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T ous les jours, les tech- nologies reposant sur les Smart Objects – ces objets communicants, portables et sécurisés – élargissent leurs champs d’application, intègrent, simplifient et sécurisent notre quotidien. Ces outils renferment pour la plu- part une puce électronique de plus en plus performante et dont la production explose. Selon les dernières statistiques d’Eurosmart, l’association qui représente l’ensemble des industriels de la carte, 5 milliards d’unités ont été produites en 2008, contre 4,5 milliards en 2007. Les cartes SIM, celles qui équipent nos téléphones portables et Smartphones, ont absorbé à elles seules 3,1 milliards de cartes en 2008, contre 2,7 milliards un an plus tôt. Vers une sécurisation totale des titres d’identité « Cette croissance tient principalement à la progression de la pénétration du mobile dans les pays émergents et sur le business du prépayé, explique Michel Canitrot, président du conseil d’administration de l’association de fabricants SIMalliance. Notons que ces marchés ne se contentent plus d’utiliser la SIM comme un simple élément de sécurité, nous assistons à l’arrivée de nouveaux services adaptés à des besoins spécifiques, une large partie d’entre eux s’appuyant sur la SIM comme plateforme de déploiement et de gestion. » En France, des industriels comme Oberthur Card Systems et Inside Contactless, tout comme leurs concurrents mondiaux (Gemalto, NXP…), sont engagés dans une course à l’innovation pour proposer un vivier de solutions toujours plus perfor- mantes, tant sur les utilisations que sur les systèmes de sécurité. Trois grands marchés se distinguent dans ce secteur gigantesque, dont le taux de croissance atteint souvent deux chiffres : l’identité, le paiement et la téléphonie mobile. Parmi les applications les plus concrè- tes de ces nouvelles technologies, l’une d’entre elles se trouve déjà dans nos portefeuilles : le passeport biométrique, disponible depuis le 28 juin dernier. Il intègre désormais une puce électronique comportant la photo du titulaire et deux de ses empreintes digitales. « L’adoption de ce passeport permet un saut quali- tatif dans la sécurité des titres délivrés aux citoyens, confirme Raphaël Bartolt, directeur de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS). A terme, tous les titres officiels comme le permis de conduire, le titre de séjour et la carte d’identité seront fabriqués sur ce modèle. » La fu- ture carte d’identité permettra également une signature électronique facilitant les actes d’achat et d’administration en ligne à un niveau national, mais également européen. Une révolution qui, pour les industriels, pourrait se traduire par des retombées allant jusqu’à 2,5 milliards d’euros par an. Déploiement du NFC à l’horizon 2020 Autre marché en pleine expansion : celui des cartes de paiement sans contact. Alors que la transition des banques françaises vers le standard sécurisé EMV – qui permet l’interopérabilité internationale, quel que soit l’émetteur de la carte et le terminal de paiement – est achevée, la carte à puce sans contact pourrait devenir la norme. Permettant des transactions sans insertion de carte, ni code PIN à pianoter sur un lecteur, cette technologie pourrait satisfaire à la fois les banques, les commerçants et les utilisateurs. A la clé, notamment, la possibilité de régler de petites sommes pour les consommateurs (chez le boulanger, le marchand de jour- naux…) et l’augmentation du nombre de transactions pour les opérateurs. A terme, cette carte sans contact devrait être intégrée à nos téléphones portables, grâce à la technologie NFC. Et, à en croire les études de certains cabi- nets, cette technologie associant sans fil et « sans contact » pourrait devenir une alternative stratégique à toutes formes de cartes de fidélité, de transport et de paiement. Les estimations de déploie- ment sont vertigineuses : le cabinet ABI Research table sur 20 % de téléphones portables incluant cette technologie vendus en 2012. Soit 292 millions de terminaux ! Du « sans contact » dans la poche de tous les Français ? Ultra développée au Japon (qui compte dix millions d’utilisateurs du paiement sans contact mobile via l’opérateur NTT DoCoMo), la technologie NFC a déjà été testée avec succès dans 500 commerces de Caen et de Strasbourg, par près de mille clients. Prochaine étape : la communauté urbaine Nice Côte d’Azur qui, à partir d’avril 2010, expérimentera à grande échelle le paiement sans contact des titres de transport auprès de 3 000 abonnés des trois principaux opérateurs de téléphonie mobile. Quant à la région Ile-de-France, elle a promis que les usagers de ses transports pourraient faire de même d’ici à la fin 2010. Et pour diffuser encore plus largement ces technologies, le ministre de l’Indus- trie, Christian Estrosi, vient de débloquer plusieurs millions d’euros pour soutenir treize projets innovants mettant en œuvre le « sans contact » (NFC et RFID). Parmi eux, Matrice, porté par Apologic, filiale du groupe Chèque Déjeuner (spécialisé dans le domaine des services informatiques à la personne), qui vise à développer et expé- rimenter l’utilisation du Chèque emploi service universel (CESU) mobile à la place du papier. Certains industriels pensent que ces expérimentations, ainsi que le soutien économique apporté au secteur, feront décoller le NFC dans l’Hexagone. Ils anticipent d’ailleurs une très large diffusion du « sans contact » dans les foyers français avant 2020. Rendez-vous dans dix ans. ANAÏS PAULAY n CAHIER DU « MONDE » DATÉ DU 18 NOVEMBRE 2009, N° 20160. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT LES CAHIERS DE LA COMPÉTITIVITÉ, datés du 18 Novembre 2009, sont édités par l’Agence Média Thème, en partenariat avec SIMalliance et Eurosmart. Directeur de la rédaction : Franck Haufrecht – Rédactrice en chef : Elodie Toustou-Chelidze – Rédacteur en chef adjoint : Jean-Pierre Gruest – Chef de rubrique : Christian Jacques. Ont participé à la rédaction de ce numéro : Fanny Bijaoui, Caroline Duprès, Katja Epelbaum, Frédéric Georges, Anaïs Paulay, Audrey Picard, Zehra Sikias, Thierry Spanjaard. Secrétaire de rédaction : Lucas Grandjean – Studio graphique : David Garino, Ingrid Lhande – Directeur de la stratégie : Deror Sultan – Responsable d’édition : Luc Parlier – Média Thème : 92, boulevard Victor Hugo – 92110 Clichy – Tel : 01 70 15 03 11 – www.mediatheme.fr – Contact : [email protected] (La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément) spécial Cartes à puce (PUBLICITE) Pas d’innovation sans expérimentation ni retour d’expérience Entretien avec Christian Estrosi, ministre de l’Industrie. Les Smarts technologies pour sécuriser l’identité de chacun Focus sur l’expertise de l’Imprimerie Nationale. Le mobile pour renforcer la confiance dans l’économie numérique ? La dématérialisation des services est en marche. LA RÉDACTION DU MONDE N’A PAS PARTICIPÉ À LA RÉALISATION DE CE SUPPLÉMENT. POUR TOUTE INFORMATION : [email protected] PAGE II PAGE III PAGE III Dans un contexte économique difficile, le secteur des cartes à puce tire son épingle du jeu. Les explications de Marc Bertin, Chairman d’Eurosmart, l’association internationale représentative de l’industrie de la carte à puce. Le marché des cartes à puce a-t-il été affecté par la crise bancaire ? Pour l’instant, il a extrêmement bien résisté à la crise mondiale. La performance globale de notre industrie mérite d’être souli- gnée, avec une croissance des volumes de 5,1 % entre 2008 et 2009. Tous les segments de marché ont connu une évolution positive et cela confirme toute la pertinence de nos technologies. Et malgré la crise financière qui touche le secteur bancaire, nous constatons la poursuite du déploiement des cartes de paiement à puce et sans contact. La situation est évidemment contrastée selon les régions mais, globalement, les résultats sur le marché bancaire ont enregistré en 2009 une progression de 12,3 % par rapport à 2008. Quels sont les enjeux du marché du « sans contact », en France et au-delà ? Nous pensons que l’avènement du NFC va apporter une nouvelle dynamique à notre marché des télécoms, sans doute dès 2010. Maintenant, il est important de démontrer que la technologie nécessaire au NFC est prête pour un déploiement à grande échelle. Et, parmi les nombreuses expé- rimentations dans ce domaine, nous pensons que l’initiative « NFC City », à Nice, sera un accélérateur plus que bienvenu. La technologie sans contact reste le principal vecteur d’innovation aujourd’hui. Les acteurs de la grande distribution, par exem- ple, l’ont bien compris avec des offres de paiement innovantes, en particulier en Europe. L’un des enjeux est de pouvoir offrir aux consommateurs les mêmes services sur Internet et dans les magasins, grâce à un téléphone mobile ou une carte. Ces plate- formes de services sécurisés se développent. Chaque innovation doit aussi s’accompagner d’une régulation indispensable à son industria- lisation. Cela passe par la stan- dardisation de l’usage de nos technologies et, dans certains cas, cela exige l’intervention du législateur, en particulier dans le domaine de la sécurité et de la vie privée du citoyen dans le monde numérique. Cette régulation se met en place actuellement. Quelles sont les perspectives pour votre industrie ? Pour le futur, nous restons opti- mistes. Les perspectives nous sont favorables. Déjà parce que nous anticipons une croissance organique des marchés actuels de près de 10 % en 2010. Ensuite, le marché des cartes de paiement et de fidélité (qui devrait croître de 11 % l’an prochain) ou de l’identité électronique (avec une croissance attendue de près de 19 %) possèdent un solide potentiel. Et la technologie continue de progresser ! Il existe ainsi de nou- veaux marchés encore embryon- naires et très prometteurs, comme le « Machine to Machine », qui représente déjà 2 % des volumes annuels de cartes à puce. C’est par exemple le système européen d’appel d’urgence eCall qui, en cas d’accident automobile, permet de raccourcir le délai d’intervention des secours et donc de renforcer la sécurité des individus. C’est aussi la gestion à distance de compteurs d’énergie, qui participera aux efforts pour l’environnement. Nous estimons que quelque 100 millions de car- tes à puce seront délivrées sur ce marché en 2010. Nous ne sommes qu’au début du développement des services numériques pour chacun d’entre nous, de cette fameuse « Digital Life ». Il y a un véritable enjeu pour notre industrie de savoir décliner ses technologies, pour rassurer, en apportant plus de sécurité, tout en protégeant la vie privée de chacun. La sécurisation de toute transaction électronique, la protection de notre identité nu- mérique ou le bon usage des ob- jets intelligents et communicants qui nous entourent, ont besoin de nos technologies. L’histoire est devant nous ! PROPOS RECUEILLIS PAR CAROLINE DUPRÈS n éTAT DES LIEUX « Les progrès technologiques nous ouvrent des marchés très prometteurs » Marc Bertin. 3,1 milliards de cartes SIM ont été produites l’an passé ; 58,9 millions circulent en France. 21% des cartes à puce produites dans le monde sont des cartes bancaires. 100 millions de cartes de paiement sans contact devraient être mises en circulation d’ici la fin de l’année. 160 millions de documents officiels (d’identité ou liés à la santé) devraient être distribués cette année. BAROMÈTRE des applications liées aux cartes à puce Sources : Eurosmart, Lewis PR Enjeux et perspectives d’un marché en plein essor Dans le monde des cartes à puce et des objets numériques intelligents, des technologies avant-gardistes viennent simplifier le quotidien des entreprises et des particuliers. DR

Le Monde - "Cartes à Puce" - Novembre 2009

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Cahier spécial "Cartes à Puce" paru en supplément du journal Le Monde le 18 novembre 2009 à l'occasion du salon "Cartes".

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Page 1: Le Monde - "Cartes à Puce" - Novembre 2009

T ous les jours, les tech-nologies reposant sur les Smart Objects – ces objets communicants, portables et sécurisés – élargissent

leurs champs d’application, intègrent, simplifient et sécurisent notre quotidien.

Ces outils renferment pour la plu-part une puce électronique de plus en plus performante et dont la production explose. Selon les dernières statistiques d’Eurosmart, l’association qui représente l’ensemble des industriels de la carte, 5 milliards d’unités ont été produites en 2008, contre 4,5 milliards en 2007. Les cartes SIM, celles qui équipent nos téléphones portables et Smartphones,

ont absorbé à elles seules 3,1 milliards de cartes en 2008, contre 2,7 milliards un an plus tôt.

Vers une sécurisation totale des titres d’identité« Cette croissance tient principalement à la progression de la pénétration du mobile dans les pays émergents et sur le business du prépayé, explique Michel Canitrot, président du conseil d’administration de l’association de fabricants SIMalliance. Notons que ces marchés ne se contentent plus d’utiliser la SIM comme un simple élément de sécurité, nous assistons à l’arrivée de nouveaux services adaptés à des besoins

spécifiques, une large partie d’entre eux s’appuyant sur la SIM comme plateforme de déploiement et de gestion. » En France, des industriels comme Oberthur Card Systems et Inside Contactless, tout comme leurs concurrents mondiaux (Gemalto, NXP…), sont engagés dans une course à l’innovation pour proposer un vivier de solutions toujours plus perfor-mantes, tant sur les utilisations que sur les systèmes de sécurité. Trois grands marchés se distinguent dans ce secteur gigantesque, dont le taux de croissance atteint souvent deux chiffres : l’identité, le paiement et la téléphonie mobile.

Parmi les applications les plus concrè-tes de ces nouvelles technologies, l’une

d’entre elles se trouve déjà dans nos portefeuilles : le passeport biométrique, disponible depuis le 28 juin dernier. Il intègre désormais une puce électronique comportant la photo du titulaire et deux de ses empreintes digitales. « L’adoption de ce passeport permet un saut quali-tatif dans la sécurité des titres délivrés aux citoyens, confirme Raphaël Bartolt, directeur de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS). A terme, tous les titres officiels comme le permis de conduire, le titre de séjour et la carte d’identité seront fabriqués sur ce modèle. » La fu-ture carte d’identité permettra également une signature électronique facilitant les actes d’achat et d’administration en ligne à un niveau national, mais également européen. Une révolution qui, pour les industriels, pourrait se traduire par des retombées allant jusqu’à 2,5 milliards d’euros par an.

Déploiement du NFC à l’horizon 2020Autre marché en pleine expansion : celui des cartes de paiement sans contact. Alors que la transition des banques françaises vers le standard sécurisé EMV – qui permet l’interopérabilité internationale, quel que soit l’émetteur de la carte et le terminal de paiement – est achevée, la carte à puce sans contact pourrait devenir la norme. Permettant des transactions sans insertion de carte, ni code PIN à pianoter sur un lecteur, cette technologie pourrait satisfaire à la fois les banques, les commerçants et les utilisateurs. A la clé, notamment, la possibilité de régler de petites sommes pour les consommateurs (chez le boulanger, le marchand de jour-naux…) et l’augmentation du nombre de transactions pour les opérateurs.

A terme, cette carte sans contact devrait être intégrée à nos téléphones portables, grâce à la technologie NFC. Et, à en croire les études de certains cabi-nets, cette technologie associant sans fil et « sans contact » pourrait devenir une

alternative stratégique à toutes formes de cartes de fidélité, de transport et de paiement. Les estimations de déploie-ment sont vertigineuses : le cabinet ABI Research table sur 20 % de téléphones portables incluant cette technologie vendus en 2012. Soit 292 millions de terminaux !

Du « sans contact » dans la poche de tous les Français ?Ultra développée au Japon (qui compte dix millions d’utilisateurs du paiement sans contact mobile via l’opérateur NTT DoCoMo), la technologie NFC a déjà été testée avec succès dans 500 commerces de Caen et de Strasbourg, par près de mille clients. Prochaine étape : la communauté urbaine Nice Côte d’Azur qui, à partir d’avril 2010, expérimentera à grande échelle le paiement sans contact des titres de transport auprès de 3 000 abonnés des trois principaux opérateurs de téléphonie mobile. Quant à la région Ile-de-France, elle a promis que les usagers de ses transports pourraient faire de même d’ici à la fin 2010.

Et pour diffuser encore plus largement ces technologies, le ministre de l’Indus-trie, Christian Estrosi, vient de débloquer plusieurs millions d’euros pour soutenir treize projets innovants mettant en œuvre le « sans contact » (NFC et RFID). Parmi eux, Matrice, porté par Apologic, filiale du groupe Chèque Déjeuner (spécialisé dans le domaine des services informatiques à la personne), qui vise à développer et expé-rimenter l’utilisation du Chèque emploi service universel (CESU) mobile à la place du papier. Certains industriels pensent que ces expérimentations, ainsi que le soutien économique apporté au secteur, feront décoller le NFC dans l’Hexagone. Ils anticipent d’ailleurs une très large diffusion du « sans contact » dans les foyers français avant 2020. Rendez-vous dans dix ans.

AnAïs PAulAy n

CAHIER DU « MONDE » DATÉ DU 18 NOVEMBRE 2009, N° 20160. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT

LES CAHIERS DE LA COMPÉTITIVITÉ, datés du 18 Novembre 2009, sont édités par l’Agence Média Thème, en partenariat avec SIMalliance et Eurosmart.Directeur de la rédaction : Franck Haufrecht – Rédactrice en chef : Elodie Toustou-Chelidze – Rédacteur en chef adjoint : Jean-Pierre Gruest – Chef de rubrique : Christian Jacques. Ont participé à la rédaction de ce numéro : Fanny Bijaoui, Caroline Duprès, Katja Epelbaum, Frédéric Georges, Anaïs Paulay, Audrey Picard, Zehra Sikias, Thierry Spanjaard. Secrétaire de rédaction : Lucas Grandjean – Studio graphique : David Garino, Ingrid Lhande – Directeur de la stratégie : Deror Sultan – Responsable d’édition : Luc Parlier – Média Thème : 92, boulevard Victor Hugo – 92110 Clichy – Tel : 01 70 15 03 11 – www.mediatheme.fr – Contact : [email protected](La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément)

(PUBLICITE)

Les cahiers de la compétitivités p é c i a l Cartes à puce

(publicite)

Pas d’innovation sans expérimentation ni retour d’expérience Entretien avec Christian Estrosi, ministre de l’Industrie.

Les Smarts technologies pour sécuriser l’identité de chacunFocus sur l’expertise de l’Imprimerie Nationale.

Le mobile pour renforcer la confiance dans l’économie numérique ?La dématérialisation des services est en marche.

LA RÉDACTIOn Du MOnDE n’A PAS PARTICIPÉ à LA RÉALISATIOn DE CE SuPPLÉMEnT. POuR TOuTE InfORMATIOn : [email protected]

PAGE II PAGE III PAGE III

Dans un contexte économique difficile, le secteur des cartes à puce tire son épingle du jeu. Les explications de Marc Bertin, Chairman d’Eurosmart, l’association internationale représentative de l’industrie de la carte à puce.

Le marché des cartes à puce a-t-il été affecté par la crise bancaire ?Pour l’instant, il a extrêmement bien résisté à la crise mondiale. La performance globale de notre industrie mérite d’être souli-gnée, avec une croissance des volumes de 5,1 % entre 2008 et 2009. Tous les segments de marché ont connu une évolution positive et cela confirme toute la pertinence de nos technologies. Et malgré la crise financière qui touche le secteur bancaire, nous constatons la poursuite du déploiement des cartes de paiement à puce et sans contact. La situation est évidemment contrastée selon les régions mais, globalement, les résultats sur le

marché bancaire ont enregistré en 2009 une progression de 12,3 % par rapport à 2008.

Quels sont les enjeux du marché du « sans contact », en France et au-delà ? Nous pensons que l’avènement du NFC va apporter une nouvelle dynamique à notre marché des télécoms, sans doute dès 2010.

Maintenant, il est important de démontrer que la technologie nécessaire au NFC est prête pour un déploiement à grande échelle. Et, parmi les nombreuses expé-rimentations dans ce domaine, nous pensons que l’initiative « NFC City », à Nice, sera un accélérateur plus que bienvenu. La technologie sans contact reste le principal vecteur d’innovation aujourd’hui. Les acteurs de la grande distribution, par exem-ple, l’ont bien compris avec des offres de paiement innovantes, en particulier en Europe. L’un des enjeux est de pouvoir offrir aux consommateurs les mêmes services sur Internet et dans les magasins, grâce à un téléphone mobile ou une carte. Ces plate-formes de services sécurisés se développent.

Chaque innovation doit aussi s’accompagner d’une régulation indispensable à son industria-lisation. Cela passe par la stan-dardisation de l’usage de nos technologies et, dans certains cas, cela exige l’intervention du

législateur, en particulier dans le domaine de la sécurité et de la vie privée du citoyen dans le monde numérique. Cette régulation se met en place actuellement.

Quelles sont les perspectives pour votre industrie ?Pour le futur, nous restons opti-mistes. Les perspectives nous sont favorables. Déjà parce que nous anticipons une croissance organique des marchés actuels de près de 10 % en 2010. Ensuite, le marché des cartes de paiement et de fidélité (qui devrait croître de 11 % l’an prochain) ou de l’identité électronique (avec une croissance attendue de près de 19 %) possèdent un solide potentiel.

Et la technologie continue de progresser ! Il existe ainsi de nou-veaux marchés encore embryon-naires et très prometteurs, comme le « Machine to Machine », qui représente déjà 2 % des volumes annuels de cartes à puce. C’est par exemple le système européen d’appel d’urgence eCall qui,

en cas d’accident automobile, permet de raccourcir le délai d’intervention des secours et donc de renforcer la sécurité des individus. C’est aussi la gestion à distance de compteurs d’énergie, qui participera aux efforts pour l’environnement. Nous estimons que quelque 100 millions de car-tes à puce seront délivrées sur ce marché en 2010.

Nous ne sommes qu’au début du développement des services numériques pour chacun d’entre nous, de cette fameuse « Digital Life ». Il y a un véritable enjeu pour notre industrie de savoir décliner ses technologies, pour rassurer, en apportant plus de sécurité, tout en protégeant la vie privée de chacun. La sécurisation de toute transaction électronique, la protection de notre identité nu-mérique ou le bon usage des ob-jets intelligents et communicants qui nous entourent, ont besoin de nos technologies. L’histoire est devant nous !

ProPos recueillis PAr cAroline DuPrès n

éTAT DES LIEUX

« Les progrès technologiques nous ouvrent des marchés très prometteurs »

Marc Bertin.

3,1 milliards de cartes SIM ont été produites l’an passé ; 58,9 millions circulent en France.

21% des cartes à puce produites dans le monde sont des cartes bancaires.

100 millions de cartes de paiement sans contact devraient être mises en circulation d’ici la fin de l’année.

160 millions de documents officiels (d’identité ou liés à la santé) devraient être distribués cette année.

BAROMèTRE des applications liées

aux cartes à puce

Sources : Eurosmart, Lewis PR

Enjeux et perspectives d’un marché

en plein essor Dans le monde des cartes à puce et des objets numériques intelligents, des technologies avant-gardistes viennent simplifier le quotidien des entreprises et des particuliers.

DR

Page 2: Le Monde - "Cartes à Puce" - Novembre 2009

- 18 Novembre 2009 -II

(PUBLICITE)

Les cahiersAdobe Garamond Pro

Le monde de la compétitivité - Cartes à puce(PUBLICITE)

Pour Christian Estrosi, ministre auprès du ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, chargé de l’Industrie, les éléments de base sont réunis pour un large déploiement des technologies sans contact en France.

Quels sont les enjeux éco-nomiques liés au dévelop-pement des technologies sans contact ?Ce sont des enjeux très forts ! Par exemple, le marché des puces RFID représente déjà plusieurs milliards d’euros, mais dis-pose encore de réserves de croissance particulièrement importantes. Pourquoi ? Parce que ces technolo-gies vont non seulement se traduire à travers de nombreux nouveaux usages dans notre quotidien, mais également contribuer très concrètement à amélio-rer la compétitivité des entreprises. Ainsi, celles-ci pourront suivre un produit de manière beaucoup plus fine, en temps réel, de sa fabrication à la livraison au consommateur. Au-delà des économies réalisables par les entreprises, l’opti-misation des circuits de

transport leur permettra de réduire très sensiblement l’impact environnemental de leur activité. Quant au potentiel de création de nouveaux services pour chacun d’entre nous, il est considérable. Au-delà du « sans contact » lui-même, les enjeux portent donc éga-lement sur les technologies de l’information, indispen-sables à leur exploitation, et sur les services associés. C’est l’avenir !

Concrètement, comment ces nouveaux services vont changer le quotidien des particuliers, des collectivi-tés, des entreprises… ? Les technologies sans contact vont permettre d’as-socier, en toute simplicité, les services numériques à beaucoup de nos gestes quotidiens. On le voit déjà avec les cartes de transport. Mais nous n’en sommes encore qu’au tout début ! La prochaine étape naturelle sera leur intégration au télé-phone mobile : on pourra ainsi payer sa baguette de pain ou valider son titre de transport avec son portable. Le « sans contact » apporte une possibilité d’interac-tion entre le mobile et son

environnement. Combiné à l’accès Internet mobile, cela va fondamentalement changer l’expérience de l’utilisateur et apporter de vrais « plus » au quotidien : une information pertinente car reliée à son contexte, des cartes de fidélité personnali-sées sur un mobile que l’on a toujours avec soi…

ENTRETIEN

« L’innovation ne peut pas se concevoir sans expérimentation, ni retour d’expérience des utilisateurs »

Vous avez annoncé un plan de soutien à treize projets innovants incluant des technologies sans contact. Qu’en attendez-vous ?Ces treize projets, sélec-tionnés parmi 38, sont par-ticulièrement prometteurs pour le développement des services et usages du « sans contact ». Mais l’innovation ne peut pas se concevoir sans expérimentation, ni retour d’expérience des utilisateurs finaux. Dans ce contexte, l’un de ces projets vise à permettre aux personnels des entreprises et des collectivités locales de remplacer les nombreux badges qu’ils utilisent quo-tidiennement (accès aux bâtiments, badge de can-tine, authentification du poste de travail, etc.) par des solutions accessibles direc-tement sur leur téléphone mobile. Ces projets sont

donc complémentaires à la R&D industrielle que nous soutenons dans le cadre des programmes EUREKA et des pôles de compétitivité. Désormais, j’attends d’eux qu’ils donnent lieu à des premières démonstrations d’usages innovants d’ici six mois à un an, et qu’ils se concrétisent en retombées économiques d’ici deux à trois ans.

Quels rôle ont joué ou vont jouer les pôles de compétiti-vité TES et SCS, à l’origine de certains de ces projets ? Les PME françaises du sec-teur se distinguent-elles ? La richesse de notre indus-trie dans le domaine des technologies sans contact es t e f fec t ivement , en bonne partie, portée par des PME innovantes. Et les pôles de compétitivité leur offrent l’opportunité de coopérer avec des grands groupes leaders, ainsi qu’avec des laboratoires reconnus. Cette démar-che commune est un réel atout pour atteindre la masse critique requise au niveau mondial, tant au plan technologique que commercial. Aujourd’hui, plusieurs pôles de compé-titivité français affichent des compétences fortes dans des domaines tels que les systèmes d’information, les puces sécurisées, la logistique et le commerce... L’enjeu désormais est de créer des synergies entre ces pôles pour faire jouer à plein les complémenta-rités. C’est cette politique de décloisonnement que j’ai lancée autour de l’idée de projets interpôles : pour faire de l’innovation l’une des clés de notre politique industrielle.

Après Caen ou Strasbourg, des usagers des transports en commun niçois vont tester la technologie NFC. Comment êtes-vous arrivé à fédérer les parties prenantes de cette expérimentation ?Je suis très fier du projet « Nice Ville NFC » à travers lequel la ville de Nice et la communauté urbaine Nice Côte d’Azur se sont engagées à mettre en place, dès mars 2010, un premier lancement commercial effectif de ser-vices mobiles sans contact utilisant la technologie NFC. C’est un projet mené avec les principaux opérateurs mobiles et l’opérateur de transports en commun. La difficulté n’a pas été de fédé-rer les différentes parties pre-nantes, chacun était en effet très motivé pour participer à ce qui constituera une pre-mière européenne de cette envergure. Mais, pour un déploiement aussi innovant, il faut réussir à instaurer une véritable confiance mutuelle entre les partenaires.

Selon vous, quels sont les freins à la générali-sation en France de ces systèmes de paiement et d’identification ?Aujourd’hui, les éléments de base sont réunis pour un large déploiement. L’ex-périence niçoise se nourrit de celles qui l’ont précédée, à Caen ou à Strasbourg : elle doit nous permettre de franchir un cap. Une fois que les avantages de ces solutions auront été largement démontrés, cela facilitera grandement la levée des derniers freins à la généralisation des services. Sur le chemin critique, il y a la question du modèle économique, notamment en matière de paiement. A

ce niveau, les opérateurs mobiles et les banques doi-vent jouer un rôle moteur. Je souhaite qu’ils me fassent part de leurs analyses et de leurs propositions pour définir un modèle qui favo-rise une adoption rapide du « sans contact ».

Comment s’inscrivent les travaux du Forum des services mobiles sans contact pour donner une perspective nationale au développement des services NFC et assurer une bonne cohérence entre les initiatives privées et publiques ?Les acteurs concernés par le déploiement de ces services sont très divers : au-delà des opérateurs et des banques, il y a les fournisseurs de technologies, les sociétés de transport, la grande dis-tribution, les commerces de proximité et, bien sûr, l’utilisateur final. Le Forum des services mobiles sans contact offre un espace neutre d’échanges et de débats. Il peut, en amont, identifier les attentes de l’ensemble des acteurs et, en aval, contribuer à dif-fuser les modèles le plus largement possible. Il doit aussi donner une perspec-tive nationale aux diverses expériences locales. Le livre blanc « Liberté, Mobilité, Citoyenneté : le téléphone mobile NFC au service des territoires »* qu’il vient de publier illustre bien, au travers des projets et expériences de nos terri-toires, tout le potentiel des technologies sans contact pour nos concitoyens.

ProPos recueillis Par caroline DuPrès n

* A télécharger sur www.forum-smsc.org

A l’heure où les solutions globales sont reconnues comme pertinentes dans le secteur monétique, le Groupe Cirra Monecam se distingue avec une offre toujours plus pointue. Interview de son directeur général, Jean-Christophe Bachaud.

Comment jugez-vous l’évolu-tion permanente du marché du secteur monétique ?Le marché est mature : le taux d’équipement moné-tique est très fort. Pour se différencier, nous entrons dans une logique d’évolution des offres et des services. Au cœur des préoccupations des banques et du commerce, notre Groupe peut s’appuyer sur sa capacité d’adaptation face aux évolutions régle-mentaires et techniques, qui imposent de nouvelles contraintes et toujours plus d’engagements de qualité.

Justement, quelles répon-ses inédites l’évolution des nouvelles technologies vous permet-elle de proposer à vos clients ?Après l’entrée réussie de la technologie IP dans l’envi-ronnement monétique, les services à valeur ajoutée prennent le relais. Ainsi, les services en ligne se développent afin d’accéder à des sources de données

et d’analyse essentielles au dynamisme et à la gestion du point de vente. Notre Groupe, leader sur ce marché, se dis-tingue depuis 25 ans par une expertise globale de la chaîne monétique : flux de transac-tions, équipement et logiciel. Grâce à ce savoir-faire, nous sommes prêts pour l’avè-nement du « sans contact ».

Votre activité concerne éga-lement l’externalisation des services bancaires. Quelles solutions apportez-vous aux banques ?Nos partenaires bancaires désirent concentrer leur énergie sur le développe-ment commercial, c’est pourquoi nous proposons des services d’externalisa-tion de prestations, comme l’assistance aux porteurs de cartes ou la gestion de back office administratif.

ProPos recueillis Par anaïs Paulay n

EXPERTISE

Une longueur d’avance dans le secteur monétique

Jean-Christophe Bachaud.

Les clients de l’industrie de la carte à puce sont confrontés à des offres de prix diverses. Mais le choix du meilleur prix n’est pas toujours sans conséquence pour l’industrie européenne.

O n parle souvent de technologies omniprésentes. S’il y en a une qui répond à cette définition, c’est

bien celle de la carte à puce, et plus lar-gement des technologies liées aux transac-tions sécurisées. Jamais une technologie n’a été adoptée aussi rapidement que celle de la téléphonie mobile. Il aura suffi de vingt ans pour passer de zéro à quatre milliards d’utilisateurs, soit plus d’un humain sur deux. Dans le même temps, les industriels n’ont cessé d’innover. Ainsi, la carte ban-caire à puce est entre toutes les mains en France, en Europe, dans plusieurs pays d’Asie et, bientôt, à une échelle planétaire. De la même manière, les technologies des transactions sécurisées ont été intégrées dans les passeports, devenus électroniques, puis maintenant biométriques. Demain, les mêmes technologies investiront nos cartes d’identité.

De tout temps, l’industrie des tran-sactions sécurisées s’est distinguée par sa capacité d’innovation, attirant toutes sortes d’inventeurs, qu’ils soient indépendants ou issus des laboratoires de R&D des grandes sociétés. C’est ainsi que les technologies qui sont aujourd’hui au service de tous ont été créées. L’enjeu de demain est le NFC (Near Field Communication) : l’ensemble des industriels et toutes les parties prenantes travaillent à transformer nos téléphones mobiles en instruments de transactions. Avec le NFC, nous allons pouvoir utiliser un téléphone portable pour payer nos trajets en transports en commun, mais également pour

obtenir des informations en temps réel, des promotions... Aujourd’hui, la technologie est prête et les utilisateurs sont deman-deurs. Reste aux opérateurs télécoms, aux banquiers et aux autres parties prenantes à trouver des accords sur la répartition des revenus des opérations NFC.

Parier sur l’innovation ou choisir les bas prix ? Le cycle pour qu’une technologie innovante soit lancée, adoptée par quelques-uns puis généralisée, est toujours plus long qu’on ne le souhaite. Aujourd’hui, les produits qui représentent l’essentiel du chiffre d’affaires des grands industriels européens – que ce soit les cartes SIM ou les cartes bancaires – sont matures, les produits standardisés ; il est donc difficile pour les industriels de se différencier. Et pourtant, comme on peut le voir au salon Cartes et IDentification, les leaders européens ne tarissent pas de nou-veaux concepts et produits. Aujourd’hui, ils font face à une concurrence agressive, notamment asiatique, qui tire les prix vers le bas. La différence ne venant pas des coûts de production des cartes elles-mêmes, mais d’un moindre investissement en recherche et développement. Les grands clients de l’industrie des transactions sécurisées sont désormais devant un vrai choix : traiter avec leurs fournisseurs habituels, qui leur apportent qualité et fiabilité des produits, ainsi qu’une proximité au cœur de leurs marchés. Ou bien traiter avec de nouveaux entrants, tournés vers le profit immédiat et n’assumant pas les mêmes efforts de R&D pour préparer les technologies de demain. Le risque à moyen terme ? Cesser d’innover. Et dans la technologie, si on n’innove pas, on risque de disparaître.

Thierry sPanjaarD, smarT insighTs n

PERSPECTIVES

Carte à puce : le prix de l’innovation

Christian Estrosi.

Quelle place occupent Moneo et Neowave sur le marché du « sans contact » ?

Olivier Meric : Nous som-mes à l’origine de la pre-mière carte de paiement sans contact. Lancée en 2006, elle est depuis utilisée quoti-diennement sur le campus universitaire de Caen. En 2009, plus de 500 000 de ces cartes sont en circulation. Nous enregistrons environ cinq millions de paiements par ce biais chaque année.

Bruno Bernard : Avec les Smart Objects Weneo, nous avons contribué activement au lancement des projets de dématérialisation dans le transport public en France et à l’étranger.

En quoi consiste le parte-nariat entre BMS-Moneo et Neowave ?

B.B : Nous avons intégré nos technologies respectives dans un objet intelligent, le Weneo-Moneo (format clé USB RFID/NFC), qui permet

de développer des applica-tions multiservices pour des communautés d’usage. Ainsi, la mairie de Bordeaux utilise depuis septembre des Weneo qui rassemblent tous les services liés à la ville.

O.M : Toutes les techno-logies des services sans contact convergent vers des outils simples et efficaces. Par exemple, le Smart Object constitue un excellent vec-teur pour les paiements de petits montants.

Quels sont vos projets à l’horizon 2010 en matière de NFC ?

O.M : Nous allons déve-lopper à grande échelle ce moyen de paiement numé-rique qui reste l’outil le plus sécurisé et le moins cher sur le marché.

B.B : Nous allons déployer les Weneo à toutes les com-munautés d’usage (collec-tivités, agglomérations, entreprises).

ProPos recueillis Par Fanny Bijaoui n

La société BMS qui a conçu et exploite le porte-monnaie électronique Moneo, s’est associée à Neowave, leader français des technologies Smart Object. Olivier Meric, directeur général de BMS-Moneo et Bruno Bernard, PDG de Neowave, évoquent ce partenariat technologique dont le moteur est l’innovation.

Le Weneo-Moneo, un concentré de technologies.

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CONVERGENCE

« Des applications multiservices »

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Page 3: Le Monde - "Cartes à Puce" - Novembre 2009

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Les cahiersAdobe Garamond Pro

Le monde de la compétitivité - Cartes à puce(PUBLICITE)

PDG de l’Imprimerie Nationale, Didier Trutt détaille les liens étroits entre son entreprise et les technologies de pointe.

En quoi l’Imprimerie Nationale est-elle impliquée dans les Smart technologies ? Le cœur de notre métier est la réali-sation, pour le compte de l’Etat, de documents officiels personnalisés et sécurisés : pièces d’identité, papiers administratifs et fiscaux, échanges numériques. L’un de nos savoir-faire essentiels est d’intégrer toutes sortes de sécurité. Pour cela, nous utilisons les meilleures Smart technologies, qui nous sont fournies par les industriels les plus perfor-mants de ce secteur. Je me réjouis d’ailleurs de constater qu’il s’agit le plus souvent d’acteurs français de premier plan.

De par sa très longue histoire, l’Imprimerie Nationale pourrait donc sembler quelque peu éloignée de cet univers high-tech. Il n’en est rien ! Sans renier son passé, notre société accompagne au quotidien le développement des technologies intelligentes les plus pointues.

Quelles sont les technologies les plus utilisées dans les documents que vous avez la charge de réaliser ? La puce électronique est bien sûr un élément clé, mais ce n’est pas le seul. Pour protéger l’identité de chacun, nous avons recours à bien d’autres techniques, récentes ou plus anciennes. Prenons l’exem-ple du passeport biométrique : en plus de sa puce et des données biométriques, il intègre un papier et des encres spéciales, plusieurs couches de dessins, des filigranes et des hologrammes, des effets de scintillement brillants, nacrés ou

irisés, des variations de couleurs, un graphisme ultra élaboré, des fonds, des micro lettres… Bref, c’est un véritable millefeuille de techno-logies. Notre expertise en matière d’intégration, de superposition et d’imbrication de tous ces éléments représente la meilleure arme contre la contrefaçon, la falsification et l’usurpation d’identité.

L’une des missions de l’Imprimerie Nationale est-elle plus particuliè-rement consommatrice de Smart technologies ? Ce sont les produits de l’Imprimerie Nationale exigeant le plus haut degré de sécurisation qui font le plus appel aux Smart technologies. Depuis 2006,

nous avons produit dix millions de passeports électroniques, dont un million de biométriques. Les tech-nologies intelligentes sont également très présentes dans les cartes des agents de l’Etat ou des policiers muni-cipaux. Au total, quinze millions de titres sécurisés sortent chaque année de notre usine de Douai. C’est l’un des sites industriels les plus protégés de France, où la confidentialité est une règle d’or.

Une autre application moins connue est celle des cartes chrono-tachygraphes pour la sécurité des chauffeurs de poids lourds et de cars. C’est en quelque sorte la boîte noire de ces véhicules, permettant d’enregistrer de manière très fiable le temps de conduite, la distance parcourue, la vitesse, d’éventuels problèmes techniques, etc.

Au-delà des missions qui lui sont confiées par l’Etat français, l’entre- prise intervient aussi dans des domaines concurrentiels. Quels sont ses atouts ? Nous sommes en effet présents sur des activités telles que les documents identitaires d’autres pays ou les documents privés (chèques bancai-res, de valeurs et de services, cartes sécurisées pour entreprises…). Notre principal avantage concurrentiel est bien entendu notre expertise incomparable sur le plan de la

protection et de la sécurisation des documents.

Un autre de nos atouts majeurs est justement lié aux Smart techno-logies en ce sens que nous sommes totalement agnostiques par rapport aux solutions imaginées par les industriels ; cela signifie que nous ne donnerons jamais l’exclusivité à une technologie plutôt qu’à une autre. Au final, seules comptent leur efficacité et leur cohérence par rapport aux besoins de nos clients. Aujourd’hui, telle Smart technologie est le nec plus ultra, demain c’en sera une autre. Peu importe ce qui se prépare : nous serons toujours en mesure de l’intégrer à nos produits.

Face à toutes ces avancées techno-logiques qui ne manqueront pas de voir le jour, quelle sera la place de l’Imprimerie Nationale ?Nos compétences dans le domaine de la protection des biens et des per-sonnes vont évoluer au rythme des contraintes croissantes de sécurité, mais aussi à celui du développe-ment des nouvelles Smart techno-logies. Elles représentent donc pour nous un formidable accélérateur de changement. Qu’il s’agisse de nos investissements ou de nos process, nous n’avons plus à démontrer notre capacité d’adaptation à ces évolutions toujours plus complexes. Je vais donc m’employer à renforcer notre expertise d’intégrateur de solutions en choisissant toujours les meilleures et celles répondant le mieux aux besoins du moment. Notre mission est de protéger le citoyen dans ce qu’il a de plus cher : son identité. Nous mettons donc en œuvre les meilleurs supports technologiques pour remplir cette mission.ProPos recueillis Par Frédéric GeorGes n

David Naccache, chercheur à l’Ecole normale supérieure et spécialiste reconnu en cryptologie, explique pourquoi la sécurité des objets communicants est une priorité forte et préalable à leur développement.

Quel est le rôle de la cryptologie dans la sécurité des systèmes d’information ?La cryptologie, c’est l’art de protéger l’information et l’art de défaire cette protection. Notre travail consiste à coder des infor-mations pour protéger ou cacher des données confidentielles, mais aussi de briser les codes ; ce qui va nous permettre d’être mieux renseigné sur le système informatique en question.

Quels sont les enjeux de la sécu-rité informatique appliquée aux nouveaux objets intelligents ? A l’heure où les technologies intelligentes étendent sans cesse leurs champs d’application pour simplifier notre quotidien, la

sécurité informatique constitue une priorité forte. Les compo-sants de cryptologie sont très présents dans notre quotidien car on les retrouve dans les cartes SIM de nos téléphones et les puces de nos cartes bancaires pour protéger les données et les communications. Demain, on aura des passeports ou des cartes d’identité électroniques : notre système de sécurité en dépendra. L’enjeu de la sécurité informati-que est donc avant tout de bâtir un univers de confiance.

Avec la multiplication des Smart Objects, les attaques se multi-plient-elles aussi ? Chaque année, on identifie un nombre croissant d’attaques : des spams, des défigurations de sites Internet, mais aussi des opérations de blocage d’envergure comme ce fut le cas au printemps 2007 lorsque l’Estonie a été victime d’une cyberattaque massive qui a bloqué les serveurs des services publics et des banques, paralysant

le pays entier. Avec l’évolution des technologies des terminaux de paiement, l’arrivée des puces sans contact et de la mobilité, les attaques dans les paiements vont certainement se multiplier. Motivés par le gain, les pirates informatiques se professionna-lisent et trouvent chaque jour des idées nouvelles, exploitées souvent à des fins malveillantes. C’est une course perpétuelle.

Est-ce que les investissements dans la sécurité sont suffisants ?Dans l’univers des nouvelles tech-nologies, les industriels se livrent une véritable guerre économique. Dans ce contexte concurrentiel, la rapidité de la mise sur le marché de nouveaux produits s’avère primordiale, ce qui n’est pas sans risque car si l’innovation les sécurise, la rapidité de leur mise sur le marché les vulnéra-bilise. Globalement, le marché de la sécurité est actif. La grande variété des menaces amène les fabricants à intégrer la sécurité dès la conception des nouvelles générations de produits.

Les solutions et les services totalement sûrs sont-ils pour bientôt ?La sécurité absolue n’existe pas. L’utilisation de codes mal-veillants dans le but de dérober des informations sensibles touche l’ensemble des activités. Pour protéger l’utilisateur, on doit régu-lièrement vérifier l’efficacité de la sécurité par des audits, des tests d’intrusion et de vulnérabilité et chercher de nouvelles protections, encore plus efficaces.

ProPos recueillis Par Zehra sikias n

SéCURITé

Au-delà des technologies, bâtir un univers de confiance

DoCUmENTS offICIElS

« Un intégrateur de Smart technologies pour la protection de l’identité de chacun »

Où en est la carte nationale d’identité électronique (CNIe) ?

« Nous sommes prêts. Nous avons testé des prototypes, nous avons validé les produits et les process. Nous sommes en mesure d’intégrer tous les niveaux de sécurité sur un support polycarbonate. Y compris les puces électroniques qui fourniront demain les données régaliennes, et qui pourraient fournir les services complémentaires sécurisés, pour la protection du citoyen. » n

Les trois missions principales de l’Imprimerie Nationale

Les documents d’identité. Réaliser des titres sécurisés et personnalisés permettant la protection et l’authentifi-cation certaine des personnes et des biens.

Les documents administratifs, fiscaux, bancaires et scolaires. Fournir un document imprimé clé en main en pilotant sa conception, sa composition, sa sécurisation, sa personnalisation, son impression, son façonnage, son stockage et sa distribution.

Les documents électroniques. Une plateforme de confiance pour accompagner la dématérialisation en offrant des solutions sécurisées d’hébergement, d’archivage et d’échanges de documents électroni-ques interentreprises, mais aussi entre entreprises et administrations. n

Didier Trutt.

1538 : Imprimeur du Roi pour les documents rédigés en grec.

2010 : la protection de l’identité.

Payer tous ses achats avec son téléphone portable, franchir les frontières de manière fluide grâce à des documents biométriques, avoir son réfrigérateur toujours rempli grâce à un système qui permet à l’appareil de communiquer directement avec le magasin... Tous ces objets du quotidien, enrichis de nouvelles technologies, vont bouleverser notre manière de vivre, de travailler et de nous déplacer comme l’explique Slobodan Petrovic, directeur adjoint du salon Cartes et IDentification 2009*.

Qu’est-ce qui différencie les Smart Objects des cartes à puce ? A qui s’adressent-ils ? Sont appelés Smart Objects tous les objets intégrant les technologies des cartes à puce mais sous une forme différente, comme une clé USB. Ils peu-vent contenir une carte SIM, une carte bancaire ou encore des applications d’accès sécu-risé à un réseau. Ces objets intelligents s’adressent aux consommateurs, c’est ce qu’on appelle le B-to-C (Business to Consumer), mais également aux entreprises ayant besoin de sécuriser des réseaux à des fins de communication. Il s’agit ici du M-to-M (Machine to Machine) : les machines se parlent entre elles.

Prenons l ’exemple des compteurs d’électricité qui, demain, intégreront une carte SIM : ils deviendront des objets communicants et intelligents en envoyant eux-mêmes les relevés de consommation à

l’opérateur. L’utilisateur gagne en confort, l’entreprise en fia-bilité et en coût.

Q u e l e s t l e u r p o t e n t i e l économique ? Les Smart Objects représentent un enjeu majeur pour l’indus-trie mondiale en termes d’in-novation, et donc de création d’emplois. Par exemple, la struc-ture même du Web devra être repensée puisque des centaines de milliards d’objets devront communiquer ensemble en empruntant le même réseau. Côté entreprises, l’automatisa-tion se traduira par une optimi-sation des coûts. Par exemple, les tâches récurrentes, comme commander des consommables, seront directement réalisées par l’imprimante ou le copieur. Le risque de la panne sera diminué puisque les diagnostics seront faits à distance. La productivité interne de l’entreprise en sera donc renforcée.

Qu’est-ce qui empêche une large diffusion des Smart Objects ? Deux freins demeurent : la sécurité et l’interopérabilité. D’ailleurs, le thème fort du Salon est la sécurité numérique. A ce jour, le meilleur système de sécurisation est l’association de la puce et du code à quatre chiffres. Bien qu’il ne soit pas complètement infaillible, il demeure extrêmement per-formant. Mais notre souci est de différencier les niveaux de sécurité. Visa et Mastercard, qui exposent sur le Salon leurs solutions de paiement sécurisé, recommandent par exemple l’usage de systèmes générant des « One Time Password » : en entrant un code PIN, un code à usage unique sera généré pour sécuriser plus fortement le paiement. Ces systèmes peuvent aujourd’hui être intégrés direc-tement à des cartes bancaires munies d’un petit écran LCD. Pour répondre à ce problème de sécurité, trois éléments sont donc à prendre en compte : l’application, le risque et le niveau de sécurité requis. Des solutions sont apportées pro-gressivement comme on pourra le voir sur le Salon. L’autre frein concerne l’interopérabilité. Des travaux sont en cours afin que tous les systèmes puissent parler le même langage et que tous les objets communiquent ensemble.

ProPos recueillis Par audrey Picard n

* Salon Cartes et IDentification, du 17 au 19 novembre 2009 à Paris-Nord Villepinte – Parc des Expositions (www.cartes.com)

mUTATIoN

Smart Objects : une technologie à l’avenir prometteur

Slobodan Petrovic.

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Page 4: Le Monde - "Cartes à Puce" - Novembre 2009

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card) grâce à des paiements plus rapides. Pour l’utilisa-teur, c’est l’assurance de ne plus chercher ses pièces au fond de son sac.

Où en est le « sans contact » dans la téléphonie – dite NFC – qui intègre télé-phone, clé, titre de trans-port et carte bancaire ? Le NFC est sorti des labo-ratoires de recherche et de développement pour entrer dans l’ère du mar-keting et de la vie réelle. La standardisation de la technologie est maintenant terminée depuis 18 mois. Nous étions les premiers à avoir une solution com-plètement compatible avec les standards. Maintenant, nous travaillons avec les fabricants de téléphones portables afin d’intégrer nos puces dans leurs mobiles. En parallèle, les opérateurs télécoms, de transports, les banques, les commerçants et les fournisseurs de services à valeur ajoutée travaillent à définir et à déployer les offres de services.

En France, à partir d’avril 2010, un test gran-deur nature du NFC aura lieu dans la ville de Nice, choisie pour un déploie-ment commercial avec une ambition de vitrine européenne.

La technologie du « sans contact » est-elle suffi-samment sécurisée ?Elle a le même niveau de sécurité que les cartes à contact. En France, en plus des acteurs qui définissent le déroulement des transactions, la Banque de France veille à ce que cette technologie offre un niveau de sécu-rité équivalent à celui d’aujourd’hui. En ce qui concerne le NFC, pour lequel le niveau de sécurité sera équi-valent à celui d’une carte, il sera moins dangereux de perdre son mobile et toutes ses applications que son portefeuille avec 150 euros de liquide et toutes ses cartes : une seule opposition suffira.

La carte de paiement « contactless » s’est démo-cratisée aux Etats-Unis. P e n s e z - v o u s q u ’ e l l e puisse bientôt arriver en France ? Certains problèmes freinent la pénétration de cette carte en France : le succès tout relatif de Moneo, la crainte des banques d’enregistrer toutes leurs données sur une puce SIM et les inves-tissements déjà engagés

pour le passage à la norme internationale EMV pour le paiement contact. Qui plus est, les banques sont occupées à mettre en place le SEPA (Single European Payment Area – Univers de paiement européen). Une migration technologique dans le domaine bancaire met environ dix ans. On peut donc parier que, en 2016, les cartes de cré-dit sans contact seront la norme dans l’Hexagone.

ProPos recueillis Par anaïs Paulay n

L’information en temps réel, les objets communicants, la mobilité, l’interactivité vont complètement bouleverser notre façon de communiquer, de consommer, de travailler… Comment les SSII y font-elles face ? Eléments de réponse avec Ingrid Winter, en charge du développement de nouveaux services chez Atos Worldline.

Quels sont les nouveaux usages engendrés par les récentes évolutions technologiques ?Les progrès effectués dans l’électronique permettent d’intégrer un mini-ordina-teur à tout objet, à des coûts raisonnables, rendant le paysage des terminaux et des objets communicants de plus en plus varié et éclaté. De nouveaux éco-systèmes d’acteurs doi-vent naître afin que des applications commerciales puissent voir le jour. Parmi les grandes innovations arrivant à maturité et qui peuvent être utilisées à grand échelle, on peut évo-quer la technologie NFC (sans contact), la biométrie, la convergence des termi-

naux ou encore le M-to-M (Machine to Machine).

Le NFC sur le mobile, appliqué au M-paiement et couplé à d’autres appli-cations, permettra de met-tre en place une chaîne complète de services incluant, par exemple, le M-commerce, la géolocali-sation, la dématérialisation avec le M-ticketing ou la dématérialisation des cartes de fidélité. Autre exemple de système intelligent : la biométrie au service de la sécurité et de l’identifica-tion. On peut citer le passe-port biométrique comme application concrète.

La convergence des canaux TV, Web et mobile offre la possibilité de consommer des contenus dans différents environne-ments, induisant de nou-veaux comportements où le consommateur devient acteur. Avec la télévision interactive par exemple (IPTV), il est désormais possible de regarder une émission en famille et de participer en direct, chacun avec son mobile, au même jeu télévisé. Le M-to-M enfin, connaît aujourd’hui un essor important. Le prin-cipe consiste à équiper des capteurs intelligents de puces qui communiquent entre elles, capables de fournir des informations environnementales et de les transmettre à un système central. Les secteurs impac-tés sont nombreux, comme l’assistance des malades d’Alzheimer ou le télére-levé des compteurs d’eau et d’électricité.

Quel est le rôle d’un acteur informatique comme Atos Worldline dans cet environ-nement en évolution ?Il est risqué et coûteux pour un acteur isolé de se lan-cer dans l’adoption de ces

nouvelles technologies. Les évolutions que nous avons évoquées engendrent une croissance exponentielle des volumes d’informations produites et échangées. Ces informations doivent être agrégées à d’autres, prove-nant de multiples sources, traitées en temps réel et selon des processus com-plexes qui leur apportent de la valeur. Ces interventions exigent une forte disponibi-lité des serveurs et doivent garantir la confidentialité et le haut niveau de sécurité des données. Atos World-line est le leader des servi-ces transactionnels de haute technologie, appliqués au paiement électronique, aux eCS* et aux services finan-ciers. Depuis plus de 35 ans, nous accompagnons les plus grands fournisseurs de ser-vices en Europe et mettons à leur disposition notre maîtrise des processus tran-sactionnels IT, des experts dédiés et l’infrastructure nécessaire à leur démarche d’innovation.

*eCS : eServices à destination des clients, des citoyens et des communautés.

En savoir plus : www.atosworldline.com

Ingrid Winter.

INNOVATIONS

La maîtrise des processus transactionnels au centre des enjeux du « sans contact »

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En faisant coexister différentes applications au sein d’une même carte SIM, SFR innove en créant un bouquet de services élargi, avec la garantie de bénéficier d’un niveau de sécurité optimal. Un premier test grandeur réelle est prévu dans quelques mois.

P remier opérateur acquis au concept de portefeuille numérique, SFR entend pro-

poser à ses clients, via leur téléphone portable, des services marchands, culturels et citoyens (carte de fidélité, coupons de réduction, horaires et titres de transport…). Cela par le biais d’applications permettant, par exem-ple, de réaliser des opérations bancaires avec son mobile. « Ce dispositif prend sa source au cœur de la carte SIM, confirme Stéphane Lebas, directeur des services mobiles personnels. Nous le concrétiserons dès l’année prochaine avec la ville de Nice dans un projet multi opé-rateurs et multi fournisseurs de services. »

Avec un bouquet de services permettant d’interagir avec le monde réel, SFR entend également se positionner sur la sécurisation des transactions réalisées sur Internet (paiement du e-commerce ou ban-ques en ligne notamment). Le tout de concert avec les fabricants de cartes Gemalto et Oberthur. Une garantie

non négligeable qui favorisera l’aug-mentation du nombre de transactions en ligne au bénéfice du client et de tous les acteurs concernés, alors que la fraude représente près de 2 % des paiements réalisés sur la Toile et qu’elle croît au même rythme que les volumes de transactions.

Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? Au moins deux des trois critères suivants permettent à un individu de s’identifier sur le Net : « ce que je suis », « ce que je sais » (identifiant fixe, par exemple)

et « ce que je possède ». « C’est là qu’intervient le téléphone associé à la SIM, explique Isabelle Cassius Djorno, direc-teur des services d’accès. Ils sont utilisés pour générer un mot de passe à usage unique (appelé OTP pour « One Time

Password »), que l’utilisateur saisira en complément de son identifiant. »

La signature électronique parfait le processus de sécuritéAu-delà de l’authentification forte garantissant que celui qui réalise l’acte est bien celui qu’il dit être, la signature électronique permet par exemple de contractualiser en ligne, la souscription de crédit ou la location de voiture avec une signature de même valeur que si elle était manuscrite. Un potentiel important au bénéfice des parties prenantes et du consommateur, à

savoir l’optimisation des coûts grâce à la simplification des actions qui annulent l’édition du document et l’envoi par La Poste.

Le mobile trouve là une nouvelle raison d’être : il facilite nos démarches quotidiennes et, dans un souci de sécurisation constante, renforce la confiance dans l’économie numérique. Stéphane Lebas précise ainsi « la dou-ble volonté de SFR de développer un nouveau marché et de dématérialiser les services en s’appuyant sur la carte SIM dans le mobile. L’idée étant de garantir au public l’interopérabilité en créant un vrai canal de marketing mobile avec le client. »

Katja ePelbaum n

TéLéphONIE

Quand le mobile renforce la confiance dans l’économie numérique

Le certificat stocké dans la carte SIM permet de signer des actes en ligne avec la même valeur qu’une signature manuscrite.

Avec cent millions de puces produites en 2008, Inside Contactless, une petite entreprise des Bouches-du-Rhône, s’est hissée au rang de leader mondial sur le marché du paiement sans contact. Entretien avec son pDG, Rémy de Tonnac, sur l’avenir de ce nouveau mode de paiement dans l’hexagone.

A qui est destinée la techno-logie du « sans contact » ? De la même façon que la carte à puce, la technologie du « sans contact » est desti-née à être utilisée par tout le monde. Une carte « contact-less », c’est la carte à puce sans la contrainte d’avoir à l’insérer dans un lecteur. Intégrée dans un téléphone mobile, cette technologie

permet d’offrir à l’utilisateur une nouvelle expérience avec son téléphone : paie-ment, transports, mais éga-lement des services « smart poster ».

Qui tire les bénéfices d’un paiement sans contact ?Appliqué à une carte de paiement, il est une proposi-tion gagnante tripartite : les

banques, les commerçants et les utilisateurs peuvent tous y trouver un avantage. En permettant le paiement de sommes inférieures à 15 euros, les banques y gagneront en engrangeant des transactions supplé-mentaires. Les commerçants augmenteront leur nombre de clients (jusqu’à 20 % selon des études Master-

pAIEMENTS

L’avenir sans nuage du « sans contact »

Rémy de Tonnac.

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