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Volume 50, numéro 9 23 octobre 2014 L’Université Laval, l’Université McGill et l’Institut national de recherche scientifique s’unissent pour mettre sur pied l’Institut nordique du Québec. p3 Au cœur du patient p5 Trésors cachés p8-9 Un pas de plus vers le Nord photo James Ford, ArcticNet

Le Fil 23 octobre 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 23 octobre 2014

Volume 50, numéro 9 23 octobre 2014

L’Université Laval, l’Université McGill et l’Institut national de recherche scientifique s’unissent pour mettre sur pied l’Institut nordique du Québec. p3

Au cœur du patient p5 Trésors cachés p8-9

Un pas de plus vers le Nord

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2le fil | le 23 octobre 2014actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Depuis trente ans, une seule et même question obsède Marc-André Sirard : qu’est-ce qui détermine le sort d’un ovule ? Tout le reste – la créa-tion d’un des plus grands centres de recherche cana-diens con sacrés à la repro-duction, les 240 publica-tions, les 10 000 citations de ses travaux, les sept brevets, les partenariats avec l’indus-trie et les millions de dollars en fonds de recherche – ne constitue que des moyens qui lui ont permis de pour-suivre sa quête. C’est néan-moins cette face visible de son œuvre qui a convaincu l’Association francophone pour le savoir (Acfas) que le temps était venu de lui dé -cerner le prix Léo-Pariseau, une reconnais sance souli-gnant l’apport remarquable d’un chercheur au domaine des sciences biologiques et des sciences de la santé.

C’est par la porte de la médecine vétérinaire que Marc-André Sirard a fait son entrée en recherche. « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les animaux », souligne le professeur du Dépar tement des sciences animales, qui confesse l’in-fluence certaine de l’oncle Pierre, un personnage de l’émission télévisée Le capi-taine Bonhomme, dans sa décision de devenir vétéri-naire. Après avoir obtenu son diplôme en 1981, il pra-tique pendant un an dans une clinique où il s’occupe des grands animaux. « Le travail est vite devenu routi-nier et j’avais appris qu’une équipe de recherche de l’Université Laval souhaitait recruter un vétérinaire pour développer des techniques de reproduction in vitro chez l’animal. Je ne tenais pas à faire de la recherche, mais, comme j’espérais devenir “gynécologue de vaches”, j’ai décidé de faire une maî-trise et de participer aux tra-vaux de cette équipe. »

Ses débuts en recherche sont frustrants. « Pendant de longs mois, je n’arrivais à rien. Et puis un jour, les expériences ont débloqué. On a réussi à faire des choses qui, jusque-là, relevaient de la science- fiction. C’était à la fois excitant et magique. » Raymond Lambert, qui diri-geait ses travaux, se souvient du rôle joué par le jeune

étudiant dans cette percée. « C’est son sens de l’observa-tion et sa perspicacité remar-quables qui l’ont amené à comprendre les mé canismes de la fécondation chez les bovins et qui ont con duit à la naissance des premiers veaux éprouvette canadiens. Il s’agissait d’une première mondiale à l’aide d’une tech-nique reproductible. »

Après son doctorat en 1986, Marc-André Sirard enchaîne avec un postdoctorat à l’Uni-versité du Wisconsin, puis il accepte un poste à l’Uni -versité Laval. « Fait excep-tionnel, il avait reçu des offres d’emploi de trois universités avant même la fin de ses

études, souligne Raymond Lambert. Il a choisi de revenir à l’Université Laval et, sous sa gouverne, le Centre de re -cherche en biologie de la reproduction (CRBR) est devenu le chef de file de la recherche en re production animale au Qué bec, proba-blement le plus grand centre de recherche en reproduction animale au Canada et un lea-der mondial en biologie de la reproduction. Ses qualités de visionnaire, sa grande perspi-cacité et sa capacité de travail ont contribué à ce succès. »

Leur collègue de longue date au sein du CRBR et au -jour d’hui vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et

appui à la réussite, François Pothier, abonde dans le même sens. « Marc-André est un hy -peractif cérébral cons tam-ment en quête de la prochaine étape, toujours en avance sur les autres dans son domaine. Mais aussi et surtout, c’est un rassembleur à l’écoute de ses collaborateurs et ouvert aux idées des autres. » Cette ou -verture l’a amené hors des sentiers scientifiques battus. Il a notamment joué le rôle de conseiller auprès de Robert Lepage pour l’exposition Métissage , présentée au Musée de la civilisation. Aussi, très tôt dans l’histoire du CRBR, il a encouragé une réflexion éthique sur les tra-vaux qu’on y menait, multi-pliant les occasions d’échange avec des bioéthiciens. « Au départ, je croyais naïvement qu’en leur expliquant ce que nous faisions, je pourrais les convaincre du bien-fondé de

nos travaux. Finalement, c’est surtout mon point de vue qui a évolué. La position technique est souvent à courte vue. »

Le professeur Sirard jure que son intimidant Cv ne s’est pas édifié à partir d’un plan de carrière, mais unique-ment d’une grande curiosité. « Je voulais comprendre com-ment fonctionnent les ovules et pourquoi ils ne sont pas tous d’égale qualité. Le reste a suivi. » La réponse à cette question, il l’a finalement trouvée dans l’ovaire. « C’est lui qui coache l’ovule, qui décide de sa qualité et qui lui donne ou non la clé de la génération suivante. »

S’il estime qu’il s’agit là de son principal apport à la science, sa plus grande source de fierté réside ailleurs, dans la formation des quelque 80 étudiants-chercheurs qui ont fait partie de son équipe. « Comme professeur-

chercheur, c’est ma principale contribution à la société, celle qui est la plus du rable. » La presque totalité de ses étu-diants ont d’ailleurs trouvé un emploi en lien direct avec leur domaine d’études, sou-ligne François Pothier. « Pour lui, c’est une façon de redon-ner à la société qui paie son salaire et de mettre la science au service du milieu. »

Cette préoccupation ne date pas d’hier. Lorsqu’il terminait son postdoctorat en 1987, Marc-André Sirard a reçu une offre d’emploi aux États-Unis. Il l’a refusée. « Ça ne m’intéressait pas de vivre dans une société où la valeur première est l’argent. » Et quelle devrait être la valeur première d’une société ? Sa réponse, qui tient en trois mots, résume l’homme et son œuvre, et explique le respect que tant de gens lui por-tent : « le bien commun ».

L’Acfas récompense Marc-André Sirard pour sa carrière consacrée au décryptage des secrets de l’ovulepar Jean Hamann

La face cachée de l’ovule

« C’est l’ovaire qui coache l’ovule, qui décide de sa qualité et qui lui donne ou non la clé de la génération suivante », affirme Marc-André Sirard. photo Marc Robitaille

«Comme professeur-chercheur, ma contribution la plus durable à la société, celle dont je suis le plus fier, est la formation des 80 étudiants-chercheurs qui ont fait partie de mon équipe

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Les liens entre l’Université Laval et sa consœur montréalaise sont nombreux. Le recteur, Denis Brière, et la princi-pale et vice-chancelière de l’Université McGill, Suzanne Fortier, ne sont pas seulement de fidèles collaborateurs; originaires de la même région, ils sont aussi des amis de longue date. Selon la petite histoire, ils se sont connus il y a plus de 45 ans. « Je crois que c’était à l’époque où nous étions à la mater-nelle ! », a blagué Denis Brière lors du déjeuner-causerie de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, le 15 octobre dernier.

Animés par une même culture de prospérité économique et de progrès social, Suzanne Fortier et lui n’hé-sitent pas à joindre leurs efforts pour construire des partenariats de re -cherche. « Il y a tout un éventail de do -maines dans lesquels on travaille en -semble depuis très longtemps, qui vont du secteur médical aux commu-nications, en passant par la bio énergie, l’agri culture et le génie mécanique », a

énuméré la principale de l’Université McGill.

Depuis cinq ans, 506 projets de re -cherche ont impliqué au moins un cher-cheur issu de chacune des deux univer-sités. Environ 1000 étudiants et plus de 60 entreprises de la région de Québec ont collaboré à ces projets. La ren-contre, qui était animée par le journa-liste Bruno Savard, a permis de revenir sur certains partenariats d’envergure. Parmi ceux-ci, il y a le Medical Physics Research Training Network, un pro-gramme qui constitue une véritable plaque tournante dans la formation et la recherche dans le milieu de la physique médicale. Les deux universités font éga-lement partie du réseau ArcticNet, qui étudie les impacts des changements cli-matiques et de la modernisation dans l’Arctique canadien côtier. En outre, elles comptent des chercheurs actifs au sein du groupe BioFuelNet, dont l’ob-jectif est de surmonter les difficultés qui freinent la croissance de l’industrie des biocarburants avancés.

Croiser ainsi les savoirs permet de se distinguer sur la scène universi-taire mondiale, selon Denis Brière et Suzanne Fortier. « La compétition n’est pas à l’intérieur du Québec; elle provient de l’extérieur. Notre façon de bien compétitionner dans cet environ-nement est de former des partenariats forts », a soutenu la principale.

Quand trois grands s’unissentL’Université Laval, l’Université McGill et l’Institut national de recherche scientifique confirment leur volonté de créer ensemble l’Institut nordique du Québec et s’engagent à fédérer les forces vives de la société pour y arriverpar Claudine Magny

Dans un contexte de changements climatiques et avec un environnement unique à protéger, le développement nordique doit compter sur une expertise de pointe. Ici, des scientifiques d’ArcticNet mesurent l’épaisseur et la température de la glace dans le cadre du programme Circumpolar Flaw Lead (CFL). photo Doug Barber / IPY-CFL / ArcticNet

« L’annonce d’aujourd’hui est majeure puisque trois grandes institutions universi-taires travailleront de concert afin de mettre sur pied l’Insti-tut nordique du Québec. Notre gouvernement a fait du Plan Nord un pilier de son action pour soutenir la re -lance économique et c’est pourquoi nous soutiendrons l’Institut nordique à titre de partenaire », af firmait la semaine dernière le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et mi nistre respon-sable du Plan Nord, Pierre Arcand. « Notre objectif est de mettre en valeur le plein potentiel du Nord, de le pro-téger et de l’habiter de façon durable et, pour cela, nous avons besoin de connais-sances solides dans les do -maines social, économique et environnemental ».

Par ce discours, le ministre Arcand annonçait la nais-sance d’un partenariat im -portant dans le milieu univer-sitaire, soit celui entre l’Uni-versité Laval, l’Université

Collègues de longue dateL’Université Laval et l’Université McGill ont signé plus de 500 partenariats de recherche au cours des cinq dernières annéespar Matthieu Dessureault

McGill et l’Institut national de recherche scientifique. Le ministre a rappelé que, dans le budget 2014-2015, une enve-loppe de 3 millions de dollars répartis sur trois ans, financée à partir du Fonds du Plan Nord, avait été annoncée afin de contribuer à la mise en œuvre du nouvel institut.

« Dans un contexte de chan-gements climatiques et avec un environnement unique à pro-téger, le développement nor-dique doit compter sur une expertise de pointe. L’Institut

devra bénéficier de l’apport de précieux par tenaires, comme les com mu nautés du Nord, qui ajouteront leurs connais-sances traditionnelles aux connaissances scientifiques et au savoir-faire technologique requis pour développer dura-blement le Nord québécois », a précisé le recteur Denis Brière.

« En rassemblant au même endroit l’expertise du Québec dans les domaines de re -cherche liés au dévelop-pement nordique, l’Institut d e v i e n d r a u n f a c t e u r

d’attraction majeur pour les meilleurs talents sur le plan scientifique et technologique et une source d’innovation sociale », a ajouté la vice-chancelière de l’Université McGill, Suzanne Fortier. Quant au recteur de l’Institut national de re cherche scienti-fique, Daniel Coderre, celui-ci a fait valoir que le Québec devait être à l’avant-garde dans la recherche et l’innova-tion concernant le territoire nordique.

Au cours des prochains mois, les trois partenaires mettront en place les structures et méca-nismes visant le déploiement des plateformes de recherche et de transfert technologique portant sur les grands enjeux du développement durable du Nord. L’Institut contribuera à fournir aux décideurs des gou-vernements, des communau-tés et du secteur privé les connaissances scientifiques et le savoir-faire technique nécessaires au développement

éthique et harmonieux du Nord québécois. « Cette en -tente permettra à nos établis-sements et à leurs chercheurs, ainsi qu’aux futurs par te-naires de l’Institut, de fournir aux décideurs les con nais-sances nécessaires dans les domaines économique, so -cial et environnemental, a ajouté le recteur Brière. C’est l’ensemble de la population nordique qui pro fitera des résultats des travaux de l’Ins-titut nordique du Québec. »

«Notre objectif est de mettre en valeur le plein potentiel du Nord, et, pour cela, nous avons besoin de connaissances solides dans les do maines social, économique et environnemental

Le recteur, Denis Brière, et la principale et vice-chancelière de l’Université McGill, Suzanne Fortier, ne sont pas seulement de fidèles collaborateurs; originaires de la même région, ils sont aussi des amis de longue date. photo Hazart Photographie

Environ 1000 étudiants et plus de 60 entreprises de la région de Québec ont collaboré aux projets UL-McGill

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4le fil | le 23 octobre 2014éducation

C’est hier, le mercredi 22 oc tobre, que s’est ouvert, au Centre des congrès de Qué bec, le 11e congrès annuel de l’International Society for the Scholarship of Teaching and Learning (ISSOTL). Jusqu’au 25 octobre, l’événement organisé par l’Université Laval réunira plus de 500 chercheurs en pédagogie universi-taire, provenant de 14 pays, autour du thème « Nourrir la passion et la créativité dans l’enseignement et l’apprentissage ». Ces spé-cialistes auront l’occasion de présenter les résultats de leurs recherches et de partager leurs idées sur des initiatives pédagogiques prometteuses.

« La pédagogie universitaire devient de plus en plus un champ d’études en soi, ex plique Fernand Gervais, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation et président du congrès 2014 de l’ISSOTL. Par exemple, le do -maine a connu en médecine un développe-ment accéléré ces dernières années. L’intérêt est grandissant dans l’ensemble des facultés. La pédagogie universitaire est de plus en plus considérée comme un domaine parallèle aux sciences de l’éducation. »

Selon lui, il est clair que les technologies jouent désormais un rôle très important dans la conception des innovations en matière d’enseignement et d’apprentissage. « Dans les années 1970, rappelle Fernand Gervais,

l’innovation pédagogique consistait, entre autres, à imaginer de nouvelles façons d’intera-gir avec les élèves. Aujourd’hui, les innovations passent beaucoup par les technologies émer-gentes. Le con grès n’est pas axé sur ces techno-logies, mais plusieurs discussions en traiteront, c’est certain. »

Le thème du congrès sous-entend que la créativité et la passion sont à la base de toute initiative réussie en matière d’enseignement et d’apprentissage. « La passion et la créativité

sont des thèmes porteurs, soutient Fernand Gervais. La créativité caractérise les courants contemporains liés aux technologies de l’en-seignement. La passion se trouve au cœur de toute péda gogie intéressante et stimulante qui amène l’étudiant au-delà de lui-même. »

L’enseignement et l’ap prentissage sont en mutation. Des innovations telles que la classe inversée qui déplace les rôles traditionnels d’apprentissage, les modes hybrides d’ensei-gnement en présentiel et en ligne ainsi que les formations en ligne ouvertes à tous (FLOT), mieux connues sous l’acronyme anglais MOOC, bousculent les habitudes. « Lorsque l’enseignant accueille des étudiants à la fois en classe et en ligne, indique le doyen, il se trouve dans un mode d’exploration de l’apprentissage. Et aucune discipline n’échappe à cela. »

Soulignons que l’Université Laval fera sous peu ses premiers pas dans le domaine des FLOT. Effectivement, dans quelques se -maines, elle procédera au lancement d’une première formation en ligne ouverte à tous sur le thème du développement durable.

Quatre conférences ponctueront le déroule-ment du congrès. Dans l’une d’elles, le recteur Denis Brière fera la présentation du pro-gramme de chaires de leadership en enseigne-ment (CLE), une initiative de l’Université Laval. À cette occasion, il fera le lancement d’une nouvelle CLE en pédagogie universi-taire. Les travaux de la chaire porteront sur le développement de pratiques pédagogiques et sur l’étude des effets relatifs aux contextes et aux modalités de formation.

L’Université est l’hôte d’un congrès international réunissant plus de 500 spécialistes de la pédagogie universitairepar Yvon Larose

Passion et créativité

Dans la salle d’apprentissage actif de la Bibliothèque, l’enseignant doit circuler entre les tables où prennent place les étudiants afin d’interagir constamment avec eux et afin de les amener à collaborer entre eux. photo Marc Robitaille

Des innovations telles que la classe inversée qui déplace les rôles traditionnels d’apprentissage et les modes hybrides d’enseignement en présentiel et en ligne bousculent les habitudes

« La pédagogie universitaire devient de plus en plus un champ d’études en soi », ex plique Fernand Gervais.

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5le fil | le 23 octobre 2014 médecine

« Stimulant, enrichissant, convi-vial » ne sont que quelques-uns des qualificatifs que l’étudiante Marie-Ève Bergeron attribue à l’UMF Laurier, un milieu parfait pour la résidence en médecine familiale, selon elle. « L’équipe de médecins et de professionnels qu’on y trouve est extraordinaire et motivante. Elle a à cœur l’enseignement et elle nous aide à travailler avec une clientèle très variée. »

Marie-Ève Bergeron fait partie d’une trentaine de jeunes médecins qui, ayant reçu leur doctorat, ont opté pour une formation de deux ans en médecine de famille à l’Unité de médecine familiale Laurier, située à Sainte-Foy. Cette unité d’enseigne-ment et de formation pratique fait partie du Réseau universitaire inté-gré de santé de l’Université Laval. Elle a été créée en 1974, d’abord comme UMF du CHUL, par le minis-tère de la Santé et des Services sociaux. Elle compte maintenant 23 médecins enseignants rattachés à l’Université, quatre infirmières et une travailleuse sociale. L’UMF Laurier contribue également à former des stagiaires en soins infirmiers, en ser-vice social et en d’autres disciplines.

Deux autres UMF ont vu le jour il y a 40 ans : l’UMF de l’Hôpital du Saint-Sacrement et l’UMF de l’Hô-pital Laval. Elles deviendront l’UMF Haute-ville et l’UMF Laval par la suite.

« Au début des années 1970, le Collège des médecins de famille du Canada préconisait la création de programmes de médecine familiale dans les universités, rappelle René Lamontagne, directeur du Dépar-tement de médecine familiale de l’Université Laval de 1991 à 1998. Le programme de médecine fami-liale de l’Université a vu le jour en 1972. » Comme médecin, il a été as -socié à la mise sur pied de ce pro-gramme facultaire. Il a aussi contri-bué à la création de l’UMF de l’Hô-pital du Saint-Sacrement, qu’il a dirigée. « L’enseignement, dit-il, se faisait alors par des médecins spé-cialistes. La venue des UMF a per-mis de créer, à la Faculté, un corps professoral composé d’omniprati-ciens dédiés à l’enseignement de la médecine familiale. Cela a été béné-fique pour la Faculté. La médecine familiale a contribué de façon mar-quée au développement de la péda-gogie en médecine. »

À l’origine, la médecine familiale était rattachée au Département de médecine sociale et préventive. « Nous avions beaucoup d’affinités avec ce département, explique René Lamontagne, et nous disposions de beaucoup d’autonomie. » Leur propre département, les médecins de famille l’obtiennent au milieu des années 1980. Le Département de médecine familiale et de médecine d’urgence est aujourd’hui l’un des plus importants de la Faculté. Il regroupe une quarantaine de pro-fesseurs réguliers et près de 300 pro-fesseurs de clinique. Au total, on parle d’un millier de personnes qui collaborent à la formation.

« En médecine familiale en parti-culier, affirme-t-il, l’approche inter-disciplinaire a toujours été impor-tante. Il y a toujours eu un appui important de la part des infirmières dans les UMF. Elles donnent des soins et contribuent à la formation des résidents sur certains aspects. Dès 1976, l’UMF de l’Hôpital du Saint-Sacrement avait une infir-mière et accueillait huit résidents. »

En 1997, cette unité transfère ses activités au CLSC Haute-ville. Pour la première fois, une UMF sera ins-tallée en milieu communautaire à Québec. Selon René Lamontagne, le milieu communautaire est idéal pour une UMF parce qu’elle est plus près de sa clientèle et de ce qui doit être sa réalité. « Nous voulons que nos étudiants soient

exposés à un ensemble de problèmes de santé de première ligne, souligne-t-il. Dans la communauté, ils sont en contact avec tous les types de clien-tèles, des personnes vulnérables comme les itinérants aux jeunes familles. Aujourd’hui, la majorité des 12 UMF du Réseau universitaire intégré de santé de l’Université Laval est à l’extérieur des centres hospitaliers. »

La moitié de ces 12 unités sont situées dans les communautés ur -baines de Québec et de Lévis. Les

autres se trouvent en milieu rural ou en région éloignée à Lac-Etchemin, à Joliette, à Trois-Pistoles, à Rimouski, à Gaspé et à Baie-Comeau. Aujour-d’hui, environ le tiers des résidents du programme de médecine familiale de l’Université Laval font leur rési-dence de deux ans dans une UMF en région. « La Faculté est la cham-pionne québécoise pour fournir la province en médecins de famille dans les régions, en particulier dans l’Est du Québec », soutient René Lamontagne.

Pour l’enseignement et la formation pratiqueIl y a 40 ans, les premières unités de médecine familiale voyaient le jour à Québecpar Yvon Larose

Les fondateurs des trois premières UMF. À l’avant : Jean Drouin (UMF Laurier), Fernand Cloutier (UMF Laurier), Jacques Gaudreau (UMF Laurier) et Jean-Claude Côté (UMF Laval). À l’arrière : Jacques Frenette (UMF Laval), René Lamontagne (UMF Haute-Ville), Claude Lamontagne (UMF Haute-Ville), Jean-Guy Tremblay (UMF Laurier) et Michel Drolet (UMF Haute-Ville). photo Marc Robitaille

Durant leur résidence de deux ans en UMF, les diplômés en médecine familiale sont exposés à un ensemble de problèmes de santé de première ligne.

Le Département de médecine familiale et de médecine d’urgence regroupe une quarantaine de professeurs réguliers et près de 300 professeurs de clinique

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6le fil | le 23 octobre 2014

Shelley-Rose Hyppolite, professeure au Département de médecine sociale et préventive, discute avec deux élèves dans une école à Dorval, 4e section communale de Saint-Marc, en Haïti, en février 2014. photo Daniel David

Sur la mobilité professionnelle

Les jeunes de la généra-tion Y hésitent moins que leurs prédécesseurs à quit-ter un emploi qui ne les sa -tisfait pas. Heureu se ment, la mobilité professionnelle est beaucoup plus acceptée aujourd’hui, estime le pro-fesseur Pierre-Sébastien Fournier. « Je dis à mes étudiants finissants qu’ils auront plusieurs carrières dans leur vie, car le marché du travail d’aujourd’hui le permet. En 1980, un jeune de 25 ans qui sortait de l’uni versité et qui réussis-sait à trouver un emploi le gardait et ne disait rien. On a beaucoup plus d’op-portunités aujourd’hui. »

Sur l’indépendance de la Catalogne

En septembre, le gouver-nement conservateur espa-gnol portait un coup dur aux Catalans indépendan-tistes en obtenant du tri-bunal constitutionnel qu’il suspende la loi et le décret permettant d’organiser un référendum le 9 novembre. Durant les prochains mois, la question de la légalité du processus sera étudiée. Selon Patrick Taillon, « c’est difficile pour nous de com-prendre parce qu’on est dans une fédération et qu’on a une compétence pour or ganiser nos propres élec-tions, mais en Catalogne, et en Écosse aussi, on est dans un pays unitaire où c’est l’État central qui organise l’élection ainsi que les référendums. »

Sur la guerre contre le groupe armé État islamique

L’offensive militaire contre le groupe armé État isla-mique pourrait se terminer par un échec ou un désastre, selon Stéphane Leman- Langlois qui estime que la coalition internationale n’a pas tenu compte de trois problème. « Primo, l’ennemi est une vaste organisation soutenue par une bonne pro portion de la population. Secundo, les alliés kurdes sont liés aux Kurdes de Turquie, ces derniers étant en guerre contre Ankara et sur la liste officielle des en -tités terroristes du Canada. Tertio, le nombre de cibles à bombarder est restreint du fait que les terroristes font usage de ca mionnettes et non de tanks. »

sociétéils ont dit...

Pierre-Sébastien Fournier, Département de management

Coup de pouce, 1er novembre

Patrick Taillon, Faculté de droit

Le Devoir, 18 octobre

Stéphane Leman-Langlois, École de service social

Le Journal de Montréal, 18 octobre

Les préjugés sont tenaces envers les femmes qui s’impliquent dans des pro-grammes et des projets de développe-ment à l’étranger, et ce, qu’elles soient médecins, responsables de projet ou administratrices. Parce qu’elles laissent souvent derrière elles un conjoint et des enfants durant quelques semaines ou quelques mois pour aider des gens en difficulté, on les accuse parfois de faire passer leur carrière avant leur famille. Quant aux hommes qui partent en mis-sion, le jugement est beaucoup moins sévère ou négatif à leur égard : on valo-rise même leur choix, malgré leur statut de père de famille.

C’est ce qu’a affirmé Shelley-Rose Hyppolite, médecin volontaire à Méde-cins du monde Canada, en marge d’une table ronde sur la carrière des femmes dans les organisations de développement international et d’action humanitaire qui a eu lieu récemment. L’évé nement était organisé par Managers sans frontières et la Chaire de leadership en enseignement- Femmes et organisations. Professeure à la Faculté de médecine, Shelley-Rose Hyppolite s’est engagée dans plusieurs programmes et projets de développe-ment et d’urgence, en Afrique de l’Ouest comme en Haïti. Au moment où le Fil l’a contactée, cette spécialiste de la santé publique, mère de deux enfants âgés de 8 et 10 ans, s’apprêtait à prendre une déci-

sion importante quant à une autre mis-sion à l’étranger.

« Si nous, comme médecins, nous ne nous rendons pas dans les pays en diffi-culté pour aider les gens, qui va le faire ? Je me sens une responsabilité sociale d’y aller, dit Shelley-Rose Hyppolite. C’est difficile de laisser sa famille, oui, mais c’est encore plus difficile de ne pas le faire, surtout quand on connaît les be -soins qu’il y a là-bas. » Questionnée sur l’égalité des hommes et des femmes au sein des organisations de développe-ment international et de développement humanitaire, un important volet de cette table ronde, Shelley-Rose Hyppolite explique n’avoir jamais senti sur le ter-rain que le fait d’être une femme consti-tuait un handicap, bien au contraire. Mais si les femmes sont majoritaires « sur le terrain » justement, les postes de haute direction dans ces organisations sont encore majoritairement occupés par des hommes.

Même constat pour Carlos Cano, chargé de cours à la Faculté des sciences de l’administration et coordonnateur de Managers sans frontières. Il a donné les résultats d’une étude réalisée en 2004 auprès de 46 organisations membres de Coordination SUD, un collectif qui re groupe et coordonne les actions de 103 organismes non gouverne-mentaux en France. Ainsi, les hommes

représentaient 70 % des membres élus aux conseils d’administration contre 30 % de femmes. La disparité s’avérait encore plus forte aux échelons supé-rieurs, où 81 % des postes étaient occu-pés par des personnes de sexe masculin. Depuis 10 ans, les choses tendent cepen-dant à changer, d’indiquer Carlos Cano. En témoigne l’élection de Joanne Liu, médecin de Montréal, comme prési-dente du Conseil international de l’orga-nisation médico-humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF), en octobre 2013.

En mission de reconnaissance

Les femmes qui font carrière dans les organisations de développement international et d’action humanitaire doivent encore se battre contre certaines idées reçuespar Renée Larochelle

«Si nous, comme médecins, nous ne nous rendons pas dans les pays en difficulté pour aider les gens, qui va le faire ? On se sent une responsabilité sociale d’y aller.

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7le fil | le 23 octobre 2014 recherche

Q3

En mission de reconnaissance

Selon Research Infosource, l’Université Laval vient au 8e rang des universités cana-diennes au chapitre des fonds de recherche obtenus en 2013. La plus récente compilation de la firme torontoise indique que les chercheurs de l’Uni-versité ont récolté 307 M$, soit 1,3 % de plus qu’en 2012.

Les données de Research Infosource montrent égale-ment que la croissance des fonds de recherche a été faible dans l’ensemble des universi-tés canadiennes. Tout comme l’année précédente, le taux moyen d’augmentation s’est chiffré à 1,1 % dans les 50 plus grandes universités du pays. Dans les universités québé-coises, le portrait est plus sombre : le total des fonds de recherche a diminué de 4,6 % par rapport à l’année précé-dente. Sept des treize univer-sités québécoises considérées dans le classement ont enre-gistré des baisses.

La vice-rectrice à la re -cherche et à la création, Sophie D’Amours, estime que deux raisons expliquent pourquoi l’Université Laval a maintenu une croissance même dans ce contexte difficile. « La pre-mière est l’excellence des cher-cheurs de l’Université qui leur

8e pour les fonds de rechercheMalgré un contexte économique difficile, l’Université Laval se maintient dans le Top Ten des universités canadiennes par Jean Hamann

permet de se démarquer dans les concours des trois grands organismes subventionnaires fédéraux. Ce financement assure une bonne base et il a un effet multiplicateur puisque les chaires de recherche du Canada et les subventions de la Fondation canadienne pour l’innovation sont attribuées en

fonction des sommes que nous obtenons des trois orga-nismes fédéraux. »

La deuxième raison est liée à la stratégie de développe-ment de la recherche, mise de l’avant par la direction de l’Université, qui table sur le partenariat avec le milieu. « Nous avons enregistré une année record pour la créa-tion de chaires de recherche et de chaires de leadership en enseignement (elles com-portent une dimension de recherche), souligne la vice-rectrice. De plus, nous avons créé une deuxième unité mixte internationale de re cherche. Ces approches nous permettent de com-penser le dé-financement de la recherche dans certains secteurs. »

Les tendances dans le financement de la recherche inquiètent tout de même la vice-rectrice. « Les budgets des organismes subvention-naires ne suivent pas l’évo-lution du nombre de cher-cheurs. Le résultat est que les taux de succès aux diffé-rents concours sont devenus anémiques. » Si rien n’est fait pour corriger le tir, les effets de cet effritement se feront sentir à l’extérieur des campus universitaires, poursuit-elle. « Comme société, nous nous pénali-sons nous-mêmes en rédui-sant notre capacité de déve-lopper les connaissances qui assureront notre développe-ment à long terme. »

Par ailleurs, le classement de Research Infosource comporte une nouvelle va -riable cette année : la colla-boration internationale en recherche. Ce paramètre est estimé à partir du rapport entre le nombre d’articles cosignés avec des chercheurs de l’étranger et le nombre total de publications d’une université. Pour la pé -riode 2008-2012, l’Univer-sité Laval obtient un score de 40 %, ce qui lui confère le 11e rang au pays et le 3e rang au Québec. Des données plus récentes indiquent que ce pourcentage a grimpé à 46 %. « La progression est rapide et elle démontre une ouverture sur le monde. Les équipes de l’Université s’as-socient de plus en plus à des collaborateurs de partout, constate la vice-rectrice. D’ailleurs, nos chercheurs participent davantage aux concours internationaux et ils s’y démarquent de plus en plus. »

«L’effritement du financement de la recherche réduit notre capacité de développer les connaissances qui assureront le développement à long terme de notre société

Des représentants de grands fonds d’in-vestissement, dont le portefeuille totalise 8 000 milliards de dollars, soit 30 fois le budget canadien, se rencontrent dis-crètement cette semaine au Château Frontenac. Parmi les participants à cette rencontre de l’Institutional Investors Roundtable, une plateforme de discus-sion lancée en 2011, il y a la Caisse de dépôt et placement du Québec et le régime de retraite ontarien Teachers’, des acteurs économiques majeurs que Stéphane Chrétien, professeur au Dépar-tement de finance, assurance et immo-bilier, connaît bien, lui qui dirige la Chaire Groupe Investors en planification financière.

Q Qu’est-ce qui pousse des fonds de placement, a priori concurrents, à échanger ensemble pendant trois jours ?

R Des rencontres de ce genre sont assez communes. Les fonds de pension et les fonds communs de placement y parti-cipent pour être au fait des tendances importantes dans le milieu et pour com-prendre comment favoriser la gestion des entreprises dans lesquelles ils veulent investir. On parle beaucoup, par exemple, de l’activisme. En achetant des actions des entreprises, les investisseurs en deviennent propriétaires en partie et ont donc le droit de vote aux assemblées générales des actionnaires. Cela leur per-met de prendre des mesures contre cer-taines directions d’entreprises, s’ils jugent notamment que les salaires des hauts di - rigeants sont exagérés. Plusieurs gros fonds d’investissement activistes se spé-cialisent d’ailleurs dans les investisse-ments proactifs chez des entreprises qui ne respectent pas certains standards afin d’améliorer les pratiques de gestion et, par conséquent, la profitabilité. D’autres fonds s’orientent vers la finance respon-sable et s’attardent donc aux critères environnementaux, sociaux et de gouver-nance, en évitant certaines entreprises ou en intervenant par vote dans des assem-blées d’actionnaires. Il ne faut pas non plus oublier les fonds de travailleurs, comme le Fonds de solidarité FTQ, qui ont des objectifs parfois reliés à l’emploi.

Sur l’importance des fonds de placement

Q Depuis quelques années, le nombre de fonds d’investissement s’est multiplié. Est-ce que leur influence sur l’économie dépasse maintenant celle des gouvernements ?

Certains pays pauvres pourraient se trouver à la merci de gros investisseurs ou de grands organismes, comme la Banque mondiale, par exemple. En général, cependant, les gouvernements restent les plus influents pour orienter l’économie, même s’ils prêtent une oreille attentive aux fonds d’in-vestissement. Au Québec, par exemple, le mandat de la Caisse de dépôt et placement consiste à bien investir l’argent du bas de laine des Québécois, mais aussi à favoriser le développement économique de la pro-vince. La Caisse pourrait donc être mise à contribution pour développer certains sec-teurs, en collaboration avec Investissement Québec. Selon les mandats confiés à la Caisse par le gouvernement, l’organisme est plus ou moins proactif pour protéger l’éco-nomie québécoise ou viser d’abord le ren-dement. Des règlements précis protègent aussi des activités, comme celles des télé-communications ou des banques, plus limi-tées au Canada qu’aux États-Unis. Il faut signaler également les restrictions qui empêchent les fonds d’investissement d’être propriétaires de plus de 50% des actions d’une entreprise.

Q À qui ces fonds de placement doivent-ils rendre des comptes puisque leurs diri-geants ne sont pas élus par la population ?

R L’exemple de ce qui est arrivé récemment au Fonds de solidarité FTQ montre que les règles de gouvernance peuvent changer et se resserrer à la suite d’un scandale. Les conseils d’investissement, qui chapeautent les fonds d’investissement, et les orga-nismes de règlementation surveillent aussi les gestionnaires de fonds, dont l’emploi est souvent remis en question après deux ou trois mauvaises années de rendement. Quelqu’un qui gère mal un fonds court donc le risque de se retrouver rapidement en position précaire. Il existe une grande variété de fonds, dont, par exemple, les fonds dits « prédateurs » qui visent la renta-bilité immédiate au profit uniquement de leurs actionnaires (ou stockeholders), quitte à fusionner ou même à fermer une entre-prise pour la liquider, parfois au détriment des parties prenantes (ou stakeholders), comme ses employés. D’autres fonds met-tent en valeur les principes de l’investisse-ment responsable, tels que promulgués par des organisations comme l’ONU, pour des rendements durables à plus long terme. On y tient alors compte de critères environne-mentaux, sociaux et de gouvernance dans les choix d’investissement. Dans les pays musulmans, par exem ple, l’accent est mis sur la finance islamique. Cette façon d’in-vestir, qui prend de plus en plus d’impor-tance à l’échelle mondiale, ne vise pas uni-quement le rendement à court terme, mais entend respecter certains principes reli-gieux propres à l’islam.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Stéphane Chrétien

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Avec des dizaines de sculptures, fontai-nes, peintures, mosaïques, estampes ou vitraux disséminés sur le campus, l’art public nous entoure à l’Université. Au PEPS, il suffit de lever les yeux pour être éblouis par une œuvre monumentale d’Hélène Rochette, L’équi libre ou le libre esprit, qui trône au-dessus d’un grand escalier. Faite d’alu minium et d’acier inoxydable, cette sculpture abstraite est la plus récente acquisition en art du campus. Elle symbolise l’enseignement et la légè-reté émotionnelle qui nous habite après un entraînement. « L’œuvre flotte au- dessus de nous, un peu comme un nuage. Il s’en d égage une légèreté. Mais elle a aussi une forme complexe, avec des torsions, des jeux de lignes et de galbes poussés », fait remarquer l’artiste au Cv garni. Elle signe d’ailleurs une autre sculpture, Carrefour, installée depuis plus de vingt ans devant le pavillon Envirotron.

Comme elle, de nombreux créateurs ont été inspirés au fil du temps par le paysage

universitaire. Avant même l’arrivée d’une première mesure gouvernementale qui visait à encourager l’intégration de l’art à l’architecture en 1961, ils ont imaginé et conçu des œuvres, qui s’offrent aujour-d’hui au regard des promeneurs. On trouve, par exemple, sur le campus de magnifiques murales de Jean-Paul Lemieux et de Jordi Bonet ou encore des sculptures, plus récentes, d’Armand vaillancourt et de Yves Gendreau. Tous les jours, des centaines d’étudiants et d’employés, ignorant tout de leurs va -leurs artistique, culturelle et patrimo-niale, passent tout près, parfois sans les voir. C’est pourquoi des projets de diffu-sion ont été mis en place par l’Univer-sité, en collaboration avec ses différentes structures.

Déjà en 2008, le Comité d’aménage-ment et de mise en œuvre (CAMEO) publiait un catalogue répertoriant plus de 100 œuvres sur le campus. À ce projet s’est ajouté un site Web, qui permet

d’effectuer des recherches selon l’auteur, le type d’œuvre, l’emplacement ou la date de création.

Le Bureau de la vie étudiante propose, de son côté, un circuit permettant de découvrir vingt-quatre trésors cachés. Il offre aussi des visites guidées, des rallyes pédestres et des séances de géocache avec GPS. Ces activités, qui s’adressent à tous, sont offertes à l’occasion des Journées de la culture, qui se tiennent chaque année en septembre, ainsi que sur demande. « On reçoit de plus en plus d’appels de dif-férents groupes qui sont intéressés par l’art urbain. On peut adapter nos activités en fonction des besoins », explique Annie Raymond, conseillère à la vie étudiante.

Cette passionnée fait partie d’un comité informel dont l’objectif est la mise en valeur de l’art public sur le campus. Sont également membres de ce groupe Gisèle Wagner, chargée de conservation et de restauration aux Collections de l’Univer-sité, Jean-Philippe Léveillé, agent de

recherche et de planification au vice- rectorat exécutif et au développement, et André Loubier, responsable de projets au Service des immeubles. L’équipe vise une réappropriation des œuvres d’art public par la communauté universitaire. « La culture, ce n’est pas seulement dans les musées. L’art public est très important puisqu’il permet de sensibiliser les gens et de provoquer des questionnements », souligne Jean-Philippe Léveillé, un urba-niste de formation.

Le point de vue de Hélène Rochette, qui prépare en ce moment une installa-tion pour la place viau de Montréal, fait écho à ces propos. « L’art public intrigue et permet de faire des découvertes. Nul besoin d’être un connaisseur ! Même si on ne comprend pas totalement le sens des œuvres, on peut s’en approcher et s’initier à l’art contemporain. »

Les gens intéressés à découvrir les œuvres d’art public du campus peuvent se procurer un dépliant du parcours pédestre au Bureau de la vie étudiante. Le site www2.ulaval.ca/lart-public.html offre aussi une panoplie d’informations sur les collections de l’Université.

Différentes initiatives sont mises en place pour faire connaître l’art public à la communauté universitairepar Matthieu Dessureault

À la découverte de trésors

1. L’homme devant la science, Jordi Bonnet (1963) / Emplacement : sur le mur extérieur au-dessus des entrées 25 et 27 du pavillon Adrien-Pouliot (façade ouest). 2. Équilibre, Hélène Rochette (2013) / Emplacement : corridor intérieur du pavillon de l’Éducation physique et des sports. 3. Élans, vertiges et victoires, Yves Gendreau (2012) / Emplacement : devant le stade de soccer TELUS/Université Laval. 4. La médecine à Québec (1957) / Emplacement : sur le mur ouest du hall de l’entrée 1 du pavillon Ferdinand-Vandry. 5. Drapeau blanc, Armand Vaillancourt (1987) / Emplacement : au nord du pavillon Maurice-Pollack (façade nord). photos Marc Robitaille

Sculptures, fontaines, peintures, estampes, mosaïques, inscriptions architecturales : l’art public sur le campus, c’est plus de 100 œuvres à découvrir

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Sculptures, fontaines, peintures, estampes, mosaïques, inscriptions architecturales : l’art public sur le campus, c’est plus de 100 œuvres à découvrir

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Conférence sur la tourte voyageuse Pour marquer le centenaire de la mort de la dernière tourte voyageuse, la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada présente une conférence qui sera prononcée par le biologiste Pierre Dupuy. Sa présenta-tion traitera de la biologie de la tourte voya-geuse et des raisons qui ont conduit à sa dis-parition. Les effectifs de cette espèce autrefois abondante dans le Nord-Est américain sont passés de plusieurs milliards d’individus au néant en quelques décennies seulement.

Mercredi 29 octobre, à 19 h 30, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Entrée libre. Pour information : Elisabeth Bossert au 418 833-8969.

2,8 M$ à deux chaires de recherche du CanadaTigran Galstian, professeur au Département de physique, de génie physique et d’optique, compte au nombre des nouveaux titulaires de chaires de recherche du Canada, dont la liste a été dévoilée la semaine dernière à Toronto. Il dirigera la Chaire de recherche du Canada en cristaux liquides et biophotonique com-portementale. Il recevra un financement de 200 000 $ par année pendant sept ans pour poursuivre ses recherches. Ses travaux dans ce domaine ont notamment permis le déve-loppement d’une lentille optique autofocali-sante. Par ailleurs, le professeur Clément Gosselin, du Département de génie méca-nique, a obtenu le renouvellement de sa Chaire de recherche du Canada en robotique et en mécatronique. Il disposera, lui aussi, d’un budget de 1,4 M$ sur sept ans pour ses travaux sur les robots et les dispositifs mécatroniques.

Le fromage en toute simplicitéLe Centre d’expertise fromagère du Québec et le Centre STELA-INAF de l’Université Laval présentent, les 3 et 4 novembre, un symposium ayant pour thème « Le rendez-vous entre l’ar-tisan fromager et le scientifique : le fromage en toute simplicité ». Lors de cette rencontre, les chercheurs du Centre STELA-INAF présen-teront les résultats de travaux qui pourraient avoir des retombées sur la production froma-gère. Il sera notamment question de l’ajout de probiotiques dans les fromages, des percep-tions et croyances des consommateurs, du traitement du lait de fromagerie, des appella-tions réservées et des efforts de réduction du sel dans les fromages. La rencontre se dérou-lera au pavillon Paul-Comtois.

Pour information, consultez la section calendrier du site inaf.ulaval.ca

Le « Biobaler » coupe, broie grossièrement et enroule la végétation qui pousse sur des terres en friche. Les ballots qu’il produit peuvent être manipulés et transportés comme des bottes de foin. photo François-Simon Robert

L’argent ne pousse pas dans les champs en friche... mais si le prix de l’électricité continue à grimper, il y aurait peut-être moyen de tirer des revenus appréciables de la biomasse qui croît sur ces terres incultes. voilà la conclusion qui se dé -gage d’une présentation faite par des chercheurs du Département des sols et de génie agroalimentaire lors de la Conférence internationale sur les éner-gies propres et renouvelables, qui se déroulait sur le campus du 20 au 22 octobre.

Au Canada, les terres agricoles aban-données couvrent 2,2 % de la superficie des terres cultivables. Au Québec, envi-ron 6 % des terres cultivables sont lais-sées en friche pour des raisons écono-miques ou sociales. « Ce ne sont pas les meilleures terres, souligne d’emblée François-Simon Robert. Elles sont sou-vent mal drainées et leur sol est pauvre. » Reste que la végétation naturelle qui les envahit constitue une biomasse qui peut être transformée en paillis ou encore en biocombustible pour la production de chaleur et d’électricité. « Cette dernière filière est peu connue parce que le marché penche du côté des industries, précise le chercheur. La biomasse re -présente tout de même 8 à 10 % de l’en-semble de la production énergétique du Québec. »

Pour établir ce qu’on peut espérer tirer d’une terre en friche, François-Simon Robert, Philippe Savoie, Steeve Pépin et Pierre-Luc Hébert ont mené une étude sur une terre abandonnée de

St-Augustin-de-Desmaures. Pas évident toutefois de récolter cette végétation composée de plantes herbacées, d’ar-bustes et de jeunes arbres. Heureu-sement, les chercheurs pouvaient comp-ter sur une machine co-inventée par le professeur Savoie alors qu’il était cher-cheur chez Agriculture et agroalimen-taire Canada. Brevetée en 2007 et com-mercialisée sous le nom de « Biobaler », cette récolteuse coupe, broie grossière-ment et enroule la végétation qui pousse sur des terres en friche. La machine pro-duit des ballots qui font un peu plus d’un

La végétation des champs en friche pourrait un jour se transformer en espèces sonnantespar  Jean Hamann

De l’or dans les fardoches ?mètre de diamètre et qui peuvent être manipulés et transportés comme des bottes de foin.

Selon les analyses des chercheurs, la production annuelle du site étudié s’éta-blit à une tonne de matière sèche par hectare. Lorsque la machinerie peut cir-culer facilement sur le site, les coûts de la récolte se chiffrent à 83 $ la tonne. Lorsque le terrain est mal drainé et que la machinerie s’enlise, les coûts grimpent à 125 $ la tonne. Considérant qu’une tonne de biomasse destinée à la produc-tion d’énergie vaut entre 100 et 115 $ la tonne, l’opération peut se solder par un léger profit ou par une perte, résume François-Simon Robert.

« La situation est toutefois différente en Europe, enchaîne-t-il. Là-bas, le prix de l’électricité est deux fois plus élevé qu’ici, ce qui rend les biocombustibles plus concurrentiels. D’ailleurs, l’entre-prise québécoise qui fabrique le « Bio-baler », le groupe Anderson, a vendu plus de 50 machines en Europe et seule-ment quelques-unes au Canada. »

François-Simon Robert est régulière-ment contacté par des organismes de développement régional qui songent à valoriser les terres en friche de leur coin de pays. Sa réponse : il faut bien planifier l’opération pour éviter les déceptions. « Le plus important est de s’assurer d’avoir un acheteur pour cette biomasse et il doit être installé à proximité pour limiter les coûts de transport. Pour l’ins-tant, les profits sont plus intéressants du côté du paillis ornemental – 200 $ la tonne – que du côté des biocombus-tibles. Par contre, si Hydro-Québec continue d’augmenter ses tarifs, le contexte sera plus propice au dévelop-pement de la filière énergétique. »

Pour éviter les déceptions, il faut bien planifier la valorisation des terres en friche et, surtout, s’assurer qu’il y a un acheteur pour la biomasse récoltée sur ces sites

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Oliver Jones sur le campus  !Dans le cadre des « Cours de maître en piano jazz », la Faculté de musique est fière de rece-voir le célèbre pianiste de jazz Oliver Jones. Enfant prodige, Oliver Jones touche au piano dès sa tendre enfance. Il se produit d’abord à l’église, puis dans divers théâtres. Durant ses études, il est appelé à composer des mélodies populaires pour les palmarès. En 1960, il s’ins-talle à Porto Rico, où il devient le directeur musical du Kenny Hamilton Band. De retour à Montréal en 1980, il se produit régulière-ment avec le contrebassiste Charles Biddle. Depuis, il a enregistré plusieurs albums et a joué sur les plus grandes scènes du monde. Toujours actif, il continue de se produire régulièrement en concert. photo Matt Jiggins

Cette activité aura lieu le jeudi 23 octobre à 15 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

Contrebasse et pianoLe contrebassiste Zbigniew Borowicz et la pianiste Rachel Martel donneront un con-cert sur le thème « Bottesini, le Paganini de la contrebasse ». Au programme figurent le Concerto no 1 en fa dièse mineur et le Concerto no 2 en si mineur de Giovanni Bottesini (1821-1889). Soliste avec plusieurs ensembles, dont l’Orchestre de chambre de Pologne et I Musici, Zbigniew Borowicz a donné de nombreux récitals à travers le monde. Diplômée du Conservatoire de mu -sique de Québec, Rachel Martel a été enten-due comme soliste et chambriste, en plus d’accompagner de nombreux chanteurs et instrumentistes en concert ou sur les ondes de Radio-Canada.

Mercredi 5 novembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

Dans l’objectif d’ImpactL’équipe d’Impact Campus, le journal étu-diant de l’Université, présente une exposition des meilleures photos à avoir été publiées dans ses pages, dont celles illustrant les moments forts de l’année universitaire, comme la vic-toire de la Coupe vanier par l’équipe du Rouge et Or football et l’initiation des nouveaux étu-diants. L’événement vise à promouvoir le ta -lent des photographes bénévoles collaborant à Impact Campus, le plus important journal étudiant francophone d’Amérique du Nord.

Jusqu’au 8 novembre à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture de l’exposition sont de 9 h à 19 h du lundi au vendredi et de 12 h à 16 h le samedi.

Don Juan revisité La troupe de théâtre Les Treize présente La nuit de Valognes d’Éric-Emmanuel Schmitt par Renée Larochelle

Un homme dont on dit qu’il est un Don Juan doit-il se ré jouir de cette étiquette ? Pas vraiment, si on considère qu’un Don Juan est habituel-lement un homme volage et sans cœur, qui collectionne les conquêtes féminines comme d’autres les timbres. Jouisseur et cynique, égoïste et manipu-lateur, ce personnage, élevé au rang de mythe, a inspiré nombre de romanciers, de dramaturges et de cinéastes. Les œuvres les plus connues sont sans doute la pièce de Molière, Dom Juan ou le Festin de pierre, jouée pour la première fois à Paris en 1665, ou encore l’opéra de Mozart, Don Giovanni, créé à Prague en 1787. Il n’y a pas si long-temps, en 1991 plus précisé-ment, le romancier et drama-turge Éric-Emmanuel Schmitt décidait de revisiter le mythe de cet éternel séducteur qui afflige les femmes ayant le malheur de croiser sa route dans La Nuit de Valognes. Ce texte a littéralement conquis

l’équipe de production des Treize, qui a décidé de mettre la pièce à l’affiche, du 29 oc -tobre au 2 novembre, à l’am-phithéâtre Hydro-Québec du pa villon Alphonse-Desjardins.

« Cela a été un véritable coup de cœur, affirme Natalie Fontalvo, metteure en scène et étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran. Éric-Emmanuel Schmitt donne une connota-tion très contemporaine à Don Juan. C’est un Don Juan qui ne cherche plus à satisfaire tous ses désirs. Il va finale-ment réaliser qu’il est amou-reux, mais que cet amour est impossible. »

L’histoire est la suivante : cinq femmes, séduites un jour puis abandonnées pour tou-jours par Don Juan, se réunis-sent pour discuter de la façon dont elles puniront cet homme sans scrupules. Elles en arri-vent à la conclusion que le châ-timent suprême pour ce bri-seur de cœurs consisterait à épouser et à rester fidèle à une

de ses dernières conquêtes. À la surprise générale, Don Juan accepte le marché sans condi-tion. Le mystère caché derrière cette décision sera dévoilé peu à peu. On apprendra ainsi que Don Juan a souffert, mais pas à cause d’une femme…

Éric-Emmanuel Schmitt a déjà indiqué dans une en -trevue que le donjuanisme, soit la multiplication des con-quêtes féminines toujours désirée et toujours insatisfai-sante, pouvait cacher une homosexualité, selon la thèse de certains psychologues. « Pour moi, il s’agit surtout de distinguer le sexe de l’amour, a souligné l’écrivain. L’amour n’a pas de sexe; il peut se dé -couvrir ou s’épanouir dans la sexualité, mais il peut aussi bien s’en passer. L’attache-ment à l’autre, la fascination renouvelée pour le mystère de l’autre, la dévotion qu’on peut lui porter, tout cela n’a pas grand-chose à voir avec les frottements de peau, aussi agréables soient-ils. »

Le texte de la pièce étant d’une grande force, Natalie Fontalvo a souhaité une mise en scène plutôt sobre. Pas d’artifices donc, afin de laisser toute la place au jeu des douze comédiens et comédiennes qui interpréteront des per-sonnages d’une grande com-plexité. « Pour moi, La Nuit de Valognes est une pièce sur la résilience, explique Natalie Fontalvo. Je pense aux femmes qui ont été abandonnées par Don Juan. Comment une per-sonne qui a été “déconstruite” peut-elle se reconstruire ? On a tous des coups durs dans la vie. Chacun tâche de se reconstruire à sa façon. »

Pour acheter des billets : [email protected] ou 418 656-2131 poste 8014. On peut également se les procurer à la porte au coût de 16 $. Le tarif est réduit de 2 $ pour les membres actifs de la troupe.

La pièce des Treize mettant en vedette un certain Don Juan est présentée du 29 octobre au 2 no vembre, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. photo Marc Robitaille

Jouisseur et cynique, égoïste et manipulateur, ce personnage, élevé au rang de mythe, a inspiré nombre de romanciers, de dramaturges et de cinéastes

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Discuter de développement durableL’Institut EDS, en collaboration avec la Chaire en développement international, or ganise pour la troisième fois l’Université d’automne. En marge de cette formation sco-laire, deux rencontres sont également propo-sées au grand public. Une table ronde réunira quatre spécialistes autour du thème des Objectifs de développement durable en lien avec le Programme post-2015 des Nations unies. Seront présents pour débattre du sujet Chantal Line Carpentier, Gilbert Rist, Thierry Beaudet et Tuano Kiri. Une conférence sera également offerte ayant pour thème « Les défis de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable dans les pays du Nord ». Elle sera prononcée par Denis Côté et John Drexhage.

Table ronde, jeudi 30 octobre, à 13 h 30, et conférence, vendredi 31 octobre, à 13 h, toutes deux à la salle 1289-A du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée libre.

Colloque étudiant en agroforesterieLe 1er Colloque étudiant en agroforesterie de l’Université Laval se déroulera les 4 et 5 no -vembre au pavillon Gene-H.-Kruger. Lors de la première journée, Joseph Djeugap Fovo et Marie-Louise Avana, de l’Université de Dschang au Cameroun, livreront le fruit de travaux menés en Afrique. Le reste du programme sera consacré aux présentations des chercheurs et étudiants-chercheurs de l’Université.

Pour renseignements : [email protected]

Colloque international du CÉLATSur le thème « Représentations et expériences du vivre-ensemble dans les sociétés contem-poraines : un état des lieux », le Centre inter-universitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CÉLAT) organise, sous le patronage de l’UNESCO, une rencontre inter-nationale qui se tiendra du 4 au 8 novembre. Les activités de la soirée d’ouverture auront lieu au Musée de la civilisation, où l’Institut Technologie de l’information et sociétés (ITIS) invite la population à assister à une table ronde intitulée « Raconter autrement : technologies et vivre-ensemble ».

Table ronde ouverte au grand public, 4 novembre, de 17 h à 19 h, au Musée de la civilisation.

Une cérémonie hommage en l’honneur des 45 professeurs et professeures nommés titulaires en 2014 s’est tenue le jeudi 16 octobre à la salle Le Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. La titularisation est une étape marquante dans la carrière professorale puisqu’elle est une promotion accordée par la communauté des pairs. Dans son allocution, le recteur Denis Brière a salué le désir d’engagement de chacun des

nouveaux titulaires. « L’excellence de votre carrière universi-taire contribue au rayonnement de l’Université Laval sur la scène nationale et internationale », leur a-t-il rappelé, avant de chaudement les féliciter. Le recteur a finalement formulé le vœu qu’ils conservent la passion qui est à la base de leur réussite et qu’ils continuent à en faire bénéficier les étudiants, leurs collè-gues et tous les membres de la communauté universitaire.

C’est sous ce thème que s’est tenue, le 21 octobre, au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins, la Soirée des grands donateurs de la Fondation de l’Université Laval, afin de remercier les donateurs pour leur soutien au dévelop-pement de l’enseignement et de la recherche. Ap puyer l’un des quelque 650 fonds de la Fondation est une façon

de « tracer la voie » pour les générations futures. « Nous visons l’implantation d’une véritable culture philanthropique chez nos 270 000 diplômés. Le fait d’être ici ce soir démontre que vous êtes à l’avant-garde de ce grand mouvement. vous êtes, et vous serez, des modèles à suivre dont les autres diplômés pourront s’inspirer », a affirmé le président

directeur-général de la Fondation, Yves Bourget. Cette année, 184 personnes ont atteint l’un ou l’autre des huit niveaux de titres de la Fondation, auxquelles s’ajoutent sept nouveaux membres Pérennia, le programme de dons plani-fiés. De plus, trois organismes ont reçu un certificat Alérion, en reconnaissance de leur appui de 1 M$ et plus.

Des professeurs titulaires honorés

Tracer la voie

Karina Lehoux, co-animatrice de l’événement, interroge Jean-Hubert Smith-Lacroix, étudiant au doctorat à la Faculté des sciences de l’administration et lauréat de plusieurs bourses d’études, sur la voie que ces bourses ont tracée dans son parcours scolaire et professionnel. photo Marc Robitaille

Photo Marc Robitaille

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Quelque 200 personnes ont assisté, le samedi 18 octobre, à l’amphi-théâtre Alcan du pavillon Adrien-Pouliot, à la cérémonie de remise des prix Summa 2014. Par ces prix de grande valeur remis annuelle-ment, la Faculté des sciences et de génie (FSG) vient reconnaître pu -bliquement le parcours profes-sionnel remarquable de diplômés, de professeurs et de membres du

personnel. La cérémonie s’est déroulée en présence du recteur Denis Brière.

Cette année, le prix Summa – Enseignement a été remis à Daoud Aït-Kadi, professeur au Dépar-tement de génie mécanique. Le prix Summa – Carrière a été décerné à Yvon Charest, président et chef de la direction de l’Industrielle Alliance et diplômé de l’École d’actuariat de

la FSG. Le professeur Sylvain Moineau, du Département de bio-chimie, de microbiologie et de bio-informatique, a, pour sa part, reçu le prix Summa – Recherche. Enfin, Pierre Therrien, responsable de tra-vaux pratiques et de recherche au Département de géologie et de génie géologique, a mérité le prix Summa – Service à la communauté facultaire.

«La cérémonie s’avère toujours un moment fort d’émotion. En tant que doyen, il s’agit d’un moment privilégié où j’ai la chance de remercier ceux et celles qui sont des ambassadeurs hors pair de “l’équation humaine” de la Faculté.

Des ambassadeurs hors pairLa Faculté des sciences et de génie remet ses prix Summa 2014 à un diplômé, à deux professeurs et à un responsable de travaux pratiques et de recherchepar Yvon Larose

André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, Sylvain Moineau, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les bactériophages et lauréat du prix Summa – Recherche, Daoud Aït-Kadi, professeur au Département de génie mécanique et lauréat du prix Summa – Enseignement, Yvon Charest, président et chef de la direction de l’Industrielle Alliance, diplômé de l’École d’actuariat et lauréat du prix Summa – Carrière, Pierre Therrien, responsable de travaux pratiques et de recherche au Département de géologie et de génie géologique et lauréat du prix Summa – Communauté facultaire, et Denis Brière, recteur de l’Université. photo Marc Robitaille

Daoud Aït-Kadi Prix Summa – EnseignementDaoud Aït-Kadi est une figure bien connue à la Faculté des sciences et de génie, lui qui enseigne depuis près de 40 ans au Département de génie mécanique. Un de ses faits d’armes est d’avoir fortement con-tribué à la création du programme de baccalauréat en génie industriel. D’ailleurs, il dirige depuis 1992 le programme de diplôme de deuxième cycle dans cette discipline. Il a éga-lement joué un rôle majeur dans la mise sur pied du consortium de recherche FORAC pour les pro-duits du bois, une réalisation qui fut couronnée en 2012 par le prix Brockhouse du CRSNG. Ensei-gnant passionné, l’un des profes-seurs étoiles de la Faculté, Daoud Aït-Kadi place l’étudiant au cœur de son action. « Il n’est pas éton-nant que les étudiants l’apprécient autant dans son enseignement du génie industriel, souligne André Darveau. Il était naturel et des plus mérités que celui-ci reçoive la dis-tinction réservée à nos meilleurs pédagogues. »

Sylvain Moineau Prix Summa – RechercheLe 18 juin, la société d’information stratégique Thomson Reuters publiait son palmarès 2014 des scientifiques les plus influents au monde. Sylvain Moineau figure parmi ce groupe sélect de cher-cheurs. Il se passionne pour les virus qui attaquent les bactéries. Il s’intéresse notamment à la manière dont ils peuvent agir comme agents de contrôle biologique dans l’indus-trie agroalimentaire. Les collabora-tions du lauréat avec l’industrie ont porté, entre autres, sur l’élucidation des mécanismes du système immu-nitaire des bactéries. Elles ont aussi mené au développement de techni-ques révolutionnaires en génie géné -tique. Ses résultats de recherche ont paru dans différentes revues scientifiques, notamment Nature et Science. Sylvain Moineau est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les bactériophages. « J’ai été à même de voir, dans les dernières années, la progression et les retombées de ses recherches sur les bactériophages, qui en font un chercheur de premier plan et une sommité dans son domaine d’acti-vité », explique André Darveau.

Yvon Charest Prix Summa – CarrièreLe président de l’Industrielle Alliance, la quatrième plus impor-tante société d’assurance de per-sonnes au Canada, n’est pas qu’une personnalité du monde financier. C’est aussi un acteur dynamique auprès d’organismes communau-taires de la région de Québec. Yvon Charest a coprésidé la campagne Centraide – Québec et Chaudière-Appalaches de 2000 et de 2012. Il dirige actuellement le comité des dons majeurs de cet organisme. En 2013, il était coprésident d’honneur du Défi têtes rasées de Leucan. Le lauréat dirige l’Industrielle Alliance depuis l’an 2000. Reconnu comme un leader et un motivateur, Yvon Charest est nommé Personnalité financière de l’année, en 2004 et en 2008, par l’industrie financière du Québec. « Il ne fait aucun doute, soutient le doyen, qu’il a contribué, par sa carrière remarquable, son leadership et ses grandes qualités humaines, à faire rayonner l’actua-riat et, par le fait même, l’Université Laval. »

Pierre Therrien Prix Summa – Service à la communauté facultaireDans son département, Pierre Therrien est considéré comme l’éminence grise en ce qui touche à l’informatique appliquée à l’enseignement et à la recherche. Cette réputation lui vient de sa formation en géologie et en hydro -géologie ainsi que de sa passion pour l’informatique. Le lauréat compte près d’un quart de siècle de bons et loyaux services dans son département. Pour s’assurer du bon fonctionnement de tous les équipements informa tiques et des logiciels spécialisés qu’on y trouve, c’est vers ce con seiller et concepteur d’outils informatiques qu’on se tourne. « Par son exper-tise combinée en géologie et en informatique, indique le doyen, Pierre Therrien est devenu une référence dans son secteur d’acti-vité. Il fait partie des “mail lages” essentiels pour une faculté hau-tement technologique comme la nôtre. »

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Nouvelles bourses en journalisme La Faculté des lettres et des sciences hu maines a annoncé récemment la création du programme de bourses en journalisme Bell Média. Ces bourses, qui totalisent un montant de 125 00 $, seront remises à quatre étudiants de tous cy cles confondus et s’échelonneront sur sept ans. Elles seront octroyées sur la base de l’excel-lence du dossier scolaire. Selon le doyen de la Faculté, Michel De Waele, « Bell Média est un partenaire de prestige en communication grâce à qui nos étudiants et étudiantes pour-ront développer de nouveaux acquis et com-pléter leurs parcours de recherche dans de meilleures conditions. » Les candidatures devront être acheminées au plus tard le 17 avril de chaque année.

Pour plus de détails sur le programme de bourses : com.ulaval.ca

Dessinez le nouveau logo du BCILe 3 janvier 2014, la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) a changé de nom pour Bureau de coopération interuniversitaire (BCI). Étant donné son nouveau nom et sa nouvelle mis-sion, le BCI souhaite se doter d’un logo qui le représente adéquatement. À cette fin, il lance un concours destiné à tous les étudiants pré-sentement inscrits dans une université du Québec. La proposition de logo soumise doit donc être en lien avec la mission, les activités et les membres du BCI. Outre la pertinence du logo, trois autres critères seront évalués : la simplicité, l’originalité et l’esthétisme, ainsi que la clarté. L’étudiant ou le groupe d’étu-diants qui aura soumis le meilleur projet se verra attribuer le prix de 1 000 $.

Tout projet de logo devra être transmis au plus tard le vendredi 7 novembre à [email protected]. Pour tous les règlements du concours : bci-qc.ca

Sciences de la santé : nouveau programmeLes membres du Conseil universitaire, réunis en séance ordinaire le mardi 21 octobre, ont approuvé le projet de création d’un programme de maîtrise en pédagogie universitaire des sciences de la santé. Ce programme interpro-fessionnel sera offert en formation à distance et à temps partiel. Il s’adressera à des profes-sionnels de la santé qui, en plus, travaillent comme enseignants en milieu universitaire. Il s’agira d’une formation pour développer des habiletés de pratique pédagogique réflexive. Une fois ses études com plétées, le profession-nel de la santé pourra notamment élaborer des activités d’apprentissage et d’évaluation en appliquant les principes de design pédago-gique. Rattachée à la Faculté de médecine, la formation comportera 45 crédits.

De l’appel d’une femme qui trouve son conjoint mort dans l’appartement en rentrant du travail à ceux d’un enfant violenté en pleurs ou d’un vieillard laissé à l’abandon, le travail des préposés aux appels d’urgence 9-1-1 s’avère exigeant et difficile. Être en contact quotidienne-ment avec la misère et le malheur du monde laisse en effet des traces. Pour ne pas se perdre dans le malheur des autres et préserver du même coup leur santé mentale, ces travailleurs vont, au fil de leur pratique, dessiner en quelque sorte leur propre carte du monde des situa-tions d’urgence. Au cours des mois et des années apparaîtront des points de repère, comme autant de clignotants sur le chemin, pour aider la personne au bout du fil et diriger son appel au bon endroit. Fortifié par ses expériences, le préposé se laissera moins envahir par les émotions qui l’étreignaient à ses débuts pour se concentrer davantage sur son travail : améliorer la qualité de son écoute et développer ultimement une « super oreille ».

C’est l’un des aspects des stratégies mises de l’avant par ces travailleurs qu’a mis en lumière une équipe de chercheurs dirigée par Louise Saint-Arnaud, profes-seure à la Faculté de sciences de l’éduca-tion et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’intégration profession-nelle et l’environnement psychosocial de travail. L’enquête a été réalisée auprès

d’une vingtaine de préposés aux appels d’urgence. Les entretiens se sont dérou-lés en 2010 dans cinq régions du Québec. « Ce qui a été montré, c’est l’effort cons-tant pour que le travail soit fait dans les règles de l’art, et ce, en dépit des con-traintes, des risques et du danger », explique Louise St-Arnaud.

Autre moyen agissant comme une bar-rière de protection : faire le récit des appels aux collègues de travail. En plus de développer les réflexes nécessaires à la prise de décision rapide, le récit per-met de revivre, de refaire l’histoire, de reconstruire les situations d’urgence ou leur traitement. Par le récit fait aux col-lègues qui ont, la plupart du temps, vécu les mêmes expériences, l’appel est « éplu ché », jusqu’à ce que la crainte ou la tension d’avoir plus ou moins bien fait son travail s’estompe et disparaisse.

« Pour que le récit opère, il faut que la confiance entre le collègue qui raconte et celui qui écoute soit totale, souligne Louise Saint-Arnaud. C’est une raison qui fait que le récit n’est pas accessible aux “profanes” et que, très vite, le pré-posé s’aperçoit qu’il ne parle de son tra-vail qu’avec ses collègues préposés, ceux qui peuvent le comprendre. » Sur la base de la confiance, on s’expose volontaire-ment au jugement des pairs, qui, en retour, vont commenter, rectifier ou soutenir la pratique telle qu’elle leur est racontée.

Pour préserver leur santé mentale, les préposés aux appels d’urgence 9-1-1 utilisent diverses stratégies par  Renée Larochelle

Au fil de la misère humaine Enfin, l’humour est très présent dans le

travail des préposés, révèle l’étude. Il libère, réconforte et allège le climat. Gros mots, sous-entendus et non-dits servent à évacuer la tension, sans autre forme d’explication. Les autres se gardent bien de juger parce qu’ils savent par expérience qu’on peut plaisanter d’un sujet grave tout en gardant le cap sur l’acte d’aider.

L’enquête a été réalisée auprès d’une vingtaine de préposés aux appels d’urgence. Les entretiens se sont déroulés en 2010 dans cinq régions du Québec.

Fortifié par ses expériences, le préposé se laissera moins envahir par les émotions pour se concentrer davantage sur son travail et améliorer la qualité de son écoute

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Le basketball de retour au PEPSLe traditionnel tournoi de basketball Rouge et Or aura lieu ce week-end à l’amphithéâtre-gymnase du PEPS. Les équipes féminine et masculine de l’Université se mesureront cha-cune à trois équipes en provenance d’un peu partout au pays. Les adversaires de l’équipe féminine, entraînée par Linda Marquis, seront particulièrement coriaces. Il s’agira des uni-versités Windsor, Western et de l’Alberta. Il est à noter que l’équipe de l’Université Windsor est la championne canadienne en titre pour une quatrième fois. Du côté des hommes, les joueurs entraînés par Jacques Paiement Jr croiseront le fer avec les formations des uni-versités Memorial, Mount Royal et Western. Ces parties hors concours, qui auront lieu de vendredi soir à dimanche après-midi, permet-tront aux deux équipes du Rouge et Or de mesurer leur préparation en vue de la saison 2014-2015, qui débutera le 6 novembre. photo Mathieu Belanger

Pour plus de de détails sur l’horaire du tournoi, visitez la section basketball du rougeetor.ulaval.ca

Vendredi 24 octobreSoccer F | Bishop’sPEPS | 18 h

Vendredi 24 oct. – Dimanche 26 oct.Basketball | Tournoi Rouge et OrPEPS

Samedi 25 oct. – Dimanche 26 oct.Badminton | Compétition par équipe F & MPEPS

Dimanche 26 octobreSoccer | ConcordiaPEPS | 13 h (m), 15 h (f)

Vendredi 31 octobreSoccer | Demi-finales RSEQPEPS | À déterminer

Vendredi 31 octobreBasketball F | Carleton (hors-concours)PEPS | 19 h

Samedi 1er novembreBasketball F | Carleton (hors-concours)PEPS | 14 h

Samedi 1er novembreVolleyball | MontréalPEPS | 18 h (f), 20 h (m)

Dimanche 2 novembreSoccer | Finales RSEQÀ dét. | À dét.

Campus dynamique

La saison de soccer universitaire tire à sa fin. L’équipe féminine recevra, vendredi à 18 h, au stade TELUS-Université Laval les Gaiters de Bishop’s, puis les équipes féminine et masculine fouleront le terrain #6 du PEPS dimanche pour un ultime duel avant les séries. Ils affronteront les Stingers de Concordia. Le match des hommes sera à 13 h et celui des femmes, à 15 h. photo Stéphane Gaudreau

Au sommet… du bout des doigts !Le PEPS possède des installations d’escalade très impressionnantes qui sauront plaire à tous les adeptes de ce sportpar Julie Turgeon

Le stade couvert du PEPS est un endroit immense. Pour les visiteurs qui s’y aven-turent pour la première fois, la vue est impressionnante. Même les murs y ont leur utilité, et ce, pour le plus grand bon-heur des grimpeurs de la région ! Logées sur deux murs et montant parfois jusqu’au toit sous plusieurs angles, huit surfaces différentes offrent aux amateurs d’esca-lade des défis variés, à la mesure de leur niveau. Murs verticaux ou inclinés, bloc, caverne, traverse, fissure : tout y est !

La plupart des grimpeurs vous le diront : l’escalade ne sera jamais seulement un entraînement physique. Comme le surf, le jogging ou le yoga, ce sport génère aussi des apports d’ordre psychologique. « Personnellement, l’escalade me détend. C’est presque de la méditation. Quand on grimpe, on doit se concentrer sur ses pri-ses, sur la voie à prendre. On doit rester accroché au mur, alors aucune déviation de l’esprit n’est possible. Tout cela me fait le plus grand bien ! », explique Frédérick

Desgranges, gérant des activités d’esca-lade au PEPS depuis 2000.

Outre la variété des installations, deux autres caractéristiques permettent au PEPS de se démarquer des autres centres d’escalade : la qualité des formations et le club d’entraînement. Le cours d’initia-tion, composé de huit séances de deux heures, permet de recevoir la certification nécessaire à la pratique de l’escalade et il couvre également des sujets qui ne sont habituellement pas abordés en profon-deur dans ce type de cours : sécurité, ma -tériel, techniques de base, système de cotation, jeux de confiance, descente en rappel, etc. Pour les passionnés, le cours de perfectionnement technique, égale-ment d’une durée de 16 heures, permet de réviser et d’analyser l’ensemble des tech-niques de base, parfois à l’aide de la vidéo, afin de maîtriser les techniques qui per-mettront de passer à une grimpe de niveau supérieur. Enfin, les traditionnels cours de premier de cordée permettent de par-faire les connaissances en sécurité et visent le développement de l’autonomie du grimpeur.

Et si vous êtes solitaire ? Aucun pro-blème ! Au PEPS, nul besoin d’être ac -compagné. « Si vous êtes seul, on ne vous laissera pas tomber, lance spontanément Frédérick Desgranges. Un de nos moni-teurs se fera un plaisir de vous guider et de veiller à votre sécurité pendant votre parcours ! » Pour profiter des installa-tions, il suffit de détenir une certification du PEPS et de vous inscrire à l’horaire en début de session. photo PEPS

Pour plus de renseignements sur l’escalade au PEPS : peps.ulaval.ca.

Comme le jogging ou le yoga, l’escalade génère aussi des apports d’ordre psychologique

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La firme d’architecture SO-IL

Les Instantanés d’archi-tecture, ces conférences grand public présentées par l’École d’architecture, reçoivent la firme new- yorkaise SO-IL. Celle-ci est invitée à faire connaître son travail et sa philoso-phie au public de Québec ainsi qu’à décrire les œu -vres auxquelles elle a col-laboré un peu partout dans le monde : le magasin ve -dette de Benetton à New York, le Shrem Museum of Art en Californie, le Frieze Art Fair à New York, la Galerie Kukje à Séoul, des logements pour étudiants à Athènes ainsi que des plans pour un campus à Shanghai et d’autres pour le Musée Guggenheim. Cette firme prestigieuse a reçu de nombreux prix, dont le MoMA PS1 Young Architects Program, le AIA Young Practices Award et le Emerging voices Award (Architectural League of New York). photo Andy F.

Jeudi 23 octobre, à 17 h 30, au Musée de la civilisation. Entrée libre.

Dîner botanique

vous aimez les plantes ? vous aimeriez en apprendre davantage sur elles ? Les dîners botaniques sont ou -verts à toute personne qui s’intéresse à la flore du Québec. Chaque vendredi, un conférencier est convié à discuter d’un sujet. Cette semaine, l’invitée sera Marie-Noëlle Gagnon, une herboriste de plus de dix ans d’expérience. Dans cette rencontre sur le thème « L’herboristerie, la phy-siothérapie, les adventices, et tout, et tout… », la confé-rencière parlera plus parti-culièrement des bienfaits des végétaux. Elle donnera, par exemple, des trucs pour confectionner teintures, pom-mades et tisanes et expli-quera comment les plantes, même celles qualifées de « mauvaises herbes », peu-vent contribuer non seule-ment à votre santé, mais aussi à divers aspects de votre vie de tous les jours.

Vendredi 24 octobre, à 12 h 30, au local 3408 du pavillon Paul-Comtois. Entrée libre.

À propos du virus Ebola

Sujet d’actualité s’il en est un, le virus Ebola suscite des discussions un peu par-tout sur la planète. Apparu pour la première fois chez l’homme en 1976, simulta-nément au Soudan et en République démocratique du Congo, il se transmet par contact direct avec les liquides biologiques (sang, urine, sperme, salive). Puisque sa propagation se poursuit sans cesse, la com-munauté internationale se mobilise et s’organise en vue de limiter la progression du virus. Le doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau, offrira une conférence sur le sujet. Il y expliquera la biologie du virus Ebola et les moyens qui peuvent être pris pour endiguer l’épidémie.

Mercredi 29 octobre, à 12 h 15, à l’amphithéâtre Alcan (salle 1112) du pavillon Adrien-Pouliot. Entrée libre.

Étudiant étranger qui songez à rester…

vous êtes venu étudier ici et vous envisagez maintenant de vous établir au Québec ? Le Bureau de la vie étu-diante organise une confé-rence qui s’adresse particu-lièrement à vous, étudiant étranger qui aimeriez rester parmi nous. La rencontre abordera les différentes pos-sibilités qui s’offrent à vous pour travailler ici ou même officiellement immigrer à la fin de vos études. On y traitera, entre autres, de la demande de Certificat de sélection du Québec pré-sentée dans le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), de la demande de résidence permanente ainsi que du permis de travail post-diplôme. vous pourrez également y poser toutes les questions qui vous tracassent.

Jeudi 30 octobre, à 14 h au local 2F du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour information : etudiants [email protected]

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La ville intelligente

Nous rêvons tous de cette ville intelligente, dotée de systèmes intelligents pour la gestion du transport, des infrastructures, de la sécurité et de l’énergie. L’ÆLIÉS organise donc un événement pour approfondir cette notion encore relativement nouvelle. Quatre con fé ren-ciers sont invités à venir donner leurs points de vue sur ce sujet d’importance pour les années à venir. Ce sont vicky May Hamm, présidente du comité de réflexion sur les villes intelligentes à l’Union des muni cipalités du Québec, Jean-François Barsoum, spécialiste des villes intelligentes et du développement durable chez IBM, Sylvie Daniel, directrice de l’ITIS, et Sehl Mellouli, cher-cheur spécialisé en gouvernance des villes intelli gentes à la Faculté des sciences de l’administration. Ils répondront notamment à ces deux questions : comment la technolo-gie peut-elle rendre nos villes plus vertes et quels sont les exemples à suivre sur le plan du développement durable en milieu urbain ?

Mercredi 5 novembre, à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Ces labos qui fabriquent de la vie

À l’exemple de la chimie de synthèse qui vise à fabriquer des molécules artificielles, la biologie de synthèse sou-haite fabriquer des orga-nismes vivants. La profes-seure Bernadette Bensaude-vincent, de l’Université de Paris 1-Sorbonne, a publié, en 2011, l’ouvrage Fabriquer la vie : où va la biologie de synthèse ? Dans ce livre, elle pose un regard critique, d’une part, sur les préten-tions de la biologie de syn-thèse, qui est loin de la créa-tion d’une bactérie synthéti-que, et, d’autre part, sur les problèmes sociaux et éthi-ques qu’elle suscite, comme la diffusion de l’information utilisable par le bioterro-risme. Lors d’un atelier de philosophie moderne et contemporaine, la profes-seure discutera des effets positifs et négatifs de la biologie de synthèse.

Mercredi 5 novembre, à 15 h 30, à la salle 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Hommage à Paul Lacroix

Figure bien connue du monde des arts à Québec, l’artiste et professeur Paul Lacroix est décédé le 10 avril dernier. Grâce à une initiative conjointe du Musée national des beaux-arts du Québec et de l’École des arts visuels, une conférence, qui prendra la forme d’une soirée commémorative, sera tenue pour souligner la con-tribution majeure de Paul Lacroix à la vie culturelle de la région. Artistes et profes-seurs viendront témoigner du rayonnement de Paul Lacroix en tant que créa-teur, mais aussi fidèle acteur du milieu des arts. Seront invités à prendre la parole Gaëtan Gosselin, artiste et directeur de production, Nicole Jolicoeur et Laurier Lacroix, professeurs à l’UQAM, ainsi que Marcel Jean, Lisanne Nadeau et Michel Philippon, respecti-vement professeur, chargée d’enseignement et ancien professeur de l’École des arts visuels.

Mercredi 5 novembre, à 19 h, à l’auditorium du Musée national des beaux-arts du Québec. Entrée libre.

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