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Volume 48, numéro 12 29 novembre 2012 Le Rouge et Or a vaincu les Marauders de McMaster lors de la finale du football universitaire, remportant la coupe Vanier pour la septième fois. p2 Le film Playa coloniale dévoile le côté sombre des destinations soleil. p11 Hommage aux champions canadiens ! photo Yan Doublet

Le Fil 29 novembre 2012

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 29 novembre 2012

Volume 48, numéro 1229 novembre 2012

Le Rouge et Or a vaincu les Marauders de McMaster lors de la finale du football universitaire, remportant la coupe Vanier pour la septième fois. p2

Le film Playa coloniale dévoile le côté sombre des destinations soleil. p11

Hommage aux champions canadiens !

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2 actualités

Tout le monde parle... du Rouge et OrDimanche soir, à Radio-Canada, l’émission Tout le monde en parle accueillera sur son plateau Arnaud Gascon-Nadon. L’étudiant-athlète du club de football Rouge et Or s’y présentera aux côtés de... la coupe Vanier, que son équipe vient de remporter pour la 7e année. L’étudiant en science politique répondra aux questions de l’animateur Guy A. Lepage et de son fou du roi, Dany Turcotte, aux côtés d’Étienne Boulay, joueur vedette des Argonauts de Toronto, qui viendra pour sa part accompagné de la coupe Grey. Arnaud Gascon-Nadon, gaillard de 6,3 pieds posté sur la ligne défensive, a été élu cette année meilleur joueur de ligne par Sport interuniversitaire canadien.

Rencontre au présommetL’Université accueille la première rencontre thématique tenue par le gouvernement du Québec en prévision du Sommet de l’éduca-tion. Les 29 et 30 novembre, le ministre de l’En-seignement supérieur, Pierre Duchesne, doit rencontrer au pavillon Alphonse-Desjardins des invités provenant des universités québé-coises. Des experts donneront des conférences sur l’évolution du concept d’université et la réussite étudiante, dont Frédéric Gourdeau, professeur au Département de mathématiques et de statistique, qui parlera des liens entre l’ap-prentissage et la recherche. Le recteur Denis Brière prendra aussi la parole. La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec assistera à la rencontre, comme la Fédération étudiante universitaire du Québec et la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université. D’autres séances simi-laires doivent se tenir à Montréal, Saguenay et Rimouski d’ici la fin du Sommet, à la mi-février.

en bref

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Hélène Côté, directrice des communications

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Nathalie Kinnard, Claudine Magny, Mathieu TanguayRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Le doyen Robert Beauregard a répondu à l’invitation des étudiants en foresterie, dont David Sicotte, à laisser pousser son pinch pour la cause de la santé masculine. photo Marc Robitaille

À la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, on est prêt à tout pour la cause ! Faisant fi des conséquences désastreuses d’une moustache sur leur vie amoureuse, plus de 40 étudiants ont laissé les poils couvrir leur lèvre supé-rieure. Ils ont amassé jusqu’à mainte-nant 2 676 $ pour Movember, ce mouve-ment mondial qui consacre tout le mois de novembre à la lutte contre le cancer de la prostate.

Mis au défi de prendre part à la cam-pagne, le doyen de la faculté, Robert Beauregard, n’a pas hésité une seconde à raser une barbe de 20 ans, laissant trôner sa moustache. « Certains ne me reconnaissent pas dans les réunions ! » s’amuse-t-il. Le professeur a vu une belle occasion de combiner l’utile et le ludi-que. « On considère souvent les jeunes comme démobilisés et individualistes. Là, ils font quelque chose de rigolo et

Record de pilositéLes moustachus défilent en grand nombre sur le campus pour soutenir le mouvement Movember par Matthieu Dessureault

d’utile. Le côté humoristique de la cam-pagne crée un effet d’entraînement et une réelle sensibilisation à un problème de santé masculine. »

Personne n’est à l’abri des problèmes de santé, selon David Sicotte, président de l’Association des étudiants en foreste-rie et instigateur du groupe, qui se trouve cette année en tête des 13 facultés par-ticipantes. « J’ai décidé de faire ma part pour ce cancer qui touche les hommes », explique celui qui porte fièrement sa moustache en fer à cheval.

Une soirée de financement aura lieu jeudi au pavillon Abitibi-Price. Au menu dès 21 h, concours de moustaches, mu- sique et rasothon. Eh oui, toute bonne chose a une fin…

Le mouvement Movember de l’Uni-versité souhaite récolter 25 000 $ d’ici la fin du mois. L’an dernier, le Canada a versé plus de 42 M$ à la cause. Le cancer

le plus répandu chez les Canadiens est celui de la prostate, selon la Société canadienne du cancer, qui estime qu’un homme sur sept est touché.

Le côté humoristique de la campagne crée une réelle sensibilisation à un problème de santé qui touche les hommes

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3actualités

Le Rouge et Or a vaincu les Marauders de McMaster par 37-14 vendredi soir dernier au Centre Rogers de Toronto lors de la finale du football de Sport interuniversitaire canadien. L’équipe a établi un record de tous les temps avec une septième conquête de la Coupe Vanier.

Avec cette victoire, la formation de Québec vengeait le revers crève-cœur de 41-38 en prolongation, subi l’an dernier en finale cana-dienne contre ces mêmes Marauders.

Quelques autres records de la Coupe Vanier sont tombés lors de la 48e présentation de ce classique automnal. Pas moins de 37 098 spec-tateurs ont assisté au duel, fracassant la marque précédente de 32 847 qui tenait depuis la pre-mière présentation de l’événement au Centre

Connaissez-vous la méthode Hamelin ? Dans la poche gauche du veston, un petit carnet de feuilles vierges et un crayon de plomb. Dans la droite, à la fin de la jour-née, les notes prises par le géographe au hasard de ses rencontres et de ses obser-vations. Voilà comment, jour après jour, pendant 60 ans, le père du concept de nor-dicité a bâti sa connaissance sur la portion septentrionale du Québec, terra incognita pour la plupart des habitants du « Sud ».

Le Nord au cœur, le nou-veau documentaire de Serge Giguère, explore par petites touches la mémoire vivante de celui qui a conjugué toute sa vie science et humanisme.

Un camp de toile au bord de la rivière George, à 250 km au nord de Schefferville. Mushuau-nipi, lieu de ren-contre des Naskapis et Innus pendant des siècles. Fort Chimo, aujourd’hui Kuujjuaq, dans les années 1960, lorsque seule une poignée d’Inuits l’habitait. Le fleuve et ses glaces près de Québec. Un petit village de la Mauricie où la famille du jeune Louis-Edmond lui a appris la déter-mination... Autant de points sur le parcours du géographe, autant de façons d’aborder la carrière du « globaliste

Cet homme n’est pas de glace

Un documentaire sur le géographe Louis-Edmond Hamelin, fondateur du Centre d’études nordiques, prend l’affiche au cinéma Cartierpar Pascale Guéricolas

La coupe Vanier au Rouge et Or

Le géographe Louis-Edmond Hamelin connaît tous les états de la glace. photo Alain Giguère

Rogers, en 1989. L’équipe de l’Université Laval a établi deux nouveaux records durant la partie avec 373 verges par la course et sept sacs du quart. De son côté, l’entraîneur-chef Glen Constantin a bonifié sa propre marque avec un sixième triomphe à la barre de l’équipe.

Sur le plan individuel, le porteur de ballon Maxime Boutin a remporté le trophée Ted Morris du joueur de la rencontre. Il a récolté 253 verges au sol en 24 portées et 287 verges totales, ce qui lui vaut le troisième rang dans l’histoire de la Coupe Vanier dans les deux catégories.

Du côté défensif, l’ailier Arnaud Gascon-Nadon a décroché le prix Bruce Coulter après avoir amassé trois plaqués en solo et 3,5 au total, incluant un sac du quart assisté.

nordique », comme il se qua-lifie lui-même.

Cette volonté d’appréhen-der le Nord dans toute sa complexité – géographique, humaine et faunique – se trouve à la base de la fon-dation du Centre d’études nordiques. Louis-Edmond Hamelin a d’abord pré-senté son projet à Maurice Dupless is , puis à René Lévesque qui, alors qu’il était ministre des Ressources natu-relles et du Nord, est embar-qué dans un petit coucou avec son guide géographe. « Lévesque, je l’ai twisté un peu pour le convaincre de m’aider à fonder le Centre d’études nordiques », rigole le jeune homme de 89 ans. Un peu perdu à Fort Chimo, René Lévesque se raccroche au dictionnaire inuit que les Oblats constituent à cette époque. Ce sera la première publication du CEN, sorti des limbes par un arrêté ministé-riel en août 1961.

Po u r l e d i r e c t e u r d u Département de géographie (lui aussi fondé par Louis-Edmond Hamelin), cette anecdote résume bien le personnage. « Il sait que les institutions ne vivent pas tou-tes seules. Il a donc toujours accordé beaucoup d’impor-tance aux relations humaines pour contribuer à les bâtir »,

témoigne Guy Mercier. Selon lui, le regard que le géo- graphe a posé sa vie durant sur le Nord prend toute son actualité alors que gouver-nement et industrie veulent développer ce territoire. Allié des Autochtones, Louis-Edmond Hamelin les a tou-jours inclus dans ses recher-ches, les considérant comme des acteurs de l’avenir de leur région.

« Le film est très inspirant pour nous, note Najat Bhiry, l’actuelle directrice du CEN, car cela nous incite à renfor-cer encore plus la collabo-ration sur le terrain avec les Inuits et les Cris. » Selon la professeure au Département de géographie, le Plan Nord doit pousser les chercheurs à mener leurs projets en étroite

collaboration avec les com-munautés nordiques pour éviter les erreurs du passé.

En effet, les changements climatiques rendent ce coin de la planète particulière-ment vulnérable à l’exploi-tation humaine. « Le CEN a contribué à la protection d’une portion de territoire où se trouvait une cascade incroyable, raconte le direc-teur scientifique de l’orga-nisme, Warwick Vincent. Il faut faire très attention, car c’est dans le Nord que la température se réchauffe le plus rapidement. »

Conscients de la tendance actuelle à segmenter de plus en plus la recherche, les deux dirigeants du Centre d’études nordiques pourraient utili-ser Le Nord au cœur pour

sensibiliser leurs étudiants à la vocation globale de l’orga-nisme et à son rôle de messa-ger entre le Québec du Sud et celui du Nord. Une projec-tion du film y sera d’ailleurs bientôt organisée.

« Je pense que le contexte politique, avec le Plan Nord, fa i t ressurgir la parole d’Hamelin, constate Guy Mercier. Il met en lumière le fait que le développement de cette région ne relève pas seulement des investis-seurs. Ce territoire fait partie du Québec. »

À l’affiche dès le vendredi 30 novembre au Cinéma Cartier, à Québec, et dès le vendredi 7 décembre au Cinéma Excentris, à Montréal.

Le regard que le géographe a posé sur le Nord prend toute son actualité alors qu’on veut développer ce territoire

par Stéphane Jobin

Le Rouge et Or lors de la septième conquête de la Coupe Vanier. photo Yan Doublet

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4le fil | le 29 novembre 2012actualités UL

en bref

Du ski à la forêt MontmonrencyLa saison hivernale est déjà commencée à la forêt Montmorency, site de recherche de la Faculté de foresterie, de géographie et de géo-matique. En effet, une piste enneigée artificiel-lement a déjà ouvert pour le plaisir du public. De plus, des athlètes ont commencé à s’entraî-ner dans ce site idéal pour la pratique du ski de fond et de la raquette. L’équipe de fondeurs de l’Université St-Lawrence (État de New York) est arrivée. Dans les prochaines semaines, on attend les sportifs de plusieurs établissements du Maine et de l’Ontario. En décembre débar-quera même l’équipe de Russie, composée de cinq hommes et d’autant de femmes, dont Natalya Korosteleva, gagnante d’une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Vancouver.

www.fm.ulaval.ca/InfoXP/neige.asp

Chorégraphie pour la réadaptationLe Département de réadaptation vient de faire un coup d’éclat : environ 200 étudiants, ensei-gnants et employés ont offert, le 22 novembre, une danse éclair inspirée du Gangnam style. On peut regarder ce morceau d’anthologie sur YouTube. Cette chorégraphie ultrarythmée illustre bien l’interdisciplinarité de mise à la Faculté de médecine puisqu’étudiants en ergo-thérapie, physiothérapie et orthophonie se sont coordonnés pour ce « flash mob ». Rappelons que le Gangnam style a été popularisé par le clip déjanté du chanteur sud-coréen Psy sur YouTube. La vidéo a pulvérisé tous les records avec ses 800 millions de vues en 4 mois. Le chanteur, jusque-là inconnu hors de son pays, y parodie la vie des riches oisifs du quartier chic de Séoul, Gangnam.

www.fmed.ulaval.ca/site_fac

Pas d’alcool au volant !« Célébrer c’est agréable, mais prévoir son retour c’est brillant! » C’est sur ce thème que se déroulera la campagne de prévention contre l’alcool au volant sur le campus, du 29 no- vembre au 14 décembre. Lors de plusieurs soirées sur le campus, un kiosque sensibilisera la communauté aux dangers de la conduite avec les facultés affaiblies. Divers outils seront proposés, comme le numéro des taxis et celui d’Opération Nez rouge. De plus, une « vignette de tolérance » permettra de laisser son véhicule stationné gratuitement sur le campus jusqu’à 13 h la journée suivant les festivités. Pour se la procurer, il suffit de téléphoner au Service de sécurité et de prévention (téléphone rouge ou 5555) ou de se rendre directement à son kiosque sur les lieux de la fête.

Le 28 novembre dernier avait lieu le lancement de la toute nouvelle Chaire de recher-che industrielle CRSNG – Agnico-Eagle en exploration minérale. L’heureux titu-laire ? Georges Beaudoin, professeur de métallogénie au Département de géolo-gie et de génie géologique. Un passionné de l’origine des minéraux.

« La Chaire va travailler à mettre au point de nouvelles méthodes d’exploration dans le but de découvrir de nou-velles ressources », résume le chercheur aussi loquace que déterminé. Elle examinera notamment des « minéraux indicateurs » qui sont en quel-que sorte des guides que l’on peut trouver dans l’environ-nement superficiel, comme dans des sédiments glaciaires. « Ces minéraux nous révèlent la présence d’un type de gise-ment, et même sa fertilité », précise-t-il.

Expert de renommée inter-nationale en géologie des gîtes minéraux et en chimie minérale, Georges Beaudoin dirige le réseau d’innovation DIVEX, qui regroupe des chercheurs et étudiants en exploration minérale issus de

Suivre les traces des minérauxLe professeur de métallogénie Georges Beaudoin devient titulaire d’une nouvelle chaire en exploration minéralepar Claudine Magny

sept universités québécoises. Ses intérêts scientifiques vont de l’archéologie à la séquestra-tion du carbone dans les rési-dus miniers.

L’explorateur est fasciné par les origines des minéraux qu’il découvre, mais aussi par le chemin qu’ils ont fait. « Leurs caractéristiques – formes arrondies, niveau d’usure, etc. – révèlent leur parcours. On peut savoir s’ils ont passé dans un ruisseau ou sous la semelle d’un glacier, par exemple. Du coup, on peut remonter à leurs origines. Et découvrir où la minéralisa-tion s’est amorcée ! » lance-t-il avec enthousiasme.

Dotée d ’un budget de 1,9 M$ sur cinq ans, la Chaire de recherche industrielle en exploration minérale entend devenir un centre d’exper-tise de calibre mondial. Ses quatre partenaires majeurs sont Mines Agnico-Eagle (l’un des principaux producteurs d’or au Canada), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le ministère des Ressources naturelles et l’Uni-versité Laval.

L’équ ipe é tud ie ra l e s variations naturelles de

composition chimique et iso-topique des minéraux indica-teurs utiles pour l’exploration des gîtes d’or. Elle fera des études de cas pour comparer la composition des minéraux indicateurs d’un gîte d’or avec ceux extraits d’un sédiment glaciaire adjacent. Elle analy-sera les textures de surface et les modifications chimiques

Le professeur Georges Beaudoin étudiera des minéraux qui aident à explorer les gîtes d’or.

des minéraux indicateurs durant le transport glaciaire pour estimer le mode et la distance de transport depuis la source. Enfin, elle élabo-rera et testera des méthodes d’échantillonnage des miné-raux lourds pour préparer des échantillons représenta-tifs pour l’analyse chimique et isotopique.

« La Chaire a déjà eu pour effet de générer de belles col-laborations avec d’autres uni-versités et partenaires indus-triels », se réjouit le professeur Beaudoin. Des ententes exis-taient déjà avec l’Université Queens, l’Université d’Alberta et l’Université du Québec à Chicoutimi.

« Les travaux de la Chaire favoriseront l’innovation au sein de la Faculté des sciences et de génie, mais ils devraient également aider le secteur minier québécois, reconnu pour sa capacité d’innovation, à conserver son leadership au Canada et ailleurs dans le monde », souligne le recteur Denis Brière.

L’ i n a u g u r a t i o n d e l a Chaire de recherche indus-trielle CRSNG – Agnico-Eagle est survenue lors du Congrès Québec mines 2012. L’événement a rassemblé à Québec, du 26 au 29 no- vembre, près de 2000 congres-sistes, 200 exposants com-merciaux, 100 exposants géoscientifiques, une dizaine de prospecteurs et plus de 2000 élèves de la région.

Les travaux de la Chaire devraient également aider le secteur minier québécois à conserver son leadership

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5le fil | le 29 novembre 2012 vie étudiante

Histoire et gastronomie. C’est sur ce thème que s’est déroulée la 27e émission de 3 600 secondes d’histoire, hier soir, dans les studios de la radio étudiante CHYZ 94,3 FM. Durant une heure, ce 28 novembre, les trois animateurs ont notamment abordé la question des cou-tumes de la table en Russie et en France. Ils ont parlé des quelques rares restau-rants québécois où l’on sert des repas comme il s’en dégustait au temps de la Nouvelle-France et au Moyen Âge. Ils ont même relaté quelques empoisonne-ments célèbres par la nourriture.

« Nous avons évoqué la mort préma-turée du célèbre compositeur Henry Purcell, explique l’un des animateurs, Alex Tremblay. Selon certaines rumeurs, il serait décédé d’un empoisonnement au chocolat. Nous avons fait jouer sa musique pour l’occasion. »

Les habitués de CHYZ connaissent bien Alex Tremblay. Cet auxiliaire d’en-seignement du Département d’histoire, inscrit à la maîtrise, a entrepris sa col-laboration avec la radio étudiante en 2008. Il présentait chaque semaine une chronique de 10 minutes sur une foule de sujets à connotation historique. Son fil conducteur ? L’Université Laval et la ville de Québec. « J’avais le goût d’une émission plus longue qui permettrait d’approfondir les sujets, raconte-t-il. J’en ai parlé à deux collègues en his-toire, Rémi Bouguet et Anthony Savard-Goguen, qui se sont laissés tenter par l’aventure. Les responsables de CHYZ, eux, ont accepté avec plaisir de faire pas-ser mon émission de 10 à 60 minutes. »

3 600 secondes d’histoire est en ondes depuis mai dernier. L’émission, diffusée tous les mercredis à 20 h 30, traite d’his-toire et de culture sur un mode léger, en

3 600 secondes d’histoireTrois étudiants animent chaque semaine une émission de vulgarisation historique sur les ondes de CHYZ FMpar Yvon Larose

Le Bureau d’information juridique de l’Université Laval fête ses 25 ans d’engagement communau-taire. Mercredi prochain, il tiendra un cocktail- conférence sur le thème de l’accessibilité de la justice.

À l’occasion, des membres de la communauté juri-dique prendront la parole sur cet enjeu de société majeur. L’ancien bâtonnier du Québec Louis Masson sera de la partie, ainsi que la doyenne de la Faculté de droit, Eugénie Brouillet. Des invités de marque prononceront des discours sur divers sujets d’intérêt public. Parmi les questions posées : qu’advient-il de l’idéal de justice des jeunes avocats quand il est confronté à la pratique ? Et quels sont les moyens d’accélérer le traitement des causes, par exemple le règlement à l’amiable ?

Service gratuit et ouvert à tous, le Bureau est tenu par les étudiants de la Faculté de droit. Situé sur le campus, il facilite l’accès à la justice grâce à son équipe de bénévoles. Sa mission consiste à informer la population de l’état actuel du droit tout en respectant les règles de confidentialité. Il ne peut donner de conseils professionnels, préro-gative des avocats reçus au Barreau. Ses liens avec des organismes d’aide bien établis de la région lui permettent toutefois d’assurer un suivi adéquat des dossiers.

L’organisme à but non lucratif s’efforce d’évoluer de concert avec les besoins de la communauté. Il actualise sa mission au fil des ans grâce à des pro-jets mis sur pied par les bénévoles ou les membres de sa direction ainsi que des collaborations ponc-tuelles avec différents organismes.

Surtout connu grâce au bouche à oreille, le Bureau d’information juridique répond aux besoins d’une clientèle qui s’accroît d’année en année. « Passer des livres à la pratique afin de favoriser, à notre manière, une justice plus accessible, voilà la base de notre action », formule Maude Scallen, coordonna-trice des événements.

Mercredi 5 décembre dès 18 h 30, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Le Bureau est situé au local 2231 du pavillon Maurice-Pollack. Tél. : 418 656-7211.

musique. « Nous ne voulions pas d’un contenu lourd, souligne Alex Tremblay. Nous voulions faire sortir l’histoire de la tour d’ivoire universitaire et la dif-fuser sous forme de capsules au con- tenu accessible. »

Les animateurs visent à transmettre leur intérêt pour l’histoire et à donner envie d’en apprendre plus. Par exemple, sur Edmund Kean. Saviez-vous que le plus grand tragédien shakespearien du 19e siècle est venu à Québec, où il a joué devant les Hurons-Wendats ?

Les trois animateurs trouvent leur ins-piration dans l’actualité. Ainsi, l’émis-sion du 31 octobre a porté sur l’Hal-loween et celle du 7 novembre, sur le jour du Souvenir. La programmation comprend des éphémérides (recensions d’événements survenus dans le monde à une date donnée) et des anecdotes, ainsi que des entrevues avec des enseignants, chercheurs et intervenants des milieux historiques et patrimoniaux. Le 3 octo-bre, les étudiants ont accueilli l’historien et éditeur Denis Vaugeois. Une semaine plus tard, c’était au tour du profes-seur Donald Fyson, du Département d’histoire.

« Nous avons reçu le professeur Fyson lors de la Journée mondiale contre la peine de mort, explique Alex Tremblay. Il nous a parlé de la peine de mort au 19e siècle au Québec. Je trouve important d’essayer d’amener une perspective his-torique aux problématiques actuelles. »

Livres, films ou expositions, les anima-teurs abordent tous les sujets d’actualité en lien avec l’histoire. « Nous voulons, dit-il, montrer comment la science historique est diffusée aujourd’hui et comment on peut la vivre au quotidien. D’ailleurs, une prochaine émission

montrera comment on intègre l’histoire aux jeux vidéo et aux jeux de société. Nous parlerons, entre autres, de la plus récente version du jeu Assassin’s Creed dont l’action se situe durant la Révolution américaine. »

Alex Tremblay, Rémi Bouguet et Anthony Savard-Goguen sont des pas-sionnés d’histoire. Chaque semaine, les trois étudiants à la maîtrise consacrent plus d’une demi-journée chacun à pré-parer l’émission. « Nous y consacrons beaucoup plus de temps que ce que vou-draient nos directeurs de recherche res-pectifs ! », lance Alex Tremblay.

Émissions en baladodiffu-sion: extranet.chyz.ulaval.ca/podcast/3600secondesdhistoire

Blogue de Rémi Bouguet: www.chyz.ca/emissions/3600-secondes-dhistoire

Je trouve important d’essayer d’amener une perspective historique aux problématiques actuelles

Rémi Bouguet, Alex Tremblay et Anthony Savard-Goguen dans le studio de mise en ondes de CHYZ FM. photo Marc Robitaille

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Pour une justice plus accessible

Suivre les traces des minéraux

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6le fil | le 29 novembre 2012scandale

ils ont dit...Sur le magasinage effréné

Fêtons le Black Friday ! Plus que quelques jours avant Noël ! Que ce soit pour évacuer le stress ou pour se remonter le moral, consommer des biens matériels est une habitude qui peut avoir des effets dévastateurs sur le budget, constate Marie Lachance. « Dans la société de consommation, acheter est devenu une drogue socia-lement acceptable. Ce n’est pas seulement la posession qui est plaisante ; le geste d’acheter procure du plaisir en lui-même. Même les gouvernements incitent les gens à consommer pour stimuler la croissance économique. »

Sur la médiatisation excessive des drames familiaux

« Est-ce qu’on a besoin de ramener dans les repor-tages le nombre de coups de couteau, de nommer autant de détails ? » Gilles Tremblay dirige le comité d’experts responsable du rapport sur les homicides intrafamiliaux commandé par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans la foulée du procès de Guy Turcotte. Il craint que le battage médiatique entourant les drames fami-liaux ait un effet d’entraîne-ment. Sans compter que la famille qui survit au drame doit constamment revivre son traumatisme dans les médias.

Sur la valorisation de la profession d’infirmière

« Entre nos murs, interdic-tion de parler de vocation. On souhaite mettre les connaissances de l’avant, et le mot vocation ne reflète pas tout ce que les infirmières doivent savoir et appliquer pour donner les soins. » Le temps où on considérait qu’il fallait avoir la vocation pour être infirmière est terminé, estime Clémence Dallaire. Les mentalités continuent à évoluer. Aujourd’hui, les infirmières souhaitent être reconnues pour leurs com-pétences, au même titre que d’autres professions liées au domaine de la santé.

Marie Lachance, professeure au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation La Presse, 24 novembre

Gilles Tremblay, professeur à l’École de service social

Le Devoir, 23 novembre

Clémence Dallaire, doyenne de la Faculté des sciences infirmières

Le Soleil, 23 novembre

Le 22 juillet 2011, à Oslo, en Norvège, Anders Breivik abat froidement 77 per-sonnes. La plupart des victimes sont de jeunes membres du Parti travailliste, ardents défenseurs des valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité. Pour expliquer son geste, le meurtrier publie en ligne un manifeste de 1 500 pages dans lequel il critique la montée de l’islam et du multi-culturalisme en Norvège et dans le reste de l’Europe. Lors de son procès, il prône la « suprématie blanche » et la « pureté de la race aryenne », faisant même le salut nazi à plusieurs reprises. D’abord diagnostiqué schizophrène paranoïa-que, Breivik a ensuite été déclaré crimi-nellement responsable de ses actes. Il a écopé de 21 ans de prison. Dans les faits, il passera probablement le reste de sa vie derrière les barreaux.

La communauté internationale a été unanime à condamner les agis-sements de ce terroriste d’extrême droite. Unanime… ou presque. Dans le milieu littéraire français, un écrivain, Richard Millet, a causé tout un scandale en publiant en août un essai intitulé Langue fantôme, suivi d’Éloge littéraire d’Anders Breivik.

« En étudiant les termes du délire de Millet, j’en suis venue à penser que le scandale vient du fait que les écri-vains, comme les fous, sont les pre-miers à croire en leur vérité », explique Sophie Létourneau. La professeure au Département des littératures a tenu une

Les mots comme des ballesDans un brûlot paru cet été, l’écrivain Richard Millet établit un rapport délirant entre la « contamination » de la littérature française par les auteurs étrangers et l’immigration qui menace l’identité de l’Europepar Renée Larochelle

de la France et de l’Europe tout entière. Si ces divagations provenaient d’un pur

inconnu, l’affaire serait peut-être moins grave. Mais Richard Millet n’est pas le dernier venu en littérature. Il est l’auteur d’une douzaine de romans encensés par la critique. Éditeur chez Gallimard depuis 2004, il a joué un rôle décisif dans la publication du Goncourt 2006, Les Bienveillantes de Jonathan Littell, qui raconte les mémoires d’un person-nage fictif ayant participé aux massa-cres commis par les nazis. L’homme ne siège plus à ce prestigieux comité de lecture (Gallimard considérant qu’il a perdu son jugement), mais demeure conseiller éditorial auprès des écrivains dont il s’occupait avant la publication de son pamphlet.

En matière de provocation, Richard Millet n’en est pas à ses premières armes. À preuve ses récents essais, Le Dernier Écrivain (2005) et Le désenchantement de la littérature (2007) où abondent les propos xénophobes. « Au cours des dernières années, Millet est passé d’écri-vain respectable à pamphlétaire déli-rant, affirme Sophie Létourneau. Il se représente comme un être incompris, un proscrit, alors qu’il occupe une posi-tion de pouvoir dans le milieu littéraire français [un statut qui se dégrade toute-fois]. S’il faut lire ce délire comme une fiction, le trouble vient de ce que cette fiction a pour lui valeur de vérité. Cela soulève toute la question de l’autorité de l’écrivain. »

Cet homme est-il fou ? « Pas le moins du monde, estime Sophie Létourneau. C’est ce qu’il dit qui l’est ! Millet tenait à ce que Breivik soit reconnu responsa-ble de ses actes. De la même manière, il est responsable de ce qu’il dit. » Comme l’écrit Annie Ernaux dans le journal Le Monde : « Millet n’est pas un martyr, c’est un homme de pouvoir ».

conférence sur le sujet lors du colloque « Portrait de l’artiste en intellectuel » qui a eu lieu récemment sur le campus. « J’ai voulu examiner ce scandale littéraire d’un point de vue somatique et m’inter-roger sur le genre d’autorité que pos-sède un écrivain dont l’esprit délire », ajoute-t-elle.

Langue fantôme… a été décrit comme un « pamphlet fasciste déshonorant la littérature » par l’écrivaine Annie Ernaux dans une lettre parue dans l’édi-tion du 10 septembre 2012 du journal Le Monde et cosignée par 120 écrivains. Que raconte Richard Millet dans ces écrits ? Entre autres, il fait d’Anders Breivik une sorte de héros dont il retrace l’histoire familiale en la romançant. C’est « un enfant de divorcés », affirme-t-il, « un enfant de la ruine familiale », certainement fragile, mais un « homme sain d’esprit et responsable de ses actes et dont les écrits ont été mal compris ». Petit à petit, on comprend que l’auteur s’identifie au tueur.

Pour Millet, la vraie littérature fran-çaise est morte, « tuée par le repeuple-ment de l’Europe par des populations dont la culture est plus étrangère à la nôtre ». À ses yeux, la littérature est un objet pur, de la même manière que l’est la race blanche. Millet établit un rapport entre la littérature française, en quelque sorte contaminée et paupérisée par les auteurs étrangers et « l’immigration arabe » qui menace, à son avis, l’identité

Anders Breivik à son arrivée au tribunal d’Oslo, en Norvège, le 16 avril 2012. photo AP Photo/Frank Augstein

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7le fil | le 29 novembre 2012 société

Q3Guy Laforest sur le projet d’indépendance de la Catalogne

La Catalogne est allée aux urnes le 25 novembre. Cette région autonome d’Espagne, jalouse de sa langue et de sa culture, aurait pu saisir l’occasion pour faire un pas vers l’indépendance. Elle ne l’a pas fait. Le président de la formation de centre droit Convergence et Union (CiU), Artur Mas, n’a pas obtenu la majo-rité absolue qu’il demandait pour enga-ger un processus référendaire lors d’élec-tions anticipées. L’avenir politique d’une province espagnole dont le destin res-semble à celui du Québec reste donc en suspens, comme le remarque le profes-seur de science politique Guy Laforest, qui a séjourné plusieurs fois à Barcelone.

Q Comment interpréter le résul-tat de ce scrutin que l’on imaginait préréférendaire ?

R Cela ressemble à un pétard mouillé pour Artur Mas. Le président du CiU en sort affaibli politiquement. Il a perdu 12 députés alors que la société civile était très mobilisée autour de la question de la souveraineté de la Catalogne et qu’il pensait disposer d’un meilleur rapport de force avec Madrid. Depuis deux ans, il y avait un momentum en faveur du souverainisme catalan, avec les grandes manifestations de juillet 2010, l’élection en novembre d’une majorité de députés favorables à cette cause au Parlement catalan, ainsi que la mobilisation du 11 septembre 2012. Mathématiquement, le nombre d’élus en faveur du droit de décider pour la Catalogne reste iden-tique. Le mouvement en sort toutefois amoindri, car celui qui porte le projet a perdu de son importance politique. Convergence et Union, un parti qui représente à la fois la classe moyenne et la bourgeoisie, regroupe des gens en faveur du nationalisme catalan et d’autres pro-ches du nationalisme espagnol. Il y aura sans doute des tensions internes dans un proche avenir, d’autant plus que tout cela se déroule sur un fond de crise écono- mique épouvantable. En Espagne, chez les moins de 30 ans, un jeune sur deux n’a pas d’emploi; en Catalogne, c’est deux sur cinq. Ces statistiques catastro-phiques cachent toutes sortes de drames humains. La crise sociale et économique a été occultée par la campagne. On a négligé les autres problèmes, auxquels les électeurs ont pensé, eux.

Q Que va-t-il se passer dans les semai-nes à venir ?

R Artur Mas va rencontrer les dirigeants des principaux partis afin de constituer un nouveau gouvernement dans quel-ques semaines. Je vois trois options pos-sibles. La plus évidente consiste à établir un pacte électoral avec Oriol Junqueras, qui dirige les indépendantistes de gau-che du parti Esquerra Republicana de Catalunya. Ce parti, déjà présent dans la coalition gouvernementale de 2003 à 2010, va exiger un pacte national et social. Il voudra des garanties pour que le droit de décider de la Catalogne fasse partie des priorités de la prochaine légis-lature, mais aussi des garanties sociales, car il est beaucoup plus à gauche que le CiU d’Artur Mas. L’autre partenaire possible pour exercer le pouvoir, c’est le Parti socialiste catalan, qui a limité la perte de sièges que prédisaient les son-dages. Si Mas misait sur une coalition nationale entre les deux grands partis traditionnels, il enverrait le signal qu’il mise davantage sur la crise économique que sur les relations avec Madrid et le droit à décider. Cela pourrait être diffi-cile cependant, car une aile du parti est « espagnoliste ». Selon la dernière option, le CiU gouvernerait seul avec 50 députés en faisant des accords à la pièce. Si Mas s’allie avec la gauche indépendantiste, ce qui est le plus plausible, cela risque d’être compliqué, car avec 21 députés, le diri-geant de ce parti est la force montante du souverainisme catalan. Il va donc vou-loir lier les mains du CiU sur sa stratégie référendaire.

Q Quelle influence peuvent avoir les discussions catalanes sur le projet sou-verainiste québécois ?

R Depuis quelques années, les sou-verainistes d’ici ont établi beaucoup de canaux de communication avec la Catalogne, l’Écosse et la Flandre. Ces élections en Catalogne ont donc suscité beaucoup d’intérêt au Québec. Je pense que l’organisation et la mobilisation de la société civile catalane, qui semblait plus souverainiste que les partis politiques, ont un caractère très innovateur pour les Québécois. Ici, un parti a longtemps été le leader de la souveraineté. En Catalogne, depuis un an et demi, on assiste à l’essor de mouvements comme l’Assemblée nationale pour la Catalogne, des référen-dums organisés par les municipalités. La société civile a donc porté le projet, et les partis politiques comme celui de Mas ont pris le relais, à l’exception cependant de la gauche républicaine, déjà très engagée. Après les élections, on se retrouve avec un scénario qu’on connaît mieux ici. En Catalogne aussi coexistent deux mouve-ments nationalistes, le catalan et l’espa-gnol, en particulier dans une grande ville comme Barcelone.Propos recueillis par Pascale Géricolas

L’épidémie d’obésité ne serait pas étrangère à la mondialisation de la distribution d’aliments transformés

La mondialisation de la production alimentaire et la transformation des habi-tudes nutritionnelles qui en découlent auraient des répercussions néfastes sur la santé des populations et sur la qualité de l’environne-ment. C’est la thèse que sou-tiennent Angelo Tremblay, du Département de kinésio-logie, et ses collègues Lysa Huneault et Kim Raine, du Centre for Health Promotion Studies de l’Université de l’Alberta, dans un article syn-thèse publié récemment dans le Center for Agriculture and Biosciences Review.

Au jeu de la libéralisa-tion des marchés, il y a des gagnants et des perdants. « Le plus triste est qu’on peut prédire qui sera dans quel camp », avance le profes-seur Tremblay. Les pays les moins développés ont vu leur part des exportations mon-diales en agriculture passer de 3,3 % durant la décennie 1970 à 1,5 % durant la décen-nie 1990. « La mondialisa-tion a accentué les dispari-tés entre pays, et ce sont les plus démunis qui en paient le prix », constate-t-il.

L’accent placé sur les cul- tures d’exportation a encou-ragé un modèle agricole industriel tablant sur des apports massifs d’engrais, de phytocides et d’insecti-cides. Cette orientation a

Pas dans notre assietteAngelo Tremblay lance un cri du cœur pour dénoncer les effets pervers de la mondialisation de la production alimentaire par Jean Hamann

qui profite surtout à ceux qui sont déjà en situation de force, a des effets pervers. « Dans cette course effrénée au profit, il y a des démunis, des communautés, des éco-systèmes, des espèces ani-males et végétales qui sont laissés pour compte. Le gra-dient de l’argent fait évoluer les choses trop rapidement. »

Angelo Tremblay ne se fait pas d’illusion. L’article qu’il a publié avec ses deux collè-gues albertains n’aura aucune répercussion sur le cours des choses : le sort des démunis et de l’environnement n’arrê-tera pas le rouleau compres-seur de l’économie mondiale. Mais le chercheur, qui se qualifie d’humaniste résigné, tenait tout de même à lancer ce cri du cœur. Signe que, der-rière son apparente résigna-tion, se cacherait encore un peu d’espoir ?

des répercussions sur l’envi-ronnement, sur la quantité et sur la qualité des aliments sur le marché, et indirecte-ment sur les choix alimen-taires. Ainsi, la production mondiale d’huile végétale a augmenté de 60 % entre 1990 et 2003. Pendant cette période, la consommation de ce type d’huile augmentait de 25 % en Europe et aux États-Unis, alors qu’elle doublait en Chine. L’épidémie mon-diale d’obésité ne serait pas étrangère à la mondialisation de la distribution d’aliments transformés à haute teneur calorique dont les ventes sont moussées à grand renfort de publicité, ajoutent les auteurs de l’étude.

« Les profits générés par la mondialisation de la produc-tion alimentaire vont surtout à des intérêts privés alors que les coûts sociaux sont refilés aux individus ou aux com-munautés, plaident les trois signataires. L’équilibre entre l’économie et l’écologie est difficile à restaurer dans un système où l’égoïsme d’inves-tisseurs motivés par la re- cherche du profit s’oppose aux besoins biopsychoso-ciaux des plus démunis. »

Au départ, la mondialisa-tion était sans doute guidée par des intentions louables de développement économi-que, reconnaît le professeur Tremblay. Mais ce système,

Le modèle agricole industriel nuit à l’environnement comme à la santé humaine.

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8le fil | le 29 novembre 2012

Quelque 70 % des stocks de pois-sons croulent sous la pression de la pêche commerciale et sportive. Ils ne suffisent plus aux besoins grandissants de la population mondiale. La solution? Élever des poissons comme on élève des poules! Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un poisson sur deux consommé dans le monde a été élevé en bassin. Mais l’aqua-culture n’est pas sans défis.

C’est ce que Grant Vandenberg, professeur au Département des sciences animales, a exposé au public lors de la toute première Journée de la recherche de la Faculté des sciences de l’agricul-ture et de l’alimentation, tenue le 28 novembre au pavillon Maurice-Pollack. Depuis plus de 10 ans, il s’intéresse aux poissons d’élevage.

L’un des défis de l’aquaculture : diminuer les rejets de phosphore excrétés par les milliers de pois-sons qui grandissent en captivité et sont rejetés dans les plans d’eau entourant le bassin d’élevage. Ce minéral contribue à la croissance excessive d’algues qui nuisent à la survie des espèces aquatiques et des plans d’eau. Grant Vandenberg se préoccupe du phosphore d’ori-gine alimentaire. « Je tente de trou-ver des moyens pour changer la teneur en phosphore de la diète de la truite arc-en-ciel et de la truite mouchetée », explique-t-il. Avec ses collègues, il étudie notamment l’hypothèse de remplacer, dans la moulée des poissons, les protéines animales, riches en phosphore, par des protéines végétales qui en contiennent peu.

L’expert en aquaculture analyse également la possibilité d’éle-ver les poissons d’eau douce en milieu fermé. « Au Québec, la pis-ciculture se fait surtout en milieu ouvert, dans des bassins en bor-dure de rivières, note-t-il. Dans ces milieux, l’eau pompée dans les rivières entre dans le bassin et ressort dans les cours d’eau. La circulation d’eau est énorme et il est très difficile de capter les pol-luants. » En développant un bon système aquicole en milieu fermé,

En cette ère de big science où les cher-cheurs tablent souvent sur des appareils d’analyse hautement sophistiqués qui coûtent les yeux de la tête, y a-t-il encore quelque chose à tirer de vieilles plantes séchées conservées depuis des lustres dans des herbiers ? Il semble bien que oui, suggère une étude parue dans un récent numéro de Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics, sous la plume de Claude Lavoie.

Selon le professeur de l’École supé-rieure d’aménagement du territoire et de développement régional, le recours aux

les pisciculteurs pourraient dimi-nuer leur consommation d’eau et mieux intercepter les effluents alors plus concentrés. « On peut traiter pratiquement 100 % de l’eau avec un système de recirculation et de filtration mécanique ou biologi-que ». Encore faut-il en développer un qui soit économique, ce à quoi s’affaire le chercheur.

Assurer la santé des poissons intéresse aussi les chercheurs. En captivité, les animaux sont souvent plus stressés, ce qui les rend plus sensibles aux infections. Le pro-fesseur Vandenberg et ses collabo-rateurs s’intéressent notamment au champignon Saprolegnia para-sitica, l’un des agents pathogènes les plus destructeurs chez la plu-part des espèces de poissons d’eau douce. L’infection peut entraîner jusqu’à 50 % de mortalité si elle n’est pas traitée. « Nous considé-rons des cultures microbiennes bénéfiques ou des extraits phyto-chimiques provenant de la forêt boréale pour traiter ou prévenir les infections fongiques. Nous regar-dons aussi du côté de l’approche médicamenteuse autochtone », révèle le chercheur. Ces stratégies permettront éventuellement à l’industrie piscicole de prévenir ou contrôler de manière écologique les agents pathogènes et de fournir des produits sains aux consomma-teurs canadiens.

Dans cette même optique, Grant Vandenberg cherche à optimiser la teneur en acides gras oméga-3 et la capacité antioxydante de la chair des poissons d’élevage. Pour ce faire, il sélectionne des lignées qui contiennent des quantités élevées en antioxydants endogènes et leur fournit des suppléments alimen-taires. « Le poisson est reconnu pour son apport en gras oméga-3, un des nutriments qui manquent le plus à notre alimentation occi-dentale, précise-t-il. On associe les oméga-3 à la prévention de nom-breuses maladies comme l’alzhei-mer, le parkinson ou la dépres-sion. Il est donc à notre avantage de produire des souches de pois-sons, comme l’omble de fontaine et l’omble chevalier, ayant une bonne capacité de produire ces acides gras. »

Les défis de l’aquaculture

Les herbiers ont de l’avenirLes chercheurs ont plus que jamais recours aux collections de plantes pour répondre à des questions environnementales ou biogéographiquespar Jean Hamann

herbiers a connu une progression fulgu-rante au cours des 15 dernières années, et le potentiel de cet outil est encore lar-gement sous-exploité.

Le chercheur, rattaché au Centre de recherche en aménagement et déve-loppement, a recensé toutes les études de nature biogéographique ou envi-ronnementale publiées depuis 50 ans qui ont fait appel à des herbiers. Bilan : 382 articles totalisant 4620 pages dans 130 revues. Le nombre de publications est resté très modeste entre les années 1960 et 1990 avant de prendre son essor

en 1992. La véritable explosion s’est tou-tefois produite après l’an 2000 : 71 % de tous les articles répertoriés sont parus depuis.

Les études publiées avant 1990 portent presque exclusivement sur les plantes envahissantes et sur la pollution, signale Claude Lavoie. Depuis, les chercheurs y ont recours pour des travaux sur les changements dans la répartition géogra- phique des espèces, l’effet de la diminu-tion de la couche d’ozone, les espèces rares ou vulnérables, les études histo-riques, les priorités de conservation, les maladies végétales, la phénologie végétale et l’impact des changements climatiques.

Pour réaliser leurs travaux, les auteurs de ces études ont consulté 733 her-biers, dont près de 70 % sont situés en Amérique du Nord et en Europe. Les herbiers des États-Unis sont de loin les plus consultés, suivis par ceux du Canada et du Royaume-Uni. « Les collections

par Nathalie Kinnard

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9sciences de la nature

des années 1970, ce n’était pas cool de ramasser des plantes, constate Claude Lavoie. Le niveau de récolte actuel équi- vaut à celui qu’on avait à la fin du 19e siè-cle. » Le chercheur se lance la première pierre. « Je n’ai pas herborisé pendant mes études de maîtrise et de doctorat, confesse-t-il. Aujourd’hui, par contre, je prêche par l’exemple et je demande à tous mes étudiants-chercheurs de rap-porter des spécimens lorsqu’ils font du travail de terrain. »

Si d’autres chercheurs n’emboîtent pas le pas, les herbiers risquent de devenir des outils purement historiques. « La baisse du niveau d’herborisation réduit notre capacité à décrire les tendances récentes liées aux phénomènes qui affectent les plantes, soutient Claude Lavoie. Si on ne renverse pas le mou-vement, le fossé entre la qualité des collections anciennes et récentes va se creuser davantage.»

de plantes sont encore largement sous- utilisées, estime le professeur Lavoie. Pour l’instant, seulement 1,4 % des 350 millions de spécimens contenus dans tous les herbiers ont servi à ré- pondre à une question scientifique. »

La numérisation des collections, encore limitée pour le moment, pourrait chan-ger la donne en facilitant grandement le travail des chercheurs. « Le nombre moyen de spécimens consultés par étude est de 226 lorsque les chercheurs uti-lisent les collections réelles alors qu’il atteint 15 295 lorsqu’ils font appel aux collections numérisées, signale-t-il. La numérisation des collections ouvre des perspectives extraordinaires pour la recherche. Je pourrais faire une étude sur les plantes envahissantes de Madagascar sans quitter mon bureau. »

La seconde vie des herbiers est sur-venue après des années difficiles. « Le creux de la vague a été atteint à la fin

Les herbiers ont de l’aveniren 1992. La véritable explosion s’est tou-tefois produite après l’an 2000 : 71 % de tous les articles répertoriés sont parus depuis.

Les études publiées avant 1990 portent presque exclusivement sur les plantes envahissantes et sur la pollution, signale Claude Lavoie. Depuis, les chercheurs y ont recours pour des travaux sur les changements dans la répartition géogra- phique des espèces, l’effet de la diminu-tion de la couche d’ozone, les espèces rares ou vulnérables, les études histo-riques, les priorités de conservation, les maladies végétales, la phénologie végétale et l’impact des changements climatiques.

Pour réaliser leurs travaux, les auteurs de ces études ont consulté 733 her-biers, dont près de 70 % sont situés en Amérique du Nord et en Europe. Les herbiers des États-Unis sont de loin les plus consultés, suivis par ceux du Canada et du Royaume-Uni. « Les collections

des années 1990, souligne le chercheur. Plusieurs herbiers ont fermé leurs portes et d’autres étaient menacés de ferme-ture, notamment au Québec. Le pro-blème était que, jusque-là, les herbiers avaient surtout servi aux taxonomistes. Or, il n’y avait presque plus personne qui faisait de la taxonomie. »

La situation avait ravivé des critiques formulées dès les années 1960 à l’égard des herbiers qu’on accusait d’être des éléphants blancs onéreux qui deman-daient plus qu’ils n’apportaient à la science moderne. « Depuis, on a réalisé qu’ils pouvaient servir à répondre à des questions environnementales ou biogéo-graphiques bien actuelles. »

Un problème menace toutefois la va- leur de cet outil scientifique. La baisse d’intérêt pour l’herborisation à laquelle on assiste depuis 30 ans fait en sorte que moins de spécimens contemporains s’ajoutent aux collections. « À partir

Planches anciennes et modernes de l’herbier Louis-Marie de l’Université Laval. Celle du centre a notamment servi aux recherches de Claude Lavoie sur la date de floraison du tussilage, plante commune au Québec. photos Marc Robitaille

La numérisation des collections ouvre des perspectives extraordinaires pour la recherche

»

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10le fil | le 29 novembre 2012nutrition

en bref

Onze entreprises en deux joursLe premier Startup Weekend à se tenir dans la ville de Québec, à la mi-novembre, a donné naissance à 11 entreprises en 54 heures ! L’événement visant à développer le goût des affaires était organisé en partenariat avec Entrepreneuriat Laval. Une soixantaine de jeunes ont participé à ce marathon créatif, épaulés par 15 mentors et évalués par 5 juges. Les grands gagnants sont Marc Mercier, Olivier Rousseau, Francis Santerre, Yann Daigneault, Charles D’Anjou et Sébastien Lemieux. Leur équipe a créé Entreprix, une plateforme Web qui permet aux entreprises et aux jeunes talents de se rencontrer. Les PME peuvent combler leurs besoins à bas coût, alors que les étudiants gagnent de l’expérience et de l’argent tout en travaillant dans leur futur domaine.

Journée sur la violence conjugaleLa Journée Francine-Ouellet, consacrée à la recherche sur la violence conjugale, se tien-dra cette année le 11 décembre au pavillon Alphonse-Desjardins. Des conférenciers dresseront un bilan des plus récentes connais-sances sur les populations touchées par la violence conjugale. Parmi eux, Jocelyn Lindsay et Geneviève Lessard, de l’École de service social, parleront respectivement des recherches menées sur les hommes au comportement violent et sur les enfants exposés à la violence. Professeure en service social décédée en 1988, Francine Ouellet a cofondé le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes.

Mardi 11 décembre au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins.

Urgence humanitaire et eau potable La prochaine conférence-midi du Centre de recherche en aménagement et développement portera sur « Le traitement de l’eau potable en situation d’urgence humanitaire ». Le pro-fesseur au Département de génie civil et de génie des eaux Caetano Dorea y insistera sur l’importance de rétablir l’approvisionnement en eau potable lors d’un conflit ou d’une catas-trophe naturelle. Aussi vitale pour la santé publique que l’assainissement et la promotion de l’hygiène, l’eau potable prévient l’apparition des infections diarrhéiques, une des princi-pales causes de mortalité consécutives à une catastrophe.

Vendredi 30 novembre à midi, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Même si l’information nutri-tionnelle leur est servie à la pelletée, les consommateurs restent très vulnérables au marketing alimentaire. C’est ce que suggère une étude menée par des chercheurs de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) qui, pour les besoins de la science, ont entourloupé des sujets en leur présentant une même collation sous trois appellations différentes.

Les chercheurs ont invité 352 personnes à leur labora-toire pour participer à ce qui était officiellement l’évalua-tion de nouvelles bouchées faites d’avoine et de raisins. Dans les faits, l’expérience visait plutôt à mesurer l’effet d’allégations alimentaires sur leurs perceptions du pro-duit. Les participants ont été divisés en trois groupes. Lors des consignes d’avant test, les chercheurs ont pré-senté le produit soit comme une collation santé riche en fibres et contenant des ingré-dients sains, soit comme une collation minceur possédant

Méfiez-vous de l’emballageLe marketing alimentaire teinte les perceptions des consommateurs, montre une étude de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnelspar Jean Hamann

un haut pouvoir rassasiant ou encore comme un biscuit gourmet fait avec du beurre frais et de la cassonade d’an-tan. Les sujets étaient invités à manger autant de bouchées qu’ils le souhaitaient pour bien accomplir leur tâche, et davantage si leur estomac le commandait.

Les résultats de l’expé-rience, qui seront publiés dans la livraison de décembre de la revue Appetite, indi-quent que les allégations ont fortement influencé les per-ceptions touchant les dimen-sions santé et calorique des bouchées. Ainsi, le produit a été jugé moins sain par les sujets du groupe collation minceur (-10 %) et biscuit gourmet (-25 %) que par ceux du groupe collation santé. Par ailleurs, le potentiel engrais-sant des bouchées a été jugé plus élevé par les sujets du groupe biscuit gourmet que par ceux de collation santé. Malgré ces perceptions, les sujets des trois groupes ont consommé une quantité équi-valente de bouchées.

« Les gens sont portés à croire les allégations qui accompagnent un pro-duit, observe l’étudiante- chercheuse Karine Gravel, première auteure de l’étude. Il suffit souvent qu’un ali-ment contienne un ingrédient santé pour que tout le pro-duit bénéficie de ce halo. Les connaissances en nutrition permettant de faire la part des choses, et l’intégration de ces connaissances dans les com-portements alimentaires font parfois défaut. »

Les entreprises alimentaires seraient bien au fait de la vulnérabilité des consom-mateurs. À preuve, la multi-plication des logos santé et des allégations implicites ou explicites qui rendent, comme par magie, plus acceptables des produits par ailleurs peu recommandables. « Personne ne poursuit une compagnie parce que les aliments qu’elle commercialise ne produi-sent pas la perte de poids ou l’effet santé attendu, observe la chercheuse. Lorsque ça fonctionne, les gens croient que c’est grâce au produit. Lorsque ça ne fonctionne pas, c’est de leur propre faute. »

Karine Gravel encourage les consommateurs à faire montre de plus d’esprit cri-tique face aux allégations alimentaires. « Un ingrédient ou un aliment ne peut, à lui seul, faire perdre du poids ou

assurer notre santé. La saine alimentation doit être consi-dérée dans sa globalité. »

L’étude publiée dans Appetite est signée par Karine Gravel, Sonia Pomerleau, Anne-Sophie Bourlaud et Véronique Provencher, de l’INAF, Éric Doucet (Université d’Ottawa), et Peter Herman (Université de Toronto).

Il suffit souvent qu’un aliment contienne un ingrédient santé pour que tout le produit bénéficie de ce halo

»Les lauréats du Startup Weekend 2012 de Québec. photo Karrel Aubert

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11le fil | le 29 novembre 2012 arts

en bref

Tous en chœur pour NoëlLes quelque 60 choristes du Chœur de l’Uni-versité Laval, sous la direction musicale de Guy Lavigne, présentent leur traditionnel concert de Noël. Au programme : l’Utrecht Te Deum de Handel, l’Ave Maria de Biebl et la Cantate de Noël de Daquin. En complément de cette programmation, il y aura des airs de Noëls tra-ditionnels d’ici et d’ailleurs. Billets disponibles à la billetterie de l’Espace Hypérion au coût de 22 $ (15 $ pour les étudiants).

Samedi 1er décembre à 20 h, à l’Espace Hypérion, 190, rue Saint-Joseph Est (coin Caron).

Octobre 1970 sous le sapinUne pièce de théâtre toute en émotions qui se passe dans le temps des Fêtes, cela vous tente ? C’est ce que propose la troupe de théâtre Les Treize avec Conte d’hiver 70. Signée Anne Legault, cette pièce nous plonge dans les évé-nements d’octobre 1970 (et leurs suites), vus de l’arrière-boutique d’une épicerie de campagne en décembre. On y suit l’évolution de quelques personnes dont le quotidien est perturbé par la loi sur les mesures de guerre. Y apparaissent également des individus ayant joué un rôle dans les enlèvements de personnages politi-ques. Pour voir d’un autre œil cette page plutôt sombre de l’histoire du Québec… Mise en scène de Marjolaine Guilbert.

Du mercredi 5 décembre au dimanche 9 décembre, à 20 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Les billets coûtent 12 $ en prévente au local 2344 du pavillon Desjardins et 14 $ à la porte, les soirs de spectacle.

Entrez dans la danse !Une fin de session, ça se fête ! Pour marquer le coup, le PEPS vous convie à un spectacle aussi décoiffant qu’endiablé offert par les élèves inscrits à ses différents cours de danse. Au programme figurent 14 styles allant du tango au baladi en passant par le ballet, le char-leston, le breakdance et le swing. On peut se procurer des billets à la réception du niveau 1 du PEPS, le samedi 24 novembre, de 10 h à 12 h, le mardi 27 novembre, de 12 h à 13 h 30 et de 19 h à 20 h, ainsi que le mercredi 28 novem-bre, de 19 h à 21 h 30. Le coût est de 18 $ (12 $ pour les enfants de 10 ans et moins). Argent comptant seulement. Les billets qui n’auront pas trouvé preneurs lors de la prévente seront mis en vente le soir du spectacle au même coût.

Vendredi 30 novembre à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince.

Chaque hiver, des milliers de Québécois désireux de fuir le froid s’envolent vers l’une des destinations soleil proposées à grand renfort de publicité par les agences de voyages. La plupart du temps, ces vacances sont de type « tout inclus ». Trois repas par jour et rien d’autre à faire que de se prélasser au soleil en tournant paresseusement les pages d’un roman : la belle vie ! La seule préoccupation du vacancier consiste à déci-der ce qu’il mangera au buffet du midi ou encore l’heure à laquelle il commandera son premier verre de la journée.

Certaines personnes ne jurent que par ce concept qui, disent-elles, leur permet de décrocher complètement de leur existence de stressées chroniques. Le « tout inclus » devient une drogue dont on ne peut plus se passer, clament-elles, en réclamant leur dose annuelle. Mais derrière cette formule dorée se cache la triste réalité des employés qui s’activent quo-tidiennement à satisfaire les moindres désirs des vacan-ciers. C’est cet envers de la médaille qu’ont voulu mon-trer les réalisateurs Martin Bureau et Luc Renaud dans Playa Coloniale, un docu-mentaire présenté en grande

Un sujet chaudLe film Playa Coloniale montre comment la formule du « tout inclus » dépossède les habitants du Sud de leur territoire par Renée Larochelle

première le 30 novembre au Musée national des beaux-arts du Québec.

« Si on s’entend pour dire que voyager consiste à décou-vrir l’autre, le “tout inclus” exclut complètement cette idée de contact, explique Martin Bureau, étudiant à la maîtrise interdisciplinaire en art à l’École des arts visuels. C’est ce que nous reprochons à ce type de tourisme univer-sel. Il s’agit ni plus ni moins de colonialisme touristique dont on ignore les con-séquences sur les communau-tés locales. »

Aux fins de leur projet, les réalisateurs se sont rendus à quatre reprises dans une des-tination soleil très populaire, Cuba, dont deux fois dans un « tout inclus ». Ils précisent qu’ils auraient pu tout aussi bien se rendre au Mexique ou en République dominicaine. De même, le touriste est inter-changeable et pourrait être un Allemand en vacances en Tunisie ou encore un Italien atterrissant en Guadeloupe. La destination importe peu, de même que la nationalité du vacancier. Seule compte la formule qui enferme les vacanciers dans une sorte de prison dorée, souligne Martin Bureau, puisqu’ils ne voient généralement pas

grand-chose du pays ni des gens qui l’habitent.

À Cuba, les réalisateurs ont parlé avec le barman, la femme de ménage, le jar-dinier. Dans un pays com-muniste où travailler dans le secteur touristique constitue un privilège, les employés doivent être sans tache poli-tiquement parlant et se mon-trer des amis du gouverne-ment. « Il ne faut pas se leur-rer, dit Martin Bureau. Sur les quelque 1 000 $ que coûte un “tout inclus”, environ 300 $ revient à Cuba, tandis que le reste va dans les poches de

la compagnie d’aviation et du grossiste ayant vendu le voyage. Les gens peuvent se donner bonne conscience en se disant qu’ils aident des per-sonnes pauvres à améliorer leur sort, mais il s’agit là d’une illusion. »

Le pire est qu’en envahis-sant les plages du Sud, les touristes déposséderaient les autochtones de leur espace vital, avancent les réalisa-teurs de Playa Coloniale. La plage de Varadero, à Cuba, est ainsi réservée aux tour-istes, les Cubains n’ayant pas accès aux lieux. « C’est triste, c’est même pathétique », dit Martin Bureau, qui ajoute avoir vu des choses qui lui ont fait monter les larmes aux yeux.

Mart in Bureau et Luc Renaud n’en sont pas à leurs premières armes ciné-matographiques. En 2009, ils ont tourné Une tente sur Mars, qui a décroché une nomination aux Jutras 2010 dans la catégorie du docu-mentaire de l’année. Le thème de ce film touche également à la dépossession du territoire, à la seule différence que le drame se déroule non pas dans les Antilles, mais dans le Nord québécois. À la clé, toujours la même préoccupa-tion : comment disposer de son territoire quand d’autres prétendent le posséder ?

Vendredi 30 novembre à 17 h. Le film sera suivi d’une discussion avec les réalisateurs. Coût : 10 $. Réservation requise au 418 643-2150.

Image prise à Cuba, destination soleil populaire entre toutes, pour le film Playa Coloniale.

Il s’agit de colonialisme touristique dont on ignore les conséquences

»Martin Bureau

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le fil | le 29 novembre 2012monde12

Avis officielCONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 4 décembre 2012

ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de l’assemblée2. Adoption de l’ordre du jour3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 6 novembre 20124. Communications du président5. Questions des membres6. État de développement des microprogram-mes – Rapport 2011-2012 du vice-recteur aux

études et aux activités internationales7. Bureau des services pédagogiques : rapport annuel 2011-20128. Faculté de médecine – Département d’obstétrique et de gynécologie : changement d’appellation – Présentation par le doyen de la Faculté de

médecine – Recommandations du vice-recteur aux étu-

des et aux activités internationales9. Programme de formation médicale spécia-lisée en psychiatrie de l’enfant et de l’adoles-cent : création – Présentation par le doyen de la Faculté de

médecine – Recommandations du vice-recteur aux étu-

des et aux activités internationales10. Programme de baccalauréat en études anglaises, de maîtrise et de doctorat en lit-tératures d’expression anglaise : évaluation périodique – Rapport du vice-recteur aux études et aux

activités internationales – Plan d’action du doyen de la Faculté des

lettres11. Programmes : modifications – Rapport 2011-2012 de la doyenne de la

Faculté des études supérieures et postdocto-rales – Rapport 2011-2012 du directeur général du

premier cycle12. Programme de diplôme de premier cycle en études anglaises, de diplôme de premier cycle en français langue seconde : abolition – Recommandations du vice-recteur aux étu-

des et aux activités internationales13. Calendrier des séances du Conseil univer-sitaire : changement de date pour la séance du mois de mai 201314. Huis clos15. Clôture de l’assemblée

La ville japonaise de Tono est située dans la préfecture d’Iwate, l’une des trois régions les plus touchées par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. C’est à partir de cette agglomération de quelque 30 000 habitants, située dans les mon-tagnes à environ une heure de route de la mer, que l’étudiante Charlotte Hillion, inscrite au baccalauréat en anthropolo-gie, a effectué son activité de formation pratique, pendant un mois cet été.

« J’ai réalisé un travail de terrain eth-nographique crédité auprès de Tono Magokoro Net, une association à but non lucratif, explique-t-elle. Ce nom signifie “Les liens du cœur de Tono”. L’association a été fondée après la catastrophe de 2011. Mes questions de recherche visaient à comprendre l’ex-périence, la motivation et la vision des bénévoles à l’œuvre dans la région. »

Charlotte Hillion a présenté les faits saillants de son expérience le 6 no- vembre dernier au pavillon Charles-De Koninck à l’occasion d’une activité orga-nisée par le groupe de travail sur l’Asie du Département d’anthropologie.

La catastrophe naturelle du 11 mars 2011 a fait 18 000 morts et disparus, et ravagé 600 kilomètres de côtes. L’action combinée du séisme et du tsunami a de plus causé un accident dans une centrale nucléaire. « J’étais à plus de 200 kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima, précise l’étudiante. Le niveau de radioactivité dans la région était faible. »

Il s’agissait du deuxième voyage de Charlotte Hillion au pays du soleil levant. Sa maîtrise de la langue japo-naise lui a été utile, en particulier avec les personnes qu’elle a interrogées. C’est d’ailleurs pour être plus facilement

Une étudiante en anthropologie a cherché à comprendre l’expérience des bénévoles qui ont soutenu les Japonais après le drame de 2011par Yvon Larose

La vie après le tsunami

acceptée par celles-ci qu’elle se présen-tait et agissait comme une bénévole.

Selon elle, plus d’un million de per-sonnes ont donné de leur temps dans les zones sinistrées en moins d’un an. Son groupe pouvait varier de 30 à 200 per-sonnes. « Chaque jour, dit-elle, des gens arrivaient ou partaient. Certains étaient là pour une journée, un mois ou un an. »

À 7 h 30 du matin, les responsables de l’association informaient les béné-voles sur les activités à faire ce jour-là. « Nous avions des activités sur place, où

vivaient de nombreux évacués des villes côtières, explique Charlotte Hillion. Ces gens ne voulaient pas retourner près des côtes par crainte d’un autre tsunami. Nous nous déplacions aussi dans quatre villes situées sur la côte. »

Cet été, les travaux de nettoyage étaient avancés presque partout. L’étudiante a pris part à des activités de recons-truction et de soutien communautaire. Elle a scié de petits arbres, nettoyé des documents retrouvés dans les débris, planté des fleurs et même participé à l’aménagement d’un terrain pour la pra-tique du soccer. « J’ai aussi pris le thé avec des personnes âgées et de jeunes mères, poursuit-elle. Bref, les béné- voles contribuaient à la reconstruction physique, sociale et à petite échelle de la communauté. »

Charlotte Hillion a pu échanger avec plusieurs bénévoles sur leur démarche personnelle. Elle a aussi fait des entre-tiens approfondis avec trois femmes et deux hommes. Tous de nationalité japonaise, ces cinq individus de 40 ans et moins étaient issus des milieux de la recherche, de l’enseignement, de la santé et des affaires. Une seule personne était mariée et aucune n’avait d’enfant. « Ils étaient là parce qu’ils avaient envie d’aider leur prochain, souligne-t-elle. J’ai trouvé qu’ils accordaient beaucoup d’importance aux relations humaines, à leur création et à leur maintien. »

Globalement, les nombreux bénévoles à qui l’étudiante a parlé avaient déve-loppé des liens très forts avec la com-munauté, tissés d’amitié et de confiance. « Certains, dit-elle, étaient revenus plu-sieurs fois pour revoir ceux et celles qu’ils avaient aidés. Cette expérience a apporté une sorte de motivation à la grande majorité d’entre eux quant à leur vie professionnelle et privée. Ils souhai-taient refaire du bénévolat. »

Les rencontres de Charlotte Hillion avec les bénévoles et les sinistrés reste-ront pour elle un précieux souvenir. « J’ai beaucoup appris d’eux », conclut-elle.

Certains bénévoles étaient revenus au Japon plusieurs fois pour revoir ceux et celles qu’ils avaient aidés

»

Les secouristes de la Japanese Ground Self-Defense Force interviennent à Sukuiso le 18 mars 2011. photo U.S. Navy/Dylan McCord

Charlotte Hillion

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le fil | le 29 novembre 2012 enquêtes 13

Faciles d’utilisation, les nouveaux médias ont connu un essor exponentiel dans les der-nières années. Les utilisateurs des sites de réseautage comme Facebook peuvent rester informés en adhérant à différents groupes en fonction de leurs intérêts. Twitter permet de suivre en temps réel ce qui se passe partout dans le monde. On pourrait croire que les Québécois en ont fait leur principale source d’information. Est-ce le cas ? Loin de là !

Pour l’instant, le petit écran capte près de 40 % de leur temps consacré à l’information, soit deux fois plus que les nouveaux médias, qui en accaparent 19,5 %. Les gens divisent le reste de leur temps entre la radio (16 %), les quotidiens (14 %), les hebdos et magazines (4 % chacun) et les quotidiens gratuits (2 %). C’est ce que rapporte le Centre d’études sur les médias (CEM) dans une enquête publiée cet automne.

Cette réalité étonne Daniel Giroux, coau-teur de l’enquête. « L’utilisation des nou-veaux outils pour s’informer, que ce soit un iPad, Facebook ou Twitter, n’a pas crû autant que le discours aurait pu nous le faire croire. Il y a encore une bonne partie de la popula-tion qui compte sur les anciens moyens. Ça, c’est vraiment une surprise ! »

Ces bouleversements technologiques ont peu de répercussions sur les habitudes des Québécois, souligne le chercheur, qui ne croit pas que les journaux soient appelés à disparaître de sitôt. « Beaucoup de gens les lisent, note-t-il. Les médias qui ont misé uni-quement sur les nouvelles technologies n’ont pas eu un grand succès jusqu’à maintenant ! Le public n’est peut-être pas encore prêt. » Il donne en exemple le projet du quotidien La Presse de doter d’une tablette iPad chaque

Vive les « vieux médias » !

Même si les nouvelles technologies font partie du quotidien, les Québécois continuent de plébisciter la télévision comme principale source d’informationpar Matthieu Dessureault

abonné signant un contrat de trois ans. « Vont-ils le faire aussi rapidement qu’ils le croyaient ? Je pense qu’ils vont devoir repor-ter ça dans le temps. On verra. »

Selon le rapport du CEM, les nouvelles technologies n’inciteraient pas les utilisa-teurs à se renseigner davantage. Les grands consommateurs d’information les utilise-raient plutôt pour varier leurs sources, tan-dis que d’autres y auraient recours à des fins de divertissement.

L’étude relève par ailleurs un certain désin-térêt pour l’actualité internationale. Un phénomène qui n’est pas nouveau, selon le professeur. « Les gens portent un intérêt à la culture et au mode de vie des autres pays, mais pas nécessairement à leurs problèmes ! Et les quotidiens rapportent principalement des catastrophes ou des événements en lien avec la politique. »

Pour économiser, les médias ont recours à des textes d’agences de presse, notamment dans les pays où l’octroi de visas journalisti-ques est compliqué. « Ces textes sont rédigés par des journalistes locaux. Ils ont un langage parfois incompréhensible pour le lecteur, à moins que celui-ci ait longuement suivi la politique du pays », regrette-t-il. Cela n’aide pas les actualités internationales à accrocher le grand public.

L’étude, intitulée « Comment les Québécois s’informent-ils ? », tente de suivre environ 500 Québécois francophones habitant les villes de Québec, Montréal, Laval, Rivière-du-Loup et Victoriaville pour connaître l’évolution de leurs habitudes depuis 2007. Une quatrième phase se poursuivra en février, pour laquelle les résultats sont pré-vus à l’été 2013.

Vous est-il déjà arrivé d’aller travailler même si vous étiez malade ? Si oui, vous avez fait du présentéisme. Votre cas res-semble à celui de milliers de personnes qui se présentent au travail même si elles ne vont pas bien, que ce soit sur le plan physique ou psychologique. C’est ce que révèle une enquête sur les conditions de travail au Québec réalisée notamment par l’Institut de santé publique en 2010.

Miche l Véz ina , professeur au Département de médecine sociale et préventive, a contribué à l’Enquête québécoise sur les conditions de travail, d’emploi et de SST. Il a présenté récem-ment les résultats de ce sondage effectué auprès de 5 000 travailleurs. Ainsi, 53 % des travailleurs interrogés ont avoué être déjà allés travailler malgré l’impression qu’ils avaient d’être malades, et ce, au moins une fois durant les 12 mois précé-dant l’enquête. Près de 40 % avaient fait du présentéisme de courte durée, soit d’un à 10 jours par année, alors qu’environ 15 % l’avaient fait sur une longue durée (10 jours et plus).

« Le présentéisme est un phénomène qui se caractérise par la présence de travailleurs à leur poste de travail, et ce, même s’ils ont des symptômes ou une maladie qui devraient les amener à se reposer, rappelle Michel Vézina. En fait, cela signifie que la personne est au travail de corps mais pas en esprit. » Fait troublant, les travailleuses du secteur des soins de santé et des services sociaux constituent la catégorie qui fait le plus preuve de présentéisme de longue durée. « Ce sont des gens malades qui s’occupent de gens malades », constate le chercheur.

Le présentéisme de longue durée se rencontre tout particulièrement chez les personnes qui ont de moins bonnes conditions de travail. En revanche, c’est chez les non-syndiqués, tant chez les hommes que les femmes, que sa préva-lence est la plus faible, peu importe le

Selon une enquête, plus de la moitié des travailleurs québécois feraient du présentéismepar Renée Larochelle

Bosser avec la tête ailleurs

temps qu’elle dure. Pour Michel Vézina, c’est une surprise. L’explication tien-drait peut-être au fait que la baisse de productivité liée à un problème de santé entraîne plus facilement une perte d’emploi chez eux que chez les autres salariés.

Par ailleurs, la prévalence du présenté-isme de courte durée chez les personnes ayant des symptômes dépressifs se situe à plus de 45 %, tant du côté des hommes que des femmes. Selon Michel Vézina, on doit relier ce constat avec d’autres recherches ayant montré que 44 % des travailleurs étant retournés au travail à la suite d’un trouble de santé mentale considéraient que leur problème n’était pas résolu.

Pour consulter l’enquête : www.irsst.qc.ca - taper EQCOTESST dans la fenêtre de recherche

Le présentéisme de longue durée se rencontre surtout chez les personnes qui doivent accomplir un travail émotionnellement exigeant

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le fil | le 29 novembre 2012design14

avant

après

S’il y a un constat sur lequel tout le monde s’entend au Québec, c’est sûrement celui de la désuétude des écoles polyvalentes cons- truites dans les années 1960 et 1970. Il y a un an, 24 étudiantes et étudiants des pro- grammes de maîtrise en architecture et en design urbain ont réfléchi à la façon de moderniser ce parc immobilier vieillissant. Ils ont ainsi redessiné les espaces intérieurs et extérieurs de trois écoles secondaires de l’agglomération de Québec. Après une ana-lyse poussée, ils ont formulé des scénarios de requalification qui peuvent être transférables à d’autres polyvalentes.

« Nous avons évalué le cadre bâti d’écoles ouvertes en 1959, 1969 et 1976, explique Laurence Jodoin-Nicole, étudiante à la double maîtrise en architecture et en sciences de l’architecture. La plus ancienne possède une structure pavillonnaire, les deux autres sont monolithiques. »

Le 15 novembre à Saint-Sauveur, Laurence Jodoin-Nicole et la professeure Carole Després ont fait une présentation de diffé-rents scénarios de requalification devant les membres de l’Association des cadres scolaires du Québec.

Les étudiants ont fait des constats assez désolants. Les grandes étendues d’asphalte réservées aux autobus scolaires ne servent qu’une trentaine de minutes le matin et en fin de journée. Les aires de repas sont bondées, très bruyantes et peu éclairées naturellement.

Redessiner la polyvalenteDes étudiants en architecture et en design urbain proposent des scénarios audacieux pour requalifier les écoles vieillissantes du Québecpar Yvon Larose

« Avec leurs pupitres en rangée, les classes sont mal adaptées aux nouvelles pédagogies, soutient Laurence Jodoin-Nicole. Les locaux, pour nombre d’entre eux, n’ont pas de fenê-tre. Entre les cours, les escaliers sont engor-gés. Les corridors sont aveugles ou encom-brés et les gymnases, trop petits. »

Les jeunes chercheurs ont mesuré le niveau de décibels, le midi, dans les cafétérias et aires de repas. Il se rapprochait de celui d’une discothèque! Ils ont aussi relevé la tempéra-ture dans les classes, avec ou sans fenêtre, à cinq moments de la journée. Le maximum a été atteint à 14 h 45 avec près de 24,5 degrés pour les classes sans fenêtre. « Selon des chercheurs, la performance des élèves dimi-nue lorsqu’il fait plus de 22 degrés », indique Laurence Jodoin-Nicole.

L’étape suivante a consisté à rencontrer les architectes qui ont conçu six écoles secon-daires récentes. « Il y a des améliorations, explique l’étudiante, mais des problèmes demeurent. Par exemple, on a accordé très peu d’espace aux aires communes. »

Au cours d’une journée de design, les élèves des trois polyvalentes ont fait part de leur vision de leur école, ce qu’ils en pensaient et ce qu’ils aimeraient comme améliorations.

Une fois leur analyse terminée, les étudiants de l’Université se sont installés à leurs plan-ches à dessin. Ils ont notamment « récupéré » les locaux vacants dont disposent les écoles étudiées. « Ce surplus d’espace nous a permis,

dans notre scénario, de déplacer des locaux pour réaligner des corridors et leur don-ner des percées visuelles jusqu’à l’extérieur, précise Laurence Jodoin-Nicole. De plus, le centre des écoles souffre d’une absence de lumière naturelle. Notre solution consiste à percer le plancher. Ouvrir sur deux niveaux permet une entrée de lumière et une meilleure visibilité de l’ensemble. »

Selon l’étudiante, il serait possible de faire passer de 19 % à 26 % le pourcentage de locaux avec fenêtres. Comment ? En occu-pant des espaces qui bénéficient de lumière naturelle, mais qui servent à des fonctions comme l’entreposage.

Dans le hall d’entrée typique d’une polyva-lente, le plafond bas s’appuie sur des colonnes et des luminaires fluorescents éclairent les lieux. Bref, peu d’ambiance. La proposition des étudiants consiste à décloisonner l’esca-lier afin de le rendre central, à faire une per-cée sur deux niveaux et à ajouter du mobilier. Résultat : visibilité et orientation augmentées, et davantage de convivialité.

« Dans les aires de repas, nous avons tra-vaillé à offrir divers types de mobilier et à briser la linéarité des tables en rangée, sou-ligne Laurence Jodoin-Nicole. Notre propo-sition comprend des tables plus intimes de deux ou de quatre places, un comptoir santé et des panneaux acoustiques pour minimiser le bruit. »

Les scénarios prévoient que les plateaux et terrains de sport soient visibles par des fenê-tres et qu’ils occupent un grand espace exté-rieur à l’avant des bâtiments. « Nous avons lu dans la littérature scientifique que le fait de voir des sportifs à l’œuvre encourage et sti-mule la pratique du sport chez les autres », indique l’étudiante.

On a également innové dans les salles de classe. « Nous proposons de modifier la dis-position des tables selon les cours, explique- t-elle. Nous proposons aussi, toujours selon les cours, d’opter pour divers types de mobi-liers, comme des tables hautes ou des bal-lons. Assister debout à un cours favorise une meilleure concentration et entraîne une dépense d’énergie. Même chose si l’on est assis sur un ballon. »

Les étudiants sont convaincus de la perti-nence, pour le ministère de l’Éducation, de lancer un programme de modernisation des écoles polyvalentes du Québec. Pour relever le défi du financement, ils suggèrent aux com-missions scolaires de vendre des terrains ou de louer des espaces.

Émilie Beaulé, Virginie Poitras, Mélissa Laporte, Karine Spérano et Laurence Jodoin-Nicole proposent de décloisonner l’escalier et de faire une percée sur deux niveaux.

Alejandra De la Cruz-Boulianne, Emeric Boucher et Mathieu Boissinot proposent de reconfigurer le stationnement pour encourager le transport actif.

Émilie Caron, Christelle Jacques, Karine Taillon, Stéphane Blanchet et Marie-Christine Bussières proposent aux élèves d’as-sister à certains cours debout, ce qui favorise la concentration.

Le niveau de décibels dans les cafétérias et aires de repas se rapproche de celui d’une discothèque

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15le fil | le 29 novembre 2012 sports

Un don de vie sous le sapinL’espace de quelques heures, les plateaux sportifs du PEPS deviendront le lieu d’une des plus importantes collectes de sang de la région. La traditionnelle Collecte de sang du PEPS, organisée conjointement depuis neuf ans par le Département d’éducation physique et à la santé de l’Université Laval et le programme d’excellence sportive Rouge et Or, est de retour. Elle s’adresse évidemment à toute la communauté universitaire. Qu’on soit étudiant, professeur, membre du personnel administratif ou de soutien, tout le monde est invité à réaliser ce geste de solidarité qui fait toute la différence.

Jeudi 29 novembre de 8 h 30 à 16 h 30. Pour information, communiquez avec Jocelyn Gagnon au Département d’éducation phy- sique et à la santé au 418 656-7658.

Apprendre à se détendreRechargez vos batteries en cette fin de session avec deux ateliers de relaxation. Le cours d’étirements et de relaxation vous fera appri-voiser des techniques simples, efficaces et faciles à mettre en pratique pour améliorer votre bien-être. Le cours automassage et relaxation vous apprendra à soulager les ten-sions musculaires si fréquentes en période de stress ou de fatigue. Le coût par séance est de 8 $ pour un étudiant membre du PEPS, 10 $ pour un membre et 14 $ pour les autres.

Étirements et relaxation : mardi 4 décembre de 12 h à 13 h. Automassage et relaxation : mercredi 5 décembre de 16 h à 17 h et mardi 11 décembre de 12 h à 13 h. www.peps.ulaval.ca

En nomination au Gala Victoris Desjardins…Plusieurs membres du Rouge et Or pour-raient être honorés lors de la 44e édition du Gala Victoris Desjardins, qui se tiendra le 4 décembre prochain à l’hôtel Hilton Québec. Mélanie Blouin (athlétisme), qui a participé à l’épreuve du saut à la perche des derniers Jeux olympiques à Londres, est en lice dans la catégorie Athlète féminine sport indivi-duel international. Charles Côté (golf) et Charles Philibert-Thiboutot (athlétisme) sont du groupe qui se disputera le titre d’Athlète masculin sport individuel national. Enfin, Glen Constantin (football), Samir Ghrib (soc-cer), Pascal Clément (volleyball) et Frédéric Théberge (golf) pourraient être nommés Entraîneur de l’année.

www.victoris.ca

en bref

L’automne a été chargé pour le programme d’excellence sportive Rouge et Or, qui a encore remporté sa part de succès. L’équipe de football a remporté la septième coupe Vanier de son histoire, faisant du Rouge et Or le programme ayant le plus de titres au pays (voir le texte en page 2). Les autres clubs du programme ne sont toutefois pas en reste.

L’équipe masculine de cross-country Rouge et Or se souviendra longtemps du championnat national 2012, tenu à London en Ontario. Les protégés de l’entraîneur Félix-Antoine Lapointe ont pris le deuxième rang, ter-minant sur le podium pour la première fois de l’histoire du programme. Emmanuel Boisvert (8e) et Charles Philibert-Thiboutot (14e) ont été élus sur la deuxième équipe d’étoiles canadienne. Philibert-Thiboutot avait auparavant remporté le championnat provincial sur les plaines d’Abraham, per-mettant au Rouge et Or de rafler une deuxième bannière du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) de suite. Il a également reçu le titre d’athlète masculin de l’année.

Du côté féminin, Laval a terminé le champion-nat provincial au deuxième rang, avant de f in ir en 14e place au niveau national.

Des lauriers en automneLe programme d’excellence sportive Rouge et Or dresse un bilan positif de la saison qui s’achèvepar Mathieu Tanguay

Sarah-Michelle Brochu, qui a pris la cinquième position au championnat provincial, a été élue recrue de l’année du RSEQ.

La domination du Rouge et Or s’est poursuivie en golf masculin, alors que les joueurs du Rouge et Or ont raflé un 11e titre provincial consécu-tif. Cette victoire suivait celle acquise lors du Championnat des universités et collèges canadiens à Victoria, en Colombie-Britannique, le 1er juin dernier. La troupe de Frédéric Théberge est ac- tuellement classée numéro un au pays, selon l’Association canadienne des entraîneurs de golf.

Sur le plan individuel, le Français Ugo Coussaud a terminé au troisième rang du classement cumulatif québé-cois, avec un score de -1. Quelques porte-couleurs de l’Université Laval se sont aussi distingués sur la scène amateur. Sonny Michaud a remporté la 78e édition du prestigieux Duc de Kent, tandis que Charles Côté a gagné le Championnat ama-teur provincial. Ce dernier a également participé au Championnat mondial uni-versitaire de Liberec en République tchèque, prenant le 19e rang.

Chez les dames, le Rouge et Or a cédé son titre provincial

acquis en 2011 aux Carabins de l’Université de Montréal, t e r m i n a n t d e u x i è m e . Alexandra Pelletier a terminé la saison au quatrième rang.

Par contre, la saison a été frustrante pour les amateurs de ballon rond. L’Université Lava l é t an t l ’ hô t e c e t automne du championnat de soccer masculin de Sport interuniversitaire canadien (SIC), le Rouge et Or entre- voyait de belles choses pour sa saison 2012. L’Université du Québec à Trois-Rivières s’est toutefois placée sur son chemin. Après avoir été battus par les Patriotes 2-1 en tirs de pénalité lors de la finale provinciale au stade TELUS-UL, les protégés de Samir Ghrib se sont fait

jouer le même tour par Trois-Rivières lors de la finale de la médaille de bronze du cham-pionnat canadien, s’inclinant par la marque de 1-0.

Le Rouge et Or, qui avait terminé la saison au pre-mier rang du RSEQ, a tout de même vu son joueur vedette Samuel Georget être élu athlète de l’année au pays. Georget et Nafi Dicko-Raynault ont pris place sur la première équipe d’étoiles canadienne. Dicko-Raynault a aussi été choisi dans la for-mation étoilée du champion-nat canadien.

Chez les filles, Laval a vu son parcours s’arrêter en demi-finale québécoise à Montréal. Les Carabins ont eu le dessus 1-0 sur la troupe d’Helder Duarte, qui avait obtenu le quatrième rang en saison régulière.

Enfin, l’équipe féminine de rugby du Rouge et Or n’a pas pu répéter ses exploits de 2011 (3e au pays), puisque malgré une saison régulière parfaite, elle s’est inclinée en finale du RSEQ 35-34 contre les Stingers de Concordia. La joueuse de cinquième année Claudiane Renaud a été élue sur l’équipe d’étoiles de SIC.

Les saisons d’athlétisme, de ski alpin, de ski de fond et de soccer intérieur vont s’amorcer en janvier. Quant aux clubs de natation, de badminton, de basketball et de volleyball, ils vont pour-suivre leur saison amorcée récemment. L’événement à surveiller cet hiver sera sans aucun doute le championnat canadien de volleyball mas-culin, qui se tiendra au PEPS du 1er au 3 mars 2013.

1 L’équipe masculine de cross-country du Rouge et Or, médaillée d’argent au championnat national 2012.2 La joueuse de rugby Claudiane Renaud. 3 Le golfeur Ugo Coussaud. photos Yan Doublet

L’équipe masculine de cross-country Rouge et Or est montée sur le podium lors du championnat national, pour la première fois de l’histoire du programme

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le fil | le 29 novembre 2012

16 au fil de la semaine

Sur la nuit dans la littérature libertine

La nuit est toujours la com-plice des amours interdites au grand jour. En littérature, il a fallu attendre les auteurs libertins du 18e siècle pour chanter les louanges de son potentiel érotique. En traitant des romans en appa-rence frivoles de Crébillon, Nerciat, Denon et Laclos, la professeure de littérature au New College de l’University of Oxford Marine Ganofsky expliquera pourquoi les libertins français étaient voués à ne trouver que des avantages au caractère nocturne de leurs rendez-vous. Si la nuit occupe une place si importante chez ces auteurs, c’est qu’elle décuple les plaisirs de leurs protago-nistes en se révélant la com-plice de leurs transgressions et, surtout, de leur volupté.

Mardi 4 décembre à 11 h 30, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck.

Soirée Movember

Et voilà, c’est ce soir que l’on saura la faculté qui s’est montrée la plus généreuse envers la recherche sur le cancer de la prostate. Cette année, 13 facultés sont dans la course pour remporter la Coupe Movember 2012, soit deux de plus que l’an dernier. On prévoit amas-ser 25 000 $. L’étudiant qui arborera la plus belle mous-tache recevra une bourse d’études de 500 $. Comme l’an dernier, on pourra entendre le groupe Casabon, dont le guitariste Guillaume Drouin, étudiant en physi-que, est le fier fondateur de Movember UL. Les forma-tions The Steez et Wobble Dragons seront également de la fête.

Jeudi 29 novembre de 21 h à minuit, au Grand Salon du pavillon Alphonse- Desjardins.

Première du documentaire Playa Coloniale

Ce long métrage sur le colonialisme touristique à Cuba et les conséquences des « tout inclus » sur les populations locales est une réalisation de l’étudiant à la maîtrise en arts interdisci-plinaires Martin Bureau et du géographe Luc Renaud. Au confluent du cinéma direct et de la vidéo d’art, le documentaire se veut un regard grinçant sur l’indus-trie du voyage. Si le droit des Québécois aux vacances est incontestable, qu’en est-il de celui de leurs hôtes cubains ? L’argent dépensé en ce pays est-il source de progrès ? Playa Coloniale donne la parole tant aux touristes québécois qu’au balayeur de rue cubain. Un film qui suscitera des débats très… chauds.

Vendredi 30 novembre à 17 h pour le 5 à 7 et à 19 h pour la projection suivie9 d’une discussion avec les artistes, au Musée des beaux-arts du Québec. Coût : 10 $. Il faut réserver au 418 643-2150.

Festival de jeux de société

Envie de vous amuser entre amis ou en famille ? Alors tournez le dos à la grisaille automnale en participant à la Fiesta ludique, un fes-tival de jeux de société qui se déroulera sur le campus samedi. Cette foire permet-tra de redécouvrir des clas-siques comme Carcassonne ou de s’initier aux nouveau-tés sur le marché comme Les Palais de Carrara et Ouga Bouba. L’atrium du pavillon De Koninck accueillera, pour l’occasion, des centaines de visiteurs guidés par une équipe d’ani-mateurs qui présenteront les jeux et en expliqueront toutes les règles !

Samedi 1er décembre de 10 h à 21 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck.

Projection de films autour du VIH

Pour souligner la semaine canadienne de sensibili-sation au sida, du 24 no-vembre au 1er décembre, le Groupe gai de l’Université et la section locale de l’Entraide universitaire mon-diale du Canada organisent plusieurs activités. Samedi, une projection des films RENT et Jeffrey sera suivie d’une discussion animée par la présidente du Groupe, Anne-Sophie Ruest-Paquette. Il sera question de la transmission du VIH et de ses conséquences sur les relations intimes. RENT (2006) raconte l’histoire de deux artistes fauchés dont l’un, atteint du sida, rêve d’écrire une dernière chan-son avant que la maladie ne l’emporte. Jeffrey (1998) met en scène un jeune homosexuel new-yorkais qui, excédé par la menace du sida, décide de renoncer au sexe.

Samedi 1er décembre de 18 h à minuit, au local 3105 du pavillon Maurice-Pollack.

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Pour la suite des bélugas

Lors de sa visite à l’Université mercredi prochain, le biologiste et président du Groupe de recherche et d’édu-cation sur les mammifères (GREMM) Robert Michaud fera le point sur 30 années de recherche sur les bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent. En plus de raconter des histoires de baleine, il exposera les défis auxquels font face les chercheurs et le Québec tout entier pour rétablir cette population menacée de disparition. Malgré l’arrêt de la chasse et de nombreuses initiatives visant à pro-téger leur habitat, les bélugas ne montrent pas de signe de rétablissement. D’ailleurs, la découverte de plusieurs veaux morts échoués sur les berges du fleuve à l’été 2012 suggère un nouveau déclin de ces mammifères marins. Un épisode inquiétant pour les « canaris des mers » qui font pousser bien des oh ! et des ah ! aux visiteurs venus parfois de très loin pour les observer.

Mercredi 5 décembre à 19 h 30, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Entrée gratuite, mais contribu-tion volontaire suggérée.

05/12

Lundi en jazz

Ça sent la fin de session. La preuve, voilà que revient la soirée du grand ensemble de jazz de la Faculté de musi-que, FaMUL jazz, sous la direction de Janis Steprans, professeur de saxophone et de stage band. La vingtaine de musiciens, dont des étu-diants du programme de jazz et musique populaire, donneront envie de se tor-tiller au son des mélodies de Dizzy Gillespie, Neal Hefti, Maria Schneider, Cedar Walton et quelques autres. FaMUL jazz se consacre au vaste répertoire des big bands, allant des classiques des années 1930-1950 au son d’aujourd’hui.

Lundi 3 décembre à 20 h, au Théâtre de la cité universi-taire du pavillon Palasis- Prince. Billets en vente au bureau 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault et à la porte de la salle au coût de 10 $ pour le grand public et de 5 $ pour les étudiants.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca