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Volume 50, numéro 13 27 novembre 2014 Des chercheurs de l’Unité mixte internationale Takuvik de l’Université Laval et du CNRS, de l’UQAR et de l’Université de Washington révèlent que l’océan Arctique se transformerait progressivement en milieu tempéré. p3 Cet océan qui se réchauffe photo Cyril Aubry MOOC en développement durable p2 Une guerre de tranchées p8-9

Le Fil 27 novembre 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 27 novembre 2014

Volume 50, numéro 13 27 novembre 2014

Des chercheurs de l’Unité mixte internationale Takuvik de l’Université Laval et du CNRS, de l’UQAR et de l’Université de Washington révèlent que l’océan Arctique se transformerait progressivement en milieu tempéré. p3

Cet océan qui se réchauffe

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MOOC en développement durable p2 Une guerre de tranchées p8-9

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Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

capsules vidéo et des forums de discussion. Fait inhabituel, les participants se verront offrir un livre numérique gra­tuit, au contenu pédagogique spécifique, sur la matière en ­seignée. La responsabilité du cours a été confiée à François Anctil, professeur au Départe­ment de génie civil et de génie des eaux. « Ce fut très agréable comme défi, indique celui qui dirige l’Institut Hydro­Québec en environnement, développe­ment et société. Le contenu du MOOC en développement durable est original et a été conçu spécifiquement pour ce projet. Il s’agit de quelque chose de très cohérent pour un cours d’initiation au dévelop­pement durable. » Pas moins de 14 professeurs, tous experts dans différents do maines, ani­meront les capsules vidéo et apporteront des éclairages variés.

La formation proposera une réflexion sur le développe­ment durable et une prise de conscience de ses enjeux. Elle débutera par une con­textua lisation historique et un po sitionnement éthique. La deuxième partie du cours

MOOC ne nécessite pas de préalables. Les contenus sont riches et diversifiés. Les parti­cipants peuvent échanger entre eux et avec l’enseignant lors de forums de discussion. Des évaluations sommatives permettent de valider les apprentissages et une attesta­tion de réussite est remise aux participants ayant obtenu la note de passage.

La décision de l’Université de monter à bord du train des MOOC ne relève pas du ha ­sard. « On n’y va pas à l’aveu­glette, souligne Bernard Garnier. Nous nous appuyons sur notre expertise d’enseigne­ment et sur notre expertise technologique en formation à distance. » Quant au choix du développement durable, il est stratégique. « Ce thème por­teur et en vogue est en quelque sorte la signature de l’Univer­sité, dit­il. Il est intégrateur, transdisciplinaire, fédérateur. L’idée consiste à mobiliser nos énergies là où on est fort. » Le vice­recteur croit que les MOOC sont là pour rester. « Nous faisons nos premiers pas dans ce domaine et, si tout se passe bien, nous aimerions lancer un second MOOC, peut­être même un troisième, explique­t­il. Nous avons à l’esprit la nordicité, un autre de nos principaux domaines d’expertise. »

Le premier MOOC com­prendra, entre autres, des pré­sentations commentées, des contenus bonifiés par des

L’Université Laval a an ­noncé hier le lancement offi­ciel de son premier MOOC (Massive Open Online Course). Il est possible de s’y inscrire dès aujourd’hui. Le contenu de cette formation en ligne de niveau universi­taire, gratuite et ouverte à tous, portera sur le dévelop­pement durable. La forma­tion se déroulera du 23 fé ­vrier au 10 avril 2015.

« Nous proposons aux par­ticipants une porte ouverte virtuelle sur notre formation à distance en les invitant à vivre une expérience d’ap­prentissage unique et à suivre une formation de grande qualité », indique le vice­recteur aux études et aux activités internatio­nales, Bernard Garnier. Selon lui, ce premier MOOC montre la capacité de l’Uni­versité à innover pour s’adapter aux nouvelles réa­lités et aux besoins de la société. Le vice­recteur se dit confiant que ce MOOC attirera des participants de partout dans la Francopho­nie. « Si, après le cours, le participant est intéressé à aller plus loin, poursuit­il, nous pourrons lui offrir des cours à distance standards ou en présentiel sur le campus. »

Créé aux États­Unis, le concept de MOOC s’est ré ­pandu comme une traînée de poudre. Offerte sur le Web, la formation de type

La première formation offerte portera sur le développement durablepar Yvon Larose

L’Université monte dans le train des MOOC

abordera la notion d’environ­nement selon neuf limites fonctionnelles de la Terre, dont le changement clima­tique et la perte de biodiver­sité. Enfin, la troisième partie

touchera aux aspects socio­économiques. Des pistes d’analyse et des pistes d’action seront proposées.

Au plan technique, le déve­loppement de ce premier MOOC s’est fait naturelle­ment, compte tenu de la grande expertise de l’Univer­sité en formation à distance. Au tota l , pas moins de 770 cours et 74 programmes d’enseignement sont offerts sous cette forme. « Notre expertise de 30 ans, nous l’avons mise à profit dans le développement de ce MOOC, explique Éric Martel, directeur du Bureau de la formation à distance. Nous sommes également sûrs de notre plateforme techno­pédagogique. Je dirais que le risque, chez nous, est bien contrôlé. » Cette plateforme, appelée Environnement nu ­mérique d’apprentissage (ENA), est évolutive, flexible, performante et conviviale. Développée à l’Université, elle se démarque de ses équi­valents commerciaux et des plate formes libres.

Pour plus d’information, on peut consulter la vidéo Développement durable : enjeux et trajectoires à l’adresse suivante : youtu.be/3a1NqX1sKeU

Le lien pour s’inscrire au MOOC en développement durable est ulaval.ca/mooc.

Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales, Éric Martel, directeur du Bureau de la formation à distance, et François Anctil, professeur au Département de génie civil et de génie des eaux et responsable du MOOC en développement durable. photo Marc Robitaille

Le contenu du MOOC en développement durable est original et a été conçu spécifiquement pour ce projet. photo Bureau des services pédagogiques

Offerte sur le Web, la formation ne nécessite pas de préalables et ses contenus sont riches et diversifiés

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À la faveur des changements clima­tiques, l’océan Arctique se transfor­merait progressivement en milieu tempéré. C’est la conclusion à la ­quelle arrive une équipe internatio­nale de chercheurs après avoir observé l’apparition d’une floraison automnale de phytoplancton dans plusieurs zones de l’océan Arctique. Les détails de cette étude, qui a mis à contribution des chercheurs de l’Unité mixte internationale Taku­vik de l’Université Laval et du CNRS, de l’UQAR et de l’Université de Washington, sont publiés dans un récent numéro de Geophysical Research Letters.

La production de phytoplancton océanique dépend de l’abondance de la lumière solaire et des éléments nutritifs. Dans l’océan Arctique, la superficie de glace a diminué, en moyenne, de 14 % par décennie depuis 1980, ce qui a accru la dispo­nibilité de la lumière pour le phyto­plancton. Par contre, le réchauffe­ment climatique a fait augmenter le volume d’eau douce, provenant des rivières et de la banquise, qui se jette dans la mer. « Ceci accroît la stratifi­cation de la colonne d’eau, ce qui génère une barrière physique empê­chant la remontée des éléments nutritifs vers la surface, où se trouve

le phytoplancton », explique Mathieu Ardyna, premier auteur de l’étude.

Pour connaître la résultante de ces forces opposées, les chercheurs ont estimé la concentration de chloro­phylle – un indicateur de la bio­masse phytoplanctonique – à l’aide d’images satellitaires provenant de la NASA. Conclusion ? Entre 1998 et 2012, la production de phyto­plancton a non seulement augmenté dans l’ensemble de l’océan Arctique, mais elle a adopté une configuration typique des milieux tempérés. En effet, de plus en plus de régions arc­tiques affichent une double florai­son de phytoplancton, une première au printemps et une seconde à l’automne. Auparavant, on obser­vait, règle générale, une seule florai­son annuelle, au printemps. « La double floraison est caractéristique des eaux situées en zones tempérées de l’Atlantique et du Pacifique », souligne Marthieu Ardyna.

Se lon l’étudiant­chercheur, cette floraison automnale résulterait d’une combinaison de deux facteurs : d’une part, une plus grande superficie d’eau libre de glace pendant une plus longue période de l’année et, d’autre part, un brassage des eaux plus vi ­goureux en raison des tempêtes plus

fréquentes et plus puissantes. « Au cours des dix dernières années, le nombre de jours avec tempête pen­dant les mois de septembre et d’oc­tobre a doublé dans la plupart des régions libres de glace de l’océan Arctique », souligne­t­il.

Les répercussions possibles de cette floraison automnale ? « On

peut s’attendre à ce qu’il y ait plus de phytoplancton, plus de zooplancton et plus d’organismes qui s’en nour­rissent. Par contre, les espèces as ­sociées à la couverture de glace, par exemple la morue arctique ou les al ­gues de glace, et les espèces benthi­ques qui en dépendent, pourraient pâtir de ce changement majeur. »

L’étude parue dans Geophysical Research Letters est signée par Mathieu Ardyna, Marcel Babin, Emmanuel Devred et Jean­Éric Tremblay, de Takuvik, Michel Gosselin, de l’UQAR, et Luc Rainville, de l’Université de Washington.

L’océan Arctique serait en voie de se transformer en milieu tempéré par Jean Hamann

Ça chauffe au Nord !

«Les espèces associées à la couverture de glace, par exemple la morue arctique ou les algues de glace, et les espèces benthiques qui en dépendent, pourraient pâtir de ce changement majeur

Les points rouges indiquent les régions de l’océan Arctique qui ont connu une double floraison de phytoplancton entre 1998 et 2012. En vert, ce sont les zones qui ont connu une seule floraison, ce qui était auparavant la norme dans les eaux polaires. Les points bleus marquent les zones où aucune floraison n’est observée.

L’étude a mis à contribution des chercheurs de l’Unité mixte internationale Takuvik de l’Université Laval et du CNRS, de l’UQAR et de l’Université de Washington. photo Cyril Aubry

Dans l’océan Arctique, la superficie de glace a diminué, en moyenne, de 14 % par décennie depuis 1980, ce qui a accru la disponibilité de la lumière pour le phytoplancton. photo Cyril Aubry

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en bref

Le présent et l’avenir des transports branchésUn colloque ayant pour thème « Présent et avenir des transports électrifiés, intelligents et interconnectés au Québec » dressera le bilan de ce type de transports au Québec et ailleurs dans le monde. L’objectif de cette rencontre organisée par l’ITIS est de faire le point sur le dossier de l’électrification des transports dans le contexte de la montée en importance des nouveaux modes de déplacement (transports intelligents et interconnectés). Un groupe de chercheurs de l’Université Laval profitera du colloque pour présenter une revue de littéra­ture inédite et détaillée sur le sujet.

Mardi 2 décembre, de 8 h 30 à 17 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Pour info : bit.ly/1vl91D9

Sur les femmes et la sociétéLa Chaire Claire­Bonenfant – Femmes, savoirs et sociétés vous invite à assister à deux conférences en décembre La première, intitulée « Les intelligences citoyennes : quels apports pour les groupes de femmes », sera prononcée par Majo Hansotte. Elle y discu­tera des moyens de redonner la parole aux citoyennes dans l’espace public. La seconde, intitulée « Le corps dans la publicité pour médicaments : de la santé et de ses usages », sera offerte par Denyse Baillargeon. Elle y analysera, dans une perspective genrée, les discours sur la douleur et les médicaments. Ces derniers, encore peu étudiés par l’histo­riographie, ont pourtant contribué à la médi­calisation de la société, notamment par un recours intensif à la publicité.

Lundi 1er décembre, à 17 h, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck, et ven-dredi 12 décembre, à 12 h, au local 5242 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour info : bit.ly/1lJqAbj

Gala de la vie étudiante : inscription en cours !Cette année, le Gala de la vie étudiante fêtera ses 25 ans ! Organisé par l’équipe du Bureau de la vie étudiante (BVE), il reconnaît les étu­diants de l’Université Laval s’étant illustrés à l’occasion d’activités parascolaires au cours de l’année. Qui sait, vos spectacles, activités et projets sont peut­être admissibles dans l’une ou l’autre des nombreuses catégories ! Inscrivez­vous et vous pourriez recevoir une belle re connaissance pour votre engagement, en plus de gagner une des bourses d’études totalisant plus de 10 000 $ et le trophée officiel du Gala !

Pour plus d’information : 418 656-2765, [email protected] ou facebook.com/Galadelavieetudiante

Solutions pour le financement de l’enseignement postsecondaire

La capacité de l’État québé­cois à financer l’enseigne­ment postsecondaire s’est considérablement détériorée. Depuis à peine un an, c’est plus de 400 M $ en manque à gagner que les coupes en milieu universitaire ont gé ­néré. Ce manque à gagner s’ajoute aux compressions successives appliquées à un réseau af fligé par un « dé­financement » chronique. À titre d’exemple, les sept der­nières années de compres­sions font en sorte, selon la revue Maclean’s (no ­vembre 2014), que l’Univer­sité Laval, qui peine à mainte­nir son équilibre budgétaire, a le plus faible budget d’opéra­tion par étudiant parmi toutes les universités comparables au Québec et au Canada.

Pour éviter d’altérer la qua­lité des diplômes émis, les uni­versités pourraient être ten­tées de contingenter leurs pro­grammes en fonction de la disponibilité des fonds pu ­blics. Cependant, cette ap ­proche constituerait un recul pour le Québec, où une mino­rité de jeunes aurait accès à une formation universitaire et où les entreprises et institu­tions seraient en déficit de main­d’œuvre qualifiée.

Pour maintenir l’intégrité de ses réseaux d’enseignement postsecondaire, le Québec se doit de revoir sa fiscalité. Par exemple, selon la Loi favori­sant le développement et la reconnaissance des compé­tences de la main­d’œuvre (Loi du 1 %), les entreprises et institutions dont la masse

salariale est supérieure à 1 M $ doivent investir 1 % de leur masse salariale en forma­tion. Pour l’année 2012 seule­ment, cette loi a généré 1 mil­liard de dollars en formation. Certaines formations visant à assurer la sécurité des travail­leurs sont justifiées. Cepen­dant, les retombées significa­tives de plusieurs formations et activités sont sans doute discutables.

Cette loi serait plus structu­rante si, d’une part, les forma­tions qu’elle finance étaient données par des établisse­ments d’enseignement et si, d’autre part, une partie des fonds étaient utilisés pour as surer à moyen et à long termes une relève qualifiée en transférant une portion des sommes vers le financement des universités, des cégeps et de certaines écoles profession­nelles. En ne consi dérant que la moitié des sommes gé nérées par la Loi du 1 %, c’est près de 500 millions de dollars annuel­lement qui seraient dégagés pour le financement de l’en­seignement postsecondaire. Cette approche a l’avantage d’être à coût nul à la fois pour l’État et pour les entreprises et institutions qui profiteraient d’une meilleure utilisation des fonds générés, et ce, sans far­deau fiscal additionnel.

Par ailleurs, tel que proposé par la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) et l’Univer­sité Laval, en appliquant des cotisations variant de 0,3 % à 0,6 % des masses salariales,

près de 1 milliard de dollars seraient annuellement géné­rés pour l’enseignement post­secondaire. Certains réamé­nagements fiscaux comme celui proposé dans le cas de la Loi du 1 % devraient cepen­dant être envisagés pour

rendre cette mesure à coût nul ou marginal pour les entreprises et institutions.

Éric Bauce Vice-recteur exécutif et au développement Université Laval

Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Université Laval. photo Marc Robitaille

Présentée par Québec International et ses partenaires, dont l’Alliance santé Québec, la 2e Semaine de l’innovation en santé se tiendra du 1er au 3 décembre au Centre des congrès de Québec. L’événement réunira professionnels de la santé, usa­gers, gestionnaires, industriels, chercheurs et représentants

gouvernementaux. Lors du cocktail d’ouverture du 1er dé cem­bre, et ce, en présence du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, et du ministre du Travail et respon­sable de la région de la Capitale­Nationale, Sam Hamad, le triathlonien bien connu Pierre Lavoie prononcera une confé­rence intitulée « Le Grand défi Pierre Lavoie et la promotion d’un mode de vie sain ». Le 2 décembre, le 8e Forum de l’indus­trie de la santé de Québec prendra place avec plus de 20 confé­renciers et experts na tionaux et internationaux. Enfin, le 3 décembre, Alliance santé Québec tiendra une journée scien­tifique, animée par le Dr Jean­Pierre Després, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et directeur de la science et de l’innovation de l’Alliance santé Québec. Au nombre des conférenciers de cette journée figurent le Dr Frank B. Hu, du Département de nutrition et d’épidémio­logie de la Harvard School of Public Health, et le Dr Nick Wareham, directeur de la MRC Epidemiology Unit et co ­directeur de l’Institute of Metabolic Science.

Pour plus d’information : innovationsante2014.ca

Semaine de l’innovation en santé

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Solutions pour le financement de l’enseignement postsecondaire

Les chercheurs entreprendront à l’hiver 2015 une étude qui évaluera les effets d’extraits de racines de ginseng indien sur des personnes atteintes de SLA

Une molécule contenue dans le ginseng indien parvient à ralentir la progression de la sclérose latérale amyotro­phique (SLA) chez des souris transgéniques exprimant cette maladie. C’est ce que dé ­montrent les chercheurs Priyanka Patel, Jean­Pierre Julien et Jasna Kriz, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche de l’Insti­tut universitaire en santé men­tale de Québec, dans un récent nu méro de la revue scienti­fique Neurotherapeutics.

La SLA, aussi connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig, se caractérise par une dégénérescence des neurones qui gèrent l’activité muscu­laire. Cette atteinte des neu­rones moteurs, dont les pre­mières manifestations sur­viennent à l ’âge adulte, entraîne un affaiblissement

progressif des bras et des jambes, suivi d’une paralysie musculaire et, quelques an ­nées plus tard, de pro blèmes respiratoires graves qui con­duisent à la mort. Il n’existe encore aucun traitement pour freiner cette maladie qui frappe de 5 à 7 personnes par population de 100 000.

Plusieurs formes de SLA font intervenir une protéine clé du système immunitaire, la NF­kB. C’est ce qui a donné l’idée aux chercheurs de la Faculté de médecine de tester l’effet d’un inhibiteur de cette protéine sur les principales manifestations de la maladie. Ils se sont donc tournés vers la withaférine A, une molé­cule naturelle extraite du ginseng indien, Withania somnifera.

En 2011, les chercheurs ont testé ce produit sur des souris surexprimant la protéine TDP­43, une caractéristique trouvée dans 40 % des cas de SLA. La withaférine A était parvenue à réduire l’inflam­mation, à améliorer le con­trôle moteur et à restaurer partiellement les jonctions neuromusculaires.

Dans leur dernière étude, les chercheurs ont testé le composé sur des souris pos­sédant une mutation dans le gène de la SOD1. Environ 20 % des cas familiaux de SLA sont causés par une mutation dans ce gène. Les résultats montrent que l’ad­ministration hebdomadaire de deux doses de withafé­rine A atténue la neuroin­flammation, diminue de près

de 40 % la production de pro­téines SOD1 anormales dans la moelle épinière, augmente de 30 % la survie des neu­rones moteurs et ralentit la progression de la maladie. Les souris qui reçoivent le traitement vivent en moyenne 6 % plus longtemps que les souris du groupe témoin.

« Ces bénéfices sont obser­vés chez les souris qui ont reçu la withaférine A dès les premières manifestations neuromotrices de la maladie, précise Jasna Kriz. Si le traite­ment commence une fois la maladie bien enclenchée, on n’observe aucun effet. La fenêtre thérapeutique s’est refermée. »

La chercheuse tire deux conclusions de ces études. La première est que la NF­kB est une cible thérapeutique in ­téressante parce qu’elle est impliquée dans plusieurs formes de SLA et que son inhi bition atténue les mani­festations de la maladie. La seconde est que la witha­férine A a un bon potentiel comme molécule thérapeuti­que. « On pourrait également produire des variantes de la molécule et en tester les effets sur des modèles animaux de la maladie. »

En Inde, le ginseng indien est utilisé en médecine tradi­tionnelle depuis des siècles. Des capsules qui contiennent des extraits de la plante sont maintenant vendues dans les magasins spécialisés ou sur Internet. « La teneur en wi ­thaférine A est très variable dans ces produits, souligne toutefois Jean­Pierre Julien. Pour l’instant, on ne sait pas si ces extraits sont en mesure d’aider les personnes at ­ teintes de SLA. Pour faire la lu mière là­dessus, nous allons entreprendre une étude cli­nique sur une centaine de patients à l’hiver 2015. »

Une molécule naturelle contenue dans le ginseng indien pourrait avoir un potentiel thérapeutique contre la SLApar Jean Hamann

Racines d’espoir

Sur Internet, comment les stations de ski s’y prennent­elles pour inciter les touristes à les choisir comme destina­tion ? C’est ce qu’a examiné Olivier Tremblay­Pecek dans son mémoire en sciences géographiques. Aux fins de son étude, l’étudiant a recensé et analysé cinquante montagnes, réparties sur l’ensemble du territoire du Québec, sus­ceptibles d’être choisies comme destina­tion. Au total, 1252 photographies et 181 983 mots ont été examinés. Résul­tat : les photos faisant la promotion de l’ensoleillement et de l’enneigement sont celles que l’on trouve en plus grand nombre sur ces sites. Exit donc les préci­pitations et les flocons qui tombent sous un ciel nuageux. « Dans la plupart des cas, la journée de ski rêvée semble se dérouler le lendemain d’une précipi­tation importante de neige, explique Olivier Tremblay­Pecek. C’est à ce moment que les skieurs profitent d’une neige fraîche et abondante sous un soleil bien chaud. »

Skieurs en pleine action ou prenant un bain de soleil dans le remonte­pente, planchistes exécutant des manœuvres aériennes, bambins suivant des cours de groupe : toutes ces photos misent sur l’idée qu’il fait bon vivre sur les pentes de ski. Plus spécifiquement, a constaté Olivier Tremblay­Pecek, la valorisation des paysages est plus forte chez les sta­tions ayant une altitude élevée. Le déni­vellement de la montagne a également son importance : plus il est prononcé, plus l’image d’une vie nocturne trépi­dante y est exploitée, de même que l’image du skieur « expérimenté ». Quant aux destinations dotées d’une faible dénivellation, elles présentent davan­tage des familles et des débutants en ski sur leurs photographies.

Les adeptes du ski de fond et de la raquette ne sont pas oubliés dans la pro­motion de l’image touristique. En témoi­gnent des textes où la station de ski est présentée en tant que lieu de ressource­ment, comme dans le cas du Massif du Sud : « Loin des grands centres, nos sen­tiers de ski de fond sont un véritable hymne au silence. Vous vous retrouve­rez dans des sentiers en pleine forêt offrant des vues et panoramas incroya­bles […] Les nombreux ruisseaux, les

forêts anciennes et la faune du sec­teur vous enchanteront dans ce décor presque irréel. »

Pour attirer une clientèle plus aventu­rière, d’autres centres vont présenter leur montagne de ski comme un espace presque vierge, d’affirmer Olivier Tremblay­Pecek. Dans sa publicité, Ski Chics­Chocs en Gaspésie souligne que « les descentes se réalisent dans un domaine skiable et sans aménage­ment ». D’autres encore parlent de « poudreuse à l’état pur », de « pistes vierges à longueur de semaine » ou en ­core de « sous­bois naturels 360 degrés ». On est loin d’une promotion qui serait réservée aux parcs à neige, ces espaces enclavés dans certaines stations de ski où les jeunes exécutent des figures aériennes au son d’une musique toni­truante. Certaines stations arrivent même à naviguer habilement entre les côtés urbain et sauvage de leurs instal­lations. « Le MDS Snowpark est l’en­droit le plus urbain de notre montagne, précise ainsi le Massif du Sud sur son site Internet, mais les modules de bois rond apportent un cachet sauvage à la zone. »

Enfin, Olivier Tremblay­Pecek a noté deux grandes différences dans les deux façons de communiquer que sont la photo et le texte. « En photographie, on présente le soleil d’abord, puis l’ennei­gement, dit­il. On présente rarement, sinon jamais, une photo de la station lors de grosses précipitations de neige. Dans le texte, au contraire, on vante l’enneigement et on parle très peu de l’ensoleillement. C’est le caractère fonctionnel de la destination qui est communiqué aux touristes. »

À chacun sa montagne

Dans la promotion de leur image touristique sur Internet, les stations de ski du Québec accordent une place de choix au soleil et à la neige par Renée Larochelle

La valorisation des paysages est plus forte chez les stations ayant une altitude élevée

Le ginseng indien contient une molécule qui produit des effets bénéfiques chez des modèles animaux de sclérose latérale amyotrophique. photo Neha Vindhya

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Sur le livre électroniqueUn sondage de Léger mar­keting mené auprès de 2 018 Québécois révèle que seulement 14 % des répon­dants ont fait l’achat d’un livre numérique au cours des 12 derniers mois. En outre, seuls 13 % possèdent une liseuse. Pourtant, le livre numérique présente des avantages, comme l’in­tégration de la vidéo ou une navigation plus simple d’un chapitre à l’autre. Pour René Audet, le livre électro­nique ne détrônera cepen­dant pas le livre imprimé dans l’avenir. « L’imprimé et le numérique, dit­il, sont complémentaires. Quand le livre de poche a été inventé, plusieurs ont cru qu’il allait cannibaliser les ventes de grands formats. Or, ce n’est pas ce qui est arrivé. Une cohabitation est possible. »

Sur les démolitions punitives à Jérusalem

Israël a repris la pratique de la démolition punitive de maisons appartenant à des auteurs d’attentats terroristes. Cette pratique est une violation du droit international, estime Julia Grignon. « Détruire une habitation est considéré comme une mesure de représailles et une punition collective, ce qui est illégal en vertu du droit interna­tional. » À ses yeux, cette mesure est non seulement illégale, mais elle est ineffi­cace. « Israël avait reconnu à un moment que ces démolitions n’avaient même pas d’effet dissuasif. »

Sur la taxe roseBeaucoup de produits des­tinés aux femmes coûtent plus cher que ceux pour hommes, et ce, même si ces produits sont à peu près identiques. Par exemple, chez le coiffeur, les femmes se voient imposer le double du prix, même celles qui ont les cheveux courts et une coupe de base. Certains objets vont également coû­ter plus cher à cause d’un emballage plus coloré et plus sophistiqué. « Le mar­ché des femmes est plus payant pour les entreprises, dit Marie Lachance. Elles sont toujours plus préoccu­pées que les hommes par leur image corporelle, et les compagnies en profitent. »

journalismeils ont dit...

René Audet, Département des littératures

La Presse Plus, 19 novembre

Julia Grignon, Faculté de droit

La Presse, 20 novembre

Marie Lachance, Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation

Le Journal de Québec, 23 novembre

Passionnés de radio, atten­tion ! Une journée d’étude sera spécialement consacrée à ce média ce vendredi 28 no ­vembre. Au programme, des tables rondes avec des arti­sans bien connus de la radio publique tels Jean Dussault et Pierre Maisonneuve, mais aussi des conférences sur l’histoire de la radio, les radios de confrontation et la radio numérique, avec un ac teur de la première heure, Christophe Rault, cofondateur d’ARTE Radio.

Cette journée donnera aussi l’occasion de tendre l’oreille à d’autres réalités radiopho­niques. En parallèle des dis­cussions, les participants pour ront découvrir des ex ­traits sonores tirés de radios étudiantes, autochtones, ou de Radio­Canada, ainsi que des documentaires radiopho­niques, dont celui de Marie­Laurence Rancourt intitulé Peut-être ils avaient oublié c’était quoi la radio ?

Étudiante à la maîtrise en sociologie, celle­ci est à l’origine de cet événement, qu’elle qualifie de « radio­actif » et qu’elle a mis sur pied en col labo ration avec des ci ­toyens et le Groupe d’études et de recherches sur la radio. « L’idée a germé lors d’un voyage en Europe, alors que j’ai découvert plusieurs styles

radiophoniques, dont le documentaire­fiction et le documentaire poétique, que je ne connaissais pas », af firme la jeune femme. Amoureuse de ce mélange subtil de bruits, de paroles et de mu sique que produit la radio, Marie­ Laurence Rancourt déplore le règne de l’opinion et des voix « con­formes » dans le monde de la radio québécoise ac tuelle.

Elle dit aussi regretter le pas­sage d’une radio autrefois fenêtre sur le monde à une radio œillère orientée vers le « je­me­moi ».

Jean Dussault, journaliste et animateur pendant plus de trente ans à la radio de Radio­Canada, partage le pessi­misme de l’étudiante en so ­ciologie, en particulier en ce qui concerne son ancien em ­ployeur. « Le problème fon­damental de Radio­Canada, c’est qu’elle fait partie de la même compagnie que CBC, et que personne ne regarde CBC à l’ouest de l’Ontario. » Selon l’ancien animateur de Sans frontières et correspon­dant parlementaire à Québec, Radio­Canada fonctionne bien au Québec, mais les cou­pures successives et la course aux cotes d’écoute obligent les émissions à se conformer toujours un peu plus aux modèles en vigueur dans la radio privée. Aux yeux de ce journaliste aujourd’hui à la retraite, la solution à cette lente agonie passe par un

meilleur financement de la radio publique. « Si l’on veut qu’un service public soit effi­cace, il faut qu’il soit défrayé par le public », explique­t­il, tout en ayant conscience que le modèle de financement fédéral lie le destin de la radio et de la télévision franco­phones à celui de CBC.

Et pourquoi ne pas établir un service public québécois de radiodiffusion, propose Daniel Turp ? Le professeur à la Faculté de droit de l’Uni­versité de Montréal, ex­député du Bloc québécois et du Parti québécois, présen­tera pour sa part une con­férence sur le mouvement Radio­Québec lancé en 2007, qui permettrait, selon lui, de proposer un contenu québé­cois orienté vers les arts, la culture et les sciences.

Et si l’avenir passait par une fidélisation à des programmes particuliers plutôt qu’à une station ? C’est l’interrogation de Henri Assogba, qui ima­gine l’auditeur se bâtissant sa propre grille radio en ballado­diffusion. Ce professeur en journalisme radiophonique au Département d’informa­tion et de communication s’in téresse notamment à la revue de pres se, un genre très prisé par les radios africaines. Il constate que la transition vers le numérique s’effectue à pas forcés sur ce continent puisque la diffusion analo­gique va cesser en juin pro­chain. Béninois d’origine, mais aussi fidèle auditeur des radios européennes, Henri Assogba espère que la radio au Québec pourra bénéficier des expériences menées ailleurs. « Est­ce que les res­ponsables sont prêts à in vestir dans des outils numériques ? Je sens, dit le professeur, un grand intérêt de mes étudiants pour la radio et les possibilités offertes par le Web. »

Pour plus d’information sur la Journée d’étude sur la radiophonie québécoise : radioactif.weebly.com/

Des conférences porteront sur l’histoire de la radio, les radios de confrontation et la radio numérique

Dessine-moi une radio !Des professionnels et des chercheurs consacrent une journée à ausculter la radio québécoise sous toutes ses formespar Pascale Guéricolas

Jean Dussault a été journaliste et animateur pendant plus de trente ans à la radio de Radio-Canada. photo collection de la Photothèque de Radio-Canada

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7le fil | le 27 novembre 2014 sur le campus

Q3

Au Québec, le Code du travail fête ses 50 ans cette année. Le 69e Congrès des relations industrielles de l’Université Laval fait de cet anniversaire son thème central. Des professeurs du Départe­ment des relations industrielles, des uni­versitaires français, des représentants des grandes centrales syndicales et de plusieurs autres syndicats vont réfléchir ensemble à la façon dont le Code remplit sa mission aujourd’hui et comment il pourrait être amélioré. Le regard de l’un des organisateurs de l’événement, Paul­André Lapointe, sociologue spécialisé dans les conditions de travail.

Q Pourquoi le Québec a-t-il adopté le Code du travail en 1964 ?

R Le Code du travail remonte, en fait, à 1944 et s’inspire du Wagner Act adopté aux États­Unis en 1935, sous la prési­dence de Franklin D. Roosvelt. Il s’agis­sait de rendre légale la syndicalisation dans le secteur manufacturier et de réta­blir l’équilibre des pouvoirs entre les salariés et les employeurs. À cette épo­que, il était impossible pour les syndicats de négocier d’égal à égal avec les patrons qui s’opposaient à la syndicalisation. Le gouvernement cherchait alors un dispo­sitif pour lutter contre le système de sur­production qui s’installait à la fin de la grande crise des années 30, une surpro­duction causée, en partie, par le fait que les salariés gagnaient trop peu pour acheter les biens qui sortaient des usi­nes. Le gouvernement cherchait donc à favoriser la croissance des salaires et un meilleur partage des richesses par la négociation collective. Au Canada, puis au Québec, le Code du travail facilitait l’accès à une représentation collective grâce à la syndicalisation, puis permet­tait d’établir un rapport de force plus égalitaire entre les syndicats et les grandes compagnies nationales, surtout dans les secteurs manufacturier, de l’au­tomobile et de la métallurgie. En 1964, on a modifié le Code du travail pour per­mettre la syndicalisation et le droit de grève dans le secteur public. Il s’agissait, à ce moment­là, de favoriser la recon­naissance syndicale, un enjeu majeur au Québec dans les années 40 et 50.

Sur les 50 ans du Code du travail

Q Comment le Code du travail a-t-il évolué depuis un demi-siècle ?

R En 1977, le premier gouvernement du Parti québécois a adopté la formule Rand, c’est­à­dire la perception obligatoire des cotisations syndicales par l’employeur sur le salaire des employés. Tous y contribuent, car la convention collective est considérée comme un bien public dont les améliora­tions bénéficient à tous. On a aussi interdit l’usage de briseurs de grève. Par la suite, il n’y a pas eu beaucoup de changements, si ce n’est en 2003 pour assouplir le recours à la sous­traitance. Aujourd’hui, on constate que ce Code du travail, conçu pour des grandes entreprises et le secteur public, ne facilite plus tout à fait la syndicalisa­tion. Entre 2002 et 2013, on a perdu 160 0000 emplois en production de biens, dont 85 000 syndiqués. Les emplois se sont déplacés vers le secteur tertiaire de l’éco­nomie (les jeux vidéo, la biotechnologie, le multimédia, etc.), un secteur où dominent les petites entreprises privées. Les gens passent facilement d’un emploi à l’autre, alors les identités collectives sont différen­tes. Dans un tel contexte, il est plus difficile de respecter les règles de la syndicalisation, d’autant plus que plusieurs catégories pro­fessionnelles, avec des besoins différents de représentation, cohabitent au sein d’une même entreprise. Dans les services privés traditionnels, comme la restauration, l’hé­bergement, les services aux personnes, on constate un taux de roulement très élevé des salariés au bas de l’échelle. Un salarié sur trois a moins d’un an d’ancienneté. Cela rend la syndicalisation ardue, d’autant plus qu’on a souvent affaire à des fran­chises de grandes entreprises.

Q À quoi ressemblent les conflits de travail en 2014 ?

R Quand on compare le nombre de jours perdus autrefois et aujourd’hui lors des arrêts de travail, on constate qu’il sont maintenant causés en majorité par des lock­out et non par des grèves, ce qui constitue un revirement majeur. Actuelle­ment, le principal conflit de travail au Québec concerne 450 mécaniciens d’auto­mobiles d’une trentaine de garages du Saguenay­Lac­Saint­Jean qui subissent un lock­out de l’Association des concession­naires automobiles. L’enjeu, comme ce fut aussi le cas dans les conflits impliquant Rio Tinto Alcan, Le Journal de Québec et Le Journal de Montréal, c’est la sous­traitance pour avoir recours à des salariés non syn­diqués et moins bien payés. On ne peut donc que constater le rapport de force très inégal entre les employés et leurs em ­ployeurs. De plus, les employeurs bénéfi­cient de l’appui de gouvernements néo­libéraux, comme celui de Stephen Harper, dont plusieurs projets de loi visent à limi­ter le syndicalisme. Il faut donc réfléchir collectivement aux moyens qui pourraient permettre au Code du travail de donner aux salariés un réel droit de représentation collective afin d’assurer un meilleur par­tage des richesses.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Paul-André Lapointe

Le mercure a atteint la barre du zéro, les premiers flocons sont tombés et les vitrines des magasins s’illuminent : Noël approche et, avec lui, une vague de consommation sans égale. Est­il possible de vivre cette période de façon res­ponsable ? Absolument, de répondre Audrey Boivin, coordonnatrice aux opéra­tions en développement du ­rable au Vice­rectorat exécu­tif et au développement. « Les idées­cadeaux des magasins à grande surface ne sont pas toujours écoresponsables, mais il est possible de donner sans avoir une empreinte éco­logique élevée. »

C’est dans cet esprit qu’a été créé le Marché de Noël res­ponsable, un événement qui vise à sensibiliser la commu­nauté universitaire à la con­sommation responsable. L’an dernier, la vente de biscuits, de pâtisseries, de café, de thé et d’autres produits équita­bles avait permis de financer plusieurs projets étudiants. Forte du succès de ce premier

Le Marché de Noël responsable revient en force pour une deuxième année, le mardi 2 décembrepar Matthieu Dessureault

Un Noël vert

événement, l’équipe du Vice­rectorat exécutif et au déve­loppement renouvelle l’expé­rience. « Il y aura encore plus d’exposants, plus de cadeaux faits maison et une plus grande diversité de produits cuisinés », se réjouit Audrey Boivin, qui note un intérêt grandissant de la part des associations sur le campus.

Bijoux, décorations, pâtisse­ries, bonbons, plantes, livres de recettes végétariennes, œuvres d’art réalisées à partir de matières recyclées… c’est tout un univers de découvertes qui attend les visiteurs. Parmi la vingtaine d’exposants, l’étu­diante en administration Camille Breton proposera des mélanges d’ingrédients pour biscuits dans de jolis pots décorés. Les profits des ventes serviront à financer une partie du stage qu’elle réalisera l’été prochain au Burkina Faso. L’étudiante, qui participe à un programme de Québec sans frontières, ira aider une as ­sociation de femmes à déve­lopper leur entreprise. « Ce

voyage est une belle occasion de découvrir l’Afrique et d’y transférer des connaissances apprises dans mes cours », dit­elle.

Un troc­o­thon, organisé par les associations Univert Laval et VIA Agro­écologie, permettra aux gens d’échan­ger ou d’acheter des objets usagés. Cette activité, qui se tient normalement au pa ­villon Paul­Comtois, sera présentée pour la première fois au Marché de Noël res­ponsable. « On tente l’expé­rience à l’échelle de l’Univer­sité. D’habitude, les gens sont très généreux. On aura pro­bablement un surplus d’arti­cles invendus, ce qui nous permettra de faire un don au Comptoir de Frédéric, un organisme qui vient en aide aux moins nantis », explique l’étudiante en agronomie Meggie Canuel Caron.

Autre nouveauté : la parti­cipation de la Fromagerie du campus, qui viendra propo­ser son délicieux cheddar en bloc, et peut­être même un tout nouveau fromage de chèvre, actuellement en pro­duction. « On s’est dit que le Marché de Noël donnerait une belle visibilité à notre comité. Particulièrement cette année, on essaie de se faire connaître en dehors de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimenta­tion », dit Stéphanie Vignola, qui s’occupe de la fromagerie avec quelque 25 autres étu­diants passionnés.

Le Marché de Noël respon-sable aura lieu le mardi 2 décembre, de 10 h à 15 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est libre.

«Il y aura encore plus d’exposants, plus de cadeaux faits maison et une plus grande diversité de produits cuisinés

L’an dernier, des stagiaires de NAVTI Fondation Canada proposaient des paquets-cadeaux contenant café et sucreries équitables afin de financer leurs activités. photo Marc Robitaille

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8le fil | le 27 novembre 2014

Dix millions de morts parmi les com­battants, vingt millions de vic times chez les civils, plus de trente nations engagées : la Première Guerre mon­diale, qui dura d’août 1914 à no ­vembre 1918, restera dans les mé ­moires comme l’un des conflits les

plus meurtriers et les plus destruc­teurs de l’histoire humaine.

« Dans les années qui précèdent le conflit, l’Europe vit une sorte de paix armée, que l’on peut qualifier, sous toute réserve, de guerre froide », explique Carl Pépin, historien­

rédacteur pour le Dictionnaire biogra-phique du Canada. Selon lui, la guerre aurait pu débuter à tout mo ment sur la scène européenne, considérant les tensions entre les grandes puissances. « En toile de fond, poursuit­il, il y avait cette étrange et assez vicieuse

combinaison d’intérêts économiques divergents, d’alliances politiques fortes, de puissance coloniale à pré­server et de course aux armements. Bref, un dangereux cocktail explosif. On pensait bien que la guerre allait arriver, mais on ne se doutait pas qu’elle allait durer si longtemps ni embraser le continent européen. »

Le 4 novembre, une semaine avant le jour du Souvenir soulignant l’ar­mistice de 1918, l’historien militaire Carl Pépin a prononcé un discours sur la Première Guerre mondiale, au Montmartre canadien de Québec, dans le cadre des activités de l’Uni­versité du 3e âge de Québec. Cette unité relève de la Direction générale de la formation continue de l’Univer­sité Laval.

L’hécatombe que fut la Grande Guerre s’explique, entre autres, par les technologies militaires employées. À cette époque, la mitrailleuse à feu rapide pouvait tirer jusqu’à 500 coups par minute. Le conflit verra l’apparition notamment de la grenade, du lance­flammes et du char d’assaut. L’aviation naissante, d’abord utilisée pour reconnaître les positions ennemies et aider les artil­leurs à ajuster leurs tirs, fera des mis­sions de bombardement.

En quelques mois, le conflit est passé d’une guerre de mouvements à une guerre de positions. De 1914 à 1918, les deux camps s’installeront le long du front dans des réseaux de tranchées. Ces couloirs longs de plu­sieurs kilomètres étaient creusés en zigzag dans la terre. La zone séparant les deux forces ennemies était sur­nommée le no man’s land. Selon un scénario typique, les soldats se por­taient à l’assaut des tranchées adverses en progressant à travers le no man’s land sous le feu de l’en­nemi. « Durant cette guerre, un sol­dat avait 60 % de chances d’être tué par une balle de mitrailleuse ou par l’explosion d’un obus tiré par un canon », indique Carl Pépin. Selon lui, les soldats ne combattaient pas tout le temps et les affrontements corps à corps constituaient l’excep­tion plutôt que la règle. « Chaque bataillon de 1 000 hommes, dit­il, fai­sait un tour de service au front. D’abord, il se trouvait en première ligne. Ensuite, il était envoyé en ligne de soutien, puis il se retrouvait un peu plus à l’arrière en réserve du front. Enfin, le bataillon était retiré de la zone des combats pour quelques jours. »

Dans les tranchées, les rats et les poux faisaient partie du quotidien. Il y avait aussi l’odeur. Celle des cadavres se décomposant dans le no man’s land, surtout après une bataille. Celle provenant des latrines qui débordaient régulièrement. Celle de la boue qui, sous la pluie battante, collait aux pieds et pouvait monter jusqu’aux genoux.

Avant l’aube, les soldats jetaient un œil sur le no man’s land. Après le lever du soleil, ils entretenaient leur équipement. Ensuite, ils déjeunaient. Par la suite, un officier inspectait la tranchée et établissait une liste de

tâches relatives à la garde et à l’entre­tien des lieux. Cela fait, les soldats s’occupaient à lire, à écrire à leur famille, à préparer les repas ou à dor­mir. « La nuit, poursuit­il, la tranchée grouillait d’activité. Certains soldats se rendaient derrière le front cher­cher de l’eau, des rations ou du rhum. D’autres faisaient le guet. D’autres enfin se rendaient dans le no man’s land poser des obstacles. »

L’entrée en guerre des Américains, tardive mais déterminante, jointe à une contre­offensive générale des puissances alliées à partir d’août 1918, conduisit à la fin des hostilités.

Selon Carl Pépin, le retour à la paix entraîna un grand bouleversement social en Europe. « Des millions de soldats démobilisés intégrèrent le marché du travail, souligne­t­il. Les usines qui, en 1914, s’étaient mises à produire des munitions et des armes, ont dû reconvertir à nouveau leurs activités, revenant à une économie davantage civile. Les gouvernements, endettés afin de soutenir l’effort de guerre, devaient rembourser leurs emprunts. Ils devaient également verser des pensions aux mutilés, aux veuves et aux orphelins. »

La guerre redessina une grande par­tie de la carte de l’Europe. Quatre empires disparurent dans la tour­mente, dont l’empire russe et l’empire ottoman. « Une autre conséquence, explique­t­il, fut la radicalisation de la donne politique. La guerre a ouvert la porte aux idées totalitaires qui don­neront naissance au communisme, au nazisme et au fascisme. »

La guerre a fait dix millions de victimes parmi les combattants et vingt millions d’autres chez les civils

Une catastrophe au plan humain, la Première Guerre mondiale a affaibli l’Europe économiquement et favorisé l’émergence de régimes autoritairespar Yvon Larose

Après la Belle Époque, la Grande Guerre

1. Des soldats du Royal Irish Rifles, durant la bataille de la Somme, en juillet 1916. 2. Des douilles d’obus, de fabrication anglaise, sur le front occidental.

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9histoireAprès la Belle Époque, la Grande Guerre

3. Affiche de propagande encourageant les Canadiens-Français à aller combattre les Allemands en Europe aux côtés des Britanniques et des Français. 4. Des soldats britanniques au repos près de Thiepval, en France, en août 1916. photo Imperial War Museum 5. Vue aérienne des ruines de Vaux, en France, en 1918. photo National Archives and Records Administration 6. Affiche de propagande du Royaume-Uni demandant une contribution en soldats de la part de ses anciennes colonies.

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Un salon qui soufflera ses 40 bougies ! Le Salon de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation célèbre cette année son 40e anniversaire et, pour l’occasion, vous offre une programmation plus stimu­lante et variée que jamais ! Vous pourrez par exemple admirer une bufflonne et une autruche dans une section « Ferme et jardin » agrandie ou encore, jouer les fins gourmets et déguster des produits du Québec dans la salle « Thématique ». Finalement, à l’espace « Symposium », plusieurs conférences abor­deront des sujets comme la sommellerie et les meilleurs trucs horticoles. Le nom de la porte­parole sera dévoilé lors d’une confé­rence de presse le 27 novembre en après­ midi. Pour découvrir son identité, rendez­vous à facebook.com/saac.ulaval.

Du vendredi 16 au dimanche 18 janvier, au Centre de foires d’ExpoCité. Entrée libre. Pour information : saac.fsaa.ulaval.ca

Des arbres plus solides !La Fondation canadienne pour l’innovation a récemment présenté sa nouvelle plate­forme destinée à promouvoir les principales infrastructures scientifiques au pays. Cette vitrine vise particulièrement à mieux faire connaître les projets de recherche qui ont des répercussions sociales et économiques importantes. Quelques chercheurs de l’Université Laval ont été approchés pour discuter de leurs travaux dans de courtes capsules vidéo.

Actuellement, il est possible de visionner la capsule de Jean Bousquet, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génomique forestière et envi­ronnementale. Dans une capsule intitulée Produire des arbres plus solides, insérée dans un dossier plus général portant sur les travaux de Jörg Bolhmann sur le sé quen çage génomique des arbres, Jean Bousquet explique comment il contribue à l’essor économique de l’industrie forestière en fournissant aux sélecteurs d’arbres des outils de diagnostic génomique pour favoriser les variétés améliorées et mieux adaptées.

innovation.ca/fr/RechercheenAction/Envedette/Leprotecteurdelaforêt

Vrai ou faux ? Il y a plus de protéines dans une tasse de lait entier que dans une tasse de lait écrémé. Les glucides contiennent 9 calories par gramme. Un régime de sur­compensation en glucides – carbo-loading – améliore les performances lors d’activités physiques qui durent moins de 60 minutes. Si vous avez répondu « vrai » à l’une de ces questions, vous êtes dans l’er­reur, mais rassurez­vous, vous n’êtes pas seul. Plus de 70 % des entraîneurs d’équipes sportives dans des écoles secondaires qui ont participé à une étude menée par des

chercheurs de l’Université ont aussi donné de mauvaises réponses à ces questions.

Les chercheurs, rattachés à la Faculté des sciences de l’édu­cation et à l’École de nutrition, ont demandé à 47 entraîneurs de la région de Québec de remplir un questionnaire me ­surant leurs connaissances sur la nutrition générale et la nu ­trition sportive. Les partici­pants devaient aussi commu­niquer les recommandations nutritionnelles qu’ils adres­saient à leurs athlètes en vue d’améliorer leurs per­formances sportives. Même s i 60 % des répondants

est imaient posséder de bon nes connaissances en nu ­trition, leurs réponses laissent deviner certaines lacunes. En effet, le score moyen au test de con naissances atteint à peine 68 %. Par ailleurs, moins de 30 % des entraî­neurs ont obtenu des bonnes réponses aux questions géné­rales portant sur les lipides et les glucides. « À leur décharge, les recommandations sur les glucides sont quand même assez complexes », reconnaît Vicky Drapeau, professeure au Département d’éducation physique et responsable de l’étude.

Les lacunes des entraîneurs pourraient s’expliquer par le fait que la plupart d’entre eux (55 %) puisent leurs in formations dans Internet. « Il existe d’excellents sites comme ceux de l’American College of Sports Medicine, des Diététistes du Canada ou de l’Association canadienne des entraîneurs. Par contre, il y en a beaucoup plus sur lesquels on ne peut pas se fier », estime la professeure Drapeau.

La chercheuse précise que les conseils nutritionnels des entraîneurs ne sont pas né ­fastes pour les jeunes, mais qu’ils pourraient être plus adéquats. « Le problème est que les en traîneurs sportifs sont l’une des principales sources d’information en nu ­trition pour les jeunes et que, à titre de modèles, ils exercent une influence quotidienne sur eux au moment où ils sont en pleine croissance et que des déficits énergétiques et nutritionnels sont possibles. Les entraîneurs auraient inté­rêt à recevoir une formation en nutrition sportive. »

L’équipe de recherche a d’ailleurs conçu une interven­tion de trois heures à l’inten­tion de ces entraîneurs. Elle comporte un volet de forma­tion en nutrition ainsi que le recours à un outil d’aide à la décision qui permet de prodi­guer de meilleurs conseils nutritionnels aux jeunes. « Nous avons évalué l’effica­cité de cette intervention auprès d’un groupe d’entraî­neurs et les résultats seront publiés sous peu », souligne la professeure Drapeau.

L’étude parue dans l’Inter-national Journal of Sport Nutr i t ion and Exercice Metabolism est signée par Steven Couture, Benoît Lamarche, Eliane Morissette et Véronique Provencher, de l’École de nutrition et de l’INAF, et par Pierre Valois, Claude Goulet et Vicky Drapeau, de la Faculté des sciences de l’éducation.

Les conseils nutritionnels des entraîneurs ne sont pas néfastes pour les jeunes, mais ils pourraient être plus adéquats

La nutrition, c’est du sport !Les entraîneurs d’équipes sportives du secondaire auraient besoin d’un coup de pouce en nutritionpar Jean Hamann

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11artsen bref

Requiem for a Glacier Œuvre des plus originales, Requiem for a Glacier est issu d’une recherche sur les consé­quences des changements climatiques et du développement immobilier dans la zone des glaciers Jumbo, en Colombie­Britannique. L’artiste canadien Paul Walde a composé un oratorio en quatre mouvements pour orchestre et chœur, qui traduit en notations musicales les fluctuations de température enregistrées en ces lieux entre 1969 et 2010. Musiciens, choristes, professionnels et ama­teurs se sont déplacés sur le glacier Farnham, où ils ont participé à une performance musi­cale sans public. Le projet a pris la forme d’une installation vidéo et d’une performance sonore. Il en résulte une œuvre visuelle et sonore immersive qui aborde non seulement l’avenir de notre planète, mais aussi la vulné­rabilité du paysage canadien en tant qu’héri­tage culturel.

Jusqu’au 21 décembre, à la Galerie des arts visuels. Heures d’ouverture : du mercredi au dimanche, de 12 h à 17 h. Conférence suivie d’un vernissage, jeudi 27 novembre à 16 h. Pour info : arv.ulaval.ca

Concert de piano jazzRafael Zaldivar, professeur à la Faculté de musique, et la pianiste Lorraine Desmarais revisiteront une sélection de standards de jazz : Giants Steps, Body and Soul, What’s this Thing Called Love, Bouncing with Bud, Anthropology et Alone Together. Sur la scène canadienne, Rafael Zaldivar a joué avec des artistes de renom tels que Vic Vogel, Yannick et Oliver Jones. Lorraine Desmarais a déve­loppé un style personnel, puisant ses sources auprès de Bill Evans et Keith Jarrett. Elle a collaboré avec des artistes comme Ariane Moffat, Michel Rivard, Marie­Nicole Lemieux et Marc Hervieux.

Vendredi 28 novembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Causerie littéraireÀ l’occasion de la deuxième causerie littéraire organisée par la Coop Zone, Léa Clermont­Dion et Félix­Antoine Michaud présenteront Lettres à un souverainiste, un ouvrage collec­tif dont ils ont assuré la direction chez VLB éditeur. Dans ce livre, de jeunes citoyens de tous les horizons s’interrogent sur les moyens de faire revivre l’espoir d’un Québec indépen­dant. Rappelons que Léa Clermont­Dion, ins­crite à la maîtrise en science politique à l’Uni­versité Laval et auteure de l’essai La revanche des moches, a reçu, la semaine dernière, une bourse de leadership et développement durable de l’Université.

Mardi 2 décembre, à 17 h 30, au Café Fou ÆLIÉS du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

Histoire de vengeanceDe l’émotion à l’état pur : voilà ce que propose la troupe de théâtre Les Treize avec Médée de Corneillepar Renée Larochelle

Le public pourra voir ce chef-d’œuvre du 26 no vembre au 7 dé cembre, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. photo Marc Robitaille

Quand Marjolaine Guilbert a parlé à quelques membres de la troupe des Treize de son projet de monter Médée de Pierre Corneille, on lui a dit qu’elle était un peu folle. Et pour cause : il fallait un sacré cou­rage pour prétendre s’attaquer à ce monu­ment du théâtre qu’est cette tragédie en cinq actes et en alexandrins écrit en 1635. Ces réactions n’ont pas découragé Marjo­laine Guilbert dans son entreprise, bien au contraire. Avec le résultat que le public pourra voir ce chef­d’œuvre du 26 no ­vembre au 7 dé cembre, au Théâtre de poche du pavillon Maurice­Pollack. « On n’a pas toujours l’occasion de travailler les classiques grecs, explique la metteure en scène. C’est une richesse qui se perd et je trouve ça dommage. »

Après l’obtention de son baccalauréat en études théâtrales de l’Université en 2005, Marjolaine Guilbert a étudié en arts de la scène au Conservatoire d’art dramatique. La jeune femme signe avec Médée sa 7e mise en scène chez les Treize. « Les gens ont tendance à croire qu’il s’agit d’une pièce inaccessible, dont le propos est très loin de leurs préoccu­pations, dit­elle. C’est faux; il y a tou­jours quelque chose qui se passe dans cette histoire d’amour, de haine et de trahison. Grâce aux choses terribles qui

arrivent aux personnages, le spectateur peut vivre des émotions très intenses, très brutes, sans bouger de son siège. Le tout agit comme une catharsis. »

L’histoire : si Médée place l’amour au­dessus de tout, il n’en est pas de même pour Jason, dont l’ambition et le goût du pouvoir n’ont pas de limites. Parce qu’elle ne peut supporter que Jason lui ait préféré une autre femme, Médée tue par vengeance leurs deux enfants. Dans son intégralité, la pièce de Corneille dure deux heures. Marjolaine Guilbert a coupé le texte et a ramené la durée du spectacle à environ 1 h 15. La force de cette pièce, qui transcende les siècles sans prendre une ride, n’en est pas pour autant amoindrie, selon la metteure en scène. « On est encore plus dans l’ac­tion », allègue­t­elle.

Noémie S. Fortin est la comédienne qui tient le rôle de Médée. Passionnée de théâtre, la jeune femme ne s’attendait pas à être choisie pour incarner ce per­sonnage plus grand que nature issu de la mythologie grecque. Médée, rappelons­le, a inspiré de très nombreux artistes à toutes les époques, que ce soit au théâtre, en littérature, en musique ou en pein­ture. « Le plus grand défi dans l’interpré­tation consiste à comprendre les

motivations qui se cachent derrière le geste de Médée, souligne Noémie S. For­tin. Cette femme ressent le besoin de se venger parce qu’elle considère qu’elle a été trompée. Elle pourrait décider de tout quitter et de disparaître, mais non. Si elle tue ses enfants, c’est qu’elle consi­dère que rien ne pourrait blesser plus profondément Jason et le faire davantage souffrir que ce geste fatal. »

Pour information : lestreize.org/billets

«Le plus grand défi dans l’interprétation consiste à comprendre les motivations qui se cachent derrière le geste de Médée

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le fil | le 27 novembre 2014actualités UL12

Avis officielCONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 2 décembre 2014

ORDRe Du jOuR1. Ouverture de la séance2. Ordre du jour3. Procès-verbal de la séance ordinaire

du 21 octobre 20144. Communications du président5. Questions des membres6. Programmes : modifications − Rapport 2013-2014 de la doyenne de

la Faculté des études supérieures et postdoctorales

− Rapport 2013-2014 du directeur général des programmes de premier cycle

− Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales

7. Ombudsman : rapport des activités pour l’an-née 2013-2014 et suivi des recommandations pour l’année 2012-2013

8. Département des sciences des aliments et de nutrition de la Faculté des sciences de l’agri-culture et de l’alimentation : changement de dénomination

− Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation

− Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales

9. Centre de recherche sur les matériaux avancés (CERMA) : évaluation périodique

− Avis de la Commission de la recherche − Recommandations de la vice-rectrice à la

recherche et à la création10. Observatoire interdisciplinaire de création et

de recherche en musique (OICRM-ULaval) : reconnaissance

− Avis de la Commission de la recherche − Recommandations de la vice-rectrice à la

recherche et à la création11. Programme de baccalauréat, de maîtrise et

de doctorat en biologie : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux

activités internationales − Plan d’action du doyen de la Faculté des

sciences et de génie12. Programme de maîtrise en design multimédia :

changement d’appellation − Présentation par le doyen de la Faculté

d’aménagement, d’architecture, d’art et de design

− Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales

13. Diplôme d’études supérieures spécialisées en études féministes : suspension des admissions

− Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales

14. Bureau des services pédagogiques : rapport annuel 2013-2014

Huis closClôture de la séance

La saison de ski bat déjà son plein à la forêt Montmorency, la plus grande forêt d’enseignement et de recherche universi­taire au monde. En plus de la piste « La glisse boréale », cou­verte de neige artificielle et ouverte depuis le 31 octobre, la forêt Montmorency vous offre également des pistes de neige naturelle. La piste 9, notamment, qui s’étend sur une dizaine de kilomètres, peut être empruntée autant par les amateurs de style classique que par ceux qui préfèrent le style patin. La piste 10 est également accessible depuis peu de jours. De plus, étant donné la quantité de neige déjà tombée, le secteur réservé au ski­raquette est déjà ouvert. La tarification actuel­lement en vigueur est celle associée à la neige naturelle.

Si vous êtes un grand fondeur passionné, vous êtes aussi invité à participer au camp sur neige organisé par l’Association des maîtres en ski de fond du Québec. Ce grand rassemblement pour tous les amoureux du ski sera rempli d’activités très inté­ressantes, tels des ateliers sur la méthode Pilates et d’autres sur le fartage. Ce camp se tiendra, pour une 24e année, à la forêt Montmorency. photo Camp des Maîtres

Pour plus d’information sur les pistes de ski, consultez foretmontmorency.ca. Pour l’inscription au camp sur neige qui aura lieu du 11 au 14 décembre : amsfski.com

Petit paradis pour les fondeurs

Le vendredi 28 novembre prochain se déroulera le 42e spectacle de danse du PEPS. Pour cette occasion, près de 200 danseuses et danseurs des cours de danse du PEPS de l’automne présente­ront, dès 19h30 au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis­Prince,

le fruit de plusieurs heures de travail. Pendant cette soirée spéciale, dix­neuf styles de danse seront à l’honneur : baladi, ballet classique, bollywood, breakdance, capoeira, charleston, cheer­leading, claquettes, danse africaine, danse contemporaine, danse créative,

danses latines, danses sociales, danse sur mini­trampoline, moderne­jazz, hip hop, swing, tango et Zumba. photo PEPS

Désireux d’y assister ? Consultez le peps.ulaval.ca pour connaître tous les détails.

Ça va danser !

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Deux étudiants du baccalauréat en art et science de l’animation, Cora Naomée Grenon et Frédéric Godbout, présenteront un court-métrage aux 13e Sommets du cinéma d’animationpar  Matthieu Dessureault

Une grippe pas comme les autres

Un homme visiblement affligé d’une grosse grippe se lève du lit. L’œil hagard, il titube jusqu’à la salle de bains. En éternuant, il expulse de son nez… un poisson rouge ! Nous voici dans l’univers déjanté de Carassius, un court­métrage réalisé par Cora Naomée Grenon et Frédé­ric Godbout dans le cadre du cours Projet 1 : fondements de l’animation. Ce bijou du surréalisme, qui ne dure que 48 secondes, laisse rarement indifférent. « Le film soulève beau­coup d’incompréhension. Je crois qu’il rend les gens inconfortables. Et c’est ce qu’on cherchait. On aime tous les deux l’absurde et le glau-que », s’amuse Frédéric Godbout.

L’œuvre a été réalisée à partir de la technique de la rotoscopie. Ce pro­cédé consiste à filmer un sujet et à relever, image par image, ses contours pour en retranscrire la forme et les actions. Pour les deux complices, qui ont travaillé environ un mois sur ce projet, il s’agissait d’une première expérience en ani mation. « Nous avons appris le fonctionnement du

logiciel en même temps qu’on l’utili­sait. Si on refaisait la même chose aujourd’hui, le résultat serait proba­blement meilleur. Mais je trouve que le côté brutal, un peu tout croche, amène un certain charme », dit l’étu­diant, agréablement surpris de l’ac­cueil du film, Coup de cœur du jury au dernier Gala BASA.

Encouragés par leur professeur Mario Bergeron, ils ont soumis Carassius aux Sommets du cinéma d’animation. Le directeur artis­tique Marco de Blois, qui est programmateur­conservateur de l’animation à la Cinémathèque qué­bécoise, n’a pas hésité une seconde à l’inclure dans la compétition étu­diante internationale. « C’est un film déroutant qui a énormément de per­sonnalité. Sur le plan narratif, c’est une œuvre qui étonne et qui réussit à trans mettre de façon éloquente le sentiment de la grippe », fait­il remarquer.

Son équipe a examiné plus de 700 films d’ici et d’ailleurs – un record – pour concocter l a

programmation de 2014. De la trentaine de courts­métrages qui seront présentés en compétition étudiante, quatre proviennent d’universités québécoises. Un jury composé d’étudiants aura la lourde tâche de choisir un gagnant. Le lauréat remportera une bourse de 500 $, remise par le réalisateur et producteur Marcel Jean. Un prix du public sera également décerné.

L’événement, qui se fait un point d’honneur d’encourager les artistes

de la relève, a par ailleurs fait appel à Carol­Ann Belzil­Normand pour signer l’identité visuelle de son 13e festival. Cette étudiante à la maî­trise en arts visuels a eu carte blanche pour créer notamment une nouvelle affiche et une bande­annonce. Marco de Blois se dit ravi du résultat. « J’aime beaucoup son travail. Ses personnages font penser à des émoticônes. Ils ont quelque chose de souriant qui me plaît énormément. »

Les Sommets du cinéma d’ani mation se dérouleront du 27 au 30 novembre, au cinéma Le Clap et au Musée de la civilisation de Québec. L’événement se poursuivra ensuite du 3 au 7 décembre à la Cinémathèque québécoise, où seront annoncés les lauréats. Pour plus de renseignements : cinematheque.qc.ca/fr/ sommets

Carassius s’est vu décerné le prix Coup de cœur du jury lors du dernier Gala BASA, un événement en arts numériques, créé et organisé par les finissants du baccalauréat en art et science de l’animation

L’œuvre a été réalisée à partir de la technique de la rotoscopie, un procédé qui consiste à filmer un sujet et à relever, image par image, ses contours pour en retranscrire la forme et les actions.

Les deux complices, Cora Naomée Grenon et Frédéric Godbout, ont travaillé environ un mois sur ce projet. Il s’agissait pour eux d’une première expérience en ani mation. photo Émilie Gaudreault

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parutionsFemmes savantes

Marie Curie et Rachel Carson figurent au nombre des 20 personna­lités féminines scienti­fiques présentées dans le premier tome du projet collectif Femmes savantes, femmes de science. L’ou­vrage a été publié cet au ­tomne en format électro­nique par l’As sociation

science et bien commun. La professeure Florence Piron, du Département d’informa­tion et de communication, assume la direction de ce projet participatif. Chacun des tomes propose de courts portraits de femmes, décé­dées ou encore actives en recherche, qui ont contribué, de manière significative et dans toutes les sciences, au patrimoine scientifique de l’humanité, ou qui, en œuvrant dans le domaine des sciences, ont contribué au bien commun. Le premier tome a nécessité la contribution de 15 auteurs et auteures de 6 pays.

L’exil intérieur des Québécois

Le professeur Guy Laforest du Département de science politique a publié, il y a quelques mois, un essai d’histoire intellectuelle et de pensée politique intitulé Un Québec exilé dans la fédération. Selon lui, le Québec vit ces années­ci une sorte d’exil intérieur

dans le Canada. Il en veut pour preuve la faible présence de Québécois dans les cercles du pouvoir à Ottawa, et ce, tant au cabinet du premier ministre Harper que dans la haute fonction publique fédérale et les instances principales. Depuis un demi­siècle, jamais la voix du Québec n’a compté pour si peu. Dans son essai publié chez Québec Amérique, le professeur enjoint les Québécois à chercher à mettre fin à cet exil intérieur, notamment par des aménagements à la Charte canadienne des droits et libertés.

L’enseignement de la grammaire anglaise

Qui a dit que l’apprentis­sage des règles de la gram­maire anglaise devait être une tâche pénible ? Sûre­ment pas Patrick Duffley, professeur au Dépar te­ment de langues, linguis­tique et traduction. Dans son récent ouvrage The Grammar Guru, écrit en

collaboration avec Ryan Fisher, il présente la grammaire anglaise de manière amusante au moyen d’un dialogue de type socratique entre deux personnages. D’un côté, un étudiant qui a pour objectif d’enseigner l’anglais comme langue seconde. De l’autre côté, un professeur de linguistique à la retraite. Le livre publié chez Nelson Education comprend une série de conver sations dans lesquelles le « gourou » enseigne la grammaire de façon compréhen­sible et divertissante.

Pour son quatrième livre, l’architecte de renom et professeur à l’École d’architec­ture Pierre Thibault convie le lecteur à la découverte de 16 projets de résidence qu’il a réalisés au cours des quatre der­nières années. Maisons paysage a paru cet automne aux Éditions La Presse. Ce beau livre de 176 pages en couleurs re ­gorge de photos, de croquis et de plans accompagnés de courts textes. L’auteur y décrit sommairement la démarche qui a conduit à la réalisation de chacune des

maisons. Celui qui se définit comme « un contemplatif de la beauté offerte par la nature » signe également un texte d’in­troduction très personnel pour chacune des quatre sections du livre : la forêt, le lac, la ville et le fleuve. On apprend notamment qu’il a planté plusieurs cen­taines d’arbres sur sa propriété de cam­pagne, qu’il est un amoureux du fleuve Saint­Laurent à la « puissante horizon­talité » et que la ville représente, pour ce grand voyageur, « un univers fascinant »

qui l’attire. Au fil des pages, Pierre Thi­bault associe tel bâtiment à la notion de déambulation, tel autre à la transpa­rence. Ou bien à la lumière, à la vertica­lité et à l’horizon. Des Cantons­de­l’Est aux Laurentides, de Montréal à Québec, de Portneuf au Charlevoix, sans oublier le « Bas du Fleuve », le lecteur va à la ren­contre de différentes régions du Québec par l’entremise de résidences qui s’ins­crivent naturellement dans le paysage.

« Un livre est un temps d’arrêt qui per­met de poser un regard sur notre travail, indique Pierre Thibault. Pourquoi un architecte fait­il des livres ? Parce qu’il faut trouver différentes portes pour per­mettre aux gens d’accéder à l’architec­ture et démystifier le travail de l’archi­tecte. Trop souvent, on associe notre

démarche à celle du constructeur ou de l’ingénieur. L’architecte n’est pas non plus le professionnel autoritaire que l’on pourrait croire. Ce livre veut témoigner de cela. »

Les maisons signées Pierre Thibault sont le fruit d’un travail d’équipe, une équipe constituée de l’architecte, de ses proches collaborateurs et du client. Le client, il le voit comme un participant à la conception du projet. « Pendant plusieurs mois, voire quelques années, écrit Pierre Thibault, nous regardons avec le client dans la même direction. Avec lui, on considère un paysage de façon commune pour arriver au meilleur projet possible. »

Dans Maisons paysage, les résidences se caractérisent par un grand dépouille­ment. « De plus, dit­il, nous avons limité les matériaux utilisés et nous avons recherché une grande cohérence de l’en­semble. » Selon Pierre Thibault, une mai­son où tout est bien proportionné et qui est implantée harmonieusement dans son environnement n’est pas « bavarde », mais silencieuse. « Il n’y a pas de bibelots ni de rideaux partout qui viennent per­turber la vue sur l’extérieur et qui étour­dissent, explique­t­il. On veut voir la lumière, on veut voir le ciel. La maison paraît plus grande qu’en réalité. Dans une maison en symbiose avec la nature, les occupants sont apaisés. Cet environ­nement mène à la contemplation. »

Les réalisations de l’Atelier Pierre Thibault font l’objet d’une exposition jusqu’au 12 décembre à la salle Jean-Marie-Roy de l’École d’architecture, 1, côte de la Fabrique, à Québec. L’exposition Pierre Thibault vu par Georges Teyssot et Alessandra Ponte : l’architecture comme paysage retrace une démarche architecturale de 25 ans à partir de carnets, de croquis, de maquettes, de photographies et d’extraits de film.

Dans son récent ouvrage, Pierre Thibault présente 16 maisons de son cru en harmonie avec le paysagepar Yvon Larose

La nature chez soi

Croquis du projet « La Grande Boudeuse ». image Pierre Thibault

La maison surnommée « La Grande Boudeuse » a été construite à l’est de Baie-Saint-Paul sur un terrain escarpé dominant le fleuve Saint-Laurent. photo Alain Laforest

Dans les Cantons-de-l’Est, sur le chemin du mont Écho, cette maison aux ambiances riches et diverses vit en harmonie avec la topographie du terrain. photo Alain Laforest

Les résidences montrées dans ce livre se caractérisent par un grand dépouillement

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15le fil | le 27 novembre 2014 sports

en bref

Du yoga créatif pour les jeunes ! Le dimanche 30 novembre de 10 h à 11 h 30 aura lieu, au local 0957 du PEPS, l’atelier yoga du son pour les jeunes de 5 à 11 ans. Au cours de cette activité de 75 minutes, l’intervenante amènera les participants dans un voyage de yoga créatif où les tambours, bols tibétains, bâton de pluie et voix seront mis à l’honneur. Il s’agit d’une occasion idéale pour faire dé ­couvrir à un enfant l’univers des sons et lui faire vivre une matinée unique. Le coût de cet atelier enrichissant et amusant est de 29$ par enfant. Pour participer à l’atelier, le jeune doit obligatoirement être accompagné d’un adulte.

Pour vous inscrire, composez le 418 656-PEPS ou rendez-vous à peps.ulaval.ca.

Basketball: dernier programme doubleLes équipes de basketball Rouge et Or dis­puteront ce vendredi leur dernière rencontre du calendrier régulier du RSEQ en 2014. Elles accueilleront les Martlets et les Redmen de l’Université McGill. Pour les hommes comme pour les dames, il s’agira d’un défi important. Ayant déjà disputé trois duels cette année, les Martlets n’ont encore perdu aucun match, alors que les joueuses du Rouge et Or pos­sèdent une fiche de 2­1. L’équipe masculine du Rouge et Or détient, pour sa part, une fiche inverse (1­2) à celle des Redmen (2­1).

Les billets sont déjà disponibles à la billet terie du Rouge et Or. Rappelons que, sur présentation de la carte étudiante, les étudiants de l’Université Laval ont droit à un tarif préférentiel (6 $) et à une con-sommation gratuite.

Vendredi 28 novembreBasketball | McGillPEPS | 18 h (f), 20h (m)

Samedi 29 novembreVolleyball | SherbrookePEPS | 18 h (f), 20h (m)

Campus dynamique

Le 20 novembre dernier, l’équipe féminine de soccer Rouge et Or a été honorée à l’Assemblée nationale pour sa conquête du titre canadien. La formation entraînée par Helder Duarte a été saluée lors de la période de questions, à laquelle elle a assisté, avant d’être reçue au restaurant Le Parlementaire pour une cérémonie officielle, notamment en présence du premier ministre Philippe Couillard et du recteur Denis Brière. photo Collection Assemblée nationale du Québec, photographe : M. Renaud Philippe

Depuis quelques jours, la pro­grammation détaillée des acti­vités sportives de l’hiver est disponible sur le site Web du PEPS. Au nombre des nou­veautés, mentionnons quel­ques cours de conditionne­ment physique et de mieux­être, dont le cross­circuit, le stretch­fit, la préparation phy­sique pour le golf ainsi que celle pour la course. Tous ces cours se donneront dans une nouvelle salle aménagée et équipée pour le développe­ment musculaire et cardiovas­culaire des participants.

Du côté du conditionnement physique sur musique, le PEPS

On bouge aussi l’hiver !Avec une programmation hivernale agrémentée de plusieurs nouveautés, le PEPS présente à la communauté universitaire et à la collectivité régionale un vaste choix d’activités pour tous les âges et pour tous les goûts par Julie Turgeon

ajoute des cours d’entraîne­ment Tabata, de cardio­fit et de step combat afin de plaire à ceux et celle qui aiment se dépasser en alliant entraîne­ment cardiovasculaire et intervalles.

Le tennis de table fait égale­ment son entrée officielle au PEPS avec une nouvelle offre de cours d’initiation et de per­fectionnement ainsi que la mise sur pied d’un club.

La clientèle de plus de 55 ans (programme Vie ac tive) n’est pas oubliée puis qu’un nou­veau cours de KinFit golf est proposé dans une programma­tion hivernale déjà riche en

activités pour cette clientèle : aquaforme, conditionnement physique en gymnase, Pilates au sol, yoga et Zumba !

Du côté de la program ma­tion jeunesse, le cours de

circuit cardio X­trême pour ados (12 à 16 ans) est au nombre des nouveautés. Ce cours saura certainement plaire à cette clientèle, qui peut également pratiquer cette acti­vité en compagnie d’un parent.

Enfin, les gens qui préfèrent la participation libre seront aussi servis à souhait. Avec une offre de bains en continu, du lundi au vendredi de 7 h à 21 h 20 et les samedis et diman­ches de 14 h à 21 h, les piscines du PEPS répondent aux besoins d’une clientèle diversi­fiée. De plus, être membre du plus grand complexe sportif universitaire de l ’Est du Canada comporte d’autres avantages comme l’accès à l’une des deux patinoires ou à la piste de jogging intérieure ainsi que la possibilité de réserver des terrains de sport de raquette ou de ballon trois jours à l’avance.

Les usagers peuvent télé­charger l’application mobile du PEPS à partir des portails Apps Store et Google Play. Cette application mobile est un outil pratique qui s’adresse à une clientèle branchée sou­haitant obtenir de l’informa­tion rapidement et en tout temps. Les utilisateurs de ce nouvel outil seront en mesure d’obtenir de l’information générale, les heures d’ouver­ture du PEPS, les alertes con­cernant des annulations im ­portantes et la possibilité de s’inscrire en ligne.

La période d’inscription dé -bute le 3 décembre prochain en ligne (dès 7 h), en per-sonne (de 7 h à 21 h) ou par téléphone au 418 656-PEPS, (de 7 h à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30). Pour découvrir la programmation complète : peps.ulaval.ca . Les cours débuteront au cours de la semaine du 19 janvier 2015.

Les cours de préparation physique pour la course, le golf, le ski/snow et le vélo sont au nombre des activités proposées cet hiver au PEPS. photo PEPS

La période d’inscription débute le 3 décembre prochain dès 7 h

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le fil | le 27 novembre 2014

16 au fil de la semaine

Le grand défi de la Chine

La Chine s’engage de plus en plus dans la protection de l’environnement, mais cela reste un grand défi pour le pays le plus peuplé de la planète. Le Groupe d’études et de recherches sur l’Asie contemporaine invite l’historien et géogra­phe, Jean­Claude Lévy, à discuter du défi environ­nemental auquel sont con­frontés les Chinois. Depuis 2005, l’ancien journaliste est conseiller spécial au mi ­nistère des Affaires étran­gères de France, pour le ­quel il est chargé d’une mission de réflexion sur la Chine et le développement durable. Il a été le premier auteur francophone à pu ­blier un livre sur l’écono­mie circulaire, L’économie circulaire : l’urgence écolo-gique ? Monde en transe, Chine en transit.

Jeudi 27 novembre, à 12 h 30, au local 1609 du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre.

« Oh, quand j’entends chanter Noël… »

Décembre arrive à grands pas et, pour vous mettre dans l’ambiance des Fêtes, le Bureau de la vie étudiante, en collaboration avec le Service des résidences, vous invite à un concert de Noël. Sous la direction de la chef Caroline Veillette, le groupe vocal Les Loriots de Cap­Rouge, qui compte 6 musi­ciens et plus de 60 choristes, vous propose un programme intitulé Revoilà Noël, com­posé de pièces de Haendel et de Vivaldi ainsi que de grands cantiques de Noël traditionnels et modernes (comme Revoilà Noël, la version française du célèbre Merry Christmas de John Lennon). Venez donc écou­ter et fredonner tous vos classiques de Noël préférés.

Jeudi 27 novembre, à 19 h 30 au Grand Salon du pavillon Agathe-Lacerte. La repré-sentation est gratuite et ouverte à tous. Les portes ouvriront à 19 h.

Comment les plantes ont-elles peuplé la Terre ?

Le développement des cel­lules spécialisées dans la con­duction de l’eau a été un des processus de l’évolution les plus décisifs pour permettre aux plantes de coloniser la surface de la Terre. Pour ex ­pliquer l’importance de cette évolution, l’Institut de biolo­gie intégrative et des sys­tèmes, en collaboration avec le Centre d’étude de la forêt, reçoit un spécialiste de la question, Taku Demura, du Nara Institute of Science and Technology au Japon. Celui­ci vient présenter les résultats de ses recherches sur des facteurs de trans­cription de la famille NAC, tels VND1 à VND7, dans la plante modèle Arabidopsis thaliana, qui ont permis la régulation de la différencia­tion des cellules spécialisées dans la conduction de l’eau.

Vendredi, 28 novembre, à 11 h, à la salle Hydro- Québec du pavillon Charles-Eugène-Marchand. Confirmez votre présence à [email protected].

Le souverainisme catalan

Un mouvement de « catala­nisme politique » est né à la fin du 19e siècle. En Cata­logne, les nationalistes exi­geaient alors le retour de l’autonomie que leur région avait jusqu’au début du 18e siècle en tant qu’État de la Couronne d’Aragon, inté­gré au royaume d’Espagne. Récemment, le mouvement indépendantiste a gagné du terrain en Catalogne, entre autres, en raison du refus du gouvernement espagnol de permettre à Barcelone de percevoir des impôts. Mais quelles sont les assises juri­diques des revendications catalanes ? Le professeur en droit Xavier Arbos, de l’Uni­versité de Barcelone, vien­dra répondre à cette ques­tion dans une communica­tion intitulée « Les limites constitutionnelles au sou­verainisme catalan ». Cette rencontre est présentée à l’occasion des midis­ conférences du CRIDAQ.

Jeudi 4 décembre, à 11 h 30, au local 5325 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre, mais inscription suggérée : bit.ly/121mtBw

27/11 28/11 04/1227/11 04/12 04/12

Débat oratoire sur les technologies

Les « Débats de la pomme » sont un événement nouvelle­ment créé par des étudiants en philosophie qui veulent valoriser le débat oratoire comme forme d’échange intel­lectuel. Ces débats se veulent un clin d’œil au mythe de la pomme de Discorde. Lors de chaque débat, quatre ora­teurs sont appelés à défendre leur point de vue sur un sujet. Cette semaine, le débat porte sur le transhuma­nisme. Avec l’avancée des technologies (robotique, bio­informatique, neurosciences, génomique, nanotechnolo­gie), les tenants du mouvement transhumaniste poursui­vent le projet d’employer ces technologies pour améliorer la condition humaine. Toutefois, d’autres voient l’usage des ces technologies comme une transgression dange­reuse des limites et même comme l’expression d’un eu génisme. Que diront les quatre orateurs sur la ques­tion ? C’est à vous de le découvrir. Les votes du public consacreront deux gagnants, mais c’est à un jury qu’in­combera le choix du grand vainqueur.

Lundi, 1er décembre, à 19 h 30, au Café Fou ÆLIÉS, où il y aura vente de boissons alcoolisées. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Pour une sylviculture rentable

Nos forêts de feuillus sont­elles peuplées d’espèces intéressantes pour l’activité économique ? Comment pourrait­on les rendre plus attirantes pour les compa­gnies ? Dans le cadre des Colloques du SCF­CFL, Gaétan Pelletier, directeur général de l’Institut de recherche sur les feuillus nordiques, prononcera une conférence sur le thème de la rentabilité de la sylvicul­ture des feuillus grâce à l’in­novation. Selon lui, beau­coup de nos forêts feuillues n’ont pas, d’un point de vue économique, la population idéale. Le conférencier ex ­pliquera donc le programme de son institut qui a pour ob ­jectif de concevoir de nou­veaux régimes pour fournir de bons rendements finan­ciers provenant des forêts, c’est­à­dire produire les bons produits de l’espèce sans pour autant compromettre l’intégrité écologique.

Jeudi 4 décembre, de 10 h 30 à 12 h, à la salle Lionel-Daviault du Centre de foresterie des Laurentides. Entrée libre.

Une mondialisation francophone

Selon Serge Dupuis, on connaît bien les dimensions nationales du recentrement des frontières de la nation canadienne­française sur celles du Québec et de la provincialisation des réfé­rents identitaires en milieu minoritaire à partir des an ­nées 1960, mais on ignore souvent la contribution si ­multanée de la mondialisa­tion francophone au déman­tèlement du Canada français. Pour mieux faire con naître cette dimension du déman­tèlement, le CIEQ a invité ce stagiaire postdoctoral à prononcer une communica­tion intitulée « La dimension de la mondialisation franco­phone dans le démantèle­ment du Canada français et l’exemple du mouvement Richelieu (1960­1995) ». Il y montrera comment le mou­vement Richelieu est passé d’un regroupement cana­dien­français à une associa­tion francophone mondiale.

Jeudi 4 décembre, à 12 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

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