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Volume 49, numéro 25 27 mars 2014 Le Département de géologie et de génie géologique a inauguré le Laboratoire interactif de pétrographie, une infrastructure d’étude et d’analyse des roches parmi les plus sophistiquées au monde. p8-p9 Énergie solaire : tout un défi d’économie ! p2 Les noctambules s’amusent p3 Pétrographie high tech photo Marc Robitaille

Le Fil 27 mars 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 27 mars 2014

Volume 49, numéro 25 27 mars 2014

Le Département de géologie et de génie géologique a inauguré le Laboratoire interactif de pétrographie, une infrastructure d’étude et d’analyse des roches parmi les plus sophistiquées au monde. p8-p9

Énergie solaire : tout un défi d’économie ! p2 Les noctambules s’amusent p3

Pétrographie high tech

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2le fil | le 27 mars 2014actualités UL

en bref

Un Mérite de l’OQLF à « Découvrir Québec » L’Office québécois de la langue française (OQLF) vient de décerner le Mérite du fran-çais dans les TI à « Découvrir Québec », une application mobile réalisée par la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique de l’Université Laval, en par-tenariat avec la firme de haute technologie IdéeClic. Ce prix a été remis le jeudi 20 mars à Montréal. « Découvrir Québec » consiste en une visite multimédia dans le Vieux-Québec et le quartier Saint-Roch. Cette applica-tion propose une interprétation intégrée de 96 points d’intérêt patrimoniaux. Elle comprend notamment des clips vidéo, des images anciennes, des témoignages audio et des photos interactives d’objets en 3D. « Découvrir Québec » s’adresse aux touristes, aux étudiants et aux enseignants. Le Mérite de l’OQLF est attribué chaque année par le gou-vernement québécois à la meilleure solution mobile en TI au Québec. photo Marc Robitaille

Vote sur le campusDes élections provinciales se tiendront le lundi 7 avril. Conformément aux récentes modifications à la Loi électorale, les étudiants de l’Université auront la possibilité d’exercer leur droit de vote en fonction de la circons-cription de leur domicile à partir du campus. Des bureaux de scrutin seront ouverts : le ven-dredi 28 mars, de 9 h à 21 h, à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins, à l’édifice du Boulevard (local 602), à l’édifice du Vieux-Séminaire-de-Québec (local 0236); le mardi 1er avril, de 9 h à 21 h, dans le secteur ouest de la cafétéria du pavillon Alphonse-Desjardins, ainsi qu’à l’édifice du Boulevard et à celui du Vieux-Séminaire-de-Québec (local 2234 cette fois); le mercredi 2 avril, de 9 h à 21 h, dans les trois lieux précédemment nom-més, mais au local 0236 de l’édifice du Vieux-Séminaire-de-Québec; le jeudi 3 avril, de 9 h à 14 h, aux trois lieux précédemment nommés, mais au local 2234 de l’édifice du Vieux-Séminaire-de-Québec. Une inscription ou une modification à la liste électorale auprès de la commission de la révision pourra être faite sur place. Les étudiants n’auront à fournir aucune preuve de leur statut d’étudiant. Ils devront prêter serment, attester qu’ils n’ont pas voté par anticipation et présenter une des cinq pièces d’identité acceptées. Seuls les étudiants auront droit de vote à ces bureaux de scrutin.

Information : http://monvote.qc.ca

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Nathalie Bisonnette, Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Pierre-Luc Tremblay, Julie TurgeonCollaborateur au Web : Thierry MellonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesJohanne Côté 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Mario Leclerc a le sens de la formule. Il y a quelques années, ce professeur du Département de chimie disait à qui voulait l’entendre que le premier chercheur qui fabriquerait une pile solaire plastique dont l’efficacité atteindrait le mythique 10 % passerait à l’histoire au même titre que le premier homme à courir le 100 mètres sous la barre des 10 secondes. Aujourd’hui, son nouveau mantra en énergie solaire est le Défi 10-10-10. « Quelqu’un m’a fait comprendre qu’il ne servait à rien d’atteindre une efficacité de 10 % si la pile coûtait trois fois plus cher, explique-t-il. Mon nouvel objectif est donc de fabriquer une pile solaire plastique qui a une efficacité de 10 %, une stabilité de 10 ans, et tout ça à un coût qui correspond à 10 cents le kilowattheure. »

Son habileté à imager des concepts lui a sûrement été d’un précieux secours

Grâce à une bourse Killam, Mario Leclerc s’attaque au Défi 10-10-10 en énergie solairepar Jean Hamann

Du neuf sous le soleil

Mario Leclerc développe des piles dans lesquelles les semi-conducteurs sont remplacés par des polymères. Ces molécules photoactives peuvent être imprimées sur un matériau souple qu’on applique sur des objets d’usage courant comme des étuis d’ordinateur ou des porte-documents. photo Marc Robitaille

lorsqu’il a préparé le dossier qu’il a soumis au Conseil des arts du Canada dans l’espoir de décrocher une bourse Killam. Financées par les Fiducies Killam, ces bourses font partie de la courte liste des prestigieuses reconnais-sances officielles attribuées à des chercheurs canadiens. « La réputation de cette bourse vient du fait qu’elle s’adresse aux chercheurs de toutes disciplines et de tous âges, explique le professeur Leclerc. La concurrence est donc très forte et il faut convaincre les 15 membres du jury, qui viennent de tous les horizons, de la pertinence de son projet et de l’impor-tance de le soutenir. »

Mario Leclerc y est par-venu puisqu’il compte au nombre des cinq boursiers Killam 2014. Ces bourses s’accompagnent d’un mon-tant de 140 000 $ qui permet de libérer les heureux élus des tâches d’administration

et d’enseignement pendant deux ans. Les boursiers peu-vent donc se consacrer corps et âme à leurs activités de recherche et de création.

Au cours des deux pro- chaines années, le profes-seur Leclerc entend investir le gros de ses énergies dans l’amélioration des piles so- laires plastiques. « Il s’agit de piles dans lesquelles les semi- conducteurs, le silicium par exemple, sont remplacés par des polymères », explique-t-il. Ces molécules photo- actives peuvent être impri-mées sur un matériau souple qu’on peut appliquer sur des objets courants comme des étuis d’ordinateur, des sacs à dos, des porte-documents, des nappes ou même des vêtements et des auvents. Ces piles pourraient servir à ali-menter de petits appareils qui fonctionnent présentement avec des piles chimiques.

En énergie solaire, le défi consiste à maximiser la transformation de l’énergie lumineuse en énergie électri-que, au plus bas coût possi-ble, rappelle Mario Leclerc. Jusqu’à maintenant, les molécules qu’il a produites avec son équipe parviennent

à convertir 9 % de l’énergie solaire. « Nous avons mis au point une nouvelle méthode pour produire des molécules photoactives et, dans les mois qui viennent, nous allons en explorer les possibilités. De plus, nous allons travailler avec l’Institut de recherche d ’Hydro -Québec pou r mettre au point un prototype de pile solaire plastique plus performante. »

Le jour où des piles solai-res plastiques parviendront à alimenter de petits appa-reils électroniques mar-quera la fin de la corvée de la recharge électrique pour tous les propriétaires de cellulai-res, téléphones intelligents, iPods, iPads et ordinateurs portables de ce monde. Ce jour glorieux approche-t-il ? « J’ai déjà remarqué que lorsque les médias posent ce genre de question, les cher-cheurs répondent très sou-vent cinq ans. Alors, dans le cas de notre prototype, je ferai exception. Dans trois ans, nous devrions avoir une première version de cette pile améliorée. » «Nous avons développé une nouvelle méthode pour produire des molécules photoactives et, dans les mois qui viennent, nous allons en explorer les possibilités

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3le fil | le 27 mars 2014 actualités UL

« Les 4 éléments » : quoi de mieux comme thème pour inspirer de jeunes artistes issus de disciplines de tous horizons, tels la création littéraire, le théâtre, l’architecture, les arts visuels, la musique, la pédagogie ou même la médecine? C’est en effet sur ce thème qu’aura lieu, le vendredi 4 avril prochain, de 20 h à 2 h du matin, au Musée national des beaux-arts de Québec, la 6e Nuit de la Création. Une nuit festive à laquelle plus de 2 500 personnes ont participé l’an dernier.

Initiative des étudiants et des profes-seurs de la Faculté des lettres et des scien-ces humaines, cette activité vise à mettre en valeurs le travail de jeunes artistes émergents (théâtre, musique et art visuel) dans un envi-ronnement où ils peuvent échanger avec le public. Il s’agit de la plus grande activité artis-tique réalisée par des étudiants universitaires au Québec.

« Avec cette sixième édition, nous sommes à un moment phare. Chaque année, notre public augmente; le défi est donc de présen-ter des projets qui suscitent toujours l’intérêt et la curiosité des gens. On cherche aussi à ce que le grand public fasse partie du spectacle en amenant les étudiants à créer des projets qui favorisent l’interaction et la découverte de l’art sous toutes ses formes », souligne Alain Beaulieu, vice-doyen aux études et res-ponsable de la Nuit de la Création.

Que diriez-vous de participer à une ani-mation s’inspirant du célèbre jeu Twister, ou encore, de prendre part à un projet d’art collectif appelé « Les éléments VS les maî-tres d’œuvre » ? De vous laisser séduire par la musique rap et les réflexions profondes d’« Empédocle, philosophe-rhapsode » ? De vivre une cérémonie funéraire tout en musique et en poésie (et aussi sérieuse que

clownesque) ou de profiter du côté som-bre de la Nuit en visitant les « Bas-fonds », un projet de danse novateur qui débu-tera à l’intérieur du Musée pour se pour- suivre à l’extérieur ? Autant d’exemples de projets étudiants qui animeront cette 6e Nuit de la Création.

Les visiteurs seront amenés à côtoyer diffé-rents types d’art. Par exemple, grâce au projet « Art postal », on leur fera vivre un voyage dans les vieilles cellules du Musée en y présen-tant les waybooks, des cahiers « nomades » réunissant les écrits et les images d’étudiants.

L’eau, l’air, la terre et le feuLa Faculté des lettres et des sciences humaines présente la 6e Nuit de la Création, un rendez-vous unique qui permet au public d’établir un lien privilégié avec de jeunes artistes universitairespar Nathalie Bissonnette

Les jeunes artistes universitaires sont issus de disciplines de tous horizons, tels la création littéraire, le théâtre, l’architecture, les arts visuels, la musique, la pédagogie ou même la médecine. photo Idra Labrie, MNBAQ

Les amateurs de poésie seront comblés par la qualité et la richesse des textes « De l’air pour Wincy », mais seront tout aussi agréablement surpris par l’exposition « Poésie de l’espace, 4 éléments contre la destruction », inspirée de l’œuvre cinématographique Le cinquième élément de Luc Besson. Le public pourra éga-lement assister à une partie d’improvisation musicale des plus spectaculaires. Par ailleurs, l’équipe de l’École d’architecture, qui en est à sa deuxième participation à la Nuit, saura surprendre le public par la finesse et la qua-lité de son installation. Sans oublier le quin-tette CoverGirls qui proposera son répertoire vitaminé pour pimenter la soirée !

Le comédien et metteur en scène Marcel Sabourin est le parrain de l’activité. Le 4 avril, il présentera d’ailleurs une perfor-mance à son image, colorée et explosive. À deux reprises durant la soirée, il participera à un échange avec le public sur la création à notre époque, un sujet cher à ses yeux.

« Le rôle du parrain d’honneur est d’agir un peu comme un mentor en montrant aux jeunes artistes et créateurs qu’il est pos- sible de trouver un créneau original tout en développant une relation privilégiée avec le public », précise Alain Beaulieu.

facebook.com/nuitdelacreation

L’an dernier, plus de 2 500 personnes ont participé à la Nuit de la Création

Le thème de la Nuit de la Création 2014 est « Les 4 éléments ». Le visuel de l’affiche officielle est inspiré de la toile de Joseph Légaré, L’incendie du quartier Saint-Jean à Québec, vu vers l’ouest, 1845-1848. photo MNBAQ, Denis Legendre

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4le fil | le 27 mars 2014histoire

en brefExploration de la planète Mars : un étudiant semi-finaliste !

Mathieu Roy, un étudiant de qua-trième année en génie physique, a été sélectionné en tant que semi-finaliste pour par-ticiper au projet Mars Arctic 365 organisé par The Mars Society. Cette simulation

d’exploration de la planète rouge se tiendra dans le Grand Nord canadien de juillet 2015 à juillet 2016. L’étudiant se retrouve ainsi parmi 62 semi-finalistes (sur 200 candidatures) venant de 17 pays. La simulation aura lieu sur l’île Devon, au nord du Canada, qui est répu-tée pour avoir l’environnement le plus sem-blable à Mars sur Terre. Le but? Démontrer qu’une équipe de chercheurs dans un envi-ronnement contraignant peut maintenir un milieu propice à la recherche scientifique pendant une longue période. La prochaine étape consiste à sélectionner 18 finalistes, soit 3 équipes de 6, qui se rendront à l’île Devon en août 2014 pendant 2 semaines. L’équipe qui réussira le mieux sera retenue pour la simulation finale. C’est à suivre!

La Boussole électorale québécoise 2014 Outil d’éducation pour comprendre les élec-tions, la Boussole électorale est de retour! Son objectif est d’encourager la discussion sur les politiques publiques et de stimuler l’intérêt pour les élections. Les gens sont invités à répondre à un court questionnaire afin de découvrir où ils se situent dans le paysage politique québécois. Plusieurs personnes du Département de science politique ont contri-bué à la réalisation de ce projet dont : François Gélineau, François Pétry, Éric Montigny, Marc-André Bodet et Charles Tessier. À ce jour, plus de 270 000 personnes y ont répondu! On s’y rend au : www.boussole- electorale.ca.

C’est parti, je vote !Des étudiants en communication publique du cours Projets de publicité sociale ont mis sur pied, avec leur professeur Christian Desîlets, le projet « C’est parti, je vote ! ». Ce dernier permet à des jeunes de 14 à 17 ans de se fami-liariser avec les partis et notre système électo-ral. C’est le manque d’intérêt des partis politi-ques pour les jeunes qui a motivé les étudiants à mettre ce projet en œuvre. Le site Internet qui en découle (cestparti.wix.com/jvote) pré-sente toutes les formations politiques, en syn-thétisant leur mission et leurs priorités. Dans une autre section du site, les jeunes peuvent se familiariser avec les idéologies de gauche et de droite. Quatre écoles de la région ont accepté de se prêter au jeu – Séminaire des Pères maristes, polyvalente Saint-François, école Pointe-Lévy et école secondaire De Rochebelle –, si bien que 1500 élèves seront appelés aux urnes d’ici le 7 avril.

Un ado répondant de manière cocasse aux questions posées par son pro-fesseur d’histoire… Telle est la page couverture du dernier livre signé par l’historien Jocelyn Létourneau intitulé Je me souviens ? et paru der-nièrement aux éditions Fides. Pour ce jeune, Jacques Cartier évoque un pont, René Lévesque se résume à un boulevard et Les Patriotes sont un club de football. De quoi rire jaune… S’il est agréablement surpris du vif intérêt qu’a suscité jusqu’ici son ouvrage dans les médias québécois, Jocelyn Létourneau dit avoir aussi une bonne explication à fournir quant à cet engouement.

« L’histoire est une religion au Québec, dit ce professeur au Département d’histoire. Tout le monde semble avoir quelque chose à dire sur la question. Ce qui a frappé les journalistes, c’est que le livre vient à l’encontre de certaines idées reçues, notamment celle que les jeunes ne sont pas intéressés par l’his-toire. Mais on ne peut pas en conclure qu’ils sont ignorants sur la base qu’ils ne savent pas qui était premier ministre du Québec en telle année! »

Pour la petite histoire, le livre de Jocelyn Létourneau est l’aboutisse-ment d’une enquête qui s’est échelon-née de 2003 à 2013 auprès de 3475 jeu-nes de la fin du secondaire, du cégep et de l’université. Le chercheur leur a demandé de résumer en quelques phra-ses leur vision de l’histoire du Québec et de dire d’où provenait leur savoir. Il a tiré de précieux constats de cette étude.

Ils se souviennent Loin d’être ignorants du passé du Québec, les jeunes en savent plus qu’ils ne le pensent, révèle une étude de l’historien Jocelyn Létourneaupar Renée Larochelle

D’abord, dès l’âge de 15 ou 16 ans, une forte proportion de jeunes possèdent « une idée générale, simple et réduite, mais forte et tranchée », de l’histoire du Québec. Ils ont acquis ces connaissances lors de discussions familiales, à l’école primaire, par la lecture de romans histo-riques, le visionnement de téléséries; en somme, ils n’arrivent pas complètement vierges au cours d’histoire de 4e secon-daire. « Dans les faits, le jeune sait sans savoir, souligne Jocelyn Létourneau. Il n’a pas une pleine connaissance de ce qui fut, mais il a des visions fortes de ce qui a été. »

Ensuite, l’idée selon laquelle les jeunes n’aiment pas l’histoire est fausse. La majorité des répondants montraient en effet de l’intérêt pour cette matière. Ce qu’ils apprennent doit toutefois leur servir à quelque chose, que ce soit pour passer un examen ou pour ne pas avoir l’air d’un parfait idiot lors d’une conver-sation sur la Crise d’octobre 1970 ou sur le référendum de 1995. Leur attachement à l’histoire est donc d’ordre pratique, et l’enseignant qui ne tient pas compte de cette réalité n’est pas en phase avec ses élèves, estime Jocelyn Létourneau.

Autre constat : les jeunes n’aiment pas se perdre dans les interprétations de faits ou d’événements et sont davan-tage intéressés par l’exactitude que par l’équivoque ou encore l’approximation. Ce sont les réponses claires, davan-tage que les questions compliquées, qui les intéressent.

Devant cet état de choses, comment devrait-on enseigner l’histoire aux

jeunes ? Selon Jocelyn Létourneau, l’idéal consisterait à mettre moins de matière au programme et de faire en sorte qu’elle soit plus ciblée. « De toute façon, il est impossible de se souvenir de tout », affirme-t-il. Ensuite, on devrait mettre en place des objectifs moins ambitieux, donc plus réalistes, pour l’ensemble des élèves, notamment en partant de ce qu’ils savent déjà. Les véri-tables passionnés d’histoire, eux, auront toujours la chance d’aller plus loin, comme le font les passionnés de chimie ou de physique.

« En 2014, on ne peut plus enseigner l’histoire de la même façon qu’avant, affirme le chercheur. La formation en histoire à l’école secondaire doit avoir pour but de transmettre aux jeunes un savoir de base, et non d’en faire des spé-cialistes ou des encyclopédistes. Il y en aura toujours pour dire que les jeunes ne connaîtront jamais assez l’histoire ou ne sauront jamais ce qu’il est important de connaître à propos du passé. Or, les jeunes ne vivent pas dans le passé, mais dans le présent… «Dans les faits, le jeune sait sans savoir. Il n’a pas une pleine connaissance de ce qui fut, mais il a des visions fortes de ce qui a été.

Comment devrait-on enseigner l’histoire aux jeunes? Selon Jocelyn Létourneau, l’idéal consisterait à mettre moins de matière au programme et de faire en sorte qu’elle soit plus ciblée. image Garnotte

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5le fil | le 27 mars 2014 écoles d’été 2014

La saison des écoles d’été revient en force cette année avec une offre de 65 forma-tions intensives, de niveau baccalauréat ou maîtrise, d’une durée variant la plu-part du temps entre une et trois semaines. Le mois de mai donnera le coup d’envoi avec plusieurs thématiques, dont cette nouveauté, la cri-minalité économique. Le « crime à col blanc » connaît une ampleur sans précédent depuis une vingtaine d’an-nées. Les experts canadiens et étrangers invités se pen-cheront sur la gouvernance d’entreprise, la banque et la finance, la concurrence et la consommation, la propriété intellectuelle et, enfin, le blanchiment d’argent.

Entre mai et octobre, plus de 5000 étudiants universitaires ou professionnels, d’ici ou de l’étranger, suivront l’une ou l’autre des formations offer-tes. La formule d’enseigne-ment privilégiée est mixte : l’étudiant doit se préparer à distance pour ensuite suivre sa formation en présentiel.

La plupart des écoles d’été auront lieu dans la cité uni-versitaire. Certaines se tien-dront en région et d’autres à l’étranger.

« Nous sommes une uni-versité très active l’été », affirme Marie-Andrée Doran, adjointe au vice-recteur aux études et aux activités inter-nationales. Celle-ci est égale-ment responsable du dossier des écoles d’été. « En plus des 65 écoles, dit-elle, nous offrons 1 300 cours réguliers et 150 cours à distance. »

Selon elle, l ’Université occupe une position de leader dans le dossier des écoles d’été. « Notre position est assez

unique au Canada, explique- t-elle. Nous sommes les seuls à en faire autant. » Ce succès repose en partie sur le renouvellement des contenus. « Il y a clairement une volonté d’explorer de nouveaux territoires, sou- ligne Marie-Andrée Doran. Souvent, les écoles exis- tantes recrutent de nouveaux professeurs ou proposent de nouvelles thématiques. Ce qui me frappe, c’est le fait que des écoles se penchent rapidement sur les questions de l’heure comme la sécurité alimentaire, les villes intelli- gentes ou l ’agr icul ture urbaine afin de répondre sans attendre à une demande. »

Le programme de 2014 comprend six catégories. Cette année, une faculté comme celle des Sciences de l’administration enrichit son offre de séjours d’études avec

l’ajout de voyages au Chili et en Norvège. L’Institut du patrimoine culturel innove avec une formation sur les patrimoines artistiques de l’humanité. L’École de lan-gues ajoute un deuxième cours de chinois. La Faculté de théologie et de sciences religieuses présente deux nouvelles formations; l’une d’elles est consacrée à l’art et au christianisme.

La réputation des écoles d’été de l’Université Laval a depuis longtemps franchi les front ières . Selon la vice-rectrice associée au

Vice-rectorat aux études et aux activités internationales, Nicole Lacasse, plusieurs partenaires étrangers sont impressionnés par la richesse et la diversité des écoles d’été offertes à l’Université. « Des professeurs renom-més venant de plusieurs pays interviennent dans les écoles d’été, explique-t-elle. Pour les étudiants étrangers, partici-per à une école d’été est un excellent moyen de découvrir l’Université Laval et de déve-lopper le goût d’y revenir. »

À l’heure actuelle, l’Uni-versité coorganise 10 écoles

d’été avec des partenai-res internationaux, dont l’Université de Bordeaux. Les écoles qui se tiennent à l’étranger, que ce soit en Chine ou au Mexique, ont vu le jour grâce à la collabo-ration d’une université par-tenaire du pays d’accueil. « De plus, ajoute Nicole Lacasse, quelques universi-tés étrangères nous deman-dent de coorganiser des écoles d’été sur mesure pour leurs étudiants. »

Pour plus d’information : ulaval.ca/ete

Pas de vacances pour les passionnésEntre mai et octobre, l’Université tiendra 65 écoles d’été sur le campus, au Québec et à l’étrangerpar Yvon Larose

Plusieurs universités étrangères partenaires sont impressionnées par la richesse et la diversité des écoles d’été offertes à l’Université Laval

Vue matinale de l’École internationale d’été de Percé, à l’extrême gauche, avec vue sur le célèbre rocher. photo Marie-Andrée Doran

L’École de langues organise chaque été un long stage d’études en Chine. Ici, le groupe de 2012 pose devant la Grande Muraille. photo École de langues

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6le fil | le 27 mars 2014

Sur la couverture médiatique pendant le printemps érable

Le travail des médias a été critiqué pendant la crise étudiante du prin-temps 2012, plusieurs esti-mant que le ton adopté était souvent négatif à l’endroit des « carrés rouges ». Une recherche menée au Centre d’études des médias montre que cette perception ne résiste pas à l’analyse. « Les médias ont fait largement un traitement équitable de ce conflit », résume l’un des auteurs de l’étude, Daniel Giroux. Aucun biais n’a été détecté dans 80 % des reportages analysés.

Sur le retour du PLQ en tête des sondages

Les récents sondages font état d’une remontée des libéraux dans les intentions de vote des Québécois. Le PLQ occupe désormais la tête. Pour Éric Montigny, cette performance va trans-former le ton et la suite de la campagne. Selon lui, le Parti québécois semble avoir perdu le contrôle de l’ordre du jour de campa-gne. « Le PQ, dit-il, tente de reprendre l’initiative et même de changer son plan de campagne pour revenir à des enjeux liés à l’identité plutôt qu’à la souveraineté. »

Sur le covoiturage à QuébecPour le maire Régis Labeaume, le covoitu-rage serait la solution à la congestion sur le réseau routier de la capitale. Le problème est que ce mode de transport n’a pas vrai-ment la cote à Québec. Avec 14,8 % des travailleurs qui font du covoiturage, Québec figure ainsi au 28e rang sur 33 parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada, selon une enquête réalisée par Statistique Canada en 2011. « Il n’y a pas une façon de régler les problèmes de circulation, affirme Marie-Hélène Vandersmissen. Et, ulti-mement, le transport en commun est beaucoup plus efficace que le covoiturage, car un seul autobus peut remplacer des dizaines d’automobiles. »

sociétéils ont dit...

Daniel Giroux, chargé de cours au Département d’information et communicationLa Presse,20 mars

Éric Montigny, directeur géné-ral de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementairesMétro, 21 mars

Marie-Hélène Vandersmissen, professeure au Département de géographie

Le Soleil,19 mars

A pr ior i , l a Maison de Lauberivière, ce refuge multi- service pour hommes et femmes sans-abri de Québec, n’a aucun rapport avec le Département de mathéma-tiques et de statistique de l’Université. Pourtant, cette session, une trentaine d’étu-diants de ce département ont travaillé sur un mandat de cet organisme lors d’un cours. Ils ont analysé une banque de données afin de dresser le profil des utilisateurs actuels ainsi que l’évolution de la clientèle au cours des dix der-nières années.

Cette collaboration au pre-mier abord improbable a été rendue possible grâce à Accès savoirs, un organisme de transfert de connaissances créé à l’Université et ayant pignon sur rue sur le campus. Ce service à la collectivité est inspiré du concept euro-péen de « boutique de scien-ces ». Il s’adresse à des orga- nismes sans but lucratif pri-vés et parapublics de la région de Québec. Il vise à jumeler ceux-ci à des étudiants des trois cycles d’enseignement. Ainsi, un organisme peut faire appel à Accès savoirs parce qu’il lui faut une étude

Transferts de connaissances vers la collectivité

En un peu plus d’un an, Accès savoirs a rempli une quarantaine de mandats pour des organismes à but non lucratifpar Yvon Larose

de besoins, une évaluation ou une synthèse de connais-sances avant de prendre une décision.

« Après plus d’un an, le bilan est très satisfaisant : nous sommes très contents », souligne l’instigatrice et l’ac- tuelle directrice d’Accès savoirs , la professeure Florence Piron du Dépar- tement d’information et de communication. « La noto-riété de notre service s’étend, poursuit-elle. De plus en plus de gens en milieu communau-taire disent nous connaître. »

Le personne l d ’Accès savoirs prend connaissance des besoins des organismes, les analyse et les propose comme mandats à des profes-seurs et à des étudiants d’une discipline pertinente. Les enseignants peuvent inclure de tels mandats dans leur plan de cours régulier. En 2013, plus de 120 étudiants répar-tis dans six facultés ont ainsi aidé 18 organismes, menant à terme 21 mandats. Les orga- nismes comprenaient, entre autres, un centre de la petite enfance, un conseil de quar-tier et une table de concerta-tion. Dans le premier cas, le mandat a consisté à analyser

un poste de cuisinière pour le rendre conforme sur le plan de la santé et sécurité au tra-vail. Dans le deuxième cas, les étudiants ont élaboré un plan de communication menant notamment à la conception d’un dépliant sur un pro-jet d’écoquartier. Quant au troisième cas, le mandat a servi à mener, sur le territoire d’un CLSC, une étude sur les besoins des familles avec de jeunes enfants.

À la session d’hiver 2014, une vingtaine de nouveaux mandats ont trouvé pre-neur. Mentionnons celui d’Entraide Agapè pour une consultation menant à un énoncé de valeurs et à une grille d’analyse. Les CSSS de la Vieille-Capitale et de Québec-Nord ont pour leur part mandaté des étudiants pour une analyse de données statistiques populationnelles.

« Au cours de la dernière année, nous avons reçu de nombreuses demandes en communication, indique Florence Piron. La com-munication joue un rôle organisationnel majeur de nos jours. »

Selon elle, réaliser de tels mandats peut toucher cer-tains étudiants. « Ceux dont ce n’est pas la vocation de poser de tels gestes de soli-darité, dit-elle, peuvent découvrir un autre aspect de la société qu’ils ne connais-saient pas. Ils n’avaient peut-être jamais réalisé qu’il pouvait y avoir autant d’orga-nismes qui luttent si fort pour aider les plus mal pris de la société. » Parmi les témoi- gnages recueillis, une étu-diante y est allée de ce com-mentaire : « Cette expérience m’a donné envie de m’impli-quer davantage dans mon quartier ». Pour Florence Piron, une graine a été semée. « Et elle n’est pas la seule. »

Pour plus d’information : www.accessavoirs.ulaval.ca

Cette session, des étudiants du Département de mathématiques et de statistique ont collaboré avec la Maison de Lauberivière, un refuge multiservice pour hommes et femmes sans-abri de Québec.

En 2013, plus de 120 étudiants ont aidé 18 organismes, menant à terme 21 mandats

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Des manifestants autochtones ont blo-qué la voie ferrée dans le sud de l’Onta-rio la semaine passée pour dénoncer l’inaction du gouvernement canadien face aux cas de 600 femmes autochtones disparues ou assassinées depuis 20 ans. Plusieurs organisations réclament une enquête nationale sur le sujet, alors qu’une commission parlementaire, qui vient tout juste de rendre son rapport sur la violence subie par les femmes autoch-tones, ne se commet pas sur cette ques-tion. L’opinion de Caroline Desbiens, professeure au Département de géogra-phie et spécialiste de la place des femmes autochtones sur le territoire.

Q Qu’apporterait une commission d’enquête nationale pour régler la ques-tion de la violence faite aux femmes autochtones?R C’est très délicat. Beaucoup d’orga-nisations autochtones voient le rapport de la Commission parlementaire qui a fini ses audiences comme un document de plus qui va rester sur les tablettes et qui ne servira pas à grand-chose. Elles souhaitent plutôt que le travail se fasse dans les communautés, afin qu’il y ait des interventions concrètes auprès des fem-mes et des enfants victimes de violence et une plus grande sensibilisation envers cette question. Les gens réclament aussi que cela devienne une priorité pour le gouvernement. Par ailleurs, il est indis-pensable d’avoir une réflexion collective sur la violence envers les femmes autoch-tones. Il s’agit d’une violence systéma-tique et cela devient donc un problème de société qui devrait tous nous toucher, même si l’on n’est pas autochtone. Une enquête nationale forcerait une réflexion collective sur une violence qui découle en bonne partie de l’histoire du Canada, que l’on pense à la dépossession territo-riale des Autochtones, aux pensionnats, aux tentatives d’assimilation. Tous ces éléments se conjuguent pour produire un niveau de violence élevée et des dif-ficultés sociales dans les communautés. Ce que subissent les femmes n’est que la pointe visible de l’iceberg.

Q Comment expliquer que les différents corps de police aient pu ignorer un nombre aussi important de femmes autochtones disparues ou tuées au fil des ans ?

Caroline Desbiens sur la violence faite aux femmes autochtones

R Souvent, les familles des femmes disparues n’ont pas confiance dans la police, car les cas rapportés ne sont pas traités avec toute l’urgence qu’ils méritent. Un travail énorme reste à faire pour s’assurer que les dossiers des femmes concernées soient vraiment pris en charge. Jusqu’à présent, on a l’impres-sion que leur traitement tombe un peu entre les craques du plancher, particu-lièrement lorsqu’il s’agit de prostituées. Cela n’a rien à voir, par exemple, avec les moyens déployés dans le cas d’un enfant disparu. L’histoire récente de Loretta Sanders a particulièrement secoué les gens parce qu’elle brise les stéréotypes sur les femmes autochtones assassinées. Il s’agit d’une étudiante de 26 ans du Labrador d’origine inuite, blonde aux yeux bleus, qui a disparu le 13 février à Halifax, retrouvée morte deux semaines plus tard. L’absurdité de la situation, c’est que cette victime d’un assassinat préparait justement un mémoire sur la disparition des femmes autochtones au Canada. On a trouvé son corps juste avant que la commission parlementaire ne rende son rapport, un rapport qui ne recommandait pas une enquête natio-nale sur les disparitions. Devant tant d’inaction, les gens se sont mobilisés, notamment en érigeant des barricades.

Q Qu’est-ce qui pourrait inciter le gouvernement canadien à changer d’avis sur cette question?R Face à un nombre aussi élevé de femmes disparues ou assassinées, on parle de 800 personnes sur 30 ans, et une négligence aussi systématique dans le traitement des dossiers, on se demande bien ce que cela prend de plus pour faire bouger le gouvernement. Je suis per-plexe de voir que le ministre de la Justice ne saisisse pas l’occasion, en particulier depuis l’assassinat de la jeune étudiante, pour poser des gestes concrets pour lut-ter contre cette violence. Déjà, plusieurs rapports de l’ONU ont demandé au gou-vernement d’agir dans ce dossier. Il faut rappeler que cela a pris plusieurs années au Canada sous Stephen Harper pour signer la Déclaration internationale des droits des peuples autochtones. Et que, d’une façon générale, le gouvernement n’est pas très impressionné par les pres-sions exercées par les organismes inter-nationaux des droits de la personne. Il faut cependant prendre conscience des répercussions majeures de la dispari-tion et du meurtre de ces femmes sur des communautés autochtones déjà très fragilisées. On a une responsabilité col-lective comme nation à s’occuper de ce dossier-là qui ne semble pas émouvoir le gouvernement canadien...

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Caroline Desbiens

À l’ère du développement durable, on aimerait croire que la sensibilisation des citoyens à l’égard de l’envi-ronnement se traduise par un retour en ville des banlieu-sards. Il semble pourtant que le concept a encore un bout de chemin à faire dans la tête des Québécois pour que ces derniers arrivent (ou revien-nent) en ville. Lorsque vient le temps d’élever une famille, ils sont en effet encore très nombreux à privilégier la banlieue. Or, qui dit banlieue dit dépendance à l’automo-bile, parfois même empiète-ment sur les terres agricoles, les lacs, les montagnes, etc.

« L’idée que la banlieue est en perte de vitesse est un mythe », explique Carole Després , professeure à l’École d’architecture. « Dans la ville de Québec, 70 % de la population habite la banlieue comparativement à 20 % les quartiers centraux, dit-elle. Plusieurs générations d’en-fants ayant grandi en banlieue s’y identifient et choisissent d’y vivre, une fois devenus adultes. Après avoir terminé leurs études, des étudiants qui viennent étudier en ville seront peut-être tentés d’y rester. Mais s’ils ont vécu une mauvaise expérience dans un immeuble à logements, par exemple, ils vont vouloir repartir vers la banlieue. »

Autre mythe à décons-truire : l’impossibilité de rapa-trier les banlieusards en ville, trop enracinés qu’ils seraient dans leurs maisons de plain-pied. Face à cette situation, Carole Després se pose une

Mon bungalow et moiLa vie en banlieue n’est pas près de s’éteindre, estime Carole Després, professeure à l’École d’architecture par Renée Larochelle

question : les projets immo-biliers actuels sont-ils au ser-vice de la technologie ou des personnes qui vont les habi-ter? « Il y a un conflit entre ce que les gens souhaitent ou peuvent se payer et les projets proposés par les promoteurs qui se vantent d’utiliser des technologies vertes ou des structures de bois innovantes, signale la professeure. Même les urbains de passage comme les étudiants ou les nouveaux diplômés ne peuvent pas s’of-frir ces copropriétés situées dans des tours qui comptent parfois dix étages. »

En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’on y trouve des bâtiments verts de qualité que les banlieusards choisiront forcément la ville. Pour frei-ner l’étalement urbain, reste donc la solution de densi-fier les banlieues existantes. « Prenons par exemple un couple de personnes âgées habitant une maison en ban-lieue située sur un vaste ter-rain, illustre Carole Després. Ce couple pourrait décider de vendre une partie de son terrain à une jeune famille qui y bâtirait sa maison. L’argent récolté servirait à payer les rénovations de la maison du couple âgé et la ville récolte-rait les taxes supplémentai-res. Tout le monde y trouve-rait son compte. »

Par ailleurs, l’équation « maison individuelle dotée d’une cour où peuvent courir en toute liberté et sécurité les enfants » demeure un idéal de vie auquel bien des familles ne peuvent accéder qu’en s’établissant en banlieue. « La

banlieue, c’est un modèle culturel, conclut Carole Després. Les technologies changent, les modes de vie aussi. Par contre, les mo- dèles culturels sont beau-coup plus lents à changer. »«Il y a un conflit entre ce que les gens souhaitent ou peuvent se payer et les projets proposés par les promoteurs qui se vantent d’utiliser des technologies vertes ou des structures de bois innovantes

Dans la ville de Québec, 70 % de la population habite la banlieue comparativement à 20 % les quartiers centraux. D’ailleurs, plusieurs générations d’enfants ayant grandi en banlieue s’y identifient et choisissent d’y vivre une fois devenus adultes.

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De gauche à droite : Yves Bourget, PDG de La Fondation de l’Université Laval, Lise Dubé, directrice facultaire, développement, communication et philanthropie à la Faculté des sciences et de génie, Gino Roger, président et chef de la direction d’Exploration Midland, Jacques Bonneau, diplômé de la maîtrise en géologie, Marc Constantin, directeur du Département de géologie et de génie géologique, André Gaumond, président et chef de la direction de Mines Virginia, Ghislain Poirier, vice-président des affaires publiques à Stornoway Diamonds, Georges Beaudoin, professeur au Département de géologie et de génie géologique, Georges Robitaille, copropriétaire de Granicor, et André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie. photo Marc Robitaille

1, 3 et 4 Photos prises au microscope d’une variété de roche ignée appelée gabbro. Elles montrent des cristaux de feldspath, de pyroxène et d’olivine. L’échantillon provient du complexe de Skaergaard au Groenland. photo Marc Constantin 2 Photo prise au microscope d’un grain d’or (en jaune) dans la pyrite. L’échantillon provient de Val-d’Or, au Québec. photo Georges Beaudoin 5 Les 21 microscopes sont liés en réseau et branchés à un projecteur mural haute définition, permettant ainsi le partage des images étudiées et l’interaction immédiate entre les observateurs. photo Marc Robitaille

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Une salle de 11 mètres par 10 équipée de matériel dernier cri pour l’étude des roches. Le lundi 24 mars, au cœur du Département de géologie et de génie géologi-que, soit au quatrième étage du pavillon Adrien-Pouliot, avait lieu l’inauguration du tout nou-veau Laboratoire interactif de pétrographie. Celui-ci est destiné à la formation des étudiants ins-crits aux trois cycles dans les pro-grammes de géologie, de génie géologique et des sciences de la Terre, ainsi qu’à la formation continue de professionnels dans ces domaines.

Cet espace à la fine pointe de la technologie est composé de 21 microscopes pétrographiques en lumière polarisée, transmise et réfléchie, de marque Zeiss. Chacun d’entre eux offre un gros-sissement maximal de 500 fois et est équipé d’une caméra numé- rique et d’un écran plat. Tous sont liés en réseau et branchés à un projecteur mural haute défini-tion, permettant ainsi le partage des images étudiées et l’interac-tion immédiate entre les obser-vateurs. Plus précisément, l’un d’eux sert au poste du profes-seur, les autres pouvant servir à 40 étudiants répartis par groupes de deux.

« Cet environnement est à la fois interactif et d’avant-garde, soutient Marc Constantin, direc-teur du Département de géolo-gie et de génie géologique. Nous pouvons affirmer qu’il s’agit d’un des laboratoires de microscopie optique universitaires parmi les plus modernes au Canada, sinon dans le monde dans le domaine de la pétrographie. »

La lumière polarisée permet de caractériser les roches, les miné-raux, les minerais et les fossiles, ainsi que les matériaux provenant de l’activité humaine comme les bétons. La couleur, le relief et le clivage, entre autres, permettent de les identifier. Les observa-tions se font à l’échelle micros-copique. Une lumière transmise ou réfléchie éclaire de minces couches d’une épaisseur de 30 micromètres.

Selon Marc Constantin, l’infras-tructure technologique du labora-toire apporte une nouvelle dimen-sion à la pédagogie. Auparavant, si un étudiant observait quelque chose digne d’intérêt, une qua-rantaine de personnes pouvaient se regrouper autour de lui pour, l’une après l’autre, voir sa décou-verte à même le microscope, avant d’en discuter. Maintenant,

sur un clic de souris, l’image appa-raît à l’écran du poste et peut être transmise au professeur ou aux autres étudiants.

« La capacité de branchement à d’autres appareils favorise le tra-vail en réseau, souligne-t-il. Et le fait d’avoir deux oculaires sur le microscope, au lieu d’un seul comme c’était le cas auparavant, permet une capacité d’observa-tion plus grande et de meilleure qualité. »

Les professionnels de l’industrie pourront bénéficier des équipe-ments du laboratoire. « Nous vou-lons offrir la possibilité de cours en formation continue aux profes-sionnels de différents domaines, notamment en ressources miné- rales », indique Marc Constantin.

La création du Laboratoire inte-ractif de pétrographie a été ren-due possible en partie grâce à la contribution financière d’André Gaumond, Jacques Bonneau, Ghislain Poirier, Exploration Midland, Stornoway Diamonds, Granicor, Goldcorp et Mines Virginia, qui ont versé près de 500 000 $ sur un budget total de près de 700 000 $.

L’infrastructure technologique du laboratoire apporte une nouvelle dimension à la pédagogie

Au cœur de la rocheUn nouveau laboratoire fait entrer l’étude des roches dans le 21e sièclepar Yvon Larose

De gauche à droite : Yves Bourget, PDG de La Fondation de l’Université Laval, Lise Dubé, directrice facultaire, développement, communication et philanthropie à la Faculté des sciences et de génie, Gino Roger, président et chef de la direction d’Exploration Midland, Jacques Bonneau, diplômé de la maîtrise en géologie, Marc Constantin, directeur du Département de géologie et de génie géologique, André Gaumond, président et chef de la direction de Mines Virginia, Ghislain Poirier, vice-président des affaires publiques à Stornoway Diamonds, Georges Beaudoin, professeur au Département de géologie et de génie géologique, Georges Robitaille, copropriétaire de Granicor, et André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie. photo Marc Robitaille

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10 scienceen brefColloque sur l’assurance médicaments La Chaire d’actuariat présente un atelier sur les constats et enjeux de l’assurance médicaments le jeudi 3 avril, de 13 h à 17 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Cette activité s’adresse tout particulièrement aux actuaires, pharma-ciens et intervenants du milieu de la santé. Pour l’occasion, trois spécialistes traiteront de trois aspects de cette thématique. Estelle Portelance, directrice de l’actuariat et de l’analyse des programmes à la Régie de l’assu-rance maladie, viendra parler du « Régime général d’assurance médicaments : constats et enjeux » (13 h 15). Par la suite, Jonathan Bohm, conseiller en assurance collective chez Normandin-Beaudry, se penchera sur les « Médicaments coûteux dans les régimes privés : un risque d’envergure » (14 h 30). Finalement, le professeur à la Faculté de phar-macie Marc Desgagné abordera la question du régime privé .

Inscription obligatoire à l’adresse : [email protected]

Roméo Dallaire sur le campusLe lieutenant-général à la retraite viendra au nouvel amphithéâtre du PEPS le 22 mai afin de prononcer la conférence « 20 ans plus tard : ce qui aurait pu être évité » qui commé-morera le génocide au Rwanda. Roy Dupuis, l’acteur qui a incarné le lieutenant-général dans le film J’ai serré la main du diable, livrera un témoignage lors de la soirée. Le public pourra également entendre des témoignages de survivants du génocide et une prestation artistique du groupe rwandais Umurage. Les sommes recueillies seront versées en totalité à la Fondation Roméo Dallaire qui vient en aide aux enfants de milieux défavorisés des régions de Québec et de Lévis. Cette activité est organisée par l’Université, la Fondation de l’Université Laval et La Capitale assurance et services financiers.

Jeudi 22 mai, à 18 h, au nouvel amphi- théâtre du PEPS. Coût : de 35 $ à 100 $ selon l’endroit occupé. Pour réservation : 418 656-3668.

Troisième position au Happening Marketing Le 21 et 22 mars, la Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval) recevait les délégations de 10 universités de l’est du Canada pour la plus importante compéti-tion interuniversitaire en marketing de cette grande région. Ce 22e Happening Marketing, organisé par un comité d’étudiants et de récents diplômés de la Faculté, réunissait près de 400 étudiants en marketing. Troisième au classement général derrière la John Molson School of Business (Université Concordia) et ESG UQAM, la délégation de l’Université Laval a affronté ses rivaux dans les volets scolaire, social et sportif. L’équipe était com-posée de Jean-Christophe Laberge, Arielle-Sophie Njomkam et Constance-Coralie Dumont-Dubois.

Contrairement à ce qu’on croyait, le fac-teur qui limite les populations de lem-mings et celles des autres petits herbi- vores arctiques ne serait pas l’abondance de la nourriture. Tout comme dans les savanes africaines, la principale force structurante dans la toundra serait la prédation, avance une équipe internatio-nale de chercheurs dans la revue Nature Climate Change.

Pierre Legagneux, Marie-Christine Cadieux et Gi l les Gauthier, du Département de biologie et du Centre d’études nordiques, et leurs 12 collègues canadiens, norvégiens, danois et français arrivent à cette conclusion après avoir décortiqué les chaînes alimentaires de sept sites répartis dans les quatre coins de l’Arctique. Ces sites, qui ont fait l’ob-jet d’un suivi dans le cadre de l’Année polaire internationale, couvrent une bande circumpolaire large de 1500 km et soumise à un gradient de température substantiel. Les chercheurs ont profité du fait qu’une marge de plus de 8 degrés Celsius existe dans les températures moyennes de juillet enregistrées dans les sept sites pour évaluer l’effet de la pro-duction végétale et de la prédation sur les chaînes alimentaires.

En raison du froid qui limite la crois-sance des végétaux, l’Arctique était considéré comme un milieu dominé par les interactions entre les plantes et

La loi de la toundraLa prédation serait la principale force structurante des milieux arctiquespar Jean Hamann

les herbivores. « Nos données montrent que ce n’est pas le cas. À l’exception de l’extrême nord de l’Arctique, les préda-teurs jouent un rôle plus important que la production végétale dans les chaînes alimentaires de la toundra », affirme Gilles Gauthier. Ainsi, les fluctuations de populations de lemmings dépendraient davantage des prédateurs que de l’abon-dance des végétaux dont se nourrissent ces petits rongeurs. Les grands herbi- vores comme le caribou et le bœuf mus-qué, qui sont mieux équipés pour se défendre, échapperaient à cette règle.

Les analyses des chercheurs montrent que l’intensité de la prédation sur les espèces situées au bas de la chaîne ali-mentaire augmente de 4,5 % pour chaque hausse de 1 degré Celsius. Cela laisse présager des lendemains houleux pour ces espèces, compte tenu du réchauf-fement climatique anticipé dans l’Arc-tique. « Cet effet pourrait être accentué par la montée vers le nord de nouveaux prédateurs, notamment le renard roux et certaines espèces de belettes et d’her- mines », signale le professeur Gauthier.

Le réchauffement climatique va entraî-ner un remodelage des chaînes alimen-taires dont les espèces spécialistes de l’Arctique risquent de faire les frais, poursuit le chercheur. « Une espèce comme le renard arctique sera progres-sivement refoulée vers le nord, mais

éventuellement elle va atteindre les limites de la terre ferme et elle n’aura nulle part où aller. Curieusement, le réchauffement climatique va augmenter la diversité biologique de l’Arctique, mais il va appauvrir celle de la planète. »«Curieusement, le réchauffement climatique va augmenter la diversité biologique de l’Arctique, mais il va appauvrir celle de la planète

Le renard arctique est l’un des prédateurs qui façonnent les chaînes alimentaires de l’Arctique. L’arrivée de nouveaux prédateurs venus du Sud à la faveur du réchauffement climatique risque de perturber ses populations. photo Nicolas Lecomte

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11artsen bref

Des chaises nomades sur le campus#chaisesnomades, un projet d’urbanisme tactique, verra sous peu le jour sur le campus. Durant la semaine du 31 mars, 60 chaises récupérées et repeintes seront installées dans l’espace extérieur situé entre les pavillons Charles-De Koninck et Jean-Charles-Bonenfant. L’objectif est de tester les hypo-thèses de design de deux étudiants en archi-tecture et design urbain dans le cadre de leur projet de maîtrise, le tout en vue d’un amé-nagement futur de cet espace public. Cette manière de procéder est inspirée de l’urba-nisme tactique, un mouvement en émergence qui consiste en un laboratoire de création en temps réel sur le lieu même. Les membres de la communauté universitaire sont invités à uti-liser ces chaises qui pourront être déplacées. Pour plus de détails et pour vous exprimer sur ce projet, vous pouvez consulter la page Facebook du projet (Chaises nomades) ou son compte Twitter.

Requiem de Fauré « Une douce berceuse, planante et contem-plative, où les chœurs implorent, l’orchestre apaise… » C’est en ces termes qu’un critique musical a décrit récemment le Requiem, op. 48, de Gabriel Fauré, créé en 1888. Le concert réunira plus de 130 musiciens. Les solistes, le Chœur et l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique sont placés sous la direction d’Andrei Feher. La direction musi-cale est assurée par Josée Vaillancourt, chef du Chœur de la Faculté de musique. En complé-ment de programme : la Messe à quatre voix et deux orgues, op. 4, de Camille Saint-Saëns.

Vendredi, 4 avril, à 20 h, à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Billets au coût de 20 $, en vente aux secrétariats de la Faculté de musique (418 656-7061) et de la basilique-cathédrale (418 692-2533). Également sur place, le soir du concert.

Vente d’inventaire C’est une exposition qui ne ressemble à aucune autre que propose Hélène Matte, doc-torante en littérature et arts de la scène et de l’écran. Si vous voulez voir à quoi ressemble la vie d’artiste, avec ses hauts et ses bas, il vaut la peine de visiter cette exposition bilan, à la fois humoristique et sérieuse. Durant 15 ans, l’artiste a peint, photographié, dessiné… et sué. Dessins, photos, toiles de tous genres sont à vendre au plus offrant. De petits joyaux s’y cachent. À vous de les découvrir !

Jusqu’au 11 avril, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.Vente à l’en-can le 10 avril.

La loi de la toundraJeudi 20 mars , 17 h, au milieu du long couloir sou-terrain menant au pavillon Alphonse-Desjardins. En ces lieux habituellement tranquilles règne une cer-taine fébrilité. La plupart des sept équipes participant au concours Laisse ta trace en ont terminé avec les grandes l ignes de leur peinture murale et trempent leurs pinceaux dans des seaux aux couleurs vives. But de l’opé-ration : réaliser en 24 heures une œuvre à l’image d’un des cafés étudiants du campus.

Présenté par la Coop des cafés et organisé par Carl-André Poliquin, finissant au baccalauréat multidiscipli-naire, le concours est une première à l’Université. Pour la petite histoire, d’autres projets de ce genre ont déjà eu lieu sur le campus; ils étaient cependant supervisés par des étudiants provenant d’une même faculté ou d’un groupe particulier.

P remie r a r r ê t devan t l’équipe de cinq étudiantes en sciences de la santé de L’exocytose, situé au pavillon Ferdinand-Vandry. Émilie Beaulieu, étudiante en ergo-thérapie, a des étoiles dans les yeux. « On le fait pour le plaisir, mais aussi parce qu’on a un sentiment d’apparte-nance envers notre café »,

À vos marques, peignez !Le concours Laisse ta trace a permis à des dizaines d’étudiants d’exercer leur créativité dans les couloirs souterrains du campus par Renée Larochelle

dit-elle. Juste à côté, l’équipe du Toast Café du pavillon Paul-Comtois s’act ive : cinq filles, toutes étudiantes en sciences et technologie des aliments, sourient de toutes leurs dents. « J’ai déjà pris des cours de peinture et le projet m’intéressait », révèle Laurence D. Couture en montant sur une échelle. Troisième groupe, celui du FAS-Café, sis au pavillon Félix-Antoine-Savard, où s’activent des étudiants en psychologie, philosophie, théologie et en sciences de la consommation : un mélange des genres intéressant !

La quatrième équipe, qui concourt pour le Ceteris Par ibouf fe du pav i l lon Charles-de Koninck, est aussi colorée. On y trouve des étudiants en économie, en science politique ainsi qu’en affaires publiques et relations internationales. Participent également des membres de l’Association des étudiantes et étudiants de Laval aux cycles supé-rieurs pour le compte du café Le Fou ÆLIÉS du pavillon Alphonse-Desjardins. Sans compter Chez Pol, le café des étudiants en science politique avec, aux pinceaux, trois étudiantes en enseigne-ment secondaire du français et une autre en agronomie.

La Coop des cafés, orga-nisme chapeautant l ’en- semble des cafés étudiants du campus, n’est pas en reste avec son participant, Olivier Simard, étudiant en sciences infirmières.

Vendredi, aux environs de 16 h, 24 h moins des pous-sières après le début du concours. Les équipes met-tent la dernière main à leur peinture. Pour leur lumineuse rouquine dont le cœur est relié à un filtre à café laissant

tomber des gouttes du stimu-lant breuvage dans une tasse, l’équipe de L’exocytose rem-portera la première place lors d’un minigala en soirée. La deuxième position ira à l’équipe de Chez Pol, récom-pensée pour ses aimables ori-gnaux arborant chacun leur couleur politique.

À défaut d’aller admirer les murales sur place, on peut voir l’ensemble des projets en consultant la page Facebook du concours Laisse ta trace.

L’équipe du Toast Café, du pavillon Paul-Comtois, s’active tout comme les six autres équipes participantes. photos Marc Robitaille

Au milieu des pinceaux et des seaux de peinture, l’équipe du café Chez Pol.

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le fil | le 27 mars 2014actualités UL12

en bref

Lancement du CIRAMLes Hautes Études internationales (HEI), le Département de science politique et la Faculté de droit ont lancé, le jeudi 20 mars, le Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient (CIRAM). Cette nouvelle communauté de recherche offrira une structure pour les étudiants qui mènent des recherches sur le continent africain et le monde arabe. Les principaux axes de recherche porteront sur : les conflits et les violences; les religions, les cultu-res et les sociétés; la gouvernance, les régimes politiques et l’espace public; les enjeux géostra-tégiques et l’intégration régionale; l’économie et le développement. Les directrices du CIRAM sont Marie Brossier, professeure de science politique, et Julia Grignon, directrice par inté-rim de la Clinique de droit international pénal.

Lors du lancement étaient présents le recteur Denis Brière, Louis Bélanger, directeur des HEI, les codirectrices du CIRAM Marie-Brossier et Julia Grignon ainsi qu’Éric Théroux, sous-ministre adjoint aux politiques et affaires francophones et multilatérales au ministère des Relations internationales du Québec. photo Marc Robitaille

Un coprésident UL pour la campagne Centraide 2014Rénald Bergeron, le doyen de la Faculté de médecine, sera coprésident de la campagne de financement Centraide Québec et Chaudière-Appalaches 2014, qui sera lancée en septem-bre. L’autre coprésident sera Daniel Cadoret, directeur associé du bureau de Québec de PwC. Ces deux hommes croient en l’action essentielle de Centraide et des organismes communautaires qu’il soutient dans la com-munauté. La campagne se poursuivra tout l’automne aux quatre coins des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.

Le Rouge et Or et la Saint-Vincent de PaulLe mardi 18 mars, Guillaume Rioux, ancien joueur étoile du Rouge et Or football, avec trois de ses coéquipiers, a accompagné les intervenants de la roulotte Le Marginal de la Saint-Vincent de Paul. Ce point de service d’aide ambulatoire de l’organisme caritatif bien connu vient en aide aux jeunes de la rue qui se tiennent au centre-ville en leur offrant des repas chaud, des couvertures, des sacs de couchage, une oreille attentive et du soutien. Rappelons que Guillaume Rioux est le porte-parole du Souper-encan bénéfice du 9 avril, « Les Amis de la Saint-Vincent de Paul », qui se tiendra dans la salle de bal de l’Hôtel Delta Québec, à compter de 17 h. Les profits de cette activité iront notamment au programme des roulottes ainsi qu’à l’aide aux conférences, dont la conférence Marie-Guyart de l’UL qui vient en aide aux étudiants en situation de pauvreté.

La 24e Soirée des prix d’excellence de la Faculté des sciences sociales (FSS) a eu lieu le mercredi 19 mars au Théâtre de la cité universitaire sur le thème de l’ouverture sur le monde. L’activité étai t sous la présidence d’hon-neur de Anne Gaboury, présidente- directrice générale de Développement international Desjardins et diplô-mée de l’École de psychologie. C’est près de 500 000 $ qui ont été remis lors de cette soirée en prix d’excel-lence, bourses et distinctions. Le Prix d’excellence du meilleur dossier de maîtrise avec mémoire a été remis à

Mathieu Poulin-Lamarre, étudiant en anthropologie, qui a travaillé sur les diverses représentations du peuple chinois. Quant à Marilyn Veilleux, étudiante à l’École de service social, elle a obtenu le Prix d’excellence pour le meilleur dossier de maîtrise avec essai et stage pour son projet d’inter-vention auprès de jeunes mères dans un CLSC. Finalement, le meilleur dos-sier de doctorat avec thèse a été attri-bué à Lisa Hawke, étudiante à l’École de psychologie, pour son travail sur le risque de rechute des personnes atteintes du trouble bipolaire. En

tout, 95 étudiants provenant de 9 pro- grammes ont reçu une mention d’hon-neur de la part du doyen durant cette soirée. Celle-ci a également permis de décerner cinq Prix d’excellence en enseignement à Éric Montigny, char-gée de cours en science politique, Lyse Langlois, professeure au Département de relations industrielles, Catherine Rossi, professeure de criminologie à l’École de service social, Kamel Béji, professeur au Département de relations industrielles, ainsi que Célyne Bastien, professeure à l’École de psychologie.

Les récipiendaires de l’École de service social accompagnés du directeur de l’École, Pierre Turcotte. photo Marc Robitaille

Des prix en sciences sociales

Nathalie Barrette, professeure au Département de géographie, a reçu, le 20 mars, le tout nouveau prix Enseignement de la Faculté de fores-terie, de géographie et de géomatique, à l’occasion de la cérémonie annuelle de remise des bourses et des prix de la Faculté. Ce prix vise à reconnaître l’ex-cellence d’un enseignant de la Faculté. Le vice-recteur aux études et aux activi-tés internationales, Bernard Garnier, le doyen de la Faculté, Robert Beauregard, et le vice-doyen à la recherche et aux études, John MacKay, ont remis ce prix en soulignant la qualité des cours

en climatologie et en changements cli-matiques offerts par Nathalie Barrette, que ce soit en classe ou à distance. Cette cérémonie était l’occasion de récom-penser l’excellence et le dynamisme des étudiants et de remercier les nombreux partenaires de la Faculté qui leur ont remis plus de 110 000 $ en bourses. Les nouveaux boursiers des grands orga-nismes subventionnaires fédéraux et provinciaux et les récipiendaires de prix et de bourses d’autres organismes ont aussi été mis en valeur. Au total, ce sont 77 étudiants qui sont repartis avec plus de 325 000 $ durant la soirée. Parmi les

partenaires donateurs, Marc Bédard, directeur principal, foresterie dura-ble, pour Produits Forestiers Résolu et diplômé de la Faculté, a mentionné être fier de pouvoir « passer au suivant » en remettant 27 000 $ de bourses à sept étudiants. Comme plusieurs représen-tants de l’industrie forestière présents, il a confirmé que le secteur forestier se porte mieux et que de nombreux ingé-nieurs forestiers partent à la retraite. photo Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

L’excellence récompensée en foresterie, géographie et géomatique

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Même si la vente de l’ail des bois est interdite au Québec depuis 1995, un commerce illégal continue de décimer ce qui reste des populations naturelles de cette plante pri-sée pour ses bulbes. L’idée de juguler ce marché illicite en instaurant une culture légale de cette espèce est dans l’air, mais une question demeu-rait en suspens : l’ail des bois peut-il être cultivé ? À cela, une équipe du Département de biologie, qui étudie le sujet depuis 2008, vient d’apporter une réponse qui tient en deux mots : potentiel élevé.

Pour les besoins de la science, la professeure Line Lapointe et ses collabora-teurs ont obtenu l’autorisa-tion de transplanter en milieu naturel 3200 plants d’ail des bois. Ces spécimens – dont une bonne partie prove-nait de saisies chez des bra-conniers – ont été repiqués dans des parcelles expéri-mentales aménagées dans quatre érablières des basses Laurentides, dans la région d’Oka. Les chercheurs ont ensuite mesuré le taux de sur-vie des plants et leur réponse à différents régimes de fertili-sation du sol.

Les premiers résultats de ces essais, publiés dans Agroforestry Systems par Antoine Bernatchez, Julie Bussières et Line Lapointe, sont très encourageants. Les chercheurs ont démontré que les deux variétés d’ail des bois du Québec – tricoccum et burdickii – parviennent à s’établir et à croître dans ces conditions semi-sauvages. Autre signe positif, les plants

La culture au secours de la nature

Le salut des populations sauvages d’ail des bois passe-t-il par sa culture en érablières ?par Jean Hamann

En milieu naturel, l’ail des bois forme des colonies dont la densité dépasse parfois 200 plants/m2. photo Fungus Guy

d’ail répondent à l’ajout d’engrais acceptés en agricul-ture biologique, ce qui n’est pas le cas de toutes les es- pèces sauvages. « Ces engrais entraînent une augmentation de la croissance des feuilles et des bulbes, souligne Line Lapointe. Un régime de fer-tilisation approprié pourrait donc accroître le rendement de cette plante. » En condi-tions naturelles, il faut at- tendre une dizaine d’années avant que les bulbes attei-gnent une taille respectable.

Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que l’ail des bois est plus productif à des densités qui ne dépassent pas 44 plants/m2. « Ça peut sembler beaucoup, mais les

colonies naturelles atteignent parfois des densités six fois plus élevées », souligne la professeure Lapointe. À den-sité plus basse, chaque plant reçoit plus de lumière et pour-rait ainsi croître plus long-temps avant que ses feuilles se dessèchent et tombent.

Malgré ce rendement accru, la patience sera de mise puisqu’une éventuelle culture d’ail des bois devra forcément passer par la mise en terre de graines. « C’est uniquement pour des raisons pratiques, parce que notre étude devait être réalisée dans un temps limité, que nous avons pro-cédé par transplantations, précise la chercheuse. Une culture commerciale d’ail sauvage ne peut reposer sur cette façon de faire étant donné qu’un bulbe produit une seule plante. Sur le plan écologique, ça n’aurait pas de sens. » Pour l’ail des bois, chaque plant produit de 5 à 25 graines par année, mais leur taux de germination est élevé. « De toutes les es- pèces sauvages du Québec sur lesquelles j’ai travaillé, l’ail des bois est celle qui se prête le mieux à une culture agro- forestière », estime-t-elle.

Ce n’est toutefois pas demain la veille que l’ail des bois se trouvera sur les étals des marchés publics ou sur les tablettes des épiceries. Il faudra d’abord peaufiner les méthodes de culture et, plus important encore, la loi qué-bécoise devra être modifiée pour rendre ce commerce légal. « Les autorités gou-vernementales devront aussi trouver une façon de s’assurer que les bulbes mis en vente proviennent véritablement de producteurs agroforestiers et non de braconniers, pré-vient la chercheuse. Sinon, les populations naturelles conti-nueront d’être décimées. »

L’écoute. Voilà l’ingrédient principal sur lequel repose le succès du projet de valo-risation des petits fruits sauvages mené par Mélanie Lemire au Nunavik. Grâce à Purple Tongue, la postdoctorante en médecine sociale et préventive initie les jeunes décrocheurs aux particularités des baies sauvages, aliments profon-dément ancrés dans la culture ances- trale inuite.

La récipiendaire de la prestigieuse bourse Banting, d’une valeur de 70 000 $ sur deux ans, est allée pour la première fois dans le Nord-du-Québec en mars 2011. Elle en est revenue les bagages remplis d’échantillons d’aliments tradi-tionnels et la tête pleine d’idées. Sa mis-sion : mettre sur pied un projet innova-teur qui rejoint les Inuits, mais surtout qui les engage activement. La solution : les écouter. C’est une rencontre avec les maires du Nunavik en juin 2012 qui lui a permis de vraiment comprendre leurs attentes, leurs besoins et leurs priorités.

« Les Inuits nous ont demandé d’arriver avec de bonnes nouvelles, avec des pro-jets stimulants », se souvient-elle. Ils lui ont aussi parlé du problème de stockage des petits fruits en raison du manque d’espace dans les congélateurs. Et sur-tout, ils lui ont fait part de leur volonté de faire connaître les plantes ancestrales aux jeunes, notamment les baies sau-vages, afin qu’ils en consomment plus. « Les petits fruits, ça fait partie du cœur de leur culture. En plus, c’est très bon pour la santé », souligne-t-elle.

Un an plus tard, après quelques allers-retours entre la ville de Québec et le Nunavik, d’innombrables petits fruits cueillis et près d’une dizaine de recettes en poche, Mélanie Lemire était fin prête à dévoiler son projet aux maires du Nunavik. « Cette présentation a été plus angoissante que défendre ma thèse de doctorat », explique-t-elle en riant. La réaction des maires a été unanime. « Ils

Petits fruits, grand projetMélanie Lemire a fait un tabac au Nunavik avec Purple Tongue, un projet de valorisation des petits fruits sauvages destiné aux jeunes Inuitspar Dominique Brunet-Vaudrin

m’ont dit, quand est-ce que vous venez chez nous ? », se rappelle la chercheuse. De là est officiellement né son projet de valorisation des petits fruits qui con-siste à enseigner aux jeunes avec des difficultés d’apprentissage des recettes simples à base de baies permettant une longue conservation.

Des bleuets aux airelles en passant par les mûres, les jeunes ont cueilli tous les fruits nécessaires aux recettes. Les barres granola, les rouleaux aux fruits et les sorbets, ils ont appris à les cui-siner, mais aussi à les savourer. « Lors des dégustations de produits, les jeunes faisaient des grimaces pour montrer leur langue bleuie par les baies, se rap-pelle la chercheuse. De là est né le nom Purple Tongue ».

Mélanie Lemire prévoit retourner au Nunavik à la fin mai. Elle veut mettre en marche la deuxième phase de Purple Tongue axée sur les algues, les herbes et les champignons de la région. « Retourner plusieurs fois sur le ter-rain permet d’être à l’écoute des com-munautés afin d’instaurer des projets durables et de tisser des liens de con- fiance », conclut la postdoctorante.«La présentation du projet devant les maires du Nunavik a été plus angoissante que la défense de mon doctorat

Pas besoin de longues explications de Mélanie Lemire et de Monica Munick pour faire comprendre d’où le projet Purple Tongue tire son nom. photo Alain Cuerrier

Un régime de fertilisation approprié pourrait accroître le rendement de l’ail des bois

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Des cabanes en bois rond, des cha-lets ou encore des maisons rudi-mentaires. Peu connue du public, l’architecture qui se crée à l’exté-rieur des grands centres urbains est confrontée à toutes sortes de cli-chés. Or les régions, c’est bien plus ça, souligne l’architecte Jonathan Bisson : c’est aussi de l’architecture audacieuse, unique, qui sort des sentiers battus. « L’architecture est souvent imprégnée d’une culture locale et d’une approche du pay-sage qui est propre à chacune des régions. On ne travaille pas de la même manière en forêt que sur

le bord du fleuve. C’est en s’inspi-rant du lieu et en respectant les traditions locales qu’on peut faire des projets qui s’inséreront dans ces paysages. »

Il note de plus en plus de projets dignes de mention dans les régions de Charlevoix et du Bas-Saint-Laurent. On y trouve en effet plu-sieurs bâtiments contemporains qui offrent des décors enchanteurs et des réponses adaptées à un contexte bien particulier. « Pourquoi ne pas faire de la qualité partout à travers le Québec? », s’interroge-t-il main-tenant. Il faut dire que l’architecture

en région fait face à de nombreux défis : problème de visibilité, manque de fonds, démographie iné-gale sur un vaste territoire et, par-fois, une certaine indifférence des grandes villes, etc.

Le chargé de cours traitera de l’architecture en région lors du qua-trième colloque interuniversitaire « Ouss qu’on s’en va? ». Cette acti-vité, qui se déroule sur deux jours, regroupera près de vingt pané- listes autour de trois tables rondes. Il sera notamment question des concours urbains et de la pratique du métier en dehors de ses champs habituels. Des professionnels de la scénographie, du jeu vidéo, de la photographie et du design indus-triel démontreront l’étendue des possibilités qu’offrent des études en architecture. De BGLA à l’Atelier Barda, plusieurs firmes reconnues seront représentées. Les invités se feront un plaisir de répondre aux questions des futurs diplômés.

L’avenir de l’architectureLes étudiants de l’École d’architecture invitent leurs homologues des autres universités à venir échanger sur l’avenir de la profession au colloque «  Ouss qu’on s’en va ? »Matthieu Dessureault

La premier colloque « Ouss qu’on s’en va? », en 2011, a eu lieu à l’École d’architecture. photo Alexandre Hamlyn

Lors du dernier congrès étudiant CPA (comptables professionnels agréés), qui s’est tenu du 14 au 16 mars à Saint-Sauveur, l’équipe de l’Université Laval a décro-ché une mention spéciale. Celle-ci était composée de Guillaume Fournier, Pierre-Olivier Garon et Simon Gaudreau. La compétition a réuni 200 étudiants pro-venant de 14 universités

Et le but premier de ce colloque ? Rassembler les étudiants des trois écoles d’architecture du Québec (Université Laval, Université McGill, et Université de Montréal) autour d’un intérêt commun. « On trouvait qu’il y avait peu de com-munication entre nous. On s’est demandé comment créer une com-munauté architecturale québécoise. L’école est probablement le meilleur lieu pour faire germer une telle com-munauté puisqu’on sera appelé à travailler ensemble plus tard », ex- plique Alexandre Hamlyn, l’un des étudiants qui a lancé l’initiative en 2011.

Depuis sa création, le colloque a eu lieu tour à tour dans les trois établissements. Il est de retour cette année au bercail, quelques nouveau-tés en prime. Il y aura notamment une exposition interuniversitaire, où chacun est invité à présenter un projet d’études ou un aspect de sa vie étudiante. « Même si l’activité a

lieu à l’Université Laval, on voulait que tous les étudiants se sentent impliqués. L’exposition permettra de valoriser les compétences déve-loppées au sein de chaque école et de voir les différences entre les formations offertes », explique Sébastien Dumas qui fait partie du comité organisateur.

Le colloque aura lieu les 29 et 30 mars à la salle Yves-Jacques du Collège François-de-Laval (Petit Séminaire de Québec). Le coût de participation est de 10 $ par étu-diant, ce qui inclut un souper, un déjeuner et un carnet de notes.

Pour s’inscrire: colloque2014.wix.com/colloque2014. Les places sont limitées.

Le but premier du colloque : rassembler les étudiants des trois écoles d’architecture du Québec — Université Laval, Université McGill, et Université de Montréal

Une mention spéciale pour les futurs CPA

québécoises. Les deux uni-versités gagnantes sont l’Université du Québec à Chicoutimi (1re place) et HEC Montréal (2e et 3e pla-ces). L’Université du Québec à Rimouski et l’Université du Québec à Trois-Rivières (Campus Longueuil) ont elles aussi reçu une mention spéciale et se sont partagé, avec l’Université Laval, la somme de 1800 $. Toutes les

équipes ont dû relever le défi de résoudre un cas lié à la pra-tique de la comptabilité. Cette compétition était organisée par l’Ordre des comptables professionnels agréés.

De gauche à droite : Guillaume Fournier, Simon Gaudreau et Pierre-Olivier Garon.

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en bref

L’élite du cheerleading au PEPSPour la première fois de son histoire, le PEPS accueillera samedi le Championnat provincial universitaire de cheerleading. Le Rouge et Or tentera de défendre son titre du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) acquis en 2013. Il aura fort à faire puisque les résultats n’ont pas été aussi concluants jusqu’à main-tenant cette saison. Laval n’a jamais terminé plus haut que la troisième marche du podium en trois compétitions. Les compétitions de niveaux primaire, secondaire et collégial sont également au menu de ce championnat régional étudiant, qui accueillera plus d’une centaine d’équipes et environ 2500 athlètes. Il en coûtera 14 $ pour les adultes et 10 $ pour les étudiants. photo Rouge et Or

Laval défendra son titre en soccer intérieurL’équipe féminine de soccer du Rouge et Or tentera de remporter une deuxième bannière provinciale intérieure en autant d’années. L’équipe féminine du Rouge et Or sera dans la métropole dimanche prochain à 15 h afin d’y affronter les Carabins de l’Université de Montréal. La troupe de Helder Duarte a mérité sa qualification pour la finale du RSEQ en triomphant des Martlets de McGill 2 à 0 dimanche dernier au stade TELUS-Université Laval. Il s’agira par ailleurs d’une troisième finale québécoise consécutive entre Laval et Montréal, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les filles du Rouge et Or s’étaient imposées 3-0 il y a un an à l’intérieur, mais les Bleues étaient sorties victorieuses l’automne dernier par le score de 1-0.

La fièvre du vendredi soirC’est le vendredi 4 avril à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire, qu’aura lieu le 41e spec-tacle de danse du PEPS. Depuis plusieurs semaines, les 250 danseurs et danseuses se préparent pour présenter leur spectacle de fin de session. Quatorze styles de danse sont au programme : baladi, ballet classique, breakdance, capoiera, charleston, cheerlea-ding, claquette, danse africaine, danse contem-poraine, danse créative, danses latines, danses sociales, danse sur mini-trampoline, hip-hop, moderne-jazz, swing, tango et zumba. Les billets sont en prévente à la réception du PEPS du 27 mars au 3 avril au coût de 14 $ pour les 11 ans et plus et de 9 $ pour les 10 ans et moins. Par la suite, s’il reste des billets, ceux-ci seront en vente au Théâtre le soir du spectacle au coût de 18 $ et de 12 $ pour les moins de 10 ans.

Pour en savoir plus : peps.ulaval.ca

Alors que le printemps frappe à nos portes et que le soleil s’apprête à nous chauffer la couenne, le Service des acti-vités sportives invite les membres de la communauté universitaire à venir s’ins-crire à près d’une centaine d’activités. Quelques nouveautés se sont glissées dans le programme printemps-été et les activités les plus populaires profitent de plages horaires élargies.

Le conditionnement physique sur musique est, depuis quelques années, sur une lancée qui ne semble pas près de ralentir. C’est pourquoi une séance de cardio lève-tôt pour les gens matinaux vient de s’ajouter de 7 h à 7 h 45. Il s’agit du combo parfait de cardiovasculaire, de musculation et de relaxation.

Dans le stade de football extérieur du Rouge et Or, vous pourrez vous entraîner à monter et à descendre à la course des centaines de marches lors d’un entraînement exigeant mêlant car-diovasculaire et musculation le mardi de 12 h 15 à 13 h. Il s’agit d’un exercice intense! Les exercices se feront à l’inté-rieur si la météo en décide ainsi.

Été ou pas, le hockey ne s’arrête jamais vraiment. Vous pourrez vous préparer à marquer des buts l’hiver prochain grâce à une préparation physique cardiovas-culaire et musculaire axée sur la pra- tique de votre sport préféré les mardis, de 18 h à 19 h.

Pour ceux qui ont besoin d’un petit coup de main pour secouer leur moti-vation, le cardio militaire est offert pour une première fois le soir, les lundis de 18 h 45 à 19 h 45. Même principe du côté du cardio-zen, où la dépense d’énergie se conjugue aux principes orientaux les mercredis de 19 h 15 à 20 h 15.

Et pourquoi pas un peu de musique en s’entraînant ? La zumba combine

Depuis hier, il est possible de s’inscrire au programme printemps-été du PEPSpar Pierre-Luc Tremblay

Une nouvelle saison pour bougerL’activité Les escaliers express est au nombre des nouveautés offertes ce printemps au PEPS. photo PEPS

danse et conditionnement physique. C’est une façon énergique de commen-cer la fin de semaine les vendredis de 17 h à 18 h. Après tout cela, si vous vous sentez courbaturé, les cours de correc-tion posturale pourraient bien vous re- mettre sur pied. Pour la première fois, cette activité est offerte le printemps, pour se relever d’un dur et long hiver, les mardis de 12 h à 13 h.

L’agrandissement du PEPS a mul-tiplié l’offre de service et les ligues intra-muros en ont grandement béné-ficié. Les inscriptions aux sessions d’automne et d’hiver ont ainsi presque doublées! Faites partie des quelque 3500 joueurs qui en font l’expérience chaque été et inscrivez votre équipe au ultimate frisbee, au soccer, au soft-ball ou au volleyball de plage. Les ins-criptions auront lieu les 29, 30 avril et 1er mai entre 12 h et 21 h. La saison prend son envol à la mi-mai. Pour en savoir plus, visitez le www.peps.ulaval.ca/intra.

Les personnes qui désirent devenir membre du PEPS peuvent le faire en tout temps pour 35,95 $ par mois sur un abonnement de 12 mois. À ce prix, les avantages sont nombreux. Vous avez ainsi accès à la nouvelle salle d’entraînement. Fenêtrée sur deux éta-ges, elle comprend plus de 100 stations cardiovasculaires, dont plusieurs sont munies d’écrans tactiles et donnent accès à Internet. Côté musculation, il existe plus de 75 appareils, en plus des nombreux poids libres, ballons, tapis d’étirement, etc. Les femmes ont droit à une salle dont elles ont l’accès exclu-sif. Les abonnés peuvent également obtenir un programme d’entraînement adapté à leurs besoins et préparé par une équipe qualifiée.

En plus de l’accès à la salle d’entraî-nement, les membres du PEPS peu-vent aussi profiter de la piscine (près de 50 heures par semaine), de la patinoire et des pistes de jogging intérieure et exté-rieure. La possibilité de réserver des ter-rains de sports de raquette et de ballon trois jours à l’avance s’ajoute également à ces avantages. Enfin, les membres du PEPS bénéficient d’un tarif préférentiel sur l’inscription aux activités.

Les membres de la communauté uni-versitaire pourront s’inscrire entre 7 h et 21 h à l’une ou l’autre des activités du PEPS en composant le 418 656-PEPS ou en se présentant sur place. Il sera égale-ment possible de s’inscrire par Internet au peps.ulaval.ca. La période d’inscrip-tion se poursuit jusqu’au début mai, c’est-à-dire lorsque la plupart des cours débuteront.

Une séance de conditionnement physique sur musique pour les lève-tôt et une préparation mêlant cardiovasculaire et musculation pour les fous de hockey feront leur entrée au mois de mai

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16 au fil de la semaine

Guitare en folie

Le guitariste Thierry Bégin-Lamontagne viendra faire entendre ce qu’il a dans le cœur et dans les tripes ce soir jeudi, à la salle Henri-Gagnon. Ce musi-cien plusieurs fois primé, qui vient de terminer sa maîtrise en interprétation à l’Université, est reconnu pour sa musicalité, son sens du rythme, sa dexté-rité et la profondeur de ses interprétations. Il jouera, lors de ce concert Passion guitare, volet relève, des œuvres de Bach, Sanz, Albéniz, Asencio, Giuliani, Castelnuovo-Tedesco, Lysignt, Villa-Lobos et Roux.

Jeudi 27 mars, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Coût d’entrée : 25 $ (grand public) et 20 $ (étudiants). On se procure des billets à l’accueil de la Faculté de musique ou encore au bureau 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault.

Danser aux rythmes du cœur

Si la danse vous intéresse, il ne faut pas rater le spectacle de fin d’année de la troupe Gestuel qui présentera, vendredi et samedi, 21 cho-régraphies sur le thème Aux rythmes du cœur. On pourra voir sur scène 47 danseurs qui interpréte-ront des numéros chorégra-phiés par deux enseignantes professionnelles, Geneviève Duong et Céline Cartelli, ou encore créés par les mem-bres de la troupe. La troupe de danse Contemporel, du Cégep de Limoilou, se join-dra à Gestuel le temps d’un numéro.

Vendredi 28 mars et samedi 29 mars, à 19 h 30, à l’am-phithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse- Desjardins. Coût : 12 $ en prévente et 15 $ à l’entrée. Les billets sont en vente au local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins.

Je pédale pour la santé mentale

Si la santé mentale est une cause qui touche une corde sensible en vous, pourquoi ne pas former une équipe de 5 personnes sur le campus afin de relever le défi Rouler pour la cause ? Rappelons qu’en janvier dernier, Bell Cause pour la cause annon-çait un don de 225 000 $ à la Fondation de l’Univer-sité Laval afin de soutenir un programme de santé mentale destiné aux étu-diants. Pour participer, vous devrez amasser un mini-mum de 250 $ et parcourir, en équipe, l’équivalent de 12 000 km en vélo station-naire au cours de la jour-née pour égaler le périple de l’athlète Clara Hughes (photo) autour du Canada. L’activité se déroulera au gymnase de l’Institut univer-sitaire en santé mentale de Québec.

Lundi 31 mars, de 12 h à 19 h, au gymnase de l’Ins-titut universitaire en santé mentale de Québec (2601, chemin de la Canardière). Pour obtenir de l’informa-tion et s’inscrire : institut-smq.qc.ca/clara.

Croire, subsister et résister

L’association étudiante Cinéma Politica propose un documentaire de David York, La guerre de Wiebo (2011), sur la résistance de la famille de Wiebo Ludwig afin de contrer l’industrie gazière. Ce patriarche et révérend a fondé une com-munauté autarcique et isolée en Alberta qui se trouvait, à son insu, sur l’une des plus importantes sources ga- zières non exploitées. Après la projection du film, il y aura une période de discus-sion avec Christian Simard, directeur de Nature Québec, qui a fait partie des coali-tions Pour que le Québec ait meilleure mine et Mobilisation gaz de schiste.

Lundi 31 mars, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack.

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Ouvrir ses données, mais à quel prix ?

Depuis près de 5 ans, l’ouverture de données (Open Data) est devenue une priorité des gouverne-ments au point de faire l’objet d’une charte signée par les dirigeants des pays membres du G8 en 2013. Si cette ouverture des données fait l’objet d’une attention crois-sante de la part des institutions, elle est porteuse de promesses vertigineuses pour les villes. On peut penser ici à l’amélioration des services publics ou encore à la transparence des administrations. Le stagiaire postdocto-ral en sociologie à l’Université Télécom ParisTech Samuel Goëta viendra faire le point sur les difficultés auxquelles font face les municipalités lorsqu’elles ouvrent leurs don-nées. S’appuyant sur une étude de terrain, il analysera les contraintes et défis que soulève l’Open Data pour les communes françaises. Il s’agit d’une conférence de l’Ins-titut Technologies de l’information et Sociétés.

Jeudi 3 avril, à 19 h, au complexe Le Cercle (228, rue Saint-Joseph Est).

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Tout sur l’agriculture urbaine

Ce n’est pas parce qu’on vit en ville qu’on ne peut pas cultiver ses légumes ! Un atelier-midi sur l’agriculture urbaine donné par Pierre-Mathieu Charest et Marie-Pierre Lamy, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, permet-tra de connaître les mille et une façons de faire de l’agri-culture sur de petits espaces, dont les toits, les balcons, les murs, etc. De quoi se verdir le pouce pour faire de nos villes des endroits où il fait bon vivre.

Mardi 8 avril, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. On réserve sa place à info@developpement durable.ulaval.ca.

Un jésuite citadin dans l’âme

Le prochain midi du Centre d’études inter- universitaires québécoises (CIEQ) propose de faire la connaissance du jésuite Joseph-Papin Archambault qui a fait paraître, dans les années 1912-1923, des textes dans Le Devoir, puis dans L’Action française. Sous le nom de plume Pierre Homier, l’auteur y dénonce le sort du français dans la Belle Province, tout particulièrement dans la métropole. Outre l’intérêt que revêtent ces textes sur les questions linguistiques, leur étude permet de mettre en relief une urbanité soi-gneusement mise en scène par ce jésuite qui, malgré ses penchants conservateurs, est un citadin dans l’âme. La conférence « Autoportrait du jésuite en citadin Joseph-Papin Archambault face à l’urbanité du Québec, 1912-1923 » sera prononcée par Harold Bérubé, professeur au Département d’histoire à l’Université de Sherbrooke.

Jeudi 10 avril, à 12 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck.

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