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ICI, LES DROITS HUMAINS POUR LES MILITANTS ET LES MEMBRES INTERNATIONAUX OCTOBRE/NOVEMBRE 2009 VOLUME 39 N°005 EXISTENT

Le Fil d'Amnesty International octobre novembre 2009

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Le Magazine d'Amnesty International

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Page 1: Le Fil d'Amnesty International octobre novembre 2009

ICI, LESDROITS HUMAINS

P O U R L E S M I L I T A N T S E T L E S M E M B R E S I N T E R N A T I O N A U XOCTOBRE/NOVEMBRE 2009 VOLUME 39 N°005

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IL FAUT METTRE FIN AUX EXPULSIONS FORCÉES

© Amnesty International Publications 2009

www.amnesty.org

Index AI : NWS 21/005/2009ISSN : 1472-443X

ÉFAI pour la version française47, rue de Paradis - 75010 Parisimprimé sur papier recycléBanbury Litho - Oxon - Royaume-Uni.

Tous droits de reproduction réservés.Cette publication ne peut faire l’objet, en toutou en partie, d’aucune forme de reproduction, d’archivage oude transmission, quels que soient les moyens utilisés(électroniques, mécaniques, par photocopie, par enregistrementou autres), sans l’accord préalable des éditeurs.

Photo de couverture : À Freetown, en Sierra Leone,un instituteur fait la classe dans une ruelle (bidonville deKroo Bay, 2008). © Anna Kari/Documentography

Sur cette page : Des habitants de Dey Kraham rassemblentleurs affaires après l’expulsion forcée de 400 familles de cequartier du centre de Phnom Penh, au Cambodge (janvier2009). Quelque 250 membres des forces de sécurité etdémolisseurs ont expulsé ces habitants qui, pour la plupart,sont maintenant sans abri. Certains n’ont pas pu récupérerleurs objets personnels.© Peter Harris

RECEVOIR LE FILSouhaitez-vous en savoir plus sur les actionsd'Amnesty International ou vous servir du FILpour faire avancer vos propres projets ?

LE FIL peut être téléchargé à cette adresse :www.amnesty.org.Pour recevoir un exemplaire papier gratuit, ilvous suffit de devenir membre international –rendez-vous en dernière page de ce numéropour en savoir plus.

Les institutions le souhaitant sont invitées àacheter des exemplaires.Pour six numéros annuels, elles devront payer35 livres sterling, 54 dollars des États-Unis ou41 euros. Les sections d’Amnesty Internationalpeuvent acquérir des exemplaires pour leursmembres. Contactez-nous par courriel( [email protected] ) ou partéléphone : + 44 207 413 5814/5507.

CECI EST

VOTRE FILMERCI DE NOUS DIRE SI VOUS L’APPRÉCIEZ

» Vous êtes-vous servi des actions ?» Avez-vous parlé autour de vous des informations qu’il contient ?» Quels sont les sujets que vous aimeriez voir traités plus largement dans lesprochains numéros ?» Avez-vous des articles ou des photos dont vous aimeriez faire profiterd’autres membres ?» Avez-vous déjà consulté le nouveau blog à l’adresse http://livewire.amnesty.org/ ?

Merci d’envoyer vos commentaires et vos suggestions à :

WIREEditorial and Publishing ProgrammeAmnesty InternationalInternational SecretariatPeter Benenson House1 Easton StreetLondres WC1X 0DWRoyaume-Uni

ou envoyez-nous un courriel à[email protected]

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SOMMAIRE

COUP DE PROJECTEURLE FIL évoque la manière dont la pauvreté porte atteinteaux droits des femmes et des filles (PAGE 7) ; la tortureet les mauvais traitements infligés par la police enMoldavie (PAGE 8) ; les vies brisées par la criminalité violente dans lesquartiers déshérités de la Jamaïque (PAGE 18) ; et les risques courus parcertains groupes d’adivasis en Inde du fait de projets miniers (PAGE 19).Reportez-vous à ces pages pour en savoir plus et passer à l’action.

DES DROITS DANS LES DÉCOMBRESLes expulsions forcées concernent des dizainesde milliers de personnes dans le monde. Celles-cise retrouvent sans abri et sans ressources, etleurs droits sont ignorés. Découvrez leurshistoires et passez à l’action à l’occasion de laJournée mondiale de l’habitat. PAGE 2

ET PUIS ENCORE ?Lisez les derniers billets des blogueurs du FILen direct (PAGE 6) ; découvrez comment utiliserefficacement le courrier électronique pourmener vos actions (PAGE 14) ; envoyez unecarte postale au président afghan HamidKarzaï et exhortez-le à veiller à ce que lesdéfenseures des droits humains puissenteffectuer leur travail en toute sécurité (voirENCART). Et bien plus encore.

DES JEUNES DANS LE COULOIRDE LA MORTCertains pays exécutent toujours desmineurs. Cela doit cesser. Signez notrepétition et découvrez les autres actionsque vous pouvez mener le 10 octobre.PAGE 15

PAUVRETÉ ET DROITS HUMAINS, UNE VÉRITÉPASSÉE SOUS SILENCEDécouvrez un extrait exclusif du nouveau livre de lasecrétaire générale d’Amnesty International, Irene Khan.Utilisez l’affiche située au dos : détachez les pagescentrales et diffusez-les.

Q&RShirin Ebadi, lauréate du prix Nobelde la paix, parle au FIL de son travaild’avocate et de défenseure desdroits humains. PAGE 13

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APPELS MONDIAUXLISEZ, DIFFUSEZ, AGISSEZVOIR NOTRE ENCART

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En Angola, des policiers armés, des soldats et des membres de la gardeprésidentielle ont fait irruption le 20 juillet 2009 à 3 heures du matin à Iraqueet Bagdad, deux quartiers mitoyens de la municipalité de Kilamba Kiaxi

(agglomération de Luanda, la capitale). Ils ont ordonné aux habitants de quitter leurdomicile. Peu après, des bulldozers ont commencé à démolir les maisons sous lesyeux de leurs occupants, impuissants. Parmi ceux qui tentaient de résister, certainsont été frappés.Le 25 juillet, Bagdad avait été complètement rasé et Iraque était enpartie détruit. Plus de 3 000 familles ont été chassées de chez elles.

Pendant l’opération de démolition, la police s'en est prise à ceux qui refusaientde quitter les lieux et les a menacés. Certains habitants ont utilisé des matériauxrécupérés dans les ruines pour construire des abris de fortune qui ont été détruits àleur tour. Le 25 juillet, la police a incendié les derniers abris de Bagdad.

Le vice-gouverneur de la province de Luanda a déclaré que les habitantsd’Iraque et de Bagdad ne seraient ni relogés ni indemnisés. Selon lui, ils s'étaientinstallés et avaient édifié des maisons illégalement sur des terrains affectés à desprojets d’aménagement urbain. Le consortium privé Projecto Camama doit yconstruire un complexe immobilier prestigieux.

Les expulsions forcées ne sont pas une nouveauté à Luanda, même si lesopérations de juillet sont d’une ampleur inédite. Depuis la fin de la guerre civile enAngola, en 2002, la demande de terrains dans la capitale a explosé. Pour réaliserdes projets d’aménagement foncier et d’autres programmes, les autoritésangolaises ont choisi les quartiers les plus déshérités, dont les habitants sont parmiles moins aptes à faire valoir leurs droits et à s’adresser à la justice.

LES PLUS PAUVRES SONT LES PLUS TOUCHÉSLes expulsions forcées sont une violation des droits humains, et la communautéinternationale doit s’en préoccuper de façon urgente. En 2008, selon l’Allianceinternationale des habitants, entre 30 et 50 millions de personnes, réparties dans70 pays, vivaient sous la menace constante d’être expulsées du lieu où elleshabitent.

Sur tous les continents, des États jettent à la rue des familles entières etdétruisent leurs moyens de subsistance sans respecter les procédures régulières niles garanties prévues par les normes internationales et sans proposer ni solutionappropriée ni indemnisation convenable. Ces pratiques frappent principalementdes personnes marginalisées qui vivent dans la pauvreté. « Ce sont toujours lespauvres qui sont expulsés, relève le Programme des Nations unies pour lesétablissements humains, ONU-Habitat. Les couches plus aisées de la populationne sont presque jamais concernées par les expulsions forcées, et jamais par lesexpulsions massives. »

Au Cambodge, des milliers d’habitants de Phnom Penh s’enfoncent dans lapauvreté après avoir été contraints de quitter leur logement en raison de conflitsfonciers et de projets dits d’aménagement. Les victimes sont presqueexclusivement des personnes démunies, qui ne sont pas en mesure d’exercer desvoies de recours utiles.

Le 24 janvier 2009, quelque 400 familles pauvres habitant Dey Kraham, dansle centre de la capitale, ont été expulsées de force. Plusieurs centaines demembres des forces de sécurité et de démolisseurs sont arrivés à l’aube pour raser

CHAQUE ANNÉE LA MENACE D’UNE EXPULSION FORCÉE PÈSE SUR DES MILLIERS DE PERSONNES. ELLES APPARTIENNENTGÉNÉRALEMENT AUX COUCHES LES PLUS PAUVRES DE LA POPULATION, ET LES MOINS APTES À FAIRE VALOIR LEURS DROITS. ACCÉDANTDIFFICILEMENT À LA JUSTICE, ELLES SONT DONC RAREMENT INDEMNISÉES ET S’ENFONCENT TOUJOURS PLUS DANS LA MISÈRE.

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le quartier. Certains habitants n’ont même pas eu le temps de rassembler leursaffaires avant que leur maison ne soit détruite. Il y a donc eu violation du droitinternational, qui prévoit que les personnes concernées doivent être informéesdans un délai suffisant et raisonnable avant toute expulsion.

La municipalité de Phnom Penh a formulé juste après l’expulsion une offre derelogement dans un site éloigné de la capitale. Cette offre concernait moins de 30familles. Les autres sont privées de toit et campent sur place au milieu du chantier,sans eau salubre ni électricité, ni système d’évacuation des eaux usées, ni servicesde base.

EXPULSÉS SANS CONSULTATION NI NOTIFICATIONPRÉALABLE

En vertu du droit international, pour qu’une expulsion ait lieu, il faut que toutesles autres solutions réalisables aient été examinées, qu’une véritable consultationait été menée auprès des populations concernées et que des garanties deprocédure adaptées aient été mises en place. Il arrive très fréquemment, toutefois,que les autorités ne mènent aucune consultation véritable avec les intéressés.

Au Tchad, depuis février 2008, des dizaines de milliers d’habitants deN’Djamena sont devenus des sans-abri après avoir été expulsés. Des habitations etd'autres bâtiments ont été détruits dans plusieurs quartiers de la capitale, où lesdémolitions étaient toujours en cours fin juillet 2009, menaçant d’autres habitants.

Les expulsions se sont fondées sur un décret pris en 2008 par le présidentIdriss Déby Itno. Au mépris des règles du droit et des garanties prévues par la loi,les autorités tchadiennes n’ont pas consulté au préalable les habitants concernés niagi sur décision de justice.

Dans certains cas, les habitants s’étaient tournés vers des instances judiciairesqui avaient interdit l'expulsion, ce dont les autorités municipales n’ont tenu aucuncompte. Beaucoup d'habitants ne se sont pas vu accorder le délai nécessaire pour

déménager ni même pour rassembler leurs affaires, qui ont donc été détruites aucours de l’opération.

En Italie aussi il est fréquent que les autorités s’affranchissent des procéduresrégulières lors des opérations menées contre les Roms. Des campements de Romsont été détruits et des personnes ont été expulsées de force, alors même quecertaines détenaient les papiers les autorisant à résider dans des campementslégaux.

Les autorités italiennes procèdent très souvent aux expulsions forcées dans unbref délai, sans aucune concertation préalable avec les populations ni solutions derelogement. De nombreuses expulsions sont effectuées sans notification ni ordreofficiel préalable. Dans certains cas les personnes expulsées, ayant eu très peu detemps pour retrouver un abri, se réfugient dans une zone non autorisée d'où ellessont expulsées de nouveau.

DESTRUCTION DU CORPS SOCIAL ET DES MOYENSDE SUBSISTANCELe droit international impose aux États de faire en sorte que personne ne se retrouvesans abri ou exposé à des atteintes aux droits humains à la suite d’une expulsion.Une solution satisfaisante de relogement et une indemnisation pour tout préjudicesubi doivent être proposées aux personnes concernées, avant leur expulsion.

E X I G E O N S L A D I G N I T ÉE N I T É E X I G E O N S L A D I G N I T ÉE X I G E O N S L A D I G N I T É E X I G E O N S L A D I G N I T É E X I G E O N S L A D I G N I T ÉE X I G E O N S L A D I G N I T ÉJOURNÉE

MONDIALEDE

L’HABITAT.

À gauche : Habitations détruites à Cambamba I et Cambamba II, deux quartiers deLuanda (Angola), en novembre 2005.Ci-dessus : L’expulsion forcée de 400 familles de Dey Kraham dans le centre dePhnom Penh (Cambodge) en janvier 2009.Page suivante : Des Roms reconstruisent leur campement à Sesto San Giovanni,près de Milan, en mars 2009.

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Lorsque les gouvernements s’affranchissent de leurs obligations au regard dudroit international, les conséquences des expulsions forcées deviennentcatastrophiques, en particulier pour les personnes touchées plusieurs fois par detelles opérations. Celles-ci se retrouvent bien souvent sans logement, mais aussidépossédées de leurs biens, coupées de leur réseau social et privées d’accès àl'emploi et à des services tels que l’école et les structures médicales.

À N’Djamena, l’immense majorité des familles qui ont perdu leur maison ne sesont vu proposer aucune solution de relogement ni aucune forme d’indemnisation.La démolition de milliers d’habitations dans la capitale tchadienne aura aussi desrépercussions économiques et sociales importantes dans les années à venir,beaucoup de gens ayant perdu non seulement leur lieu de travail, mais aussi desoutils et du matériel indispensables. Les démolitions ont privé un certain nombrede femmes, en particulier des femmes âgées et des veuves, de leurs moyens desubsistance.

Amnesty International demande l’arrêt de toutes les expulsions forcées. Àl’occasion de la Journée mondiale de l'habitat, célébrée cette année le 5 octobre,l’organisation va attirer l’attention de l’opinion publique sur ces questions et sur lesort de dizaines de millions de personnes qui vivent au quotidien sous la menacede l’expulsion.

AGISSEZVeuillez demander à la gouverneure de la province de Luanda de mettre un termeimmédiatement aux expulsions forcées à Luanda ; demandez-lui de décréter un moratoiresur toutes les expulsions massives jusqu'à ce que des politiques et une réglementationappropriées en matière de logement soient en place. Engagez la gouverneure à fournir

immédiatement une assistance, et en particulier un logement décent, aux personnes quiont été expulsées de force et sont sans abri, et à indemniser correctement toutes lesvictimes des expulsions forcées menées dans les quartiers de Bagdad et Iraque ainsi quedans d’autres secteurs.Veuillez écrire à :Francisca do Espírito SantoGovernadora Provincial de LuandaGabinete da GovernadoraGoverno da Província de LuandaLargo Irene Cohen, (Largo da Mutanga), Luanda, AngolaFax : +244 222 333 902 / 334 051Courriels : [email protected]

Veuillez demander au président tchadien Idriss Déby Itno d’arrêter toutes les expulsionsforcées et de faire adopter, puis appliquer, des dispositions législatives interdisant sansambigüité les expulsions ; demandez-lui de fournir aux victimes d’expulsions forcéesl’assistance nécessaire afin qu’elles bénéficient d’un hébergement d’urgence, disposentd’eau salubre et d’installations sanitaires et aient accès à des services de santé. Veuillezdemander aussi au président de respecter le droit de toutes les victimes d’expulsionsforcées à un recours utile, ce droit comportant l’accès à la justice et le droit à desréparations, sous la forme notamment d’une restitution, d’une réadaptation, d’uneindemnisation et de garanties de non-répétition.Veuillez écrire à :Idriss Déby ItnoPrésident du Tchad, Présidence de la République, BP74, N’Djamena, TchadFax : +235 2 51 45 01

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.demanddignity.org.

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À L’OCCASION DE LA JOURNÉEMONDIALE DE L'HABITAT, AMNESTYINTERNATIONAL LANCE UNECAMPAGNE EN VUE DE METTRE UNTERME AUX EXPULSIONS FORCÉESDANS LES PAYS AFRICAINS. VOUSPOUVEZ AGIR DE MULTIPLES MANIÈRES.

Au fil des années, Amnesty International arecueilli des informations concernant desexpulsions de masse menées en Angola,au Ghana, en Guinée équatoriale, auKenya, au Nigeria, au Soudan, auSwaziland, au Tchad et au Zimbabwe.Dans toute l’Afrique, des hommes, desfemmes et des enfants se retrouvent sansabri et sans ressources.Le 5 octobre 2009, pour la Journéemondiale de l'habitat, les sectionsd’Amnesty International au Ghana, auKenya, au Sénégal et au Zimbabwelancent, en collaboration avec deuxorganisations partenaires au Nigeria(Centre d’action pour les droitséconomiques et sociaux et Action sociale)une campagne en vue de l’arrêt desexpulsions forcées en Afrique.Manifestations, expositionsphotographiques, projections de films,spectacles de quartier et conférences depresse se tiendront dans les secteurstouchés par le problème. Participez à lacampagne. Faites entendre votre voix :dites non aux expulsions forcées en Afrique !Votre action peut prendre diverses formes.

SENSIBILISER À LA QUESTIONDANS VOTRE PAYSLe 5 octobre ou après, vous pouvezorganiser une activité autour de lacampagne pour sensibiliser votre public àla question des expulsions forcées enAfrique. Vous trouverez surwww.amnesty.org/demand-dignity uneexposition de photos légendées ainsi quedes panneaux d’information, desdépliants, du matériel audio, des films etdes pétitions grand format.

Le Secrétariat international d’AmnestyInternational peut appuyer le travail quevous mènerez à cette occasion en directiondes médias.

FAIRE PRESSION SUR LESGOUVERNEMENTS AFRICAINSAFIN QU’ILS METTENT UNTERME AUX EXPULSIONSFORCÉESLes personnes participant au lancementapposeront leur signature sur unegrande pétition illustrée, créant ainsiune « maison des signatures » qui seraprésentée aux autorités dans différentspays de la région. Vous pouveztélécharger votre « maison dessignatures » sur www.amnesty.org/demand-dignity et l’utiliser pourrecueillir des signatures.

Il en existe plusieurs versions,concernant chacune un État africainresponsable d'expulsions forcées. Vousn’avez qu’à choisir les versions qui vousintéressent, les télécharger et lesimprimer. Ces pétitions existent enanglais, espagnol, français et portugais.

Si vous préférez, vous pouvez aussiutiliser ces textes pour créer votrepropre pétition.

Lorsque vous aurez recueilli unnombre suffisant de signatures, vouspourrez remettre la pétition à l’ambassadedu pays concerné ou bien l'envoyerdirectement au gouvernement de celui-ci.

FAIRE SAVOIR AUXDIRIGEANTS AFRICAINS CEQUE VOUS PENSEZEnvoyez un SMS au +447786 200 220(les tarifs dépendent de votre opérateurlocal) expliquant pourquoi il faut arrêtertout de suite les expulsions forcées enAfrique. Les messages seront transmisaux gouvernements de toute la région etfigureront sur le sitewww.demanddignity.org.

Au Kenya, les abonnés Safaricom ouZain peuvent envoyer gratuitement leurSMS au 3221.

AGISSEZPOUR EN FINIR AVEC LES

EXPULSIONS FORCÉES EN AFRIQUE JOURNÉEMONDIALE

DEL’HABITAT

Mme Dibie (en vert), soixante-quinze ans, en compagnie devoisines devant les ruines de samaison à Farcha, N'Djamena,Tchad, où elle a passé plus dequarante-deux ans et où ellesubvenait à ses besoins envendant des boissons defabrication locale (mai 2008).

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FORUM

INFORMATIONS

Lors de la conférence de presse, denombreuses questions ont été abordées, entreautres le travail de pression qu’AmnestyInternational envisage d’effectuer afin d’inciterla Gambie à remplir ses obligations en matièrede droits humains.Poursuivez votre lecture sur www.amnesty.org/livewire.

APPORTONS NOTRE SOUTIEN À « TISSA »Tim Molyneux, depuis Londres (Royaume-Uni).

Le mercredi 1er septembre 2009, l’équipechargée du Sri Lanka au Secrétariatinternational d’Amnesty International aorganisé une manifestation silencieuse surParliament Square, à Londres. Nousprotestions contre la condamnation à vingt ansd’« emprisonnement vigoureux » infligée par legouvernement sri-lankais à JayaprakashSittampalam Tissainayagam, surnommé Tissapar ses amis et sa famille.

Amnesty International considère Tissa commeun prisonnier d’opinion. Nous pensons qu’il aété incarcéré simplement pour avoir publié desarticles critiquant le gouvernement sri-lankais.

Lors de la Journée mondiale de la liberté de lapresse, le président américain Barack Obamaa qualifié le cas de Tissa d’« exempleemblématique » de la répression quesubissent les médias, et l’a présenté commeun symbole du sort de nombreux journalisteset autres collaborateurs des médias au SriLanka, détenus en vertu d’une législationantiterroriste radicale.

Poursuivez votre lecture sur www.amnesty.org/livewire.

UN VIBRANT HOMMAGE À AUNG SAN SUU KYIBenjamin Zawacki, depuis Dublin (Irlande).

Le 27 juillet 2009, à Dublin, sa ville d’origine,qui constituait une étape de sa grande tournée, le360° Tour, le groupe pop U2 a annoncéqu’Amnesty International avait décerné le prixAmbassadeur de la conscience 2009 à Aung SanSuu Kyi. En soi, c’était une bonne nouvelle, maisce qui s’est produit ensuite a suffi à réveiller lesconsciences aussi bien que les sens : le groupe ainterprété avec une force impressionnante WalkOn, titre écrit par U2 en hommage à Aung SanSuu Kyi, dont des photos étaient projetées sur unénorme écran à 360 degrés. Des dizaines debénévoles d’Amnesty International, portant desmasques à l’effigie d’Aung San Suu Kyi, sontmontés sur la scène circulaire aux côtés du groupe.

Et ce n’était pas tout : 80 000 spectateurs,debout, se balançaient et chantaient si fort àl’unisson du groupe qu’on pouvait se demander siAung San Suu Kyi elle-même ne les entendaitpas depuis la lointaine Yangon.

Poursuivez votre lecture sur www.amnesty.org/livewire.

DEMANDONS PLUS DE JUSTICE ET DELIBERTÉ EN GAMBIEBillet posté par Donnacha Delong sur la Journée d’actionGambie (22 juillet)

Amnesty International Burkina Faso a organiséune conférence de presse pour la Journéed’action sur la Gambie du 22 juillet 2009.À cette occasion, nous avons dénoncé lesarrestations arbitraires, l’impunité, les violationsdes droits des migrants, le harcèlement politiqueet le manque de liberté de la presse, et nousavons exhorté les autorités gambiennes àrespecter les droits humains.

Rendez-vous sur www.amnesty.org/livewire pour savoir ce que font lesmembres du mouvement, regarder desséquences vidéo et écouter des clipsaudio enregistrés lors d’actions,de missions, de réunions et demanifestations.

Le rassemblement organisé par Amnesty International enjuillet 2009 au Burkina Faso afin de réclamer la justice etla liberté en Gambie.

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Des militants d’Amnesty International lors d’unrassemblement de soutien à JayaprakashSittampalam Tissainayagam à Londres (Royaume-Uni), en septembre 2009.

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DIGNITÉ

«C es venelles sont sombres.Il n’y a pas d’éclairage desécurité dehors, alors c’est

très dangereux. On peut tomber surquelqu’un qui a de mauvaises intentionset peut vous faire du mal. Les légumes ettous les produits nécessaires, nous lesachetons sur le bord de la route. Alors,quand on envoie sa fille chercher dusucre, il peut arriver que quelqu'un luitouche les seins, ou les fesses, et au finalqu'elle soit violée. »

Alice Yango habite à Kibera, le plusgrand bidonville du centre de Nairobi, lacapitale kenyane. Pour faire vivre safamille et les nombreux autres enfantsdont elle s’occupe – certains sontorphelins –, elle vend des légumes surun marché installé en bord de route.

Pour leurs allées et venuesquotidiennes au marché, elle et ses fillesdoivent emprunter des ruelles nonéclairées, seules voies publiques deKibera, où elles craignent d’être violéesou importunées. Les femmes quisubissent de tels actes ne les signalentpas, car le maintien de l’ordre n’est

guère assuré dans le bidonville, et lesauteurs de ces atteintes ne serontvraisemblablement jamais poursuivis enjustice.

PAUVRETÉ ET ÉDUCATIONBien souvent, la violence empêche lesfemmes de sortir de la misère.L’éducation, qui élargit les choixpossibles pour les femmes et réduitleur dépendance, peut permettred’échapper à la pauvreté. Mais ladiscrimination et la violence entraventl’accès des jeunes filles et fillettes àl’éducation. L’éducation, c’est un droithumain. Il y a pourtant plus de55 millions de fillettes non scolariséesdans le monde.

Au Tadjikistan, beaucoup defamilles ne peuvent pas assumer lesfrais minimaux entraînés par lascolarisation de leurs enfants(manuels, vêtements et transports).Dès lors, au lieu d’envoyer les fillettesà l’école, elles donnent la priorité àl’éducation des garçons car cesderniers, vraisemblablement, gagneront

mieux leur vie une fois adultes. Biensouvent, les filles abandonnent leurscolarité en cours de route pours’occuper de certains membres de lafamille, travailler aux champs ou surles marchés, ou se marier très jeunes.La faiblesse du niveau d’instructionrestreint les possibilités de choix pourles femmes devenues adultes.

Les Objectifs du millénaire pour ledéveloppement ont identifié l’éduca-tion et la santé comme des élémentsessentiels des stratégies visant àmettre un terme à la pauvreté. Maisles femmes qui vivent dans lapauvreté ont, plus que les autresencore, du mal à exercer ces droits,en raison de la discrimination liée augenre et de leur condition socio-économique.

PAUVRETÉ ET MORTALITÉMATERNELLELe Pérou a l’un des taux de mortalitématernelle les plus élevés du continentaméricain. Les profondes inégalitésque connaît la société péruvienne sontnotamment illustrées par des taux demortalité maternelle très différentsselon que les femmes concernéesvivent dans des zones bien dotées oudéfavorisées. Selon le ministèrepéruvien de la Santé, les femmes deszones rurales ont deux fois plus derisques de mourir en raison defacteurs liés à la grossesse que cellesdes zones urbaines. Dans lescampagnes, des centaines de femmesindigènes vivant dans la pauvretémeurent pendant leur grossesse parcequ’elles ne bénéficient pas desmêmes services de santé que lesfemmes vivant dans le reste du pays.Ces morts pourraient être évitées. Lapauvreté est un facteur déterminantde la mortalité maternelle.

PAUVRETÉ ET IMPUISSANCEIl n’existe au monde aucune sociétédans laquelle les femmes soient à l’abri

des violences liées au genre. Celles-ciempêchent les femmes d’exercer leursdroits fondamentaux et de prendre dansla société une place égale à celle deshommes. Les femmes effectuent lesdeux tiers de la totalité des heures detravail comptabilisées dans le monde etproduisent la moitié de l’alimentation dela planète. Malgré cela, elles neperçoivent que 10 % du revenu mondialet possèdent moins de 1 % dupatrimoine mondial. Dans leur foyer,mais aussi dans l’ensemble de lasociété, les femmes et les filleseffectuent plus de tâches subalternesque les hommes ; elles peinentdavantage à faire entendre leur voix. Etelles sont nombreuses à subir en outredes discriminations en raison de leurappartenance ethnique, de la couleur deleur peau, de leur religion, de leursituation matrimoniale, d’un handicapou d’un autre facteur.

La campagne d’Amnesty Inter-national Exigeons la dignité vise àmettre fin aux violations des droitshumains qui induisent et aggravent lapauvreté dans le monde. Dans la lignede la campagne Halte à la violencecontre les femmes menée parl’organisation, Exigeons la dignitémettra également l’accent sur lesobstacles que rencontrent les femmesdans l’exercice de leurs droitsfondamentaux en raison de lapauvreté, de la violence et de ladiscrimination.

AGISSEZLa campagne Seize jours d’action contre laviolence liée au genre a lieu tous les ans,du 25 novembre au 10 décembre. Cetteannée, Amnesty International va mettrel’accent sur les femmes qui vivent dans lapauvreté. Pour participer à cette action eten savoir plus rendez-vous sur :http://snipr.com/rnyzb ouwww.demanddignity.org

LES DROITS FONDAMENTAUX DES FEMMES, JEUNES FILLES ET FILLETTES QUI VIVENT DANS LA PAUVRETÉ SONTSOUVENT BATTUS EN BRÈCHE. BIEN DES DIFFICULTÉS PÈSENT SUR LEUR EXISTENCE : ACCÈS RESTREINT ÀL’ÉDUCATION, VIOLENCES SEXUELLES, PROTECTION INSUFFISANTE CONTRE LES RISQUES LIÉS À LA GROSSESSE ETÀ L’ACCOUCHEMENT. LEURS DROITS DOIVENT ÊTRE PROTÉGÉS. LEURS VOIX DOIVENT ÊTRE ENTENDUES.

Femme dans le village de Soweto, à Kibera (Nairobi). Un million de personnesenviron vivent à Kibera, le plus grand bidonville du Kenya.

IL FAUT AIDER LES FEMMES VIVANT DANS LA PAUVRETÉÀ SORTIR DE CETTE SITUATION

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UR Abdul Rahim al Mirbati, unhomme d’affaires bahreïnite dequarante-huit ans, a été arrêté à

Médine en 2003 ou 2004. Selon safamille, il s’était rendu en Arabiesaoudite avec son fils de treize ans quidevait recevoir des soins médicaux.

Abdul Rahim al Mirbati a subides interrogatoires durant les troispremiers mois de sa détention.Pendant cette période, il n’a pas étéautorisé à recevoir des visites et auraitsubi des tortures et d’autres mauvaistraitements. Il est actuellement détenuà la prison centrale de Dammam.

Selon certaines sources, lesautorités saoudiennes accusent AbdulRahim al Mirbati d’avoir vouluorganiser des attentats à l’explosif àBahreïn, mais ses proches n’ont pasconnaissance d’inculpations formuléescontre lui, que ce soit par l'Arabiesaoudite ou par Bahreïn. Ils ontcherché en vain à savoir quelle est sasituation au regard de la loi.

Au nom de la lutte contre leterrorisme, les autorités saoudiennesont lancé depuis le 11 septembre2001 une offensive soutenue contreles droits humains, qui vient aggraverdans ce pays une situation déjàdésastreuse. Des milliers de person-nes ont été arrêtées arbitrairement etlivrées à un système de justice pénalemarqué par le secret et le mépris desdroits. Placées à l’isolement durant delongues périodes, torturées, privéesde tout contact avec l’extérieurpendant des mois ou des années,elles sont dans l’impossibilité decontester la légalité de leur détention.Un grand nombre ont étécondamnées à mort, à la flagellationou à de longues peines d’emprison-nement à l’issue de procèsinéquitables qui ne sont qu’uneparodie de justice. Beaucoup d'autressont toujours en cours de procédureet vont probablement se voir infligerdes peines similaires.

Influencés semble-t-il par l’impor-tance de l’Arabie saoudite du fait de

ses ressources pétrolières, de lafinance internationale, des contratsd’armement, du renseignement et desbases militaires, ainsi que de sa placeprépondérante au sein du mondemusulman, de nombreux États dansle monde ferment les yeux sur cesviolations des droits humains.

AGISSEZExhortez les autorités saoudiennes à :! mettre la législation et les pratiquesantiterroristes en conformité avec lesnormes internationales relatives aux droitshumains ;! juger sans délai, selon une procédureéquitable et publique, toutes les personnesinculpées ou détenues, notamment lessuspects d'infractions liées à des activitésterroristes ;Veuillez écrire au Chef de l‘État etPrésident du Conseil des Ministres(Gardien des deux Lieux saints), le RoiAbdallah Bin Abdul Aziz Al Saoud :His Majesty King Abdullah Bin ‘Abdul ‘AzizAl-SaudThe Custodian of the two Holy MosquesOffice of His Majesty the King, Royal CourtRiyadh - Arabie saouditeFax : (via le ministère de l'Intérieur)+966 1 403 1185Formule d’appel : Your Majesty, / Sire,(puis Votre Majesté, dans le corps du texte)Pour en savoir plus, rendez-vous surhttp://snipr.com/rnyxn

ARABIE SAOUDITE :OFFENSIVE CONTRE LESDROITS HUMAINS AUNOM DE LA SÉCURITÉ Le Parti des communistes de la

République de Moldavie (PCRM,au pouvoir) s’est déclaré

vainqueur des élections législativestenues dans le pays le 5 avril 2009.Des milliers de personnes sont alorsdescendues dans les rues de lacapitale, Chi!in"u, pour dénoncer cerésultat. Des représentants d’Am-nesty International étaient présentslorsque les manifestations ontdégénéré. Le 7 avril, le siège duParlement et le bâtiment de laPrésidence ont été saccagés.

Des ONG moldaves ont fait étatde 655 arrestations (300 selon lesautorités) à la suite des manifes-tations. De nombreuses violations desdroits humains imputables auxautorités ont été signalées depuis lestroubles du 7 avril.

La torture et les autres formes demauvais traitements sont monnaiecourante en Moldavie, comme l’amontré Amnesty International dansson rapport intitulé Moldova: Policetorture and ill-treatment: ‘It’s justnormal’ (index EUR 59/002/2007). Àla suite des événements du 7 avril,Amnesty International a recueilli lestémoignages de personnes déclarantavoir été frappées par des policiers enuniforme et par des hommes en civil,dans la rue, durant leur transfert etau poste. Certaines ont déclaré qu’on

les avait forcées à se dévêtir et àeffectuer des exercices physiquesdevant des policiers qui auraientproféré des paroles humiliantes etdes menaces sexuelles. Dans denombreux cas, les personnesarrêtées n’ont pas été autorisées àcontacter l’avocat de leur choix ni àdire à leur famille où elles setrouvaient. Détenues dans des locauxsurpeuplés où régnaient desconditions sanitaires déplorables,elles n’ont reçu ni eau ni nourritureen quantité suffisante.

La culture de l’impunité persisteen Moldavie, bien que les autoritésaient assuré que toutes les allégationsde torture et d’autres brutalitéspolicières feraient l’objet d’uneenquête. Depuis les événements du7 avril, des avocats ont expliqué àAmnesty International que certainsde leurs clients n’avaient pas portéplainte par crainte de représailles dela part de la police ou parce qu’il leurparaît peu probable qu’une suite soitdonnée à leur plainte. Une personnea demandé à Amnesty Internationalde ne pas mentionner son cas cardes policiers surveillaient sondomicile.

AGISSEZVeuillez engager le procureur général deMoldavie à veiller à ce que toutes lesallégations de torture et d’autres mauvaistraitements perpétrés lors des événementsdu 7 avril fassent l’objet d’une enquêteexhaustive et indépendante, et que lesresponsables présumés soient déférés à lajustice. Demandez-lui de veiller à ce quetoute personne qui a été, de façon prouvée,victime de violations des droits humainsobtienne pleinement réparation, et à ceque celles et ceux qui déposent une plaintebénéficient d’une protection contre lesactes d’intimidation ou de représailles.

Veuillez écrire au procureur général :Prosecutor General26 Mitropolit Banulescu-Bodoni Str.MD 2005, Chi!in"u, Moldavie

Pour en savoir plus, rendez-vous surhttp://snipr.com/rnyz7

TORTURE ET BRUTALITÉSPOLICIÈRES EN MOLDAVIE

7 avril 2009. Policiers antiémeutesdevant le bâtiment présidentiel enMoldavie

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Privés d’éducation, de soins médicaux, de logement et d’autres bienset services indispensables, et exposés à l’insécurité, ceux et cellesqui vivent dans la pauvreté ne disposent pas des bases essentielles

permettant de vivre dans la dignité. Exclus et ignorés, ils ne sont pas enmesure d’améliorer leur existence. Ne pouvant bénéficier d’une écouterespectueuse ni influencer le cours des événements, ils sont menacés denouveaux dangers et de privations accrues, et s’enfoncent dans la spiraledescendante de l’appauvrissement. De telles situations se reproduisentpartout, parmi les villageois du Bangladesh, les femmes de CiudadJuárez, les victimes de violences en Afrique du Sud, la minorité romd’Europe ou encore les peuples indigènes d’Amérique.

Ce qui se dégage de tous ces exemples, c’est un problème depouvoir et, plus précisément, le sentiment d’impuissance que ressententles plus démunis face aux événements et aux personnes dont dépendleur vie quotidienne. Les pauvres n’ont pas la capacité d’obtenir leséléments nécessaires pour vivre dignement, pour gérer l’insécurité, pourdemander des comptes aux institutions dont les décisions affectent leurvie, et pour jouer un rôle actif dans la société.

Pour reprendre les propos de Muhammad Yunus, mon compatriotequi a obtenu le prix Nobel de la paix grâce à son travail novateur visant àéradiquer la pauvreté par le biais du microcrédit : « Parce que lapauvreté prive les gens de tout contrôle, même minimal, sur leur destin,elle constitue une négation absolue des droits humains. »

En 1999-2000, la Banque mondiale a consacré aux populationsdémunies une étude extrêmement exhaustive à laquelle ont participé60 000 personnes dans 20 pays et qui révèle, elle aussi, un sentimentd’impuissance généralisé. Le rapport qui en est issu, Voices of the Poor,conclut :

« Du point de vue des personnes vivant dans la pauvreté, la notion demal-être ou de mauvaise qualité de vie ne se réduit pas à la pauvretématérielle. Elle comprend de multiples dimensions, toutes liées les unesaux autres. La combinaison de ces dimensions crée et perpétuel’impuissance, qui consiste en une absence de liberté de choix et d’action ».

Ce rapport recense plusieurs aspects qui caractérisent la vie despersonnes démunies ; on peut citer l’insécurité, le rejet infligé par lesinstitutions officielles ou encore le fait de ne pas pouvoir s’exprimer etd’être ignoré. Il explique :

« Bien que chaque aspect de la pauvreté ait son importancespécifique, il est encore plus important de comprendre que ces aspectsconstituent un maillage puissant. Ils s’associent pour créer, pérenniseret accroître l’impuissance et les privations. »

Si cette description de la réalité quotidienne des personnesdémunies est correcte, il est donc manifeste que l’enjeu principal n’estpas leur enrichissement mais leur acquisition d’une capacité d’agir.

C’est pour cette raison que j’insiste pour définir la pauvreté commeune question liée aux droits humains, dont le traitement le plus efficacepasse par le respect de ces droits. En posant la question de la pauvretéen termes de droits humains, on jette les bases d’un système derenforcement des moyens d’action des détenteurs de droits (lespersonnes vivant dans la pauvreté) et d’un système deresponsabilisation des parties auxquelles incombent des obligations(celles qui exercent un pouvoir sur les personnes démunies) afin queces droits soient respectés et protégés. En affirmant leurs droits, lespauvres se placent au centre du débat et acquièrent la digniténécessaire pour lutter contre les facteurs qui les maintiennent dans ledénuement. En déterminant les obligations des instances responsables,nous exigeons qu’elles agissent conformément aux normesuniversellement reconnues, plutôt qu’en s’appuyant sur les forces dumarché. Il est aujourd’hui de bon ton de parler de « prestataires deservice » pour désigner les organismes gouvernementaux, mais ceux-cidoivent être considérés comme des instances responsables, tenues deremplir certaines obligations concernant des droits spécifiques. Celarenforce le lien de responsabilité entre le gouvernement et les citoyens.Dans cette optique, il ne fait aucun doute que l’éradication de lapauvreté doit être abordée sous l’angle des droits humains : si ces droitsétaient protégés et concrétisés, on pourrait combattre les violations quicontribuent à créer et à pérenniser la pauvreté.

Les droits humains permettent aux personnes ignorées de faireentendre leur voix. Toutes les personnes ont le droit d’exprimerlibrement leurs opinions, de s’organiser, de se réunir pacifiquement etde faire connaître ces opinions. Les droits humains imposent auxgouvernements la transparence et l’obligation de répondre de leursactes, afin que les gens soient informés et puissent participeractivement et efficacement aux prises de décisions. De toute évidence,pour que les droits humains soient respectés, il faut que les dirigeantssoient élus démocratiquement et soient véritablement responsablesdevant leurs électeurs. Si c’est le cas, comme je le développerai plustard, nous avons beaucoup plus de chances de remporter la bataillecontre la pauvreté.

De même, les privations auxquelles sont confrontées les personnesdémunies sont une négation de leurs droits. Pour vivre dans la dignité,tout être humain doit avoir accès à une eau salubre, à des soinsmédicaux, à l’éducation, à la nourriture et disposer d’un toit. Ceséléments représentent non seulement des besoins fondamentaux, maisaussi bien plus que cela : des droits économiques, sociaux et culturelsuniversellement reconnus. La Déclaration universelle des droits del’homme (DUDH) et d’autres textes internationaux proclament cesdroits, ainsi que les droits à la liberté d’expression et de religion et à

S’ILS SONT PROTÉGÉS ET CONCRÉTISÉS, LES DROITS HUMAINS PEUVENT PRÉSERVER DE L’INSÉCURITÉ, DE L’EXCLUSION ET DE L’INÉGALITÉ LESPERSONNES VIVANT DANS LA PAUVRETÉ, ET PERMETTRE DE LUTTER CONTRE LES VIOLATIONS QUI CONTRIBUENT À CRÉER ET À PÉRENNISER LAPAUVRETÉ. DANS CET EXTRAIT DE SON NOUVEAU LIVRE INTITULÉ THE UNHEARD TRUTH, LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE D’AMNESTY INTERNATIONAL,IRENE KHAN, EXPLIQUE EN QUOI LA PAUVRETÉ CONSTITUE DANS LE MONDE ACTUEL LA PLUS GRANDE CRISE EN MATIÈRE DE DROITS HUMAINS.

PLUS DE DROITS HUMAINS = MOINS DE PAUVRETÉ

PAUVRETÉ ET DROITSHUMAINS UNE VÉRITÉ PASSÉE

SOUS SILENCE

LES ACTIONSCONCRÈTES VISANTA PROTÉGER LESDROITS DESPERSONNESDÉMUNIES SONTBIEN TROP RARES

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UNE VÉRITÉ PASSÉESOUS SILENCEPLUS DE DROITS HUMAINS =MOINS DE PAUVRETÉ

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Une file d’attente pour obtenir de l’eau àMohammadpur (Dhaka, Bangladesh, mai 2008). ©

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DISPONIBLE PARTOUT OÙ L’ON VEND DES LIVRES, LES DROITS D’AUTEUR ÉTANT REVERSÉS EN TOTALITÉÀ AMNESTY INTERNATIONAL. POUR EN SAVOIR PLUS : WWW.THEUNHEARDTRUTH.ORG

l’égalité. La grande majorité des gouvernements dumonde ont adhéré à des traités contraignants qui lesengagent à concrétiser ces droits, mais beaucoup encontestent toujours la validité. Dès que l’on reconnaîtles droits économiques et sociaux, la satisfaction desbesoins fondamentaux relève clairement du systèmenational et international d’obligations imposées auxÉtats, et tous sont alors en mesure d’exiger que cesbesoins soient satisfaits.

Les droits humains préservent de l’insécurité carils fournissent des protections et des garanties contre l’exercice arbitraire dupouvoir d’État. Ils enjoignent également à l’État de protéger les personnesde tout abus de pouvoir, qu’il soit commis par l’employeur sur le lieu detravail, par le responsable d’un groupe ou par le conjoint dans le cerclefamilial. De surcroît, les droits établissent l’égalité devant la loi. Ainsi, lespauvres peuvent compter, tout comme les riches, sur une procédureéquitable et leurs biens, aussi peu abondants soient-ils, sont protégéscontre toute saisie injustifiée. Certains droits à la protection sociale sontgarantis par la Déclaration universelle. Ils obligent l’État à mettre en placeun filet de sécurité afin de sauvegarder les moyens de subsistance despersonnes touchées par la maladie ou le chômage.

Enfin, les droits humains permettent de combattre l’exclusion etl’inégalité car ils obligent les puissants de ce monde à agir sans partipris ni favoritisme. Les droits humains universels sont fondés sur lepostulat d’une humanité commune, tel que le proclame l’article premierde la Déclaration universelle : « Tous les êtres humains naissent libres etégaux en dignité et en droits. » Quel appel plus puissant pourrait-onlancer pour défier l’intolérance et les préjugés à l’œuvre dans le monde ?

Cependant, les actions de protection des droits doivent intervenirsimultanément dans les quatre domaines que sont les privations, l’insécurité,l’exclusion et l’impossibilité de se faire entendre ; tous ces problèmes sont eneffet liés, et les différents éléments de la réponse apportée se renforcent doncmutuellement. Ainsi, si l’on assure la sécurité de personnes dont la vie ou lesmoyens de subsistance étaient menacés et si l’on met fin à desdiscriminations, ces personnes obtiennent à la fois la possibilité de satisfaireleurs besoins et la latitude de réclamer une action des gouvernements dansles domaines où cela est nécessaire. Néanmoins, une action menée dans uneseule direction sera insuffisante. Une intervention visant uniquement à créerun espace démocratique peut occulter le fait que les besoins fondamentauxde certaines personnes demeurent insatisfaits, même dans une véritabledémocratie représentative. Améliorer l’éducation des filles sans aborder ladiscrimination contre les femmes ne permettra pas de lutter contre laféminisation de la pauvreté. Si les États ne s’attaquent pas réellement à laviolence dans les quartiers pauvres, comment les personnes qui y viventpourront-elles travailler ou aller à l’école ?

En défendant l’idée qu’il faut s’appuyer sur les droits humains pourmettre fin à la pauvreté, je ne prétends pas faire preuve d’originalité.Nombreux, au sein des gouvernements, aux Nations unies et ailleurs, sontceux qui estiment que les droits sont l’instrument du combat contre lapauvreté dans le monde. La grande majorité des États ont ratifié destraités internationaux par lesquels ils s’engagent à concrétiser les droits deleurs citoyens à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à des soins médicaux,une éducation et un logement corrects. La Déclaration universelleproclame ces droits depuis 1948, et les traités enjoignent aux États decoopérer afin d’extraire progressivement leurs citoyens de la pauvreté.L’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a promis en

1996 que les Nations unies incluraient dorénavant les droits humainsdans toutes leurs activités liées au développement. Les agences desNations unies, de nombreux États et d’autres instances, notamment –dans une mesure limitée – la Banque mondiale, ont adopté des politiquesrelatives aux droits humains afin de lutter contre la pauvreté et/ou se sontengagés à utiliser des « approches fondées sur les droits ». Ce ne sont làque de bonnes nouvelles. Alors, où est le problème ?

En réalité, la reconnaissance de l’importance des droits dans la luttecontre la pauvreté n’est pas complète et les actions qui en résultent sontinsuffisantes. L’idée de s’appuyer sur les droits humains pour combattre lapauvreté ne fait pas l’objet d’un consensus international. Ni la Chine ni lesÉtats-Unis – les deux puissances qui exercent une énorme influence surl’orientation de la politique mondiale – ne reconnaissent les droitshumains dans leur intégralité. La Chine refuse de ratifier le Pacteinternational relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), contestant ainsil’importance de ces libertés et de la notion d’un gouvernement qui renddes comptes. Les États-Unis refusent de ratifier le Pacte internationalrelatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), contestantainsi la notion d’une obligation de l’État quant aux besoins essentiels despersonnes. Comment ce cercle vicieux de violations qui renforce lapauvreté peut-il être rompu si les droits ne sont pas proclamés dans leurtotalité par les grandes nations du monde ?

Même dans les pays où l’ensemble des droits sont reconnus, lesactions concrètes visant à protéger ceux des personnes démunies sontbien trop rares. Lorsque ces droits sont invoqués, l’éradication de lapauvreté constitue la plupart du temps un impératif moral sans obligationde fond imposant aux responsables de modifier leurs pratiques. Lorsqueces droits sont intégrés à des stratégies de développement, celles-ci nefont généralement pas référence à l’obligation de rendre des comptes quiincombe aux gouvernements, aux entreprises et aux institutionsinternationales.

La Déclaration du millénaire, adoptée en 2000 par les Nations unies,parle le langage des droits face à la pauvreté dans le monde. Cependant,la manière dont les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)– les objectifs concrets fixés pour mettre en pratique les engagements prisdans la Déclaration – se sont traduits en actions concrètes exemptepratiquement les États de toute obligation de s’attaquer à ladiscrimination, de protéger les droits des personnes démunies às’organiser ou encore de soumettre le processus de développement à unexamen attentif de la part des personnes concernées.

Bien que des politiques aient été mises en place, très peu destratégies de développement intègrent véritablement les droits de manièresignificative, même dix ans après le premier appel du secrétaire généraldes Nations unies. À force de privilégier la rhétorique et d’attacher peud’importance au recours aux droits humains, on ne s’intéresse guère à laresponsabilisation des gouvernements, des donateurs et des institutions,et encore moins au pouvoir d’agir des personnes vivant dans la pauvreté.

La persistance de la pauvreté, qui empêche des milliards depersonnes de mener une vie épanouie, révèle des atteintes aux droitshumains de grande envergure ; non seulement, en effet, les personnesdémunies sont privées des biens et des services nécessaires pour vivredans la dignité, mais de plus cette situation constitue souvent le signed’une négation de leurs droits à l’égalité, à la protection sociale et à uneparticipation pleine et entière à la vie publique. Les personnes pauvresn’ont pas plus de droits que quiconque ; elles ont les mêmes droits etceux-ci doivent être respectés.

LES DROITSHUMAINS

PERMETTENT DECOMBATTRE

L’EXCLUSION ETL’INEGALITÉ CAR ILS

OBLIGENT LESPUISSANTS DE CE

MONDE À AGIR SANSPARTI PRIS NIFAVORITISME

Image : © Tanvir Ahmed/www.majorityworld.com/StillPictures

Cet extrait a été traduit de l’anglais exclusivement pour LE FIL. La version française de The Unheard Truth: Poverty and Human Rights pourra varier pour des raisons liées à la traduction.

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INTERVIEW

Q QUELS SONT, SELON VOUS, LES PRINCIPAUX OBSTACLES AUXQUELS ON SE HEURTE DANSLA LUTTE CONTRE LES ATTEINTES AUX DROITS HUMAINS EN IRAN ?

R À l’heure actuelle, c’est l’exploitation de la religion. Lorsque desviolations des droits humains sont commises et que les gens protestentcontre ces violations, le gouvernement iranien les justifie toujours eninvoquant l’islam. J’ai lu beaucoup d’ouvrages sur l’islam au cours destrente dernières années, et j’ai prouvé aux membres du gouvernement quece qu’ils sont en train de faire n’y était pas conforme. Et c’est toujours leplus grand obstacle que je rencontre.

Q SI VOUS POUVIEZ TRANSFORMER UNE CHOSE DANS CE PAYS, SUR QUOI AGIRIEZ-VOUS ?

R Sur le fanatisme. Les gens qui pensent qu’ils sont les seuls à détenir lavérité, que leurs idées et leur religion sont meilleures que celles des autres.Il est toujours difficile de travailler avec ce genre de personnes. Elles sonthermétiques au reste du monde.

Q QUELLES CONSÉQUENCES VOTRE ACTION A-T-ELLE SUR VOTRE VIE ET VOTRE FAMILLE ?

R J’ai toujours essayé de séparer mon travail et ma vie. J’ai deux filles et jeles ai élevées de façon traditionnelle, elles savent tenir un intérieur ets’occuper des enfants. Les droits humains commencent au sein du foyer.Je ne pense pas qu’il faille négliger sa famille sous prétexte que l’on veutaider l’humanité. Je travaille de 6 heures du matin jusqu’à 20 h 30 [mais],lorsque je rentre à la maison, je suis une épouse et une mère.Néanmoins, une de mes filles a suivi mes traces, elle estmaintenant avocate.

Q QU’EST-CE QUI VOUS PERMET DE GARDER VOTRE MOTIVATION QUAND LESTEMPS SONT DIFFICILES ?

R Lorsque vous êtes convaincue d’être sur le bon chemin, vous lesuivez avec davantage de détermination. Par ailleurs, je suismusulmane, je crois en Dieu, et cela m’aide aussi.

Q AVEZ-VOUS UN MESSAGE POUR NOS LECTEURS ?

R Les droits humains peuvent être résumés ainsi : ce que l’on veutpour soi, on doit le vouloir pour les autres. Et ce que l’on ne veutpas pour soi, on ne doit pas le vouloir pour les autres.

Q QUEL EST L’ENSEIGNEMENT LE PLUS IMPORTANT QUE VOUS AYEZ RETIRÉ DEVOTRE ACTION MILITANTE ?

R J’ai appris combien le monde est petit. Et combien tous nosdestins individuels sont liés les uns aux autres. Nous ne pouvonsêtre indifférents à ce qui se passe dans d’autres régions du monde.

Shirin Ebadi est avocate et défenseure des droits humains.Elle est la première femme iranienne à avoir été nomméejuge, un poste qu’elle a perdu après la révolution islamique de1979. Elle a cofondé le Centre de défense des droits humainsen 2001. En 2003, elle a reçu le prix Nobel de la paix pour sontravail en faveur de la démocratie et des droits humains.

LORSQUE VOUS ÊTES CONVAINCUED’ÊTRE SUR LE BON CHEMIN,

VOUS LE SUIVEZ AVECDAVANTAGE DE DÉTERMINATION

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STRUCTUREZ VOTRE MESSAGE" La mention de l’objet est indispensable. Il permet audestinataire de décider s’il va ou non lire votre message. " Faites figurer les éléments principaux dès les toutespremières lignes du message. C’est la partie que lesdestinataires sont le plus susceptibles de lire. " Découpez votre message en courts paragraphes,n’excédant pas quatre lignes chacun.

LE CONTENU DE VOTRE MESSAGE" Mentionnez clairement Amnesty International àpropos du sujet que vous abordez." Personnalisez vos messages. Modifiez la formulationet le contenu afin de les adapter aux différents destinataires concernés. Personnalisez les salutations etinsérez le nom des destinataires.

" Utilisez des termes que les destinataires peuventcomprendre et qui peuvent les faire réagir." Proposez toujours des liens, qui permettentd’obtenir davantage d’informations. Suggérez auxdestinataires des moyens d’en savoir plus ou des’impliquer." Veillez à la simplicité du message. N’envoyez pasd’images ou de pièces jointes de gros volume. Essayezplutôt d’envoyer les liens vers ces fichiers.

APPEL À L’ACTION" Indiquez aux destinataires quelle action vousvoudriez qu’ils entreprennent et mentionnez toutes lesdates clés. Faites figurer deux fois votre appel à l’action :en début et en fin de message. " Demandez aux destinataires de diffuser votremessage, mais uniquement auprès d’amis ou de contactsbien choisis.

SENDING YOUR EMAIL " Protégez vos destinataires. Ne faites pas figurer tousles destinataires dans le champ « À » ; utilisez plutôt lechamp « Cci ». Ainsi, personne ne pourra copier leursadresses électroniques et en faire mauvais usage." Veillez à ce que votre liste de contacts resteconfidentielle et protégée. Ne la partagez avec personne. " Établissez une liste de soutiens/contacts.Demandez-leur toujours leur adresse électronique etexpliquez-leur à quoi elle va vous servir. N’incluez que lespersonnes qui ont accepté de recevoir des messages devotre part. " Envoyez un message de test. Vérifiez que le format estcorrect et que tous les liens fonctionnent avant de l’envoyer." Envoyez votre message au format texte normal. Il estplus personnel que le format HTML et moins susceptibled’être rejeté en tant que courrier indésirable. N’utilisezpas de marges larges car le message ne s’afficherait pascorrectement dans la boîte de réception des destinataires. " N’envoyez pas de messages non sollicités en masse(spam). N’ajoutez pas de contacts à votre liste sans leurpermission.

SUIVEZ VOTRE COURRIER ÉLECTRONIQUE" Établissez une stratégie. Soyez prêt à répondre àtoutes les questions et demandes des destinataires.Réfléchissez à ce que vous pouvez faire lorsque despersonnes ne réagissent pas à votre message. " Ne bombardez pas les destinataires d’informations ;n’envoyez un message que lorsque cela est nécessaire etopportun.

Certaines des informations figurant dans cet article sontissues de Message-in-a-box (Tactical Technology) :www.messageinabox.tacticaltech.org/

Des visiteurs du Salon du livre d’Ekushe, auBangladesh, s’inscrivent pour devenir cybermembres(février 2009). Ils ont été informés de cetévénement par courrier électronique.

VOTRE COMPTE DE MESSAGERIE ÉLECTRONIQUE EST UNPRÉCIEUX OUTIL DE MILITANTISME QUI VOUS PERMET

D’ATTEINDRE DIRECTEMENT DES DÉCIDEURS ET D’AUTRES PERSONNES. EN ENVOYANT DES COURRIELS, VOUS DIFFUSEZ VOTRE MESSAGE ETSUSCITEZ UNE PRISE DE CONSCIENCE RAPIDEMENT ET À MOINDRE COÛT. EN CLIQUANT SUR UN BOUTON, VOUS POUVEZ ENVOYER UN MESSAGE À UNGRAND NOMBRE DE PERSONNES, QUI PEUVENT ENSUITE LE TRANSMETTRE À D’AUTRES TOUT AUSSI FACILEMENT.

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COMMENT MILITER PAR COURRIER ÉLECTRONIQUE

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LE FIL[ OCT/NOV 09 ]JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT

LES ÉTATS QUI CONDAMNENT À MORTDES MINEURS DÉLINQUANTS VIOLENT LEDROIT INTERNATIONAL RELATIF AUXDROITS HUMAINS. À L’OCCASION DE LAJOURNÉE MONDIALE CONTRE LA PEINEDE MORT, LE 10 OCTOBRE, AGISSEZ ENFAVEUR DE LA FIN DES EXÉCUTIONS DEMINEURS DÉLINQUANTS.

Delara Darabi, vingt-deux ans, Iranienne,déclarée coupable d’un crime qu’elle auraitcommis à l’âge de dix-sept ans, a été pendue

en mai 2009. Les autorités n’ont pas tenu comptedu sursis de deux mois qui lui avait été accordédeux semaines auparavant par le responsable dupouvoir judiciaire, et son avocat n’a pas étéinformé, comme l’exige la législation, quarante-huitheures avant la date prévue. « Oh mère, je vois lacorde du bourreau devant moi, a-t-elle dit à sesparents au téléphone le jour de son exécution.Sauvez-moi, je vous en supplie ! »

Delara Darabi avait été reconnue coupable dumeurtre d’une parente en 2003, alors qu’elle avaitdix-sept ans. Elle a d’abord avoué ce crime,pensant qu’elle pouvait épargner la potence à sonpetit ami, puis elle est revenue sur ses aveux. Lestribunaux ont refusé d’examiner des élémentsnouveaux qui prouvaient, selon son avocat, qu’ellene pouvait pas avoir commis le meurtre. Après sonarrestation, en 2003, Delara Darabi avait étéincarcérée à la prison de Rasht, dans le nordde l’Iran.

L'application de la peine de mort (qui consisteen la suppression d’une vie humaine par l’État)aux mineurs délinquants (les personnescondamnées pour des crimes commis alorsqu’elles avaient moins de dix-huit ans) est

COULOIR DE LA MORT

En mai 2009, Amnesty International Pologne semobilise pour déposer des fleurs devant l’ambassaded’Iran à Varsovie. Delara Darabi, mineure délinquante,a été exécutée le 1er mai alors que le responsableiranien du pouvoir judiciaire lui avait accordé deuxmois de sursis.

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DES JEUNES DANS LE

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totalement prohibée par le droit international relatifaux droits humains. L’article 37 de la Conventiondes Nations unies relative aux droits de l'enfantétablit clairement que « ni la peine capitale nil'emprisonnement à vie sans possibilité delibération ne doivent être prononcés pour lesinfractions commises par des personnes âgées demoins de dix-huit ans. » Cette convention a étésignée par tous les pays siégeant aux Nationsunies. Seuls les États-Unis et la Somalie ne l’ontpas ratifiée. Quatre pays exécutent encore de nosjours des mineurs délinquants : l’Arabie saoudite,l’Iran, le Soudan et le Yémen.

En 2008, au moins huit jeunes de moins devingt ans ont été exécutés en Iran ; lesinformations disponibles indiquaient que 140 autres,peut-être davantage, étaient dans l’attente de leurexécution. Au Soudan, quatre adolescents de dix-sept ans seraient actuellement jugés pour leurparticipation présumée aux attaques menéescontre Khartoum par des rebelles en mai 2008.S’ils sont déclarés coupables, ils risquent la peinede mort. Selon la rapporteuse spéciale sur lasituation des droits de l'homme au Soudan, ungarçon de dix-sept ans et un autre qui en aprobablement seize ont été condamnés à mort,respectivement en juillet et en août 2008, pouravoir pris part aux attaques. Au Yémen, un mineurdélinquant a été exécuté en 2007 et un autre setrouve toujours dans le couloir de la mort, alorsmême que la législation nationale interditl'application de la peine capitale contre lesmineurs délinquants.

Cinq mineurs délinquants ont été exécutésdans le monde entre janvier et août 2009 : troisen Iran et deux en Arabie saoudite.

IRAN : DE VAINES PROMESSESEn Iran, les adolescents qui sont sous le coupd’une condamnation à mort sont bien souventmaintenus en détention jusqu’à ce qu’ils aient

dix-huit ans. Il arrive qu’un recours aboutissedurant cette période. Certains voient leurcondamnation annulée et sont remis en libertéaprès un nouveau procès ; quand l’affaire relèvede la réparation, ou qisas, certains condamnésobtiennent le pardon de la famille de la victimeet se voient réclamer en échange le paiement dela diya (prix du sang). D’autres sont exécutés.

Lorsque l’Iran a ratifié la Convention relativeaux droits de l’enfant, cet État a émis uneréserve de grande portée en prévoyant « de nepas appliquer les dispositions ou articles de laConvention qui sont incompatibles avec les loisislamiques ». Le Comité des droits de l'enfant del’ONU, organe qui surveille l’application dutraité, a précisé en 2000 qu’il craignait que cetteréserve « n'annule potentiellement nombre dedispositions de la Convention ». Les objectionsformulées par l’Iran ne sont à vrai dire pasacceptables d’un point de vue juridique, au

regard de l’interdiction absolue d’exécuter unmineur délinquant, que ce soit avant ou aprèsson dix-huitième anniversaire.

Les autorités judiciaires ont affirmé àplusieurs reprises que la peine de mort ne seraitplus appliquée aux mineurs délinquants. Cespromesses n’ont pas été suivies d’effet. Depuis1990, au moins 44 mineurs délinquants ont étéexécutés dans le pays (dont trois au moins en2009), malgré la ténacité et la détermination desdéfenseurs iraniens des droits humains quimènent campagne contre cette pratique.

Les données les plus récentes dont disposeAmnesty International indiquent qu'au moins140 mineurs délinquants sont actuellement sousle coup d’une peine capitale en Iran. Il s’agit làd’un chiffre minimum car les autorités nefournissent pas toujours tous les éléments surles condamnations à mort. De plus, certainscondamnés ont peut-être été exécutés depuisqu’Amnesty International a eu connaissance deleur cas.

Trois mineurs délinquants ont été exécutésdurant les six premiers mois de 2009.

ARABIE SAOUDITE : LE VOILE DU SECRETBien que l’Arabie saoudite soit partie à laConvention relative aux droits de l’enfant, elle nedispose pas de garanties absolues contrel’application de la peine capitale aux mineursdélinquants. Les juges ont le pouvoir de déciderde l’âge auquel un enfant devient majeur, et doncde l’âge de la responsabilité pénale. Des mineursdélinquants peuvent ainsi être condamnés à mort.

En 2001, puis en 2006, le Comité des droitsde l'enfant a demandé à l'Arabie saoudite de« prendre des mesures immédiates pour fairecesser et abolir, par la loi, l’imposition de la peine

Des sections d’Amnesty International mènent uneaction à l’occasion de la Journée mondiale contre lapeine de mort, en octobre 2008. Dans le sens desaiguilles d’une montre : Corée du Sud, Népal, Japonet Maroc.

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LE FIL[ OCT/NOV 09 ]JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT

de mort pour des crimes commis par despersonnes de moins de dix-huit ans ». Legouvernement serait en train de préparer une loiportant l'âge de la majorité à dix-huit ans, mais onne sait pas si cette disposition empêcheral’application de la peine capitale aux mineursdélinquants. Pendant ce temps, descondamnations à mort continuent d’êtreprononcées contre eux.

Le gouvernement saoudien a affirmé en 2006que la peine capitale n'était pas appliquée à desmineurs délinquants. Amnesty International acependant recueilli des informations surplusieurs cas de jeunes gens condamnés à mortet, pour certains, exécutés. Dhahian Rakan alSibaii a été décapité le 21 juillet 2007 à Taïf,dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Il avait environseize ans au moment du crime pour lequel il aété condamné. Parmi les prisonniersactuellement sous le coup d’une condamnation àmort en Arabie saoudite, sept au moins seraientdes mineurs délinquants.Le chiffre réel est peut-être plus élevé,cependant, car la justice pénale saoudiennefonctionne dans le plus grand secret.

Amnesty International appelle tous les paysqui ont ratifié la Convention relative aux droits del’enfant à respecter leurs engagementsinternationaux et à mettre un terme auxexécutions de mineurs délinquants.

À l’occasion du vingtième anniversaire del’adoption de la Convention relative aux droits de

l’enfant, la Coalition mondiale contre la peine demort, dont Amnesty International fait partie, lanceune pétition demandant l'arrêt des exécutionsdes mineurs délinquants.

JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT La Journée mondiale, qui se déroule le10 octobre, a cette année pour thème « Éduquerà l'abolition ». Un certain nombre d’outilspédagogiques ont été élaborés à destination deslycéens et des étudiants en droit. La Coalitionsouhaite faire comprendre aux jeunes pourquoi lapeine de mort constitue une atteinte aux droitsfondamentaux, pour que les citoyens de demaindisposent des outils permettant de faireprogresser la campagne pour l'abolition.

Fondée en mai 2002, la Coalition mondialecontre la peine de mort réunit 96 organisationsde défense des droits humains, ordres desavocats, syndicats et collectivités locales etrégionales, soudés par leur volonté commune dedébarrasser le monde de la peine capitale.

Depuis la création de la Journée mondiale, en2003, des centaines d’initiatives – débats,concerts, conférences de presse, manifestations,pétitions, activités culturelles et pédagogiques –ont été organisées dans plus de 60 pays, sur tousles continents.

La Journée mondiale sera suivie, le30 novembre, de Villes pour la vie, unemanifestation organisée par la communauté deSant’Egidio, qui est basée à Rome. Villes pour lavie est une manifestation annuelle où desbâtiments publics et d’autres lieux dans des villesdu monde entier sont illuminés, en signe deproclamation de la valeur de la vie et dedénonciation de la peine capitale. Cettemanifestation marque aussi l’anniversaire del'abolition de la peine de mort dans le duché deToscane (nord de l'Italie), en 1786. La Toscane aété la première entité politique à prononcerl'abolition. Les groupes et sections d’Amnesty

International sont invités à collaborer avec lacommunauté de Sant’Egidio pour l’organisationau niveau local des manifestations de Villes pour lavie cette année.

AGISSEZAssociez-vous à la campagne pour mettre fin auxexécutions de mineurs délinquants en signant la pétitionsur www.worldcoalition.orgÀ l'occasion de la Journée mondiale contre la peine demort, engagez-vous pour aider à une meilleurecompréhension du problème chez les jeunes et lesétudiants.

Rendez-vous sur www.worldcoalition.org et téléchargez lematériel pédagogique et les outils de campagne suivants :1. Guide pédagogique comprenant des activités destinéesaux jeunes âgés de quatorze à dix-huit ans, disponible enanglais, français et italien. 2. Module de cours sur la peine de mort destiné auxétudiants en droit, disponible en anglais.3. Kit de campagne contenant des conseils, des exempleset d’autres informations essentielles pour ceux quisouhaitent organiser une manifestation le 10 octobre àl’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort.

Rassemblement silencieux d’Amnesty InternationalHong Kong lors de la campagne de Villes pour la vie- Villes contre la peine de mort, novembre 2005.

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L’Atomium de Bruxelles (Belgique) illuminé àl’occasion de Villes pour la vie, un événement annuelorganisé par des groupes d’opposants à la peine demort. Le message « Non à la peine de mort » a étéprojeté en plusieurs langues sur l’édifice.

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Quelque 200 habitants de St.Catherine, Gravel Heights etTredegar Park, à Kingston, ont

fui leur domicile le 7 décembre 2008après avoir reçu un ultimatum. Deshommes armés avaient menacé deles tuer s’ils ne quittaient pas leurfoyer. Sur des séquences vidéo, onvoit des policiers qui regardent lesgens fuir sans même essayerd’intervenir. « Les maisons de ceuxqui n’ont pas voulu partir ont étébrûlées. Au moins 18 maisons ont étéincendiées », a expliqué un habitantà Amnesty International. Les autoritésont finalement pris des mesures afind’assurer une certaine sécurité et ontenvoyé la troupe sur place. À la mi-mars, la plupart des résidents étaientrentrés chez eux. Beaucoup ontretrouvé leur maison saccagée.

Les zones urbaines défavoriséesen Jamaïque connaissent un taux de

criminalité violente imputable engrande partie à des bandescriminelles et comptant parmi les plusforts du monde. Depuis desdécennies, les habitants de ces zonessubissent à la fois la terreur que fontrégner ces gangs et les interventionsbrutales de la police. Tous leséléments d’information disponiblesmontrent que ces hommes et cesfemmes continuent de se voir privésde la protection effective de l’État.Pour la seule année 2008,1 835 personnes ont été tuées parballe ; 224 de ces homicides ont étécommis par la police.

La plupart des victimes de crimesviolents vivent dans des quartierspauvres et marginalisés, où le taux dechômage est élevé et les services debase très réduits. On s’accordegénéralement à penser que, pour êtreefficaces, les initiatives déployées

pour réduire la violence doiventadopter une approche globale, c’est-à-dire chercher à agir sur un largeéventail de facteurs à l’origine de laviolence persistante. Le gouver-nement jamaïcain a entamé uncertain nombre de réformes, quiprennent en compte plusieurs descauses principales de la violence. Laréforme de la police et celle de lajustice ont ainsi été lancées ; unecommission indépendante chargéed’enquêter sur les allégationsd’homicides commis par des policiersa par ailleurs été mise en place.

Une étape décisive doit désormaisêtre franchie. Avec la volonté etl’engagement politiques nécessaires,ces réformes peuvent amener leschangements indispensables pourrésoudre les problèmes graves dedroits humains qui se posent dans leszones urbaines défavorisées. Amnesty

International demande aux autoritésjamaïcaines et aux gouvernementsdonateurs de faire en sorte que lesréformes soient mises en œuvre sansattendre, et de saisir l’occasion quileur est donnée de changer véri-tablement les choses pour des milliersde Jamaïcains dont le droit de vivredans la dignité et la sécurité estactuellement bafoué.

AGISSEZ Signez la carte postale de l’encart etenvoyez-la au Premier Ministre de laJamaïque, Bruce Golding, pour luidemander de mettre en œuvre rapidement l’intégralité des réformes.

Pour plus d’information sur la crise de lasécurité publique en Jamaïque :http://snipr.com/rnyxe

«J e reçois des menaces de mort et mon fils de neuf ansa été victime d’une tentative

d'enlèvement, déclare Shahla, unedéfenseure des droits humains quidirige un foyer pour les femmesmenacées de violences. Les person-nes qui me menaçaient me faisaientclairement comprendre que je devaisfermer le centre d’accueil pourfemmes en danger, faute de quoi jesubirais de graves conséquences. »

Les violences contre les femmes,notamment les mariages d’enfants,les mariages forcés, les viols et lesviolences domestiques, restentendémiques en Afghanistan. Legouvernement s’était pourtant engagéil y a huit ans à protéger et àpromouvoir les droits des femmesdans le pays.

Les défenseures des droitshumains jouent un rôle essentiel dansla protection et la promotion des droitsdes femmes, par exemple en assurantle fonctionnement de centres d’accueil

pour les femmes en danger, eneffectuant un travail de sensibilisationau sujet des mariages d’enfants ou desmariages forcés et en proposant desprogrammes d'éducation et desservices de planning familial. Mais,bien que des initiatives importantesaient été prises au niveau national,avec notamment l’adoption d’unenouvelle Constitution qui réaffirmel’égalité des droits entre hommes etfemmes, ces militantes se trouventmenacées.

Beaucoup sont en butte à desactes d’intimidation et sont prises pourcibles par les fractions conservatricesde la société, notamment certainsmembres du gouvernement, lestalibans et d’autres forces opposéesaux autorités, qui considèrent – à tort– que l’action des défenseures desdroits humains remet en questionl’ordre social et religieux del’Afghanistan. D’autres sont agresséespar des membres de leur famille quisont gênés par leur franc-parler. Ces

militantes sont souvent exposées à desdangers physiques – attaques à l’acide,enlèvements et menaces de mort,notamment. Certaines ont fui le paystandis que d’autres ont été tuées pours’être exprimées haut et fort.

La police, les tribunaux et les jirgaslocales (assemblées tribales) ne sepréoccupent pas souvent des plaintesdéposées par les femmes, et les auteursde violences sont rarement déférés à lajustice pour avoir agressé des femmesou porté atteinte à leurs droits. L’absencede volonté politique renforce le climatd’impunité et donne une légitimité à laviolence contre les femmes.

Les autorités afghanes et lacommunauté internationale n’ont passu créer un environnement sûr pourles femmes, même dans les zonescontrôlées par le gouvernement. Lasituation des femmes en général et desdéfenseures des droits humains enparticulier empire à mesure que lasituation en matière de sécuritése dégrade.

AGISSEZ Agissez maintenant en signant et enenvoyant la carte postale de l’encartcentral aux autorités afghanes, pour leurdemander de protéger les femmesdéfenseures des droits humains, etd’assurer dans la police et d’autresadministrations une meilleurecompréhension de leur travail.

LES MILITANTES AFGHANES DES DROITSHUMAINS PRISES POUR CIBLE

DROITS HUMAINS ET RÉFORMES RELATIVES À LA SÉCURITÉEN JAMAÏQUE

Sima Samar, présidente de la Commissionindépendante des droits de l’homme enAfghanistan, promotrice et militante desdroits humains, s'élève contre le mariagedes enfants en Afghanistan (2007).

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LE FIL[ OCT/NOV 09 ]COUP DE PROJECTEUR

Dans l’État d’Orissa (est del’Inde), des communautésautochtones adivasis voient leur

vie bouleversée par des projetsconcernant l’ouverture d’une mine etl’extension d’une raffinerie.

En avril 2009, les autoritésindiennes ont autorisé SterliteIndustries India Ltd (une filiale de lasociété Vedanta Resources Plc, dontle siège est au Royaume-Uni) etl'entreprise minière d'État OrissaMining Corporation à extraire de labauxite pendant les vingt-cinq annéesà venir dans les collines de Niyamgiri.Ces collines sont considérées commesacrées par le groupe dongria kondh,une communauté adivasi dont lasurvie économique, physique etculturelle est entièrement liée à ceterritoire. Ce groupe, qui compte8 000 membres, n’est présent quedans les collines de Niyamgiri. Ladestruction de cet environnement –qui, selon les Dongrias Kondhs, estinéluctable si le projet de mine aboutit– risque très fortement d’entraîner ladisparition de la communauté.

La Constitution indienne garantitla protection des Dongrias Kondhs etde leurs terres traditionnelles. Auterme d’une bataille juridique menéedurant quatre ans par des défenseursde l’environnement et d’autresmilitants, les tribunaux indiens onttoutefois accepté que des terresprotégées soient affectées au projetd’exploitation minière qui, selon lesDongrias Kondhs, va dévaster lescollines et, par conséquent, leurexistence.

Pendant ce temps, à Lanjigarh,village situé au pied des collines deNiyamgiri, des adivasis du groupemajhi kondh et d’autres populationsmarginalisées craignent le pire, car laVedanta Aluminium Ltd (sociétédétenue par Vedanta Resources Plc etSterlite) s’apprête à réaliser un projetvisant à multiplier par six la superficiede sa raffinerie d’alumine, déjàimplantée sur place. Plus de 800 familles du groupe majhi kondhet d’autres populations marginali-sées risquent de perdre dans cetteopération 1 340 hectares de terrecultivables. L’actuelle raffinerie a été

construite sur un terrain de750 hectares acquis il y a six ansauprès de plus d’un millier de famillesqui y pratiquaient leurs cultures.

Depuis l’entrée en activité de laraffinerie, il y a deux ans, lapopulation de Lanjigarh subit leseffets de la pollution de l'air et del'eau, et doit vivre constamment dansla poussière et le bruit produits parl’usine. « Nous avons perdu nosterres au profit de la raffinerie,déclare un habitant. Nous avons étéarrêtés parce que nous protestionscontre le projet. Nous pouvons àpeine respirer à cause de lapoussière produite par la raffinerie,qui fonctionne vingt-quatre heuressur vingt-quatre. Et maintenant, lesterres qui me restent vont être prisespour l’extension. »

AGISSEZVeuillez signer la carte postale del’encart et l’envoyer au Premier Ministre del’État d’Orissa, Naveen Patnaik. Voustrouverez d’autres supports d’action sur : http://snipr.com/rnyy3et http://snipr.com/rnyy9

DES ADIVASIS MENACÉS PAR DES PROJETSD’EXPLOITATION MINIÈRE EN INDE

D’ANCIENS PRISONNIERS POLITIQUESINTIMIDÉS ET PERSÉCUTÉS EN TUNISIE

Âgé de soixante-deux ans, SadokChourou a passé près de dix-huitannées de sa vie derrière les

barreaux en Tunisie. Il avait étécondamné pour son implicationprésumée dans un « complot » visantà renverser le gouvernement, imputéà l’organisation islamiste interditeEnnahda dont il était alors le président.

Il a été libéré sous condition ennovembre 2008. Le 3 décembre2008, moins d’un mois après être sortide prison, Sadok Chourou a toutefoisété arrêté de nouveau, puis con-damné à un an d'emprisonnementpour « maintien d’une organisationillégale ». La mesure de libérationconditionnelle dont il bénéficiait aalors été suspendue, portant à deuxans la durée de la peine de prison àpurger.

Avant d’être arrêté de nouveau,Sadok Chourou avait accordé desinterviews à la presse arabe, qui l’avaitinterrogé sur son séjour en prison etsur la situation politique en Tunisie. Ilavait à cette occasion exprimé lesouhait qu’Ennahda soit autorisée àreprendre ses activités.

Amnesty International considère

Sadok Chourou comme un prisonnierd'opinion, car elle estime qu’il estdétenu uniquement pour avoir exercéson droit à la liberté d’expression.

Il n'est pas rare, en Tunisie, que lesanciens prisonniers politiques soientharcelés et intimidés par les autorités. Laplupart sont placés sous surveillanceétroite de la police à leur sortie de prison.Beaucoup ne parviennent pas à trouverdu travail ni à se faire soigner. Leursdéplacements à l’intérieur du pays sontsoumis à des restrictions et on lesempêche de se rendre à l’étranger ; biensouvent ils n’arrivent pas à obtenir unpasseport, et parfois leurs prochesparents non plus.

Un grand nombre d’anciensprisonniers politiques doivent aussi seprésenter régulièrement au poste depolice de leur quartier après leur remiseen liberté. Ces mesures de contrôle fontsouvent partie de la sanction pénaleprononcée, mais elles ne sont pasdéfinies dans la législation tunisienne. Cesont les responsables de la Direction dela sûreté de l’État du lieu de résidence dela personne libérée qui déterminent lafréquence à laquelle elle doit seprésenter aux autorités. Les exigences

imposées sont parfois si lourdes qu’ellesempêchent l’ancien prisonnier d'exercerun emploi rémunéré, entravant par làmême sa réinsertion sociale. Ungrand nombre d’anciens prisonniersplacés sous contrôle administratif ontété interrogés sur leurs activitésquotidiennes par des membres desservices de sécurité. D’autres ont étésoumis à des actes d’intimidation quiavaient pour but de les dissuaderd’exercer leurs droits à la libertéd’expression, d’association et deréunion. D’autres encore, commeSadok Chourou, ont été arrêtés denouveau et poursuivis devant la justice.

AGISSEZVeuillez demander au président de laTunisie, Zine el Abidine Ben Ali, de libérerSadok Chourou immédiatement et sanscondition. Veuillez écrire au : Président Zine El Abidine Ben AliPalais PrésidentielTunis, TunisieFax : +216 71 744 721 / 71 731 009Formule d’appel : Monsieur le Président, Pour en savoir plus, rendez-vous sur

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Une femme majhi kondh de Lanjigarh,en Orissa, octobre 2008. Ses terresagricoles familiales ont été acquisesen vue de l’extension de la raffinerieVedanta.

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ENCORE UNE DÉFENSEUREDES DROITS HUMAINS TUÉEEN RUSSIE EN RAISON DE SESACTIVITÉSLe 15 juillet 2009, Natalia Estemirova,responsable à Grozny (Tchétchénie) deMémorial - une ONG russe de défensedes droits humains - a été enlevée alorsqu’elle se rendait à son travail. Elle a étéembarquée de force dans une voitureblanche qui a démarré aussitôt. Soncorps a été retrouvé le jour même enIngouchie, une république voisine. Satête et sa poitrine présentaient desblessures par balle.

Natalia Estemirova était une coura-geuse défenseure des droits humains.Son travail, essentiel, consistait à faireétat des violations des droits humains –telles que la torture et les autres types demauvais traitements, les homicidesillégaux et les disparitions forcées –perpétrées dans la région depuis le débutdu second conflit en Tchétchénie. Elles’efforçait également de prêter assistanceaux personnes déplacées et à d’autresgroupes fragilisés. Elle a reçu aussi bienen Russie qu’à l’étranger de nombreusesdistinctions pour son travail, notamment,en 2005, la médaille Robert Schumandécernée par le Parlement européen. En2007, elle a été la première lauréate duprix Anna Politkovskaïa.

Personne n’a revendiqué sonmeurtre, mais ses collègues sontnombreux à penser qu’elle a été tuée enraison de son travail en faveur des droitshumains. Ce crime fait ressortir lesrisques encourus par les défenseurs desdroits humains dans la Fédération deRussie. Il survient après les homicidesd’Anastassia Babourova, journaliste, etde Stanislav Markelov, avocat spécialisédans la défense des droits humains, audébut de 2009, et celui d’AnnaPolitkovskaïa, journaliste, en 2006.

Amnesty International demandequ’un terme soit mis à l’impunité desmeurtres de militants, de journalistes etd’avocats défenseurs des droits humainsen Russie.Pour plus d’informations, voir le rapportd’Amnesty International intitulé Rulewithout law: Human rights violations in theNorth Caucasus, disponible en anglais àl’adresse suivante : http://snipr.com/rnz03.

ANGOLA. UN JOURNALISTELIBÉRÉ. L’ancien journaliste José Fernando Lelo,détenu à Cabinda, en Angola, a été libéréle 21 août 2009 après avoir été acquitté enappel par la Cour suprême militaire. Il avaitété condamné à douze ans d’empri-sonnement par le tribunal militaire deCabinda le 16 septembre 2008 pourcrimes contre la sûreté de l’État etinstigation à une rébellion. José FernandoLelo a passé près de deux ans en prisonavant que la Cour suprême militaire neconsidère que les éléments de preuvesn’étaient pas suffisants pour confirmer sacondamnation. LE FIL a publié un appelmondial en faveur de sa libération en juinde cette année.

José Fernando Lelo a été arrêté surson lieu de travail le 15 novembre 2007 eta passé quatre mois en prison sans êtreinculpé, au mépris de la législationangolaise. Amnesty International l’aconsidéré comme un prisonnier d’opinion,arrêté et jugé de manière inique au seulmotif qu’il avait rédigé des articlescritiquant le gouvernement angolais, et afait campagne pour sa libération immédiateet inconditionnelle.

Depuis sa libération, José FernandoLelo a remercié Amnesty Internationalpour l’action qu’elle a menée en safaveur et a encouragé l’organisation àpoursuivre son travail afin que d’autresprisonniers d’opinion soient libérés.Pour plus d’informations sur le cas de JoséFernando Lelo, voir http://snipr.com/rnyzf (également disponible en portugais).

LE SAVIEZ-VOUS ?

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Page 23: Le Fil d'Amnesty International octobre novembre 2009

AMNESTY INTERNATIONAL est un mouvementmondial regroupant 2,2 millions de personnesdans plus de 150 pays et territoires qui luttentpour mettre fin aux atteintes graves aux droitshumains.La vision d’Amnesty International est celle d’unmonde où chacun peut se prévaloir de tous lesdroits énoncés dans la Déclaration universelledes droits de l’homme et dans d’autres textesinternationaux relatifs aux droits humains.

Quelques images du Conseil international, le plus hautorgane de direction d’Amnesty International, réuni enaoût 2009 à Antalya (Turquie).

LES CAMPAGNES D'AMNESTYINTERNATIONAL S’EFFORCENTD’OBTENIR LA JUSTICE ET LA LIBERTÉPOUR TOUS ET DE MOBILISER L’OPINIONPUBLIQUE POUR UN MONDE MEILLEUR,QUE CE SOIT LORS DE CONFLITS TRÈSMÉDIATISÉS OU DANS DES ENDROITSOUBLIÉS DE LA PLANÈTE.

QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?

Dans le monde entier, des militants font la preuve qu’il estpossible de résister aux forces qui bafouent les droitshumains. Rejoignez ce mouvement mondial. Combattez lesmarchands de peur et de haine.

! Adhérez à Amnesty International et participez, au seind’un mouvement mondial, à la lutte contre les atteintesaux droits fondamentaux. Vous pouvez nous aider àchanger les choses.

Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix.

Je désire recevoir des renseignements complémentaires sur les conditionsd’adhésion à Amnesty International.

NOM

ADRESSE

PAYS

ADRESSE ÉLECTRONIQUE

Veuillez retourner ce formulaire au bureau d'Amnesty International devotre pays.

Vous trouverez la liste complète des bureaux de l’organisation dans lemonde à l'adresse ci-dessous : www.amnesty.org/fr/worldwide-sites

S’il n’existe aucun bureau d’Amnesty International dans votre pays,vous pouvez adhérer en tant que membre international et rejoindre lacommunauté en ligne des membres internationaux.

Pour ce faire, rendez-vous à l’adresse suivante : www.amnesty.org/fr/joinoù vous aurez la possibilité de consulter des informations relatives àl’adhésion et de vous inscrire en ligne (en anglais, arabe, espagnol etfrançais).

Ou bien écrivez à cette adresse :Online Communities Team, Amnesty International, Peter BenensonHouse, 1 Easton Street, Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni

Pour devenir membre international, vous devez vous engager àrespecter le Code de conduite des membres internationaux.Ce Code est disponible (en arabe, anglais, espagnol et français)à l’adresse suivante : www.amnesty.org/fr/code-of-conduct

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Page 24: Le Fil d'Amnesty International octobre novembre 2009

«TOUS NOS DESTINS

INDIVIDUELSSONT LIÉS LES UNS

AUX AUTRES»SHIRIN EBADI