuil a obtenu la troi-sième place dans la catégorie du meilleur papier étudiant. À l’écrit comme à l’oral, son exposé sur « la simulation d’un centre logistique de transbordement dans la vision Internet Physique » a séduit le jury.

Département d’information et communication Champion aux Jeux Cette année encore, c’est l’Université qui a remporté les grands honneurs des jeux de la communication. Neuf établissements pre-naient part aux 17es Jeux franco-canadiens de la communication Infopresse qui se tenaient à l’Université d’Ottawa. Les 32 étudiants de Québec ont touché l’or (radio), l’argent (bulletin de nouvelles, relations publi-ques, vidéo, vitrine cultu-relle) et le bronze (écriture journalistique).

Hautes Études internationales Première place à la Simulation de l’Union africaine À sa première participation à la Simulation de l’Union africaine, à Washington, la délégation de l’Université a raflé le premier prix du jury. Désignée pour représenter le Mali, elle a pu accéder à de nombreuses tables de négo-ciations, pour le plus grand bonheur de Joëlle Timma Toupé et Stéfanie Lévesque, étudiantes aux Hautes Études internationales. Semaine fort stimulante : les jeunes femmes ont pu échanger avec les délégués d’universités étasuniennes et rencontrer l’ambassadeur du Mali à Washington.

Faculté des sciences de l’administration Rotman International Trading CompetitionÀ Toronto, des étudiants de la Faculté des sciences de l’administration ont remporté la 10e édition de la Rotman International Trading Competition, la plus importante compétition universitaire en simula-tion financière. Composée de Jean-François Boilard, Guillaume Sévigny, Dave Doyon et François Bettez (tous à la maîtrise) ainsi que de Pierre-Luc Nadeau et Olivier Tardif-Loiselle (au baccalauréat), la délégation a devancé les représen-tants d’une cinquantaine d’écoles de gestion parmi les plus prestigieuses au monde, notamment celles de l’Université de Chicago, du Massachussetts Institute of Technology et de l’Université Duke. Les étudiants étaient supervisés par Marc-André Picard, gestionnaire des sal-les des marchés Jean-Turmel et Carmand-Normand.

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en bref

Duels en soccer intérieurLes deux équipes de soccer intérieur du Rouge et Or ont obtenu leur laissez-passer pour la finale provinciale qui aura lieu dimanche après-midi au stade TELUS-Université Laval. Les filles ont d’abord vaincu les championnes de la saison régulière, le Vert & Or de Sherbrooke, par la marque de 1-0. Puis, les hommes ont défait la formation masculine de cette même université, cette fois par le compte de 2-1. Les deux finales provinciales opposeront donc le Rouge et Or aux Carabins de Montréal, vain-queurs des autres demi-finales. La rencontre féminine aura lieu à 13 h, alors que le coup d’envoi de l’affrontement masculin sera donné à 15 h 15. Si les hommes jouent une quatrième finale en cinq ans, il s’agira d’une première depuis 2008 pour les dames.

Fin de semaine décisive en ski alpinL’équipe féminine de ski alpin du Rouge et Or est en bonne position pour rafler son premier titre provincial depuis 1994. Avec seulement deux courses à disputer cette fin de semaine à Stoneham, elle dispose d’une mince avance de trois points sur les Carabins de Montréal. La recrue Laurence Vallerand, qui a confirmé sa victoire individuelle la semaine dernière à Lac-Beauport, pourrait devenir la troisième femme de l’histoire du circuit universitaire québécois à remporter sept épreuves ou plus au cours d’une même saison. Les hommes accusent un retard sur les Carabins (252 points), mais ils peuvent encore se rattraper. La bannière combinée – hommes et femmes – est toujours un enjeu, les Montréalais menant par 249 points. Les deux épreuves finales de slalom géant auront lieu vendredi et samedi.

Kung-fu pour débutantes Le PEPS offre un stage d’initiation au kung-fu pour femmes. Cette formation de deux heures vise à initier les participantes à la défense per-sonnelle par les attitudes et les techniques adé-quates. Elle ne requiert aucun préalable dans les arts martiaux, seulement le désir d’utiliser ses propres ressources pour s’aider en cas d’at-taque. Le prochain stage aura lieu le dimanche 7 avril de 11 h 30 à 13 h 30. Le coût est de 18 $ pour les membres du PEPS, 14 $ pour les mem-bres étudiants et 26 $ pour les autres.

www.peps.ulaval.ca – onglet Programmation, section Cours, sous-section Arts martiaux

Le PEPS renouvelle son offre de cours pour aider les gens à démarrer avec vitalité la sai-son estivale. À partir du mois de mai, plusieurs activités incitent à combiner l’entraî-nement au plaisir d’être à l’extérieur. L’inscription com-mence le mercredi 27 mars.

Le cours de condition- nement physique printanier propose de mettre le nez dehors en travaillant le cardio- vasculaire par la marche, le jogging ou certains jeux. À cela s’ajoute l’entraînement musculaire. Une activité parfaite pour ceux qui sou-haitent améliorer leur forme physique ou la conserver tout en s’aérant les idées. Le coût est de 34 $ pour les membres et de 43 $ pour les non-membres.

Les lundi et jeudi, sur l’heure du midi, le cours de marche sportive fait décou-vrir les sentiers du campus. L’instructeur mène la séance à un pas vif tout en guidant le travail musculaire. Les élastiques longs et courts, les petits poids aux chevilles et les bâtons de marche font partie du matériel utilisé. On met également à pro-fit ce que l’environnement peut fournir – bancs, tables, etc. – pour effectuer des exercices. Différentes mé- thodes d’entraînement (super séries, circuits et autres) sont introduites durant la séance. Beau temps, mau-vais temps, les participants sortent à l’extérieur pour

Tous au grand air !Le PEPS a concocté une programmation printanière qui donne des fourmis dans les jambespar Catherine Lévesque

vivre ce moment pr iv i - légié ! Le coût est de 27 $ pour les membres et de 32 $ pour les non-membres.

Pour les plus actifs, le cours entraînement extrême exté-rieur exige un effort cardio- vasculaire et musculaire intense en termes de volume et de vitesse. Les participants dépensent beaucoup d’éner-gie en utilisant le poids de leur corps (course, montée dans une corde, muscula-tion, etc.) ainsi que des équi- pements comme le ballon lesté (medicine ball) et les bandes de résistance. Le nombre de places est limité.

Le printemps annonce aussi la réouverture du champ de pratique libre pour gol-feurs situé sur les terrains de l’Université. Le Golf campus comprend notamment 61 es- paces de frappe, une fosse de sable et des cibles. Au coût de 295 $, la carte privilège permet de s’exercer à volonté tout au long de la saison. Différents forfaits sont aussi offerts. Cours de groupe, privés et semi-privés per- mettent de pratiquer, sous l’œil d’enseignants expéri-mentés, diverses techniques allant des plus simples aux plus audacieuses. La pre-mière session de cours débu-tera le 13 mai, la seconde, le 2 juillet et la troisième, le 5 août.

Les six terrains de volley-ball de plage situés devant l’entrée principale du PEPS fourmillent de sportifs durant

les mois ensoleillés de l’été. On achète une carte de membre à la réception du PEPS dès le mois de mai ou on loue un terrain à l’heure. Tournois privés, 5 à 7 et menus du midi peuvent agré-menter la formule. Pour infor-mation : Anne-Claire Nobili au 418 656–PEPS poste 5546.

Les mordus de soccer, de volleyball, d’ultimate frisbee ou de softball seront choyés puisqu’ils pourront pratiquer sur des terrains neufs, éclai-rés et synthétiques. De belles soirées d’été sont prévues dès la mi-mai ! L’inscription aux ligues récréatives est ouverte à tous. Elle aura lieu les 30 avril, 1er et 2 mai entre 12 h et 21 h au niveau 2 du PEPS. Pour les détails : www.peps.ulaval.ca/intra.

Vous êtes plutôt adepte de tennis ? Des terrains exté-rieurs situés entre le Golf campus et le pavillon Louis-Jacques-Casaul t seront disponibles pour la prati-que libre dès le 13 mai. Les amateurs membres du PEPS pourront réserver gratuite-ment une plage horaire sur place, en fonction des dis-ponibilités, ou réserver un terrain chaque semaine à heure fixe en communiquant au 418 656-2131 poste 6030. Cette option coûte 11 $ pour les étudiants et 13 $ pour les autres.

un touRbiLLon D’aCtiVités JeunesseLe Programme Jeunesse offre aussi des activités esti-vales comme le tennis ou le golf, sans compter des cours de cardiovélo pour ado, cheerleading, danse, etc. Pour une 43e année cet été, le PEPS accueillera aussi plus de 2 500 jeunes de 6 à 17 ans dans ses différents camps sport. Dès la fin juin, il invi-tera les petits participants à pratiquer un grand nombre de disciplines : basketball, escalade, trampoline, soccer, athlétisme, badminton, etc. Une nouveauté cette année : le camp de ski de fond. Les inscriptions se déroulent présentement jusqu’au 16 août. Pour information : 418 656-2131 poste 6029.

Les inscriptions aux cours du printemps commencent au PEPS le mercredi 27 mars à 7 h. On peut aussi télé-phoner au 418 656-PEPS du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30. Programme : www.peps.ulaval.ca.

Le conditionnement physique printanier offre une période de mise en forme pour ceux qui aspirent au grand air. photo PEPS

Julien Priol du Rouge et Or. photo Yan Doublet

Les mordus de soccer, de volleyball, d’ultimate frisbee ou de softball seront choyés puisqu’ils pourront pratiquer sur des terrains neufs

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16 au fil de la semaine

Pour l’amour du violon

Si le violon est un instru-ment qui vous vrille le cœur, sachez qu’un concert met-tant en vedette cet instru-ment aura lieu le mercredi 3 avril. Le violoniste Luc Beauchemin et le pianiste Louis-Dominique Roy seront à pied d’œuvre pour interpréter des œuvres pour violon ou alto de Telemann, Schubert, Brahms et Franck. Musicien aguerri, Luc Beauchemin est membre du quatuor Alcan et altiste solo de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Quant à Louis-Dominique Roy, il est membre des Six pianos d’Orford depuis peu et a notamment été le pianiste des chœurs de l’Orchestre symphonique de Montréal pendant 12 ans.

Mercredi 3 avril à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Une contribution volontaire serait appréciée.

Don Juan revisité

La troupe de théâtre Côté Cour de la Faculté de droit a craqué cette année pour la pièce La nuit de Valognes de l’écrivain et philosophe bien connu Éric-Emmanuel Schmitt. Cinq femmes séduites et abandonnées par Don Juan décident de l’ins-truire en procès : il devra épouser la dernière de ses conquêtes, Angélique de Chiffreville, afin de mettre fin à sa quête sans fin de désir. À la grande surprise de toutes, celui-ci accepte sa sentence avant même la tenue du procès. Il renonce à l’inconstance et aux plai-sirs charnels afin de rendre hommage à un sentiment profond qu’il n’a éprouvé qu’une fois… pour un homme ! La mise en scène est signée Jelena Djukic. Thomas Royer personnifie Don Juan et Amélie Gélinas incarne Angélique.

Les 25, 26, 27 et 29 mars à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice- Pollack. Billets en vente à 10 $ (étudiant) et 15 $ (grand public) devant le local 2419 du pavillon Charles-De Koninck ainsi qu’à la porte les soirs de représentation.

Le marketing politique façon Duplessis

Les passionnés d’histoire ou de publicité ont tout intérêt à assister à la conférence « Duplessis, l’invention du marketing politique » qui sera prononcée mercredi prochain par Alain Lavigne, professeur au Département d’information et de com-munication. Cette activité entoure l’exposition en cours à la Villa Bagatelle intitulée « Duplessis donne à sa province. Le marketing politique de l’Union natio-nale ». La réélection écla-tante de l’Union nationale en 1948 doit beaucoup aux techniques publicitaires et à la campagne de notoriété du « cheuf » Duplessis. En effet, le slogan « Les Libéraux donnent aux étrangers; Duplessis donne à sa pro-vince » fonctionne à mer-veille. Sans compter qu’on ne manque pas une occasion d’exposer Duplessis drapé de « son » nouveau drapeau provincial, créé en janvier de la même année.

Mercredi 27 mars à 20 h, au local 1640 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Énergie nucléaire : verte ou noire ? 

C’est là le titre de la confé-rence qui sera donnée par le professeur au Département de chimie Dominique Larivière mercredi et pré-sentée dans le cadre du cycle « La chimie pour une société viable ». Le profes-seur abordera les aspects scientifiques et environne-mentaux associés à la pro-duction d’énergie nucléaire. Il détaillera l’impact de cette filière sur la nature et le comparera à celui d’autres sources d’énergie. De plus, il expliquera comment les recherches effectuées actuel-lement au laboratoire de radioécologie permettent d’évaluer, de comprendre et de réduire les répercussions environnementales causées par la production d’énergie nucléaire.

Mercredi 27 mars de 12 h à 13 h, au local 3860 du pavillon Alexandre-Vachon.

Les nouvelles dynamiques du monde du travail

C’est le professeur au Département de sociologie Daniel Mercure qui vien-dra prononcer la deuxième grande conférence en l’honneur des 75 ans de la Faculté des sciences socia-les. Il y fera le point sur les grands changements qui ont marqué le monde de l’em-ploi depuis les années 1970. Il montrera à quel point les entreprises ont tablé sur la flexibilité, notamment par la sous-traitance, afin de s’ajuster plus facilement aux fluctuations du marché. Cela a eu pour effet l’essor du travail atypique, la polyva-lence des travailleurs ainsi que leur précarisation. Il s’attardera également aux nouvelles valeurs et attitu-des des travailleurs, dont celles qui caractérisent notamment la génération Y.

Mercredi 27 mars à 17 h, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. Inscription à l’adresse : inscriptionconference [email protected].

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Développer le Nord, oui, mais comment ?

Le colloque étudiant de l’Institut Hydro-Québec en envi-ronnement, développement et société présente une table ronde sur la gestion des ressources durables du Nord. Cinq invités seront présents, dont le conférencier d’hon-neur Andy Baribeau, conseiller pour la Nation crie de Mistissini, qui abordera les besoins, l’avenir et les aspi-rations du Nord et du Sud. Deux professeurs de l’Uni-versité participeront au débat : Thierry Rodon (science politique) insistera sur la nature des défis humains à prendre en considération, alors que Markus Herrmann (économie) se demandera si le Québec possède une comptabilité verte. Deux autres conférenciers exprime-ront leur vision des choses, soit Jean-Yves Labbé, géo-logue au ministère des Ressources naturelles, ainsi que Marcel Darveau, chef de la recherche et de la conserva-tion boréales pour Canards illimités. L’activité sera suivie du film Le Nord au cœur de Serge Giguère à 16 h. (photo Joëlle Taillon)

Lundi 25 mars de 13 h 30 à 15 h, au local 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Inscription en ligne au www.ihqeds.ulaval.ca.25/03

Droits des migrants dans les Amériques

La Cour interaméricaine des droits de l’Homme a condamné, le 24 octobre dernier, la République dominicaine pour avoir attaqué, exécuté et blessé arbitrairement une trentaine de migrants haïtiens lors du massacre de Guayubin survenu en juin 2000. Cette décision judiciaire constitue un précédent important pour la défense des droits des migrants. Le professeur de droit et fondateur de la Clinique internationale de défense des droits humains de l’UQAM, Gérard Duhaime, a représenté les victimes lors de cette affaire. Il viendra parler de la démarche qui l’a conduit à participer à ce jugement historique. Il abordera éga-lement le rôle du système interaméricain des droits de l’homme dans la promotion des droits des migrants.Cette conférence est présen-tée par les Hautes Études internationales.

Jeudi 28 mars de 11 h 30 à 13 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca