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1 Le Labfab : bilan 2012 et propositions 2013 http://www.labfab.fr

Le labfab de Rennes : 2012-2013

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Document de bilan et de propositions pour le laboratoire de fabrication de Rennes, le labfab.

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Le Labfab : bilan 2012 et propositions 2013

http://www.labfab.fr

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Plan du document : A/ Qu’est-ce que le Labfab ? A.1/ Fondation du labfab : une histoire de confiance et de souplesse. A.2/ Objectifs du labfab A.3/ Moyens du Labfab A.3.1. Du matériel : celui de la ville de Rennes et de l'association Bug A.3.2. Du temps-homme d'animation et d’accueil

A.3.3. Des moyens financiers octroyés par la collectivité B/ Bilan B.1.Objectifs quantifiables proposés en février 2012 B.2. Autres projets prévus et réalisés dans la feuille de route 2012 B.2.1.Le Bootcamp B.2.2.Les nouveaux ateliers de formation B.2.3.Le numérique populaire en lien avec les événements B.2.4.La plateforme francophone B.2.5.Les rencontres internationales et la médiatisation francophone B.3.Projets prévus et non réalisés en 2012 B.3.1.Le Handilab B.4. Projets non prévus et réalisés B.4.1. Le cursus commun Télécom Bretagne /beaux-Arts B.4.2 L’offre de services du labfab, agrégée autour du portfolio B.4.3 De nombreux ateliers et démonstrations sur d’autres territoires B.4.4 La délégation de Telecom Bretagne à Montréal puis en Italie B.4.5 La banque de capteurs en prêt B.4.6 L'impression à la demande B.4.7.Les workshops des beaux-arts ouverts aux habitants porteurs de projets C/ Constats C.1./Une demande foisonnante

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C.1.1. Les publics C.1.2. Les demandes de formation/initiation C.1.3.Les demandes de déplacement et d’interventions hors les murs C.1.4. Les demandes d’impression 3D, de composants, etc. C.1.5. Des propositions de rencontres et de partenariats... en cascade ! C.1.6. Beaucoup de projets, peu de temps pour les accompagner C.2/ Un vrai problème de temps et d’espace C.2.1.Un local trop petit C.2.2. Des horaires et du temps-homme très loin de la demande C.2.3 Une nécessité d’avoir une « vitrine » dans la ville/métropole C.3/ Des demandes d’utilisation d’outils techniques C.4/ Une offre à structurer en fonction de priorités D/ Propositions 2013 pour le labfab. D.1. Fondamentaux : Consolider et structurer l’offre du Labfab, tout en restant “agiles” D.2. Axes stratégiques D.2.1. Le labfab étendu D.2.2. Un espace entre les mondes D.2.3. De l’ouverture, de la liberté pour créer D.2.4. Une dimension internationale palpable pour tous D.2.5. Un lieu de débat autour des enjeux D.2.6. Souplesse et adaptation D.2.7. Accueillir au mieux les publics D.3. Actions D.3.1 - Développement de projets D.3.1.1.Une série de rencontres programmées le mercredi D.3.1.2. Un concours lancé auprès des différents publics du Labfab D.3.1.3. Plusieurs Workshops (dont certains déjà programmés) D.3.2 - Formation/ateliers d’initiation D.3.2.1- Ateliers arduino : renforcement.

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D.3.2.2. Diversification des contenus et des publics a -Diversification des contenus de formation b- Diversification des publics D.3.2.3. Mise en place d’une plateforme en ligne et de “kits” de formation a- Supports de cours dématérialisés pour les ateliers arduino b- Pirates box c- Web radio francophone mondiale : d- Vidéos didactiques D.3.2.4. Autres actions d’initiation et de formation a- Ateliers de création d’objets, “performances” à la demande: b- Ateliers SMART TB c - Formations “sur mesure” D.3.3 - Communication/dissémination D.3.3.1./Identité et message socle : un doc de cadrage court et clair (annexe) D.3.3.2. Un site internet amélioré a- Une alimentation décentralisée, des “admins” b- Une stratégie virale appuyée sur des comptes de partage de médias c- Liens réciproques et flux amis d- Une organisation des réponses aux demandes reçues D.3.3.3.Des outils de liaison entre “membres “de la communauté labfab a- Maintien du groupe Labfab sur Facebook b- Création d’une liste de diffusion mail c- Création d’un forum “Blabla zone” d- Autres D.3.3.4.Autres outils de communication a- Presse b- Kits événementiels c- Les membres de la communauté comme ambassadeurs d- Partenariats médias e- Actions spécifiques f- les événements

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D.3.4 - Actions et présence du labfab sur les événements D.3.4.1. Présentation de prototypes et réalisations

D.3.4.2. Baptêmes de soudure “grand public”. D.3.4.3. Réseautage avec les détenteurs des savoirs émergents D.3.4.4. De la découverte à l’essaimage du modèle D.3.4.5. Le réseau breton D.3.5 - Outiller le labfab D.3.5.1. Une découpe laser D.3.5.2. Des imprimantes 3D D.3.5.3. Les consommables D.3.5.4. Les capteurs et plaques électroniques D.3.5.5. Le mobilier D.3.5.6. Une découpeuse “CNC” D.3.5.7. Le lab mobile D.3.6 - Gouvernance D.3.7 - Collaboration/réseau D.3.7.1. National/international D.3.7.2. Régional D.3.7.3. Local a- EPN b- scolaires c- Établissements d'enseignement supérieur et monde académique d- Entreprises et acteurs du monde économique e- Acteurs institutionnel du paysage numérique f- Proximité et temps forts D.3.8.Un Fablab Manager D.3.8.1. Missions D.3.8.2. Temps de travail D.3.8.3. Niveau de rémunération D.3.8.4. Financement du poste D.4. Financement, budget prévisionnel

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A/ Qu’est-ce que le Labfab ? Le LabFab est un laboratoire de fabrication numérique (ou fablab) francophone, un lieu de vulgarisation, d'invention et de fabrication de solutions concrètes au travers la co-création d'objets documentés, réplicables et améliorables. Un fablab permet la fertilisation croisée, l'innovation ouverte, la démocratisation des nouvelles technologies et le développement permanent non pas de code informatique, mais d'objets tangibles, souvent interactifs et reliés à l'internet. Le labfab de Rennes, installé à l'école des Beaux-Arts, sera le centre de gravité d'un réseau régional émergent reliant populations, étudiants de cursus créatifs et techniques, et artistes numériques. Il sera également, en lien avec les partenaires situés à Québec, Montréal, Ougadougou et Dakar au centre du premier réseau mondial de laboratoires de fabrication numrique francophones. Lequel s'interconnectera ensuite avec le réseau mondial anglophone existant sur les 5 continents, le réseau des fablabs. Le Labfab a été ouvert à titre expérimental durant l’année 2012 avec pour objectif pour ses fondateurs de tester ce type de lieu sans en figer le modèle, puis de décider de l’arrêt, de la prolongation ou de la transformation du projet. A.1/ Fondation du labfab : une histoire de confiance et de souplesse. Le labfab est né des échanges de veille et d'expérience de professionnels et passionnés situés dans leur pratique au confluent des notions de territoire, de numérique, de citoyenneté, de créativité et de technologie. Il est rapidement apparu que le mouvement des fablabs se répandait à grande vitesse dans le monde tout en offrant de nombreuses possibilités d'adaptation aux contextes locaux. De là est né l'idée de construire ensemble une proposition de prototype de lieu d'expérimentation ouvert, s'inscrivant dans un réseau de lieu et d'acteurs formels et informels. Ceci a permis de proposer de manière synchronisée aux décideurs un projet exploratoire appuyé en très grande partie sur la confiance entre acteurs, c'est à dire avant tout sur la mise à disposition de moyens et une feuille de route expérimentale permettant de constater (et non de supposer) si un tel lieu rencontrait une demande, des enjeux, et ce qu'il serait capable de produire. L'occupation immédiate des locaux, l'assemblage des meubles avec les habitants volontaires, la programmation quasi "à la demande" des ateliers 2012 s'inscrivent dans cet esprit. Le Labfab est porté par l’École Européenne Supérieure d’Arts de Bretagne et a été fondé par la ville de Rennes, Rennes Métropole, la Région Bretagne, l’association BUG, Telecom Bretagne, la Cantine Numérique Rennaise. Chacun a mis de l’espace, du temps ou des moyens financiers à disposition du projet pour l’année expérimentale 2012.

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A.2/ Objectifs du labfab - faire de l'internet des objets un enjeu citoyen et pas seulement commercial, au travers la réappropriation des relations entre personnes, objets et réseaux, et la compréhension des mécanismes associés - intégrer le numérique hors des écrans d'ordinateurs dans la politique d'animation du territoire et de co-élaboration de services publics - développer de nouvelles méthodes d'innovation agile permettant de résoudre à bas coût de nombreux problèmes concrets (handicap, énergie, transport, seniors…) en assurant l'amélioration permanente des solutions par le partage des plans et des codes sources - intégrer de nouveaux réseaux internationaux d'innovation qui émergent de façon significative (notamment celui des fablabs) avec un positionnement stratégique (réseau francophone) et y développer des partenariats (notamment nord-sud) - utiliser l'éducation par le faire dans le registre numérique, former acteurs et population - acculturer les acteurs du monde économique et de l'enseignement supérieur aux nouveaux modèles liés à l'électronique libre. Comme le dit Joi Ito, dirigeant le medialab du MIT : "opensource hardware is no brainer" (une évidence). - faire du Labfab non seulement un lieu de fabrication, mais un moteur de débats sur des enjeux sociétaux tels que les données personnelles, le transhumanisme, et la société physico-numérique "souhaitable" - utiliser les ressources du Labfab pour trouver des solutions dans les registres des compétences des collectivités : isolement des seniors, handicap, environnement, mobilier urbain communicant, numérique accessible pour tous, énergie, logement... - se positionner au niveau national et international en développant une brique complémentaire au sein de la stratégie de territoire innovant, articuler avec l'ouverture des données (utilisables par les objets), la cantine numérique rennaise, les espaces d'expression et de participation, les outils de service publics géo-contextualisés les espaces publics numériques, etc. - permettre aux étudiants d'intégrer totalement "le numérique dans les objets" dans le cadre de leurs cursus. - décloisonner les relations entre acteurs économiques (entreprises), pouvoirs publics (collectivité), société civile (associations et collectifs), population (ateliers et interventions dans l'espace public).

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- décloisonner non seulement les acteurs par typologie (voir ci-dessus), mais dans leurs thématiques : culture/télécom/économie/design/santé/social/droit... - Essaimer et améliorer très rapidement les solutions au niveau international par la traduction, la mise en œuvre et l'amélioration permanente des solutions par les membres du réseau international francophones en devenir. - Faire rayonner les acteurs au travers le réseau des Cantines et celui des Labfab, notamment par l'exportation immédiate et intercontinentales des solutions opérationnelles développées (par exemple par les imprimantes 3D matérialisant immédiatement les créations sur 3 continents). - Innover en matière d'enseignement supérieur en croisant les enseignements artistiques et les enseignements techniques. A.3/ Moyens du Labfab

Un lieu : Deux petites salles de l'école régionale des beaux-Arts, et tout lieu trouvé à investir (hors les murs, salles des étudiants en design entre 12h et 14h ou pendant les vacances scolaires). Environ 60 m carrés + surfaces “investies”.

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A.3.1. Du matériel : celui de la ville de Rennes, de l'association Bug, et de l’EESAB :

- kits d'initiation à l'électronique libre (10), - une "bibliothèque" de 40 capteurs électroniques multiples, - une imprimante 3D, des consommables électroniques permettant de réaliser et "connecter" rapidement et facilement des objets. - des fers à souder, pinces, petit outillage Ce matériel est propriété de la ville de Rennes, de l’association Bug, et de l’EESAB, et a été mis à disposition de tous les habitants et élèves durant l’année 2012. L'école des Beaux-Arts propose également l'utilisation du matériel de ses ateliers (forge, presses, gravure, menuiserie). A.3.2.Du temps-homme d'animation et d’accueil : celui des organismes “fondateurs partenaires” - 10 heures d’étudiant-moniteur de l’EESAB/semaine - 20 heures / homme de Télécom Bretagne - 20 heures/homme de la ville de Rennes A ce jour, seul un étudiant-moniteur de l'EESAB est rémunéré pour la permanence du FabLab ; toutefois, on peut estimer à un équivalent temps plein, la mobilisation bénévole qui a permis les réalisations 2012 (Télécom Bretagne, Ville de Rennes, EESAB -, association Bug)

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A.3.3.Des moyens financiers octroyés par la collectivité : Les subventions octroyées par les collectivités se répartissent ainsi pour 2012 : 10 000 euros de la Communauté d’Agglomération Rennes Métropole 10 000 euros du Conseil régional de Bretagne B/ Bilan B.1.Résultats sur les objectifs quantifiables proposés en février 2012 :

Objectif Résultat

5 prototypes documentés et immédiatement réplicables au niveau mondial de solutions adaptées à des personnes handicapées, cocréées en innovation et prototypage rapide dans le cadre du projet handilab.

Le handi Lab n'a pas pu avoir lieu. Toutefois, l'objectif est maintenu et deux projets ont vu le jour en 2012 le gant sonar ultrason (coût 35 euros), et la prothèse de main articulée (en cours de réalisation

Plus de 200 personnes formées à la technologie ouverte de “bricodage libre” Arduino dans les 6 premiers mois dans le cadre d’ateliers gratuits et ouverts à tous.

Oui. À ce jour 24 ateliers gratuits et ouverts à tous (20 personnes par atelier) ont affiché complet. 95% de débutants. 450 personnes formées aux bases du “bricodage libre” à Rennes.

Plus de 1000 habitants de la région Bretagne ayant participé à des ateliers de vulgarisation et d’acquisition des notions de base en prototypage d’objets communiquants au travers du Labfab à l’évènement Viva-Cités et de partenariats avec les collectifs membres du bzhlab d’ici à la fin 2012.

Amplement réalisé. Laval Virtual 2012 (ateliers enfants), Forum des usages de Brest, Viva-Cités (seniors, enfants, lycéens, tous publics), Avatarz, Open Bidouille Camp, ROUMICS. Rennes, Brest, Roubaix, Laval.

La mise en place d’une base de ressources en ligne documentée en langue française et référence au niveau international.

Oui : création de Fablab Radio au niveau francophone mondial. Numéro zéro enregistré et diffusé en direct depuis Rennes avec les correspondants de Montréal, Dakar, Ouagadougou, Imagination For People, Rennes. Lancement de la refonte collaborative de

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fablab-fr.org, glossaire francophone.

Une charte des labfab : objectif revu en lien avec nos correspondants africains, canadiens et asiatiques.

L'objectif s'est déplacé autour d'un consensus francophone international en faveur d'un site internet commun (fablab-fr.org), et de l'adhésion à la charte internationale des fablabs. NON : consensus francophone international autour du montage d'un site internet commun (fablab-fr.org), et adhésion à la charte internationale des fablabs. Rencontre et validation avec les fablabs français à Toulouse. Projets autour de l'énergie, et de la pédagogie. Soutien au projet de Fablab de Hué par celui de Rennes au travers du jumelage entre les villes

Un outil cartographique et social en ligne permettant d’accueillir tous les nouveaux labfabs.

Oui : en cours de réalisation pour le site fablab-fr.org en cours de restructuration. Objectif de mise à jour automatique du portail mondial des fablabs en parallèle.

La réalisation en 2012 de 20 (5 par membre du réseau international) objets inédits totalement créés et diffusés en réseau international par le biais des outils physico-numériques : collaboration/réalisation/ documentation en ligne/transmission des plans et modèles puis reconstruction par machines et imprimantes 3D.

En cours de réalisation, cet objectif est maintenu. Début 2013, les fablabs de Rennes, Ouagdougou, Dakar, Lomé et Hué seront équipés. Les 26 projets du portfolio pourront circuler une fois les équipes formées. Les objets réalisés avec des machines à découpe sont privilégiés car la matière première des imprimantes 3D soit être importée en Afrique.

3 rencontres physiques des acteurs du réseau francophone dont une sur le continent Nord-américain, une en Bretagne à Rennes, et une en Afrique.

2 des trois rencontres ont été assurées. Communication et rencontre à la RIFE (Québec) en juillet, présence de Baptiste Gaultier à Montréal en octobre, puis accueil des francophones à Rennes sur Viva-Cités. Pas de présence à Dakar du côté du labfab, à cause d’un emploi tu temps extrêmement chargé pour assurer le quotidien du labfab.

Un rayonnement international positionnant le Labfab de Rennes et le réseau Labfab au cœur de la dynamique d’innovation en lien avec les préoccupations concrètes des personnes, et des acteurs

Oui. À ce jour le labfab de Rennes est reconnu dans le réseau régional émergent, dans le réseau national des fablabs français, dans le réseau des fablabs francophones au niveau intercontinental et dans le réseau mondial (participation du secrétaire mondial de l’Association internationale des fablabs à Radio

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publics et privés des territoires. fablab).

B.2. Autres projets prévus et réalisés dans la feuille de route 2012 B.2.1.Le Bootcamp

Ouverture aux habitants : mise en place de l’atelier,, ’initiation à l’électricité, à l’électronique, présentation de capteurs, assemblage des étagères, construction d’une imprimante 3D avec toutes les bonnes volontés. 60 personnes de tous les horizons (mamans, retraités, étudiants, bidouilleurs...) sont venues au fil de la semaine durant les vacances de février 2012. Au final cela a constitué un noyau hétérogène et sympathique autour du projet. Nous aurions énormément perdu en lien social si nous avions fait appel à des professionnels pour le montage de l’imprimante 3D ou eu du mobilier déjà pré-assemblé.

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B.2.2.Les ateliers de formation

Les 1ers et 3èmes jeudis du mois. Gratuit. Animation par Hugues Aubin et Baptiste Gaultier, Laurent Mattlé, Laurent Delahaie (suivant disponibilités). Les ateliers sont dispensés entre 12h00 et 14h00 sur deux tables de ping pong avec un vidéoprojecteur de bureau et une “pirate box” de diffusion WIFI des supports de cours.

24 ateliers (tous complets) ont été dispensés avec environ 450 habitants. La plupart d’entre eux souhaitent : se procurer à titre personnel le matériel de base (environ 25 euros,

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mais le labfab ne vend rien...), participer à des ateliers thématiques (son, image, motorisation, connecter les objets à sa box wifi....), réaliser une invention (nous les orientons vers le portfolio). Les annonces d’ateliers sont diffusées via internet et relayées en bouche à oreille. Tous les ateliers (réservation obligatoire mais gratuit) ont affiché complet dans les 48 heures suivant leur annonce. Nous avons également testé ces ateliers avec des lycéens (Viva-Cités), les élèves en art numérique de Rennes 2 (novembre 2012), et développé un premier atelier “avancé” : Hack infrarouge ou comment prendre le contrôle de tout ce qui est télécommandé (Avatarz 2012). Les supports de ces ateliers sont partagés gratuitement sur internet et utilisés ailleurs dans le réseau breton. B.2.4. Le numérique populaire en lien avec les événements : création de “formules” de médiation

Nous avons pu tester différentes formules dans et hors les murs, avec un principe simple. Le labfab est un lieu d’entraide et de fabrication où les personnes font leur projet et repartagent un savoir (code, plan, tour de main, astuce...). Donc les ateliers n’enseignent jamais comment faire un objet, mais des techniques valables pour fabriquer différents objets ou services. Formules pédagogiques testées : - Ateliers enfants “blinky bugs” : chacun fabrique sa bebête clignotante et interactive (Laval Virtuel)

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- Ateliers scolaires “Littlebits” : des légos électroniques sans fil pour inventer des machines infernales en combinant énergie, capteurs, et émission de vibration, lumières, couleurs, etc. (100 élèves de 4 écoles primaires). - Baptêmes de soudure : 7 soudures pour assembler un badge clignotant. Pas de badge pour qui n’a pas fait son baptême ! 200 baptêmes de soudure avec des publics de 5 à 85 ans, sur trois jours. (Viva-Cités). - Présentation pédagogique des trois briques de l’écosystème des fablabs : l’électronique libre (partager librement l’intelligence des objets), la découpe (partager des formes 2D pour répliquer et modifier des objets), l’impression 3D (télécharger des objets, les améliorer en réseau). - Vulgarisation et débats autour de l’enjeu fondamental de la propriété intellectuelle des objets libres : deux conférences-débats de Richard De Loggu - Ateliers sur les bases de l’électricité (avec Yohann “Modulaire”). - Ateliers de formation sur l’utilisation d’une imprimante 3D (Beaux-Arts, Matthieu Denys) La meilleure pédagogie reste le bricolage en groupe tous les jours du lundi au vendredi de 12h00 à 14h00. À terme des experts émergent dans telle ou telle question pragmatique (depuis la programmation de haut niveau jusqu’à la visserie, la musique ou la mécanique...). Toutes ces formules ont une importante valeur ajoutée dans l’optique de les partager avec tous les fablabs bretons, français, francophones. A ce jour de nombreux sympathisants du lab proposent d’animer de nouveaux ateliers. Mais l’espace-temps du labfab ne le permet pas.

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B.2.4.La plateforme francophone Nous avions prévu de lancer une plate-forme réunissant des laboratoires de fabrication numérique francophones autour du label “labfab”. Les échanges avec les projets de Hué, Dakar, Ougadougou, du Québec, et les organisateurs d’Innov’Africa, puis avec les fablabs français, nous ont tous amenés à un consensus planétaire : tous les lieux adhèrent et s’intègrent dans la charte mondiale du réseau des fablabs. La région Bretagne reprend le site http://fablab-fr.org et constitue un portail francophone. Le labfab et la région Bretagne ont lancé “Radio Fablab”, webradio mondiale francophone des Fablabs qui en est déjà à son troisième enregistrement en multiplex live. La chaîne vidéo didactique francophone est en projet, et constituera une brique de la fablab académie permettant de former les managers des labs francophones. B.2.5.Les rencontres internationales et la médiatisation francophone Le labfab de Rennes a été représenté lors de la Maker faire de Montréal, et sa communication sur la fabrication numérique sélectionnée puis présentée par le Directeur de la Stratégie de Rennes Métropole en juillet 2012 lors des rencontres mondiales de la langue française au Canada. Nous avons ensuite organisé une première rencontre francophone à Rennes avec les fablabs de Ouagadougou, Dakar, Montréal, Québec, et les organisateurs d’innov Africa qui a débouché sur une coopération, le lancement de la web radio, le projet de canal vidéo, et le partenariat entre les projets de Fablabs de Rennes et Hué (Vietnam). Les relations sont désormais excellentes et suivies. Un des projets est de développer de manière intercontinentale des prototypes autour du thème de l’énergie, en 2013. B.3.Projets prévus et non réalisés B.3.1.Le Handilab

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Le handilab est une résidence-performance de prototypage rapide de solutions avec des personnes handicapées. Nous n’avons pu réaliser ce projet car nous avons dû très vite faire face à une affluence de demandes quotidiennes sur le terrain, et que l’analyse du contexte nous a montré que l’accessibilité et les horaires du local de l’école n’étaient pas adaptés. De plus, l’écosytème des acteurs fédérés autour de l’accessibilité nécessite de pouvoir organiser cela en lien avec le collectif départemental d’associations de personnes handicapées, le conseil général, des centres de rééducation bretons, etc. En clair, pour faire correctement ce projet nous ne sommes pas dimensionnés. Mais nous ne renonçons pas pour autant. Nous le reproposons pour 2013 dans l’hypothèse de moyens accrus. D’ailleurs il y a déjà des prototypes en lien avec le handicap au labfab, tels le gant sonar ultrason ou la prothèse de main. B.4. Projets non prévus et réalisés B.4.1. Le cursus commun Télécom Bretagne / EESAB Autour des activités du LabFAB, Les enseignants de Télécom Bretagne et de l’EESAB ont expérimenté la mise en place de formations communes : - des formations techniques ouvertes aux étudiants ingénieurs et aux étudiants designers, - un workshop permettant de confronter les pratiques, - La réalisation de projets développés en binômes (Telecom/EESAB). B.4.2 L’offre de services du labfab, agrégée autour du portfolio L'accès aux ressources du labfab est conditionné par le partage de l'idée de projet ou du projet sur le portfolio en ligne du site labfab.fr. La personne s'engage également à partager avec les autres soit un plan, document, code source, tour de main ou savoir, en échange de cet accès. Compte-tenu de l'éloignement d'une partie du public via à vis de l'internet, mais aussi de la timidité des personnes, nous assurons tous les midis une fonction d'écrivain public en saisissant pour les personnes et sous leur contrôle les projets dans le portfolio. Les critères de sélection du projet sont simples : est bienvenu tout projet qui n'est pas une arme, sans aucun jugement de valeur sur son utilité, la capacité ou non du porteur à le réaliser, sa faisabilité. Nous présentons ensuite à la personne les ressources disponibles, relayons son projet et la mettons en relation avec d'autres membres de la communauté. B.4.3 De nombreux ateliers de formation et des démonstrations dans d'autres villes et sur des événementiels

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Nous avons assuré plus de 24 ateliers d'initiation en direction du grand-public, mais aussi développé de nombreuses formules pédagogiques en direction des scolaires, des publics plus avancés, du très grand-public familial. A ce jour le Labfab est intervenu à Lorient, Brest, Laval, Roubaix, en Italie, à Namur, etc. Ceci nous pose beaucoup de problèmes avec deux heures théoriques de temps-homme par jour du lundi au vendredi. B.4.4 La délégation de Telecom Bretagne en Italie avec l'équipe d'Arduino

Telecom Bretagne a porté un développement très important autour d'une brique électronique très populaire (Arduino) sur la planète en la rendant compatible avec l'internet des objets. La publication (libre et sans brevet) de ce développement a déclenché son invitation à travailler en lien direct avec l'équipe de Massimo Banzi près de Turin Aau mois de novembre 2012. Le labfab avait déjà été représenté à la Maker Faire de Montréal grâce à Telecom Bretagne en début d’année. B.4.5 La banque de capteurs en prêt

Toute personne ayant un projet sur le portfolio peut emprunter des outils électroniques gratuitement afin d'apprendre, de tester, « sans bourse délier ». Les emprunts se font lors des permanences du labfab, tous les midis.

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B.4.6 L'impression à la demande

Le labfab possède une imprimante 3D. Celle-ci ne peut plus faire face à la demande. En effet l'impression 3D est peu coûteuse en matière première, mais est couteuse en temps. A ce jour nous avons plus de 50 heures d’impression en file d'attente pour des projets remarquablement divers : - impression moléculaire (Rennes 1) - œuvres d'arts (torsion d'objets, formes ajourées lumineuses, déformations de maquettes de bâtiments...) - demandes diverses (réalisation d'un trophée pour un concours aux champs libres...) - optimisation de machines - prototypes (prothèse de main, machines...) Toute personne ayant un projet dans le portfolio peut amener ses objets sur une clé USB et en obtenir l'impression. Hélas, il y a maintenant file d'attente... B.4.7.Les workshops de l’EESAB ouverts aux habitants porteurs de projets L’EESAB a ouvert gratuitement aux habitants souhaitant réaliser des projets l’accès à des workshops de création et de techniques innovantes. Des membres de l’association opendata Rennes y sont par exemple venus pour se former à la conception de vidéoprojections sur batiments, au mois de novembre 2012. A noter également, les ateliers pédagogiques en direction des scolaires, les initiations grand-public, les ateliers en direction de collégiens, lycéens, étudiants en arts numériques.

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C/ Constats C.1./Une demande foisonnante C.1.1. Les publics Le labfab de Rennes est fréquenté par une grande diversité de publics. Du fait de l'étroitesse de ses horaires d'ouverture, nous recevons un afflux permanent de personnes ayant la possibilité de venir entre 12h00 et 14h00 par curiosité, bouche à oreille, ou pour demander des conseils. Le labfab est fréquenté par des retraités, des demandeurs d'emploi, des professeurs, mais aussi par de nombreux bricoleurs ou prototypeurs (parfois très talentueux et membres de réseaux internationaux) qui cherchent avant tout du matériel, des compétences et de la sociabilité. Certaines personnes n'ont pas d'ordinateur à la maison, d'autres sont totalement aguerris aux outils de création numérique, d'autres encore ont réalisé des miracles chez eux et cherchent à partager leur passion. Plusieurs personnes ont réalisé à leur domicile des machines-outils de fablab à plus de 10 000 euros. Certains sont passionnés par le son, l'image, le modélisme, etc. La réalité est que nous n'avons même pas assez de place pour asseoir tout ce monde, que nous devons mettre à la porte le plus poliment possible à 14h00. Il est courant que la plupart des personnes soient debout et réparties entre les deux salles et le couloir les séparant, ce qui est assez peu confortable. Nous disposons aujourd'hui d'une liste d'environ 450 mails d'habitants étant venu au labfab depuis février 2012. Aux beaux jours nous mangions des sandwich dans la cour extérieure, mais nous n'avons pas vraiment d'espace de convivialité ou parler (table pour prendre le café...). De fait, le labfab a une fréquentation très inter-générationnelle avec beaucoup d'étudiants et de retraités. Les adultes sont majoritairement des personnes en recherche d'emploi et souvent sources de savoirs précieux (électricité, mécanique, informatique, etc). Par contre la fréquentation féminine est quasi exclusivement une fréquentation d'étudiantes. Nous touchons réellement une population mixte quand nous agissons "hors les murs" dans des événements populaires. Concernant les étudiants, le LabFab permet de décloisonner les filières. Des workshops (groupes de travail) d’étudiants mixtes ESC / EME sont venus au LabFAb pour réaliser leurs projets. Ce croisement de compétences (commerciaux, ingénieurs, artistes, ...etc.) est un enjeu fort pour l’agglomération rennaise qui comptent 60 000 étudiants.

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L'accueil de ces publics, la présentation du Labfab, de ses ressources et de sa philosophie, demandent du temps de médiation. L'accompagnement et la mise en réseau des projets en demande également. De même que le travail d'écrivain public pour intégrer les projets dans le portfolio du labfab, la gestion de la banque de prêt, l'entretien et le rangement du matériel... C.1.2. Les demandes de formation/initiation Nous sommes nous-même stupéfaits du succès des ateliers d'initiation à l'électronique libre. Tout atelier gratuit proposé et diffusé sur internet est complet en moins de 48 heures sur réservation gratuite. Le problème est que le succès de ces ateliers entraîne une demande plus mature pour des ateliers "avancés" permettant de gagner en autonomie et en puissance, par exemple des ateliers sur le son, les objets connectés, l'image, la modélisation et l'impression 3D, etc. En dehors de ce besoin, des structures sont intéressées par des formations. Nous avons par exemple eu des échanges avec la MEITO sur la formation des entreprises, nous avons effectué une session de formation pour le cursus Arts et technologies Numériques de l'université de Rennes 2, etc. Là aussi nous sommes les premiers surpris de constater que les standards mondiaux et ouverts n'ont pas encore été intégrés dans la chaîne académique. Cela renforce à la fois l'intérêt et l'enjeu d'exister et de développer cela. Pour résumer simplement : la demande est incroyablement forte. Le public parfois non solvable économiquement, mais prêt à payer en partageant ses créations, en donnant du temps ou en participant aux actions du labfab. Là encore, le faible temps homme alloué au Labfab nous oblige à mettre les gens dehors, souvent avec déjà plus d'une demi-heure de retard : ils ne veulent plus s'arrêter ! L'utilisation de deux tables de ping pong et d'un vidéoprojecteur de bureau pour la formation de 460 personnes cette année trouve maintenant ses limites... Nous avons besoin de temps et d'espace. C.1.3.Les demandes de déplacement et d’interventions hors les murs Les fablabs français étaient 4 il y a un an. Ils sont maintenant 31 actifs ou en projet (l'une des plus grosses croissances au monde dans le réseau fablab). La médiatisation du phénomène "fablab" et la curiosité pour les outils nouveaux (notamment les imprimantes 3D) amène de très

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nombreux acteurs à inviter un fablab à intervenir pour démontrer, vulgariser, voire former des publics. Ainsi le labfab a été amené à intervenir de nombreuses fois hors les murs et dans des événements à géographie variable. Son implication dans le réseau breton l'amène à naturellement rediriger des demandes bretonnes vers les projets de fablabs les plus proches. Mais au final ces participations enrichissent les techniques de médiation, font rayonner le lab, et permettent d'agrandir le réseau en rencontrant sur place d'autres porteurs de projets de lieux, ou "hacktivistes" nomades qui tissent le réseau entre les lieux. Typiquement, le labfab est souvent contacté pour installer un espace dans un festival, un événement culturel, voire à la lisière d'un concert, pour : - présenter ce qu'est un Fablab (avec des outils) - démontrer l'impression 3D - exposer des prototypes - assurer des ateliers vers les publics Bien-sûr, ces événements peuvent se produire loin de Rennes, le week-end, ce qui nécessite une forte mobilisation sur le temps personnel des personnes souhaitant participer... C.1.4. Les demandes d’impression 3D, de composants, etc. Certains composants courants s’épuisent rapidement (led, résistances...), nous avons actuellement plus de 50 heures de file d’attente d’impression 3D, incompatibles avec les horaires d’ouverture. Il faut deux à trois imprimantes et surtout pouvoir les faire fonctionner sur des demi-journées voire journées entières. L’outil de découpe 2D (CNC) nous manque aussi pour pouvoir refaire et améliorer les projets diffusés par les autres fablabs sur internet. Normalement nous en disposerons début 2013 pour travailler avec les fablabs de Ougadougou, Lomé, Dakar et Hué. C.1.5. Des propositions de rencontres et de partenariats... en cascade ! La labfab est constamment contacté pour des demandes extrêmement hétérogènes. Exemples : Espace des sciences : stands pour la fête de la science 2013. ROUMICS (Roubaix) : ateliers arduino Equipe mondiale arduino (Italie) : développement IP V6 sur la carte arduino par Télécom Bretagne Champs-libres : réalisation d’un trophée imprimé en 3D pour un serious game début 2013 Lycée technique de Cesson : partenariat formation électronique libre CLPS : formation jeunes adultes sans diplômes

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EICT Beaulieu : discussion complémentarité de lieux Rennes 1 : impression moléculaire avec imprimante 3D GO Tronic : réduction pour commandes de matériel électronique pour les habitants Multi-station (Dinan) : communication contre prêt d’imprimantes 3D NOD A (Paris) : organisation d’un “make it up” contre l’obsolescence programmée FSM de Tunis : montage d’un hackerspace temporaire et ateliers à Tunis etc, etc, etc. Nous ne pouvons donner suite car nous n’avons tout bonnement pas le temps d’accueillir et de discuter avec les personnes qui nous contactent en dehors des heures de midi au labfab où nous sommes en permanence en échange avec les personnes sur place (habitants, artistes, usagers). C.1.6. Beaucoup de projets, peu de temps pour les accompagner Les projets affluent mais les personnes ne logent plus dans l’atelier, et les horaires ne permettent pas aisément de leur faire rencontrer les “experts amateurs et citoyens”. Il s’agit d’aider les gens à facilement rencontrer ceux qui peuvent les épauler et collaborer. Cela demande du temps et la mise en place de temps de rencontre conviviaux et réguliers, et d’outils de communication web (murs, forums). Aucun projet n’est “fait” par le lab : tous les projets “montent” des personnes, qui doivent les réaliser elle-même. À ce jour il y en a 30 en cours... (cf. http://www.labfab.fr/) C.2/ Un vrai problème de temps et d’espace C.2.1.Un local trop petit

Le labfab est très bien situé mais trop petit sur le seul site de l’Ecole des Beaux-Arts dans ses 60 mètres carrés. Il est impossible pour la plupart des personnes qui viennent le midi de s’asseoir. Et il devient de plus en plus difficile de fermer les portes à 14h00, les personnes

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devant ranger leur matériel et stopper en plein “bricodage”. De fait, il devient évident qu’à l’instar des projets d’Artilect (Toulouse) ou Ping (Nantes), il faut envisager un ou plusieurs locaux complémentaires (dans ces villes il s’agit de hangars de plusieurs milliers de mètres carrés). Il est nécessaire que l’espace puisse être habité et vivre en dehors des heures de travail, une partie du week-end, avec l’aménagement de zones de prototypage évitant de redémonter à chaque fois tel ou tel projet. Friche, salle de classe vidée de ses meubles, grenier, usine désaffectée ou atelier SNCF, le labfab a désespérément besoin d’espace. Le minimum est de 150 m carrés, le maximum (à l’instar de Toulouse, Nantes...) pourrait être supérieur à 1000 m carrés. C.2.2. Des horaires et du temps-hommes très loin de la demande Concernant le temps, il est essentiel (et cela sera développé plus loin) d’assurer un accueil et un accompagnement correct dans une grande diversité de cas et avec une grande diversité de publics. Depuis l’aide à la construction d’un scanner 3D à l’initiation aux personnes âgées, sans parler de créer et développer l’offre du labfab. Cela nécessite une personne à plein temps, expérimentée à l’animation et au fonctionnement de ce type de lieu. En réalité chacun des fondateurs du labfab a largement dépassé (surtout sur du temps libre) la quotité de temps allouée au projet, simplement pour pouvoir répondre aux questions des publics et maintenir l’outil... C.2.3 Une nécessité d’avoir une « vitrine » dans la ville/métropole Pour montrer le LabFab vers un public très large, il faudrait disposer un espace vitrine dans un lieu de passage, probablement au cœur de la ville. Cette vitrine mettra en valeur des réalisations effectuées au LabFab et ainsi permettra de diffuser et valoriser le potentiel de créativité, les compétences, les ressources, des habitants du territoire. Cela contribuerait également à faire connaître les nouveaux modèles de conception collective et les rendre accessibles au plus grand nombre. Cette vitrine pourrait également avoir vocation à promouvoir les services ou objets commercialisés par le LabFab auprès de ses potentiels clients : entreprises, artisans, …etc. C.3/ Des demandes d’utilisation d’outils techniques Les personnes ont sur internet une présentation de l’offre des fablabs souvent articulée autour de la transformation de plans, de code, ou d’informations téléchargeables vers des objets tangibles. Cette transformation s’effectue au travers l’utilisation de “briques” standardisées dans le réseau mondial : imprimantes 3D, outils de découpe (CNC, fraiseuse, laser), électronique libre (arduino...). Avec 50 heures de file d’attente d’impression 3D, pas d’outil de découpe et une seule imprimante, nous sommes incapables de donner satisfaction. Certaines personnes viennent au Labfab et constatent au final que pour tenir leurs délais il leut faut envoyer leurs fichiers à des professionnels à l’étranger (récemment un usager a engagé 550 euros

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d’impression 3D vers un site internet belge : il avait besoin de notre imprimante 3D pendant 30 heures et nous sommes ouverts 2 heures par jour...). C.4/ Une offre à structurer en fonction de priorités Le labfab peut être un outil de développement économique, de cohésion sociale, de rayonnement culturel, d’innovation, de participation citoyenne. Nous proposons de développer le Labfab et son activité en conservant les objectifs de fond de l’année 2012 mais en le dimensionnant afin de lui permettre de fonctionner de manière étendue dans le temps et l’espace. Pour cela nous proposons quelques axes opérationnels simples, le recrutement d’un fablab manager, l’achat de machines-outils, l’intégration de nouveaux partenaires, le ré-aménagement du temps d’accueil, l’extension dans et hors les murs de l’EESAB, l’innovation dans l'enseignement supérieur en lien avec les publics, un grand espace d’atelier ouvert et la création d’un catalogue de services gratuits et payants. Cela permettra de prolonger avec l’EESAB le développement de projet, la formation et l’initiation, la communication et le travail en réseau, la présence sur des événements populaires et spécialisés, une offre technique d’outils améliorée, avec une gouvernance simple capable d’assurer la gestion d’une offre gratuite et payante dans et hors les murs de l’école des Beaux-Arts. Il est important de comprendre que la souplesse de cette année de prototypage nous a permis d’observer au lieu de présupposer la demande, et aussi de corriger le tir sur des éléments stratégiques. Ainsi, par exemple, au niveau international, il n’y aura pas de réseau des “labfabs” mais un réseau des fablabs francophones dans lequel le fablab et le réseau breton auront un rôle central. Ce repositionnement a pu se faire sans problème car nous pouvions incliner la feuille de route tout en négociant avec l’association internationale des fablabs, et les labs francophones. D/ Propositions 2013 pour le labfab. D.1. Fondamentaux : Consolider et structurer l’offre du Labfab, tout en restant “agiles” La base de toutes les propositions est simple : consolider, structurer l’offre du labfab , et la communauté des utilisateurs et partenaires, en conservant son agilité c’est à dire du temps et de l’espace pour librement inventer et faire de nouveaux projets en fonction de ses usagers et de son contexte.

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D.2. Axes stratégiques Nous proposons 3 axes simples déclinés en 7 concepts qui les entrelacent : Participation, diffusion, rayonnement. D.2.1. Le labfab étendu Une base arrière, des lieux, un fablab mobile, des partenaires, des formations de formateurs, une dissémination ou plutôt, une infusion dans un territoire qui pourrait devenir un territoire d’ingénieux. Le labfab sera un peu partout : dans les espaces publics numériques, des collèges, des lycées, sur Beaulieu, à la maison des associations, etc. Il s’agit là d’un axe stratégique à débattre avec les élus concernés (Rennes Métropole, Ville de Rennes, et éventuellement la Région Bretagne). D.2.2. Un espace entre les mondes Entre les mondes des académiques, des bricoleurs, des experts, des débutants, des hackers, des professionnels. Passer d’un territoire d’ingénieurs à un territoire d’ingénieux. D.2.3. De la liberté pour créer : Un ou des espaces habités par ceux qui font, à la fois atelier, lieu de rencontre et de prototypage OUVERT. Pas de liste fermée de projets : tout bricoleur-inventeur peut amener un projet et le faire au lab. D.2.4.Une dimension internationale palpable pour tous Au travers de rencontres et ateliers gratuits et de terrain organisés par les invités partenaires et d’objets fabriqués en réseau. D.2.5. Un lieu de débat autour des enjeux Une extension de la démarche au-delà du prototypage d’objets pour parler et penser les objets libres (réels ou non tangibles), la vie quotidienne, des solutions solidaires et durables. D.2.6. Souplesse et adaptation Une souplesse de fonctionnement permettant de saisir des micro-opportunités, de suivre ce qui se passe quand cela se passe, sans l’inertie des grandes structures. D.2.7. Respecter les publics

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Pour cela, assurer des conditions d’accueil et de travail correctes : un local, du temps-homme, des outils. D.3. Actions D.3.1 - Développement de projets Il s’agit ici de proposer un accompagnement dans la conception et la réalisation des projets émanant du public du Labfab. Cet accompagnement peut prendre plusieurs formes : D.3.1.1.Une série de rencontres programmées le mercredi : Elle permettra d’accompagner les porteurs de projet dans la conception de leur prototype. Les acteurs du Labfab (Enseignants, Designers, Ingénieurs, amateurs éclairés,..) viendront animer ces rencontres. D.3.1.2. Un concours lancé auprès des différents publics du Labfab Afin de sélectionner plusieurs projets pour apporter une aide plus importante aux candidats lauréats. Celle-ci permettra : - d’acheter les composants nécessaires à la réalisation de leur prototype, - de réaliser une documentation (multimédia : papier et vidéo) sur la fabrication du projet. - d’accompagner techniquement le porteur du projet dans la conception du prototype - d’exposer ce prototype dans différentes manifestations afin de rendre visible le projet et son porteur. Le concours devrait se dérouler en 4 temps - lancement du concours en janvier 2013 - sélection des projets en février 2013 - réalisation des prototypes et réalisation de la documentation pour avril 2013 - exposition des projets lors des événements (ETE-TIC en Juin 2013 et Opportunités Digitales en Octobre 2013)

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D.3.1.3. Plusieurs Workshops Ils permettront d’accompagner le public dans sa réflexion sur différentes thématiques (sociale, culturelle,…). Ces workshops seront des moments de rencontre privilégiés entre des acteurs reconnus (artistes, designers, professionnels,…) et le public du LabFab. Plusieurs workshops sont déjà programmés : - Novembre 2012 : « Interfaces corporelles » avec FREEKA - Novembre 2012/Février 2013 : « Projections architecturales » avec Sergio Ferreira - Premier semestre 2013 : « HandiLAB » - recherche de l’intervenant en cours Un travail avec les écoles et cursus de l’enseignement supérieur est également à poursuivre. Les enseignants pourront tester des méthodes de co-élaboration de projets et s’appuyer sur les ressources d’une communauté autour du LabFab. Les étudiants de l’EESAB, de l’ESC, de l’EME (…etc.) ont déjà pu pratiquer ces méthodes de conduite de projets. D.3.2 - Formation/ateliers d’initiation D.3.2.1- Ateliers arduino : renforcement. La fréquence des ateliers d’initiation à Arduino sera renforcée sur des créneaux fixes et sur la base de deux ateliers par mois. D.3.2.2. Diversification des contenus et des publics De nouveaux ateliers d’initiation et de formation seront proposés avec une diversification dans les contenus et dans les publics : a -Diversification des contenus de formation : Modélisation 3D, Utilisation et manipulation d’une CNC, Découverte et configuration de Raspberry Pi, Atelier Arduino avancé, impression 3D, processing, objets connectés... b- Diversification des publics : Formation d’animateurs d’Espaces Publics Numériques (EPN) sur le territoire de Rennes Métropole en parallèle du lancement par la région Bretagne de la formation des animateurs d’EPN du réseau Cybercommunes sur l’ensemble du territoire breton. Formation d’élèves d’écoles primaires, de collèges, de lycées, notamment lors d’événements comme al fête de la science (nous sommes séparément sollicités par des enseignants, et par la fête de la science) Formations en direction d’élèves de l’université (ATN, Rennes 2, etc), mais aussi avec des centres de formation comme le CLPS.

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D.3.2.3. Mise en place d’une plateforme en ligne et de “kits” de formation Suite à la rencontre francophone de Rennes (octobre 2012), il a été convenu de mettre en ligne et de mutualiser des supports de cours, des schémas, codes, vidéos, mises en bien commun (creative commons) et utilisées en Bretagne, et dans toute la francophonie. Nous avons mieux en mutualisant déjà nos pratiques expérimentales : a- Supports de cours dématérialisés pour les ateliers arduino : Baptiste Gaultier les a créés et les partage librement : ils ont été éprouvés et sont déjà utilisés ailleurs en France. b- Pirates box : Nous avons des boîtiers sans fil sur lesquels se connectent les habitants pour rapatrier immédiatement les supports d’exercice. Ces boîtiers paramétrés par l’association Bug fonctionnent partout, sans accès à internet nécessaire... c - Web radio francophone mondiale : Elle a été lancée avec Québec, Ouaga, Dakar, Hué au mois d’octobre. La région Bretagne, le labfab, en partenariat avec Neweez, enregistre de manière décentralisée des émissions avec des intervenants de toute la planète. L’association Bug assure l’animation. Cette web radio est l’embryon d’un projet de formation audio en français. d - Vidéos didactiques : Communautique, à Montréal, s’est équipé pour diffuser largement des vidéos courtes de formation qui intéressent beaucoup tous les francophones. Compte-tenu de la bonne expertise de l’association Bug dans le domaine de la communication en ligne, nous souhaitons également abonder une chaîne de vidéos didactiques abondée entre Rennes et le Québec. Evidemment, cela sera réalisé avec des moyens légers, et les contenus seront libres de droits pour abonder les biens communs. Il serait également possible de filmer des ateliers (un atelier a déjà été totalement enregistré et diffusé par la webradio Neweez avant juin 2012). D.3.2.4. Autres actions d’initiation et de formation a -Ateliers de création d’objets, “performances” à la demande: L’idée est, avec les volontaires, d’éprouver les savoir-faire et l’inventivité de la communauté en réalisant des performances de réalisation de projets en temps limité voire à la demande. Nous sommes en réseau avec les organisateurs de Museomix, Make it Up... On parle aujourd’hui de MakeaThon lors desquels on va par exemple donner une seconde vie à 300 Kg d’emballage en

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les transformant en objets nouveaux. Nous avons par exemple des échanges avec Bretagne Prospective sur un “makeathon mobilités”. b - Ateliers SMART TB. Smart TB est une solution à très fort potentiel citoyen, de visualisation et de maîtrise de la consommation électrique, basée sur d’autres modèles (décentralisé, électronique libre, protection des données personnelles...). Telecom Bretagne propose d’organiser dse ateliers où les personnes financent leur kit, l’assemblent au labfab, puis le ramènent chez eux afin de créer un territoire pilote de manière vraiment participative. c - Formations “sur mesure” Nous avons des contacts professionnels (ex. MEITO) qui souhaiteraient des formations précises pour des publics précis. La création d’un catalogue de formations adaptables fait partie des missions que nous proposons pour un futur “fablab manager”. D.3.3 - Communication/dissémination D.3.3.1./Identité et message socle : un doc de cadrage court et clair. Quel que soit le canal, la définition, les services, l’adresse du site web et les horaires doivent être définis une fois pour toute et devenir le socle de toute communication verbale, online, presse du labfab. Un doc de communication “cadre” proposera une définition claire du Labfab et de son offre. Les espaces-temps du labfab doivent avoir leur nom définitif et clair pour tous : Permanences, ateliers, exposition de prototypes pour les événements, “Accueil”, “local bidouille”, “Feuille de route” (pour le prog global annuel), “agenda” (pour les dates courantes) etc. D.3.3.2. Un site internet amélioré Le site internet labfab.fr sera amélioré dans sa structure, ses fonctionnalités, et surtout dans son mode de gestion. Il devra permettre d’accéder simplement, pour tous, à l’information de base : le LabFab, c’est quoi, où, et quand ? a - Une alimentation décentralisée, des “admins” Deux administrateurs valideront les contenus postés par les nombreuses personnes disposant de mots de passe. Toutes les illustrations (si possible) seront en licence libre pour la réutilisation non-commerciale, des sessions d’écrivain public seront organisées pour présenter les projets des habitants, un agenda courant et un mur d’annonce seront ajoutés.

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Ce rôle a été assuré par H. Aubin (Rennes Métropole / ville de Rennes) et R. Delogu (Association BUG) durant la première année d’existence du LabFab. Compte-tenu du travail effectué et de sa pertinence malgré les moyens limités, il est proposé de reconduire dans leur fonction ces deux personnes ressources. La région Bretagne pourra également être associée, en fonction des moyens qu’elle pourra disposer, au pilotage et à l’animation de ma communication du LabFab, notamment vers le réseau régional. b- Une stratégie virale appuyée sur des comptes de partage de médias Par ailleurs le site internet s’appuiera sur une série de comptes de partage permettant d’essaimer rapidement sur la toile : flickr pour la photographie, youtube pour la vidéo, dropbox et github pour les fichiers, slideshare et prezi pour les supports vidéoprojetables, twitter et facebook. Tous ces comptes seront centralisés vers une boîte mail unique. c - Liens réciproques et flux amis L’intégration automatique des informations des sites amis (autres lieux, réseaux, fablabs) sera active en page d’accueil. d- Une organisation des réponses aux demandes reçues Les canaux et processus de réponse et de traitement des messages, propositions de partenariats, et demandes feront l’objet d’une procédure simple et efficace architecturée autour des moyens numériques du labfab. D.3.3.3.Des outils de liaison entre “membres “de la communauté labfab a-Maintien du groupe Labfab sur Facebook (Matthieu denys, Amandine)

b- Création d’une liste de diffusion mail (Bug - Amandine - Hugues Aubin). Intégration en rubrique “contact”. c- Création d’un forum “Blabla zone” (Bug - Amandine - Hugues Aubin). Lien en rubrique “Contact”. Suppression du Google group qui n’a pas fonctionné. d- Autres : - Création d’un widget Labfab avec logo + RSS embarquable. (Bug - Hugues Aubin) - Lien systématique vers labfab.fr depuis tout profil de tout compte.

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D.3.3.4.Autres outils de communication a - Presse : Communiqués officiels et conférences de presse émis par l’EESAB. Relais vers tous les fondateurs de tout contact Presse. b - Kits événementiels : Version mini (flyers, stickers, affiches + matériel de démo) et version maxi (flycases à prototypes, banderoles etc). c - Les membres de la communauté comme ambassadeurs Tshirts labfab (“Bidouilleurs”, “staff”) pour membres actifs, galerie de portraits sur labfab.fr (non prioritaire), badges labfab pour les personnes déposant un projet sur le portfolio, temps de convivialité (repas), excursions collectives (chez tyfab, ping, événements...), réductions chez un ou des fournisseurs avec “code labfab”. Partenariat fournisseur permettant la découverte de “ce qui vient de sortir”. d - Partenariats médias L’arrivée d’un fablab manager sera nécessaire pour engager une démarche de partenariat avec les médias. Il s’agira ensuite d’alimenter des médias avec des contenus (astuces, cours, découverte...) en contrepartie de médiatisation. Aucun intérêt, tant que la ressource nécessaire n’est pas en poste au labfab.* e - Actions spécifiques Visites du labfab et ateliers spécifiques capables de nous positionner sur des financeurs, décideurs et partenaires souhaités et organisés pour cela. f - les événements Ce sont des vecteurs majeurs sur lesquels nous avons quelque expérience : ils font l’objet du paragraphe suivant :-) D.3.4 - Actions et présence du labfab sur les événements Il s'agit ici de détailler l'intérêt des participations du Lab Fab aux événements qui présentent un lien thématique avec les activités proposées par celui-ci.

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Ces événements sont nombreux, car le spectre couvre bien entendu les nouvelles technologies, mais aussi les savoir-faire techniques et artisanaux plus traditionnels (mécanique, électronique, travail du bois et des métaux pour ne citer que les plus évidents). Enfin, il recoupe souvent les disciplines artistiques. Dans ce cadre multidisciplinaire et foisonnant, une attention toute particulière sera apportée à la transversalité des compétences représentées, l'intérêt d'un Labfab étant de favoriser la mixité et le mélange des genres, sources d'innovations, de partage et de diffusion des connaissances. En s'inscrivant dans une dynamique participative et régionale la plus large possible, le Lab aura pour mission: - de présenter au grand public les activités généralistes du Labfab. Sa présence à un événement devra être l'occasion d'informer les publics des possibilités offertes par un tel lieu, en les invitant à s’inscrire dans une démarche participative. Il est en effet fréquent que lors d'un événement, les visiteurs prennent conscience des compétences qu'ils peuvent apporter et, au travers de la réalisation d'un projet, de toutes celles dont ils peuvent bénéficier. D.3.4.1. Présentation de prototypes et réalisations Il s’agit de valoriser les réalisations des partenaires et du grand public issues du Lab Fab. Là encore, cette démarche fait souvent office de catalyseur. Prendre conscience des réalisations fait par d'autre permet à beaucoup, en particulier chez les jeunes publiques, de trouver intérêt, motivation et relais dans la mise en place de leur propre projet ou de leur démarche d'apprentissage. D.3.4.2. Baptêmes de soudure “grand public”. Aussi simple qu'il puisse paraître, cet atelier est néanmoins l'un des fondamentaux de ce genre d'événement (il est même, par exemple, contractuel dans le cadre d'une licence Maker Faire). Très simple d’accès tout en étant amusant, sans danger et bon marché, il offre un effet désinhibant et contagieux qui permet à tous les publics d'accrocher le propos, en particulier chez les jeunes et les publics non techniques. Réaliser de ses propres mains un premier kit élémentaire est source de satisfaction immédiate, de gratification personnelle, et propose un ticket d'entrée technique accessible au plus grand nombre. D.3.4.3. Réseautage avec les détenteurs des savoirs émergents, “les bidouilleurs” Enfin, de tisser des liens avec les autres "bricodeurs". On parle ici des publics aguerris, qui participent activement aux événements. Dans ce cadre, l'intérêt du Lab est de rencontrer ses semblables afin de tisser des liens et des projets à venir, de répondre à des problématiques partagées et bien souvent de mutualiser ressources et compétences.

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D.3.4.4. De la découverte à l’essaimage du modèle Concernant les publics béotiens, l'intérêt du Lab sera de proposer un cadre structurant, un exemple ou une expérience initiale, permettant de reproduire le schéma localement. Autrement dit, le rôle du Lab serait dans ce cas de fédérer, de favoriser et d'accompagner la mise en place d'un lieu similaire auprès d'un public suffisamment motivé pour ouvrir un tel endroit près de chez lui... D.3.4.5. Le réseau breton Concernant les événements du réseau breton des acteurs de la fabrication numérique libre, le Labfab sera amené à épauler les autres fablabs dans l’organisation et l’animation : déplacement de machines, organisation d’ateliers, supports de cours, prêt de matériel. D.3.5 - Outiller le labfab Nous nous sommes concertés et avons échangé avec les autres fablabs afin de réfléchir aux outils nécessaires selon nous pour pouvoir faire face à la conception d’à peu près n’importe quel objet. Voici quelques outils découlant de cette réflexion. D.3.5.1. Une découpe laser Il serait très intéressant de pouvoir se doter d’une découpe laser qui permet : - de réaliser les boîtiers et structures de beaucoup de prototypes - de réaliser des pièces internes à certains prototypes - de personnaliser un objet déjà existant le budget à prévoir pour ce genre d'équipement (Epilog mini 24 30Watt) avoisine les 10 000 euros, si l'on prend en compte le support (facultatif), le système d'aération et l'extincteur de sécurité. Quoi qu'il en soit, une prestation autour de cette machine est envisageable pour assurer l'amortissement (prototypage pour les professionnels/partenaires, personnalisation d'objet pour le grand public). Le tarif pourrait être établi au mètre linéaire découpé. L’'usage de cette machine pourrait être mutualisé au bénéfices des autres labs bretons. D.3.5.2. Des imprimantes 3D Nous avons à ce jour plus de 40 heures d’attente d’impression 3D alors que nous sommes ouverts 10 heures par semaine... Il est nécessaire de rapidement pouvoir dédier une imprimante 3D à des projets complexes, une autre aux impressions à la demande, et une troisième... à l’impression d’imprimantes 3D.

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Pour cela il faudrait envisager l’achat de deux kits d’impression 3D complémentaires de celui assemblé avec les habitants : une replicator G2 pour les impressions “spéciales”, et un autre modèle totalement “libre” de type reprap. D.3.5.3. Les consommables Ils sont peu couteux mais très utilisés : LED, résistances, condensateurs, petits consommables électroniques, il en faut en permanence un petit stock de roulement à mettre à disposition des habitants. D.3.5.4. Les capteurs et plaques électroniques Nous en possédons un petit fond mais la progression très forte dans ce domaine nécessiterait de pouvoir acquérir régulièrement (chaque mois) des nouveautés à intégrer dans la banque de capteurs du labfab. Un crédit de 200 euros par mois complété par un partenariat avec un ou des revendeurs nous donnerait beaucoup d’oxygène dans l’accompagnement de projets. D.3.5.5. Le mobilier Nous devrions être en mesure de bricoler, récupérer et détourner du mobilier existant afin de réaliser un aménagement de manière collaborative, dans la veine du “bootcamp 2012”. Des partenariats pourraient permettre de récupérer des matériaux ou du mobilier obsolète à modifier pour le labfab. D.3.5.6. Une découpeuse “CNC” Normalement nous devrions en monter deux avec les habitants de Rennes et Hué, à distance, début 2013, grâce au soutien de la ville de Rennes (relations internationales). Une d’entre elle restera au labfab, ce qui nous permettra de tester son utilisation avant d’envisager l’assemblage/fabrication d’un modèle plus ambitieux. D.3.5.7. Le lab mobile L’idée et de disposer de malettes embarquant le nécessaire pour intervenir rapidement sous la forme de kits d’initiation et d’animation d’ateliers, de caisses capables de transporter machines et prototypes, avec du petit matériel. Ainsi nous pourrons facilement essaimer en démultipliant les interventions hors les murs.

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D.3.6 - Gouvernance Pour bien comprendre le mode de fonctionnement, il est nécessaire de percevoir le rôle des différents partenaires et leurs interactions. Aussi, à ce jour, l’EESAB est le porteur du projet. L’Ecole met à disposition un espace, des machines, et du temps (enseignant, moniteur). Les partenaires fournissent également diverses ressources. Au premier rang, l’association BUG et Télécom Bretagne. BUG apporte ses compétences et son expérience en communication numérique et en animation d’événement. Son regard prospectif sur les nouveaux modèles de développement de projet social et solidaire est également très appréciable. BUG dispose d’une image très positive auprès des associations rennaises qui s’appuient régulièrement sur leurs compétences. Télécom Bretagne est une école d’ingénieurs et de recherche qui a immédiatement répondu par une animation d’ateliers (Arduino) et des projets (Smart TB, …). Le croisement engagé avec le cursus d’enseignement de l’EESAB est une innovation pédagogique à suivre. La Cantine Numérique rennaise qui s’est rapidement et fortement intégrée dans le monde du numérique à Rennes Métropole et au-delà, pourra contribuer à élargir les pistes d’action du LabFab : vers de nouveaux partenaires et de nouveaux publics. Des coopérations fortes sont attendues. La Région Bretagne contribue à animer le réseau des LabFab bretons et pourra ouvrir des pistes d’actions dans ses champs de compétences (lycées notamment). En 2013, comme tous les 2 ans, un événement autour du numérique sera monté par la Région et ses partenaires (ville et Agglo de Rennes, Brest, Mégalis, …etc.). La thématique de la fabrication numérique, donc des LabFab devrait être retenue. Le LabFab de Rennes contribue largement à disséminer une culture de fabrication numérique ouverte à l’échelle de la Région en participant à différents évènements ou en répondant aux sollicitations. D’autres acteurs, sont proches et des pistes tangibles sont en cours de soudure. Par exemple avec : l’ENS Cachan, la MEITO, le Pôle Images et Réseaux et l’IRT, l’Espace des Sciences, les établissements d’enseignement supérieur, des entreprises, des grands groupes, ….etc. Enfin, et surtout, il faut souligner le rôle fondamental de quelques bénévoles qui viennent régulièrement animer le LabFab. Leur action est essentielle. Ils sont tous compétents, disponibles et ouverts lorsqu’il s’agit de partager leur temps ou leur savoir. Compte tenu de cette organisation de fonctionnement, les rôles suivants ont été assez naturellement répartis :

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- E. Mahé de l’EESAB assure le lien avec la direction de l’Ecole et la mise à disposition du

local dans sa conformité, avec l’aide d’un moniteur issu de l’Ecole. - H. Aubin (Ville et Agglo de Rennes) apporte sa veille sur les LabFab, son expertise en

fabrication ouverte (Ateliers, accompagnement de projets), et en animation de la communauté. Il est le référent pour la ville et l’Agglo de Rennes.

- R. Delogu (BUG) contribue à la mise en œuvre d’événements et de projets en s’appuyant sur BUG et d’autres partenaires. L’association BUG veille à la communication autour du LabFab.

- B. Gaultier (Télécom Bretagne) se charge de la programmation des formations et de leurs animations en collaboration avec les autres ressources du LabFab.

Tous ces acteurs sont légimites pour représenter le LabFab, notamment auprès d’autres structures équivalentes ou porteurs de projets. Sur la durée, on peut imaginer que le projet Labfab prenne ensuite la forme d'une convention de partenariat entre l'école des Beaux-Arts, porteur du projet, ses partenaires (Rennes Métropole, la ville de Rennes, BUG, l'ENS Cachan, Telecom Bretagne, la Cantine numérique rennaise), et la région Bretagne. D’autres formes sont envisageables comme par exemple de constituer une association voir une SCOP. Le LabFab étant toujours dans sa phase d’incubation, il convient de se laisser un temps de maturation avant d’arrêter une forme de montage. D.3.7 - Collaboration/réseau Bien que la première année de fonctionnement du LabFab se termine sur un bilan positif la partie réseau demande encore beaucoup de travail. D.3.7.1. International/Francophone/National. a- Le “jumelage” entre fablabs de Rennes et Hué. Le labfab de Rennes est désormais connu au niveau national et international. A Rennes au mois d’octobre il a été décidé par la maison des savoirs de Hué d’engager la création d’un fablab au Vietnam, en partenariat avec celui de Rennes. Dors et déjà il est prévu d’assembler début 2013 en collaboration à distance avec les habitants des deux villes deux machines de découpe “CNC” exactement du même modèle que celles assemblées en novembre à Dakar, Ougadougou, Lomé.

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Il a été décidé à Rennes (rencontre francophone lors de Viva-Cités) puis à Toulouse (fablab conférence) qu’il n’y aurait pas de portail ni d’association des fablab français mais un portail des fablabs francophones. Ce portail est développé et administré par les correspondants du réseau breton en devenir, dont le labfab. b- un acteur dans le réseau francophone des fablabs Le labfab a intégré et est un acteur prolixe dans la liste de diffusion mail des fablabs francophones créée par le réseau “Imagination for people”. Nous avons en décembre procédé à la mise à jour mondiale de la liste des fablabs francophones sur le site officiel du MIT (USA). Le labfab échange sur cette liste notamment en vue du montage d’une collaboration de prototypage d’objets autour de l’énergie. Dakar, Ouagadougou, Rennes, Communautique et Echofab (Canada) sont déterminés à commencer rapidement. Le labfab a lancé “radio fablab”, la webradio mondiale des fablabs francophones, en lien avec NEWEEZ et la région Bretagne. La région Bretagne coordonne les enregistrements décentralisés de ce qui constitue l’embryon d’une “fab académie” de formation à distance. 3 numéros ont été enregistrés : à Rennes, Brest, Toulouse, avec des intervenants de tous les continents (enregistrement et diffusion à distance). Une web TV didactique francophone est à l’étude. En effet, les fablabs québécois se sont dotés d’outils pour filmer les pratiques. L’association Bug de Rennes a une bonne expertise dans ce domaine et souhaite développer cet axe au travers du labfab. Depuis décembre 2012 les fablabs sont en effervescence suite à la déclaration de Fleur Pellerin (9/12/12).:

Nous avons pris langue avec elle via twitter et également par téléphone avec le Délégué aux Usages de l’Internet afin d’être identifiés par l’État comme partenaires volontaires d’une démarche d’essaimage au niveau national (territoire pilote ?). Le gouvernement s’intéresse donc fortement à la dynamique des FabLabs pour y détecter les sources de développements économiques et de créations d’emplois.

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Une prise de conscience émerge sur les nouveaux modèles industriels (3ème révolution annoncée par J.Rifkin), plus en proximité, calqué sur des cycles courts de production. Les réseaux numériques, l’ouverture des connaissances permet d’envisager ces nouveaux montages et leurs vertus :

- Préserver des ressources (économie de déplacement de matières premières, recyclage, …etc.)

- Développement économique (valorisation des compétences locales, nouveaux métiers, innovation ouverte, créativité, mise en relation d’acteurs économiques, croisement de filières…etc.)

- Mieux vivre ensemble (lien de proximité, cohésion sociale, innovation participative, …etc.).

c- Dimension Européenne Le labfab a eu l’occasion d’avoir plusieurs de ses membres invités en Italie, en Belgique, et échange avec les fablabs hollandais (Peter Troxler). Il est évident que la collaboration entre fablabs européens va se développer rapidement. Les appels à projets sur la « smart city » sont peut-être une source à étudier. 3.7.2. La dimension régionale En 2011 il n’y avait ni projet de fablab, ni association constituée à cette fin dans aucun département breton. A ce jour il existe des fablabs ou projets de fablabs dans tous les départements en Bretagne. Tous ces fablabs sont en liaison permanente au travers twitter et une liste de diffusion mail. La complémentarité évidente des savoirs et la culture de l’entraide a permis d’effectuer plusieurs actions concertées et de mutualiser savoirs (supports de cours) matériel, et prototypes (pour les démonstrations). Le réseau régional est extrêmement dynamique et la région Bretagne souhaite soutenir une personne morale qui le représenterait en 2012. Le socle de ce réseau s’est déjà rencontré lors du forum des usages de Brest 2012. Des actions communes ont déjà été réalisées (Rencontre au jardin numérique, forum des usages, salon du jeu vidéo, cap com net, viva-cités, Open Bidouille Camp...). Un des objectifs de la région Bretagne est de créer une structure qui permettra à l'ensemble des acteurs régionaux de participer à la construction et à l'animation du réseau. Parmi les autres acteurs on pourra trouver les associations bretonnes (tyfab, Makerspace56,...) mais aussi les fablabs universitaires (telefab, fablab UEB,...) et pourquoi pas l'IRT B-Com. Le labfab est un contributeur actif et un des éléments structurants de ce réseau appelé à se structurer et à développer largement la fabrication numérique au travers la formation des animateurs d’EPN Bretons dès 2012 (premières formations en Morbihan effectuées avec succès).

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Le niveau régional a donc pour objectif la coordination des acteurs, l'apport d'une aide via des ressources numériques communes (documents types envers les collectivités pour une demande d'aide locale, outils communs de cartographie, annuaire de ressources matérielles et humaines, bibliothèque de projets, ...) Le LabFab aura pour mission d'impulser la mise en place de ces outils avec l'aide des autres acteurs. Ce niveau est aussi le niveau idéal pour la mise en commun de machines pouvant être coûteuses (exemple découpe laser, scan 3D pro, outils de métrologie,...). Il est fondamental de mutualiser et capitaliser sur les outils, projets, savoir-faire en développant la contribution du labfab à cet écosystème fertile. Il est important de noter que l’association PING de Nantes (qui dispose désormais de plus de 1000 m carrés pour son fablab avec l’EDNA et l’ENSAN) est un acteur historique des fablabs et que nous avons de très fréquents échanges. Il serait opportun de développer fortement des projets entre le Labfab et le “Batiment C” de PING qui semble très intéressé par la dynamique bretonne et rennaise. Rassembler les forces de Rennes et de Nantes ouvrirait des perspectives... D.3.7.3. Au niveau de Rennes et de Rennes Métropole L’idée est de développer au maximum le Labfab en “infusant” les pratiques de fabrication numérique dans tous les lieux et thématiques possibles, à l’instar du projet de la ville de Barcelone (qui veut ouvrir des fablabs dans tous les quartiers) pour libérer et transformer la créativité de ses habitants. Trois pistes sont exploitables sans trop de complexité :

- Continuer à ouvrir le territoire aux expérimentations et s’appuyer sur le LabFab et sa communauté en ressource.

- Fédérer une communauté de lieux relais pour le LabFab , par exemple les EPN à l’échelle de l’Agglomération (c’est à dire une cinquantaine de lieux et d’animateurs).

- Faire connaître le LabFab auprès des métiers de la collectivité. a- Les Espaces Publics Numériques Le recoupement entre fablabs et EPN fait l’objet d’un projet de la région Bretagne, mais aussi de discussions entre Rennes Métropole, la ville de Rennes et l’association Bug. des échanges entre le Faclab de Cergy et Fleur Pellerin ont eu lieu début décembre et ont soulevé un intérêt très vifs de la part de tous les fablabs français. L’enjeu est de donner un élan nouveau aux réseaux existants de luttre contre la fracture numérique en formant massivement les animateurs. Cette piste très sérieuse doit être étudiée en 2012 en mutualisant au maximum et en emboitant les échelons territoriaux.

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b- Scolaires, collèges, lycées L’espace des sciences est désireux de mutualiser le temps d’un fablab manager avec le labfab de Rennes afin de pouvoir participer au volet “fabrication numérique” du programme In Médiats sur lequel il est lauréat avec Bordeaux, Toulouse, Grenoble et Paris. Concrêtemnt, cela signifie que dans le cas où le labfab disposerait d’un local, les nombreux publics scolaires de l’EDS pourront être initiés aux pratiques de fabrication numérique. Par ailleurs le succès des ateliers conçus et réalisés par l’association Bug avec une centaine d’élèves CE2-CM2 de Rennes lors de Viva-Cités, en partenariat avec l’académie, laisse entrevoir un grand potentiel à développer en lien avec la ville de Rennes. Il serait possible de développer ces ateliers en lien avec la direction de l’enfance de la ville. Lors de cette manifestation des enseignants venus en observateurs sont spontanément revenus avec leurs élèves : certains ont même “réservé” un atelier réalisé dans la foulée avec les moyens du bord. Lycée technique de Cesson, collège Zola, CLPS (formation de jeunes adultes sans qualification) nous attendent pour engager une collaboration. c- Établissements d'enseignement supérieur et monde académique Le labfab reçoit la visite de professeurs et d’étudiants, et a même dernièrement accueilli 20 élèves en cursus “Arts et Techniques Numériques”. À ce jour, la faculté de droit ne dispense aucun cours spécialisé dans la propriété des objets “libres”. Il est évident que la mise au point d’une offre de formation et d’intervention dans les cursus doit être faite rapidement. d- Entreprises et acteurs du monde économique Dans le monde de plus en plus d’entreprises reposent sur des modèles économiques émergents (arduino, mutable instruments..). Ces entreprises en pleine croissance ne brevètent rien mais se déploient dans un écosystème où les objets sont relocalisés dans leur fabrication, les concepteurs animant les communautés qui les améliorent. La vitesse et la performance d’innovation de ces sociétés et des communautés de l’électronique libre ou des fablabs intéressent aujourd’hui de nombreux acteurs de l’économie, numérique ou non. Sur le bassin de Rennes Métropole, nous avons déjà de nombreux contacts à transformer en partenariats opérationnels, en incluant la cohérence avec les tiers-lieux existants ou en projet développant des briques spécialisées complémentaires (Co-working cantine,Pôle Images et réseaux, technicolor, Orange...). e- Acteurs institutionnels du paysage numérique Le labfab de Rennes, malgré ses petits moyens, a déjà deux projets lauréats du “Carrefour des possibles Bretagne 2012” (REMI et Smart TB). Il est labellisé par le pôle de compétitivité

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Images et Réseaux et par la Novosphère. Les fablabs ne peuvent aujourd’hui être ignorés su paysage de la recherche et développement ou du monde académique (dont ils sont issus). Il s’agit donc d’hybrider les pratiques d’innovation agiles et ouvertes du fablab en organisant la rencontre de ces mondes. Evénements professionnels, démonstrations de prototypes, conférences, projets communs : le labfab ne manque pas de propositions, mais manque de temps et d’espace pour y donner suite. f- Proximité et temps forts Ateliers ouverts, fablab mobile, présence lors des événements organisés par la Novosphère, le pôle, les mairies, festivals... La configuration pratique d’un fablab en fait un outil convivial idéal pour le très grand-public dans un contexte de proximité. Pour faire face à la demande, il nous faut constituer (comme les musiciens) des “kits” dans des conteneurs et valises permettant d’agir vite et bien. La demande est forte dans Rennes Métropole. Le labfab est déjà sollicité pour la fête de la science 2013, les Etés TIC de Bretagne, Bulles en fureur, etc. Les interventions du labfab avec l’association Bug (“Avatarz” en 2011) nous ont permis de roder des méthodes associant et intéressant à la fois les publics et les acteurs des équipements publics de proximité. A la lecture de toutes ces actions, il devient nécessaire de structurer l’offre de service du LabFab. Ce travail structurant sera conduit avec les porteurs du LabFab et son manager. D.3.8 - Fablab Manager La forte demande émergeant autour du labfab impose clairement un élargissement du temps-homme et des compétences consacrées aux projets, aux publics et aux interlocuteurs du labfab. Au niveau mondial, tout comme à Toulouse (Artilect), Grenoble (La Casemate) ou Paris (Cité des sciences), un nouveau métier est né, qui consiste à faire vivre et développer un fablab : le fablab manager. Les Fablab managers de Cergy-Pontoise Toulouse, Grenoble (qui recrute une deuxième personne) ont pour la plupart été formés dans le cadre de la Fab Academy du MIT sur la maintenance des machines, l’accueil des publics et le prototypage rapide (formation dispensée à Madrid et en Hollande, 5 000 dollars par personne). Certains reviennent de longs séjours à l’étranger (Grenoble). Tout comme le webmaster dans les années 2000, le fablab manager doit être capable de faire preuve de compétences grandement hétérogènes, avec des interlocuteurs multiples. La qualité de la personne recrutée est absolument déterminante, car c’est le fablab Manager qui est le pivot opérationnel du fonctionnement d’un Fablab. Il y a fort à parier que de nombreux métiers

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vont émerger autour de la fabrication numérique, comme ce fut le cas pour les webmasters (community manager, référenceur, rédacteur web, reporter multimédia, web développeur...). Concernant le labfab, la réalisation de la feuille de route 2013 est notamment conditionnée par l’extension du Labfab dans le temps et l’espace. Il s’agit notamment de passer à un échelon supérieur à la fois sur la qualité des services et sur le temps qui y est consacré, en recrutant un temps plein qualifié et expérimenté affecté aux missions du labfab. Missions du fablab manager : 1) Établir un catalogue de services (formations, animations, ateliers événementiels gratuits et payants) du labfab et mettre au point cette offre et la déployer en lien avec les partenaires. 2)Activités courantes: accueil du public, accompagnement des projets, montage et accompagnement à l’utilisation des machines de prototypage, formation des habitants et formateurs, organisation des sessions et ateliers ouverts aux publics. 3) Superviser l’équipe opérationnelle du labfab. Les partenaires affectent du temps-homme pour animer des ateliers, participer à la vie du Labfab. Le fab manager assurera la coordination et la supervision de l’équipe. 4) Veiller à la réalisation de la feuille de route 2013-juin 2014 du labfab, notamment par la quotité de temps allouée hors les murs pour les prestations, ateliers et formations facturés et/ou les actions régionales. Ceci nécessite de combiner un excellent relationnel (des milliers de personnes par an au travers les horaires d’ouverture et les événementiels hors les murs), des connaissances techniques pointues (assembler, modifier des imprimantes 3D, orienter les porteurs de projets très hétéroclites), et une bonne connaissance des réseaux pré-existants de fabrication numérique (connaissance des autres hackerspaces, fablabs, etc). Temps de travail : Le fablab manager travaillera 35 heures aménagées en complément des quotités de temps mises à disposition par les partenaires du Labfab et sera mobilisé en permanence pour l’accueil des publics ou des taches spécifiques. Un quart de ce temps serait mutualisé avec l’espace des sciences pour l’animation d’ateliers et la formation de formateurs, dans le cadre du projet Inmédiats. Une réflexion est déjà engagée pour améliorer les horaires d’accueil du Labfab et s’adapter aux publics (formations des acteurs entreprises ou associations en début de semaine, ouverture au publics en demi-journées et soirées, permanences de WE...). Le Fablab manager sera force de proposition pour arrêter le nouvel emploi du temps régulier du labfab, et ses interventions dans d’autres espaces physiques que celui de l’EESAB.

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Niveau de rémunération : Le fablab manager est un profil rare. L’expérience des candidats dans un domaine pourtant émergent sera un facteur décisif dans le choix de la personne. Il est difficile d’envisager d’attirer et de retenir un tel profil avec une rémunération inférieure à 2500 euros nets/mois. Les autres villes n’hésitent pas à débaucher des francophones de l’étranger. Financement du poste : Rennes Métropole a demandé en partenariat avec l’EESAB et l’espace des sciences, une aide de l’état pour la prise en charge d’un poste de fabmanager, pour un contrat à durée déterminée de janvier 2013 à juin 2014 sur la base de rémunération évoquée plus haut. Quoi qu’il en soit, le recrutement se ferait très rapidement par l’EESAB avec éventuellement les contributions de l’Etat, celles de Rennes Métropole, et de l’espace des sciences. Chaque structure a proposé de contribuer à hauteur de 10 000 euros par an (soit 30 000 euros), avec une aide annuelle de l’État qui serait de 30 000 euros par an. L’idée est de lancer l’activité début 2013 en étendant le Labfab et en prouvant ses résultats afin de le développer suffisamment pour pérenniser l’emploi.